lundi 30 juin 2008

L'Iran prévoit de creuser 320.000 tombes

Selon un membre de l'état-major, il s'agirait d'une mesure de précaution dans l'éventualité d'une attaque contre le pays.

L'Iran semble se préparer à l'éventualité d'une attaque contre son territoire. Le général Mir Fayçal Bagherzadeh, membre de l'état-major des forces armées iraniennes, a annoncé que son pays avait en effet prévu de creuser 320.000 tombes dans ses provinces frontalières pour les « soldats ennemis », au cas où le pays serait agressé. Le général était cité dimanche par l'agence semi-officielle Fars.

« En application de la convention de Genève (…) sur les situations de guerre et conflits armés, les mesures nécessaires ont été prises pour enterrer les soldats ennemis (…) et il a été prévu de creuser entre 15.000 et 20.000 tombes dans chacune des provinces frontalières (…) soit au total 320.000 tombes », a ainsi expliqué le général Bagherzadeh. Il a ajouté qu'en cas de nécessité, des « tombes communes » seraient prévues.

Le général iranien a ajouté qu'il « fallait diminuer la peine des familles des soldats tués dans le cas d'une éventuelle agression contre notre pays (…) et empêcher la répétition de la longue et amère expérience de la guerre du Vietnam ».

Israël « à portée de missiles »

Cette déclaration intervient alors que les responsables américains ont toujours affirmé que toutes les options étaient sur la table pour arrêter le programme nucléaire iranien et que des responsables israéliens ont évoqué la possibilité d'une attaque contre les installations nucléaires du pays. Ainsi l'ancien chef du Mossad (services secrets israéliens), Shavtaï Shavit, a déclaré qu'Israël avait un an pour détruire les installations nucléaires iraniennes, sinon il risquait d'être la cible d'une attaque à l'arme atomique de la part de l'Iran, dans une interview au Sunday Telegraph. « Le pire des scénarios est que Téhéran possède l'arme nucléaire d'ici environ un an. Le temps qui reste pour y faire face ne cesse de se réduire », a-t-il affirmé.

En Iran, le chef des Gardiens de la Révolution, le général Mohammad Ali Jafari, a lancé samedi une mise en garde à Israël, soulignant qu'en cas d'agression, l'État hébreu se trouvait « à portée des missiles de la République islamique ».

L'Iran et l'Occident s'opposent sur le programme nucléaire de la République islamique. Les États-Unis et Israël, entre autres, accusent Téhéran de chercher à acquérir l'arme nucléaire sous couvert de programme civil, ce que ce dernier réfute.



lire la suite (...)

dimanche 29 juin 2008

L'opposition iranienne rassemble en France

Des dizaines de milliers de personnes se sont réunies samedi au nord de Paris pour demander à l'Union Européenne et aux Etats-Unis de retirer l'organisation des moudjahidine du peuple iranien de la liste des entités terroristes.

L'opposition iranienne à l'étranger a rassemblé samedi des dizaines de milliers de personnes dans un immense hall du parc des expositions de Villepinte, au nord de Paris, pour demander à l'Union Européenne (UE) et aux Etats-Unis de supprimer l'organisation des moudjahidine du peuple iranien (OMPI) de la liste des entités terroristes. Et ce, quelques jours après une décision de Londres en ce sens.

Des délégations de parlementaires venues d'Allemagne, d'Australie, de Belgique, du Canada, des Etats-Unis, de Grande Bretagne, d'Irak, de Jordanie étaient présentes au rassemblement, qui a réuni plus de 70.000 personnes selon les organisateurs.

«J'appelle le Conseil des ministres de l'Union européenne à rayer le nom de l'OMPI de la liste des entités terroristes», s'est écriée la dirigeante de l'opposition, Maryam Radjavi, accueillie sous une pluie de confettis par une foule en délire. «Mettez fin à cette étiquette de terroristes que vous nous collez», a ajouté celle qui préside le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI). Alors que la France prend dans trois jours la présidence de l'UE, Radjavi lui a demandé de «mettre fin à cet énorme scandale qui éclabousse la politique étrangère» de Paris et sa «lutte contre le terrorisme», et «contribue à rendre les mollahs plus arrogants». Elle a également dénoncé des «gages» accordés, selon elle, par Washington au régime de Téhéran, dans une tentative d'«amadouer les mollahs».

Le rassemblement «est particulièrement significatif à trois jours de la présidence française de l'UE. En tant que président, la France joue un rôle de premier plan dans la crise de l'Iran», ont souligné les organisateurs. Les intervenants ont plaidé pour un Iran «libre et démocratique». Ils ont aussi salué la décision de Londres de supprimer les Moudjahidine de leur liste des organisations terroristes.

Le Royaume-Uni a en effet retiré l'OMPI mardi de sa liste des entités terroristes, au lendemain d'un vote en ce sens des parlementaires britanniques. Le gouvernement britannique a dit qu'il se pliait à cette décision même s'il n'était pas d'accord.

Les Moudjahidine du peuple sont toujours considérés comme une organisation terroriste par l'UE - où d'importants actifs de l'organisation ont été gelés - et par les Etats-Unis.



lire la suite (...)

L'Iran menace de bloquer le détroit d'Hormuz

En cas d'attaque contre son territoire, l'Iran mettrait en place des contrôles sur le trafic maritime dans la région du Golfe, point de transit de 40% du pétrole mondial, a affirmé le commandant des Gardiens de la révolution cité samedi par un quotidien iranien.

Selon le journal Jam-e Jam, Mohammad Ali Jafari a également mis en garde les pays voisins de l'Iran contre des représailles s'ils participaient à une attaque contre son pays.

"Il est naturel, pour tout pays attaqué par un ennemi, d'avoir recours à tous les moyens et toutes les possibilités pour s'opposer à cet ennemi", explique-t-il.

"Au sujet de la voie principale d'exportation de ressources énergétiques, l'Iran agira évidemment de sorte à contrôler le Golfe persique et le détroit d'Hormuz", a-t-il ajouté, en référence à cette zone d'importance stratégique par laquelle transite près de deux cinquièmes du pétrole mondial.

Les craintes d'une escalade violente dans les relations tendues entre l'Occident et l'Iran, quatrième producteur mondial de pétrole, en raison des soupçons sur la nature du programme nucléaire iranien, sont l'un des facteurs ayant conduit à la flambée actuelle des cours sur le mondé mondial.

Le pétrole a de nouveau enchaîné les records vendredi pour atteindre un plus haut historique en frôlant les 143 dollars.

Les puissances occidentales et Israël soupçonnent la République islamique de chercher à se doter d'un armement atomique, alors que Téhéran affirme que son programme nucléaire n'a pour finalité que de produire de l'électricité.

L'hypothèse d'une attaque contre l'Iran, que les Etats-Unis n'ont pas exclu en cas d'échec d'une résolution de la crise par la voie diplomatique, s'est renforcée en juin.

La semaine dernière, le New York Times a fait état de manoeuvres israéliennes qui semblaient être la répétition d'une éventuelle offensive aérienne contre les installations nucléaires de la République islamique. Téhéran avait réagi en promettant une réponse "dévastatrice" en cas d'agression.

Les dirigeants iraniens ont souvent soufflé le chaud et le froid sur l'éventualité d'utiliser le pétrole comme arme lors d'un conflit. De telles menaces ont déstabilisé le marché qui craint une paralysie des approvisionnements en provenance du Golfe.

"S'il y a une confrontation entre nous et l'ennemi en dehors de la région, cela touchera assurément la question du pétrole", affirme Jafari samedi.

"DROIT DE REPONSE"

"Après cette action (la prise de contrôle des voies maritimes du Golfe), les prix du pétrole augmenteront considérablement et c'est l'un des facteurs qui affaiblira les ennemis", a-t-il souligné.

Selon Jafari, qui commande les "pasdaran" (Gardiens de la révolution, bras armé du régime iranien), une action militaire pourrait "retarder les activités nucléaires de l'Iran, mais certainement pour un temps assez court".

Le journal Jam-e Jam a également rapporté des propos selon lesquels il met en garde les pays voisins contre l'utilisation de leur territoire comme base arrière pour agresser son pays.

"Si l'offensive est lancée depuis le sol d'un autre pays (...) le pays attaqué a le droit de répondre à cette action militaire là ou elle a débuté", a-t-il dit.

Le Koweït, d'ou est partie l'invasion de l'Irak en mars 2003, ainsi que l'Irak lui-même, ou sont stationnés quelque 160.000 soldats américains, ont déjà fait savoir qu'ils n'accepteraient pas de servir de rampe de lancement pour attaquer l'Iran.

Selon des analystes, l'Iran n'aurait pas la possibilité de contenir la puissance de feu américaine mais pourrait provoquer des troubles dans la région en déployant de petites unités pour s'en prendre aux transports maritimes ou faisant appel à ses alliés pour s'attaquer aux intérêts israéliens et américains.

Par le passé, le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, avait averti que l'Iran se retournerait contre les intérêts américains s'il était attaqué.

"L'Iran peut nuire aux intérêts américains de différentes façons, même très loin", a souligné Jafari, affirmant également que les Etats-Unis étaient "plus vulnérables qu'Israël" parce qu'ils ont des troupes déployées dans la région.

Sans les citer, il a aussi fait référence au Hezbollah libanais et au Hamas palestinien, deux groupes soutenus par Téhéran, comme des soutiens possibles pour lancer des représailles contre l'Etat juif.

"Les Israéliens savent que s'ils s'attaquent militairement à l'Iran (...) le monde islamique et chiite, particulièrement dans la région, est capable de provoquer un choc fatal", a-t-il dit, ajoutant qu'Israël est à portée des missiles iraniens.

Edmund Blair, version française Gregory Schwartz et Grégory Blachier



lire la suite (...)

Révélations sur les opérations secrètes américaines en Iran

Les dirigeants du Congrès américain auraient accédé à la fin de l'année 2007 à une demande du président George Bush de financer une nette intensification des opérations secrètes contre l'Iran, destinées à déstabiliser le régime, selon une enquête menée par le journaliste Seymour Hersh et publiée, dimanche 29 juin, sur le site internet du magazine New Yorker.

L'enquête porte sur un document ultra-secret appelé "presidential finding" signé par Bush et qui, d'après la loi, doit être porté à la connaissance des dirigeants démocrates comme républicains des deux chambres du Congrès ainsi que des dirigeants des commissions "renseignement". "Le document est centré sur un objectif, saper les ambitions nucléaires de l'Iran et d'essayer de fragiliser le pouvoir par une évolution du régime", déclare une personne au fait de son contenu, cité dans l'article.

Hersh a déjà écrit par le passé sur des projets de l'administration Bush envisageant une entrée en guerre contre Téhéran pour empêcher la république islamique de se doter d'armes nucléaires. En avril 2006, il avait signé un article dans le New Yorker qui laissait penser qu'un changement de régime en Iran, que ce soit par des moyens diplomatiques ou militaires, était l'objectif ultime de Bush.

Les financements nécessaires à l'intensification des opérations secrètes, pour lesquelles Bush a demandé jusqu'à 400 millions de dollars, ont été approuvés par les dirigeants du Congrès, selon l'article, qui cite des sources militaires, passées ou présentes, ainsi que des sources au Congrès ou dans les services de renseignement. Les opérations clandestines contre l'Iran ne sont pas chose nouvelle.

Les forces américaines pour les opérations spéciales mènent des opérations en territoire iranien, à partir du sud de l'Irak, depuis l'an dernier, lit-on dans l'article. Elles ont eu notamment comme objectifs de capturer des membres d'Al-Qods du corps des pasdarans, les "commandos" des Gardiens de la Révolution iranienne, et de les emmener en Irak pour leur faire subir des interrogatoires. Elles ont aussi pour but de pourchasser certaines "cibles de haute valeur" dans la guerre de Bush contre le terrorisme, cibles qui peuvent être soit capturées, soit tuées, lit-on dans le New York Times, qui indique que le groupe armé sunnite iranien Jundallah (soldats de dieu) ferait partie des groupes bénéficiants du soutien des services américains, selon l'ancien officier de la CIA Robert Baer.



lire la suite (...)

samedi 28 juin 2008

G8 : Corée du Nord et Iran doivent stopper leurs activités nucléaires

Au lendemain de la remise par Pyongyang d'une déclaration très attendue sur son programme nucléaire, les ministres des Affaires étrangères affichent leur fermeté.

Au dernier jour de leur réunion à Kyoto (centre-ouest du Japon), les ministres des Affaires étrangères du G8 ont appelé vendredi 27 juin la Corée du Nord et l'Iran à renoncer à leurs programmes nucléaires.
Jeudi, la Corée du Nord a remis à la Chine une déclaration très attendue sur son programme nucléaire. Celle-ci a été transmise vendredi aux autres parties engagées dans la négociation avec Pyongyang : les Etats-Unis, la Corée du Sud, le Japon et la Russie. Le document comprend des données sur les installations nucléaires et les quantités de plutonium dont dispose la Corée du Nord, mais pas sur les bombes atomiques proprement dites.

Abandon des armes nucléaires

"L'important est de la vérifier soigneusement et d'arriver à notre objectif final d'abandon des armes nucléaires" par Pyongyang, a déclaré le ministre japonais des Affaires étrangères, Masahiko Komura, à la presse.
Le Japon, qui n'a pas de relations diplomatiques avec Pyongyang, a jugé prématurée jeudi la décision américaine de retirer la Corée du Nord de la liste des pays soutenant le terrorisme. Il avait exprimé l'espoir que son allié américain resterait vigilant à l'égard du régime communiste nord-coréen.
Par ailleurs, Masahiko Komura a ajouté que les ministres du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon et Russie) avaient soutenu le Japon dans sa recherche d'une solution par Pyongyang du problème des Japonais enlevés par les services secrets nord-coréens, dans les années 70 et 80, afin d'enseigner la langue japonaise à leurs espions.
Tokyo affirme en effet que 17 de ses ressortissants ont été enlevés, alors que la Corée du Nord a reconnu en 2002 en avoir enlevé 13 au total. Cinq d'entre eux avaient été remis au Japon et 8 annoncés comme morts.
Pyongyang considérait jusqu'alors la question comme réglée. Mais la Corée du Nord a toutefois accepté à la mi-juin, sous la pression des Etats-Unis, de reprendre le dialogue avec Tokyo et de rouvrir une enquête.

"Processus encore très long"

La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a souligné que le processus de désarmement de la Corée du Nord serait "encore très long avant l'objectif final de dénucléarisation totale de la péninsule coréenne".
Interrogée lors d'une conférence de presse sur un retrait de la Corée du Nord de la liste américaine des "Etats terroristes", amorcé jeudi à Washington, Condoleezza Rice a rappelé que ce processus "prendrait 45 jours". Au cours de ce délai légal, les premières vérifications de la déclaration nord-coréenne doivent pouvoir être mises en place.
Mais elle a ajouté que "beaucoup d'autres sanctions" frappaient encore la Corée du Nord, aux Etats-Unis mais aussi à l'ONU.
"Si je puis m'exprimer ainsi, la Corée du Nord n'est pas sortie de l'auberge !", a-t-elle souligné.
"La Corée du Nord n'a pas toujours rempli ses obligations par le passé, donc nous serons très attentifs à la suite" du processus d'abandon de son programme nucléaire.
En réponse à une question faisant référence au passage récent dans la capitale nord-coréenne de l'orchestre philarmonique de New York La secrétaire d'Etat américaine a par ailleurs affirmé n'avoir "aucun projet de (se) rendre à Pyongyang, ni d'y jouer du piano".

Nucléaire à des fins pacifiques

La déclaration nord-coréenne a donc été saluée comme un pas positif par la communauté internationale. Mais de son côté l'Iran continue de tenir tête aux pressions occidentales et refuse de renoncer à ses activités d'enrichissement d'uranium. Le pays affirme toujours que son programme nucléaire est mené à des fins pacifiques.
Le G8 s'est mis d'accord sur une politique de "dialogue et pressions" à l'égard de Téhéran.
"Nous, le G8, allons appeler l'Iran à coopérer avec la communauté internationale", a dit le ministre japonais.

Aucune légitimité au Zimbabwe

Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont également affiché une position commune sur le Zimbabwe, dont le second tour des élections présidentielles a commencé vendredi, malgré le retrait de Morgan Tsvangirai en raison des violences visant ses partisans.
"Nous regrettons les actions des autorités zimbabwéennes, violence systématique, obstruction et intimidation, qui ont rendu impossible une élection présidentielle libre et équitable", indique la déclaration spéciale adoptée par les huit ministres.
"Nous n'accepterons pas la légitimité d'un gouvernement qui ne reflèterait pas la volonté du peuple zimbabwéen".
Ils ont estimé que les résultats du premier tour de l'élection, le 29 mars, à l'issue duquel le candidat de l'opposition Morgan Tsvangirai était arrivé devant le président Robert Mugabe, "doivent être respectés".
La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a estimé que "cette imposture ne peut pas déboucher sur un résultat légitime".
"Nous allons voir quelles prochaines mesures peuvent être prises avec le Conseil de Sécurité" de l'ONU, a-t-elle ajouté.
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband a jugé de son côté que l'élection était "biaisée sous tous les aspects".
Il a notamment dénoncé "la brutalité du régime" et "l'organisation du scrutin".
"C'est donc très clair pour ce qui concerne le Royaume Uni, le gouvernement du Zimbabwe sous Robert Mugabe n'a aucune légitimité", a-t-il dit devant les journalistes. "Les seules personnes ayant une légitimité démocratique sont celles qui ont remporté le premier tour le 29 mars".



lire la suite (...)

Le G8 exhorte l'Iran à accepter les "mesures incitatives"

Les ministres des Affaires étrangères des pays industrialisés du G8 ont exhorté l'Iran à répondre favorablement aux récentes propositions faites à Téhéran pour qu'il renonce à ses activités d'enrichissement d'uranium.

"Nous appelons l'Iran a considérer de manière constructive la version actualisée des mesures incitatives", peut-on lire dans une déclaration commune des responsables occidentaux réunis au Japon.

Jeudi, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait déclaré que personne n'empêcherait son pays de poursuivre ses activités nucléaires.

"Sur le dossier nucléaire (...) les ennemis ne parviendront jamais à arrêter notre nation, ni à mettre fin à notre programme", avait affirmé l'homme fort de Téhéran à l'occasion d'un discours prononcé dans la ville de Kermanshah.

Les pays de l'Union européenne sont convenus lundi d'imposer de nouvelles sanctions à l'Iran en raison de son refus de renoncer à l'enrichissement d'uranium, ainsi que le réclame la communauté internationale.

Le 14 juin dernier, le porte-parole de la diplomatie européenne Javier Solana avait remis à Téhéran une série de propositions préparées par les Etats-Unis, la Chine, la France, la Russie, la Grande-Bretagne et l'Allemagne.

"Nous exhortons aussi l'Iran à agir de manière constructive et responsable dans la région, notamment vis à vis du processus de paix au Proche-Orient, et pour la stabilisation de la situation en Irak et en Afghanistan", écrivent les ministres du G8 dans leur déclaration.

Isabel Reynolds, version française Olivier Guillemain



lire la suite (...)

mercredi 25 juin 2008

Washington tend la main aux Iraniens

Les États-Unis veulent remettre un pied à Téhéran après 30 ans de rupture diplomatique, en y ouvrant une section d'intérêts.

Les Etats-Unis envisagent l'ouverture d'un avant-poste diplomatique à Téhéran, selon des sources officielles citées mardi par le Washington Post et l'agence de presse Associated Press. Objectif discrètement avancé : manifester leur mécontentement face au nouveau projet de contrat gazier entre l'Iran et la Suisse, qui représente les intérêts de Washington en Iran, à l'heure du bras de fer sur le nucléaire iranien. En réalité, cette initiative laisse transparaître une volonté des Américains de mieux sentir le terrain de cette République islamique qui leur échappe depuis presque 30 ans.

Depuis la prise d'otages à l'ambassade américaine, qui suivit de près la « révolution islamique » de 1979, les liens diplomatiques sont rompus entre les deux pays. C'est donc sur l'ambassade de la Confédération helvétique à Téhéran que les États-Unis s'appuient pour transmettre les messages américains au ministère iranien des Affaires étrangères. C'est également par le canal de cette ambassade que Mahmoud Ahmadinejad fit parvenir, il y a plus d'un an, la lettre qu'il adressa à George W. Bush.

De leur côté, les intérêts iraniens sont représentés, à Washington, par l'ambassade du Pakistan. Mais à l'inverse de Téhéran, où aucun diplomate américain n'est présent, la section iranienne dispose de quelques fonctionnaires de la République islamique habilités à délivrer des visas aux touristes et journalistes américains. Ils ont également pour rôle de renouveler les passeports des nombreux Iraniens de la diaspora qui vivent aux États-Unis.

L'installation d'une section américaine à Téhéran marquerait un spectaculaire retour officiel du «Grand Satan» américain en Iran. Elle symboliserait la volonté affichée du département d'État de se rapprocher de la population iranienne. Ces dernières années, Washington a multiplié les efforts pour mieux comprendre la réalité iranienne. Les consulats américains d'Istanbul, en Turquie, et de Bakou, en Azerbaïdjan, disposent déjà d'un personnel spécial chargé, principalement, du dossier iranien.

Toucher les jeunes et les dissidents

Il y a deux ans, le département d'État a également ouvert une section «Iran», au sein de son consulat de Dubaï. Composé d'une demi-douzaine d'experts parlant le persan, ce bureau a pour mission de décrypter la complexité de la structure de la République islamique et d'impulser un vent de changement de l'autre côté du golfe Persique.

Interrogée au sujet du nouveau projet de section américaine, la secrétaire d'État américaine, Condoleezza Rice, n'a pas démenti. «Les États-Unis cherchent depuis un certain temps comment prendre contact avec les Iraniens. Nous avons un site à Dubaï où ils peuvent obtenir des visas, mais nous savons que les Iraniens ont parfois du mal à aller à Dubaï», a-t-elle précisé. En ajoutant : «Nous voulons que davantage d'Iraniens visitent les États-Unis. Nous sommes déterminés à trouver les moyens de tendre la main aux Iraniens.»

Téhéran n'a pas rejeté d'emblée l'idée de l'ouverture d'une section d'intérêts américains. «De telles informations ont un caractère médiatique et les motifs de leur publication ne sont pas clairs. Par principe, les responsables iraniens examinent les demandes qui leur sont transmises par les voies officielles», a déclaré un responsable du ministère des Affaires étrangères. Le projet risque néanmoins de faire des étincelles chez les ultras du régime iranien. Washington en est conscient. «(La section) nous permettra d'atteindre les jeunes, de parler avec les dissidents, ce que le régime n'appréciera pas», reconnaît, sous couvert d'anonymat, un officiel américain cité par le Washington Post.

La nouvelle section pourrait opérer selon le même principe que celle qui existe à Cuba, c'est-à-dire développer les échanges avec les étudiants et les opposants. De quoi gêner certains ténors de la République islamique qui accusent intellectuels et journalistes locaux d'être des «espions à la solde de l'Amérique». L'année dernière, plusieurs chercheurs et universitaires irano-américains avaient été arrêtés, et détenus pendant l'été à la prison d'Evin, après avoir été accusés de vouloir organiser «une révolution de velours».



lire la suite (...)

mardi 24 juin 2008

L'UE lève ses sanctions contre Cuba et durcit sa position contre l'Iran

L'Union européenne (UE) a officiellement levé lundi les sanctions qu'elle maintenait encore contre Cuba, dans l'espoir d'encourager le nouvel homme fort du régime, Raul Castro, à entreprendre des réformes démocratiques. La décision, dont le principe avait déjà été adopté jeudi, lors du sommet européen, par les ministres des Affaires étrangères de l'UE, a été entérinée lors d'une réunion des ministres européens de l'Agriculture à Luxembourg. En réalité, les sanctions européennes étaient déjà suspendues depuis 2005.

Toutefois, pour tenir compte des réticences de certains pays européens à régulariser leurs relations avec Cuba, comme la République tchèque qui a bloqué toute évolution pendant des mois, l'UE a posé des conditions à la levée des sanctions. Il est prévu que les Européens réexaminent chaque année leur position, à la lumière de la situation des droits de l'homme à Cuba. Les États membres sont aussi invités à entretenir leurs contacts avec l'opposition démocratique dans l'île.

Nouvelles sanctions contre l'Iran

Dans le même temps, les Européens ont durci les sanctions à l'égard de l'Iran. Les ministres européens de l'Agriculture et de la Pêche ont notamment décidé d'interdire les activités de la banque commerciale Melli, première institution financière iranienne avec quelque 3.100 succursales, dont 16 à l'étranger. Ses activités en Europe, concentrées à Hambourg, Londres et Paris, devraient être suspendues dès l'entrée en vigueur de ces mesures, avec leur publication mardi au Journal officiel de l'UE. Ces nouvelles sanctions ajoutent de nouveaux noms à la liste des personnes et organisations iraniennes - en principe 20 personnes et 15 entités supplémentaires - frappées d'interdiction de visas et de gel de leurs avoirs en Europe. Les responsables européens n'ont pas voulu les identifier précisément, soulignant qu'il s'agissait de responsables et experts "identifiés comme ayant des connexions avec le programme nucléaire et balistique iranien".

Néanmoins, aucun dirigeant politique iranien n'est touché par ces sanctions. "Nous voulons avoir un dialogue avec les responsables politiques", a expliqué un diplomate. Les Européens restent ainsi fidèles à la stratégie suivie depuis 2006. Il s'agit d'adopter des sanctions contre le programme nucléaire iranien pour exiger l'arrêt de l'enrichissement tout en proposant à Téhéran un dialogue et une coopération dans les domaines politique, économique et commercial.

Ces nouvelles sanctions - que Washington attendait des Européens depuis des mois - avaient franchi toutes les étapes du tortueux processus de décision de l'UE depuis le mois de mai. Mais les Européens avaient reporté leur feu vert définitif pour qu'il ne coïncide pas avec le voyage en Iran du diplomate en chef de l'UE Javier Solana. Le 14 juin, ce dernier avait présenté une vaste offre de coopération à Téhéran, y compris dans le domaine nucléaire civil au nom des six puissances impliquées dans le dossier nucléaire iranien (Russie, États-Unis, Chine, Grande-Bretagne, France, Allemagne). L'Iran l'avait rejetée, car elle était conditionnée à la suspension préalable par l'Iran de ses activités d'enrichissement.


lire la suite (...)

Iran : 900 t de drogue saisies en 2007

La police iranienne a saisi 900 tonnes de drogues sur les 2.500 tonnes introduites illégalement dans le pays depuis l'Afghanistan en 2007, a dit son chef.

"Environ 900 tonnes de drogue sur les 2.500 tonnes entrées dans le pays depuis l'Afghanistan ont été saisies en 2007", a dit le général Esmail Ahmadi Moghadam, qui est aussi responsable de la lutte contre le trafic de drogue, dans un point de presse.

Il a ajouté que la part de la drogue produite en Afghanistan qui transite par l'Iran a baissé récemment, passant de 42% en 2006 à 31% en 2007. Mais le volume est resté inchangé car la production afghane a fortement augmenté.

Selon l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) la production d'opium en Afghanistan est passée de 6.100 tonnes en 2006 à 8.200 tonnes en 2007, soit 93% de la production mondiale.

Le général Ahmadi Moghadam a également précisé le nombre des toxicomanes réguliers et occasionnels d'opium et de ses dérivés, notamment l'héroïne.
"Selon nos dernières études, l'Iran compte environ 1.160.000 toxicomanes et quelque 700.000 utilisateurs occasionnels" , a dit le général.

Les autorités fournissaient jusqu'ici des chiffres globaux d'utilisateurs de drogue, toxicomanes ou pas et sans distinguer les substances impliquées, allant jusqu'à deux ou même quatre millions.

Fait inquiétant, le nombre des toxicomanes utilisant de l'héroïne et du crack est en constante augmentation car ils représentent désormais 40% à 43% des drogués. Les Iraniens consommaient traditionnellement de l'opium.


lire la suite (...)

dimanche 22 juin 2008

L'Iran poursuit sans relâche l'enrichissement d'uranium

L'Iran poursuit sans trêve l'enrichissement d'uranium, a déclaré samedi un haut responsable iranien, une semaine après l'offre de mesures incitatives avancée par les grandes puissances pour convaincre Téhéran de renoncer à cette activité.

"La République islamique d'Iran poursuit sans relâche l'enrichissement", a déclaré à la radio-télévision nationale Ali Asghar Soltanieh, représentant de l'Iran à l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA).

Soltanieh a aussi fait valoir que les activités nucléaires iraniennes, que les Occidentaux soupçonnent d'avoir pour but de doter le pays d'un arsenal atomique, se déroulaient sous la surveillance vidéo permanente de l'AIEA et que les visites de l'agence onusienne étaient régulières.

Des diplomates ont dit vendredi que les "six" - les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne - avaient proposé à l'Iran des pourparlers préliminaires sur ses activités nucléaires s'il gelait pendant six semaines sa capacité d'enrichissement de l'uranium à son niveau actuel en échange d'un gel des nouvelles sanctions envisagées à son encontre.

Ces discussions préliminaires permettraient de poser les bases de négociations formelles sur la mise en oeuvre des mesures incitatives proposées par les "six", présentées la semaine dernière par le haut représentant pour la politique étrangère de l'Union européenne, Javier Solana.

Parmi ces mesures incitatives figure notamment l'aide au développement du nucléaire civil.

Samedi, l'Iran semblait rejeter ces conditions préalables.

"Il a déjà été dit que la suspension des activités et la suspension de l'enrichissement (d'uranium) n'est pas logique ni acceptable, et qu'en aucun cas la poursuite des négociations ne sera fondée sur une suspension de l'enrichissement", a dit le porte-parole du gouvernement Gholamhossein Elham.

Selon les termes de cette proposition "gel contre gel", l'Iran serait tenu de ne pas accroître ses capacités d'enrichissement d'uranium pendant les six semaines de discussions préliminaires.

La République islamique dispose aujourd'hui de quelque 3.600 centrifugeuses, contre 300 il y a seulement deux ans.

En échange, les "six" renonceraient, pendant ces six mêmes semaines, à adopter de nouvelles sanctions contre l'Iran, pour lesquelles militent les Etats-Unis.

"ISRAËL EST DANGEREUX"

Jeudi, le ministre iranien des Affaires étrangères a fait savoir que son pays étudierait la dernière proposition des "six" tout en excluant d'interrompre le programme nucléaire, réaffirmant que celui-ci n'a pour objectif que de produire de l'électricité.

Téhéran a toujours rejeté les conditions préalables des "six", qui souhaitent la suspension du programme nucléaire iranien avant de négocier la mise en oeuvre des mesures incitatives.

Ces refus répétés ont conduit les Nations unies à adopter trois trains de sanctions économiques et diplomatiques limitées depuis 2006.

Si les membres des "six" disent privilégier la voie diplomatique pour faire plier l'Iran, les Etats-Unis n'excluent pas une offensive militaire.

Vendredi, le directeur général de l'AIEA, Mohamed ElBaradeï, a mis en garde les grandes puissances contre une intervention militaire, menaçant de démissionner si elle était lancée.

"Je ne pense pas que ce que je vois aujourd'hui en Iran soit un danger actuel, grave et pressant. Si une attaque militaire était opérée contre l'Iran en ce moment (...), cela me mettrait dans l'impossibilité de poursuivre ma tâche", a-t-il dit, jugeant qu'une frappe contre l'Iran serait "la pire des choses".

La Russie a aussi fait part vendredi de son opposition à une intervention armée.

Le New York Times a cité vendredi des responsables américains évoquant la conduite d'exercices militaires en Israël comme une probable répétition avant un bombardement de l'Iran.

Réagissant à ces informations, le porte-parole du gouvernement iranien a qualifié samedi Israël de "régime dangereux". "Cela accrédite la perception (d'Israël) par la République islamique d'Iran comme un régime dangereux et un obstacle à la paix et au calme dans la région et dans le monde", a-t-il dit.

Israël, qui passe pour être la seule puissance nucléaire du Proche et du Moyen-Orient, a plusieurs fois déclaré qu'un Iran nucléaire serait une menace pour son existence.

Zahra Hosseinian, version française Nicole Dupont, Grégory Blachier



lire la suite (...)

Une frappe contre l'Iran pourrait transformer le Moyen-Orient en une "boule de feu", selon le patron de l'AIEA

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) estime que toute frappe militaire contre l'Iran pourrait transformer le Moyen-Orient en une "boule de feu" et amener Téhéran à durcir sa position au sujet de son programme nucléaire controversé.

Les commentaires de Mohamed ElBaradei ont été diffusés samedi par la chaîne de télévision Al-Arabiya au lendemain des propos tenus par des représentants américains. Ces derniers ont jugé que les récents exercices militaires d'envergure effectués par Israël pourraient avoir été menés pour montrer sa capacité à frapper des sites nucléaires iraniens.

"A mon avis, une frappe militaire sera la pire" chose, "elle transformera le Moyen-Orient en une boule de feu", a déclaré Mohamed ElBaradei. Elle pourrait aussi selon lui conduire Téhéran à adopter une position plus dure à propos de son programme nucléaire et le contraindre à démissionner.

L'Iran a critiqué samedi les exercices militaires israéliens. Un porte-parole du gouvernement, cité par l'agence de presse officielle IRNA, a considéré que ces opérations démontraient qu'Israël "compromet la paix et la sécurité" dans le monde.

Des avions israéliens ont participé au cours de la première semaine de juin dans l'est de la Méditerranée à des exercices d'envergure, ont rapporté vendredi des responsables de l'armée américaine.

Tsahal a refusé de confirmer ou de démentir que ces manoeuvres s'inscrivaient dans le cadre d'entraînements en vue d'une frappe contre l'Iran. Elle s'est contentée de préciser qu'elle effectuait régulièrement des entraînements pour diverses missions destinées à contrer les menaces auxquelles Israël est confronté. AP



lire la suite (...)

samedi 21 juin 2008

Les manoeuvres qu'Israël préparerait contre l'Iran

Israël est-il en train de préparer une attaque contre l'Iran ? C'est ce que croit savoir le New York Times dans son édition de vendredi. Selon le quotidien, qui cite des responsables américains anonymes, plus de 100 avions de combat F-16 et F-15 israéliens ont participé à des manoeuvres au-dessus de la Méditerranée orientale et de la Grèce au cours de la première semaine de juin.

L'objectif de ces exercices ? "Préparer l'armée à des attaques lointaines", et surtout "démontrer l'inquiétude d'Israël face aux ambitions nucléaires iraniennes", selon les auteurs de l'article. Autrement dit, un message clairement adressé à la communauté internationale montrant qu'Israël était prêt à une action militaire si les efforts diplomatiques visant à contraindre Téhéran à renoncer à produire des armes nucléaires venaient à échouer.

"Ils voulaient que nous le sachions, que l'Europe le sache et ils voulaient que les Iraniens le sachent", indique un responsable du Pentagone cité par le New York Times . Des hélicoptères, qui auraient pu être utilisés pour secourir des pilotes dont l'avion aurait été abattu, participaient également à ces manoeuvres, de même que des avions de ravitaillement, qui ont volé sur près de 1.500 kilomètres, soit à peu près la distance séparant Israël du centre d'enrichissement d'uranium iranien de Natanz.

"La riposte de l'Iran sera terrible"

Tel-Aviv n'a pas confirmé les informations du New York Times , se contentant d'expliquer que "les forces aériennes israéliennes s'entraînent régulièrement pour des missions variées, pour faire face aux défis que représentent les menaces". De son côté, l'état-major de l'armée de l'air grecque a confirmé avoir récemment participé à "des manoeuvres d'entraînement communes" avec Israël au large de la Crète (sud). Les opérations, intitulées "Glorious Spartan 08", se sont déroulées du 28 mai au 12 juin, et "visaient exclusivement l'entraînement du personnel, comme c'est le cas dans chaque manoeuvre militaire, et en aucun cas des cibles terrestres ou autres", affirme l'état-major grec interrogé par le New York Times .

Le 6 juin dernier, le vice-Premier ministre israélien, Shaul Mofaz, avait déclaré envisager une attaque contre des installations nucléaires iraniennes, considérant que les sanctions internationales contre l'Iran s'avéraient inopérantes, soulignant toutefois qu'une telle opération ne pourrait se faire qu'avec le soutien des États-Unis. Ses propos avaient été démentis par plusieurs responsables politiques israéliens, dont le vice-ministre de la Défense, Matan Vilnai. L'Iran, dont le président Mahmoud Ahmadinejad menace régulièrement "d'anéantir Israël", a violemment réagi aux informations du quotidien américain. Un important dignitaire religieux iranien a mis en garde vendredi Israël contre une éventuelle attaque contre son pays, affirmant que la riposte de l'Iran serait "terrible".

"Si les ennemis, les Israéliens en particulier et leurs partisans aux États-Unis, cherchent à recourir à la force, qu'ils soient certains qu'ils recevront un coup terrible à la figure", a dit l'ayatollah Ahmad Khatami dans un prêche, lors de la prière hebdomadaire, retransmis à la radio. Le 14 juin, les grandes puissances ont remis à l'Iran une nouvelle offre de coopération en vue d'obtenir la suspension de l'enrichissement d'uranium. La communauté internationale craint que l'uranium enrichi n'alimente un programme de fabrication de l'arme atomique. Téhéran soutient que son programme nucléaire est pacifique.



lire la suite (...)

vendredi 20 juin 2008

Ehoud Barak : "L'Iran est un défi pour le monde"

Vice-premier ministre et ministre de la défense israélien, Ehoud Barak est arrivé, mercredi 18 juin, à Paris, pour une visite de travail de deux jours. Nicolas Sarkozy doit effectuer en Israël, du 22 au 24 juin, une visite d'Etat. M. Barak s'est entretenu, mercredi, avec le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, avant de rencontrer, jeudi, le ministre de la défense, Hervé Morin. Dans un entretien accordé au Monde, M. Barak souligne le danger que représentent à ses yeux, pour la sécurité internationale, les travaux nucléaires de l'Iran. Il appelle les Etats-Unis et l'Europe à une coopération plus étroite avec la Russie et la Chine, afin d'accroître la pression, en termes de sanctions, sur la République islamique.


Face au nucléaire iranien, quelles sont aujourd'hui les chances que la diplomatie réussisse ?

Les Iraniens sont déterminés à continuer de défier le monde entier, à tricher, tromper et aller vers une capacité nucléaire militaire. Le rapport des services secrets américains était faux, point final, et je suis confiant : nous le démontrerons avec le temps. Il y a beaucoup à faire, à la fois en matière de sanctions sur les transactions financières et sur les capacités de raffinage. Cela devrait passer par des actions diplomatiques relevant du chapitre VII de la Charte de l'ONU. Mais d'autres façons de ralentir l'effort (iranien) devraient être envisagées. Nous disons qu'aucune option ne devrait être retirée de la table. Cela nécessite une certaine préparation, une planification.

L'Iran est un défi pour le monde entier. Je ne peux concevoir un ordre mondial stable si l'Iran est autorisé à devenir nucléaire. Non pas parce qu'il lâcherait immédiatement un engin nucléaire sur un voisin, mais parce que ce serait la fin de tout traité de non-prolifération.

Si le monde autorise l'Iran à avoir du nucléaire militaire, dans dix ans, on trouvera des engins nucléaires entre les mains de terroristes. Et un groupe terroriste n'hésiterait pas un instant à placer cet engin dans un conteneur, équipé d'un détonateur avec GPS, et à l'envoyer vers un port majeur de la Côte est des Etats-Unis, en Europe ou en Israël. L'Histoire, surtout celle du dernier siècle, enseigne qu'il faut agir contre les menaces avant qu'elles ne se matérialisent.

Les sanctions agissent lentement. Les travaux nucléaires iraniens continuent. C'est une course contre la montre ?

C'est une course contre la montre à deux niveaux. Les sanctions doivent être renforcées. Je vois là un rôle majeur pour la Russie, la Chine et l'Inde. Pour cela, il faut que principalement les Etats-Unis, mais aussi l'Union européenne, nouent une coopération vraiment étroite avec eux. La Russie, la Chine, l'Inde sont des partenaires indispensables. Pour obtenir cette coalition, il faut modifier le paradigme dans la façon de penser américaine. C'est une condition du succès dans le combat plus large qui nous oppose à une triple menace : le terrorisme radical musulman, la prolifération de la technologie militaire nucléaire et les "Etats-voyous". Israël est confronté depuis longtemps à cela. Voici une génération, Menahem Begin (premier ministre israélien de 1977 à 1983) avait ordonné la destruction du réacteur Osirak, (en Irak) de fabrication française.

Comment expliquez-vous l'attitude russe ? Vladimir Poutine déclare que l'Iran ne cherche pas à se doter de la bombe...

Quelles que soient leurs déclarations, les Russes comprennent parfaitement la situation. J'ai discuté avec (le premier ministre russe) Vladimir Poutine. Plusieurs fois, il m'a dit, en parlant des missiles (iraniens) : ce n'est pas compliqué à voir sur la carte, sur la trajectoire à partir de Téhéran, Moscou n'arrive pas avant Tel-Aviv, mais bien avant Paris, Berlin ou Londres, sans parler des Etats-Unis. Il saisit pleinement les risques.

Mais les Russes disent d'autres choses aussi : ils ont d'autres priorités. Ils veulent voir l'Amérique revenir à, je cite, ses "dimensions naturelles" qui prendraient en compte les résultats de leurs propres erreurs en Afghanistan et en Irak. Les Russes retirent de cela non seulement de la satisfaction au plan émotionnel, mais des bénéfices stratégiques. A tel point, et je pense que c'est délibéré, qu'ils placent le dossier de l'Iran à un plan inférieur, sur l'échelle des priorités. J'ai dit plusieurs fois aux Américains : vous avez besoin d'eux, le monde libre ne peut gagner dans des délais raisonnables sans avoir cette coopération avec les Russes et les Chinois. Cela a un prix. Il faut le dire à l'opinion, aller contre les stéréotypes. Vous ne pouvez vous attendre à ce que les Russes coopèrent étroitement avec vous si vous insistez sur des questions comme la Tchétchénie. La même chose pourrait être dite des endroits qui ont été choisis pour déployer d'autres systèmes (allusion aux sites du bouclier antimissile américain prévus en Pologne et en République tchèque), mais je ne veux pas m'étendre là-dessus.

L'aviation israélienne a bombardé, en septembre 2007, un présumé site nucléaire en Syrie. Quelle signification donnez-vous à cette action ?

Nous vivons dans un environnement rude, qui n'a rien à voir avec l'Europe de l'Ouest. Un endroit où il n'y a pas de pitié pour les faibles, et pas de deuxième chance pour ceux qui ne peuvent se défendre. Nos prophètes ont dit qu'à la fin des temps, l'agneau et le lion s'allongeraient l'un à côté de l'autre, mais aussi longtemps que les agneaux doivent être remplacés régulièrement, nous préférons être le lion. C'est tout ce que je peux dire.

Comment inciter la Syrie à se détacher de l'Iran ? La France invite Bachar Al-Assad et dépêche des émissaires à Damas : est-ce une bonne idée ?

Ce qu'Israël a avec la Syrie, ce sont des contacts préliminaires, pas encore des négociations. Je ne pense pas qu'on aura des négociations avant la fin de cette année et sans contribution des Américains qui, seuls, peuvent aider à combler les fossés. Mais le tableau général est plus subtil. Je vois une "banane chiite", s'étirant de Téhéran au sud de l'Irak, à Damas, au sud du Liban, et même jusqu'au Hamas qui n'est pas chiite. Cette "banane chiite" pourrait potentiellement être affaiblie, ou modifiée dans sa nature, si la Syrie pouvait être détournée de la ligne qu'elle a suivie. Si elle prenait cette décision, cela changerait beaucoup de choses.

L'Iran serait considérablement affaibli vis-à-vis du monde arabe s'il se retrouve privé du soutien de ce seul Etat arabe. Il deviendrait une puissance non arabe hégémonique chiite musulmane essayant d'intimider les nations arabes de l'oumma (communauté des musulmans). Le Hezbollah serait affaibli, et le Hamas aurait moins d'espace pour manoeuvrer.

Mais nous avons les yeux ouverts. J'ai négocié dans le passé avec le père (Hafez Al-Assad). Les priorités des Syriens, je les connais bien. Numéro un : la continuité du régime, qui est en fait une famille. Deux : mettre fin au tribunal Hariri (chargé de juger les responsables de l'assassinat du premier ministre libanais Rafic Hariri, en février 2005), car probablement ils ont peur que cela touche la famille ! Trois : un rôle spécial au Liban, pour des raisons historiques, de legs, mais aussi pour le business. Quatre : avoir les faveurs de l'Amérique et du monde libre car, depuis des années, ils regardent toute l'aide, les dizaines de milliards donnés par l'Amérique à l'Egypte. Puis, il y a, en numéro cinq seulement : le Golan (occupé par Israël depuis 1967).

Il se trouve que, par hasard, la date que nous avions fixée (pour annoncer les contacts Israël-Syrie) a coïncidé avec l'accord (inter-libanais) de Doha. La Syrie n'a pas eu un rôle majeur dedans, c'était plutôt le Qatar. Mais cela a créé un moment avantageux pour le jeune (Bachar Al-) Assad. Si Assad et Olmert (premier ministre israélien) s'assoient ensemble, sous des auspices français et européens, je pense que c'est bien. Cela peut contribuer, psychologiquement, à une évolution.

Quels devraient être, selon vous, les signes montrant que la Syrie s'écarte de l'Iran ? Et quel appui attendez-vous des Etats-Unis au processus de vos contacts avec la Syrie ?

Je pense qu'à un moment donné, l'administration américaine s'y joindra. Les Etats-Unis sont au début d'une période de changement d'administration. Avec le temps, on pourrait assister à une négociation sérieuse pour faciliter le processus (israélo-syrien). En Israël, on aime le Golan, on s'est battu pour y être, et on voit les grands avantages, en matière de sécurité, à y rester. Mais la situation a changé. Nous sommes assez forts pour rester au Golan, mais nous sommes aussi prêts à envisager de mettre fin à cette situation. Le moment venu, si la négociation réussit, nous serons prêts à prendre des décisions difficiles.

Le Hamas est-il, à votre avis, en mesure de faire respecter la trêve à Gaza ?

Je ne sais pas. Ce cessez-le-feu, on ne sait pas combien de temps il pourrait tenir, deux jours ou deux mois. Historiquement, nous sommes dans une courbe de collision avec le Hamas. Mais saisir cette chance (de la trêve) a quand même du sens.

Si cela casse, nous aurons une légitimité plus forte. Si cela tient, c'est une opportunité, pour la sécurité de nos citoyens exposés aux tirs de roquettes (en provenance de la bande de Gaza), et pour faire libérer le soldat Shalit qui a été enlevé (en juin 2006 à Gaza).

Propos recueillis par Alain Frachon et Natalie Nougayrède



lire la suite (...)

L'Iran ne cédera pas aux pressions, dit Mahmoud Ahmadinejad

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a accusé six puissances internationales de malmener Téhéran à propos de son programme nucléaire, et il a estimé que leurs efforts finiraient par les couvrir de honte.

"Les puissances qui s'acharnent à faire pression déploient leur savoir-faire pour briser la volonté de la nation de se doter de la technologie nucléaire (...) A nos yeux, le dossier nucléaire de l'Iran est clos", a-t-il déclaré à des dignitaires religieux dans la ville sainte chiite de Qom, en faisant allusion aux cinq membres du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France) et à l'Allemagne.

"Récemment, ils ont commencé une nouvelle partie (...) Le résultat, ce sera la honte sur toi", a dit le président, cinq jours après une visite à Téhéran du représentant de la politique étrangère européenne, Javier Solana. Celui-ci était venu présenter une série de mesures incitatives visant à persuader les Iraniens de renoncer à enrichir de l'uranium.

Solana a réaffirmé à Téhéran que les "six" voulaient que l'Iran suspende ses activités d'enrichissement pendant les discussions proposées.

Toutefois, le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a déclaré jeudi que son pays était prêt à discuter des propositions des grandes puissances mais que les six devraient aussi étudier sérieusement celles de Téhéran.

L'IRAN FAIT DU TEMPS SON ALLIÉ

"Nous les avons informés de ce que nous sommes prêts à négocier. L'ensemble des propositions des pays 5+1 est actuellement à l'étude et Téhéran réagira en temps voulu", a dit Mottaki lors d'une conférence de presse en Ouganda.

De source iranienne autorisée, on estimait jeudi que le temps jouait en faveur de l'Iran, qui affirme que ses activités nucléaires sont exclusivement civiles et non militaires comme le soupçonnent les Occidentaux.

"Nous allons étudier les propositions, mais pas la partie concernant le gel de l'enrichissement (...) Nous poursuivons notre programme et les capacités nucléaires de l'Iran augmentent constamment", a dit un responsable iranien qui a participé aux discussions avec Solana.

Washington, qui accuse l'Iran d'essayer de fabriquer une bombe atomique, a dit privilégier la voie diplomatique sans exclure une opération militaire.

Ahmadinejad a affirmé jeudi que l'Iran "couperait les mains" à tout assaillant. "Le temps des brimades est terminé. Nous couperons les mains à tout attaquant", a-t-il affirmé dans un discours cité par l'agence estudiantine Isna.

Signataire du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), l'Iran insiste sur son droit à maîtriser à des fins de production d'électricité la totalité du cycle des combustibles nucléaires, y compris l'enrichissement de l'uranium.

Parisa Hafezi, version française Eric Faye, Philippe Bas-Rabérin



lire la suite (...)

jeudi 19 juin 2008

Nucléaire iranien : l'Occident assouplit ses exigences

Javier Solana vient de proposer à l'Iran une reprise des discussions sans suspension de l'enrichissement d'uranium.

En demandant à l'Iran de reprendre les négociations sur son programme nucléaire, les Occidentaux l'ont toujours sommé de suspendre préalablement l'enrichissement d'uranium. Or, lors de la visite qu'il vient d'effectuer ce week-end à Téhéran, le chef de la diplomatie européenne, Javier Solana, a soumis à ses interlocuteurs iraniens une autre proposition, beaucoup plus discrète, qui consiste à ouvrir une fenêtre de discussion sans contrainte, cette fois-ci, de suspension des activités nucléaires.

Cette offre dite de «Freeze for Freeze», qui vient d'être dévoilée au Figaro par des diplomates occidentaux, propose une période initiale de six semaines de reprise de pourparlers au cours desquels Téhéran n'interromprait pas ses activités en cours, tout en s'engageant à ne pas faire fonctionner de nouvelles centrifugeuses.

En retour, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, ainsi que l'Allemagne, s'engageraient à ne pas imposer de nouvelles sanctions à l'Iran. «L'idée est la suivante : les Iraniens s'arrêtent là où ils en sont. Et nous aussi. Autrement dit, on ne suspend pas les sanctions en cours, mais on leur garantit de ne pas les renforcer pendant cette période», confie une source diplomatique occidentale. Cette période de prénégociation, acceptée par Washington, vise à s'entendre sur les paramètres des négociations. Elle pourrait, en cas de réussite, déboucher sur une seconde période, cette fois-ci de six mois, pendant laquelle Téhéran suspendrait ses activités, quoique de manière non définitive.

«Une formule imaginative»

«On cherche à dire aux Iraniens que si leur problème, comme ils le disent, est lié à la suspension de l'enrichissement, alors on leur propose, cette fois-ci, de s'asseoir gratuitement, et pendant une période limitée, à la table des négociations», explique un autre diplomate proche du dossier. Au cours des derniers mois, Téhéran a systématiquement réitéré son refus d'accepter toute proposition nucléaire des principales puissances mondiales exigeant une interruption de son programme.

Le déplacement du haut représentant européen pour la politique étrangère à Téhéran visait, avant tout, à présenter un nouveau paquet de «mesures incitatives», dans l'espoir d'une suspension de l'enrichissement. «Solana a profité de son voyage pour évoquer une formule imaginative pour créer la confiance dans le cadre de la préparation de négociations formelles», a confirmé hier, par téléphone, Cristina Gallach, sa porte-parole, en préférant ne pas donner plus de détails.

L'idée, soumise à Saïd Jalili, le négociateur iranien, n'est pas complètement nouvelle. «L'année dernière, Solana avait déjà sondé Ali Larijani, le prédécesseur de Jalili, sur des mesures créatives permettant de démarrer une période de prénégociation», précise Cristina Gallach. Pour l'heure, Jalili aurait laissé entendre qu'il allait réfléchir.

Fidèles à leur stratégie de la carotte et du bâton, les Européens n'excluent pas, en cas d'échec, le renforcement des sanctions. «Elles restent à l'ordre du jour, notamment celles visant la banque Melli, mais nous allons attendre un petit peu», remarque Cristina Gallach.



lire la suite (...)

mercredi 18 juin 2008

Iran, Afghanistan, Irak : Gordon Brown soutient Bush

Le président américain, George Bush, a obtenu, lundi 16 juin, lors du dernier jour de sa tournée européenne, le soutien du premier ministre britannique, Gordon Brown, sur l'adoption de nouvelles sanctions contre l'Iran et sur l'envoi de renforts militaires en Afghanistan.

Soulignant que son "premier choix" était de "régler le problème" du nucléaire iranien "diplomatiquement", M. Bush a averti, lors d'une conférence de presse à Londres : "Les Iraniens doivent comprendre que toutes les options sont sur la table."


M. Brown a indiqué que l'Union européenne allait convenir de nouvelles sanctions contre l'Iran, dont le gel des avoirs à l'étranger de la plus grande banque du pays, Melli Bank. Des propos contredits lundi soir par Javier Solana, le chef de la diplomatie européenne, qui a déclaré de son côté que la décision n'avait "pas encore été prise". Les sanctions sont prêtes à être approuvées, a indiqué Cristina Gallach, porte-parole de M. Solana, mais les pays européens attendent la réponse officielle de l'Iran à la nouvelle offre de coopération des "Six" (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine et Allemagne), transmise samedi à Téhéran par M. Solana, en échange de la suspension de l'enrichissement d'uranium.

La visite de M. Bush à Londres a également été l'occasion de présenter un front commun avec le premier ministre britannique sur l'Afghanistan et l'Irak. M. Brown a annoncé l'envoi de 230 soldats supplémentaires en Afghanistan, portant son contingent à 8 030, alors que les deux hommes écartaient les rumeurs sur d'éventuelles divergences concernant l'Irak. En octobre 2007, M. Brown avait annoncé que le contingent serait ramené à 2 500 hommes au printemps 2008, mais une "pause" dans le retrait d'Irak a été décrétée le 1er avril. - (AFP, Reuters.)



lire la suite (...)

Nucléaire iranien : Bruxelles dément toute nouvelle sanction contre Téhéran

Les déclarations du premier ministre britannique, Gordon Brown, selon lesquelles l'Union européenne était sur le point d'adopter de nouvelles sanctions contre l'Iran, ne sont pas d'actualité, selon le responsable pour la politique étrangère des Vingt-Sept, Javier Solana. "Il n'y a pas eu de discussion sur les sanctions aujourd'hui. Je ne sais rien de cela", a indiqué sa porte-parole Cristina Gallach, démentant les propos tenus par M. Brown, lundi, à l'occasion de la visite de George Bush à Londres.

Gordon Brown a profité de la présence de M. Bush pour affirmer que les membres de l'Union annoncerait, sous l'impulsion des diplomates britanniques, des sanctions portant sur les secteurs financier, pétrolier et gazier de l'Iran, en réponse au refus de Téhéran de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium. "Nous allons aujourd'hui agir de façon à ce que les avoirs à l'étranger de la plus grande banque du pays, Melli, soient gelés", assurait-il.

Le conseiller à la sécurité nationale américaine, Stephen Hadley, confiait également que "la réunion des ministres des affaires étrangères" des Vingt-Sept sur le cas iranien, lundi, déboucherait "sur l'annonce de nouvelles sanctions contre l'Iran".

"ATTENDRE UN PETIT PEU"

Ce démenti ne signifie pas pour autant que Bruxelles ait définitivement écarté de faire pression sur l'Iran. Cristina Gallach a confirmé que les sanctions, formulées au mois de mai, sont "prêtes", mais que les responsables européens ont décidé d'"attendre un petit peu" avant de les officialiser, soulignant que Téhéran n'a pas encore répondu aux propositions présentées par Javier Solana lors de sa visite, samedi.

En échange de l'arrêt des activités sensibles de l'Iran, le diplomate espagnol a proposé, aux nom des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine) et de l'Allemagne, un accroissement des échanges dans les domaines de l'énergie – y compris le nucléaire civil –, de l'aéronautique, de la haute technologie et de l'agriculture. Les responsables iraniens n'ont pas encore officiellement réagi à ces propositions.



lire la suite (...)

dimanche 15 juin 2008

L'Iran devrait réagir bientôt à la nouvelle offre des Six

L'Iran compte donner prochainement une réponse aux propositions avancées par les grandes puissances pour l'inciter à suspendre son programme d'enrichissement d'uranium mais a exclu samedi de le stopper pendant d'éventuelles négociations.

"Il s'agit d'une offre qui va être étudiée (par les Iraniens) et nous attendons une réponse qui, espèrent-ils, viendra bientôt", a déclaré Javier Solana, porte-parole de la diplomatie européenne lors d'une conférence de presse à Téhéran, ou il est venu remettre samedi la nouvelle offre des "Six".

"Nous continuons à réclamer une suspension, une suspension pendant les négociations, et nous verrons alors le bout des négociations", a-t-il ajouté.

Sans rejeter officiellement cette nouvelle proposition, adoptée en mai par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, la Russie et la Chine, les autorités iraniennes ont à nouveau exclu toute suspension de leur programme d'enrichissement d'uranium.

"La position de l'Iran est claire; toute condition est inacceptable", a déclaré Gholamhossein Elham, porte-parole du gouvernement iranien. "Si les mesures (présentées par Solana) stipulent la suspension, il n'est même pas question d'en débattre", a-t-il tranché.

Solana et ses interlocuteurs iraniens se sont toutefois engagés à poursuivre les discussions entamées pour mettre fin à une crise qui alimente la flambée des cours du pétrole, a-t-on appris de source autorisée à Téhéran.

"Un nouveau canal diplomatique a été ouvert (...) Il s'agira d'une base pour de nouvelles négociations sur le dossier nucléaire", a déclaré un haut fonctionnaire ayant requis l'anonymat.

"Les deux parties sont convenues de rester en contact et de poursuivre le travail", a confirmé un diplomate européen.

Washington et ses alliés européens menacent d'alourdir les trois trains de sanctions que le Conseil de sécurité de l'Onu à infligés à Téhéran pour condamner la poursuite de son programme d'enrichissement d'uranium.

La République islamique, quatrième producteur mondial de pétrole, affirme qu'il est exclusivement de nature civile, sans parvenir à dissiper les soupçons, et revendique un droit à maîtriser le cycle de l'atome.

L'offre, nouvelle mouture des mesures incitatives rejetées par l'Iran en 2006, propose notamment une coopération dans le nucléaire civil et un élargissement des échanges commerciaux dans l'aéronautique civile, l'énergie, la haute technologie et l'agriculture.

"Nous offrons une proposition dont nous aimerions qu'elle serve de point de départ à de véritables négociations, une proposition qui autoriserait l'Iran à bâtir un programme d'énergie nucléaire moderne", a ajouté Solana.

Le porte-parole de la diplomatie européenne a remis une lettre signée par les ministres des Affaires étrangères des Six dans laquelle ils se disent "convaincus qu'il est possible de changer l'état actuel de la situation".

"Des négociations formelles pourront débuter dès que les activités iraniennes liées à l'enrichissement et au traitement seront suspendues", ajoutent-ils.

Mais des diplomates ont minimisé les chances de percée.

A Paris, ou il était en visite, George Bush s'est dit "déçu que les dirigeants (iraniens) aient rejeté cette offre généreuse d'emblée". "Cela constitue un signe au peuple iranien que leurs dirigeants sont prêts à les isoler davantage", a ajouté le président des Etats-Unis après un entretien avec Nicolas Sarkozy.

Manouchehr Mottaki, chef de la diplomatie iranienne, a fait savoir que la réponse de Téhéran serait liée à celle des Six, qui ont également pris livraison le mois dernier d'une offre de négociations iranienne. "Il est naturel que la réaction iranienne (...) dépende de la réponse logique et constructive (des Six) à l'offre iranienne", a-t-il expliqué, selon l'agence de presse Irna.

Cette offre, dit-on dans les milieux diplomatiques, ne fait aucun cas des craintes suscitées par le programme d'enrichissement d'uranium, ce qui semble la vouer à l'échec.

Avec Hashem Kalentari et Zara Hosseinian, version française Jean-Philippe Lefief et Henri-Pierre André



lire la suite (...)

Manouchehr Mottaki : selon l'Iran, "Paris ne prend pas assez de risques"

Au cours de la tournée qu'il effectue en Europe, le président américain George Bush a réitéré sa volonté et celle de ses alliés de l'Union européenne d'imposer d'autres sanctions à l'Iran si Téhéran ne met pas un terme à l'enrichissement de l'uranium dans son programme nucléaire contesté. Samedi 14 juin, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Javier Solana, se rend à Téhéran porteur de nouvelles propositions. Dans le même temps, des rumeurs d'attaque aérienne sur l'Iran ont circulé ces derniers jours, des analystes affirmant que M. Bush n'aurait pas écarté cette idée.

Manouchehr Mottaki, le ministre des affaires étrangères iranien, ne s'émeut pas outre mesure. L'hypothèse lui arrache un sourire : "George Bush effectue son dernier voyage en Europe. Tout ce qu'il dit et fait doit être interprété en clef électorale à usage interne. Il y a un vide décisionnel à Washington. De toute façon, nous ne pensons pas que les Etats-Unis ont la capacité de soutenir une nouvelle confrontation régionale."

De passage à Paris, mercredi 11 juin, M. Mottaki a tenu à délivrer, lors d'un entretien au Monde, un message qu'il estime "clair" et "sincère" : "L'Iran ne cherche pas à gagner du temps ; il n'est pas question d'un marchandage qu'il s'agirait de faire durer pour profiter de la situation. Ce qui nous motive, c'est notre désir d'établir le dialogue. Mais la confiance doit s'établir dans les deux sens", dit-il. Et d'expliquer que l'Iran, attaché "à ses droits et à ses engagements régionaux et internationaux", a fait "tous les pas nécessaires en ce sens en proposant récemment un paquet de propositions".

De fait, le gouvernement iranien a réactivé, entre autres, l'initiative d'un "consortium international" qui accompagnerait son programme d'enrichissement de l'uranium. De leur côté, les "Six" (France, Royaume-Uni, Russie, Chine, Etats-Unis et l'Allemagne) ont réaménagé leurs propositions de 2006, rejetées par l'Iran, ajoutant des perspectives commerciales et des consultations sur la sécurité au Moyen-Orient.

Peut-on cette fois espérer une avancée ? Javier Solana est attendu samedi à Téhéran, mais le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a déjà mis la barre très haut, déclarant qu'il "n'échangerait pas la dignité de la nation iranienne" contre des avantages. Plus nuancé, son ministre des affaires étrangères attend "d'entendre M. Solana", mais, insiste-t-il, "ces deux paquets de propositions devraient, en principe contenir des axes communs et cela peut représenter un nouveau regard sur le dossier".

Craint-il un renforcement des sanctions internationales - Téhéran est déjà frappé par trois séries de sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies - ? Il serait "inefficace", répond-il sans hésiter. Même à l'heure où la gestion de l'économie iranienne, avec une inflation à 20 %, laisse à désirer ? "Nous pensons que les Américains ont enfin compris que les sanctions ne donnaient aucun résultat et déboucheraient sur un échec." Et d'ajouter : "Les sanctions ? C'est dépassé, c'est de la littérature des années 1960 et 1970 !"

Soulignant le potentiel "dynamique" et la "vivacité" de l'économie iranienne, dans ce qui peut passer pour une allusion aux élections législatives du printemps, à l'occasion desquelles un consensus pour redresser l'économie s'est dégagé, M. Mottaki est catégorique : "Des réformes en profondeur sont en cours et elles sont destinées à améliorer le confort du peuple et des déshérités."

Au Proche-Orient, les signes d'ouverture entre la France et la Syrie, ou l'annonce de négociations indirectes entre les gouvernements israélien et syrien ne semblent pas lui faire redouter l'affaiblissement des relations entre Téhéran et Damas : "Le droit de la Syrie de récupérer des territoires qui lui appartiennent est absolu ; cela ne peut que la renforcer dans la région. Israël doit rendre les "fermes de Chebaa" au Liban et les hauteurs du Golan à la Syrie", conclut-il.

S'agissant de la France, le ministre mesure ses mots, mais la déception est sous-jacente : "L'Iran a fait beaucoup d'efforts pour que la France puisse jouer son rôle dans la région", insiste-t-il. Pense-t-il au Liban, où l'accord de Doha, en mai, salué par Téhéran, a débloqué en partie la crise politique ? "L'étroite liaison entre la politique française et la politique américaine, le fait que la France ne prenne pas assez de risques et d'initiatives, notamment au Liban, de même que l'absence de la recherche d'une solution globale", déplore-t-il, expliquent le fait que Paris "n'a pas eu de succès dans sa politique au Moyen-Orient". La France n'a fait, selon lui, "que suivre la politique d'autres pays qui ont échoué", alors qu'une véritable diplomatie nécessite plus de "maturité, sagesse, patience"...

Espère-t-il que Paris fera envers Téhéran la même ouverture qu'envers Damas ? L'Iran accueillera "très favorablement tout ce qui peut apporter une correction à une politique française qui n'a pas encore trouvé un point d'équilibre, de maturité", affirme-t-il. Le ministre assure même distinguer "des efforts" en ce sens : "Nous espérons qu'ils aboutiront et que la France pourra avoir avec ses véritables amis une relation basée sur le respect des intérêts réciproques."

Interrogé sur le candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine, Barack Obama, qui a affiché sa volonté de dialogue avec les ennemis des Etats-Unis, dont l'Iran, M. Mottaki reste prudent. "Je ne veux pas créer de problèmes pour les candidats", glisse-t-il, avant d'assurer qu'"il faut prendre en compte la volonté du peuple américain". "Notre interprétation, résume-t-il, est que le prochain président devra répondre aux attentes du peuple américain." Et il ajoute avec conviction : "A l'évidence, le peuple américain veut un changement en profondeur, en particulier pour la politique étrangère."

Marie-Claude Decamps et Gilles Paris


lire la suite (...)

George W. Bush et Nicolas Sarkozy affichent leurs convergences

Les deux présidents ont tenu une conférence de presse commune à l'Elysée à l'issue d'une réunion de travail. Ils se sont montrés tous deux fermes envers l'Iran, Nicolas Sarkozy justifiant la reprise du dialogue avec la Syrie et insistant sur "la nécessité de garantir l'indépendance du Liban".

Nicolas Sarkozy accueille George W. Bush à l'Elysée, vendredi soir (AP)
Le président américain poursuivait samedi 14 juin l'étape française de sa tournée d'adieux européenne. Il a tenu à l'Elysée une conférence de presse commune avec le président Sarkozy, lors de laquelle les relations avec la Syrie et l'Iran ont été abordées.
Les présidents américain et français ont appelé chacun à leur manière, le président syrien Bachar el-Assad à se désolidariser de son allié iranien.
"Cessez d'être de connivence avec les Iraniens, cessez d'abriter les terroristes, soyez une force constructive au Moyen-Orient, contribuez à la création d'un Etat palestinien, faites comprendre au Hamas que la terreur doit cesser", a sèchement lancé George W. Bush en direction du raïs de Damas: "il y a une démarche différente pour la Syrie", a-t-il jugé.

"Garantir l'indépendance du Liban"

"Dites clairement à vos alliés iraniens que l'Occident est tout à fait sérieux" sur l'interdiction de l'enrichissement de l'uranium et aussi que le Hezbollah "est une force de déstabilisation au Liban et ailleurs", a ajouté George W. Bush.
Nicolas Sarkozy a pour sa part donné la priorité à la question libanaise: "nous sommes totalement d'accord sur la nécessité de garantir l'indépendance du Liban".
Quant au risque de voir Téhéran se doter de l'arme nucléaire, c'est un "sujet de préoccupation majeur" et il faut que "la Syrie se désolidarise le plus possible de l'Iran dans sa quête", a-t-il ajouté. Paris qui y avait mis comme condition l'élection d'un président au Liban sans ingérence syrienne a "repris contact" avec Damas.

"La Syrie fait partie des pays méditerranéens"

Revenant sur le sujet délicat pour lui du sommet de l'Union pour la Méditerranée, Nicolas Sarkozy a enfin ajouté, évoquant à demi-mot la querelle suscitée par l'invitation de Bachar el-Assad aux cérémonies du 14-Juillet: "à ma connaissance la Syrie fait partie des pays méditerranéens. Si on commence, quand on fait le tour de la Méditerranée à n'inviter que ceux qui correspondent aux critères qui sont exactement les nôtres, on risque de faire une réunion où il y a peu de monde".

Iran

Le président américain George W. Bush s'est par ailleurs déclaré "déçu" que les dirigeants iraniens aient refusé une offre de coopération sous condition d'une suspension de l'enrichissement d'uranium.
"C'est une indication pour les Iraniens que leurs responsables veulent les isoler encore plus", a déclaré George W. Bush.
Le chef de la diplomatie de l'Union européenne Javier Solana a remis samedi à l'Iran une offre "vaste et généreuse" de coopération des grandes puissances afin qu'il suspende son enrichissement d'uranium, mais l'Iran a rejeté cette condition.
"La position de l'Iran est claire : toute pré-condition à propos de la suspension de nos activités nucléaires ne peut être acceptée", a déclaré samedi matin le porte-parole du gouvernement Gholam Hossein Elham.
"L'obtention par l'Iran de la bombe nucléaire est inacceptable", a réaffirmé de son coté le président Sarkozy.
Nicolas Sarkozy a qualifié de son côté de "menace inacceptable pour la stabilité du monde" une obtention par Téhéran de l'arme nucléaire.

Tournée européenne d'adieux pour Bush

Après la Slovénie, l'Allemagne et l'Italie, le président américain est arrivé vendredi après-midi à Paris, avant-dernière étape avant la Grande-Bretagne de son ultime tournée officielle en Europe à quelques mois de la fin de son bail de huit ans à la Maison Blanche.
Lors d'un discours prononcé au siège de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), George W. Bush s'est réjoui de l'état des relations entre les Etats-Unis et la France, élevée au rang de "première amie de l'Amérique".
L'élection il y a un an de Nicolas Sarkozy a permis de rétablir un climat de confiance entre Paris et Washington, après des années de tensions dues à l'opposition résolue de Jacques Chirac à la guerre américaine en Irak en 2003.
Le président américain George W. Bush était invité à un dîner privé par Nicolas et Carla Sarkozy, au premier jour de l'étape française de sa tournée d'adieux européenne.
Georges W. Bush était arrivé peu avant 20h00 dans la cour de la présidence de la République à bord de sa limousine. Il a passé en revue un détachement de la Garde républicaine, avant d'être accueilli par Nicolas Sarkozy au pied du perron, recouvert pour l'occasion d'un tapis rouge.
L'épouse du président américain Laura Bush était arrivée plus tôt et plus discrètement à l'Elysée, où elle a été accueillie par Carla Bruni-Sarkozy à l'abri des télévisions et des photographes, a indiqué la présidence. (avec AP)



lire la suite (...)

Nucléaire : pression occidentale renforcée sur l'Iran

La tournée de George Bush en Europe a donné lieu a un regain de confrontation verbale entre les présidents américain et iranien, mercredi 11 juin, au moment où les Etats-Unis poussent les Européens à renforcer l'attirail des sanctions contre Téhéran, en dehors même du cadre du Conseil de sécurité de l'ONU. "Toute option reste ouverte", a dit M. Bush, en allusion à un scénario d'emploi de la force contre des installations iraniennes, "mais ma préférence va à une solution diplomatique" a-t-il souligné.

Le "meilleur choix à faire" pour l'Iran, a commenté le président américain lors d'une conférence de presse en Allemagne, serait d'accepter l'offre de coopération que doit remettre, samedi, à Téhéran le chef de la diplomatie européenne, Javier Solana, au nom des six pays qui traitent le dossier nucléaire iranien (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Russie et Chine).

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a, de son côté, averti que l'Iran n'échangerait pas sa "dignité" contre des avantages qui lui seraient proposés. Il s'est aussi attaché à réduire le problème qui oppose son pays au Conseil de sécurité de l'ONU depuis 2006 à la confrontation avec les Etats-Unis, voire avec le seul George Bush. Ce qui suggère, ainsi que des diplomates occidentaux en sont convaincus, que l'Iran joue la montre jusqu'à l'arrivée d'une nouvelle administration américaine, et n'envisage guère d'enclencher un règlement négocié de la crise avant cette échéance. Le Conseil de sécurité exige de l'Iran qu'il suspende ses activités d'enrichissement d'uranium. "Ton ère est révolue", a dit le président iranien en parlant de M. Bush, le qualifiant d'"homme maléfique" qui est "entré en Afghanistan, en Irak, et a annoncé que l'Iran serait sa troisième cible". "Par la grâce de Dieu, tu n'endommageras pas un centimètre de la terre sacrée d'Iran", a-t-il ajouté.

Le dossier nucléaire iranien est entré dans une nouvelle phase de tensions, avec un retour des spéculations sur la possibilité d'une action militaire que pourrait décider Israël. Dans ce climat, les Européens - et la France a l'intention de faire valoir cette ligne lors de sa présidence de l'Union européenne, qui commence le 1er juillet - semblent s'acheminer vers l'adoption de nouvelles mesures contraignantes contre l'Iran.

DURCISSEMENT GÉNÉRAL

Le secteur financier iranien, notamment les banques Melli et Saderat, mentionnées dans la dernière résolution de sanctions de l'ONU votée en mars, serait ciblé. Les appels de l'ONU à exercer de la "vigilance" sur les activités de ces institutions seraient transformées, au niveau européen, en interdiction ferme de transactions.

Si certains pays comme l'Autriche seront difficiles à convaincre pour durcir les sanctions, un changement notable s'est produit depuis le retour au pouvoir à Rome de Silvio Berlusconi car l'Italie, partenaire économique important de l'Iran, est désormais d'accord pour aller de l'avant, disent des diplomates.

Un facteur important pèse désormais dans le débat entre responsables européens et contribue à un durcissement général envers l'Iran. Il s'agit du dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui constatait, le 26 mai, que Téhéran n'avait pas apporté les clarifications nécessaires sur ce qui est soupçonné d'être le volet militaire de son programme nucléaire. Ce rapport se penche sur les études iraniennes portant sur la mise au point d'une tête de missile pouvant accueillir une charge nucléaire, sur des essais d'explosifs de haute intensité, et sur un projet de possible site de test nucléaire - autant d'éléments que l'AIEA a décrit comme "source de sérieuse préoccupation". La chancelière allemande, Angela Merkel, a commenté, mercredi, qu'il fallait "réagir" à ce rapport "avec des sanctions accrues si nécessaire".

Les grandes puissances poursuivent leur double approche de la carotte et du bâton pour tenter de convaincre l'Iran de suspendre l'enrichissement d'uranium. L'offre que doit présenter l'émissaire européen, Javier Solana, aux responsables iraniens est une amélioration de celle qu'avaient déjà présentée les "Six" en juin 2006, expliquent des diplomates.

Outre des propositions de coopération dans le nucléaire civil et au plan commercial, elle porte sur des consultations régionales au Moyen-Orient sur les questions de sécurité. Elle inclut aussi une "chorégraphie" particulière pour la suspension de l'enrichissement, selon des sources diplomatiques. La mise au point de cette nouvelle offre avait été demandée par la Russie et la Chine, à l'approche du vote de la résolution 1803 à l'ONU.

L'Iran, de son côté, a fait parvenir une contre-offre à ses interlocuteurs, mettant en exergue son poids régional au Moyen-Orient, tout en revenant sur une idée de "consortiums" internationaux pouvant accompagner la poursuite de son programme d'enrichissement d'uranium. Le texte iranien, daté du 13 mai, fait cependant l'impasse sur la question centrale de la suspension de l'enrichissement.

Natalie Nougayrède




lire la suite (...)

jeudi 12 juin 2008

Nucléaire iranien: "toutes les options sont sur la table", réaffirme George W. Bush

Comme la veille en Slovénie, la question du nucléaire iranien a été au centre mercredi des entretiens entre le président américain George W. Bush et la chancelière allemande Angela Merkel, à Meseberg près de Berlin. "Toutes les options", y compris militaires, "sont sur la table" face à Téhéran, a réaffirmé M. Bush qui veut cependant régler cette question par la "diplomatie".

Mardi lors de leur sommet en Slovénie, les Etats-Unis et l'Union européenne ont menacé l'Iran de nouvelles sanctions si Téhéran ne gèle pas ses activités d'enrichissement d'uranium, de façon vérifiable par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). George W. Bush a fait valoir mercredi lors d'une conférence de presse qu'un Iran nucléarisé menacerait la paix mondiale.
"J'ai dit à la chancelière que mon premier choix, évidemment, est de régler cela diplomatiquement". Mais "toutes les options restent sur la table", a-t-il rapidement ajouté. Angela Merkel a de son côté souligné la nécessité d'une nouvelle série de sanctions si l'Iran ne suspend pas son programme d'enrichissement.
"Encore une fois (...) nous voulons donner une chance à la diplomatie, mais nous devons rester" fermes "sur cette question en particulier", a ajouté la chancelière. "Pensons au peuple iranien. Voila ce qui est essentiel. Ce peuple mérite de meilleures perspectives et nous espérons que les dirigeants d'Iran entendront finalement raison", a-t-elle déclaré.
Le groupe des Six -les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne- travaille actuellement à une nouvelle série de sanctions mais aussi d'incitations pour obliger Téhéran à revoir ses ambitions nucléaires. Le Haut représentant de la politique étrangère de l'UE, Javier Solana, compte se rendre bientôt à Téhéran pour convaincre les dirigeants iraniens d'accepter des négociations de sortie de crise.
George W. Bush et les Vingt-Sept assurent croire qu'"une solution négociée, mutuellement satisfaisante, reste ouverte à l'Iran". Ils se disent déterminés à poursuivre l'application des trois séries de sanctions votées par le Conseil de sécurité mais aussi prendre de "nouvelles mesures" si cela ne suffit pas.
Les Etats-Unis et l'Union européenne veilleront par exemple à ce que "les banques iraniennes ne puissent pas abuser le système bancaire international pour soutenir la prolifération (nucléaire) et le terrorisme".
L'ayatollah Ali Khamenei, chef suprême de l'Iran, a déclaré le 3 juin que son pays poursuivrait son programme nucléaire controversé, en écartant toute visée militaire. L'Iran, a-t-il ajouté, ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire et veut faire de l'atome un "usage pacifique".
Le pays poursuivra donc dans cette voie "en dépit de la convoitise de nos ennemis", a averti le guide suprême iranien lors d'une cérémonie en l'honneur de feu l'ayatollah Ruhollah Khomeini, fondateur de la République islamique. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a quant à lui répété mercredi que pressions et sanctions ne feront pas plier Téhéran, en ajoutant que l'ère Bush "est arrivée à son terme".
Devant la presse, George W. Bush, en réponse à une question sur l'Irak, a de nouveau estimé avoir pris la bonne décision en ordonnant l'invasion du pays en mars 2003. "Je ne regrette rien", a-t-il dit, en expliquant ne pas chercher à établir des bases américaines permanentes dans le pays.
Le président américain et la chancelière allemande ont également parlé de l'Afghanistan, du changement climatique, des biocarburants et de leurs répercussions sur l'augmentation des prix alimentaires. George W. Bush poursuit jeudi en Italie sa tournée européenne, avant de faire étape en France et en Grande-Bretagne.


lire la suite (...)

mardi 10 juin 2008

George Bush souhaite faire avancer le dossier iranien lors de sa dernière tournée européenne

A son habitude, le président George Bush s'est levé tôt, lundi 9 juin, et cinq minutes avant 7 heures, il a expliqué à la presse l'objectif de son voyage en Europe, le dernier probablement avant la fin de son mandat. "Nous avons beaucoup de choses à discuter", a-t-il souligné, avant d'embarquer pour Ljubljana, première étape d'une tournée d'une semaine qui doit le conduire à Berlin, Rome, Paris, Londres et Belfast.

Alors que la page est presque déjà tournée, aux yeux du monde, sur les années Bush, le président américain est agacé, dit-on, par son étiquette de lame duck ("canard boiteux"). Il souhaite faire avancer quelques dossiers – Iran, Afghanistan – à la faveur des excellentes relations qu'il a maintenant dans les capitales européennes, même s'il est un peu déçu par la chancelière allemande Angela Merkel, qu'il ne trouve pas assez ferme avec la Russie, ou par Nicolas Sarkozy, qui n'a offert qu'un bataillon pour l'Afghanistan.

Sur l'Iran, M. Bush va tenter de "durcir un peu la détermination des Européens", estime Stephen Flanagan, du Center for Strategic International Studies (CSIS). Il va essayer de faire valoir que, quelles que soient les conclusions du National Intelligence Estimate (le rapport des agences de renseignement) de novembre 2007, la menace reste entière.

Comme ses partenaires européens, l'administration américaine pense cependant qu'il est encore possible de convaincre Téhéran de suspendre son programme par une nouvelle offre. Cette proposition, que préparent les Etats-Unis avec les cinq autres puissances qui suivent le dossier (Angleterre, Allemagne, France, Russie et Chine), va être évoquée par M. Bush, a indiqué le conseiller à la sécurité nationale, Steven Hadley.

RUMEURS D'ACTIONS MILITAIRES

Alors qu'elles s'étaient estompées, les rumeurs sur une possible action militaire contre les sites iraniens ont été relancées, la semaine dernière, par la visite du premier ministre israélien, Ehoud Olmert. M. Hadley a répété que la voie diplomatique était privilégiée. Mais certains à Washington sont préoccupés par le fait que la période de campagne électorale et le changement d'administration vont de fait donner un répit d'un an aux Iraniens. "Combien de temps peut-on perdre avant que les Iraniens ne soient en mesure de parvenir à quelque chose de vraiment significatif?", s'interroge M. Flanagan.

Cinq ans après la fracture sur l'Irak, le président Bush peut en tout cas se vanter de laisser à son successeur des relations transatlantiques parfaitement rétablies. Ce successeur est attendu de pied ferme. La présidence française de l'Union européenne prépare déjà un certain nombre d'initiatives qui pourront être présentées à Washington dès le lendemain de l'élection présidentielle, sans même attendre l'investiture de janvier 2009.

Les Européens auront aussi une liste de demandes devant eux, prévoient les experts. Jusqu'ici, ils avaient beau jeu de traîner les pieds, souligne Reginald Dale, du CSIS. Mais ils risquent fort de retrouver les mêmes exigences : augmentation de l'engagement en Afghanistan, renforcement des budgets militaires nationaux. "Ceux qui pensent que, dès que Bush aura quitté la Maison Blanche, une aube de paix et d'amour se lèvera au-dessus de l'Atlantique, risquent d'être déçus, dit M. Dale. Les intérêts fondamentaux de l'Amérique n'auront probablement pas beaucoup changé."

Pour l'instant, le républicain John McCain a dit aux Européens "ce qu'ils avaient envie d'entendre, sur une Europe forte et la coopération contre le réchauffement climatique", constate-t-il. Le démocrate Barack Obama, quant à lui, n'a pas évoqué sa politique européenne. Par son expérience personnelle, il est plus sensible aux questions africaines et asiatiques. S'il a travaillé à la sécurisation des anciens arsenaux nucléaires soviétiques, il n'a pas encore visité l'ouest de l'Europe.

Corine Lesnes



lire la suite (...)

Séparer la Syrie de l'Iran

Après avoir témoigné son soutien à un Liban souverain qui a retrouvé sa normalité institutionnelle, la France va encourager la Syrie à prendre ses distances avec l'Iran et à jouer plutôt la carte de l'Europe.

Ainsi énoncée, la nouvelle diplomatie de l'Élysée ne peut soulever d'objection, même si les incertitudes habituelles quant à ce qui se passe vraiment à Damas incitent à la prudence.

Entouré des chefs des principaux partis français, Nicolas Sarkozy a montré à Beyrouth que Paris ne ménageait pas son appui au nouveau Liban, celui qui s'est dégagé de l'accord de Doha du 21 mai. Même si le Hezbollah a obtenu que soit entériné, ce jour-là, le rapport de forces issu de la dernière crise, l'élection de Michel Sleimane à la présidence de la République et le maintien de Fouad Siniora à la tête du gouvernement marquent un renforcement de l'autorité de l'État libanais. Compte tenu de la difficulté d'une telle ambition, les deux hommes méritent un soutien sans réserve.

Reste à renouer avec la Syrie qui a eu le mérite de ne pas s'opposer à ce nouvel arrangement. Le 30 décembre, Nicolas Sarkozy avait rompu tout contact tant que Damas ne lèverait pas son obstruction à l'élection présidentielle au Liban. Cette condition étant remplie, rien ne s'oppose à la reprise du dialogue.

Celui-ci est d'autant plus nécessaire qu'au-delà de son attitude récente au Liban la Syrie donne des signes d'une évolution encourageante.

D'abord, le pays négocie depuis plusieurs mois déjà avec Israël par l'intermédiaire de la Turquie. Il montre ainsi qu'il n'est pas voué à rester pour toujours dans l'«axe du Mal».

Ensuite, à Damas, la mise à l'écart du chef des services secrets, Assef Chawkat, le très puissant beau-frère du président Bachar el-Assad, signale que le régime n'est pas aussi monolithique qu'on peut le croire et qu'il s'oriente peut-être vers une plus grande ouverture.

Extraire la Syrie de la sphère iranienne ne sera pas aisé, tant les relations sont devenues étroites entre Damas et Téhéran. C'est néanmoins l'objectif fondamental, qui explique qu'Israël ait jugé utile d'entamer des discussions préliminaires. Sans l'aide de Damas, comment neutraliser le Hezbollah au Liban-Sud ou même le Hamas en Palestine ?

La Syrie a de bonnes raisons de se montrer sous un nouveau jour : le choix du radicalisme et le tête-à-tête avec l'Iran n'ont pas, pour elle, que des avantages. Tel est le principal enseignement du dénouement de la crise libanaise : la Syrie ne peut, sans péril, jouer indéfiniment la politique du pire. Elle doit se préserver du conflit entre sunnites et chiites qui, s'il gagne le Liban, risque de se propager jusqu'à elle et de menacer les fondations mêmes du régime alaouite de Bachar el-Assad.

Sans se faire trop d'illusions, il y a donc matière à dialoguer. Maintenir la Syrie dans l'ostracisme ne peut encourager les tendances positives. Ce n'est qu'en parlant aux uns et aux autres que l'on pourra favoriser l'émergence d'un débat au sein du régime et, éventuellement, le faire évoluer.
L'éditorial de Pierre Rousselin du 9 juin.


lire la suite (...)

lundi 9 juin 2008

Iran: l'inflation a atteint 25,3% en mai

Le taux d'inflation a atteint 25,3% en Iran fin mai en rythme annuel, a rapporté dimanche l'agence Mehr, citant un communiqué de la Banque centrale iranienne.

"Durant le mois d'Ordibehesht (qui s'est achevé le 20 mai), l'inflation a atteint 25,3% par rapport au même mois il y a un an", affirme le communiqué de la Banque centrale, contre 24,2% le mois précédent.
Cette inflation est principalement le fruit d'une injection massive dans le circuit économique de fonds publics, rendue possible par la hausse des revenus de la vente du pétrole.
Selon les experts, le président Mahmoud Ahmadinejad a largement puisé dans cette cagnotte pour distribuer de l'argent à travers le pays, notamment en attribuant de petits prêts à taux faible, et financer des projets d'infrastructures, gonflant la masse monétaire en circulation de près de 40% au cours de l'année iranienne passée (mars 2007 - mars 2008).
De nombreux responsables politique et religieux ont critiqué ces derniers mois la gestion économique du gouvernement.
Dernier en date, un important dignitaire religieux, l'ayatollah Nasser Makaram Shirazi, a critiqué la politique économique du gouvernement en affirmant qu'on "ressent parfaitement la mauvaise gestion dans les affaires économiques du pays", ont rapporté dimanche les journaux iraniens.
"L'inflation est un des problèmes des gens et les responsables doivent le régler le plus rapidement possible", a-t-il déclaré.



lire la suite (...)

Le premier ministre irakien promet à Téhéran de ne pas servir de base arrière à Washington

Pour sa troisième visite en Iran depuis sa prise de fonction, en 2006, le premier ministre irakien Nouri Al-Maliki a rassuré Téhéran quant à la présence à long terme des troupes américaines sur le sol irakien, affirmant que son pays n'avait pas vocation à devenir un "base" américaine "pour porter atteinte à la sécurité de l'Iran et de nos autres voisins".

"L'objectif stratégique du gouvernement irakien est de renforcer les relations avec l'Iran et ses voisins", a également confié M. Maliki au chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki. En contrepartie de ces engagements, les autorités iraniennes ont promis de "contribuer à la sécurité en Irak". M. Maliki a estimé que "la sécurité de l'Irak aura un impact positif sur la sécurité du Moyen-Orient", et qu'elle ne pourra être obtenue que "grâce au développement des relations bilatérales".

La visite du dirigeant irakien en Iran intervient après que Téhéran a fait part de son mécontentement quant au futur accord sur la présence des troupes américaines en Irak. Baptisé Status of forces agreement (SOFA), il devrait donner des bases légales à la présence de l'armée américaine sur le sol irakien après la fin de l'année et l'expiration d'une résolution de l'ONU régissant leur présence.

PEU DE CHANCES D'UN ACCORD AVANT LE DÉPART DE M. BUSH


L'accord SOFA est le prétexte pour une nouvelle passe d'arme entre l'Iran et les Etats-Unis. La porte-parole de l'ambassade américaine à Bagdad, Mirembo Nantongo, a affirmé que "les négociations concernent les Américains et les Irakiens. Et nous constatons que la contribution iranienne est négative". Pour contrer l'influence croissance de la République islamique en Irak, Washington s'efforce d'amener les voisins sunnites de l'Irak à accroître leur aide financière et à nouer des liens diplomatiques en bonne et due forme avec Bagdad.

Après s'être avoir donné son accord sur le principe en novembre, le gouvernement irakien explique aujourd'hui qu'il "vision différente" de celle de Washington concernant cet accord. Ce qui peut s'expliquer par le fait qu'au sein même de son gouvernement, M. Maliki est confronté à la pression des partis chiites irakiens, qui dénoncent le document. Selon deux responsables irakiens cités par Associated Press, l'accord a peu de chances d'aboutir avant la fin du mandat de George Bush, en janvier, en raison des demandes américaines concernant la liberté de manoeuvre de leur troupes sur le sol irakien.



lire la suite (...)

dimanche 8 juin 2008

Fischer : Israël pourrait attaquer l’Iran

Le quotidien libanais anglophone The Daily Star publie le 30 mai une tribune de Joschka Fischer intitulée « As things look, Israel may well attack Iran soon ». Fischer est l’ancien ministre allemand des affaires étrangères, membre du parti des Verts et sûrement l’un des « faucons » européens en ce qui concerne l’Iran. Son texte est important dans la mesure où il a d’excellentes connexions en Israël et que les bruits d’une opération militaire contre l’Iran, qu’elle soit américaine ou israélienne, se font de nouveau entendre.

« Résultat d’une mauvaise politique américaine, la menace d’une autre confrontation militaire plane comme un nuage noir sur le Proche-Orient. Les ennemis des Etats-Unis ont été renforcés et l’Iran (...) a été poussé vers l’hégémonie régionale. L’Iran n’aurait sûrement pas pu atteindre un tel statut seul et en un temps aussi bref. »

« Le programme nucléaire iranien est le facteur décisif dans cette équation, car il menace l’équilibre stratégique de la région. Que l’Iran, un pays dont le président n’est jamais fatigué d’appeler à la destruction d’Israël, et qui menace le nord et le sud de ce pays par le soutien massif qu’il apporte aux guerres menées par ses alliés du Hamas et du Hezbollah, puisse avoir un jour des missiles avec des têtes nucléaires est le pire cauchemar pour la sécurité d’Israël. La politique ne se fonde pas seulement sur les faits, mais aussi sur les perceptions. Que cette perception (israélienne) soit exacte n’est pas la question, car de toute façon cette perception débouche sur des décisions. »

(...)

« Quiconque suit la presse israélienne durant les célébrations de l’anniversaire et suit de près ce qui se dit à Jérusalem n’a pas besoin d’être un prophète pour comprendre que les choses arrivent à maturité (are coming to a head). »

« Prenez en considération les points suivants :»

« Premièrement, “arrêtons la politique d’apaisement” est une demande qu’exprime tout le spectre politique en Israël, et cette demande se réfère au danger que représente l’Iran. »

« Deuxièmement, alors qu’Israël célèbre (son soixantième anniversaire), le ministre de la défense Ehud Barak a affirmé qu’une confrontation mortelle était une possibilité réelle. »

« Troisièmement, le commandant des forces aériennes israéliennes, qui est sur le départ, a déclaré que ses forces étaient capables de n’importe quelle mission, quelle que soit sa difficulté, pour protéger la sécurité du pays. La destruction des installations nucléaires syriennes l’année dernière et l’absence de réaction qu’elle a suscitée dans la communauté internationale ont été perçues comme un exemple qui pourrait se répéter dans une action contre l’Iran. »

« Quatrièmement, la liste de demandes d’armes faites aux Etats-Unis, discutée avec le président américain, est centrée sur l’amélioration des capacités d’attaque et de précision des forces aériennes israéliennes. »

« Cinquièmement, les initiatives diplomatiques et les sanctions de l’ONU contre l’Iran sont sans effets. »

« Et, sixièmement, avec la proximité de la fin de la présidence Bush et les incertitudes sur la politique de son successeur, la fenêtre de tir pour une action israélienne est en train de se refermer. »

(...)

« Ces deux derniers facteurs occupent une place particulière. Alors que les services de renseignement militaires israéliens affirment que l’Iran devrait franchir la ligne rouge sur la route du nucléaire (militaire) entre 2010 et 2015 au plus tôt, le sentiment général en Israël est que la fenêtre de tir pour une attaque est maintenant, durant les derniers mois de la présidence Bush. »

« Bien que l’on reconnaisse en Israël qu’une attaque contre les installations nucléaires iraniennes entraînerait des risques graves et difficiles à évaluer, le choix entre l’acceptation d’une bombe iranienne et celui de sa destruction militaire, avec tous les risques que cela implique, est clair. Israël ne restera pas passif et n’attendra pas que les choses se développent dans la direction (de la construction d’une bombe). »



lire la suite (...)