mercredi 30 avril 2008

Le ministre iranien de la culture encourage l'autocensure

Plus simple que la censure... l'autocensure! Ce matin, le ministre iranien de la Culture devait répondre à une plainte écrite d'une association qui regroupe les éditeurs de Téhéran. Ceux-ci reprochent au système de censure en place, sa lenteur et surtout son arbitraire. Ils regrettent «l'absence d'une loi identifiant clairement les lignes rouges» à ne pas dépasser.
En guise de réponse, le ministre a déclaré: «Vous êtes conscients des règles pour la parution, alors censurez les pages susceptibles de créer un problème.» Pour plus de précisions, il a ajouté que les oeuvres devaient se conformer aux sensibilités «religieuses, morales et nationales» du régime. Au rang des interdits numéro un: la description des scènes de sexe ou l'irrévérence envers la religion.

La République islamique a durci ses contrôles depuis l'élection d'Ahmadinejad en 2005.Tous les livres doivent avoir l'accord d'une commission du ministère de la culture et de la guidance islamique. Certains ouvrages sont désormais interdits de réédition, comme «La chouette aveugle» écrit par un des plus célèbres auteurs du XXe siècle, Sadegh Hedayat.

lire la suite (...)

mardi 29 avril 2008

Téhéran est alarmé par "l'assaut" des divertissements occidentaux

Le procureur indique que "face à cet assaut qui vise les enfants et les jeunes dont la personnalité est en pleine formation, il faut trouver des solutions de substitution".

D'après l'agence Isna, dimanche 27 avril, le procureur général iranien, l'hodjatolislam Ghorban Ali Dori-Nadjafabadi, s'est inquiété dans une lettre de "l'assaut" des jouets Barbie, Spider-Man et Harry Potter en Iran.
"L'importation incontrôlée de jouets, souvent en contrebande, a des effets culturels et sociaux néfastes", explique Ghorban Ali Dori-Nadjafabadi dans une lettre écrite au vice-président iranien, en lui demandant des mesures pour "protéger la culture islamique et les valeurs de la révolution".

"Danger pour la santé des enfants"
"La promotion de personnages comme ceux de Barbie, Batman, Spider-Man et Harry Potter (...) et l'importation sans contrôle de CD de jeux vidéos et de films est un signal d'alarme pour tous les responsables du pays, en particulier ceux chargés des questions culturelles", écrit encore le procureur général.
Le procureur indique que "face à cet assaut qui vise les enfants et les jeunes dont la personnalité est en pleine formation, il faut trouver des solutions de substitution".
Il s'inquiète aussi que des jouets étrangers "présentent des dangers pour la santé des enfants" et "affectent la survie des usines du pays".

Barbie est interdite d'accès

Les magasins de jouets regorgent de produits étrangers, très prisés par les enfants malgré leur coût élevé.
On trouve aussi dans les épiceries toutes sortes d'objets, notamment des crayons et chewing-gum de fabrication iranienne, décorés de personnage de Walt Disney par exemple.
Ces dernières années, les autorités ont lancé toujours sans succès plusieurs opérations pour empêcher la vente de ces articles. Le site internet des poupées Barbie est ainsi interdit d'accès aux internautes.
La poupée avait fait l'objet de descentes de police dans des magasins il y a deux ans. Les vendeurs avaient été obligés de masquer leurs formes à la vue de la clientèle à l'aide d'autocollants noirs sur les paquets.
Les poupées Sara et Dara lancé par l'Iran, il y a quelques années pour lutter contre l'influence occidentale, n'ont pas encore réussi à détrôner l'icône des petites filles.



lire la suite (...)

dimanche 27 avril 2008

Iran : victoire électorale des conservateurs




Les conservateurs confortent leur large avance acquise au premier tour, le 14 mars : ils ont remporté 69 % des 287 sièges du Parlement attribués lors des législatives, contre 16,4 % pour les réformateurs et 14,2 % pour les indépendants, a déclaré, samedi 26 avril, le ministre de l'intérieur, Mostapha Pour Mohammadi.

Ces résultats comprennent le premier et le second tour des législatives. Cela signifie que, selon le décompte officiel, il y a environ 200 députés conservateurs, environ 50 réformateurs et 40 indépendants. Le Parlement iranien compte 290 sièges, mais les élections ont été invalidées lors du premier tour dans trois circonscriptions pour irrégularité.

La faible participation (25 %) semble refléter le mécontentement d'une population touchée par la mauvaise gestion économique du gouvernement conservateur de Mahmoud Ahmadinejad.

lire la suite (...)

vendredi 25 avril 2008

Clinton menace de rayer l'Iran de la carte

La prétendante à l'investiture démocrate Hillary Clinton a menacé, si elle était élue à la Maison Blanche en novembre, de "rayer de la carte" l'Iran au cas où ce pays lancerait une attaque nucléaire sur Israël, dans une interview télévisée diffusée aujourd'hui.

"Je veux que les Iraniens sachent que si je suis présidente, j'attaquerai l'Iran", a assuré sur la chaîne ABC News Mme Clinton, à qui on demandait ce qu'elle ferait en cas d'attaque nucléaire d'Israël par l'Iran.

"Au cours des dix prochaines années, pendant lesquelles ils (les Iraniens) pourraient inconsidérément envisager de lancer une attaque sur Israël, nous serions capables de les rayer totalement de la carte", a ajouté l'ex-première dame qui affronte aujourd'hui son rival démocrate Barack Obama dans une primaire cruciale en Pennsylvanie (est).

Interrogé mardi sur la même chaîne de télévision sur les propos de Mme Clinton, le sénateur de l'Illinois a assuré lui aussi: "les Iraniens peuvent être certains que je répondrai avec force, et qu'il est absolument inacceptable qu'ils attaquent Israël, ou aucun autre de nos alliés dans la région, avec des armes conventionnelles ou nucléaires".

M. Obama a néanmoins jugé qu'employer des mots comme "rayer de la carte" ne pouvait pas vraiment donner de bons résultats.


Source: AFP

lire la suite (...)

Selon une étude française, l'Iran subit l'effet des sanctions sans fléchir sur le nucléaire




Les sanctions internationales imposées à l'Iran en raison de la poursuite de son programme nucléaire commencent à freiner la croissance économique du pays. Celle-ci pourrait en 2007 être inférieure de 1 à 1,5 point aux prévisions (un PIB en hausse de 4,5 % au lieu de 6 %). A moyen terme, les sanctions menacent le développement du secteur pétrolier et gazier, alors que celui-ci apporte à l'Etat ses principales recettes en devises. Les montages financiers et les partenariats avec de grands groupes occidentaux - indispensables pour créer une filière de gaz naturel liquéfié - sont rendus très difficiles. L'Iran, qui aurait besoin de 100 milliards de dollars d'investissements étrangers sur dix ans pour devenir exportateur de gaz, accumule les retards. Face à la paralysie des grands projets énergétiques, l'Iran pourrait devenir importateur brut de pétrole brut à l'horizon 2022-2025.

Ce sont là certaines des observations contenues dans une étude menée par des officiels français, à laquelle le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, a fait référence lors d'une conférence de presse à Paris, le 8 avril, se réjouissant que les sanctions aient un impact.

Mais si les sanctions mordent - les plus percutantes, selon cette étude, sont les mesures financières américaines, qui ont dissuadé les banques occidentales de se lancer dans d'importantes transactions avec Téhéran - leur effet sur la politique nucléaire du régime reste tout relatif. La réorientation espérée par les Occidentaux ne s'est pas produite, en dépit des dommages causés à l'économie.

Concentré sur l'échéance présidentielle de 2009, Mahmoud Ahmadinejad privilégie une approche à court terme. Le régime éprouve un sentiment d'invulnérabilité lié à la manne qu'il continue de tirer de ses exportations énergétiques : celle-ci lui permet de subventionner les produits de base, alors que l'inflation croît (environ 20 %). L'économie iranienne court vers un décrochage par rapport à d'autres pays émergents, notamment au Moyen-Orient, où des programmes de modernisation sont mis en place, mais le régime de Téhéran semble déterminé à ne rien céder face à la pression internationale.

Sa riposte consiste à tenter de contourner les sanctions en utilisant des circuits via des pays tiers (Dubaï est une plate-forme importante), et en s'efforçant de relancer un projet d'"OPEP du gaz" qui lui permet de courtiser la Russie. La Chine, l'Azerbaïdjan, et la Malaisie, seraient d'autres points de contournement des sanctions.

Les responsables iraniens seraient d'autant plus persuadés que les sanctions sont faites pour être contournées qu'ils reçoivent des signaux contradictoires de la part des Occidentaux. L'ambassade d'Allemagne à Téhéran aurait ainsi affiché, devant les autorités, son opposition aux sanctions et sa volonté de poursuivre une politique normale. Les entreprises européennes présentes en Iran cherchent à préserver leurs positions, de peur qu'à l'avenir un compromis diplomatique entre Washington et Téhéran entraîne un retour massif des firmes américaines, qui se ferait à leur détriment.

Après le vote, en mars, d'un troisième volet de sanctions à l'ONU, la France et le Royaume-Uni voudraient maintenant intensifier les mesures coercitives de l'Union européenne (UE). L'idée avait déjà été émise par Paris à l'automne 2007, mais elle n'avait pas rencontré de consensus. Elle devrait resurgir à l'occasion de la présidence française de l'UE.

De source européenne, on indique que les nouvelles mesures envisagées sont de trois ordres. Scénario minimaliste : un rallongement des listes d'entités iraniennes déjà visées par l'ONU. Scénario plus ambitieux : une interdiction des banques iraniennes Melli et Saderat, assortie d'une limitation des crédits à l'exportation. Scénario jugé difficile : des sanctions européennes contre le secteur gazier iranien. Ce dernier point a été évoqué par le premier ministre britannique Gordon Brown, lors d'un récent voyage à Washington. Le retour au pouvoir de Silvio Berlusconi ne signifie pas pour autant que l'Italie suivra. Il pourrait vouloir ménager les intérêts de la firme énergétique ENI en Iran.

Natalie Nougayrède



lire la suite (...)

dimanche 20 avril 2008

Proposition pour sortir de l'imbroglio nucléaire iranien

Thomas Pickering, ancien ambassadeur des États-Unis à l'ONU, estime le moment venu de sortir de l'impasse nucléaire avant que l'Iran n'accumule les centrifugeuses.

par Jean-Louis Turlin, le correspondant de Figaro à Washington



«L'Iran peut construire et mettre en service des centrifugeuses plus vite que nous ne pouvons imposer des pénalités ou des contrôles.» Tel est le constat que dressait, dans la New York Review of Books en date du 20 mars dernier, un article cosigné par Thomas Pickering, ancien numéro trois du département d'État qui fut ambassadeur aux Nations unies au moment de la première guerre du Golfe, William Luers, président de United Nations Association of the United States of America (UNA-USA), et Jim Walsh, chercheur en sécurité internationale au Massachusetts Institute of Technology.

«Je ne changerais pas une virgule à l'article aujourd'hui», précise Thomas Pickering dans un entretien avec Le Figaro. Notant que les sanctions de l'ONU n'ont en rien ralenti le programme nucléaire iranien, les auteurs estiment le moment venu pour Washington, de proposer officiellement à Téhéran une solution répondant à la fois aux exigences iraniennes et à la nécessité d'un strict encadrement extérieur : la création d'un consortium multinational où des pays comme la France et l'Allemagne collaboreraient avec l'Iran pour la production d'uranium enrichi sur son territoire, exclusivement à des fins civiles, sous le contrôle de la communauté internationale.

Obama pour un dialogue sans conditions

La proposition émane d'une réflexion menée depuis près de six ans, à l'initiative de la UNA-USA, par un groupe d'anciens diplomates et experts américains, qui se réunit sur terrain neutre avec des Iraniens ayant accès à leurs instances gouvernementales. «Nous ne sommes nullement mandatés par le gouvernement» américain, souligne Thomas Pickering, «mais nous le tenons informé. Nous n'avons été ni encouragés ni découragés dans notre démarche». Téhéran attendrait une offre formelle avant de faire connaître sa réaction.

Washington sous George W. Bush «ne changera sans doute pas sa politique iranienne si je m'en tiens aux déclarations que l'on sait», notamment celles qui soumettent l'ouverture d'une négociation américano-iranienne à «certaines conditions». Des trois candidats présidentiels, seul Barack Obama s'est prononcé pour un dialogue sans condition.

«C'est un bon début, affirme Thomas Pickering. C'est l'un des trois points fondamentaux de notre proposition. Nous devrions parler aux Iraniens sans précondition. Le deuxième, c'est un programme multinational d'enrichissement de l'uranium sur le sol iranien comme le veut Téhéran, mais avec de sérieuses restrictions sur le degré d'enrichissement. Le troisième, lié au précédent, c'est la mise en place d'un mécanisme d'inspection rigoureux et efficace afin d'éviter toute dérive» vers le nucléaire à des fins militaires.

Un hypothétique accord ferait l'objet d'une résolution du Conseil de sécurité exposant Téhéran à des représailles en cas de violation.

Pour l'ancien ambassadeur, il s'agit de «sortir de l'impasse» avant que la multiplication des centrifugeuses ne bouche les issues.



lire la suite (...)

mercredi 16 avril 2008

Nucléaire iranien : la Maison Blanche dément des pourparlers secrets avec Téhéran




La présidence américaine a démenti, lundi 14 avril, l'existence de "pourparlers secrets" avec l'Iran sur son programme nucléaire militaire. Dans son édition dominicale, The Independant avait évoqué des "rencontres", menées par l'ex-numéro trois du département américain sous le président de Bill Clinton, Thomas Pickering. Celui-ci indiquait au quotidien britannique avoir, comme ses homologues iraniens, tenu les autorités régulièrement informées de ces contacts, que le président George Bush n'a "pas découragés". Ces rencontres "purement privées", a rétorqué la Maison Blanche, n'avaient "aucun statut officiel" et "n'étaient pas un moyen de passer des messages".

Ces entretiens avaient été rendus publics il y a près d'un mois. Dans la New York Review of Books du 20 mars, M. Pickering, le physicien nucléaire Jim Walsh et William Luers, président de l'UNA-USA (Association américaine pour les Nations unies), présentaient dans un article une proposition "pour sortir de l'impasse nucléaire américano-iranienne" qu'ils disaient issue de "rencontres tenues depuis cinq ans [entre] d'anciens diplomates et experts américains [dont eux-mêmes] et un groupe d'universitaires et de conseillers politiques iraniens". Constatant que "le temps ne joue pas en faveur des Etats-Unis", ils proposaient que Washington offre à Téhéran de continuer à enrichir son uranium, mais "dans un programme multilatéral" dirigé par un consortium international. L'Iran devrait s'engager à signer le protocole additionnel du traité de non-prolifération nucléaire, cesser lui-même tout enrichissement d'uranium ou régénération de plutonium ainsi que toute recherche sans l'accord du consortium, et ne posséder que des centrales à eau légère (qui utilisent un uranium moins enrichi que les autres). Admettant "les risques potentiels" de leur proposition, les trois hommes concluaient que, du point de vue "coût-bénéfice", l'alternative est "pire" : le refus de négocier n'empêche pas l'Iran de poursuivre l'enrichissement de son uranium et il trouve des "contre-feux" aux sanctions.

CONSÉQUENCES DÉSASTREUSES

Selon Robert Malley, chargé du dossier Proche-Orient au groupe de réflexion International Crisis Group (que M. Pickering copréside), ce contact n'était qu'un "parmi les divers canaux" actifs à Washington sur le dossier iranien. Son existence était "connue des experts" et il ne constituait qu'une "piste deux" ("track two" en langage diplomatique, c'est-à-dire informelle, par opposition aux contacts secrets "piste un" ou "un et demi" officiels ou semi-officiels). Dès lors, pourquoi ce "canal" devient-il une "affaire" longtemps après avoir été rendu public sans démenti ?

Depuis le discours de M. Bush, le 10 avril, où il a déclaré que les Etats-Unis "agiront" si Téhéran poursuit son attitude hostile en Irak, Washington bruisse d'échos sur une reprise de l'affrontement, à la Maison Blanche, entre le "clan" du vice-président Dick Cheney, qui serait partisan de mener une attaque contre les sites nucléaires iraniens, et ses opposants, emmenés par le secrétaire à la défense, Robert Gates, et la secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice. Un diplomate américain en poste à Bagdad estime cependant que "presque plus personne n'envisage sérieusement d'attaquer l'Iran". Selon lui, l'ambassadeur américain en Irak, Ryan Crocker, et le général David Petraeus, chef des forces de la coalition, y sont également opposés. Ils estimeraient que, plus encore qu'un retrait militaire américain précipité, une action militaire contre Téhéran aurait des conséquences désastreuses en Irak.

Sylvain Cypel



lire la suite (...)

mardi 15 avril 2008

En 2007, au moins 24 personnes ont été exécutées chaque semaine



Du moins mille deux cent cinquante-deux personnes ont été exécutées dans le monde en 2007, la Chine arrivant en tête avec au moins quatre cent soixante-dix mises à mort dans l'année, selon un rapport d'Amnesty International publié lundi 14 avril. Ce sont, en moyenne, au moins vingt-quatre personnes qui ont subi la peine capitale et soixante-quatre autres qui y ont été condamnées chaque semaine l'année dernière, précise l'organisation de défense des droits de l'homme, jugeant probable que ces chiffres soient sous-estimés.

"Au moins trois mille trois cent quarante-sept personnes ont été condamnées à mort dans cinquante et un pays en 2007. Ces chiffres ne sont que des minima ; les chiffres réels sont certainement supérieurs", estime encore l'organisation dans un communiqué. Elles seraient entre dix-huit mille trois cent onze et vingt-sept mille cinq cent soixante-deux dans le monde à attendre leur exécution, ajoute-t-elle. En 2006, au moins mille cinq cent quatre-vingt-onze personnes avaient été exécutées dans vingt-cinq pays. De plus, au moins trois mille huit cent soixante et une avaient été condamnées à mort dans cinquante-cinq pays. Mais selon Amnesty, la véritable étendue de l'utilisation de la peine capitale dans le monde reste inconnue car dans de nombreux pays, les exécutions se font sous le sceau du secret.

A l'instar des années précédentes, la grande majorité des exécutions répertoriées a été le fait d'une poignée de pays. 88 % d'entre elles ont été effectives dans cinq pays – Chine, Iran, Arabie saoudite, Pakistan et Etats-Unis. En 2006, on recensait dans six pays – à savoir Chine, Iran, Pakistan, Irak, Soudan et Etats-Unis – 91 % des exécutions.

INCERTITUDE SUR LE NOMBRE D'EXÉCUTIONS EN CHINE

Soulignant la baisse de 10 % affichée par les autorités chinoises, Amnesty souligne qu'au moins quatre cent soixante-dix personnes ont été exécutées l'an dernier, soit l'équivalent de neuf par semaine, et mille huit cent soixante autres, soit trente-cinq par semaine, ont été condamnées à la peine capitale. "Mais ce chiffre s'appuie sur des informations publiques et n'est qu'un absolu minimum", a poursuivi l'organisation.

Sur ces quatre cent soixante-dix exécutions, environ soixante-huit auraient sanctionné des crimes tels que évasion fiscale, réseau de prostitution ou contrebande. Dans son communiqué, Amnesty cite des estimations de l'organisation américaine Fondation Dui Hua évoquant six mille exécutions en 2007. Ces données auraient été recueillies auprès de responsables locaux chinois. "Alors que Pékin se prépare à accueillir les Jeux olympiques, nous mettons au défi le gouvernement chinois afin qu'il mette un terme à l'utilisation de la peine de mort et qu'il fournisse une information détaillée au sujet de l'utilisation de la peine capitale", a réclamé Amnesty.

En 2007, au moins trois cent dix-sept personnes ont été exécutées en Iran, au moins cent quarante-trois en Arabie saoudite, au moins cent trente-cinq au Pakistan et quarante-deux aux Etats-Unis, a précisé l'organisation, qui se dit "inquiète" que des exécutions aient eu lieu en Mongolie et en Malaisie. Elle rapporte encore que trois pays – l'Iran, l'Arabie saoudite et le Yémen – ont exécuté des jeunes de moins de 18 ans.


lire la suite (...)

lundi 14 avril 2008

L'Iran et les Etats-Unis se parleraient «en secret»

Des conseillers politiques des deux pays ennemis discuteraient dans l'ombre depuis cinq ans du programme nucléaire iranien et de leurs relations diplomatiques gelées.


Alors que les Etats-Unis menaçaient encore mardi dernier l'Iran d'un isolement croissant et de nouvelles sanctions internationales, les deux ennemis jurés entretiendraient des discussions secrètes depuis cinq ans. C'est ce qu'affirme le quotidien britannique The Independent, sur la base du témoignage d'un des participants à ces rencontres, l'ancien sous-secrétaire d'Etat américain, Thomas Pickering.

Selon ce diplomate aguerri de 77 ans, un groupe d'une douzaine d'anciens diplomates et d'experts américains, organisé par la UN Association of the USA, une organisation pro-onusienne, a rencontré des universitaires et conseillers politiques iraniens, «dans beaucoup de lieux différents, mais pas aux Etats-Unis ou en Iran».

Même si aucun des participants ne sont membres de leurs gouvernements respectifs, «certains Iraniens étaient en relation avec des institutions officielles en Iran», explique au quotidien britannique cet ancien ambassadeur des Etats-Unis aux Nations unies.

Pendant que le dossier du nucléaire iranien était au cœur de l'actualité, «nous avons discuté de ce qui se passait au plan intérieur dans nos deux pays, et de problématiques globales», affectant la relation américano-iranienne, raconte encore Thomas Pickering, qui précise que «chaque partie en informait ses autorités». Et d'ajouter : l'administration Bush «ne nous a pas découragé». Selon The Independent, ce type de discussions secrètes a souvent donné une «impulsion cruciale» à la résolution des conflits diplomatiques les plus durs.

«Préparer les opinions publiques»

«Les contacts entre les Etats-Unis et l'Iran n'ont jamais cessé que ce soit par le biais des Nations unies, de l'Irak ou de pays tiers», explique un spécialiste de l'Iran, interrogé par lefigaro.fr. «Beaucoup de diplomates américains se disent qu'ils ont tout tenté, sauf la discussion directe et qu'il est temps d'utiliser cette dernière arme. (…) «La nouveauté réside dans le fait que ces discussions sont utilisées médiatiquement pour que les opinions admettent que les deux pays puissent à nouveau se parler», ajoute ce chercheur, pour qui ce dialogue risque toutefois d'être bloqué tant que les deux pays seront gouvernés par Bush et Ahmadinejad.

L'existence de ces discussions secrètes coïncide avec la récente publication par trois des membres américains de ce groupe - dont Thomas Pickering, un autre diplomate à la retraite, William Luers et un chercheur du MIT Jim Walsh - de propositions destinées à sortir de l'impasse entre l'Iran et l'occident sur le dossier nucléaire. A en croire l'ancien sous-secrétaire d'Etat, ce plan, plutôt bien accueilli, propose notamment de créer un consortium international pour gérer l'enrichissement d'uranium sur le sol iranien. Pour l'heure, ni l'administration Bush, ni le gouvernement iranien n'ont officiellement réagi.

Julie Connan (lefigaro.fr) avec The Independent


lire la suite (...)

dimanche 13 avril 2008

George W. Bush justifie le maintien de la présence militaire américaine en Irak par la menace iranienne




Dans une allocution prononcée à la Maison Blanche, jeudi 10 avril, le président George Bush a validé les "recommandations" présentées, mardi et mercredi, au Sénat et à la Chambre des représentants par l'ambassadeur américain à Bagdad, Ryan Crocker, et le commandant en chef des forces alliées en Irak, le général David Petraeus.

M. Bush a annoncé une diminution des troupes (de 158 000 hommes à 140 000) d'ici à la fin juillet et la réduction du service qu'y effectuent les soldats américains de quinze mois à un an. Et il a confirmé le gel, au 1er août, de tout retrait militaire supplémentaire.

Fixer un "calendrier" de retrait, a-t-il dit, mènerait les Etats-Unis à "perdre" la guerre, auquel cas Al-Qaida "criera victoire" et l'Iran "remplira le vacuum".

Reçu la veille par M. Bush, William Kristol, éditeur du magazine néoconservateur Weekly Standard, a raconté l'état d'esprit dans lequel il avait trouvé son interlocuteur : "Sommes-nous assez bons pour passer de 20 à 15 brigades en Irak ? Ma réponse est oui. Peut-on aller au-delà ? Non. Mais je ne vais pas le dire. Je vais dire que je suis d'accord avec David (le général Petraeus)", lui a expliqué le président.

Jeudi soir, la plupart des commentateurs jugeaient que celui-ci entend maintenir le niveau des troupes en Irak jusqu'à la fin de son mandat (février 2009), léguant la gestion d'un éventuel retrait à son successeur. Il a menacé d'opposer son veto à toute velléité du Congrès de réduire la rallonge financière qu'il lui a demandée pour maintenir la présence américaine en Irak.

Mais, plus que la bataille contre Al-Qaida, le président américain a insisté sur le rôle en Irak de l'Iran - l'autre "plus grande menace pour l'Amérique dans le nouveau siècle". Il venait de prendre connaissance d'un rapport du Mossad israélien soutenant que Téhéran aurait avancé dans son programme nucléaire militaire et amélioré la capacité de ses missiles.

COÛT CONTRE BÉNÉFICES

Téhéran, a dit M. Bush, peut faire "le bon choix", et Washington "favorisera les relations" avec l'Iran, ou bien "armer, entraîner et financer des milices qui terrorisent le peuple irakien". Auquel cas, l'Amérique "agira pour défendre ses intérêts". Une phrase qui a relancé les spéculations sur son éventuelle volonté d'attaquer l'Iran avant la fin de son mandat.

Plus généralement, l'insistance du président sur l'Iran a été perçue comme le motif premier désormais invoqué pour justifier la poursuite de l'occupation de l'Irak. Auparavant, MM. Crocker et Petraeus s'étaient montrés prudents vis-à-vis des formations chiites irakiennes soutenues par Téhéran. Concernant la plus importante, celle du chef radical Moqtada Al-Sadr, réfugié en Iran, le premier a déclaré : "Je ne le considérerais pas comme un ennemi." Et le second a proposé une approche "très, très sensible" à l'égard de ses partisans.

Enfin, rejetant tout argument financier visant à récuser le maintien des forces en Irak, M. Bush a rappelé que les dépenses militaires américaines restent éloignées de ce qu'elles étaient durant la guerre froide. Aura-t-il convaincu ? Elu républicain du Texas, Mac Thornberry a résumé le débat en ces termes : "C'est coût contre bénéfices."

Le coût de l'occupation de l'Irak - 12 milliards de dollars par mois - est-il supportable pour un pays qui s'enfonce dans la crise économique ? L'est-il politiquement ? L'armée se plaint de ne pas avoir les moyens de faire face aux autres dangers qui pourraient menacer le pays.

"S'il fallait désigner le lieu où la lutte contre Al-Qaida est prioritaire aujourd'hui, choisiriez-vous l'Irak, ou le Pakistan et l'Afghanistan ?" a demandé, mardi, le sénateur démocrate Joseph Biden à M. Crocker. Celui-ci a admis qu'il opterait pour l'Afghanistan. M. Biden lui a fait remarquer que Washington n'y avait dépensé en cinq ans que "l'équivalent de trois semaines de guerre en Irak".

L'opinion américaine a de plus en plus le sentiment que, financièrement, son pays ne peut plus se battre sur tous les fronts à la fois.

Sylvain Cypel



lire la suite (...)

Iran : une explosion inexpliquée fait 12 morts

Une explosion a eu lieu samedi soir dans une mosquée de la ville de Shiraz. Certains responsables parlent d'un attentat, d'autres d'un accident.

Le mystère planait, dimanche 13 avril, autour d'une explosion qui a fait 12 morts et plus de 200 blessés dans une mosquée de la ville de Shiraz, dans le sud de l'Iran, qualifiée d'attentat par certains responsables et d'accident dû à des munitions par d'autres.
Un adjoint du gouverneur de la province de Fars, dont Shiraz est la capitale, a d'abord parlé samedi d'un "attentat" mais, dimanche, le responsable de la police de la ville a exclu cette hypothèse et un responsable du ministère de l'Intérieur a parlé d'un "accident".
Le bilan de l'explosion survenue vers 21H00 locales (16H30 GMT) samedi dans une mosquée du centre de la ville s'est alourdi à 12 morts et 202 blessés, selon le dernier bilan officiel en date.

Allocution hebdomadaire

L'explosion a eu lieu lors d'un grand rassemblement de jeunes hommes et femmes écoutant l'allocution hebdomadaire d'un religieux, l'hodjatolislam Anjavinejad.
Elle était consacrée à des critiques des wahhabites, musulmans sunnites extrémistes majoritaires en Arabie Saoudite, et des bahaïs, une minorité religieuse interdite de pratiquer son culte en Iran.
La télévision a montré une scène de dévastation dans le bâtiment, et de nombreux blessés ensanglantés et soignés dans les hôpitaux.
Un expert de la police avait fait état samedi d'une "bombe placée dans la partie réservée aux hommes", avant que l'adjoint du gouverneur de la province de Fars pour les questions de sécurité, Mohammad Reza Hadaegh, ne parle dans la soirée d'un "attentat".
Aucune revendication n'a été signalée.
Dimanche, la thèse de l'attentat a été remise en cause par plusieurs responsables.
Le commandant de la police de la région de Fars, Ali Moayeri, a "exclu tout acte de sabotage dans cet incident", selon l'agence Fars.
Le vice-ministre de l'Intérieur Abbas Mohtaj, cité par l'agence Mehr, a affirmé qu'il s'agissait "assurément d'un accident", tout en ajoutant que "la raison n'en est pas encore connue".
Selon le commandant Moayeri, "l'incident a pu résulter d'une négligence", à cause de "la présence de munitions laissées sur place, qui ont pu provoquer l'explosion".
Il se référait à la présence d'une exposition sur la guerre Iran-Irak (1980-1988) et comprenant des munitions.

"Une exposition d'explosifs et de munitions"

Un député de Shiraz, Mohammad Nabi Roudaki, a aussi fait état, "au bout du hall de la mosquée, d'une exposition d'explosifs et de munitions que les gens visitent avant d'entrer".
Il a évoqué la possibilité d'un accident ou d'une explosion criminelle, à l'aide d'un obus de 81 mm de l'exposition.
Selon le procureur de la ville, Jaber Baneshi, "une enquête judiciaire a été lancée pour déterminer la cause de l'explosion et la possibilité d'un sabotage", a rapporté Irna.
L'hodjatolislam Anjavinevad a soutenu cette dernière thèse, appuyée selon lui par la force de la déflagration et la présence d'un individu ayant laissé un paquet sur place avant de quitter les lieux.
"Certains essaient de faire croire à un accident pour prouver que la ville est sure", a-t-il dit sur le site internet d'information Alef.
Shiraz est l'une des villes les plus célèbres d'Iran et l'une des destinations touristiques les plus prisées en raison de sa proximité avec Persépolis, qui abrite des vestiges de l'empire perse des Achéménides (550-331 avant JC).
S'il s'agit bien d'un attentat, ce serait une première dans une ville importante située dans une province non-frontalière.
Le dernier attentat d'envergure en Iran remonte à février 2007 où 13 Gardiens de la révolution avaient trouvé la mort à Zahedan (sud-est) dans une attaque attribuée à des rebelles sunnites.
Le province du Khouzistan, située dans le sud-ouest et où vit une forte minorité arabe et sunnite, a aussi connu des attentats et des affrontements armés ces deux dernières années. (AFP)
Regardez ici les images de la télévision iranienne, diffusées par CNN



lire la suite (...)

mardi 8 avril 2008

L'Iran annonce 6.000 nouvelles centrifugeuses

L'article de nouvel observateur

C'est ce qu'a déclaré le président iranien, alors que la République islamique célèbre aujourd'hui son programme nucléaire controversé, à l'occasion de la journée nationale de la technologie nucléaire.

L'Iran se prépare à installer 6.000 nouvelles centrifugeuses d'enrichissement de l'uranium dans son usine de Natanz (dans le centre du pays), a annoncé, mardi 8 février, le président Mahmoud Ahmadinejad, cité par la télévision.
La République islamique célèbre mardi son programme nucléaire controversé, à l'occasion de la journée nationale de la technologie nucléaire. Cette journée commémore l'anniversaire de l'annonce de la première production d'uranium enrichi en avril 2006.
Le président Mahmoud Ahmadinejad s'est rendu à l'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz, où les Iraniens ont déjà installé 3.000 centrifugeuses de première génération P1 destinées à enrichir l'uranium. Il doit tenir un discours ce soir.

Un programme "pacifique"


Les pays occidentaux craignent que l'Iran utilise l'enrichissement d'uranium pour fabriquer l'arme atomique mais Téhéran, qui affirme que son programme est uniquement pacifique, refuse toute suspension de son programme comme l'a exigé le Conseil de sécurité de l'ONU dans trois résolutions.
L'Iran a également commencé l'installation d'un petit nombre de centrifugeuses IR-2, une version iranienne de centrifugeuses P2 de nouvelle génération, signe de son refus de céder aux pressions des grandes puissances.

A ce sujet, lisez l'article de L'Express et celui du Monde:




lire la suite (...)

En Iran, on vend son rein pour 3.000 €



lire la suite (...)

Un ministre israélien menace de rayer l'Iran de la carte



lire la suite (...)

lundi 7 avril 2008

Iran : taux d'inflation de 18,4% pour l'année iranienne écoulée

L'article est publié sur le site Les Echos.

Le taux d'inflation en Iran pour l'année iranienne terminée le 19 mars 2008 s'est fixé à 18,4%, selon des chiffres de la banque centrale, alors que le ministre de l'Economie a reconnu que le gouvernement avait "échoué" à le réduire.

Ce taux, publié dimanche sur le site internet de l'institution bancaire, indique une accélération de la hausse des prix sur l'année écoulée, le taux pour l'année iranienne terminée le 20 mars 2007 ayant été de 13,5%.
La banque centrale avait prévu en mai dernier que le taux d'inflation atteindrait 17% pour l'année iranienne 2007-2008.
De nombreux experts économiques ont mis en doute les chiffres officiels de la hausse des prix, qui est selon eux supérieure dans la réalité.
Le ministre de l'Economie, Davoud Danesh Jaafari, a admis dimanche que "malgré le rapport de la banque centrale sur le fait que les performances du gouvernement en matière économique ont été positives, le plan du gouvernement de réduire le taux d'inflation ne s'est pas matérialisé".
"Le gouvernement a échoué à contrôler l'inflation dans l'année (iranienne) écoulée", a-t-il dit, cité par l'agence Irna.
Cette inflation est causée par une injection massive dans le circuit économique de fonds publics, rendue possible par la hausse des revenus de la vente du pétrole.
Le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad a largement puisé dans cette cagnotte pour financer des projets d'infrastructures à travers le pays, gonflant la masse monétaire en circulation de près de 40% chaque année depuis son élection en juin 2005.
Le président n'en pas pas moins fait porter la responsabilité de la hausse des prix sur des "facteurs extérieurs", indépendants de sa politique.
Des rumeurs dans les médias ont fait état d'un limogeage imminent de M. Danesh Jaafari par M. Ahmadinejad.
Le porte-parole du gouvernement Gholam Hossein Elham a démenti samedi, en qualifiant ces rumeurs de "geste destiné à saper les plans économique et monétaire du gouvernement pour la nouvelle année".
Dans des propos rapportés par la télévision d'Etat, M. Danesh Jaafari a adopté une position plus ambiguë en expliquant que le gouvernement avait déjà fait l'objet de telles rumeurs sur la démission de responsables, "qui sont parfois devenues réalités".
Cinq ministres ont déjà été remplacés dans le gouvernement de M. Ahmadinejad depuis son élection.


lire la suite (...)

dimanche 6 avril 2008

Une étudiante en résidence surveillée à Téhéran

Les autorités retiennent en résidence surveillée une étudiante franco-iranienne. Elles lui reprochent la réalisation d'un film documentaire sur les événements qui ont suivi la fin de la guerre entre l'Iran et l'Irak.

Une étudiante en journalisme franco-iranienne, qui travaillait sur un documentaire dans le cadre de son doctorat, est retenue en résidence surveillée depuis mars 2007 à Téhéran après avoir passé un mois en détention, a-t-on appris mercredi 20 juin auprès de Reporters sans Frontières (RSF).
Mehrnoushe Solouki avait obtenu les autorisations des autorités iraniennes pour réaliser un film sur les événements qui ont suivi la fin de la guerre entre l'Iran et l'Irak en 1988 dans le cadre de ses études à l'université du Québec (Canada), selon un communiqué de RSF.

Ses images saisies par les autorités

C'est après avoir interrogé des familles de moudjahidines du peuple (opposants au régime de Téhéran, ndlr) victimes de la répression que Mehrnoushe Solouki a été arrêtée, précise le document.
Arrêtée le 17 février 2007, elle a été placée en détention pendant un mois dans la prison d'Evin dormant à même le sol, sous la lumière permanente d'un néon et subissant de nombreux interrogatoires, selon son témoignage envoyée à RSF.
Elle a été libérée le 19 mars 2007 après avoir versé une caution de l'équivalent de 80.000 euros et est depuis maintenue en résidence surveillée.
Ses notes de travail et ses images ont été saisies par les autorités, selon RSF.


lire la suite (...)

samedi 5 avril 2008

Le régime iranien s’attaque à la presse

Envoyé spécial de Libération à Téhéran JEAN-PIERRE PERRIN

«L’automne au seuil du printemps», c’est le titre de Etemad-e Melli, l’un des derniers quotidiens réformateurs, pour déplorer la fermeture, au lendemain des élections législatives, de neuf titres de la presse iranienne, essentiellement des revues culturelles ou de loisirs sans contenu proprement politique. Les autorités leur reprochent notamment d’avoir propagé «les superstitions», autrement dit, d’avoir peut-être un peu trop publié de photos de stars américaines. Ce n’est pas fini : treize autres publications sont actuellement sur la sellette.

Groupuscules. A Etemad-e Melli, on n’est donc jamais sûr que le prochain numéro ne sera pas le dernier. «Bien sûr que nous sommes préoccupés» , reconnaît Mohammed Javad Haghshenas, le directeur de la publication. Le journal n’en continue pas moins de défendre avec vigueur la liberté de la presse et à faire campagne pour la ligne réformatrice. Ou plutôt les lignes, car l’unité fait défaut, faisant apparaître le camp réformateur comme un archipel de groupes et de groupuscules. Comme les conservateurs, d’ailleurs.

Mais les réformateurs reviennent, eux, de loin : en interdisant à quelque 2 200 candidats de se présenter, dont d’anciens députés et ministres réformistes, le Conseil des gardiens de la Constitution, tenu par des savants religieux proches du Guide Ali Khamenei, semble les avoir poussés à boycotter le scrutin du 16 mars. Ce qui les aurait alors placés hors de l’espace politique, en situation de quasi-hors-la-loi, les privant de la possibilité de se présenter au scrutin présidentiel de l’an prochain. «Du début à la fin, cette élection n’a pas été honnête. Nous n’avons cessé de protester. Mais il faut aller voter, c’est la seule façon de changer la situation», insiste Mohammed Javad Haghshenas. Demeure que pour plus de 100 sièges - sur 290 -, les réformateurs n’ont pas pu présenter de candidat à cause des invalidations.

Cela n’a pas été le cas à Téhéran. Pourtant, les résultats y sont accablants pour les réformateurs. A moins d’une forte mobilisation pour le second tour, dont la date est encore inconnue, ils ne devraient avoir aucun des 30 sièges en compétition. Le candidat réformateur qui a obtenu le meilleur score n’a arraché que 5 % des suffrages.

D’une façon générale, le taux de participation a été l’un des plus bas que l’Iran ait connus : 26,9 % dans la capitale et 28,2 % dans le département de Téhéran, selon les chiffres officiels. «Cette chute de la participation est un signal d’alarme pour le régime. En même temps, quand la participation tombe, cela profite aux conservateurs qui bénéficient d’un vote clientéliste bloqué. Celui-ci représente entre 7 et 15 % des suffrages», explique un politologue iranien.

Félonie. En province, où la participation est largement supérieure, les réformateurs s’en sortent mieux. Ils devraient compter sur une cinquantaine de députés plus une vingtaine d’indépendants qui seraient des réformateurs déguisés. Soit un nombre analogue à celui des partisans de Mahmoud Ahmadinejad, mais bien inférieur à ceux de l’ensemble du camp conservateur. D’une façon générale, les réformateurs les plus tièdes, ceux conduits par l’ancien président du Parlement, Mehdi Karoubi ont été éliminés. Ce religieux s’était entendu avec le Conseil des gardiens pour avoir moins de candidats disqualifiés, ce qui l’avait poussé à claironner des imprécations contre les réformateurs, plus fermes, de l’autre grande tendance, le Front de la participation de l’ancien président Mohammad Khatami. Les électeurs lui ont fait payer sa félonie.

Dans la perspective du scrutin présidentiel, les réformateurs s’emploient déjà à mettre sur pied une grande coalition qui réunirait toutes les mouvances autour d’un candidat dont le nom n’est pas connu. «Elle rassemblerait les partisans de Khatami, de Karoubi, de Rafsandjani, et même Rohani [l’ancien responsable du dossier nucléaire, proche du Guide, ndlr]. Ce n’est pas encore gagné, mais nous progressons dans cette voie» , indique Sayyed Mohammad Kharazi, un ancien vice-ministre des Affaires étrangères et conseiller de Khatami. Objectif : battre à tout prix Ahmadinejad. Mais sera-t-il alors encore le favori des factions conservatrices ?



lire la suite (...)

vendredi 4 avril 2008

Nucléaire: l'Iran installe ses centrifugeuses avancées

L'Iran a commencé l'installation dans son complexe nucléaire souterrain de Natanz de centrifugeuses de nouvelle génération qui pourraient lui permettre d'enrichir davantage d'uranium, apprend-on de source diplomatique.

L'Iran dit ne vouloir produire du combustible nucléaire que pour alimenter des centrales électriques. Les Nations unies ont toutefois infligé trois séries de sanctions à la république islamique concernant son programme nucléaire.

Téhéran avait installé l'an dernier 3.000 centrifugeuses dans le complexe de Natanz, suffisamment pour enrichir l'uranium à une échelle industrielle.

Ces machines étant d'un modèle peu fiable datant des années 1970, l'Iran avait entrepris d'en tester une version avancée.

Sur les plus de 300 nouvelles centrifugeuses installées ces derniers mois à Natanz, une partie sont d'anciens modèles, mais le reste relève de la nouvelle génération, ont indiqué des diplomates occidentaux ayant pu consulter des rapports à ce sujet.

"Le rapport entre les (nouvelles et les anciennes) centrifugeuses dans le dernier lot est encore incertain", a déclaré l'un d'eux à Reuters.

L'Iran semble en tout cas résolu à produire "au maximum" avec ce nouveau modèle en réduisant progressivement l'activité de l'ancien.

Les centrifugeuses iraniennes "IR-2" peuvent enrichir l'uranium deux fois plus vite que les modèles précédents.

Le représentant iranien à l'AIEA a indiqué à Reuters qu'il n'avait pas connaissance de ce développement à Natanz. L'Agence internationale de l'énergie atomique, dont les inspecteurs ont accès au complexe souterrain, n'ont pas souhaité réagir.

8 AVRIL, JOURNÉE DE LA TECHNOLOGIE NUCLÉAIRE

Les centrifugeuses sont constituées de tubes tournant à une vitesse supersonique qui permettent d'enrichir l'uranium pour un usage civil ou militaire. Elles fonctionnent généralement en "cascades" de 164 machines reliées les unes aux autres.

Selon la première source diplomatique, l'Iran a achevé les contrôles de qualité et de fiabilité des nouvelles centrifugeuses et s'apprête à les alimenter en uranium.

On ignore toutefois quand ce processus commencera.

"Les deux nouvelles cascades ont été installées afin de respecter la directive du président (Mahmoud) Ahmadinejad, qui avait souhaité voir une réussite significative pour le 8 avril, la date dont l'Iran a fait la journée nationale de la technologie nucléaire", a indiqué cette source.

Il y a un an, Ahmadinejad avait profité de la même occasion pour annoncer que la capacité d'enrichissement à l'échelle industrielle avait été atteinte.

Selon des analystes, Téhéran n'a cependant pas prouvé être en mesure de faire fonctionner un grand nombre de centrifugeuses à vitesse élevée pendant de longues durées, condition nécessaire pour obtenir des quantités exploitables d'uranium enrichi.

Selon les diplomates interrogés, l'installation de ces nouvelles centrifugeuses est destinée à "présenter un fait accompli" afin d'affirmer l'intention iranienne de poursuivre et accélérer l'enrichissement en dépit des demandes du Conseil de sécurité de l'Onu.

Selon des diplomates proches de l'AIEA, une réunion avec un haut responsable iranien doit être organisée à la mi-avril à Vienne.

Version française Gregory Schwartz


lire la suite (...)

jeudi 3 avril 2008

L'Iran et Moqtada Al-Sadr renforcés après l'offensive militaire ratée du gouvernement irakien




S'il subsistait le moindre doute quant à l'influence majeure désormais exercée par l'Iran dans les affaires de son voisin irakien, le cessez-le-feu conclu, dimanche 30 mars, entre le chef radical chiite Moqtada Al-Sadr et trois missi dominici représentant le premier ministre Nouri Al-Maliki, également chiite, devrait l'avoir définitivement levé. Car c'est à Qom, le quartier général du pouvoir religieux iranien, que les négociations ont eu lieu. Et c'est, selon une bonne source, sous la houlette d'un militaire iranien, et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit du général Qassem Suleimani, chef des brigades Al-Qods du corps des pasdarans, que ce cessez-le-feu a finalement été conclu. Incidemment, au moins deux des trois envoyés spéciaux de M. Maliki, à savoir Hadi Al- Amari et Ali Adib, sont titulaires de la double nationalité irako-iranienne et ils ont, l'un et l'autre, vécu des années en exil à Téhéran. M. Adib est membre du même parti religieux que le premier ministre (Daawa), et M. Amari est le chef d'une puissante milice alliée, l'organisation Badr, qui domine l'encadrement de la nouvelle armée nationale irakienne et qui fut créée, financée et entraînée en Iran à partir de 1980.

INCITATION AMÉRICAINE
Tout au long de la semaine d'affrontements armés qu'ils ont approuvés, auxquels ils ont prêté la main, et qui a fait au moins 470 tués et des milliers de blessés, les Américains n'ont cessé d'encourager Téhéran "à mettre son influence au service de la stabilisation" de la situation.

C'est fait. Washington et Téhéran peuvent s'accuser mutuellement des pires méfaits en Irak, nombreux sont les esprits politiques de ce pays à penser que les deux puissances sont au moins d'accord sur la nécessité de ne pas laisser s'installer, aujourd'hui, un chaos général.
Engagés au nord dans une offensive contre les rebelles sunnites d'Al-Qaida, les Américains qui n'ont pas de présence militaire permanente à Bassora ont, semble-t-il, cru M. Maliki sur parole lorsque celui-ci leur a affirmé que son offensive serait quasiment une promenade de santé. Comme certains des généraux irakiens eux-mêmes qui l'ont confié, ils ont été "surpris" par la combativité de l'Armée du Mahdi, la milice du courant sadriste et par sa capacité à mobiliser des partisans dans toutes les grandes villes du sud chiite et jusqu'à Bagdad
M. Maliki n'a atteint aucun des objectifs qu'il s'était fixés. Les "18 milices" recensées à Bassora par le chercheur franco-irakien Hosham Dawod sont toujours en place et aux commandes de leurs juteux trafics.
Aucun des quartiers de Bassora ou d'ailleurs qui étaient sous la domination de l'Armée du Mahdi n'a été repris. Des centaines de policiers et de soldats à travers le pays ont refusé d'ouvrir le feu sur les miliciens et, parfois, les ont rejoints. Pour leur première grosse opération sous commandement national, et malgré 30 000 hommes sur place, la nouvelle armée et la police irakiennes formées par les Américains ont dû appeler les alliés anglo-saxons à la rescousse pour avancer ou se sortir de mauvais pas.
Théoriquement valide jusqu'au 8 avril, l'offre du premier ministre de "racheter" les armes lourdes des combattants au prix fort n'a pratiquement rien donné.
M. Maliki, qui s'était imprudemment juré de rester à Bassora "jusqu'à la victoire", a dû se résoudre à rentrer à Bagdad avec une crédibilité politique plus mince encore qu'avant l'offensive. Le fait qu'il ait qualifié, mardi, l'opération de "succès" et qu'il se soit abstenu d'en sonner la fin ne change rien à l'affaire. Il y aura sans doute d'autres affrontements interchiites avant les élections régionales du 1er octobre. En attendant, "c'est une grande victoire de l'Iran", se désole Mahmoud Othman, un élu kurde proche de la présidence de la République et toujours très bien renseigné. "Téhéran a montré que c'est lui et non Washington qui a la haute main sur nos affaires, analyse-t-il. L'objectif de l'Iran est de rendre Maliki aussi faible que possible pour qu'il soit obligé d'accepter ses visées. De fait, il a été obligé de courir à Qom pour négocier."
Le président Bush qui avait encouragé l'initiative de son allié et jugé qu'il s'agissait en l'occurrence d'un "test historique pour l'Irak libre" doit se mordre les doigts.

Patrice Claude


lire la suite (...)

mardi 1 avril 2008

L'Iran doit devenir un État laïque et démocratique

L'article publié dans le Figaro

Pour Reza Pahlavi, fils aîné de Mohammed Reza Pahlavi, dernier chah d'Iran, «l'Iran des mille et un désirs inaugurera une ère nouvelle pour son peuple».

Les récentes élections parlementaires en Iran ainsi que toutes les précédentes n'ont été qu'une mascarade grotesque pour masquer l'incompétence de gouvernements islamistes successifs depuis 1979. Vingt-huit ans déjà que je suis engagé dans un combat pour la laïcité et la démocratie en Iran. Vingt-huit ans déjà que j'observe, avec chagrin et désolation, l'inexorable descente d'un peuple dans les abîmes du désespoir, tant politique qu'économique et social. Tout au long de ces tristes années, j'ai été de ceux qui ont pu vivre en liberté. Mais, mon être profond n'a cessé de se sentir enraciné en Iran, dans une terre, une culture, un peuple, une histoire, et un destin.

Des millions de mes compatriotes, les deux tiers de la population du pays âgés de moins de trente ans, n'ont rien connu d'autre qu'une oppression théocratique instaurée avec la prise de contrôle de l'appareil d'État par les islamistes et les autres extrémistes, parvenus au pouvoir dans le sillage de l'ayatollah Khomeyni, depuis bientôt trente ans. Cette génération, née sous la théocratie, n'a connu ni la prospérité ni la sécurité, mais seulement la peur et la pauvreté.

Cette génération aspire au changement. L'impatience de cette jeunesse iranienne, de plus en plus frustrée et rebelle face à un régime clérical obsolète s'immisçant dans les moindres recoins de sa vie privée et publique, va croissante. Elle a été trop longtemps témoin de l'ineptie d'un État défaillant, détournant sa richesse nationale au profit d'une nébuleuse terroriste régionale ou engloutissant des milliards dans des projets inutiles et dangereux, aux antipodes de nos intérêts vitaux. Dans un monde de plus en plus intégré, cette jeunesse voit ses perspectives d'un avenir meilleur, s'éloigner avec l'isolement grandissant de son pays.

Mes compatriotes ne sont pas isolés dans leur désir de changement fondamental. Dans leurs rangs, il y a des militants des droits de l'homme ; des femmes réduites à la ségrégation sexuelle sous la chape de bêtise d'une théocratie misogyne ; des minorités religieuses et des communautés ethniques traitées comme des citoyens de seconde classe ; des chercheurs, des enseignants et des intellectuels privés de leur liberté d'expression ; des travailleurs spoliés de leurs droits syndicaux ; des médias muselés et des journalistes soumis à un chantage permanent.

Cette frustration, cette fureur grandissante, peut devenir une force irrésistible capable de produire le changement désiré en Iran. Ce pays, si ancien et si moderne à la fois dans ses inclinations ; si riche de potentialités ne demandant qu'à être libérées ; l'Iran, des mille et un désirs et promesses, peut, avec l'aide de la communauté internationale, inaugurer une ère nouvelle, pour son peuple et ceux de toute la région.

Il ne s'agit pas là d'une révolution violente, non ! Ce dont il est question ici, c'est la volonté collective de tout un peuple, similaire à ce qu'offrirent aux yeux du monde entier l'Inde, la Pologne, l'Afrique du Sud, l'Ukraine, et de nombreux pays de l'ex-bloc soviétique. Appelez ceci «révolution orange» ou «de velours», peu importe ! L'essentiel, c'est son contenu et son objectif de transition non violente vers la démocratie.

J'ai quitté mon pays, en 1978, à destination des États-Unis d'Amérique, afin d'y compléter ma formation de pilote de chasse. Là, j'ai eu l'opportunité de poursuivre mes études universitaires, de former une famille et d'élever mes enfants. Ma vie en Occident, en Amérique et en Europe m'a profondément imprégné des valeurs de la liberté et de la démocratie. Mais, tout comme nombre de mes compatriotes par le vaste monde, je reste attaché à ma terre natale et regarde l'horizon avec la même question en tête : quand pourrai-je retrouver mon pays, libre et prospère ?

Notre objectif commun n'est rien de moins que la dignité retrouvée pour l'ensemble des Iraniens, le respect des droits de l'homme, la mise au point de projets adéquats répondant aux urgences économiques et sociales qui s'amoncellent en Iran, et l'établissement d'un ensemble de relations harmonieuses avec nos voisins, l'Occident, et la communauté internationale, dans un contexte de paix.

Comme symbole d'une volonté nouvelle, le drapeau traditionnel iranien, frappé du Lion et du Soleil, rétabli dans son ancrage culturel et historique, constituera l'emblème, la déclaration visuelle transmise au monde que l'Iran est prêt pour une nouvelle ère, celle d'un pays libre, laïque, ouvert et démocratique, doté d'une gouvernance représentative des aspirations des générations présentes et à venir.

C'est pourquoi, je vous invite à me rejoindre aux côtés d'autres Iraniens partageant une même vision et organisés en Iran et à travers le monde, pour mener ce combat. Le changement doit venir. C'est à ce changement pour un Iran démocratique tourné vers l'avenir que je reste entièrement dédié.


lire la suite (...)