vendredi 2 mai 2008

Délégation irakienne en Iran, double attentat au nord de Bagdad

Une délégation de la coalition emmenée par le Premier ministre irakien Nouri al Maliki s'est rendue en Iran pour demander à Téhéran de cesser de soutenir des milices chiites, alors qu'une localité au nord-est de Bagdad a été endeuillée jeudi par un double attentat suicide.

Une délégation de l'Alliance irakienne unie (AIU) s'est envolée mercredi pour l'Iran afin de "demander au gouvernement iranien d'arrêter de financer et de soutenir les groupes armés", a déclaré Sami al Askari, un influent député de l'AIU, qui comprend les principaux partis chiites soutenant Maliki.

Djalal al Din al Saghir, un autre député de l'AIU, a expliqué que l'envoi de cette délégation avait été décidé au vu de "la grave détérioration de la sécurité récemment survenue en Irak".

Ce regain de violence a encore été illustré, jeudi, par un double attentat suicide qui a fait au moins 30 morts et 65 blessés sur un marché, dans une localité située au nord-est de Bagdad.

Un second kamikaze s'est fait exploser alors que la foule se précipitait pour porter secours aux victimes de la première attaque, une tactique souvent utilisée par les activistes pour faire un maximum de victimes.

D'après des chiffres communiqués par le gouvernement irakien, le mois d'avril a été le plus meurtrier pour les civils depuis août de l'an dernier.

IMPORTANTE SAISIE D'ARMES IRANIENNES

Par ailleurs, le commandant en chef des forces alliées en Irak, le général David Petraeus, a annoncé à Londres qu'un nombre "très, très significatif" d'armes iraniennes avaient été saisies depuis le début, fin mars, de l'offensive menée contre les milices.

Interrogé par la BBC à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre britannique Gordon Brown, Petraeus a déclaré que plus d'un millier d'obus de mortier et d'artillerie, des centaines de roquettes et des dizaines de bombes antichars avaient été saisis.

Des responsables américains accusent depuis longtemps l'Iran de fournir des roquettes, des bombes sophistiquées et une formation à des combattants chiites en Irak. Téhéran a nié soutenir les milices, qui disent obéir à l'imam radical chiite Moktada Sadr, lequel serait en Iran selon les Etats-Unis.

Washington s'est réjoui de la visite d'une délégation irakienne en Iran. "C'est une étape très importante", a déclaré le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates.

"Je pense que les Iraniens se préoccupent de leurs futures relations avec l'Irak (...) Veulent-ils travailler avec le gouvernement irakien ou cherchent-ils à renverser le gouvernement irakien?", a-t-il interrogé.

Le porte-parole du gouvernement irakien, Ali Al Dabbagh, a déclaré que la délégation demanderait des réponses précises au régime iranien, notamment sur la question de l'armement des milices.

"Toutes les questions qui ont été soulevées seront évoquées (...). Nous attendons et nous voulons que l'intervention de l'Iran (en Irak) se fasse par le biais du gouvernement élu et non par un tiers", a-t-il dit, sans préciser quels seraient les interlocuteurs côté iranien.

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