lundi 29 septembre 2008

Un attentat terroriste déstabilise le régime syrien

La Syrie privilégie l'hypothèse d'une opération suicide menée par un groupe islamiste depuis l'étranger.
L'explosion qui a fait 17 victimes samedi à Damas suscite des interrogations dans ce pays peu habitué à subir ce genre d'attentat. Lundi matin, l'agence officielle Sana a avancé l'hypothèse d'une opération suicide commise par un «terroriste» ayant des liens avec un groupe extrémiste islamiste. Selon l'agence, la voiture piégée était entrée sur le territoire syrien le 26 septembre depuis un pays frontalier, sans préciser lequel. La Syrie n'a que trois voisins: le Liban, l'Irak et la Jordanie.

Une explosion tôt le matin dans un quartier populaire, 17 morts civils : l'événement passerait presque inaperçu à Bagdad. Pas à Damas. La Syrie passait jusqu'ici pour un État stable, sous la houlette autoritaire du président Bachar el-Assad. Quel message envoie l'attentat perpétré samedi vers 7 heures au cœur de la capitale ? Le pouvoir lui-même évoque plusieurs pistes, allant d'Israël aux groupes islamistes, locaux ou étrangers.

La piste israélienne est écartée par la plupart des spécialistes. L'État hébreu, qui négocie indirectement avec la Syrie, n'aurait aucune raison de la déstabiliser. Les circonstances même de l'attentat posent de nombreuses questions. La bombe était-elle placée dans une voiture piégée ? Probable, mais pas certain. La zone a été aussitôt nettoyée. Qui était visé ? Le carnage a eu lieu près d'un bâtiment des services de sécurité, mais aussi dans un quartier majoritairement chiite, à l'embranchement d'une route qui mène à un sanctuaire chiite très fréquenté.

Dans ce cas, le message sanglant s'adresserait à l'Iran, allié de Damas, mais aussi du gouvernement irakien à majorité chiite. La tuerie viendrait de groupes djihadistes, liés ou non à al-Qaida. Le régime syrien entretient des liens troubles avec ces mouvements, qu'ils soient locaux ou étrangers. Des groupes locaux ont déjà perpétré des attentats manqués contre un bâtiment de l'ONU - vide - en avril 2004, et contre l'ambassade des États-Unis à Damas en septembre 2006.

Ces attaques sont considérées comme suspectes par les services de renseignement occidentaux. Selon eux, le pouvoir pourrait avoir jusqu'ici manipulé des extrémistes, tout en les empêchant de faire de vrais dégâts. Et ce, dans le but de se poser en victime du terrorisme face aux États-Unis, qui accusent Damas de faciliter le passage vers l'Irak de combattants venus de pays musulmans.

Explication islamiste

Ces derniers pourraient eux aussi être responsables du massacre, et pour des raisons similaires. Bachar el-Assad tenterait en ce moment de «serrer la vis» aux djihadistes, afin de se rapprocher des États-Unis. Les combattants fondamentalistes, ulcérés en outre par le rapprochement de Bachar el-Assad avec Israël et avec la France, auraient voulu se venger en portant la guerre en Syrie. Mais à l'inverse, l'Iran peut compter au nombre des suspects. Allié de Damas, mais aussi du gouvernement chiite irakien, l'Iran pourrait avoir voulu lancer un rappel à l'ordre. L'Iran et son allié le Hezbollah auraient un autre motif : venger l'assassinat d'Imad Mughnieh, chef militaire du parti chiite libanais, assassiné en février à Damas dans un attentat à la voiture piégée non résolu. Dans l'hypothèse iranienne, c'est le bâtiment sécuritaire qui aurait été la cible…

Le régime syrien lui-même semble privilégier l'explication islamiste. La semaine dernière, Damas a déployé 10 000 homes à la frontière libanaise, officiellement pour prévenir une menace venue des groupes djihadistes internationaux installés près de Tripoli, accusés par Damas de constituer des réseaux en Syrie et d'être entretenus par l'Arabie saoudite. Des arrestations ont été annoncées immédiatement après l'attentat. Occasion, peut-être, de dénoncer l'Arabie saoudite, qui désigne Damas dans l'assassinat de l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri, proche de la monarchie saoudienne.

Enfin, l'explication interne ne peut être exclue. Le pouvoir paraît occupé par des luttes shakespeariennes, illustrées par le mystérieux assassinat en août du général Mohammed Sleimane, un proche du président. Si la voiture transportait bien 200 kg d'explosifs, une telle quantité paraît difficile à amener sous les fenêtres d'un bâtiment des services secrets. Explosion accidentelle d'une voiture piégée préparée par ces mêmes unités ? La cible potentielle n'est pas anodine : le bâtiment appartient aux Daouriyat, «les Patrouilles», qui quadrillent la ville d'espions en civil. Cette unité dépend à son tour des puissants services de renseignement de l'armée de terre, au cœur des luttes de pouvoir. Son patron, le beau-frère de Bachar el-Assad, en a récemment été écarté, dans le cadre d'un recentrage du régime autour des militaires et de la famille proche. L'explosion pourrait démontrer que la sécurité n'est plus assurée depuis son éviction, y compris devant ses propres installations. Mais là encore, le message éventuel reste à décoder.

Lisez aussi l'article paru dans le journal le monde, intitulé "Le mystère reste entier après l'attentat de Damas"


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samedi 27 septembre 2008

McCain et Obama sur l'Iran, la Russie et la sécurité des Etats-Unis

Question : J'ai une mauvaise et une bonne nouvelle. Votre temps de parole est jusqu'à présent égal, ce qui est remarquable. Mais la mauvaise nouvelle, c'est que mes 5 minutes sont dépassées. Nouvelle question. Quelle est votre interprétation de la menace que représente l'Iran pour la sécurité des Etats-Unis ?

John McCain : Mon interprétation de la menace que représente l'Iran pour les Etats-Unis est que si l'Iran acquiert l'arme nucléaire, il s'agit d'une menace existentielle à l'encontre de l'Etat d'Israël. Et c'est une menace à l'encontre de la région parce que les autres Etats de la région vont également ressentir le besoin d'acquérir l'arme nucléaire. Nous ne pouvons pas permettre un deuxième Holocauste. Et ça ça doit être très clair. Cela fait longtemps que je propose – et j'en ai parlé à des dirigeants étrangers – la constitution d'une ligue de démocratie. Soyons clair : les Russes préparent des actions importantes au Conseil de sécurité des Nations unies. Je propose la constitution d'une ligue de démocratie, un groupe de gens, un groupe de pays qui partagent des intérêts, des valeurs, des idéaux communs. Et qui contrôle aussi une grande partie du pouvoir économique mondial. Nous pourrions imposer des sanctions importantes et douloureuses à l'Iran, ce qui aurait un effet bénéfique. Les Iraniens ont un gouvernement pourri. Par conséquent, leur économie est en mauvais état bien qu'ils aient des recettes pétrolières importantes. C'est pourquoi, je suis convaincu qu'avec les Français, avec les Britanniques, avec les Allemands, et avec d'autres pays, les démocraties de ce monde, nous pouvons exercer une influence sur le comportement des Iraniens. Mais soyez-en sûr, les Iraniens sont en train de s'acheminer vers l'acquisition de l'arme nucléaire au moment même où nous parlons ce soir. Et c'est une menace non seulement pour la région mais pour le monde entier. Je voudrais également faire remarquer que les Iraniens sont en train de placer des engins explosifs les plus meurtriers en Irak qui tuent des jeunes Américains. Il s'agit de groupes spéciaux en Iran qui se rendent en Irak et qui sont formés en Iran. Il y a les gardes républicains en Iran et le sénateur Kyl a présenté un amendement pour les désigner comme responsables du terrorisme, et le sénateur Obama a déclaré que ce serait provocateur. Il s'agit là d'une menace grave pour la sécurité dans le monde, je pense que nous pouvons agir et agir avec nos amis et alliés aussi rapidement que possible. En tout cas, n'ayez aucun doute sur ce sujet, les Iraniens sont en train d'acquérir l'arme nucléaire.

Barack Obama : Je voudrais dire quelque chose clairement. Je crois que les gardes républicains iraniens sont une organisation terroriste. Et je l'ai toujours dit. Ce à quoi fait référence le sénateur McCain, c'est à une mesure prise au Sénat qui modifierait le mandat en Irak afin de traiter du problème iranien. Et de manière ironique, au cours des dernières années, l'élément qui a vraiment renforcé l'Iran, ça a été la guerre en Irak. L'Irak était un ennemi de l'Iran. Et ce n'est plus le cas. Et au cours des dernières années, nous avons vu l'accroissement de l'influence iranienne. Ils ont financé le Hezbollah, le Hamas, ils sont passés de zéro à 400 centrifugeuse afin de mettre au point leur arme nucléaire. Donc, de toute évidence, notre politique des huit dernières années n'a pas fonctionné. Le sénateur McCain a absolument raison. Nous ne pouvons pas tolérer un Iran nucléaire. Cela changerait totalement les règles du jeu. Non seulement, ce serait une menace pour Israël, un pays qui est notre allié indéfectible, mais également cela créerait un environnement qui déclencherait une course aux armements au Moyen-Orient. Voilà ce que nous devons faire. Nous avons besoin de sanctions plus rigoureuses. Je ne suis pas d'accord avec le sénateur McCain. Je ne pense pas que nous puissions réussir à imposer ces sanctions sans la coopération de pays comme la Russie ou la Chine qui ne sont pas des démocraties – le sénateur McCain sera d'accord avec moi - , mais qui ont de nombreux liens commerciaux avec l'Iran. Et qui potentiellement ont un intérêt à ce que l'Iran n'ait pas une arme nucléaire. Mais nous devons entamer également des négociations directes et dures avec l'Iran. Et c'est là la principale différence qui m'oppose au sénateur McCain qui défend l'idée qu'on punit les gens en refusant de leur parler. Ça n'a pas fonctionné en Iran, en Corée du Nord. Dans chacun de ces deux cas, nos efforts en vue d'isoler ces deux pays a, en fait, accéléré leurs efforts pour acquérir l'arme nucléaire. Cela changera lorsque je serai président des Etats-Unis.

John McCain : Le sénateur Obama a dit, à deux reprises, au cours du débat, qu'il allait s'asseoir avec Ahmadinejad, Chavez et Raul Castro sans condition préalable. Là vous avez Ahmadinejad qui est à New York et qui parle de l'extermination de l'Etat d'Israël et qui parle d'éradiquer Israël de la carte du monde. Et nous allons donc nous asseoir sans condition préalable pour légitimiser et donner une plate-forme de propagande à une personne qui préconise l'extermination de l'Etat d'Israël. Et donc, nous allons lui donner plus de crédibilité dans le monde et, par conséquent, donner à penser qu'ils se sont bien comportés puisque vous allez vous asseoir autour de la même table qu'eux, ce qui va légitimiser leur comportement illégal. Je voudrais souligner que par le passé, que l'on cite l'exemple de Ronald Reagan qui n'a pas voulu négocier avec Brejnev, Andropov et Tchernenko jusqu'à ce que Gorbatchev n'instaure la Glassnost et la Perestroïka. Ou que l'on cite l'exemple du voyage de Nixon en Chine qui a été précédé par les nombreuses visites préalables de Kissinger. Bon, moi, je veux bien m'asseoir autour d'une table avec n'importe qui mais il faut qu'il y ait des conditions préalables. Et une de ces conditions, c'est que l'on ne peut pas légitimiser par une rencontre face-à-face un individu comme Ahmadinejad. Le sénateur Obama a dit sans condition préalable.

Barack Obama : Tout d'abord, Ahmadinejad n'est pas la personne qui a le plus de pouvoir en Iran. Donc ce n'est peut-être pas le bon interlocuteur. Mais en tant que président des Etats-Unis, je me réserve le droit de rencontrer n'importe qui, quand je le souhaite. Si je pense que cela peut préserver la sécurité des Etats-Unis. Et je suis content que le sénateur McCain ait évoqué notre histoire bipartisane en matière de diplomatie. Le sénateur McCain a mentionné Henry Kissinger qui est l'un de ses conseillers et qui, comme cinq secrétaires d'Etat récents, a déclaré que nous devrions rencontrer l'Iran et ceci sans condition préalable. Il s'agit de l'un de vos conseillers qui a dit ça. Comprenons-nous bien, qu'est-ce que cela signifie sans condition préalable. Cela ne veut pas dire qu'on les invite à prendre le thé. Cela veut dire que nous ne faisons plus ce que nous avons fait jusqu'à présent, c'est-à-dire affirmer tant que vous n'acceptez pas de faire exactement ce que nous voulons, nous n'aurons pas de contact direct avec vous. Il y a une différence entre condition préalable et préparation. Bien sûr, il faut se préparer ! En commençant avec des discussions diplomatiques de bas niveau. Et il se peut que cela ne marche pas parce que l'Irak est un régime voyou. Je ferai remarquer que l'on m'a taxé de naïveté lorsque j'ai suggéré que nous devions envisager l'hypothèse de contact avec l'Iran.

Et d'ailleurs, le président Bush lui-même a dit récemment qu'un ambassadeur de haut niveau, Bill Burns allait participer à des pour-parlers avec des Européens pour discuter de l'arme nucléaire en Iran. Là encore, cela ne va peut-être pas marcher. Mais si cela ne marche pas, cela aura renforcé nos capacités à nouer des alliances pour imposer les sanctions lourdes que le sénateur McCain vient de mentionner. Pour prendre un autre exemple, en Corée du Nord, nous avons interrompu les pourparlers. Rappelez-vous de l'Axe du Mal. Pas question de négocier avec eux. Et qu'est-ce qui s'est passé ? Ils ont quadruplé leur capacité nucléaire. Ils ont testé leurs missiles. Ils se sont retirés du traité de non-prolifération. Et ils ont envoyé des secrets nucléaires dans des pays comme la Syrie. Et lorsque nous avons redémarré les négociations – car là encore, l'administration Bush a changé d'avis – nous avons réussi à faire des progrès bien qu'actuellement, nous ayons des problèmes en Corée du Nord et nous sommes sur un terrain fragile. L'administration Bush ainsi que certains conseillers du sénateur McCain pensent que c'est important et le sénateur McCain fait de la résistance. Il a même dit, l'autre jour, qu'il ne rencontrerait pas le premier ministre de l'Espagne, parce qu'il n'était pas sûr qu'il était aligné sur la politique américaine. Imaginez-vous l'Espagne ! L'Espagne est un allié de l'OTAN, si nous ne pouvons même pas rencontrer nos amis, je ne sais pas qui nous allons rencontrer lorsqu'il s'agit de discuter de sujets critiques comme le terrorisme.

John McCain : Je n'ai pas l'intention de fixer le calendrier des visites présidentielles avant de devenir président des Etats-Unis. Le docteur Kissinger n'a pas dit qu'il préconisait une rencontre face-à-face entre le président des Etats-Unis et le président Hamadimejab. Il a dit qu'il pourrait y avoir des rencontres au niveau des secrétaires d'Etat ou de bas niveau, et je les ai toujours encouragés. Les Iraniens ont rencontré l'ambassadeur Crocker à Bagdad. Ce que le sénateur Obama semble ne pas comprendre c'est que s'il n'y a pas de condition préalable, on s'assied autour d'une table avec quelqu'un qui a appelé Israël "cadavre puant". Et qui veut supprimer ce pays de la carte du monde. Dans ce cas là, vous légitimisez ces remarques. C'est dangereux, c'est pas seulement naïf, c'est dangereux. Et là, nous avons une divergence fondamentale. En ce qui concerne la Corée du Nord, notre secrétaire d'Etat, Madeleine Allbright s'est rendu en Corée du Nord. D'ailleurs, la Corée du Nord a un des régimes les plus brutaux et répressifs du monde. Les Coréens du Sud, en moyenne, ont une taille de 3 inch supérieure à la taille des Coréens du Nord, en moyenne. Nous ne connaissons pas l'état de santé du "président adoré" actuellement. Mais nous savons une chose, c'est que les Coréens du Nord ont rompu tous les accords qu'ils avaient signés jusqu'à présent. Il n'est certainement pas envisageable de s'asseoir autour d'une table avec eux, sans condition préalable. Contrairement à ce qu'a dit le sénateur Obama, c'est tout simplement dangereux.


Barack Obama : Le sénateur McCain n'arrête pas d'utiliser cet exemple d'un président qui s'asseoirait autour d'une table pour négocier sans pourparlers préalables. Personne n'a envisagé cela. Comme le fait fort bien le sénateur McCain, c'est une présentation fallacieuse de ma position. Lorsque l'on parle de condition préalable, et Henry Kissinger a dit que l'on devrait avoir des contacts sans condition préalable, l'idée, c'est que nous ne pouvons espérer résoudre tous les problèmes avant de commencer les pourparlers. L'administration Bush a admis que cela n'avait pas fonctionné, cette idée que nous refusons de parler à un ennemi. Et l'idée que l'on pourrait rencontrer Ahmadinejad et ne pas réagir alors qu'il profère toutes ces absurdités est ridicule. Personne n'envisage cela.

John McCain : Alors, essayons de comprendre. Nous rencontrons Ahmadinejad qui nous dit nous allons supprimer Israël de la carte et nous, nous lui rétorquons, il n'en est pas question. Allons donc ! Je pense que le docteur Kissinger, qui est mon ami depuis trente-cinq ans, serait fort intéressé par cette conservation et la conception qu'a le sénateur Obama de sa position sur cette question. Cela fait trente-cinq ans que je connais et je peux vous garantir qu'il ne préconiserait pas des pourparlers au niveau présidentiel. Bien sûr, il préconiserait – et d'autres personnes le font – des contacts et des négociations. C'est ce que l'on fait tout le temps. Le sénateur Obama détourne le sens des mots lorsqu'il dit que les conditions préalables veulent dire préparation.

Barack Obama : Je ne détourne pas le sens des mots, j'utilise les mêmes termes que ceux utilisés par vos conseillers.

Question : La Russie, 2 minutes, sénateur Obama. Comment voyez-vous les relations avec la Russie ? Vous la voyez comme concurrente ou comme ennemie ou comme partenaire éventuel ?

Barack Obama : Etant donné ce qui s'est passé depuis quelques semaines ou depuis quelques mois, notre démarche vis à vis de la Russie doit être évaluée parce qu'une Russie très agressive et renaissante est une menace pour la paix et la stabilité dans la région. Ce qu'elle a fait en Géorgie est inacceptable. Ils n'étaient pas désirés et le prochain président devra absolument respecter le cessez-le-feu en six points. Il faudra que la Russie se retire de l'Ossétie du Sud et d'Abkhazie. Il est absolument nécessaire d'avoir un front uni et d'expliquer aux Russes qu'on ne peut pas être une super puissance ou une puissance au XXIe siècle et se comporter comme une dictature du XXe siècle. Il faut également soutenir toutes les démocraties naissantes dans cette région, les Estoniens, les Lithuaniens, les Lettons, les Polonais, les Tchèques et leur montrer notre soutien et notre solidarité dans leurs efforts. Ils sont des membres de l'OTAN. Pour la Géorgie et l'Ukraine, je crois qu'il faut insister sur le fait qu'ils sont libres de rejoindre l'OTAN si ils arrivent à répondre à ses exigences. Ils doivent mettre sur pied immédiatement un plan d'action pour devenir membre de l'OTAN pour qu'on puisse les intégrer. On ne peut pas maintenant revenir à un état de guerre froide avec la Russie. Il faut reconnaître qu'il y a des domaines d'intérêt commun avec la Russie, en premier lieu la prolifération nucléaire. Ils ont 15 000 têtes nucléaires mais ils ont de quoi en construire encore 40 000 et certaines de ces armes pourraient tomber entre les mains d'Al-Qaida. C est un sujet que j'ai lancé au Sénat. J'ai travaillé un Républicain Dick Lugar pour aborder la question de la prolifération des armes nucléaires. C'est un domaine dans lequel il faudra travailler avec la Russie mais il faut être parfaitement clair : il ne faut pas uniquement regarder la Russie dans les yeux pour voir son âme, il faut parler à la Russie en lui montrant les intérêts nationaux des Etats-Unis dans le domaine de la sécurité. Il faut admettre que récemment la communauté internationale et nos alliés ont répondu fermement.

Question : Deux minutes pour vous sénateur McCain sur la Russie.

John McCain : Les réactions du sénateur Obama m'ont intéressé quand il a parlé de la Russie contre la Géorgie. Ce qu'il a dit en premier c'est que les deux partis devaient montrer leur force. Là encore, il est naîf. Il ne comprend pas que la Russie a commis une agression grave contre la Georgie. La Russie est maintenant une nation qui tire sa force des pétrodollars avec un gouvernement d'apparatchiks du KGB. J'ai regardé M. Poutine et j'ai vu trois lettres : KGB. Leur agression en Géorgie n'est pas un comportement acceptable. Je ne crois pas que l'on va retourner à un état de guerre froide, je suis certain que cela n'arrivera pas. Je crois qu'il faut soutenir nos amis et nos alliés et d'ailleurs ce n'est pas juste un problème entre la Russie et la Géorgie. En fait c'est très étroitement lié à l'énergie. Il y a un gazoduc qui va de la mer Caspienne, qui passe par la Géorgie et ensuite passe par la Turquie. Bien sûr, on sait que les Russes contrôlent d'autres sources d'énergie qu'ils distribuent en Europe. Ils ont utilisé cet argument de temps en temps. Ce n''est donc pas un hasard si les présidents de la Lettonie, de l'Estonie et de Lithuanie, de Pologne et d'Ukraine se sont rendus en Géorgie et à Tbilissi.

Moi-même j'ai passé beaucoup de temps là-bas avec ce jeune président, Micha Saakachvili. Ils ont montré leur solidarité et lui ont dit qu'ils étaient préoccupés concernant les menaces russes qui consistent à reconstruire l'ancien empire russe. Je pense que les Russes devraient comprendre que nous, les Etats-Unis, nous soutiendrons l'intégration de la Georgie et de l'Ukraine dans un processus naturel d'intégration au sein de l'OTAN. Il faut dire également clairement que les Russes violent leurs accords de cessez-le-feu. Ils ont placé des troupes supplémentaires en Abkhazie et en Ossétie du Sud. D'ailleurs je m'y suis rendu une fois. J'ai vu en territoire géorgien une affiche énorme de Vladimir Poutine qui disait : "Vladimir Poutine, notre président". Les intentions des Russes étaient donc très claires. Ils attendaient juste le bon moment pour saisir cette occasion. Donc la situation est très difficile. Nous voulons travailler avec les Russes mais nous avons le droit d'attendre d'eux qu'ils se conduisent bien avec un pays, qu'ils respectent les frontières internationales et les règles de comportement qui s'appliquent à tous les pays. Etudions l'Ukraine. Tout ceci à beaucoup à voir avec l'Ukraine, la Crimée, la base de la flotte russe à Sébastopol et l'effondrement du processus politique en Ukraine entre Timochenko et Iouchtchenko est un problème grave. Attention à l'Ukraine. Il faut que les Ukrainiens comprennent que nous sommes leurs amis et leurs alliés.

Question : Est-ce que vous êtes en désaccord avec le sénateur McCain ?

Barack Obama : Non je crois qu'en fait le sénateur McCain et moi sommes dans l'ensemble d'accord sur ces sujets. Bien sûr, je ne suis pas d'accord avec l'idée selon laquelle nous ne nous sommes pas opposés avec assez d'énergie lorsque les Russes sont entrés en Géorgie. J'ai immédiatement dit que c'était illégal et que je m'y opposais. Oui, tout à fait, je souhaite que cette violence cesse parce qu'il y a une énorme pression sur la Géorgie. C'est pour cela que j'étais le premier à dire qu'il fallait reconstruire l'économie géorgienne et que j'ai souhaité lever un milliard de dollars qui leur a été maintenant envoyés pour la reconstruction. L'un des objectifs dela Russie était d'affaiblir leur économie pour que le président Saakachvili soit affaibli et remplacé par quelqu'un que Poutine préfèrerait. Il y a selon moi deux choses très importantes concernant la Russie.

Premièrement, il nous faut être clairvoyant et anticiper certains de ces problèmes. En avril j'ai prévenu l'administration qu'il y avait des Forces de la paix russes en territoire géorgien. Cela n'avait aucun sens. Ce qu'il fallait c'était les remplacer par des forces internationales et des envoyés spéciaux pour résoudre cette crise avant qu'elle ne prenne trop d'ampleur. Mais cela n'a pas été fait. Si cela avait été fait, on en serait pas là. Deuxièmement, il s'agit de la question de l'énergie. La Russie renait d'une certaine manière et Poutine se sent puissant grâce aux pétrodollars comme l'a dit le sénateur McCain. Cela veut dire que nous qui sommes l'un des plus grands consommateurs de pétrole –25 % de la production mondiale- devons avoir notre propre stratégie énergétique, non seulement pour faire face à la Russie mais également faire face à de nombreux Etats voyoux dont nous avons parlé : Iran et Vénézuéla. Cela veut dire augmentation de la production nationale et forages en off-shore. Mais nous n'avons que 3 % des ressources en pétrole dans le monde alors que nous consommons le quart de la production mondiale. C'est difficile de trouver une bonne solution à ce problème. Il faut donc se tourner vers des énergies nouvelles : solaire, éolien, biocarburants et oui, l'énergie nucléaire, les technologies sans charbon. Vous savez mon plan vise à investir beaucoup d'argent dans les 10 ans à venir pour cela. Je crois que le sénateur McCain et moi sommes d'accord sur le fait que l'énergie est un sujet important. Mais comme l'a dit le sénateur McCain, il faut voir ce que nous avons fait par le passé. En l'espace de 26 ans le sénateur McCain a voté 23 fois contre ces nouvelles énergies, le solaire, l'éolien et les biocarburants. Donc, il faut joindre les actes à la parole lorsqu'on parle d'indépendance énergétique. Parce que cela va être sûrement être essentiel pour notre économie. Les gens souffrent à la pompe et l'hiver approchant, pour se procurer du fuel pour se chauffer. Il en va de notre sécurité nationale sans oublier le changement climatique.

Question : Nous avons encore le temps pour une question et je souhaiterais une réponse rapide.

John McCain : Personne en Arizona n'est contre l'énergie solaire et le sénateur Obama dit qu'il est en faveur du nucléaire mais il ne veut pas stocker et retraiter les déchets nucléaires !

Barack Obama : Non ce n'est pas vrai John, ce n'est pas vrai.

John McCain : Il reste du chemin à parcourir. Le forage off-shore c'est aussi très important. Cela sert de passerelle. On sait que si l'on fore en mer et qu'on exploite ces réserves, cela nous aidera au moins pendant un certain temps et soulagera notre dépendance. Je pense que cela aura une incidence importante sur le prix du baril.

Barack Obama : Je veux répondre rapidement pour corriger ce qui vient d'être dit.

John McCain : Ce que je veux dire c'est que la loi Nunn-Luger...

Question : Pardon Sénateur

Barack Obama : John ?

John McCain : J'ai soutenu Nunn-Luger au début des années 90 alors que beaucoup de mes collègues ne le faisaient pas. C'était une loi essentielle à l'époque et cela nous a permis de nous débarrasser de la question des déchets nucléaires et de la façon de gérer le nucléaire.

Barack Obama : Je dois corriger quelque chose. Je n'ai jamais dit que j'étais contre les déchets nucléaires. Je dis qu'il faut les stocker d'une façon sûre alors que le sénateur McCain parle de l'Arizona. Je voulais apporter cette correction.

John McCain : J'ai toujours voté en faveur des énergies alternatives. D'ailleurs personne ne peut être contre.

Question : C'est la dernière question. Vous avez deux minutes chacun. La question est, en commençant par vous sénateur McCain. Que pensez-vous de l'éventualité d'une nouvelle attaque style 11-Septembre sur le territoire américain ?

John McCain : Je pense que l'insécurité est bien moindre que juste après le 11-Septembre. Je pense que notre nation est plus sûre, mais nous sommes encore loin d'avoir une sécurité totale. Et je dois vous dire qu'il y a une chose parmi d'autres dont je suis fier - parce que j'ai travaillé avec tous les courants politiques et j'ai un long palmarès en la matière avec une longue série de réformes -, après le 11-Septembre, le sénateur Libermann et moi-même avons décidé de constituer une commission d'enquête sur le 11-Septembre pour voir ce qui s'était passé et trouver une solution. Nous nous sommes heurtés à l'opposition de l'administration. Encore une question où je n'étais pas d'accord avec l'administration. Et nous avons insisté jusqu'à ce que les familles touchées par le 11-Septembre se déplacent jusqu'à Washington et, à ce moment-là, nous avons réussi à promulguer la législation. Une série de recommandations a été adoptée, plus de quarante, et je suis content de pouvoir dire que nous avons pu faire passer la plupart des réformes recommandées par cette commission. Je suis fier de ce travail, là encore bipartisan, impliquant tous les courants politiques, avec une coopération entre les démocrates et les républicains.

Donc, nous avons beaucoup de progrès à faire au sein de nos services de renseignements. Nous devons améliorer notre travail en matière de renseignements humain et nous devons nous assurer de former correctement les personnes responsables de l'interrogation des prisonniers pour éviter à l'avenir la torture. Nous devons améliorer nos capacités en matière technologique et en matière de renseignement. Nous devons coopérer plus étroitement avec nos alliés. Je connais nos alliés, et je peux coopérer plus étroitement avec eux. Mais je peux vous affirmer qu'à mon sens, les Etats-Unis sont plus en sécurité aujourd'hui que le 11-Septembre. Ce qui ne veut pas dire que nous n'avons pas encore beaucoup de chemin à parcourir. Et je voudrais vous rappeler également qu'à la suite de ces recommandations, nous avons probablement procéder à la plus importante réorganisation au sein de notre gouvernement depuis que nous avons créé le ministère de la défense. Et je pense que les hommes et les femmes qui travaillent dans ces services font un excellent travail. Mais nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir avant de pouvoir déclarer que les Etats-Unis vivent dans la sécurité et cela implique qu'il faut améliorer le travail que nous faisons le long de nos frontières.

Question : Deux minutes sénateur Obama

Barack Obama : Eh bien, tout d'abord, je pense qu'effectivement, nous avons plus de sécurité à certains égards. Evidemment, nous avons investi des milliards de dollars dans la sécurité de nos aéroports. Nous avons amélioré la sécurité de cibles potentielles mais nous avons encore du pain sur la planche. Nous devons sécuriser nos sites chimiques. Nous n'avons pas suffisamment amélioré la situation du point de vue des transports et des ports. Et la principale menace à laquelle nous sommes confrontés actuellement, ce n'est pas un missile nucléaire qui tomberait du ciel, cette menace se trouve dans une valise. C'est pourquoi, la question de la prolifération nucléaire est si importante. La principale menace pour les Etats-Unis viendrait d'un terroriste qui s'emparerait d'armes nucléaires. Nous, nous dépensons des milliards de dollars pour le bouclier antimissile. En fait, je pense que nous avons besoin de ce bouclier à cause de l'Iran et de la Corée du Nord et de la possibilité qu'ils ont d'acquérir et de lancer des armes nucléaires, mais je crois aussi que lorsque nous dépensons quelques centaines de millions de dollars pour lutter contre la prolifération nucléaire, nous faisons une erreur. Il y a une autre chose sur laquelle nous devons cependant nous concentrer, c'est Al-Qaida.

Cette organisation opère désormais dans soixante pays. Nous ne pouvons pas nous concentrer sur l'Irak. Nous devons nous attaquer à la racine du mal, c'est-à-dire en Afghanistan et au Pakistan. Cela va être critique. Nous aurons besoin de davantage de coopération avec nos alliés. Et une dernière remarque : il est important pour nous de comprendre que la manière dont nous sommes perçus dans le monde va faire une différence. Du point de vue de notre capacité à obtenir de la coopération et à exterminer le terrorisme. L'une des choses que j'ai l'intention de faire en tant que président, c'est de rétablir l'image de l'Amérique dans le monde. Nous sommes moins respectés maintenant que nous ne l'étions il y a huit ans ou même quatre ans. Nous vivons dans le plus grand pays du monde. Cependant, à cause de certaines erreurs qui ont été faites – et je rends hommage au sénateur McCain pour avoir identifié le problème de la torture comme quelque chose qui sape notre sécurité à long terme – nous allons avoir beaucoup de travail lors de la prochaine administration pour rétablir cette idée que l'Amérique est un phare qui brille sur une colline.

Question : Est-ce que vous êtes d'accord pour dire qu'il y a pas mal de travail dans ce domaine pour la nouvelle administration.

John McCain : Mais dans le cas du bouclier antimissile, le sénateur Obama a dit et je cite qu'il fallait que son efficacité soit prouvée. Elle n'a pas été prouvée lorsque Ronald Reagan a lancé la Special Defense Initiative (SDI), ce qui est un bouclier antimissile. Et cela a été un facteur primordial dans la fin de la guerre froide. Il semble que nous tournions en rond à nouveau. Le sénateur Obama ne comprend pas bien que si nous échouons en Irak, cela encouragera Al-Qaida. Dans ce cas, ils établieraient une base en Irak. Le plan de retrait du sénateur Obama aboutirait à une défaite quelles que soient les conditions selon tous nos chefs militaires et tous nos experts. Cela signifierait que le sang américain aurait été sacrifié en vain. Ce qui nous attristerait profondément. Tout ceci aura été en vain si nous appliquions le plan du sénateur Obama avec un retrait à des dates spécifiques quelles que soient les conditions sur le terrain. Le général Petraeus affirme que nous avons remporté des succès mais qui sont encore très fragiles. Et nous ne pouvons pas appliquer le plan du sénateur Obama. C'est la question cruciale de notre époque et je pense que les Américains décideront du prochain président des Etats-Unis suivant le bon ou le mauvais chemin que nous déciderons d'emprunter.

Question : Est-ce que vous y voyez les mêmes liens que le sénateur McCain.

Barack Obama : Oui, indubitablement. Ecoutez, au cours des huit dernières années, cette administration avec le sénateur McCain s'est concentrée uniquement sur l'Irak. Cela a été leur priorité. C'est là où toutes nos ressources ont été investies. En attendant, Ben Laden existe toujours, il n'a pas été capturé. Il n'a pas été tué. Al-Qaida est de nouveau actif. En attendant, nous avons des défis à relever. Par exemple, la Chine à laquelle nous empruntons des milliards de dollars. La part de notre endettement détenue par les Chinois se monte à 1 000 milliards de dollars. Et ils sont actifs dans des continents comme l'Amérique latine, l'Asie ou l'Afrique. Ils sont d'autant plus visibles que nous sommes absents parce que nous nous sommes concentrés sur l'Irak. Nous avons affaibli notre capacité à profiter de notre puissance dans le monde parce que nous avons tout regardé à travers une seule lorgnette et je ne parle même pas de notre économie. Nous dépensons maintenant 10 milliards de dollars ou davantage chaque mois. Cela signifie que nous ne pouvons pas fournir suffisamment de soins médicaux aux personnes qui en ont besoin. Nous ne pouvons pas investir suffisamment dans les domaines scientifique et technologique, ce qui aura un impact sur notre compétitivité future. Il n'y a jamais eu de pays dans le monde dont l'économie est en déclin et qui puisse quand même maintenir sa supériorité militaire. Il s'agit donc d'une question de sécurité nationale. Nous n'avons pas suffisamment investi en ce qui concerne les mesures en faveur des anciens combattants. Je suis membre de la Commission des anciens combattants et nous sommes assiégés de questions par les vétérans de tout le pays qui nous demandent comment obtenir des indemnités d'invalidité ? "Je souffre du syndrome du choc post-traumatique et je n'arrive pas à obtenir de traitement." Par conséquent, nous devons tout mettre en œuvre dès à présent et il n'est pas question de perdre cette guerre. Il s'agit de reconnaître que le prochain président doit avoir une vision stratégique plus large concernant les défis auxquels nous sommes confrontés. Cette vision était absente au cours des huit dernières années. C'est cela que je veux rétablir.

John McCain : J'ai été impliqué, comme je vous l'ai déjà dit, dans la plupart des grands défis de sécurité nationale auxquels nous avons été confrontés depuis 20 ans. Il y a quelques avantages à avoir de l'expérience, des connaissances et du discernement. Honnêtement, je ne pense pas que le sénateur Obama ait les connaissances ou l'expérience. Il a fait des erreurs de jugement dans un certain nombre de domaines y compris dans sa réaction initiale à l'invasion russe… à l'agression russe en Géorgie. Vous savez, nous avons déjà connu dans ce gouvernement cette obstination à s'accrocher à cette idée que la déferlante n'avait pas réussi. Il n'a pas su reconnaître qu'il avait eu tort quant à le "surge" (renfort). Cela montre qu'un président des Etats-Unis a besoin de faire preuve de plus de souplesse. Pour ce qui est des autres questions qu'il a soulevées, je connais les anciens combattants, je les connais bien. Et je sais qu'ils savent que je m'occuperai bien d'eux. Je suis fier de leur appui et de leur reconnaissance pour les services que je leur ai rendus. Je les aime et je m'occuperai d'eux et ils savent que je m'occuperai d'eux. A moi de le faire , ce sera ma responsabilité. J'ai également la capacité, les connaissances et l'expérience pour prendre les bonnes décisions pour préserver la sécurité et la sûreté de ce pays. Les réformes, la prospérité et la paix constituent les défis principaux pour les Etats-Unis d'Amérique. Je ne pense pas avoir besoin d'une formation sur le tas. Je suis prêt dès maintenant.

Barack Obama : Permettez-moi de faire une dernière conclusion. Vous savez que mon père venait du Kenya d'où mon nom. Dans les années 60, mon père avait écrit d'innombrables lettres pour pouvoir venir faire ses études universitaires aux Etats-Unis, persuadé qu'il était qu'aucun autre pays sur terre ne pourrait lui offrir les mêmes possibilités. Les idéaux et les valeurs des Etats-Unis étaient une source d'inspiration pour le monde entier. Je ne pense pas qu'aucun de nous puisse dire que notre image dans le monde aujourd'hui, la manière dont les enfants du monde entier voient les Etats-Unis soit la même. Une partie de ce que le prochain président doit faire, et cela relève en partie de notre discernement, et c'est aussi comme cela que nous préserverons l'Amérique, consistera à envoyer le message suivant au monde : nous allons investir dans des domaines tels que l'éducation auxquels les personnes ordinaires qui aspirent à réaliser leur rêve peuvent s'identifier. C'est ce à quoi je m'engagerai en tant que président des Etats-Unis.

Question : Il reste quelques secondes. Nous avons presque terminé.

John McCain : Jim, quand je suis rentré chez moi après avoir été prisonnier, j'ai vu que nos anciens combattants étaient très maltraités et cela m'a attristé. J'ai entrepris des efforts pour résoudre la question des prisonniers de guerre et les portés disparus au combat. Ce que nous avons fait, autant du côté des démocrates que des républicains. Puis j'ai travaillé à la normalisation des relations entre nos deux pays pour que nos anciens combattants puissent retrouver le chemin de la maison. Je vous garantis qu'en tant que président des Etats-Unis je sais comment panser les blessures de la guerre, je sais comment traiter nos adversaires et je sais comment travailler avec nos amis.



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Israël aurait voulu bombarder les installation nucléaires iraniennes en mai

Le quotidien britannique The Guardian rapporte, dans son édition du vendredi 26 septembre, qu'Israël a sérieusement pensé à bombarder les sites nucléaires de l'Iran en mai 2008 mais que le président américain, George W. Bush, a refusé d'apporter sa caution à de telles frappes. Selon des sources diplomatiques européennes de haut niveau citées par le journal, le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, aurait évoqué cette question avec George W. Bush au cours d'un tête-à-tête le 14 mai lors de la célébration du 60e anniversaire de la création de l'Etat d'Israël.

Le président américain aurait alors répondu qu'il ne soutiendrait pas une telle initiative en raison de craintes de représailles sur des cibles américaines en Irak et en Afghanistan, et de doutes sur la capacité d'Israël d'endommager sérieusement les installations nucléaires iraniennes, toujours selon la même source.

RIPOSTE IRANIENNE

The Guardian souligne que même si Israël avait voulu mener cette opération sans l'aval de Washington, ses avions n'auraient pu atteindre l'Iran sans passer par l'espace aérien irakien, sous contrôle américain, ne laissant d'autre choix à Téhéran que de considérer que les Etats-Unis avaient approuvé l'attaque, laissant craindre une riposte contre des cibles américaines.

Israël considère l'Iran comme la menace la plus importante à son encontre, en raison de l'accélération du programme nucléaire iranien et des déclarations répétées de ses dirigeants prédisant la fin de l'Etat juif. Israël et les Etats-Unis accusent l'Iran de tenter de développer un armement nucléaire, alors que Téhéran assure que son programme nucléaire est totalement pacifique.



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mercredi 24 septembre 2008

Ahmadinejad accuse les Etats-Unis d'encercler militairement l'Iran

Interrogé par la radio publique américaine National Public Radio, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a justifié, lundi 22 septembre, à New York, sa politique de confrontation avec l'Occident par le fait que les Etats-Unis "encerclent" militairement l'Iran. "Je vous pose une question : est-ce l'armée iranienne qui encercle les territoires d'autres pays où est-ce celle des Etats-Unis ?" "C'est l'armée américaine qui encercle nos frontières. Ce n'est pas nous qui sommes déployés aux frontières des Etats-Unis. Alors, qu'y font-ils exactement ?", a-t-il déclaré.

Les six grandes puissances impliquées dans les discussions sur le programme nucléaire iranien (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne) doivent se réunir cette semaine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU pour "explorer" la possibilité de nouvelles sanctions contre l'Iran, selon le département d'Etat américain. Dans un rapport publié la semaine dernière, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a dénoncé le refus de Téhéran de cesser ses activités d'enrichissement de l'uranium, malgré trois premières séries de sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU.
La précédente résolution, adoptée en mars, donnait soixante jours à l'Iran pour se plier aux injonctions de l'ONU, ce que Téhéran s'est refusé à faire. Dans son rapport, l'AIEA a noté que l'Iran avait encore amélioré sa capacité d'enrichissement de l'uranium et souligné n'être toujours pas en mesure d'établir que le programme nucléaire iranien est bien purement civil, comme l'affirme Téhéran, alors que les Occidentaux le soupçonnent d'être destiné à acquérir l'arme nucléaire.



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samedi 20 septembre 2008

L'émir du Qatar, médiateur des crises internationales

Ami des Israéliens et des Palestiniens, des États-Unis et de l'Iran, Cheikh Hamad al-Thani cherche à concilier l'inconciliable.

Faiseur de paix au Liban, généreux négociateur dans la libération des infirmières bulgares détenues en Libye, mais aussi discret intermédiaire dans le bras de fer entre l'Occident et l'Iran. L'émir du Qatar est partout. Les téléspectateurs ont découvert son imposante silhouette dissimulée sous une tunique blanche traditionnelle, lors du récent sommet de l'Union pour la Méditerranée à Paris, qui souhaite en faire le pilier de sa nouvelle politique au Moyen-Orient. Mais qu'est-ce qui fait courir Cheikh Hamad Ben Khalifa al-Thani, 58 ans, à la tête d'un émirat, grand comme deux départements français, peuplé de seulement 200 000 autochtones, et coincé entre les géants iranien et saoudien ?
Une vieille frustration est à l'origine de son activisme diplomatique. «Dans sa jeunesse, raconte un de ses amis français, lorsqu'il voyageait en Europe, les douaniers dans les aéroports tournaient son passeport dans tous les sens avant de lui demander, c'est où le Qatar ?» Rentré au pays, son diplôme de l'académie militaire de Sandhurst en poche, le jeune Hamad est décidé à placer son minuscule émirat sur la carte du monde.
Un pari fou, aux yeux de son père, conservateur, Cheikh Khalifa. Les deux hommes s'affrontent sur le sort des gigantesques réserves de gaz que Doha partage avec l'Iran. Le fils veut faire appel aux grands majors américains pour exploiter le site, avant les Iraniens. «Nous sommes des Bédouins, pour vivre heureux vivons cachés», lui répond l'émir. En 1995, profitant d'un séjour du père en Suisse, Hamad, alors ministre de la Défense, organise une révolution de palais. Mais l'année suivante, appuyé par les Égyptiens, le patriarche tente de reprendre le pouvoir par les armes. En pleine nuit, l'émir appellera à l'aide l'ambassadeur de France, mais Paris ne bougera pas.
Voilà le jeune dirigeant enfin débarrassé de son encombrant tuteur, ainsi que de milliers de conseillers militaires égyptiens, qu'il renvoie au Caire. Désormais, Cheikh Hamad pense avoir les coudées franches pour moderniser son pays. Mais c'est oublier un peu vite d'où vient sa tribu, des wahhabites ultra-traditionnels, comme ses cousins saoudiens, lesquels voient d'un très mauvais œil ce jeune émir vibrionner.
Au début des années 1990, Riyad envoie des troupes à la frontière du Qatar. À Doha, Hamad est saisi du «syndrome» du Koweït, qui vient d'être envahi par l'Irak. «Il avait peur de se réveiller un matin avec des chars saoudiens déployés sous son palais, et que le monde entier reste silencieux», raconte un diplomate français qui le connaît bien.
Dès lors, une priorité s'impose : s'abriter derrière un parapluie occidental. Après avoir demandé - en vain - à la France d'installer une base militaire au Qatar, l'émir se retourne vers les États-Unis, qui disposent de leur plus important centre militaire au Moyen-Orient, dans le désert près de Doha.
Protégé sur ses frontières, l'émirat doit désormais se garder de l'intérieur. Pour éloigner le danger des islamistes radicaux, l'émir, fidèle à la tradition bédouine, accueille leurs dirigeants : Cheikh Youssef Qaradawi, le célèbre prédicateur égyptien proche des Frères musulmans, mais aussi des rebelles tchétchènes. «Sans être brillant, l'émir est surtout très malin», constate le diplomate français. Des «accords tacites» sont conclus avec la mouvance intégriste, qui, en échange, s'abstient de frapper le Qatar. Ses hôtes lui servent également à faire passer des messages. Quand l'émir a voulu imposer le droit de vote des femmes, contre la volonté d'une majorité de Qataris, il a demandé à Qaradawi d'aller prêcher dans les mosquées en faveur du vote féminin.
Rien ne paraît trop grand pour Doha, candidat malheureux aux JO de 2016, dont les réserves de gaz lui donnent les moyens de ses ambitions. Quitte à pratiquer la diplomatie du carnet de chèques. «Cheikh Hamad veut favoriser l'éducation pour que les jeunes se détournent des sirènes islamistes», assure son ami français. Mais avec seulement 200 000 autochtones à sa disposition, le capital humain lui manque cruellement. Qu'importe ! Des universitaires américains sont recrutés à la Fondation du Qatar, le pôle d'excellence en matière d'éducation de Cheikha Moza, la très dynamique troisième épouse de l'émir. Mais aussi l'ancien conseiller scientifique de Saddam Hussein, Amer Saadi, ou l'ancien ministre des Affaires étrangères du dictateur, Naji Sabri, reconverti en professeur d'université. Au diable les a priori, pour peser sur les affaires du monde, il faut être l'ami de tout le monde. Y compris des pires ennemis. L'émir est donc ouvertement l'ami des États-Unis et de l'Iran. Mais aussi d'Israël et du Hamas, dont le chef du bureau politique en exil, Khaled Meshaal, est un de ses proches.
Ce sont les dirigeants qataris qui ont, en partie, convaincu Nicolas Sarkozy de renouer avec la Syrie, après l'isolement pratiqué par Jacques Chirac à l'encontre de Damas. Dans les crises, la diplomatie qatarie se veut conciliatrice. Et les succès sont au rendez-vous, au grand dam de nombreux pays arabes. Le dernier en date concerna le Liban, dont les responsables furent réunis à Doha au printemps, pour sortir le pays du Cèdre de l'impasse dans lequel il était plongé depuis deux ans. Après cette avancée, le Qatar vient de se voir confier une mission de bons offices au Darfour.
La chaîne de télévision panarabe al-Jazira est l'outil de cette diplomatie iconoclaste. «S'il doit rester une chose du règne de l'émir, ce sera al-Jazira, qui a répondu au-delà de ses espérances à son désir de faire connaître son pays», note son ami. Mais le poil-à-gratter agace. «Al-Jazira donne volontiers des leçons de démocratie, mais elle ne dit rien sur le Qatar, où le Parlement n'existe même pas», remarque un diplomate arabe. «C'est l'émir qui impose une modernité à marche forcée à son peuple, mais celui-ci reste fondamentalement conservateur», renchérit un diplomate européen à Doha.
La frénésie de développement, illustrée par le boom des tours géantes, est dénoncée par certains islamistes. Et comme dans beaucoup de familles régnantes du Golfe, le partage du gâteau entre membres des dernières générations alimente des querelles. Mais avec une population peu nombreuse, le contrôle de la sécurité y est relativement aisé. Celle-ci est de plus en plus l'apanage de Tamim, le jeune prince héritier, francophile, comme son père. Début septembre à Damas, l'émir a participé à un sommet aux côtés des dirigeants syrien, turc et français. Comme si un nouvel axe, Damas-Paris-Istanbul, devait se substituer à l'ancien, contrôlé par ses vieux ennemis égyptiens et saoudiens, pour faire avancer la paix au Moyen-Orient. Un autre rêve fou de l'émir. Certes, mais au Qatar, rien ne paraît impossible.


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Pour Khamenei, l'Iran n'est pas l'ami du peuple israélien.

Le guide suprême iranien est sorti de sa réserve, aujourd'hui, en désavouant les propos inédits d'un proche de Mahmoud Ahmadinejad qui avait affirmé que l'Iran était « l'ami du peuple israélien ».

Les déclarations d'Esfandiar Rahim Mashaie, Vice-Président en charge de l'Organisation du tourisme, faites à la mi-juillet, avaient créé une vive polémique au sein de la classe politique iranienne. Elles lui valurent notamment des attaques virulentes de responsables politiques et religieux de premier plan. Certains hommes politiques conservateurs appelèrent même à sa démission.

Hier, Mahmoud Ahmadinejad, connu pour ses propos enflammé à l'égard d'Israël qu'il a plusieurs fois appelé à être « rayé de la carte du monde », avait pourtant pris la défense de Mashaie, dont la fille a épousé le fils.

Mais à l'occasion de la prière du vendredi - traditionnellement ponctuée de cris de « mort à l'Amérique » et « mort à Israël » - qui s'est tenue ce matin à Téhéran, l'ayatollah Ali Khamenei a tenu à mettre un terme au remue ménage provoqué par les propos de Mashaie en faisant comprendre qu'il s'agit d'une ligne rouge à ne pas franchir.

"Quelqu'un dit quelque chose d'erroné et il y a des réactions. Il faut en finir" avec cette polémique, a déclaré Khamenei, appelant les opposants au gouvernement à cesser le débat "sur cette question mineure".

Le guide suprême a porté un jugement sans appel sur les déclarations de Mashaie, en qualifiant les Israéliens de "ceux-là même qui ont usurpé les maisons, la terre, les champs et les commerces" des Palestiniens.

"Ce sont ces gens qu'on appelle le peuple israélien qui forment les colonies de peuplement (...) et que le gouvernement fantoche sioniste arme contre les Palestiniens", a-t-il ajouté.

"La position de la République islamique est très claire (...). Nous n'avons aucun problème avec les juifs, les chrétiens et les fidèles des autres religions, mais nous avons un problème avec les usurpateurs de la terre de Palestine", a-t-il conclu.


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vendredi 19 septembre 2008

L'Iran réaffirme sa volonté de développer son nucléaire

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a réaffirmé la volonté de son pays de poursuivre son programme nucléaire malgré la menace de nouvelles sanctions.

"Quoi qu'ils fassent, l'Iran poursuivra ses activités. Les sanctions ne sont pas importantes", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse.
"L'époque n'est plus à de telles menaces", a-t-il ajouté en soulignant que Téhéran continuerait d'enrichir de l'uranium.
Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont déclaré cette semaine qu'ils travailleraient à l'adoption de nouvelles sanctions à la lumière d'un nouveau rapport de l'AIEA.
L'Agence internationale de l'énergie atomique a estimé lundi que les investigations des Nations unies étaient bloquées en raison de la non-coopération de Téhéran.
Elle a constaté que l'Iran refusait toujours de cesser ses activités d'enrichissement de l'uranium et de dévoiler en détail l'ensemble de son programme, comme le réclame l'Onu.
Dans une interview accordée à la chaîne publique Press TV, Mahmoud Ahmadinejad a au contraire estimé que ce rapport de l'AIEA confirmait le caractère pacifique du nucléaire iranien.
L'Iran a coopéré avec l'AIEA "en toute transparence", a affirmé le président iranien.

"AUCUN ASPECT NEGATIF"

Téhéran, accusé par les pays occidentaux de chercher à fabriquer l'arme atomique, assure que son programme de développement du nucléaire ne vise qu'à la production d'électricité.
"Le rapport ne contenait aucun aspect négatif sur le programme nucléaire iranien à l'exception des soi-disant études présumées (d'armement) qui n'ont aucun fondement légal", a ajouté la chaîne de télévision citant le chef de l'Etat.
L'AIEA réclame de l'Iran des éclaircissements sur des informations d'agences de renseignement, notamment américaines, soulignant une possible convergence entre ses projets d'enrichissement de l'uranium et ses essais d'explosifs et de missiles balistiques.
La République islamique rejette ces allégations mais l'AIEA estime que Téhéran doit fournir des preuves à l'appui de ses démentis en permettant aux inspecteurs de l'agence d'avoir accès à des sites et documents sensibles et de s'entretenir avec les responsables concernés.
Mais Mahmoud Ahmadinejad a estimé que l'AIEA n'était pas mandatée pour étudier des rapports des services de renseignement américains. "Le gouvernement des Etats-Unis a avancé des affirmations qui vont au-delà du champ de compétences et des missions de l'AIEA", a-t-il dit.
"Nous ne nous soumettrons jamais à des demandes excessives", a-t-il encore souligné en conférence de presse.
Dans son interview à Press TV, Mahmoud Ahmadinejad a par ailleurs minimisé la possibilité d'une attaque israélienne contre l'Iran, jugeant l'Etat hébreu en "position de faiblesse pour lancer des attaques contre tout autre pays".
A Paris, en marge d'un forum UE-Asie centrale, le porte-parole de la diplomatie européenne, Javier Solana, a déclaré que "tout le monde", y compris les Russes et les Chinois, était préoccupé par le dernier rapport de l'AIEA.
"Le rapport n'est pas bon pour l'Iran. On aura à New York a l'occasion de l'Assemblée générale probablement des réunions pour analyser la situation." La 63e session annuelle de l'Assemblée générale de l'Onu a débuté mardi à New York.
Avec Zahra Hosseinian, et François Murphy à Paris, version française Jean-Stéphane Brosse



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mercredi 17 septembre 2008

Les plans de Téhéran en cas de frappes hostiles

La marine iranienne prépare des attentats aux bateaux suicides contre la flotte américaine.

Une «attaque en bande, comme des loups» contre les bateaux américains : c'est la tactique de guerre éclair mise au point par la marine iranienne dans les eaux du golfe Arabo-Persique, en riposte à d'éventuelles frappes contre les installations nucléaires de Téhéran. Pilotées par des gardiens de la révolution fanatisés, une vingtaine de petites embarcations donnent régulièrement l'impression de fondre sur des navires occidentaux croisant dans les eaux internationales. Des attentats aux bateaux suicides «ne laisseront aucune chance de s'enfuir aux ennemis», avertit Ali Shirazi, représentant du guide suprême auprès des gardiens, l'armée idéologique du régime, qui menace de mettre le feu à Tel-Aviv et à la flotte américaine dans le Golfe, en cas d'attaque contre l'Iran.
«Avec leurs patrouilleurs et leurs vedettes rapides armées de lance-roquettes, les Iraniens peuvent faire des dégâts aux gros bateaux occidentaux», reconnaît un haut responsable du ministère de la Défense à Paris, qui surveille les mouvements iraniens dans le Golfe.
Outre trois sous-marins soviétiques (de classe Kilo) et une petite dizaine de mini-sous-marins pouvant délivrer des commandos de forces spéciales, Téhéran dispose, au total, d'un millier d'embarcations armées, dont plusieurs centaines de vedettes rapides, prêtes à des missions kamikazes. «Leur furtivité et la détermination de leur équipage les rendent particulièrement dangereuses», estime Hubert Britsch, ancien attaché militaire à Téhéran.
Une action de guérilla aéromaritime est redoutée par les pays arabes, impuissants, sur l'autre rive du Golfe. Fin août, les marines de plusieurs monarchies ont repéré un «durcissement» de l'activité des pasdarans dans les eaux internationales. Signe de l'imminence d'une attaque, le départ de certains navires américains a même relancé les spéculations sur des bombardements. Bluff ou non de la part de Téhéran ? À chaque fois, comme en janvier, date du dernier incident connu, on redoute le faux pas, qui déclencherait les hostilités.

Signaux contradictoires

Sans donner l'impression de se préparer à des frappes, auxquelles Téhéran dit ne pas croire, les Iraniens viennent tout de même de procéder à un nouveau test du Raad, un missile antinavire, dont la portée dépasserait les 300 km. Ils auraient également mis au point un nouveau sous-marin de classe moyenne, le Ghaem, capable de lancer des torpilles. Même si Téhéran est passé maître dans l'art de dissimuler ou d'exagérer ses forces, dans le Golfe, sa «capacité de nuisance» doit être d'autant moins sous-estimée que c'est dans le domaine naval que la coordination fonctionne le mieux entre les pasdarans et leur rival, l'artesh, l'armée régulière. Les premiers peuvent notamment s'appuyer sur des avions de détection sous-marine (des Orions américains notamment), capables de repérer des sous-marins adverses très silencieux, s'inquiète-t-on dans les états-majors occidentaux.
Les Iraniens iraient-ils jusqu'au mouillage de mines dans le détroit d'Ormouz, pouvant conduire à la fermeture de ce canal, qui leur permet d'exporter le pétrole, si précieux à leur économie ? Ces derniers mois, Téhéran a envoyé à ce sujet des signaux contradictoires.
Une chose paraît certaine : aucune installation militaire ou politique américaine dans le Golfe n'est à l'abri de frappes de rétorsion iraniennes. Mais dans les airs comme en mer, pour contrer la défense adverse, les Iraniens devront avoir recours à la même tactique de saturation de l'espace. Pendant un temps donné, leurs tirs de missiles devront être suffisamment nombreux pour passer au travers des mailles de la défense aérienne, et finalement toucher leurs cibles. Celles-ci ont déjà été définies. De la base américaine d'al-Udeid au Qatar, en passant par les installations pétrolières saoudiennes, les objectifs ne manquent pas. Et l'Iran a déjà transmis un message aux pays arabes, leur demandant de ne pas autoriser les Américains à utiliser leur territoire pour attaquer la République islamique.
Face aux Émirats arabes unis, les Iraniens ont prépositionné des missiles sol-sol tactiques CR8 Silwan sur les îles Tomb et Abou Moussa, que revendique Abu Dhabi. Au total, Téhéran disposerait d'un millier de missiles balistiques et tactiques, pouvant être tirés à partir de lanceurs mobiles, de tout point du pays. Si leur système de guidage laisse souvent à désirer, en revanche «leur mise en place dans des sites de desserrement pourrait ne pas être détectée, car les véhicules peuvent être camouflés en semi-remorques civils», prévient Hubert Britsch, qui n'écarte pas l'installation de têtes chimiques.
D'une portée de 150 à 500 km, leurs 450 missiles sol-sol stratégiques (CSS-8, Shahab 1 et 2) peuvent tous atteindre les bases américaines dans le Golfe. Mais les plus dangereux sont les Shahab 3 une vingtaine seuls capables de frapper Israël, grâce à une portée entre 1 300 et 1 500 km. De récents tirs de missiles effectués au cours de manœuvres étaient «un signal clair» de la détermination de Téhéran. Mais l'un des engins était manifestement «traficoté». S'agissait-il d'un Shahab 3 modifié, ou d'un autre d'une plus longue portée, résultat d'un programme technologiquement crédible, capable de porter une charge nucléaire. Le mystère demeure.
Si Téhéran peut riposter directement, ce n'est certainement pas ce mode d'action, aux conséquences désastreuses, que l'Iran privilégiera, estiment la plupart des experts. Grâce à ses relais en Irak, en Afghanistan, au Liban, dans le Golfe, voire en Afrique, la République islamique optera plutôt pour le non-conventionnel.

Alliances de circonstance


Chez son voisin irakien, les gardiens de la révolution accentueraient la pression sur les milices chiites qu'ils soutiennent depuis 2003 (l'Armée du Mahdi de Moqtada al-Sadr et la Force Badr). Les 140 000 soldats américains seraient des cibles toutes désignées. En cas de frappes contre son territoire, Téhéran n'aurait plus aucune raison de restreindre sa capacité de nuisance, comme il se l'impose jusqu'à présent en Irak.
En Afghanistan, l'Iran n'hésiterait pas, non plus, à nouer une alliance de circonstance avec ses ennemis sunnites talibans. Déjà, des armes et des engins explosifs improvisés y ont été livrés par Téhéran. Sur le dossier afghan, l'Iran estime avoir été fort mal récompensé de sa «neutralité positive» adoptée après les attentats du 11 septembre 2001 : George Bush plaça, juste après, le régime des mollahs sur «l'axe du mal».
Au nom de ce même pragmatisme, un appui momentané à al-Qaida n'est pas à exclure. Téhéran est fortement soupçonné d'abriter quelques cadres de la mouvance terroriste. Malgré la haine qu'ils se vouent mutuellement, al-Qaida n'a jamais frappé l'Iran. Est-ce vraiment un hasard ?
Au Liban, son allié, le Hezbollah, serait vraisemblablement autorisé à utiliser ses armes les plus sophistiquées contre Israël. Les experts estiment en effet que le réarmement de la milice chiite, depuis la guerre de l'été 2006 contre Israël, a été conditionné par un engagement du Hezbollah à ne les utiliser que contre l'État hébreu. Il pourrait en être de même en Palestine avec le Hamas et le Djihad islamique, qui ont réussi à améliorer la portée de leurs missiles ces dernières années.
Enfin, dans les monarchies du Golfe, l'Iran pourrait s'appuyer sur les minorités chiites, souvent victimes de discriminations de la part des régimes sunnites en place. Que ce soit en Arabie saoudite, au Koweït, et a fortiori à Bahreïn, où les chiites (majoritaires) commencent à manifester violemment. Certains membres du clergé pourraient y mobiliser des foules. Dans le passé, des attentats ont été commis par des chiites inspirés par Téhéran, notamment en 1996, contre le site pétrolier d'al-Khobar en Arabie saoudite.
Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi Nicolas Sarkozy a parlé de «catastrophe», lorsqu'il a évoqué la semaine dernière à Damas, les conséquences d'une frappe israélienne contre l'Iran.


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Cinq ex-secrétaires d'Etat américains appellent au dialogue avec Téhéran

Cinq anciens secrétaires d'Etat américains, républicains et démocrates, ont appelé, lundi 15 septembre, à ouvrir le dialogue avec l'Iran plutôt que d'envisager des options militaires pour qu'il cesse son programme nucléaire controversé. "Franchement, les options militaires ne sont pas satisfaisantes. Nous ne voulons pas suivre cette voie", a déclaré Warren Christopher, qui a travaillé sous la présidence de Bill Clinton de 1993 à 1997. Outre M. Christopher, Colin Powell, Madeleine Albright, James Baker et Henry Kissinger se sont joints à cet appel au dialogue.

Cette prise de position intervient au moment où Washington a menacé, lundi, Téhéran de nouvelles sanctions, après la publication d'un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique qui affirme que l'Iran refuse de coopérer. "Nous appelons l'Iran à suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium et de retraitement, sans quoi les sanctions déjà décidées par le Conseil de sécurité des Nations unies continueront à être appliquées et de nouvelles sanctions pourront l'être", a dit un porte-parole de la Maison Blanche.


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Nucléaire iranien : la France appelle à de nouvelles sanctions

Dans la continuité de l'approche des Six [Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne], alliant dialogue et fermeté, nous n'avons d'autre choix que de travailler, dans les jours et semaines à venir, à une nouvelle résolution de sanctions du Conseil de sécurité [de l'ONU]", a indiqué, mardi 16 septembre, le porte-parole du ministère des affaires étrangères, après la publication lundi d'un nouveau rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) "extrêmement préoccupant".

Lundi, l'AIEA avait regretté l'absence de progrès dans les discussions avec Téhéran sur la véritable nature du programme nucléaire iranien. Une nouvelle fois, elle a demandé à l'Iran de fournir toutes les informations nécessaires. Les Etats-Unis avaient aussi réagi à ce rapport appelant "instamment l'Iran à suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium et de retraitement, sans quoi les sanctions déjà décidées par le Conseil de sécurité des Nations unies continueront à être appliquées et de nouvelles sanctions pourront l'être".

L'IRAN NE VEUT PAS RÉPONDRE AUX "ALLÉGATIONS"


L'AIEA "ne doit pas s'attendre à ce que l'Iran réponde à n'importe quelle allégation" sur son programme nucléaire, a déclaré Allaeddine Boroujerdi, président de la Commission des affaires étrangères du Parlement iranien, cité par l'agence officielle IRNA. "Nous ne pensons pas qu'une porte doive être ouverte pour que chaque jour les Etats-Unis présentent de nouvelles allégations [sur le programme nucléaire iranien], les remettent à l'agence, et que celle-ci s'attende à ce que l'Iran fournisse des réponses", a déclaré M. Boroujerdi. Selon l'AIEA, l'Iran aurait mené des études sur la confection d'ogives, la possible conversion du missile Shahab-3 en missile à tête nucléaire ou encore des installations pour des essais nucléaires souterrains en Iran.
Téhéran a fourni des réponses orales et un document écrit de cent dix-sept pages sur ce sujet mais a refusé lors de plusieurs réunions avec les responsables de l'AIEA cet été de fournir des informations sur ces études, qualifiées par l'Iran "d'allégations sans fondement" à partir de renseignements "fabriqués". Le représentant iranien auprès de l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh, a précisé mardi que l'Iran allait poursuivre sa coopération avec l'Agence internationale, mais seulement dans le cadre du traité de non-prolifération (TNP) et sa clause de sauvegarde. "Ils ne doivent pas s'attendre à ce que nous appliquions le protocole additionnel" au TNP, qui permet des contrôles plus poussés et inopinés du programme nucléaire du pays, a déclaré M. Soltanieh à la télévision d'Etat.



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mardi 16 septembre 2008

Selon l'AIEA, l’Iran n’a pas cessé ses activités d’enrichissement d’uranium

L'agence onusienne n'est toujours pas en mesure de définir avec certitude la nature du programme nucléaire iranien. La Maison Blanche menace Téhéran de nouvelles sanctions.

«Contrairement à la décision du Conseil de sécurité de l’ONU, l’Iran n’a pas suspendu ses activités liées à l’enrichissement de l’uranium.» L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pouvait difficilement s’exprimer de façon plus claire ce lundi dans son dernier rapport sur le programme nucléaire controversé de Téhéran. Selon le texte, l’Iran a, en outre, poursuivi l’installation de nouvelles centrifugeuses.
L’agence onusienne admet par ailleurs ne toujours pas être en mesure d’établir la véritable nature du programme nucléaire iranien. Raison pour laquelle elle a une nouvelle fois enjoint Téhéran de fournir toutes les informations nécessaires. L’AIEA «regrette de n’avoir pas pu faire de progrès substantiels sur les prétendues études (sur la militarisation du programme nucléaire iranien) et sur les autres sujets clés associés à ce problème qui continuent de l’inquiéter sérieusement».

«Nous avons abouti à une impasse»

Quant aux prétendues études réalisées par Téhéran en vue de la fabrication d’armes nucléaires, «nous avons abouti à une impasse», a indiqué sous couvert d’anonymat un haut responsable, proche de l’AIEA. Ces études controversées sur la militarisation du programme atomique de Téhéran ont été révélées en février dernier mais l’Iran a toujours nié qu’il s’agissait de poursuivre des objectifs militaires. Les dirigeants affirment en effet que le programme a pour but la production d’électricité et assurent que les «études» en question, sont «fabriquées» de toutes pièces.
Comme on pouvait s’y attendre, Washington a de son côté réagi en montrant les muscles ce lundi. Un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe, a menacé l’Iran de nouvelles sanctions s’il ne suspendait pas ses activités nucléaires les plus sensibles mais il n’a pas dit clairement s’il parlait de nouvelles mesures de rétorsion internationales ou américaines.

Le Conseil de sécurité a déjà imposé trois trains de sanctions

Depuis fin 2007, le régime iranien est accusé d’avoir mené des études sur une militarisation de son programme nucléaire. Ces études portent notamment, selon l’AIEA, sur la confection d’ogives, la possible conversion du missile Shahab-3 en missile nucléaire ou encore des installations pour des essais nucléaires souterrains.
Le Conseil de sécurité a imposé trois trains de sanctions à l’Iran pour son refus de suspendre l’enrichissement. Les Etats-Unis ont pris des mesures de rétorsion supplémentaires contre les entités iraniennes contribuant selon eux aux activités nucléaires.




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samedi 13 septembre 2008

Washington refuse des armes à Israël pour attaquer l'Iran

Pour freiner le bellicisme israélien, les États-Unis ne livreront pas des matériels militaires suceptibles d'être utilisés contre Téhéran.

Face à la menace atomique iranienne, les responsables israéliens se sentent bridés par Washington. Les Américains ont en effet mis une nouvelle fois leur veto à toutes les demandes d'achat d'armes «offensives» susceptibles de permettre des raids aériens israéliens contre les installations nucléaires iraniennes. En d'autres termes, les États-Unis ne veulent pas être pris par surprise et mis devant un fait accompli, comme cela avait été le cas en 1981 lorsque l'aviation israélienne avait détruit une centrale atomique irakienne sous le régime de Saddam Hussein. À l'époque, l'État hébreu n'avait demandé d'autorisation à personne.
Mais cette fois-ci, une tactique aussi expéditive pourrait s'avérer beaucoup plus dangereuse pour les États-Unis. Des dizaines de milliers de soldats américains déployés en Irak pourraient en effet être la cible privilégiée de représailles de l'Iran en cas d'attaque israélienne. Résultat : les Américains tentent de refréner les ardeurs de leur allié. L'État hébreu s'est ainsi vu refuser, selon le quotidien Haaretz, la livraison de bombes antibunkers d'un poids de 2,2 tonnes capables de percer des installations en béton renforcé à six mètres de profondeur. Ce type de matériel est indispensable, car les Iraniens ont pris la précaution non seulement de disperser au maximum la vingtaine de sites nucléaires recensés par les experts internationaux, mais aussi de les enfouir sous terre dans des régions montagneuses et reculées.

Station radio sophistiquée

Les États-Unis ne veulent pas non plus fournir des Boeing 767 spécialement conçus pour le ravitaillement en vol. Or, sans ces appareils, une bonne partie des chasseurs israéliens ne peuvent pas bombarder des sites situés à la frontière est de l'Iran et disposer de suffisamment de carburant pour retourner à leur base.
Autre précaution : les États-Unis se sont bien gardés d'accorder un couloir dans l'espace aérien irakien, indispensable aux avions israéliens pour atteindre l'Iran mais aussi pour être clairement identifiés et ainsi ne pas être pris pour cible par les avions et missiles américains déployés en Irak.
Pour compenser cette série de rebuffades, Israël a obtenu un beau lot de consolation. Les États-Unis vont installer une station radio ultrasophistiquée dans le Negev, au sud d'Israël, qui permettra de repérer un missile dès sa mise à feu et ce à 2 000 km de distance (le double par rapport aux capacités actuelles du matériel israélien). Cette station aura l'avantage de faciliter la mise en alerte des batteries de missiles antimissiles israéliennes. Détail important : il s'agira de la première installation permanente de l'armée américaine sur le territoire israélien. Toute attaque contre cette station mettra en péril la vie de civils et de militaires américains chargés de son fonctionnement. Une donnée dont tout pays attaquant devra tenir compte avant de passer à l'action… Reste à savoir si ce «cadeau» suffira à calmer les ardeurs israéliennes. Pour le moment, les responsables politiques et militaires prônent un durcissement des sanctions économiques imposées par la communauté internationale en vue de contraindre Téhéran à geler ses opérations d'enrichissement d'uranium.
En d'autres termes, Israël se réserve le droit d'agir seul au cas où la diplomatie échouerait. Comme le préconise Amos Gilad, un haut responsable du ministère de la Défense, «mieux vaut rester discret. Si l'on décide de tirer, il faut tirer et ne pas parler». Mais jusqu'à quel point l'État hébreu peut se permettre de prendre le risque de défier le grand allié américain ?




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samedi 6 septembre 2008

Iran : avortement du projet de loi facilitant la polygamie

Bonjour,
Lisez aussi ici un article très intéressant sur le combat des femmes en Iran publié le 3 Sptembre par Madame Minoui.
Merci et bonne lecture
Behrooz





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L'Iran et le dialogue israélo-syrien au menu de la visite de Nicolas Sarkozy à Damas

Arrivé mercredi en Syrie pour une visite de deux jours visant notamment à réduire l'isolement international de Damas, Nicolas Sarkozy a réaffirmé que l'Iran "ne doit pas posséder l'arme nucléaire" et que la France est prête à parrainer un dialogue de paix direct entre Israël et la Syrie.

Le président français a rappelé à son hôte, le président Bachar el-Assad, la position de la France et des Occidentaux sur le nucléaire iranien tout en invitant la Syrie, alliée stratégique de Téhéran, à "jouer un rôle sur la question iranienne".

"L'Iran ne doit pas posséder l'arme nucléaire, mais l'Iran a droit, comme tous les pays du monde, à l'énergie nucléaire civile", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse conjointe au palais présidentiel Al-Chaab. "L'arme nucléaire pour l'Iran, c'est une menace pour la paix de la région et pour la paix du monde", a insisté M. Sarkozy, jugeant que "chacun à sa manière doit faire passer ce message".

Bachar el-Assad a pour sa part exprimé le souhait que le Proche-Orient soit "vide de toute arme de destruction massive", rappelant qu'il avait déposé un projet en ce sens auprès de l'ONU.

M. Sarkozy, dont la visite vise notamment a explorer la possibilité d'un dialogue direct entre la Syrie et Israël, a également souligné que la France était "disponible" pour "être le parrain" d'un tel dialogue. Il a jugé "très important que le jour soit proche où la Syrie et Israël parlent directement pour construire la paix dont tout le monde a besoin".

M. Sarkozy participera jeudi à une réunion à quatre (Syrie, France, Qatar et Turquie) où il sera question des pourparlers indirects engagés depuis mai entre la Syrie et Israël sous l'égide de la Turquie. Ce sommet quadripartite convoqué par Damas réunira, outre M. Sarkozy, Bachar el-Assad, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et l'émir du Qatar Cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani. "La France soutient de toutes ses forces les discussions de paix indirectes entre Syriens et Israéliens", a affirmé M. Sarkozy mercredi.

Après son arrivée en fin d'après-midi à l'aéroport international de Damas, Nicolas Sarkozy a reçu un accueil en grande pompe au palais présidentiel. Un orchestre militaire a joué la Marseillaise et l'hymne national syrien, puis le président français et son homologue Bachar el-Assad ont passé des troupes en revue. Les deux hommes ont ensuite eu un entretien en tête-à-tête.

Avant sa visite, la première d'un chef d'Etat français à Damas depuis Jacques Chirac en 2002, il avait déjà indiqué que la France était prête à co-parrainer avec les Etats-Unis tout dialogue direct entre Israël et la Syrie.

La Syrie réclame la restitution du plateau du Golan, une zone stratégique conquise par Israël lors de la guerre des Six-Jours en 1967. Des négociations directes entre les deux parties avaient achoppé en 2000 sur l'ampleur du retrait israélien.

Bachar el-Assad a affirmé dans un entretien diffusé mardi soir sur France-3 qu'il existait désormais "une possibilité de paix" avec Israël. "Lorsque nous allons débuter les négociations directes sous un parrainage américain, français et turque, nous pourrons dire alors que nous approchons de la paix", a-t-il ajouté.

Les relations entre Paris et Damas ont connu une longue période de froid liée à la mise en cause de la Syrie dans l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en février 2005. Le contact a repris en mai, Bachar el-Assad ayant semble-t-il favorisé un déblocage de la crise politique au Liban, toujours sous forte influence syrienne. "Avec le président Bachar el-Assad, nous construisons pas à pas une relation que nous voulons confiante pour tourner la page des désaccords", a assuré M. Sarkozy mercredi.

La visite du président français vise aussi à sortir Damas de l'isolement international et à réduire l'influence de l'Iran sur son voisin syrien. La France espère toutefois mettre à profit la relation privilégiée entre Damas et Téhéran en pressant la Syrie de favoriser une évolution de son partenaire sur le dossier du nucléaire iranien, indique-t-on dans l'entourage de M. Sarkozy.

Le président français juge nécessaire le dialogue avec Damas, un acteur important sur la scène proche-orientale, notamment en raison de son influence sur le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien. AP



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Ces Iraniens dont le dieu n'est pas Allah

Ce sera l'un des événements du 20e Festival de photojournalisme Visa pour l'Image de Perpignan : le reportage d'Alfred Yaghobzadeh sur les minorités religieuses au sein de la République islamique d'Iran. Pendant un an, le photographe a enquêté de Téhéran à Chiraz et Ispahan sur les dernières communautés juive, chrétienne et zoroastrienne de Perse. Un témoignage unique.

Ni croix ni chapelle, et encore moins une bible ou une étoile de David : seule règne l'ombre du Prophète sur les déserts qui cernent La Mecque, et dont l'aridité n'a d'égale que la sécheresse du wahhabisme, cet islam fondamentaliste qui prétend dissoudre toute histoire et toute culture dans le Coran. Mais à peine arrivé à Téhéran, un vendredi soir, alors que la mégalopole bétonnée, brûlante et branlante, zébrée de rocades, hurlante de Klaxon, s'assoupit, dans la torpeur poussiéreuse du repos hebdomadaire, le voyageur, désireux de prier ou de méditer ailleurs que dans une mosquée, fût-elle celle aux mille miroitements de Sepahsalar, au coin du Grand Bazar, pourra se rendre aux vêpres en la basilique arménienne Sourp Gevork ou à chabbat dans la synagogue sépharade Yossefabad. Ces deux lieux de culte, contemporains de la fondation de la capitale des Qadjars à la fin du XVIIIe siècle, ne feront que lui annoncer les dizaines d'autres, juifs et chrétiens, qu'il croisera aux quatre coins du pays. Preuve que la République islamique d'Iran reste étrangère aux anathèmes du pieux royaume des Saoud. Et signe, à la mesure de la division que connaît le monde musulman, de Beyrouth à Bagdad, Kaboul, et par-delà, que le chiisme l'emporte sur le sunnisme en puissance et promesse d'ouverture.

Question d'origine. « C'est que nous autres, Iraniens, depuis la nuit des temps, nous avons fait du religieux une mystique de la connaissance », m'explique Ahmad Mohit Tabatabei, qui dirige le bureau du Conseil international des musées après avoir mené une vaste mission de restauration sous le mandat réformiste du président Khatami. Nous voilà à arpenter le vieux Téhéran, à deux pas du Majles, le Parlement, à l'angle de l'avenue du 30 Tir. « Ce quartier est telle une miniature enluminée, à la manière persane, de notre inclination à la convivialité », s'essouffle-t-il, pointant tour à tour le temple zoroastrien, l'église assyrienne, la paroisse évangélique, sans oublier, absolue fierté, la Schüle des juifs de Pologne, arrivés avant-guerre, le tout au milieu des écoles coraniques, « les uns à côté des autres, les uns en face des autres ». Et de me faire découvrir, en bon géant, les confiseries, les troquets. Kebab au citron vert, riz aux griottes, baklava au safran, arrosés d'une carafe de yaourt mentholé. « L'identité d'une culture est aussi charnelle ; c'est ce dont le peuple a toujours vécu, qu'il ne saurait jamais perdre », ajoute-t-il gravement.

Question d'héritage, de paysage physique et mental donc. Une civilisation unique a en effet surgi ici entre les montagnes du Caucase et de l'Hindu Kuch, la Caspienne et le Golfe, le Sind et l'Euphrate. Ou, plutôt, un carrefour de civilisations, un monde des confins aux confins des mondes levantin, slave, chinois, indien. Un passage obligé pour les routes de la soie jadis, pour les caravanes d'épices hier, pour les tankers de pétrole désormais. Comme un pont immatériel jeté entre les ports marchands de la Méditerranée et les ports francs de l'Asie. Une clé culturelle et un verrou militaire ; un sas entre l'Est et l'Ouest pour la théologie, la philosophie, la science et un cimetière pour les rêves d'invasion venus du nord ou du sud ; un lieu d'immémoriale résistance, surtout : telle est la Perse. Empire au milieu des empires, elle a survécu à l'hellénisation d'Alexandre, à la romanisation de Constantin, à l'arabisation d'Omar, à la russification de Catherine et à l'&8364;péanisation de Victoria, comme elle dit non, aujourd'hui, à l'Amérique de Bush. Ligne de démarcation entre l'Occident et l'Orient, elle est ainsi devenue, au fil des siècles, un sanctuaire pour les dissidences spirituelles.

Pour comprendre cette vocation historique, il faut suivre le chemin des villes anciennes qui chevauche la fracture sismique cisaillant l'Iran. Gagner Yazd, l'ancienne capitale de la dynastie médiévale des Mozaffarides, sur l'austère plateau central. Et là, des plus hauts minarets, contempler le testament du zoroastrisme, la religion de la Perse antique, dont les croyants comptent, pour les ayatollahs, parmi les « gens du Livre ». Au loin, dans les solitudes, se dessinent les tours du silence où, il y a quelques décennies encore, on abandonnait les cadavres aux oiseaux de proie afin de garder purs la terre et le ciel de notre part mortelle. En contrebas, dans un temple du feu, brûle la flamme sacrée dont le prêtre, chargé des purifications, confie en un murmure qu'elle fut allumée au commencement de l'humanité. Un millénaire et demi avant Mahomet, Zoroastre, penseur de l'aurore, prophète chamelier et scrutateur des astres, connaît l'illumination, dénonce les sacrifices sanglants, prêche le dieu unique et le dualisme moral. Platon en fait un mage, Voltaire un déiste, et Nietzsche le poète de la surhumanité. Plus sûrement, Zoroastre aura inventé l'« eschatologie » : le premier, il célèbre, dans l'Avesta, ce code génétique et catéchétique des monothéismes, l'au-delà, le jugement et la régénération du monde, ainsi qu'une géographie concrète de l'éternité, répartie en enfer, purgatoire, et paradis. L'attente impatiente de cette glorieuse fin des temps hantera les millénaristes de tous bords, maîtres kabbalistes, moines franciscains, mais aussi théoriciens marxistes. Elle affleure dans le cinéma épiphanique d'Abbas Kiarostami. Elle fonde la doctrine de la fraternité secrète des Hojadie à laquelle, chuchote-t-on dans les cafés, appartiendrait l'élite de l'actuel pouvoir iranien. Et c'est ainsi, à travers ces paradoxales transmissions, autant que par les 50 000 zoroastriens recensés en Iran, que se perpétuent les mythes fondateurs de la civilisation indo-&8364;péenne.

Autre ville mère, longtemps rivale d'Ur la chaldéenne, la riante Hamadan, autrefois Ecbatane, fut la capitale des Mèdes et la résidence d'été des Parthes et des Sassanides dont les chroniqueurs antiques ont chanté les vertus guerrières. La cité s'étend, rafraîchie par les vents et les pluies, au pied de l'Alvand. Comme ses sSurs jumelles, Suse et Babylone, Ecbatane aura connu son apogée sous Cyrus le Grand, vainqueur de Crésus et des cités grecques, qui aura exilé les Phocéens en Provence et ramené les Judéens d'Exil en Terre promise. La moderne Hamadan en conserve le mausolée d'Esther, la reine rebelle de la Bible, sauveuse de son peuple, dont les 30 000 juifs iraniens, comme ceux du monde entier, célèbrent la mémoire lors de la fête de Pourim. A la différence qu'ils s'en veulent les héritiers directs, revendiquant ainsi de former la plus ancienne communauté. Non loin de l'Antigone hébraïque, repose Ibn Sina, Avicenne, dont les commentaires d'Aristote ont influencé les scolastiques du Moyen Age latin. Après Jérusalem, Athènes. Tant il est vrai que, à la suite de la fermeture de l'Académie par Justinien, au VIe siècle, les derniers néoplatoniciens, professant après Plotin le salut par l'extase, ont trouvé en Perse, comme l'a révélé Henry Corbin, un refuge accueillant et une postérité vivace.

Aussi, en Iran, les pèlerinages s'emmêlent-ils, la dévotion compte plus que la confession et la communion des saints dont on demande l'intercession fervente échappe aux préjugés comme aux canons. Lors du long entretien qu'il m'accordera, à Qom, le grand ayatollah Yousef Sanei, qui est marja-al-taqli (source d'imitation), et l'auteur d'une fatwa frappant de damnation les auteurs d'attentats-suicides, évoquera avec jubilation la tradition de son clan qui fait échoir à tout aîné mâle le prénom d'un patriarche biblique. Intarissable sur sa lecture des Grecs, il me questionnera avec curiosité sur les Pères de l'Eglise. C'est à lui que je pense alors que je me perds volontiers dans les rues d'Ispahan, la capitale des Savafides, cette « image du paradis » dont l'urbanisme fut calqué sur les visions des mystiques à la demande expresse de chah Abbas Ier, le grand monarque du XVIIe siècle. A longer la rivière, au bord de laquelle repose le fameux iranologue américain Arthur Pope, on tombe forcément sur le quartier de la Nouvelle Djoulfa, la cathédrale Saint-Sauveur. Le vank (couvent) abrite une bibliothèque de manuscrits médiévaux, une presse d'imprimerie datant des temps modernes et un récent Mémorial du génocide qui en font un des cSurs de l'arménité. Les échoppes d'orfèvres, les photos des deux Charles, de Gaulle et Aznavour, le français châtié des écoles des frères sont les mêmes qu'à Alep. Cette diaspora, qui compte encore 250 000 membres, s'est constituée en deux vagues, aux débuts des XVIIe et XXe siècles, face à des tragédies souvent partagées avec les Assyriens. Ces derniers, héritiers de la glorieuse Eglise apostolique d'Orient qui, schismatique de Rome et de Constantinople, dépêcha ses missionnaires jusqu'au Tibet avant d'être annihilée par les Mongols, ne sont plus que 40 000 en Iran.

Il faudrait encore raconter les églises, les synagogues de Chiraz, Tabriz ou Arak. Et les visages qui les habitent. Mais comme en clair-obscur. Car la splendeur du passé ne saurait obérer la détresse du présent. Le calcul est rapide : l'Iran compte 99 % de musulmans, dont 89 % de chiites. Les 10 % de sunnites sont sans statut et symboliquement dépourvus de mosquée dans la capitale. Reste 1 % de non-musulmans dont, pour une bonne moitié, la communauté baha'ie, un culte syncrétique, né au XIXe siècle, au sort plus que difficile puisque la jurisprudence l'assimile à une secte hérétique de l'islam. Les peu nombreux et très gnostiques sabéens et mandéens ne bénéficient de guère plus de faveur. Mais la Constitution de 1979, à la suite de celle de 1906, reconnaît les autres communautés et va jusqu'à leur réserver des sièges au Parlement : deux aux Arméniens, un aux Assyriens, un aux juifs et un aux zoroastriens. Certes, cela n'empêche pas que le poids des incertitudes géopolitiques, la pression de l'idéologie rigoriste et de la rhétorique antisioniste du régime, la crise économique causée par l'embargo, la tension sociale issue de la révolution et de la guerre, soient d'autant plus fortement ressentis par ces minoritaires. L'exode, comme partout ailleurs au Moyen-Orient, représente pourtant la pire menace. Beaucoup, cependant, veulent rester. Yousef à Téhéran, Sarah à Hamadan, Hagop à Ispahan me l'ont dit, unanimes : « Si nous partons, qui s'occupera de nos morts ? » Seule une telle solidarité, par-delà l'espace et le temps, peut en effet susciter une espérance surnaturelle. Car, quel que soit leur nombre, c'est par là, envers et contre toutes les évidences, que les non-musulmans constituent un gage d'avenir non seulement pour eux-mêmes, mais encore pour tous les Iraniens. En demeurant simplement ce qu'un certain Evangile nomme le sel de la terre.
Jean-François Colosimo


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mercredi 3 septembre 2008

Deux «K» à part

Mostra de Venise. La 65e édition sort les monstres sacrés : Kiarostami et Kitano.
Après une ouverture décontractée (et accueillie avec décontraction) avec Burn After Reading des frères Cohen, la Mostra a balancé dès les premiers jours deux poids lourds : Kiarostami et Kitano. L’un ne doutant de rien, l’autre doutant de tout. Etre un artiste contemporain est en passe de devenir le grave problème de Kiarostami. A l’époque de Et la vie continue, il suffisait à l’Iranien de filmer une voiture dans une montagne pour tenir tête aux meilleurs artistes land art. La critique lui ayant répété (à raison) qu’il était un maître, Abbas signe depuis des plans qui visent l’art. Ten mis à part, qui était tout en radicalité, il a passé ces six dernières années à s’éparpiller entre vidéos loupées, photos plates, expos prétextes et mise en scène de pièces du répertoire traditionnel iranien. Shirin est le contrechamp d’une de ces pièces. La caméra est dans la salle, et dans la salle seulement, examinant en gros plan un public féminin composé de 114 actrices iraniennes et d’une star française, Juliette Binoche (Kiarostami tournera avec elle en 2009). On ne verra que ça, des visages. Qui rient quand il faut rire, qui pleurent quand il faut pleurer. Tout est prévisible, démonstratif.

Kitano, c’est autre chose : Achille et la Tortue vient clore une trilogie sur la création. Les deux premiers volets alliaient l’exercice d’autoflagellation réussi au grand n’importe quoi. Kitano avait promis de revenir à quelque chose de plus cadré. C’est fait, c’est beau, il ne va pas mieux pour autant. Débutant sur un manga racontant la parabole d’Achille qui talonne une tortue sans pouvoir jamais la rattraper, le film prend la tournure impeccable d’un film en costumes : l’histoire d’un enfant de 8 ans, fils de marchand d’art, dans le Japon agreste des années 50, qui ne sait que dessiner, doué comme pas permis. Mais la banqueroute familiale le pousse sur les routes. On le retrouve ouvrier et étudiant des beaux-arts, tout juste bon à courir après des mouvements déjà entrés dans l’histoire. Quand ses amis font de l’action painting, il imite les fauves, les cubistes. A 50 piges (et joué par Kitano), il devient fou pour n’avoir jamais su que singer.

L’imposture et l’imitation étaient déjà les grandes peurs de Gloire au cinéaste, le précédent Kitano, hanté par la perte d’inspiration. Pourtant elle est là, l’inspiration, dans cet équilibre entre tristesse, beauté, cruauté, moquerie, masochisme. Puis, quand on le voit barbouiller de rouge à lèvres le visage de sa fille sur son lit de morgue, on se dit qu’on est face à un des films sur la mort les plus bizarres qui soit. Kitano fait, par ailleurs, une apparition dans Monster X Strikes Back : Attack The G 8 Summit !, de Minoru Kawasaki, connerie bien foutue dans laquelle un Godzilla kitschissime attaque le sommet du G 8 alors que le président français, un certain Solkozi, n’y fait rien que draguer les traductrices nipponnes. Devant l’adversité, Super Solko saura-t-il défendre les valeurs tricolores ?



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