vendredi 29 mai 2009

Moussavi prêt à poursuivre le dialogue sur le nucléaire s'il est élu

Mir Hossein Moussavi poursuivra les discussions avec les Occidentaux sur le programme nucléaire de son pays s'il est élu. C'est ce qu'a annoncé vendredi 29 mai le principal candidat réformateur à la présidence iranienne du 12 juin, prenant ainsi le contrepied de l'actuel président conservateur Mahmoud Ahmadinejad.

"Si je suis élu président d'Iran, je continuerai les discussions avec le groupe 5+1", a déclaré M. Moussavi en conférence de presse, en réponse à une question sur les propos d'Ahmadinejad. Lundi, le leader iranien, qui brigue un second mandat, avait fermement exclu toute négociation avec les Six – les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne.

Les Six, qui tentent de débloquer la situation, avaient pourtant annoncé en avril leur intention d'inviter la République islamique à des pourparlers sur le nucléaire. L'Iran, en effet, demeure toujours opposé à une suspension de ses activités sensibles qui, selon les Occidentaux, seraient destinées à la mise au point de l'arme atomique.

En privilégiant la poursuite du dialogue, M. Moussavi, premier ministre durant la guerre contre l'Irak (1980-1988), espère s'attirer les voix des réformateurs comme des conservateurs lors du scrutin à venir. Ces dernières semaines, il a ainsi multiplié les critiques envers la politique étrangère de son rival "extrémiste" et s'est dit prêt à une diplomatie de la réconciliation avec l'Occident, en réponse à la main tendue du président américain Barack Obama.

La semaine dernière, Le chef de la Maison Blanche avait, pour la première fois, fixé un calendrier en disant qu'il souhaitait des progrès dans les discussions avec l'Iran avant la fin de l'année.


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une bombe fait au moins 15 morts dans une mosquée

Au moins quinze personnes ont été tuées et 80 blessées dans un attentat à la bombe, jeudi 28 mai, dans une mosquée chiite de la ville iranienne de Zahedan, proche des frontières avec le Pakistan et l'Afghanistan. Cette attentat intervient en pleine campagne pour l'élection présidentielle.


"Il s'agit d'un attentat et la bombe a été activée par un terroriste", a déclaré le gouverneur de la province du Sistan-Balouchistan, selon l'agence de presse officielle Irna. "La bombe a explosé pendant la prière du soir et fait des morts parmi les fidèles", a précisé le gouverneur.

Selon l'agence semi-officielle Fars, la mosquée Amir al-Momenin est le second lieu de culte chiite le plus important de Zahedan, chef lieu de la province du Sistan-Balouchistan qui abrite une forte minorité baloutche sunnite. C'est également un lieu de "rassemblement pour les chiites révolutionnaires", ajoute Fars, qui précise que l'attentat n'a pas été revendiqué pour le moment.

L'attentat intervient à la veille de la commémoration en Iran de la mort de Fatima Zahra, fille du prophète Mahomet et épouse d'Ali, premier de douze imams que les chiites reconnaissent comme successeurs directs du Prophète. L'attentat est également survenu à quelques semaines de l'élection présidentielle prévue le 12 juin en Iran.

La province du Sistan-Balouchistan, qui borde le Pakistan et l'Afghanistan, est le théâtre depuis plusieurs années d'attaques du groupe sunnite armé Jundallah (soldats de dieu), qui revendique une plus grande autonomie pour la minorité baloutche iranienne.


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Shirin Ebadi : "L'Iran a dépassé la Chine en nombre d'exécutions"

Prix Nobel de la paix et animatrice du Centre des défenseurs des droits de l'homme à Téhéran, l'avocate iranienne Shirin Ebadi a vu ces derniers mois augmenter les pressions sur son centre et restreindre ses activités. Dans un entretien téléphonique au Monde, elle confie ses craintes sur le respect des libertés en Iran, à quelques jours de l'élection présidentielle du 12 juin.




C'est une réalité. Notre centre de défense des droits de l'homme a été fermé le 21 décembre 2008. Mon cabinet a été fouillé, mes archives emportées pêle-mêle dans des cartons et notre site Internet "filtré", sans justification formelle. Ensuite, la secrétaire du centre a été arrêtée (elle a passé deux mois en détention) et une campagne de diffamation orchestrée par le journal conservateur Keyhan nous a traités d'"agents de la CIA et du sionisme". Ajoutez à cela une manifestation devant mon cabinet, des pressions sur mes deux assistantes pour qu'elles démissionnent et la fermeture de ma boîte e-mail. Je suis sans accès à Internet. Voilà pour les conditions de travail. Quant au travail lui-même, jugez vous-même : la journaliste irano-américaine Roxana Saberi, finalement libérée, avait demandé notre assistance lorsqu'elle avait été condamnée à huit ans de prison pour espionnage, en avril. Nous n'avons pas eu accès au dossier. Depuis, deux membres du centre font l'objet de pressions, Mme Mohammadi n'a pu quitter le pays pour honorer un rendez-vous à l'étranger et M. Seyfzadeh a été convoqué devant les tribunaux révolutionnaires, sans explication. Ma conclusion, c'est que cette campagne de harcèlement et de pressions n'a d'autre but que de nous amener à abandonner le combat, nous dont le centre était l'ultime recours pour bien des Iraniens.

Quel le bilan faites-vous du mandat présidentiel qui s'achève dans lequel les fondamentalistes avaient tous les pouvoirs ?

Nous constatons une dégradation constante de la situation des droits de l'homme depuis 2005. En 2008, pour prendre un exemple, nous avons constaté qu'en trois ans il y avait eu 300 % d'exécutions en plus ! L'Iran, toutes proportions gardées, a dépassé même la Chine : il y a eu chez nous 355 exécutions pour 70 millions d'habitants et 2 200 exécutions en Chine qui compte 1,3 milliard d'habitants. Faites le calcul...

Le plus grave, c'est l'exécution des jeunes, mineurs au moment des faits reprochés. En trois ans, 32 ont été exécutés dans le monde entier dont 26 en Iran ! 138 attendent en ce moment dans le couloir de la mort en Iran dont cinq filles. Ces exécutions sont contraires à l'article 6 du pacte international du droit civil et politique ratifié par l'Iran en 1975, mais les autorités n'en ont cure, elles attendent que les jeunes meurtriers aient 18 ans en prison pour les pendre. Devant cet état de fait, 20 personnalités iraniennes, dont moi-même, 5 religieux, dont Mehdi Karoubi, candidat à la présidentielle, et des artistes de renom comme les cinéastes Jafar Panahi ou Rakhshan Banietemad ont lancé une pétition demandant la fin de ces exécutions.

Je reste pessimiste, comment ne pas l'être ? On vient d'apprendre qu'un couple a été condamné à la lapidation la semaine dernière. De toute façon, lorsque le 18 décembre 2008, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté une résolution demandant un moratoire sur la peine de mort, seuls 46 pays ont voté contre sur 192. Et parmi eux, il y avait l'Iran...

La société civile est touchée ?
Bien sûr. En deux ans, plus de 100 femmes qui ont participé à la campagne pour l'égalité des droits ont été traduites devant les tribunaux révolutionnaires et condamnées à des peines fermes de trois mois à quatre ans de prison pour "atteinte à la sécurité de l'Etat". Pour les mêmes raisons, trois autres femmes, Alieh Eghdamdoust, Ronak Safarzadeh et Zeynab Bayazidi, purgent des peines de prison de trois ans pour la première, quatre ans pour les autres. La "sécurité de l'Etat", c'est le mot-clé. Celui qui justifie la condamnation à respectivement dix ans et un an de prison de deux défenseurs des droits de l'homme kurdes, Mohammad Sadigh Kaboudvand et Massoud Kordpour. Pourquoi je cite tous ces noms ? Pour qu'ils existent, c'est la seule protection contre le silence... On pourrait y ajouter aussi ceux de ces neuf étudiants arrêtés en février ou de cette centaine de personnes interpellées le 1er mai. Ou encore ceux de Kamyar et Arash Alai, ces deux frères médecins, condamnés à trois et six ans de prison, en juin 2008.

Rien n'échappe à la répression : surtout ne pas être "différent". Les minorités religieuses sont touchées en premier comme les bahais, dont sept responsables sont en prison depuis un an pour "espionnage". Nous tentons de les défendre malgré les intimidations, mais la date du procès n'est même pas fixée. Les sunnites font aussi l'objet de tracasseries, et même certains groupes chiites qui prônent un dialogue des religions monothéistes sont accusés de "propos hérétiques". Idem pour les minorités ethniques. Un journaliste, Yacoub Mehrnehd, a été exécuté en 2008 au Sistan-Balouchistan et une dizaine d'activistes kurdes sont condamnés à mort.

Qu'attendre de l'élection de juin ?
Les droits de l'homme, c'est aussi pouvoir exercer ses droits de citoyen. Il y a deux semaines, nous avons publié un communiqué réclamant des élections "libres" et " transparentes" dans lesquelles le peuple peut s'exprimer sans contrainte. Malheureusement, en Iran, le Conseil des gardiens sélectionne les candidats au préalable. Sur plus de 300 qui se sont présentés à la présidentielle, seuls 4 ont été retenus. La légitimité d'un gouvernement n'émane pas seulement du suffrage universel, mais aussi du respect des citoyens sans distinction de leur opinion ou de leur religion. Or qu'avons-nous depuis quatre ans ? Une répression accrue et des libertés de plus en plus surveillées. Un bilan dans lequel la démocratie est bien malmenée.




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mardi 26 mai 2009

La France s'installe militairement dans le Golfe

L'implanter militairement, et de façon permanente, dans le golfe Persique, tout en conjuguant cet effort avec d'importantes ventes de technologie et d'aéronautique françaises aux riches émirats de la région : la diplomatie de Nicolas Sarkozy s'est fixé ces deux objectifs, mêlant considérations géopolitiques et intérêts commerciaux.

Le président français est assuré d'atteindre le premier objectif, puisqu'il inaugure, mardi 26 mai, la base française "interarmes" d'Abu Dhabi, la première dont la France se soit jamais dotée à l'étranger en dehors de sa zone traditionnelle africaine. Le second objectif apparaît plus aléatoire, voire compromis, au dire de sources proches du dossier.

Le chef de l'Etat peine notamment à décrocher un contrat pour les avions de combat Rafale, en dépit des espoirs qu'il a placés en Abu Dhabi comme potentiel acquéreur. Les ambitions françaises se heurtent à la forte concurrence des appareils F-16 américains. "L'administration Obama déploie de gros efforts en la matière", observe une source française. M. Sarkozy est arrivé lundi soir à Abu Dhabi pour tenter de convaincre ses interlocuteurs dans l'émirat.

En se dotant d'une base militaire dans le Golfe face à l'Iran, la France projette ses forces au coeur d'une zone traversée de nombreuses tensions et d'une importance cruciale pour les exportations de pétrole vers l'Occident. Les ambitions régionales de la République islamique suscitent de vives craintes chez les Etats arabes de la rive sud. Le contentieux international portant sur le programme nucléaire iranien reste entier. L'inauguration de la base française intervient une semaine après le tir, le 20 mai, d'un missile balistique iranien Sajil-2, un vecteur d'une portée annoncée de 2 000 kilomètres, capable d'atteindre Israël, des Etats arabes du Golfe et le sud de l'Europe.

La France se retrouvera désormais en première ligne en cas de détérioration du contexte régional. A l'occasion de la visite de M. Sarkozy, un nouvel accord de défense doit être signé avec les Emirats arabes unis. Ce texte est décrit par l'Elysée comme une version "adaptée et renforcée" du précédent, datant de 1995. "Si l'Iran attaquait, on serait attaqué aussi", résume un officiel français.

L'implantation de la base découle de l'analyse contenue dans le Livre blanc de défense validé en 2008 par la présidence française, qui identifie, parmi les "zones prioritaires" pour la présence des forces armées nationales, "en particulier l'axe stratégique Méditerranée, golfe Arabo-persique, océan Indien". Le Livre blanc ajoute qu'une intervention militaire française à titre national (et non dans un cadre multinational) serait justifiable dans une hypothèse de "mise en oeuvre des accords de défense bilatéraux qui nous lient à certains Etats".

Cette posture française dans le Golfe s'inscrit dans la politique de fermeté que M. Sarkozy a voulu déployer, depuis près de deux ans, vis-à-vis de l'Iran. Téhéran avait réagi vivement après l'annonce, en janvier 2008, de la création d'une base française à Abu Dhabi. "Nous sommes opposés à toute expansion militaire dans la région et considérons que la présence de troupes étrangères sera un facteur d'insécurité et d'instabilité", avait alors déclaré un porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères.

La base française sera principalement navale, avec un volet aérien (stationnement de Mirage et de Rafale) et une dimension terrestre. Environ 500 militaires y seront en permanence. Elle servira de tête de pont et de relais pour les navires français évoluant entre le Golfe, l'océan Indien et Djibouti. L'une de ses activités pourrait consister à participer à des opérations de déminage dans le Golfe, si d'aventure l'Iran cherchait à entraver la circulation maritime près du détroit d'Ormuz, ainsi qu'il en a déjà brandi la menace.

M. Sarkozy doit prononcer mardi à Abu Dhabi un discours "consacré à la signification de la base militaire", indique-t-on à l'Elysée, en soulignant que cette installation aura avant tout un rôle de "dissuasion" et qu'il s'agira d'une "base de la paix", voulue par les émirats.

La base d'Abu Dhabi doit servir de vitrine à la technologie militaire française. Mais les dirigeants de l'émirat semblent peser soigneusement leurs options. En cas de flambée des tensions dans le Golfe, c'est la protection américaine qu'Abu Dhabi recherchera avant tout, estiment des diplomates. Un facteur qui pèse sur les choix dont dépendent certains grands contrats français.

Natalie Nougayrède



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L'Iran, l'Afghanistan et le Pakistan veulent coopérer

L'Iran, l'Afghanistan et le Pakistan ont décidé dimanche de renforcer leur coopération lors d'un sommet tripartite à Téhéran, au cours duquel le président iranien a fustigé la présence de forces étrangères dans la région.

Il s'agissait de la première réunion de ce type entre les trois Etats voisins, mais hormis les engagements de coopération, aucune mesure concrète n'a été annoncée.

Les trois pays devaient notamment évoquer "l'élimination de l'extrémisme, du terrorisme et des drogues, contraires aux croyances et idéaux de l'islam", selon un communiqué du ministère afghan des Affaires étrangères.

L'Iran est la plaque tournante du trafic de l'héroïne, dont l'Afghanistan est le principal producteur mondial. Le pays abrite également quelque trois millions de réfugiés afghans.

Ce sommet se tenait alors que les Etats-Unis renforcent leur présence en Afghanistan pour faire face à la recrudescence des combats avec les taliban et que le Pakistan s'est attaqué à sa propre insurrection islamiste armée.

"Si nous pouvons sauver le Pakistan et l'Afghanistan de ces problèmes, de l'extrémisme, alors de tels réunions tripartites sont utiles (...) Ces problèmes viennent de nos pays eux-mêmes", a déclaré Hamid Karzaï, le président afghan, dont les propos étaient retransmis par la chaîne iranienne en langue anglaise Press TV.

VERS DES ACCORDS DE LIBRE-ÉCHANGE ?

Son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad a quant à lui critiqué l'intervention dans la région "de ceux qui sont étrangers à nos pays et à leurs cultures".

Faisant clairement référence aux contingents militaires américains et de l'Otan en Afghanistan et en Irak, il a estimé qu'ils ne poursuivaient que leurs propres intérêts.

L'administration de Barack Obama a annoncé un engagement accru aux côtés du Pakistan pour lutter contre l'islamisme armé et a tendu la main à l'Iran, avec lequel les Etats-Unis n'ont plus de relations depuis la Révolution islamique de 1979.

"Même si la présence de forces étrangères dans la région a été décidée sous le prétexte d'établir la sécurité (...) elle n'a pas été très utile pour cela, ni pour la stabilité politique ou la croissance économique", a déclaré Ahmadinejad.

Le sommet tripartite, auquel assistait, outre Karzaï et Ahmadinejad, leur homologue pakistanais Asif Ali Zardari, a été préparé le mois dernier par une rencontre des ministres des Affaires étrangères des trois pays à Kaboul.

Au terme de la réunion de dimanche, Ahmadinejad a déclaré avoir signé avec ses deux interlocuteurs une déclaration d'une "importance capitale" afin d'accroître la coopération, sans donner plus de détails.

Zardari a de son côté indiqué qu'ils avaient "atteint un consensus général pour mieux définir la coopération tripartite", notamment pour développer le libre-échange.

Karzaï et Zardari ont également été reçus par l'ayatollah Ali Khamenei, Guide suprême iranien, qui a alors mis l'intervention de forces étrangères dans la région au rang de ses principaux problèmes.

"L'Amérique (...) est particulièrement haïe par les peuples de la région", a-t-il dit, dans des propos rapportés par l'agence de presse officielle IRNA.

Lors d'une réunion en mars aux Nations unies, la République islamique s'est déclarée prête à aider l'Afghanistan à lutter contre le trafic de drogue, geste salué par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.

Version française Marc Delteil et Gregory Schwartz


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L'Iran, facteur central de la politique Obama au Proche-Orient

Le facteur Iran pèse lourd et complexifie la mise au point de la politique proche-orientale de la nouvelle administration américaine: l'équipe Obama cherche à capitaliser sur ce qu'elle considère comme une conjonction sans précédent d'opinions négatives sur l'Iran, qui a mis d'accord, sur son dos, l'Etat hébreu et ses voisins arabes.

Washington envisage d'utiliser cette convergence comme levier pour faire avancer le dossier israélo-palestinien tout comme un accord de paix global dans la région. D'après des responsables, l'administration considère qu'un accord de paix israélo-palestinien isolerait Téhéran, en modifiant la donne régionale en matière de sécurité.

C'est ce que le président Barack Obama a expliqué la semaine dernière à son visiteur israélien, le nouveau Premier ministre Benyamin Nétanyahou. Et ce qu'il devrait également dire jeudi à son prochain visiteur proche-oriental, le président de l'Autorité palestinien Mahmoud Abbas, puis répéter début juin au Caire, lors d'un très attendu discours au monde arabo-musulman.

L'équipe Obama a pris le contrepied de la politique d'exclusion de l'équipe Bush envers Téhéran. Sa stratégie implique aussi de diminuer l'influence de l'Iran en Syrie et auprès de ses affidés libanais du Hezbollah. Pour ce faire, il faut passer par l'amélioration des relations avec Damas, où l'émissaire spécial pour le Proche-Orient George Mitchell pourrait se rendre prochainement.

Mais l'évolution est lente, car début juin, la région connaîtra deux élections cruciales susceptibles de bousculer la donne, d'abord les législatives au Pays du Cèdre le 7 juin, puis la présidentielle iranienne le 12 juin.

Selon les experts, il existe actuellement un véritable consensus israélo-arabe sur la nocivité de l'Iran, mais il est basé sur des peurs différentes, et risque donc de ne pas tenir. Reste que ce nouveau consensus offre des opportunités sans précédent.

Pour l'instant, les ouvertures vers l'Iran n'ont pas reçu de réponse. Et Israël résistera sans doute si Washington utilise la menace iranienne pour pousser l'Etat hébreu à faire des concessions dans le processus de paix.

Israël est très réservé sur un approche américaine trop conciliante à son goût. Pour apaiser les craintes de Nétanyahou, qui exclut d'avancer sur le chemin de la paix avec les arabes avant d'avoir réglé la menace iranienne, Obama a accepté la mise sur pied de groupes de travail conjoints sur trois dossiers: Iran, volet israélo-palestinien, volet israélo-arabe.

La patience d'Israël est à bout, surtout après un tir de missile la semaine dernière. L'Etat hébreu, qui voit en l'Iran une "menace existentielle", n'exclut pas une frappe militaire unilatérale, faute de succès diplomatique rapide empêchant Téhéran de se doter de l'arme nucléaire.

Ce tir iranien inquiète également Washington, mais "nous voulons garder la main tendue", a expliqué un responsable de l'administration sous couvert d'anonymat.

L'attitude de l'équipe Obama est susceptible d'évolution. Les prochaines étapes dépendront de la réaction de Téhéran, précise-t-on à la Maison Blanche.

Il est en outre irréaliste d'attendre des réponses avant la présidentielle iranienne: Mahmoud Ahmadinejad, dont la réthorique provocatrice a grandement aggravé la tension, brigue un deuxième mandat.

Mais après, plus question de temporiser: Obama veut un "processus sérieux d'engagement" après le scrutin du 12 juin, avec un premier bilan d'ici la fin de l'année.

Pour les responsables américains, il faudra sans doute plus de temps pour que Téhéran prouve sa bonne volonté, par exemple en acceptant de suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium.

Dennis Ross, chargé du dossier iranien au sein de l'administation Obama, estime que l'assemblée générale de l'ONU, fin septembre, sera un moment crucial dans ce dossier.

Et si Washington dit ne pas avoir de date-butoir concrète et définitive, "la stratégie que nous mettons au point est limitée dans le temps", a noté la secrétaire d'Etat Hillary Rodham Clinton devant les parlementaires: pendant cette période, "soit nous voyons des ouvertures et une certaine volonté d'avancer sur ce dossier très important, soit nous n'en voyons pas".

Les Etats-Unis "peuvent se permettre d'attendre, mais pas indéfiniment, et ce à cause des Israéliens", explique Aaron David Miller, ancien négociateur au Proche-Orient aujourd'hui analyste au Woodrow Wilson Center for Public Policy.

Dans le même temps, Washington prépare la suite, ce qui se passera si Téhéran refuse ou ignore cette politique de la main tendue. Mme Clinton évoque des "sanctions paralysantes", de préférence internationales. Ces dernières semaines, l'administration a également discrètement poussé le Congrès à adopter des textes qui permettraient au président d'imposer des sanctions économiques et financières à l'Iran et aux entreprises y faisant des affaires. AP


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dimanche 24 mai 2009

La tueuse en série iranienne s'inspirait d'Agatha Christie

Une jeune femme qui tuait des dames d'un certain âge pour les dépouiller a avoué puiser ses stratagèmes dans les livres de la romancière britannique.

Les méthodes utilisées par une tueuse en série iranienne ont de quoi faire penser à un vieux polar des années trente. Selon la police de Qazvin, au nord de l'Iran - où les victimes ont été retrouvées -, la jeune femme de 32 ans, connue sous le nom de Mahin, se livrait systématiquement au même petit manège pour amadouer ses cibles : elle les faisait monter dans sa voiture - une Renault de couleur jaune - puis leur offrait des jus de fruits contenant des soporifiques, avant de les étrangler. Pas étonnant, relevait, hier, le quotidien iranien Etemad : «La criminelle s'inspirait des livres d'Agatha Christie pour ne laisser aucune trace derrière elle !» ­C'est ce qu'elle vient, en effet, d'avouer, lors de ses interrogatoires, à Mohammad Bagher Olfat, le procureur du tribunal de la ville de Qazvin, située près de la mer ­Caspienne.

À son tableau de chasse : une demi-douzaine de victimes, surtout des femmes âgées de 50 à 70 ans, qu'elle s'empressait ensuite de dépouiller de leurs bijoux et de leur argent. La mosquée semble avoir été son lieu de prédilection pour les repérer. C'est à sa sortie qu'elle leur proposait innocemment de les ramener chez elles. Une fois à l'abri des regards, elle s'en donnait à cœur joie.

Son leitmotiv? De grosses dettes s'élevant à plus de 18 000 euros et qu'elle désespérait de pouvoir éponger. D'après le chef de la police locale, Akbar Hedayati, cité par la presse iranienne, la jeune Mahin, une femme corpulente et experte en body-building, cherchait également «à se venger en choisissant des femmes ressemblant à sa mère qu'elle déteste». Si cette dernière a été épargnée, sa tante et le propriétaire de son appartement sont, eux, passés à la casserole.

Un crime punissable par la peine capitale

L'enquête judiciaire révèle que ces différents crimes ont été commis entre les mois de février et de mai dernier. C'est après avoir procédé à des relevés d'empreintes au niveau des corps que la police en a d'abord déduit que la criminelle était une femme. Mais c'est pour excès de vitesse que sa Renault a été repérée. Puis, la description faite par une Iranienne qui aurait réussi à échapper à ses griffes a finalement permis de recoller les morceaux. Toujours selon la presse locale, Mahin serait la première femme à être accusée de meurtres en série - un crime punissable par la peine capitale.

Les noms précis des romans policiers d'Agatha Christie dont s'inspirait la jeune femme restent inconnus. Mais de nombreux ouvrages de l'écrivain britannique, morte en 1976, sont en vente en Iran. Leur traduction en langue persane remonte à l'époque du chah. Sans compter la série télévisée, «Hercule Poirot», qui tourne autour du caractère principal de ses livres - un détective -, et qui fait un vrai tabac en République islamique lors de chaque rediffusion sur le petit écran iranien. D'ailleurs, rappellent les fans de l'auteur du Crime de l'Orient­Express, Agatha Christie passa, de son vivant, par l'Iran, un pays dont elle s'inspira pour rédiger son livre La Maison de Chiraz.


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Facebook interdit en Iran

Le site Facebook a été interdit d'accès par les autorités iraniennes, à quelques jours de l'élection présidentielle en Iran, a annoncé l'agence de presse Ilna, proche des réformateurs.

"Le site Facebook a été interdit d'accès à quelques jours de l'élection présidentielle (du 12 juin, ndlr). Selon certains internautes, le site a été interdit parce que les partisans du candidat Mir Hossein Moussavi, avaient réussi à utiliser Facebook pour mieux faire connaître les positions du candidat", affirme l'agence.

L'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi est soutenu par l'ex-président réformateur Mohammad Khatami et les principaux partis réformateurs iraniens.
Il est considéré comme le principal concurrent du président conservateur Mahmoud Ahmadinejad qui se représente pour un second mandat de quatre ans.


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Nicolas Sarkozy va inaugurer une base militaire à Abou Dhabi

Le président français Nicolas Sarkozy se rend lundi et mardi à Abou Dhabi pour inaugurer à quelques encablures des côtes iraniennes, la première base militaire française permanente créée depuis cinquante ans à l'étranger.


Avec la création de cette base aux Emirats, séparés de l'Iran par le détroit d'Ormuz qui voit passer environ 40% du commerce mondial de pétrole, "la France (...) entend participer pleinement à la stabilité de cette région essentielle pour l'équilibre du monde", explique Nicolas Sarkozy dans un entretien à paraître dans le magazine "Diplomatie".

La France ne peut rester "indifférente" aux ambitions de l'Iran dans le secteur du nucléaire militaire et entend faire oeuvre de "dissuasion", décrypte un haut diplomate. L'implantation militaire française sera d'ailleurs complétée par l'actualisation de l'accord de défense qui lie depuis 1995 les deux pays, précise l'Elysée, ce qui, selon un haut militaire, veut dire que "si l'Iran attaquait, on serait attaqués aussi".

La nouvelle base, annoncée en janvier 2008 lors de la dernière visite du chef de l'Etat français aux Emirats, a été baptisée "le camp de la paix". Elle sera en fait constituée d'une base navale dans le port d'Abou Dhabi, d'une présence de l'armée de l'air sur la base émiratie d'Al-Dhafra où seront stationnés trois avions de combats et d'un camp d'entraînement de l'armée de terre.

Première implantation militaire créée depuis l'indépendance des anciennes colonies africaines, elle sera aussi la première hors d'Afrique, alors que Nicolas Sarkozy a affiché sa volonté de "renouveler" les relations françafricaines en n'apportant plus automatiquement son soutien militaire aux régimes en place. Elle n'a pourtant "pas vocation à se substituer à notre présence militaire à Djibouti", assure Nicolas Sarkozy, "mais à la renforcer".

"L'objectif de cette base n'est évidemment pas de vendre des équipements militaires", ajoute le président français, qui sera tout de même accompagné par tout le gratin des entreprises d'armement françaises, dont les Emirats sont un gros client.

Au premier rang figureront Serge et Olivier Dassault, parlementaires mais aussi fabricants de l'avion de combat Rafale, qui intéresse l'armée des Emirats et sera positionné sur la base aérienne. Une démonstration en vol est d'ailleurs prévue, même si aucun contrat ne devrait être signé, avance l'Elysée, alors que "Le Parisien/Aujourd'hui en France" affirme dans son édition de samedi qu'un "énorme contrat" concernant la vente de 60 Rafale "pour un montant total de l'ordre de six à huit milliards d'euros -sur plusieurs années- est en cours de finalisation avec les Emirats arabes unis". Joint par l'Associated Press, le ministère de la Défense a indiqué dans l'après-midi qu'il ne commentait habituellement pas l'état d'avancement d'une négociation entre un Etat et un industriel français.

Par ailleurs, la visite de Nicolas Sarkozy intervient à "un moment très important" dans une autre négociation faramineuse qui doit aboutir en septembre, en vue de la construction de 12 à 16 centrales nucléaires. Un projet qui intéresse Total, Suez et Areva.

Les Emiratis, qui disposent de près de 100 milliards de barils de pétrole de réserve, préfèrent exporter leurs hydrocarbures que de les utiliser et ont besoin d'une autre source d'énergie pour produire de l'électricité ou pour dessaler l'eau de mer qu'ils consomment.

Lors de sa courte visite (moins de 24 heures), Nicolas Sarkozy s'entretiendra en privé avec l'émir d'Abou Dhabi et avec le prince héritier. Outre les sujets internationaux et économiques, il sera question de coopération culturelle et en particulier des projets de Louvre et de la Sorbonne à Abou Dhabi.

Enfin, il n'est pas prévu que le président français se rende une troisième fois en Afghanistan lors ce déplacement, assure l'Elysée, qui met en avant la campagne électorale en cours pour la réélection du président afghan Hamid Karzaï. AP


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samedi 23 mai 2009

Israël et le scénario de la guerre préventive

Le bombardement par Israël des installations nucléaires iraniennes n'est pas à l'ordre du jour. En tout cas, certainement pas avec un feu vert américain. La première rencontre officielle, lundi 18 mai à Washington, entre le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le président américain, Barack Obama, aura permis d'établir avec certitude que les deux alliés, s'ils restent proches, ne sont plus tout à fait sur la même longueur d'onde. Ni à l'endroit des Palestiniens, que la droite israélienne au pouvoir entend maintenir aussi longtemps que possible sans Etat ni indépendance ; ni à l'égard de l'Iran, avec lequel Israël pourrait vouloir en découdre tandis qu'Obama veut le dialogue - au moins jusqu'en janvier...

Il y a au moins deux ans que, de diverses sources américaines et israéliennes, on sait que certains, à Jérusalem et Washington, plaident ouvertement pour "la destruction militaire préventive" des installations nucléaires que Téhéran présente comme "pacifiques". En septembre 2008, dans les derniers mois de l'administration Bush, le premier ministre Ehud Olmert avait demandé à Washington la livraison de nouvelles bombes sophistiquées et d'avions ravitailleurs destinés à réapprovisionner en fuel ses bombardiers en vol. Au grand soulagement de beaucoup, George W. Bush, concentré sur "sa" guerre en Irak et refusant à son allié "l'ouverture d'un nouveau front", avait rejeté la demande.

Largement plus ouvert que son prédécesseur au dialogue avec Téhéran, Barack Obama, par ailleurs engagé dans la guerre d'Afghanistan, paraît encore moins disposé à se lancer dans un nouveau conflit. La nouvelle administration est tout aussi décidée que l'ancienne à empêcher l'armement nucléaire de l'Iran, mais elle veut donner sa chance à la diplomatie. "L'important, a dit M. Nétanyahou, qui réclamait une date limite pour ce dialogue américano-iranien, ce qu'il n'a pas obtenu, est que l'on s'engage à ce que l'Iran ne développe pas sa capacité nucléaire militaire. J'espère, a-t-il ajouté, que le plan du président (Obama) réussira. (...) Israël, en tout cas, se réserve le droit de se défendre."

Dans le cas improbable où il déciderait "d'y aller" seul, l'Etat juif, première puissance nucléaire du Proche et Moyen-Orient, a-t-il aujourd'hui la capacité de mener, jusqu'en Iran, une opération de destruction d'envergure ? Dans une étude approfondie de 114 pages, publiée en mars par le prestigieux et très influent Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS) de Washington, deux des meilleurs experts mondiaux des questions stratégiques et de défense, Abdullah Toukan et Anthony Cordesman, estiment que oui, c'est techniquement "possible" (www.csis.org).

Mais, ajoutent les auteurs qui passent en revue tous les scénarios possibles d'une attaque sur les installations nucléaires iraniennes, "l'opération serait complexe, hautement risquée et rien n'en garantit le succès". Correspondant militaire du quotidien israélien de centre gauche Haaretz, Reuven Pedatzur, ancien pilote de chasse, s'est livré, le 15 mai, dans son journal, à une analyse complète du rapport des deux experts. C'est ce texte que Le Monde a décidé de publier. Pedatzur s'y range sur la même ligne de "prudence" que les auteurs. Il va plus loin et souligne "l'erreur qu'a commise Israël en agitant la menace iranienne".

Contrairement à ce que répète M. Nétanyahou sur tous les tons, et avant lui M. Olmert, "le régime de Téhéran, selon lui, est certes un adversaire acharné et inflexible, mais il est loin de représenter une menace vitale pour Israël". Et Pedatzur d'apostropher le leadership de son pays : "Cessons de brandir l'épouvantail d'une menace existentielle, écrit-il. Gardons-nous de toute déclaration belliqueuse susceptible d'enclencher une escalade fatale." Quand on sait qu'être "correspondant défense" d'un grand journal en Israël implique un rapport de confiance avec l'establishment militaire et sécuritaire du pays, on prend la mesure de ces fortes paroles...

Pour le journaliste d'Haaretz, l'intérêt des 114 pages de Cordesman et Toukan reste cependant entier en ce qu'elles "exposent l'ensemble des informations disponibles sur les capacités militaires d'Israël et son programme nucléaire, ainsi que les développements nucléaires et les défenses aériennes de l'Iran".

Pedatzur relève notamment la livraison par Washington, en 2008, à Israël, d'au moins "600 bombes surnommées "bunkers busters" (briseuses de bunkers)" qui pourraient être utilisées avec succès contre les installations souterraines, à condition que les pilotes israéliens visent leurs cibles "avec une précision absolue et à un angle optimal". Ce n'est là qu'un des aspects du problème.

Les services de renseignements américains et israéliens ne sont pas tout à fait sur la même ligne en ce qui concerne l'urgence d'une éventuelle intervention. L'Etat juif affirme que la bombe iranienne sera prête à l'emploi "entre 2009 et 2012". La CIA pense 2013.

Autre problème, "on ignore si l'Iran dispose d'installations secrètes d'enrichissement d'uranium", notent les experts américains. Si elles existent, le programme se poursuivrait alors même qu'Israël bombarderait les quatre sites nucléaires connus (Ispahan, Natanz, Arak et Bouchehr), au risque de tuer "des milliers, voire des centaines de milliers de civils en Iran et dans la région". Pour Reuven Pedatzur, il est urgent d'attendre.

Patrice Claude


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L'Iran teste un nouveau missile de longue portée

L'Iran a procédé, mercredi 20 mai, au test d'un nouveau missile sol-sol d'une portée de près de 2.000 kilomètres, soit une distance suffisante pour atteindre Israël et le sud-est de l'Europe.

"Le ministre de la Défense (Mostafa Mohammad Najjar) m'a informé que le missile Sajjil-2, qui a une technologie très avancée, a été lancé depuis Semnan et a atteint sa cible avec précision", a rapporté la radio officielle iranienne citant le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui s'est exprimé lors d'une visite à Semnan, à 200km à l'est de Téhéran.
Après l'annonce du tir, un responsable américain a indiqué à l'AFP que le missile iranien semblait avoir été tiré "avec succès".

De nouvelles sanctions se profilent

Ce développement intervient deux jours après que Barack Obama s'est dit prêt à demander des sanctions internationales plus lourdes contre l'Iran, si Téhéran rejette les tentatives américaines d'ouvrir des négociations sur son programme nucléaire.
Le président américain a souligné qu'il attendait une réponse positive à son offre de dialogue avec le régime iranien d'ici la fin de l'année.

Pas de bombe nucléaire avant un an ?

Le missile lancé mercredi, baptisé "Sajjil-2", est une nouvelle version du "Sajjil" que l'Iran avait affirmé avoir testé avec succès fin 2008 et qui a une portée similaire.
La plupart des analystes occidentaux estiment que l'Iran ne possède pas encore la technologie pour produire des armes nucléaires, notamment des ogives pour des missiles longue portée. Selon une étude de chercheurs américains et russes publiée mardi par l'Institut Est-Ouest, l'Iran pourrait être capable de produire une bombe nucléaire rudimentaire dans un délai d'un à trois ans, et une ogive nucléaire cinq années plus tard.
Le rapport note également que l'Iran pourrait mettre au point un missile balistique capable d'emporter une ogive nucléaire sur 2.000 kilomètres "dans peut-être six à huit ans".

Inquiétudes

L'Iran affirme que son programme de missile a un caractère uniquement défensif et que son programme nucléaire vise seulement à produire de l'énergie. Mais les efforts iraniens pour développer ces technologies suscitent de vives inquiétudes en Israël. Mahmoud Ahmadinejad a appelé plusieurs fois à la destruction de l'Etat hébreu et les dirigeants israéliens n'ont pas exclu une action militaire pour contrer la menace iranienne.
En France, le ministère des Affaires étrangères a exprimé par la voix de son porte-parole Eric Chevallier "sa grande préoccupation" après l'annonce du tir.
(Nouvelobs.com avec AP et AFP)


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Les profils politiques des quatre candidats à la présidentielle

L'Iran est entré dans la phase finale de l'élection présidentielle, dont le premier tour a lieu le 12 juin. Le Conseil des gardiens, composé de six juristes et six religieux, et qui est l'un rouage essentiel du régime, a retenu quatre candidats : Mahmoud Ahmadinejad, Mehdi Karoubi, Mir Hossein Moussavi et Mohsen Rezaie.

Marie-Claude Decamps, chef du service International du "Monde", passe en revue ces quatre candidats, leurs profils et ce qu'ils incarnent politiquement.

Pour y accéder cliquer
ici




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mercredi 20 mai 2009

Obama à marche forcée vers la paix

Au terme de sa rencontre hier avec le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, Barack Obama a appelé à la reprise des négociations de paix entre Israël et les Palestiniens pour remettre sur les rails le processus de paix...

...S’il a reconnu que l’Iran faisait peser une menace réelle et inacceptable sur Israël, un dossier jugé prioritaire pour l’Etat hébreu, il est resté ferme sur sa volonté de mener les deux dossiers de front : le programme nucléaire iranien et le processus de paix. Le président américain a clairement indiqué que la création d’un Etat palestinien aux côtés de l’Etat juif était le meilleur moyen de parvenir à une paix régionale. Et il a exhorté l’Etat hébreu à geler les colonies de peuplement juives dans les territoires occupés.

Garanties. De son côté, Nétanyahou a assuré qu’il était prêt à reprendre immédiatement les négociations avec les Palestiniens, si des garanties lui sont données que le programme nucléaire iranien sera démantelé. Obama a été très clair : il privilégiera le dialogue avec Téhéran à la confrontation souhaitant ramener l’Iran dans «le giron des nations».

Dans un langage qui tranchait singulièrement avec celui de son prédécesseur, Barack Obama a clairement indiqué qu’il était temps de recommencer à négocier, en invitant de préférence tous les acteurs régionaux à la table. Depuis son arrivée au pouvoir, l’administration Obama a déjà multiplié les contacts avec les pays arabes pour les amener à s’engager dans une résolution globale du conflit israélo-arabe. Elle a en particulier courtisé le président égyptien, Hosni Moubarak, pour le pousser à convaincre les pays arabes de reconnaître Israël contre un accord de paix qui suivrait dans les grandes lignes les propositions faites dans l’Initiative du plan de paix de la Ligue arabe en 2002, avec, toutefois, des concessions supplémentaires sur le droit au retour des réfugiés palestiniens en Israël. Le plan arabe prévoit la reconnaissance d’Israël par les pays arabes contre la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Il signifie donc un retrait israélien de tous les territoires occupés y compris le Golan. Il réclame également le droit au retour en Israël des réfugiés palestiniens, un point que l’Etat hébreu n’est pas prêt à accepter.

Nucléaire. Obama a surtout cherché à convaincre Israël qu’une approche globale lui apportera le soutien des pays arabes sunnites, comme l’Arabie saoudite ou les Emirats arabes unis qui se méfient des ambitions hégémoniques iraniennes dans la région et veulent aussi mettre un terme au programme nucléaire de Téhéran. Or pour Israël, se sentant menacé dans son «existence», le démantèlement du programme nucléaire iranien est une priorité. Après son entretien avec Nétanyahou, Obama rencontrera la semaine prochaine Abou Mazen, le président de l’Autorité palestinienne et Hosni Moubarak, le président égyptien.




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vendredi 15 mai 2009

Ah! Ça Iran , ça Iran, ça Iran

Critique de cinéma : No future. Une plongée fracassante dans le Téhéran underground.

UN CERTAIN REGARD Kazi az gorbehayeh irani khabar nadareh (Personne ne sait rien des chats persans) de Bahman Ghobadi avec Negar Shaghaghi, Ashkan Koshanejad, Hamed Behad… 1 h 41. Sortie française inconnue.

C’est un film qui finit comme il a commencé : dans un flou cotonneux et livide. Entre-temps on aura vécu, les yeux exorbités, le premier événement puissant du Festival de Cannes : 101 minutes de cavalcades dans les arrières mondes et bas-fonds de Téhéran, inouïs à plus d’un titre. Un film en quatrième vitesse où la célérité n’est pas une pause ou un style pour le style, mais un état d’urgence.

Enfer. Bahman Ghobadi, réalisateur kurde iranien très mal vu en son pays pour ses deux (formidables) films précédents (Un temps pour l’ivresse des chevaux, Les tortues volent aussi), qui lui ont valu une censure totale, a tourné en dix-sept jours - sans autorisations et après des repérages en moto - dans les rues de la ville, a été empêché de filmer par la police à deux reprises et s’est sorti du pétrin en offrant aux flics des DVD interdits (dont ceux de ses propres films) ou en racontant des bobards («On tourne un documentaire sur la drogue»). Du cinéma à l’arnaque, un film à la tire.

Ce qui est relativement rassurant, c’est que même dans la plus délirante des dictatures, ce film-là a donc été possible, il est vrai conçu par une équipe technique réduite, des acteurs passe-muraille et une caméra du genre riquiqui. Ce qui est relativement inquiétant, c’est ce que ce vol à l’arraché montre et démontre qu’en ce pays, c’est un véritable enfer de simplement respirer. Surtout quand on a 20 ans et qu’on veut être les rois du monde. En l’occurrence les rois du rock’n’roll.

Ashkan, Negar et Hamed sont trois jeunes gens (deux garçons et une fille) qui aiment la musique moderne et veulent en jouer. Mais l’islam leur tape sur la tête (et ça n’est pas une métaphore), qui prétend que la musique, qui plus est occidentale, est impie puisqu’elle provoque des émotions, de la gaîté, du plaisir. Alors ces dangereux mécréants deviennent littéralement underground. Pour jouer de la musique, il leur faut descendre dans des caves profondes ou monter sur les toits, insonoriser des studios de fortune avec des cageots à œufs, guetter qu’un voisin ne les balance pas aux flics, bricoler leurs répétitions dans quelque étable d’une ferme isolée (ce qui a l’heur d’indisposer les vaches peu sensibles aux charmes d’un récital de heavy metal), magouiller des concerts en appartement pour pratiquement personne, improviser leur survie. A l’instar d’un rappeur local qui hurle que Dieu se fout de la gueule du monde, le film montre ça, cette détermination incroyable, cette liberté inaliénable, cette envie de tout foutre en l’air, de fuir au plus vite ce cauchemar (exemple ? Il est interdit de voyager en voiture avec un petit chien à bord. Pourquoi ? Parce que le chien est un animal impur). Mais il montre aussi le désir tout aussi irrépressible de résister sur place, de faire hurler les guitares électriques, de taper de la batterie à s’en faire sauter les tympans avec les pauvres moyens du bord. Et il est dit comme une routine que tous les jeunes musiciens, garçons et filles, vus ou aperçus dans le film, qui s’essaient à cette résistance, ont déjà fait de la prison (et pas qu’un peu). Et ils prennent le risque d’y retourner avec amende exorbitante et menace d’une bonne soixantaine de coups de fouet.

C’est le délire religieux in vivo, lointain et proche, inimaginable si ce film nécessaire ne lui donnait corps et âme. Avec d’autant plus de puissance, d’incarnation et de saine colère qu’il n’oublie pas d’être un récit, une dramaturgie, une intrigue, avec un sens et un goût du tempo fracassé et fracassant (Ghobadi est lui-même musicien) et des acteurs tous sensationnels dans le rôle de leurs vies. Et comme Ghobadi n’est pas la moitié d’un bon cinéaste, il rend inédit le cliché de l’humour comme politesse du désespoir.

Jésuitisme. C’est sa plus belle réussite et victoire : ce film funèbre est très souvent hilarant. Se foutre de la gueule des curés en civil ou en uniforme, les piéger à leur propre aliénation et à la vénalité qui l’accompagne (scène mémorable de tractation dans un commissariat de police), démasquer le règne généralisé de la corruption et du jésuitisme (tout s’achète pour peu qu’on soit riche, y compris le droit de se saouler, de se défoncer et de baiser qui on veut) et surtout, surtout, ne jamais négocier avec l’imposture d’un Dieu tout-puissant, ne jamais en démordre, et mordre. Le film s’appelle Personne ne sait rien des chats persans. Mais à la fin, si, on sait.

C’est gracieux un chat persan, ça ne fait pas de bruit quand ça se déplace, ça guigne la caresse et ça dort souvent. Mais à Téhéran comme ailleurs, les givrés de Dieu devraient se méfier des chats qui ronronnent trop fort. Ils pourraient un beau matin se réveiller et rugir comme des tigres.


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jeudi 14 mai 2009

Bahman Ghobadi inaugure la programmation "Un certain regard"

Avec son film "On ne sait rien des chats persans", qui traite de la scène musicale underground de Téhéran, le réalisateur iranien ouvre la programmation "Un certain regard".
Le réalisateur iranien Bahman Ghobadi s''intéresse à la scène musicale underground téhéranaise et son rapport à la censure dans "On ne sait rien des chats persans", qui inaugure le 14 mai la programmation "Un certain regard" du 62e Festival de Cannes.

Le film relate l'histoire de deux jeunes musiciens qui essaient de monter un groupe pour jouer dans un festival en Europe après leur sortie de prison.
"C'est un visage différent et inconnu de Téhéran" avec de véritables musiciens, y compris des femmes interdites de chant public en solo, explique-t-il à l'AFP.
"De nombreuses libertés sociales ont été supprimées en Iran sans offrir de remplacement", dit-il en qualifiant sa dernière oeuvre de "cri contre le statu quo".
Toutes les productions artistiques, qu'elles soient littéraires, musicales ou cinématographiques, sont ainsi soumises à une autorisation du ministère de la Culture. De nombreux genres de musique dite occidentale sont interdits pour "décadence", comme le rap, qualifié d'"obscène".

Arrestation du public

Des groupes underground arrivent toutefois à se former. On assiste également à une répression des concerts illégaux, avec l'arrestation par exemple en 2007 de 230 personnes assistant à un concert de rock près de la capitale.
De nombreux musiciens font le choix de diffuser leurs tubes sur des sites internet, et même d'y tenir des compétitions.
"Nous avons passé beaucoup de temps avec ces gamins, écouté leurs histoires, leurs rêves, leurs déceptions", raconte à l'AFP le scénariste Hossein Mortezaïan Abkenar.
"Leurs paroles, leurs instruments ou leur musique, si elle est dansante, sont interdits", explique-t-il.
Pour Bahman Ghobadi, un fan de musique qui joue de la batterie et de l'harmonica, les "autorités craignent l'expérimentation, elles veulent que tout le monde joue la musique iranienne traditionnelle ou de la pop fade".
Le film met en scène le groupe de rock et blues "Mirza", le rappeur "Hichkas", avec son hit "Khoda Pasho" (Réveillez Dieu), ainsi que des musiciens de pop iranienne ou de heavy metal.
Bahman Ghobadi, 40 ans, a fait lui-même l'expérience de la censure.

Caméra d'or en 2000

"Demi-Lune", primé au festival international de Saint-Sebastien 2006, a été interdit de diffusion en Iran "sous le prétexte qu'il incite au séparatisme kurde", a dit le réalisateur, qui est lui même kurde iranien.
Le film contait l'histoire d'un légendaire musicien kurde iranien envisageant de donner un dernier concert au Kurdistan irakien.
"On ne sait rien des chats persans", dont le titre évoque la discrétion des félins, est sa première oeuvre située dans la capitale.
"Un temps pour l'ivresse des chevaux", qui se passait au Kurdistan iranien, l'a révélé avec une Caméra d'or en 2000 au Festival de Cannes.
Comme le sujet, son dernier film est une production underground. Il n'a pas demandé d'autorisation de tourner, après s'être vu refuser un permis pour un autre projet.
Les grands cinéastes iraniens contemporains, comme Abbas Kiarostami, Palme d'or à cannes en 1997, ne peuvent généralement pas diffuser leurs films en Iran. Ils sont par contre très appréciés des festivals étrangers, ce qui leur assure une source de revenus.
Les musiciens qu'a filmés Bahman Ghobadi n'ont pas cette chance, note-t-il: "mon film est un hommage à ces gens". (Nouvelobs.com avec AFP)


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Roxana Saberi aurait eu vent d'un rapport iranien confidentiel

TEHERAN (Reuters) - La journaliste irano-américaine Roxana Saberi, libérée lundi après avoir vu sa peine de huit ans de prison ramenée à deux ans avec sursis, avait mis la main sur un rapport confidentiel de la présidence iranienne sur l'intervention militaire américaine en Irak, a affirmé l'un de ses avocats.

Selon Me Saleh Nikbakht, Roxana Saberi, reconnue coupable d'espionnage au profit des Etats-Unis, s'était procurée un document du Centre de recherche stratégique, rattaché à la présidence iranienne, qui avait été rédigé avant l'invasion de l'Irak en 2003.

Mais, a assuré l'avocat, la jeune pigiste travaillant pour des médias anglo-saxons comme la BBC et la radio publique américaine NPR n'a jamais utilisé cette information.

"Elle avait obtenu un rapport qui avait été compilé à l'époque par le Centre de recherche stratégique sur la future attaque américaine en Irak", a déclaré à Reuters l'avocat sans révéler la façon dont la journaliste s'était procuré le document ou la date précise.

Lors de sa condamnation en première instance, le 18 avril, à huit ans de prison, le tribunal l'avait trouvée coupable de collaboration avec une puissance hostile. En appel, la justice lui avait reproché de s'être procurée un document confidentiel.

"C'est parce qu'elle n'a pas eu d'intentions hostiles et ne s'est pas servi de ces informations que ma cliente a vu sa peine réduite à deux ans de prison avec sursis", a expliqué son conseil.

Auparavant, l'autre avocat de la jeune femme, Me Abdosamad Khorramshashi, a affirmé que lors de l'examen, dimanche, de son pourvoi en appel, Roxana Saberi avait "reconnu avoir commis une erreur et avoir eu accès à des documents qu'elle n'aurait pas dû voir". "Mais, a ajouté cet avocat, il n'y a pas eu de transfert d'informations classées confidentielles".

La réduction de sa peine et sa sortie de prison ont contribué à détendre les relations entre Téhéran et l'administration Obama.

L'Iran ne reconnaît pas la double nationalité.

Les Etats-Unis ont affirmé tout au long de cette affaire que les accusations portées contre la journaliste étaient sans fondement et avaient exigé sa remise en liberté.

Arrêtée fin janvier, elle a passé plus de trois mois dans la prison Evin de Téhéran.

Zahra Hosseinian, version française Jean-Loup Fiévet



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mardi 12 mai 2009

Les médias iraniens partagés sur la libération de Roxana Saberi

TEHERAN (AFP) — Les journaux iraniens sont restés discrets mardi sur la libération de la journaliste irano-américaine Roxana Saberi, à l'exception de deux titres se demandant si elle signalait une possible ouverture vers les Etats-Unis.
Mlle Saberi a été libérée lundi après que la cour d'appel du tribunal révolutionnaire de Téhéran a réduit sa peine de huit ans de prison ferme pour espionnage à deux ans de prison avec sursis.

Le quotidien conservateur Jomhouri Eslami, qui a qualifié la journaliste "d'espionne américaine", a affirmé que sa libération avait "provoqué de nombreuses protestations, et les lecteurs se demandent s'il ne s'agit pas d'un feu vert aux Etats-Unis?"

"Inchallah, c'est une bénédiction", a ajouté le journal sur un ton sarcastique et clairement désapprobateur de cette libération.

Pour sa part, le quotidien réformateur Sarmayeh a estimé que la nationalité américaine de Mlle Saberi, qui est aussi iranienne par son père, a joué un rôle dans sa libération.

"Par le passé, plusieurs journalistes iraniens (...) et étudiants ont été arrêtés et détenus pour des raisons différentes, mais ce qui change dans le cas de Mlle Saberi est que sa mère est Japonaise et qu'elle-même possède la nationalité américaine", a écrit Sarmayeh.

L'Iran et les Etats-Unis ont rompu leurs relations diplomatiques il y a 30 ans, mais ces dernières semaines la nouvelle administration américaine du président Barack Obama a fait une série d'ouvertures en direction de l'Iran.

La condamnation de Roxana Saberi avait provoqué la consternation des responsables américains et M. Obama avait lui-même exprimé sa préoccupation.

Il s'est dit "soulagé" par le geste "humanitaire" de l'Iran après sa libération. Mais un responsable du département d'Etat a souligné que Washington ne voit pas pour autant cette libération comme un signe de réchauffement des relations avec Téhéran.



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Libération à Téhéran de la journaliste Roxana Saberi

TEHERAN (Reuters) - Condamnée le 18 avril à huit ans de réclusion pour espionnage au profit des Etats-Unis, la journaliste irano-américaine Roxana Saberi est sortie libre lundi de la prison Evin de Téhéran après avoir vu sa peine réduite en appel à deux ans de prison avec sursis.

Elle a également été autorisée à quitter le pays, ont indiqué ses avocats et une autre source judiciaire.

"Nous allons la ramener à la maison", a déclaré son père, Reza Saberi, en faisant apparemment référence aux Etats-Unis, où les parents de la journaliste ont élu domicile depuis les années 1970.

A Washington, le président américain Barack Obama s'est félicité de cette libération qu'il a qualifiée de "geste humanitaire" de la part des Iraniens, a annoncé la Maison blanche.

S'exprimant au lendemain de l'audience en appel, son avocat, Abdolsamad Khorramshahi, a précisé que Roxana Saberi ne pourrait exercer son métier en Iran pendant cinq ans.

Revenue il y a six ans dans la République islamique, Roxana Saberi, qui possède la double nationalité iranienne et américaine, un statut que Téhéran ne reconnaît pas, avait été arrêtée en janvier alors que son accréditation avait expiré.

Journaliste freelance âgée de 32 ans, Roxana Saberi travaillait en Iran pour la BBC et la radio publique américaine.

Les Etats-Unis réfutaient les charges retenues contre elle et avaient appelé à plusieurs reprises à sa libération.

La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, s'est félicitée de sa libération.

"Elle est actuellement avec sa famille et quittera Téhéran pour regagner les Etats-Unis dans les jours qui viennent", a déclaré Clinton à la presse. "Nous sommes évidemment toujours en désaccord avec les charges à son encontre et les jugements rendus mais nous sommes très soulagés par sa libération."

JURISPRUDENCE


Dans un communiqué, Reporters sans frontières a salué la libération de Roxana Saberi. "Il s'agit d'une excellente nouvelle. Cette décision peut faire jurisprudence pour d'autres journalistes détenus aujourd'hui en Iran", a déclaré l'association de défense de la presse.

"Toutefois, nous insistons sur le fait qu'elle est toujours considérée comme coupable par les autorités iraniennes, malgré son innocence", a souligné RSF.

Saleh Nikbakhat, l'un des avocats de la journaliste, a précisé à RSF que Roxana Saberi avait été condamnée, en première instance, pour "collaboration avec un Etat en guerre avec la République islamique d'Iran".

Au cours de l'audience en appel, les juges ont requalifié l'infraction, estimant que l'Iran et les Etats-Unis "n'étaient pas en guerre". Roxana Saberi a été condamnée à deux ans de prison avec sursis pour "collecte et transmission d'informations classées secrètes".

L'Iran figure à la 166e place, sur 173 pays, dans le classement 2008 de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières.

Après une vague d'arrestations à l'occasion du 1er mai, quatorze journalistes et blogueurs, dont deux femmes, sont actuellement détenus en Iran, indique l'association.

Version française Pascal Liétout et Jean-Stéphane Brosse



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lundi 11 mai 2009

Nétanyahou en Egypte pour tenter de contrer l'Iran

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui rencontre, lundi 11 mai à Charm el-Cheikh, sur son invitation, le président égyptien Hosni Moubarak, va tenter de convaincre l'Egypte de faire front contre l'Iran, en dépit de graves divergences sur un règlement de paix au Proche-Orient. "Nos deux pays sont confrontés à la menace de l'Iran et de ses agents au Proche-Orient. Nos deux pays ont un intérêt commun à renforcer la stabilité dans la région et faire avancer le processus de paix", a déclaré dimanche à l'AFP un haut responsable israélien.

Ce responsable, qui a requis l'anonymat, a insisté sur l'"importance qu'Israël attache à ses liens avec l'Egypte", premier pays étranger où M. Nétanyahou se rend depuis son entrée en fonctions, le 31 mars. Le chef du gouvernement israélien a également l'intention de centrer ses entretiens sur la "menace iranienne" en cas de rencontre cette semaine avec le roi Abdallah II de Jordanie, à propos de laquelle des contacts sont en cours, selon des sources proches de la présidence du conseil.

DES RELATIONS DÉGRADÉES ENTRE L'ÉGYPTE ET L'IRAN


Pour son premier voyage à l'étranger, M. Nétanyahou sera accompagné du ministre travailliste de l'industrie et du commerce, Binyamin Ben Eliézer, mais non du ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman, a indiqué la radio publique israélienne. M. Lieberman, dirigeant du parti d'extrême droite Israël Beiteinou, avait provoqué une polémique avec Le Caire en affirmant en octobre, alors qu'il était dans l'opposition, que le président Moubarak pouvait "aller au diable" en raison de son refus d'effectuer une visite officielle en Israël. Adoptant un langage plus diplomatique après son entrée en fonctions, M. Lieberman a exprimé "sa considération pour le rôle dirigeant de l'Egypte et de son président".

Mais sur la question d'un règlement de paix, l'écart n'a jamais été aussi grand entre l'Egypte et Israël. Le Caire soutient la création d'un Etat palestinien en Cisjordanie et à Gaza après un retrait d'Israël des territoires conquis en 1967, et exige l'arrêt de la colonisation ainsi qu'un retrait d'Israël du plateau syrien du Golan. Le gouvernement Nétanyahou, lui, écarte ces retraits, n'envisage pas la création d'un Etat palestinien souverain et entend poursuivre la colonisation en Cisjordanie.

Les relations entre l'Egypte et l'Iran, déjà tendues, se sont encore dégradées après l'annonce par Le Caire en avril de l'arrestation d'une cinquantaine de personnes accusées d'être affiliées au Hezbollah (soutenu par l'Iran) et d'avoir planifié des attaques sur le sol égyptien.


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Mir Hossein Moussavi, un conservateur modéré se lance dans la course à la présidence iranienne

L'ancien premier ministre Mir Hossein Moussavi, un conservateur modéré soutenu par les réformateurs, s'est inscrit, samedi 9 main, pour l'élection présidentielle du 12 juin en Iran. Cet homme discret, qui se définit comme un "réformateur attaché aux principes" de la révolution islamique de 1979, revient sur le devant la scène après une éclipse de 20 ans.

Né le 29 septembre 1941, il a été un des fondateurs du Parti islamique qui a soutenu l'ayatollah Rouhollah Khomeiny après le départ du Shah. Il est nommé premier ministre en 1981, l'année suivant l'attaque de l'Iran par l'Irak de Saddam Hussein.
Pendant cette guerre de huit ans, c'est l'ayatollah Khomeiny qui dirige le pays, et l'ayatollah Ali Khamenei, aujourd'hui guide suprême, qui en est le président.

Mir Hossein Moussavi s'occupe lui plus particulièrement de gérer l'économie en temps de crise. Il impose un système de rationnement de la nourriture et un contrôle des prix rigoureux. Il est remercié en 1989, l'année suivant la fin de la guerre, avec la suppression du poste qu'il occupait. Il quitte alors le devant de la scène, pour servir de conseiller des présidents Akbar Hachémi Rafsandjani (1989-1997), un conservateur pragmatique, puis Mohammad Khatami (1997-2005), un réformateur.
Ce dernier, qui s'était initialement porté candidat pour le scrutin du 12 juin, s'est désisté au profit de M. Moussavi à qui il a apporté son soutien.

L'ex-premier ministre est membre par ailleurs du Conseil de discernement, un organe d'arbitrage des institutions dirigé par M. Rafsandjani. Conservateur modéré, il s'est engagé à ramener la stabilité dans une économie secouée par la politique dispendieuse et inflationniste du président Mahmoud Ahmadinejad.

Il entend aussi utiliser de nombreux experts dans son administration, alors que M. Ahmadinejad a été accusé par ses détracteurs de privilégier la fidélité à sa personne. En politique étrangère, il veut changer l'image "extrémiste" de son pays à l'extérieur. Une référence aux déclarations incendiaires du président actuel, que ce soit contre Israël ou les Occidentaux.
En revanche il est fidèle à la ligne officielle de la République islamique sur le dossier nucléaire iranien.


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dimanche 10 mai 2009

la journaliste condamnée pour espionnage a son appel

L'irano-américaine Roxana Saberi, condamnée pour espionnage au profit des Etats-Unis, sera jugée en appel dimanche.

Le procès en appel de la journaliste irano-américaine Roxana Saberi, condamnée à huit ans de prison pour espionnage au profit des Etats-Unis, aura lieu dimanche, a déclaré samedi à l'AFP son avocat Abdolsamad Khoramshahi.

"Le procès en appel aura lieu dimanche à 09H00 (04H30 GMT)", a déclaré Me Khoramshahi.

"Nous nous attendons à ce que notre plaidoyer de 15 pages, qui a été remis au tribunal, soit pris en compte. J'espère qu'elle sera acquittée, je suis optimiste", a-t-il ajouté.

On ignorait dans l'immédiat quand le verdict serait rendu.

La journaliste, âgée de 32 ans, avait été arrêtée fin janvier à Téhéran où elle résidait depuis 2003. Elle a été condamnée début avril à huit ans de prison pour espionnage au profit des Etats-Unis.

Elle avait entamé une grève de la faim le 21 avril, ne s'alimentant plus qu'avec de l'eau sucrée.

Le 6 mai, son père Reza Saberi a annoncé qu'elle avait mis fin à sa grève de la faim.

M. Saberi a également indiqué qu'un "nouvel avocat, Saleh Nikbakht" avait été présenté au tribunal pour défendre sa fille, en même temps que Abdolsamad Khoramshahi.

Reza Saberi avait dit "espérer que le tribunal (d'appel) agisse avec justice".

Depuis sa condamnation, le président Barack Obama et les autorités américaines ont multiplié les appels à la libération de la journaliste, alors que sa détention coïncidait avec une offre de dialogue de Washington avec Téhéran.

Selon Reza Saberi, sa fille a été brièvement hospitalisée le 1er mai dernier après avoir cessé d'absorber de l'eau. Elle entendait ainsi protester contre le démenti du pouvoir judiciaire iranien qu'elle faisait une grève de la faim.

Née et élevée aux Etats-Unis, Roxana Saberi est iranienne par son père, devenu citoyen américain et japonaise par sa mère. Mais la République islamique ne reconnaît pas le principe de la double nationalité et la considère uniquement comme iranienne.

Elle collaborait à plusieurs médias étrangers depuis Téhéran jusqu'au retrait de sa carte de presse par les autorités en 2006.

Sa condamnation avait été dénoncée par la communauté internationale. M. Obama avait affirmé que Roxana Saberi "est une citoyenne américaine et je suis absolument certain qu'elle n'était impliquée dans aucune sorte d'activité d'espionnage".

Le président du Parlement européen Hans-Gert Pöttering a exigé sa libération "immédiate et sans conditions", tout en craignant "qu'elle ne serve de pion dans ces développements politiques" en allusion aux appels au dialogue de l'Occident à propos du programme nucléaire controversé iranien et à l'élection présidentielle iranienne de juin.


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Ahmadinejad affrontera trois adversaires

Le président iranien devra faire face à trois adversaires issus du conservatisme et du réformisme. Le scrutin aura lieu en juin.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad affrontera trois candidats lors des présidentielles de juin. Réformistes ou conservateurs, tous sont critiques vis-à-vis de la politique du gouvernement. (Reuters)


Trois candidats affronteront le président iranien Mahmoud Ahmadinejad lors des présidentielles de juin, pour lesquelles les candidatures ont été closes samedi 9 mai. Mehdi Karoubi, Mir Hossein Moussavi et Mohsen Rezaï devront affronter le chef d'Etat sortant. Tous appartiennent à un champ politique allant du réformisme au conservatisme, et se montrent très critiques vis-à-vis de la politique du gouvernement.
Affirmant que le gouvernement actuel est "incapable de faire son travail", Mehdi Karoubi, 72 ans, ex-président du parlement et religieux de second rang, fait partie du camp réformiste : "Je me présente pour le changement", a-t-il assuré. Medhi Karoubi était arrivé troisième lors du premier tour des présidentielles de 2005, et avait protesté publiquement contre des irrégularités au profit de Mahmoud Ahmadinejad, arrivé second. Il a appelé cette année à "faire très attention au vote des électeurs".

Défendre " la liberté de pensée et d'expression"

"Réformateur attaché aux principes" de la révolution islamique de 1979, et bénéficiant du soutien de l'ancien président Khatami ainsi que des principaux partis réformistes, Mir Hossein Moussavi revient sur le devant de la scène après une éclipse de 20 ans. Premier ministre durant la guerre Iran-Irak (1980-1988), ce conservateur modéré assure vouloir défendre " la liberté de pensée et d'expression", et améliorer les relations entre l'Iran et le reste du monde. Il se montre également critique vis-à-vis de l'actuel gouvernement : "Je trouve que la situation politique, économique et culturelle est inquiétante", a-t-il déclaré après son inscription au scrutin.
Moshen Rezaï, 54 ans, est le troisième adversaire d'Ahmadinejad. Ancien chef des Gardiens de la révolution dont il a été à la tête durant seize ans (1981-1997), il est actuellement membre deu Conseil de discernement du régime. Ce conservateur modéré n'a cessé de critiquer la politique de l'actuel chef de l'Etat.

Ahmadinejad, une figure controversée

Mahmoud Ahmadinejad, 52 ans, assure "ne pas penser" à la question de sa réélection. "Quand tout une nation se rend aux urnes, le résultat est toujours bon et surprenant, et j'ai bon espoir", a-t-il assuré vendredi. Elu en 2005, il se présente comme un homme du peuple épris d'islam. Mahdi, douzième imam de l'islam chiite, dont le retour sur terre doit aboutir à l'instauration d'un régime de justice, selon les croyants, est souvent évoqué par le président iranien. Se rendant dans les villages les plus reculés du pays, et souvent vêtu d'un blouson de toile beige, il a l'image d'un homme ayant conservé un mode de vie simple. Sur le plan international, l'actuel président iranien a durci le ton envers Israël, en qualifiant l'Holocauste de "mythe" et en assurant que l'Etat hébreu était destiné à "disparaître de la carte".


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lundi 4 mai 2009

Journée internationale de la liberté de la presse: RSF se mobilise pour trois journalistes "prises en otages"

A l'occasion de la 19e Journée internationale de la liberté de la presse, célébrée ce dimanche à travers le monde, l'organisation Reporters sans frontières (RSF) se mobilise pour la libération de trois journalistes femmes "prises en otages" par des Etats.

RSF entend attirer l'attention du grand public sur la journaliste irano-américaine Roxana Saberi qui, condamnée par la justice iranienne à huit ans de prison pour "espionnage" au profit des Etats-Unis, a débuté une grève de la faim le 21 avril.

Quatre membres de l'ONG ont entamé un jeûne de soutien le 28 avril pour "prendre le relais de sa grève par solidarité". Des actions similaires devaient se mettre en place à partir de dimanche au Canada, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne en Belgique et en Espagne.

RSF réclame également la libération de deux journalistes américaines de la chaîne Current TV, Euna Lee et Laura Ling, détenues à Pyongyang, en Corée du Nord, depuis le 17 mars dernier.

"La détention et les accusations arbitraires lancées contre les reporters Roxana Saberi, Euna Lee et Laura Ling prouvent plus que jamais l'importance de la Journée internationale de la liberté de la presse", souligne l'organisation dans un communiqué, appelant les autorités iraniennes et nord-coréennes à libérer ces trois femmes sans délai.

Assurant que ces trois journalistes professionnelles "ne sont ni des espionnes ni des criminelles", RSF observe qu'"à travers elles, l'Iran et la Corée du Nord prennent en otages la liberté de la presse et celle d'informer". AP


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dimanche 3 mai 2009

L'Iran aurait bombardé des villages du Kurdistan irakien

Pour la première fois, des hélicoptères iraniens ont bombardé le Kurdistan irakien, a annoncé un responsable des gardes-frontières irakiens, samedi 2 mai, sous couvert de l'anonymat. "A 4 heures (2 heures, heure de Paris), les villages de Kani Saif, Jomarasi et Kara Sozi, dans le district de Penjwin, ont été la cible de tirs d'artillerie iraniens. Trois hélicoptères iraniens ont ensuite bombardé ces villages à 9 heures", a-t-il ajoutant, sans pouvoir indiquer si ces raids ont fait des victimes.

Ces raids visaient des combattants du Pejak, un mouvement séparatiste kurde iranien qui opère depuis des bases dans les montagnes du Kurdistan irakien, a-t-il ajouté. Selon lui, le district de Penjwin, déjà deux fois la cible de tirs d'artillerie iraniens en un an, n'est pas considéré comme un bastion du Pejak. Ce mouvement lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) turc se concentrerait plus au Nord.

Ces raids interviennent une semaine après la mort de 26 personnes dans de violents combats entre policiers iraniens et rebelles du Pejak près de la frontière irakienne, selon un nouveau bilan donné samedi par l'agence iranienne Isna.

L'Iran accuse les Etats-Unis de soutenir le Pejak, ainsi que d'autres organisations ethniques aux frontières de l'Iran, ce que Washington a toujours démenti.

Les relations entre Bagdad et Téhéran se sont nettement améliorées depuis la chute de Saddam Hussein, qui avait mené une guerre contre l'Iran qui a fait environ un million de morts dans les années 1980.


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la jeune Delara Darabi a été exécutée.

Ca s'est passé hier[1 Mai 2009]. En silence. Sans faire de bruit. La jeune Delara Darabi, 23 ans, dont j'avais parlé il y a quelques jours sur ce blog, a été exécutée dans la prison de Rasht, au nord est de Téhéran. L'appel de ses parents, qui avaient imploré le pardon de la famille de la victime n'a malheureusement pas été entendu.[Par Delphine Minoui ]

D'Amnesty International à Human Rights Watch, les organisations de défense des droits de l'homme peinent à retenir leur indignation.

En 2007, la Cour Suprême avait confirmé la sentence de la jeune fille qui avait été déclarée coupable d'avoir tué, à l'âge de 17 ans, la cousine de son père, lors d'un cambriolage effectué avec son petit ami de 19 ans.

L'Iran est officiellement signataire de deux conventions internationales dans lesquelles elle s'engage à ne pas exécuter de condamnés à mort pour des crimes commis avant leur majorité. Mais la peine de mort concernant les mineurs, qui fait l'objet d'un vif débat au sein de la classe politique, continue à être appliquée.

Un rapport très détaillé, que vient de publier la FIDH, place l'Iran en tête des pays ayant recours à ce genre d'exécution. Selon ce rapport (que vous pouvez consulter ici), 42 mineurs auraient été exécutés en Iran de 1999 à 2009.

Dans un article publié dans le quotidien réformiste Etemad Meli, Mehdi Karoubi, candidat à l'élection présidentielle de juin prochain, et ex-Président du parlement iranien, s'est ouvertement prononcé en faveur de l'abolition de l'exécution des mineurs. Cette prise de position n'a pas tardé à provoquer la grogne du journal conservateur Kayhan, qui accuse Karoubi « la propagande contre le système ».

Ceux qui ont suivi l'histoire de Delara Darabi, ont du mal à retenir leur émotion.

Il y a plus de deux ans, j'avais assisté à une exposition de ses toiles - peintes depuis sa cellule, comme celle que vous pouvez voir à droite - et organisée dans une galerie téhéranaise, par Assieh Amini, une activiste iranienne qui se bat pour la cause des femmes et contre la peine de mort en Iran.

Sur le mur, un petit mot de l'artiste - absente - sobre et frappant, avait été accroché. « Les tableaux que vous voyez ici ne sont pas des images et des couleurs muettes. Ce sont les véritables et douloureuses photographies de notre vie », pouvait-on lire.

Cet événement culturel avait fait beaucoup de bruit au sein de l'intelligensia iranienne... Signe d'une résistance, mi-artistique mi-politique, contre la dure réalité de la peine capitale, qui fait partie intégrante des règles de la République islamique d'Iran...

Il y avait de l'optimisme dans l'air. Ses parents, qui avaient fait spécialement le déplacement depuis Rasht, commençaient enfin à retrouver un semblant d'espoir. Ils croyaient à la mobilisation suscitée par l'exposition. Ils priaient pour que les autorités judiciaires envisagent une révision de la condamnation. Depuis sa cellule, Delara, disaient-ils, avait, elle aussi, recommencé à sourire. Les mille et un efforts déployés n'auront malheureusement pas porté leurs fruits. Delara était trop jeune pour mourir. Elle a été pendu. A 23 ans.

Publiée sur Internet par une organisation humanitaire, une vidéo (cliquez ici pour la regarder) lui rend un dernier hommage.



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Grève de la faim en solidarité avec la journaliste irano-américaine emprisonnée à Téhéran

Le comité FreeRoxana, composé d'enseignants, d'étudiants et d'anciens camarades de promotion de Roxana Saberi à la Northwestern University s'apprêtait samedi à lancer une grève de la faim tournante en solidarité avec la journaliste irano-américaine emprisonnée à Téhéran.

Roxana Saberi, arrêtée en janvier et condamnée le mois dernier à huit ans de prison pour espionnage, observe elle-même une grève de la faim depuis le 21 avril.

Les militants de FreeRoxana comptent lancer dimanche un mouvement de solidarité d'une durée de 12 jours. Ils appellent les volontaires à jeûner par période de 24 heures.

La jeune femme est âgée de 32 ans. Selon père Reza Saberi, d'origine iranienne, elle est "très faible" et ne boit plus que de l'eau sucrée depuis qu'elle a entamé sa grève de la faim.

Roxana Saberi, diplômée en 1999 de l'école de journalisme de son université, s'est installée en Iran il y a six ans, travaillant comme journaliste indépendante, notamment pour la radio publique américaine NPR ou pour la BBC. Elle a depuis obtenu la nationalité iranienne. AP


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