mercredi 30 septembre 2009

Pourquoi la bombe iranienne fait-elle plus peur qu'une autre ?

Camille Grand est directeur de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), à Paris.

Est-il certain que l'Iran fabrique la bombe ?

Nous savons que, dès l'époque du chah , l'Iran s'est lancé dans un vaste programme nucléaire dont la double finalité - civile et militaire - est probable. Nous savons que la République islamique a poursuivi pendant plus de quinze ans (de 1987 à 2003) des activités illicites dans des sites non déclarés à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), notamment dans les domaines sensibles de l'enrichissement et du retraitement. Et ceci en violation de ses engagements internationaux. Nous savons, enfin, que l'Iran cherche encore à camoufler l'existence de sites nucléaires sensibles, à l'image des installations d'enrichissement enterrées près de Qom dont l'existence vient d'être révélée.


Les activités liées à l'enrichissement sont les plus immédiatement préoccupantes. Nous savons que l'Iran a acquis auprès du Pakistan, par l'intermédiaire du réseau A.Q. Khan, des centrifugeuses destinées à l'enrichissement de l'uranium. Nous savons qu'il n'existe aucune différence technique fondamentale entre enrichir de l'uranium à 5 % pour fabriquer du combustible et l'enrichir à 90 % pour obtenir de l'uranium de qualité militaire. Aujourd'hui, l'Iran fait tourner ou assemble plus de 8 000 centrifugeuses sur le site de Natanz, auxquelles il est désormais nécessaire d'ajouter 3 000 autres à Qom, alors que le programme nucléaire militaire britannique a commencé avec 16 centrifugeuses ! A ce rythme, l'Iran pourrait disposer de suffisamment de matières fissiles pour fabriquer une bombe dans l'année qui vient.

L'incohérence, aux plans économique et scientifique, de ces activités d'enrichissement, met en doute les explications iraniennes. L'Iran affirme vouloir produire son propre combustible en grande quantité alors qu'il ne dispose pas encore d'une centrale nucléaire opérationnelle et qu'en tout état de cause celle que fabrique la Russie à Bouchehr ne pourra pas, pour des raisons de sécurité, recevoir ce combustible iranien. C'est comme si, alors que je venais de commander une machine à laver le linge, j'exigeais de construire une usine de poudre à laver dans un bunker souterrain dans mon jardin !

A ces éléments s'ajoutent d'autres indices mis en lumière par les investigations de l'AIEA : l'Iran a mené des recherches nucléaires dans des domaines d'application exclusivement militaire (uranium métal, plan d'une sphère d'uranium). Enfin, il mène ouvertement un programme balistique qui l'a conduit à déployer et à tester une grande variété de missiles dont certains seront en mesure d'emporter une charge nucléaire à plusieurs milliers de kilomètres.

Si des incertitudes techniques demeurent sur l'efficacité des centrifugeuses iraniennes, sur le caractère plus ou moins resserré du calendrier (quelques mois ou quelques années), ou sur le choix iranien d'assembler une bombe ou de s'arrêter dans un premier temps au seuil nucléaire, tous les points précédents ont été documentés par des investigations internationales et ne sont pas contestés. Ils constituent un faisceau d'indices très inquiétant qui justifie la mobilisation internationale autour du programme iranien depuis plus de six ans.

Pourquoi l'Iran n'aurait-il pas le droit de la fabriquer ? Le Pakistan, l'Inde, Israël l'ont fait sans être condamnés ainsi...


A la différence des trois pays cités, l'Iran est signataire du traité de non-prolifération (TNP) depuis 1968 et s'est engagé dans ce cadre à ne pas acquérir ni chercher à acquérir l'arme nucléaire. En contrepartie de cet engagement, il a bénéficié d'une assistance internationale pour ses activités nucléaires pacifiques.

La crise iranienne naît avant toute chose de la violation répétée des règles internationales par l'Iran, qu'il s'agisse du TNP ou des résolutions du Conseil de sécurité et du refus de ce pays d'apporter les éclaircissements nécessaires et de geler ses programmes sensibles. Son droit à l'énergie nucléaire n'est pas contesté, la construction de la centrale de Bouchehr se poursuit d'ailleurs.

Pourquoi la dissuasion ne fonctionnerait-elle pas au Moyen-Orient, comme durant la guerre froide ou, semble-t-il, entre l'Inde et le Pakistan ?

La logique de la dissuasion n'est en effet pas l'apanage des pays du Nord et elle peut fonctionner dans d'autres contextes, même si la multiplication des acteurs nucléaires en rend l'exercice plus délicat. Elle nécessite cependant des acteurs désireux d'en accepter les règles et les multiples déclarations belliqueuses de Mahmoud Ahmadinejad ne laissent pas présager d'un comportement prudent compatible avec l'établissement d'une dissuasion stabilisatrice. Il faut aussi souligner que la question d'un Iran atomique dépasse de très loin la question d'une relation dissuasive avec Israël et engagerait la sécurité de tous les Etats de la région et au-delà.

La solution pourrait-elle consister à faire en sorte que l'Iran s'arrête au seuil nucléaire, comme le Japon ?

Le modèle dit "japonais" de maîtrise de l'ensemble du cycle du combustible nucléaire ne fonctionne que parce que le Japon a toujours accepté un strict contrôle international de ses activités qui sont toutes placées sous la surveillance de l'AIEA. L'Iran a, au contraire, cherché de manière répétée à soustraire ses sites sensibles au contrôle international. Si, dans les textes, rien n'interdit à l'Iran de s'engager à long terme dans cette voie, il appartient à Téhéran de rétablir la confiance avec le système international, après deux décennies de dissimulation, pour qu'une telle solution puisse être examinée.

Est-il sûr que d'autres pays de la région, suivront l'exemple de l'Iran s'il se dote d'une capacité nucléaire militaire ?

Le pire n'est jamais sûr, mais c'est un risque sérieux. Si l'Iran devient une puissance nucléaire, beaucoup d'acteurs régionaux (Egypte, Turquie, Arabie saoudite et d'autres...) vont légitimement s'interroger sur leurs choix stratégiques et devoir prendre des décisions difficiles. Plusieurs choix s'offrent à eux : se lancer à leur tour dans un programme nucléaire militaire, se doter de défenses antimissiles, faire appel aux alliés occidentaux pour bénéficier d'une nouvelle forme de dissuasion élargie. La bombe iranienne risque d'entraîner une prolifération en chaîne dans la région.

Plus généralement, l'incapacité internationale à résoudre la crise iranienne, même après que la Corée du Nord s'est retirée du TNP et a procédé à des essais, risque d'ouvrir une nouvelle ère nucléaire, où l'affaiblissement du TNP conduirait à une prolifération tous azimuts, chacun estimant possible de franchir le seuil nucléaire sans trop de risque. Les soupçons sérieux qui pèsent sur la Syrie ou la Birmanie laissent supposer que certains sont déjà passés à l'acte. Il est d'autant plus urgent de résoudre la crise iranienne.

Propos recueillis par Natalie Nougayrède



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Iran : un dialogue impossible ?

Cela ressemble, depuis plus de quatre ans, à un dialogue impossible. Depuis 2005, l'Iran a fait preuve d'une grande obstination pour faire progresser ses travaux nucléaires. Il a refusé de faire la lumière sur ses activités illicites, dont certaines étaient cachées depuis les années 1980. Les grandes puissances ont été dans l'incapacité d'obtenir la moindre inflexion iranienne susceptible d'ouvrir la voie à une négociation.



Les huit premiers mois de l'administration Obama n'ont pas, non plus, permis une percée. Le durcissement du régime à Téhéran, après la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad, en juin, n'a pas aidé. Mais les remous politiques profonds qui se sont emparés du pays, combinés aux difficultés économiques ambiantes, et au soulèvement d'une partie de la jeunesse, pourraient encore faire bouger les lignes.

Les multiples tentatives de négociation avec l'Iran, depuis l'été 2005, ont ressemblé à un dialogue de sourds. En sera-t-il autrement le 1er octobre à Genève ? Les attentes sont modestes, soulignent les diplomates. Les représentants du groupe des six pays traitant ce dossier de prolifération (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine, Allemagne), ainsi que le haut représentant européen, Javier Solana, doivent rencontrer un officiel iranien, le négociateur sur le nucléaire, Saïd Jalili.

Ce n'est pas une nouveauté. Mais pour la première fois, un émissaire de l'administration Obama sera autour de la table. Il s'agit de William Burns, le même diplomate auquel George W. Bush avait déjà confié ce rôle, en juillet 2008, lors d'une précédente réunion multilatérale, restée sans résultat.

Lors de la rencontre de 2008, également tenue à Genève, l'Iranien n'avait à aucun moment adressé directement la parole au responsable du Département d'Etat. Ni voulu évoquer l'offre de coopération faite depuis deux ans à l'Iran par les grandes puissances, qui sont prêtes à aider le pays dans les domaines du nucléaire civil, du commerce, et à ouvrir des discussions sur la sécurité au Moyen-Orient.

Cette offre demeure sur la table aujourd'hui. Elle repose sur le principe du "double gel" : gel de l'accroissement des sanctions de l'ONU contre l'Iran, contre un gel de l'augmentation du nombre de centrifugeuses, les appareils qui enrichissent l'uranium et peuvent, au choix, fabriquer soit du combustible pour centrale nucléaire, soit de la matière fissile pour l'arme atomique.

L'idée du "double gel" est une façon de contourner, sans la dénoncer, l'exigence de "suspension" des activités liées à l'enrichissement. Une demande inscrite dans les résolutions successives de l'ONU sur l'Iran, mais auxquelles la République islamique, depuis 2006, n'a jamais voulu se conformer.

La rencontre de Genève est importante pour l'administration américaine, car elle matérialise une volonté d'engagement au dialogue avec l'Iran, un des thèmes essentiels utilisés par Barack Obama, auprès de l'opinion publique, pour se différencier de l'action de son prédécesseur. En toute logique, elle devrait être suivie d'autres rendez-vous, car étant donné la technique iranienne de discussions, rien ou si peu pourra être abordé en une seule séance.

De façon réaliste, le président américain se dit qu'avant de passer à l'étape suivante, celle de sanctions percutantes au plan financier et énergétique, il a tout intérêt à se montrer encore patient, et à faire la démonstration de sa complète disponibilité à aller le plus loin possible dans les ouvertures diplomatiques. Afin que personne ne puisse lui reprocher, à l'avenir, de ne pas avoir essayé.

Cette politique a connu plusieurs phases. Avant le scrutin iranien du 12 juin et la répression policière qui a suivi, Barack Obama a enchaîné les gestes d'ouverture, comme ses deux lettres adressées au "Guide" Ali Khamenei, son message de Norouz aux Iraniens, ou encore sa façon de reconnaître, dans son discours du Caire, que la CIA avait trempé dans le renversement de Mossadegh en 1953. Après le mois de juin, il a été plus en retrait, dénonçant avec retard les violences, et semblant considérer que la balle était dans le camp du régime iranien.

Le président américain sait aussi qu'il doit éviter d'avoir l'air naïf ou faible. C'est la raison pour laquelle, à quelques jours de la réunion du 1er octobre, l'Iran a subitement été mis sur la défensive par une série de révélations fracassantes faites par les dirigeants occidentaux, en plein G20 à Pittsburgh. Celles-ci portaient sur la signification d'un site nucléaire iranien resté secret pendant des années, creusé sous une montagne dans la région de Qom.

Il s'agit du deuxième site clandestin d'enrichissement d'uranium à être exposé en Iran depuis le dévoilement de celui de Natanz, en 2002, par un groupe d'opposants exilés. L'épisode avait fourni le point de départ de la crise nucléaire iranienne, longue saga diplomatique jalonnée de rebondissements dignes de romans d'espionnage.

A Pittsburgh, M. Obama a aussitôt durci son langage sur l'Iran, allant jusqu'à rappeler qu'"aucune option n'est exclue", même si sa préférence va clairement à la diplomatie. Dans les discussions avec les partenaires européens, l'échéance de la fin de l'année semble confirmée : si l'Iran n'obtempère pas avant ce délai, notamment en faisant toute la transparence sur son programme nucléaire, de nouvelles sanctions, mordantes, seront prises.

L'un des grands changements est que, depuis le coup de tonnerre qu'a constitué la "découverte" du site de Qom, il est devenu plus difficile pour la Russie et la Chine d'apporter une "couverture" diplomatique à l'Iran. L'unité des "Six" est jugée cruciale par les Américains et les Européens. M. Obama a beaucoup misé sur sa politique de reset (redémarrage ) avec la Russie, et il doit se rendre en novembre en Chine.

Après plus de sept années de tensions autour de l'atome iranien, la leçon qui peut être tirée est celle d'un lent échec diplomatique, en tout cas à ce jour. En 2003-2004, les Européens (France, Royaume-Uni, Allemagne) avaient bel et bien obtenu des gestes de l'Iran, notamment la suspension de l'enrichissement d'uranium et des inspections inopinées et larges de l'AIEA. Mais c'était à une période où, peu après l'invasion de l'Irak, la République islamique était prête à se montrer coopérative pour gagner du temps et échapper à un scénario militaire.

A partir de la mi-2005, l'Iran basculait dans un ton de confrontation, encouragé par la remontée des prix du pétrole et le constat des vulnérabilités de l'armée américaine en Irak. Mahmoud Ahmadinejad parvenait au pouvoir. Mais avant même que ce radical issu des rangs des pasdarans ne prenne ses fonctions, les activités de conversion d'uranium avaient repris. L'Iran rompait l'accord avec les Européens. Côté occidental, les efforts diplomatiques se tournaient vers un transfert du dossier au Conseil de sécurité, chose réalisée début 2006. Téhéran a alors commencé à dépeindre la campagne des Occidentaux dénonçant ses activités d'enrichissement d'uranium comme une violation des droits des Etats non nucléaires signataires du Traité de non-prolifération de 1968. Il trouvait des soutiens à cette idée notamment du côté du Brésil et des pays non alignés.

Face à la communauté internationale, l'Iran continue aujourd'hui de louvoyer, de jouer sur les divisions de ses interlocuteurs. Il souffle le chaud et le froid, dans un savant dosage hérité d'une diplomatie persane millénaire. Par exemple cet été, quand les inspecteurs de l'AIEA ont été autorisés à se rendre sur le site nucléaire d'Arak. Un geste en particulier salué par la Russie.

Ou encore quand l'Iran a apporté le 9 septembre un texte très hermétique, en guise de réponse à l'offre des "Six" réitérée cinq mois plus tôt. Moscou applaudissait. L'administration Obama, elle, constatait la vacuité du document, qui n'abordait pas le dossier nucléaire, mais elle ne s'opposait pas non plus au principe d'une rencontre à six avec l'émissaire iranien. La date, le 1er octobre, fut choisie par l'Iran.

Habile manoeuvre de Téhéran, car cela permettait en principe de franchir sans encombre l'étape de l'Assemblée générale des Nations unies, à laquelle M. Ahmadinejad devait se rendre. Une échéance qui avait durant l'été été considérée par les Occidentaux comme la date-butoir donnée aux Iraniens pour jauger de leurs intentions. Toutefois il y eut un boomerang pour les officiels iraniens : l'affaire du site secret de Qom surgissait, comme preuve embarrassante de leurs efforts de dissimulation.

Durant les années Bush, l'Iran refusait de négocier sur son programme nucléaire en invoquant la crainte que cela mettrait en oeuvre des forces de changement de régime, dans le cadre d'un complot ourdi par les Etats-Unis. M. Obama, en parlant au début de sa présidence de "respect mutuel", a cherché à neutraliser ce soupçon. C'était avant que le régime iranien réagisse à la vague de contestations de rue en criant aux ingérences de l'Occident, et qu'à Téhéran plus personne ne paraisse capable d'assumer un rapprochement avec Washington. On voit mal comment le nucléaire iranien cessera d'être le dossier des rendez-vous ratés.

Nathalie Nougayrède




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samedi 26 septembre 2009

L'Iran annonce de nouveaux essais de missiles

Mahmoud Ahmadinedjad, lors de sa rencontre avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, le 25 septembre.

L'Iran souffle le chaud et le froid : quelques heures à peine après avoir annoncé, par la voix de son responsable du programme nucléaire, que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pourrait visiter le deuxième centre d'enrichissement d'uranium iranien, donc l'existence a été révélée vendredi, le régime iranien a fait savoir qu'il comptait procéder à de nouveaux essais de missiles à partir de dimanche.

L'agence de presse officielle Isna a annoncé ce samedi que les Gardiens de la révoluton, l'armée idéologique du régime, effectueront des essais de missiles pour "entretenir et développer" les capacités des forces armées. Il s'agit d'un nouveau pallier dans l'escalade diplomatique qui oppose, depuis vendredi, les principales puissances occidentales au régime iranien, accusé de vouloir se doter de l'arme atomique.

Le président Mahmoud Ahmadinedjad avait confirmé vendredi des informations recueillies par les services de renseignements de plusieurs pays, attestant de l'existence d'un second centre d'enrichissement de l'uranium à Qom, à une centaine de kilomètres de Téhéran. L'ONU avait pris une résolution en 2006 demandant à l'Iran de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium, craignant qu'il s'agisse d'une couverture pour le développement d'un programme nucléaire militaire, ce que Téhéran dément.

Les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et Israël avaient brandi la menace de nouvelles sanctions si l'Iran n'ouvrait pas ces installations aux inspecteurs de l'AIEA, laissant entendre que la possibilité de frappes militaires ne pourrait pas être exclues si Téhéran refusait de coopérer.

Une réunion est prévue le 1er octobre à Genève entre l'Iran et les pays membres du groupe "5+1", États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne.



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Iran: Israël réclame une réponse «sans équivoque»

L'Etat hébreu appelle les grandes puissances à la plus grande fermeté après la révélation de l'existence d'un second site d'enrichissement d'uranium en Iran, ennemi juré d'Israël.

La révélation de l'existence d'un second site d'enrichissement d'uranium en Iran nécessite «une réponse sans équivoque» des grandes puissances lors de la réunion avec Téhéran le 1er octobre, a déclaré samedi le chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman.

«Les révélations sur ce second site d'enrichissement nucléaire en Iran prouvent sans le moindre doute que ce pays veut s'équiper de l'arme atomique, et nous espérons qu'une réponse sans équivoque sera donnée le 1er octobre», a déclaré à la radio publique Avigdor Lieberman.

L'Iran et les six pays impliqués dans le dossier nucléaire iranien (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Etats-Unis) doivent se retrouver à Genève le 1er octobre.

Cette réunion interviendra alors que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a annoncé vendredi avoir été informée par l'Iran qu'il construisait un second centre d'enrichissement d'uranium, en plus de celui déjà existant de Natanz (centre).

Les Occidentaux, qui soupçonnent Téhéran de chercher à se doter de l'arme nucléaire, ont d'emblée accusé l'Iran d'avoir développé ce site en secret, le mettant en demeure de changer de politique d'ici décembre sous peine de nouvelles sanctions «sévères».

Israël, qui fait valoir de longue date le risque d'un Iran nucléaire, considère la République islamique comme son pire ennemi, le président iranien ayant plusieurs fois annoncé la disparition prochaine de l'Etat hébreu.

«Nous ne sommes pas surpris par les dernières révélations, car nous disons depuis longtemps que l'Iran développe ses activités nucléaires à des fins militaires», a ainsi ajouté Avigdor Lieberman.

«Renverser le régime fou de Téhéran»

«Les Russes sont eux aussi parvenus aux mêmes conclusions, car ce second site d'enrichissement d'uranium sert uniquement des objectifs militaires (...). Il est à présent clair que le nucléaire iranien, c'est le problème du monde entier et pas seulement d'Israël», a-t-il encore dit.

«Sans perdre de temps, il faut oeuvrer au renversement du régime fou de Téhéran», a conclu Avigdor Lieberman.

De New York, où il était venu pour l'assemblée générale de l'ONU, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a rétorqué que ce site était «parfaitement légal».

Les Occidentaux ont néanmoins réclamé que les Iraniens accordent aux inspecteurs de l'AIEA l'accès au site suspect, qui se trouverait près de la ville religieuse de Qom, au sud de Téhéran, soigneusement dissimulé dans un camp de l'armée d'élite du régime.

Ahmadinejad a par ailleurs affirmé que son pays attendait beaucoup des négociations à Genève.

Téhéran réfute toute prétention militaire et assure que son programme est purement civil.

Plusieurs résolutions de l'ONU ont déjà été votées contre l'Iran, dont certains assorties de sanctions.

(Source AFP)



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M. Obama a été mis au courant, à peine élu...

S'il s'agissait de frapper les esprits, la méthode a réussi. Au G20 l'annonce de la mise en demeure des présidents américain et français, Barack Obama et Nicolas Sarkozy, et du premier ministre britannique Gordon Brown, à l'Iran, a pris tout le monde de court. "Je ne veux pas préjuger de la suite mais, de toute évidence, il s'agit d'une révélation incroyablement importante que le monde a besoin de digérer", a dit la secrétaire d'Etat américaine, Mme Clinton.

La conférence de presse, vendredi 25 septembre au petit matin, a été annoncée la veille au soir par un simple rectificatif au programme : "Le président fera une déclaration à 8 h 30 dans la salle de presse du G20." La Maison Blanche n'a donné aucune précision, sauf au New York Times. Toute la matinée, l'annonce d'un nouveau site d'enrichissement d'uranium iranien à Qom a pris le pas sur la régulation bancaire. Les trois délégations ont affronté la même série de questions. Pourquoi l'annonce au G20 et non la veille à la réunion de l'ONU sur la non-prolifération, et une coalition Brown-Obama-Sarkozy au lieu du groupe habituel (Allemagne, Russie, Chine) ?

Dans la délégation américaine, la satisfaction se lisait sur les visages même si M. Obama a réfuté l'idée de "victoire" : "Ce n'est pas un match de football." Les officiels ont précisé que les services de renseignement connaissaient ce site de Qom depuis "plusieurs années" : "Nous avions des informations indiquant que l'objectif était une usine secrète de centrifugeuses. Nous voulions attendre de vérifier si tel était le cas. Plus la construction avançait, plus le dossier s'est alourdi."

A peine élu, M. Obama a été informé "pendant la transition". "Nous avons travaillé énergiquement avec nos amis pour être sûrs d'avoir un dossier solide à présenter à l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique), ayant appris que de telles présentations de renseignements doivent être effectuées de façon crédible", a dit un officiel souhaitant garder l'anonymat. Cet été, la Maison Blanche a suggéré aux services de renseignement de travailler avec Paris et Londres pour développer les preuves à apporter à l'AIEA.

Sur la date, les Américains disent avoir voulu éviter d'être doublés par les Iraniens, après avoir appris - ils n'ont pas dit comment - que ces derniers avaient envoyé une lettre, lundi, à l'AIEA, parlant du site. Seuls les pays qui ont été associés à la collecte du renseignement ont préparé la présentation à l'AIEA. Pourquoi ne pas avoir alerté plus tôt la communauté internationale ? "Ç'aurait été une erreur terrible. Au début, une usine comme celle-là peut avoir des usages multiples. Il était important d'attendre que la construction atteigne le stade où elle est indéniablement prévue pour des centrifugeuses", justifie cet expert.

Corine Lesnes (Pittsburgh, envoyée spéciale)



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vendredi 25 septembre 2009

Nucléaire : l'Iran affirme posséder une deuxième usine

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, mercredi au siège des Nations unies.

Alors que les principaux dirigeants occidentaux réfléchissent actuellement sur d'éventuelles sanctions contre l'Iran, Téhéran révèle l'existence d'une seconde unité d'enrichissement d'uranium.

L'information risque de refroidir un peu plus les relations entre Téhéran et les six pays occidentaux chargés du dossier nucléaire iranien. Alors que Mahmoud Ahmadinejad avait proposé mercredi une rencontre entre des experts nucléaires occidentaux et iraniens - un geste jugé encourageant mais accueilli avec prudence par les Etats-Unis et l'Union européenne -, l'Iran vient de révéler l'existence d'une seconde unité d'enrichissement d'uranium. Selon des responsables occidentaux, cette annonce figurait dans une lettre envoyée lundi à Mohammed El-Baradei, le directeur général de l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA). Plusieurs responsables occidentaux prétendent que l'usine se trouverait près de la ville de Qum, dans une région montagneuse située au sud-ouest de Téhéran.

Mardi, l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) avait déjà affirmé que ses scientifiques étaient parvenus à fabriquer une nouvelle génération, plus performante, de centrifugeuses. «Des cascades de 10 centrifugeuses chacune sont actuellement à l'essai», avait déclaré son responsable, Ali Akbar Salehi. Selon lui, ces nouvelles centrifugeuses seraient en mesure de multiplier par «plus de cinq» la capacité iranienne à enrichir de l'uranium. Téhéran a pour «objectif de parvenir à décupler» au total cette capacité, avait-il ajouté.

L'enrichissement de l'uranium peut servir aussi bien de combustible nucléaire pour produire de l'énergie que pour fabriquer une arme atomique. Or, l'Iran est soupçonné par les pays occidentaux et Israël de mener en secret un programme nucléaire à des fins militaires, ce que Téhéran nie en insistant sur le fait qu'il a le droit de développer un tel programme pour produire de l'énergie.

Paris prône des «sanctions massives» contre Téhéran

Jeudi, à l'unanimité, les quinze membres du Conseil de sécurité ont adopté la résolution rédigée par les États-Unis, sur la non-prolifération des armes nucléaires. Une résolution qui ne mentionne pas explicitement l'Iran. Barack Obama entend manifestement, à ce stade encore, laisser ouverte la porte du dialogue avec Téhéran et s'en remet aux pourparlers prévus à Genève le 1er octobre.

La France, elle, veut accélérer les choses. «Avant la fin de l'année, si l'Iran n'a pas changé de politique» en matière d'armement nucléaire, il faudra «prendre des sanctions massives, dans les domaines financier et énergétique», prévenait la présidence française. «L'Iran accumule les centrifugeuses et l'uranium enrichi. Il n'en a aucun besoin», insistait le communiqué de l'Elysée, affirmant qu'il fallait «empêcher une catastrophe». Un peu plus tard dans la soirée, à l'ONU, Nicolas Sarkozy était allé encore un peu plus loin : «Je soutiens la main tendue des Américains» à Téhéran, mais «qu'ont amené à la communauté internationale ces propositions de dialogue ? Rien. (…) Il y a un moment où les faits sont têtus et où il faudra prendre des décisions».

Fin août, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait indiqué que l'Iran avait ralenti sa production d'uranium faiblement enrichi et permis aux inspecteurs de l'ONU d'accéder au réacteur de recherche d'Arak, ce qu'ils réclamaient depuis longtemps. L'AIEA avait également souligné que l'Iran continuait d'installer des centrifugeuses sur son site de Natanz, mais que le nombre de machines en activité avait diminué.



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Mauvais traitements en prison dans le pays « le plus libre du monde »

Alors que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et le Guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, ne cessent de répéter que l’Iran est “le pays le plus libre du monde“, les journalistes iraniens détenus sont victimes de mauvais traitements, voire de tortures. Ahmad Zeydabadi, figure emblématique du journalisme en Iran, est toujours sous pression pour faire des aveux. Alors que son dossier a été “perdu”, Bahaman Ahamadi Amoee est toujours incarcéré. Said Matinpour, qui souffre de problèmes respiratoires, ne bénéficie pas d’un suivi médical.

« Les journalistes emprisonnés en Iran sont privés de leurs droits élémentaires et ne bénéficient d’aucune protection. Leurs avocats et leurs familles sont menacés. Mahmoud Ahmadinejad doit rendre des comptes sur la situation dans les prisons iraniennes depuis le 12 juin dernier, notamment au vu des témoignages de journalistes victimes de tortures et de mauvais traitements. Les Nations unies doivent impérativement envoyer sur place une mission d’enquête, afin de visiter les prisons, notamment celle d’Evin. La vie de plusieurs journalistes est en danger », a déclaré Reporters sans frontières.

Arrêté le 14 juin 2009, Ahmad Zeydabadi a passé trente-cinq jours « dans une cellule qui ressemblait à une tombe ». Selon sa famille, le journaliste est maintenu sous pression pour formuler des excuses publiques et demander pardon au Guide suprême. En 2007, le journaliste avait écrit une lettre ouverte à l’ayatollah Khamenei, dans laquelle il se demandait « pourquoi ne peut-on pas critiquer les actions du Guide suprême ». « Lors de ma dernière visite, Ahmad m’a dit qu’il était toujours à l’isolement, et qu’il avait été frappé par ses interrogateurs pour qu’il rédige une lettre d’excuses à l’ayatollah Khamenei. Ses interrogateurs ont même dit qu’ils avaient reçu l’autorisation de faire tout ce qu’ils voulaient avec lui », a déclaré sa femme Mahdieh Mohammadi, très inquiète pour son mari.

Said Matinpour, journaliste de l’hebdomadaire Yarpagh en langue azérie, souffre de problèmes respiratoires suite à une infection pulmonaire. Selon sa femme qui a reçu un appel de son mari le 20 septembre, « il était incapable de parler tant il toussait ». Les autorités ont refusé d’accéder à la demande de permission médicale de son avocat. Said Matinpour a été arrêté le 11 juillet après avoir été convoqué à la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Un mois auparavant, il avait été condamné à huit ans de prison pour avoir “entretenu des relations avec des étrangers” et pour “publicité contre le régime”. Déjà emprisonné de mai 2007 à février 2008, il souffre de multiples problèmes de santé.

Bahaman Ahamadi Amoee
, selon son avocate Me Fraideh Gheyrat, est toujours en isolement dans la section 209 de la prison d’Evin, victime de pressions malgré la demande de libération sous caution demandée depuis son arrestation. « Le dossier de mon client a été perdu, ce qui est une signe inquiétant. Du jamais vu dans ma carrière. Soit le dossier est lourd ou incomplet, et dans ce cas, les interrogatoires se poursuivent. Or, alors qu’on m’a dit que les interrogatoires de mon client étaient terminés, il semblerait qu’il n’y ait plus de dossier. » Bahaman Ahamadi Amoee, collaborateur de plusieurs publications proches du courant réformateur, a été arrêté à son domicile, le 20 juin dernier, avec son épouse, Jila Baniyaghoob. Cette dernière a été libérée le 19 août, contre le versement d’une caution de 100 millions de toman (soit 90 000 euros).

Shiva Nazar Ahari, blogueuse du site Azadizan http://azadiezan.blogspot.com/ (Libération de la femme), a été libérée le 23 septembre après 3 mois de détention, contre le versement de 200 millions de toman (soit 180 000 euros). Elle est toujours en attente de jugement.



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jeudi 24 septembre 2009

A l'ONU, Ahmadinejad joue la provocation


Une douzaine de délégations a quitté cette nuit à New York la salle de l'Assemblée générale de l'ONU pour protester contre le discours du président iranien, jugé antisémite.

Un discours «inacceptable», estime un diplomate français. Une douzaine de délégations, dont la française et l'américaine, ont quitté mercredi soir à New York la salle de l'Assemblée générale de l'ONU afin de protester contre le discours du président iranien. «Il est décevant que M. Ahmadinejad ait choisi une nouvelle fois de recourir à une rhétorique haineuse, insultante et antisémite», a déclaré le porte-parole de la mission américaine auprès de l'ONU. Le président iranien a donc terminé son discours devant un parterre à moitié vide.

Le président iranien a livré un long réquisitoire -35 minutes au lieu des 15 réglementaires- contre l'état actuel du monde, dirigeant des attaques à mots plus ou moins voilés contre les Etats-Unis et les juifs. «Il n'est plus acceptable qu'une petite minorité domine la politique, l'économie et la culture dans une large partie du monde grâce à ses réseaux sophistiqués, instaure une nouvelle forme d'esclavage et nuise à la réputation d'autres nations, y compris des nations européennes et des Etats-Unis, afin d'atteindre ses objectifs racistes», a-t-il expliqué à la tribune.

Vive critique contre la politique menée en Palestine

Face aux délégués des Etats-membres de l'ONU, Ahmadinejad a appelé la communauté internationale à se désolidariser d'Israël, dont il a fustigé les actions dans les territoires palestiniens. «Le réveil des nations et l'expansion de la liberté dans le monde ne les autoriseront plus à perpétuer leur comportement hypocrite et cruel», a-t-il ainsi affirmé à propos des dirigeants de l'Etat juif. «Comment peut-on imaginer que leur politique inhumaine en Palestine se poursuivra ?», a poursuivi le dirigeant iranien.

L'Iran «participe» à une paix durable

Il a par ailleurs souligné l'engagement de l'Iran dans la lutte pour «une paix durable» et une sécurité pour tous. Une référence implicite au programme nucléaire de son pays.Il a ainsi appelé à «l'éradication de la course aux armements et l'élimination de toutes les armes nucléaires, chimiques et biologiques, afin que toutes les nations puissent un jour avoir accès à des technologies avancées et pacifiques». «Notre nation est prête à serrer toutes les mains qui se tendront vers nous», a-t-il ajouté.

Un peu plus tôt dans la journée, Nicolas Sarkozy avait affirmé que les Iraniens «commettraient une tragique erreur» en «misant sur la passivité de la communauté internationale pour poursuivre leur programme nucléaire militaire». Jeudi, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit pour adopter une résolution, appelant à une intensification des mesures visant à réduire la prolifération nucléaire à travers le monde. Et le 1er octobre à Genève, de nouveaux pourparlers réuniront l'Iran et six grandes puissances (Etats-Unis, France, Russie, Chine, Allemagne et Grande-Bretagne).

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a également provoqué des remous mercredi à la tribune de l'ONU, en se livrant à une véritable diatribe contre le Conseil de sécurité. Il a notamment critiqué la domination exercée par ses cinq membres permanents (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) et plaidé pour que le siège de l'ONU soit réinstallé hors des Etats-Unis.



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Sarkozy refuse tout marché avec l'Iran pour libérer Clotilde Reiss

Le président Nicolas Sarkozy a assuré, mercredi soir 22 septembre sur TF1 et France 2, qu'"il n'y aurait pas d'échange" entre la chercheuse française Clotilde Reiss retenue en Iran et un Iranien condamné en France. Le chef de l'Etat s'exprimait à New York, où se tient l'Assemblée générale des Nations unies. Interrogé en différé par Laurence Ferrari et David Pujadas, il a passé en revue les grands sujets liés à ce sommet qui réunit les chefs d'Etat de la planète, et a abordé une partie de l'actualité française.

Iran. Nicolas Sarkozy a dit "refuser" le "chantage" proposé par Mahmoud Ahmadinejad pour la libération de Clotilde Reiss, une jeune universitaire retenue en Iran. Mardi soir, M. Ahmadinejad avait laissé entendre qu'un échange de prisonniers pourrait permettre la libération de la jeune femme. Le Figaro évoquait notamment la piste Ali Vakili Rad, un Iranien reconnu coupable, en 1994, de l'assassinat de Chapour Bakhtiar, l'ancien premier ministre du chah d'Iran. "Il n'y aura pas d'échange", a martelé Nicolas Sarkozy. Sur le dossier du nucléaire, il a évoqué une "date limite" pour évaluer les efforts de la partie iranienne, précisant : "Dans mon esprit, c'est le mois de décembre."


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mardi 22 septembre 2009

Ahmadinejad appelle au départ des troupes étrangères de la région

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a affirmé, mardi 22 septembre, qu'"aucune puissance n'osera développer dans son esprit l'idée d'agresser l'Iran", appelant les puissances étrangères à retirer leurs troupes de la région, lors d'un discours dans le cadre du défilé annuel des forces armées.

"Nos forces armées couperont n'importe où dans le monde la main de quiconque voudra tirer une balle en direction de l'Iran avant même qu'il appuie sur la gâchette", a déclaré M. Ahmadinejad tout en ajoutant que la capacité militaire de l'Iran est uniquement "défensive", lors de sa déclaration diffusée en direct sur la télévision d'Etat.

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, n'a jamais écarté l'option d'une frappe militaire contre l'Iran, insistant sur le fait qu'Israël ne permettrait pas que le régime de Téhéran, qui affirme vouloir rayer l'Etat hébreu de la carte, puisse disposer de l'arme atomique. M. Ahmadinejad a également demandé le départ des troupes étrangères de la région en évoquant la situation en Irak et en Afghanistan. "Je vous conseille de retourner dans vos propres pays et d'utiliser les lourdes dépenses militaires pour régler les problèmes de vos peuples. C'est mieux pour vous", a-t-il dit.

Le président Ahmadinejad doit ensuite quitter Téhéran pour se rendre à New York afin de participer à l'Assemblée générale des Nations unies, où il prononcera mercredi un discours. L'Iran et le groupe des 5 + 1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni, Allemagne) doivent se retrouver le 1er octobre afin de parler des propositions de Téhéran sur le dossier nucléaire iranien.



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dimanche 20 septembre 2009

L’opposition iranienne réaffirme son existence lors de la journée d’Al-Qods


Combien étaient-ils? L’opposition réformatrice parle de 500000personnes dans les rues de Téhéran, voire plus. D’autres de plusieurs dizaines de milliers. Une seule certitude: la journée traditionnelle d’Al-Qods (Jérusalem), instituée par l’ayatollah Khomeyni il y a trente ans pour soutenir les Palestiniens, s’est transformée, vendredi 18septembre, en une grande vague de contestation "verte". Verte, comme la couleur du mouvement de protestation lancé par Mir Hossein Moussavi, ex-premier ministre et candidat malheureux à la présidentielle de juin, qui conteste la victoire de Mahmoud Ahmadinejad.

Quatre mille arrestations en trois mois (près de 200 personnes au moins sont encore détenues), des "aveux" forcés à la télévision d’Etat pour certains militants, des tortures pour d’autres, rien n’a, semble-t-il, pu dissuader les militants de l’opposition de profiter de la marche annuelle pro-palestinienne pour se faire entendre. Pas même la dernière vague d’arrestations, cette semaine, qui vise des enfants de personnalités du régime déjà emprisonnés comme l’ex-vice-président du Parlement, Mohsen Mirdamadi, dont le fils a été interpellé, ou de grands religieux trop critiques du pouvoir actuel: les petits-fils du grand ayatollah Montazeri ont été arrêtés à Qom, la ville sainte, ainsi que le fils de l’ayatollah Mousavi Tabrizi. Une pratique qualifiée de "prise d’otage familiale pour faire des pressions politiques" par le site Modvj sabz (Bague verte).

"MENTEUR ! OÙ SONT TES 63 % ?"

Bracelets et chemises vertes, banderoles, drapeaux: les signes de ralliement se sont multipliés, vendredi, dans les grandes avenues de Téhéran, ceinturées par la police antiémeute et les miliciens bassidji armés de matraques. Des affrontements ont eu lieu.
Le périmètre de l’université de Téhéran, lieu de la prière du vendredi où parlait M.Ahmadinejad, était réduit à l’état de bunker surprotégé par la police, selon des témoins. Et tandis que M.Ahmadinejad prononçait un violent discours contre Israël, les manifestants ont scandé à plein poumons: "Dorough gou! chast o seh darsadat koo! (Menteur! Où sont tes 63 %?)". Le bruit était tel que le président aurait écourté son discours.

Après quoi, les opposants ont entonné un chant, devenu le mot d’ordre de la journée, tiré d’un texte du poète Mochini. Que dit ce poème? "Laisse tomber ton fusil, je hais cet instrument sanguinaire aussi bien au Liban, à Qods que dans les rues d’Iran." Ce qui est déjà une forme de contestation publique de la "diplomatie" musclée et militariste de M.Ahmadinejad au Moyen-Orient. En réponse aux "Mort à Israël!", traditionnels dans cette journée de soutien à la Palestine, ont aussi fusé dans la foule des slogans nouveaux "Mort à la Russie! Mort à la Chine!", alliés de l’Iran. Ce n’était pas le seul changement dans l’attitude des manifestants "verts" qui, vendredi, se sont comptés dans les rues, ce qu’ils n’avaient pu faire depuis la manifestation du 9juillet commémorant le soulèvement étudiant de 1999, durement réprimé.

Behzad, ancien restaurateur au chômage, était parmi eux. Au téléphone, il nous a confié son témoignage: "Lors des grandes manifestations de juin, j’étais terrorisé. Vendredi, nous n’avions plus peur. En nous voyant tous dans la rue, nous avons repris confiance. La différence, c’est que cette fois nous avons répliqué. Mon neveu a été battu à coups de matraque par des bassidji près de la place Valli-a-Ast. Quand ils ont voulu l’embarquer,les gens autour de nous les en ont empêchés en leur jetant des pierres et tout ce qu’ils pouvaient."

"S’ILS T’ARRÊTENT, CE SERA LA RÉVOLTE"

Même solidarité au secours des trois chefs réformateurs qui s’étaient rendus à la marche. L’ex-président Mohammad Khatami, attaqué par un groupe de fondamentalistes, s’est vu arracher son turban. La foule a empêché qu’il soit blessé car, selon certaines sources, ses assaillants étaient munis d’armes blanches. M.Moussavi a été assiégé dans sa voiture et traité d’"hyprocrite". Quant à Medhdi Karoubi, ce religieux réformateur qui a dénoncé viols et tortures en prison, il a pu, sous la protection des manifestants, participer à la marche plus d’une heure sous les ovations: "Karoubi notre héros! S’ils t’arrêtent, ce sera la révolte."

Des arrestations, il y en a eu des dizaines, notamment en province à Tabriz, Ispahan ou Karaj. A Chiraz, selon des témoins, une vingtaine de personnes détenues auraient été délivrées par les manifestants des mains des miliciens. "Voir cette foule pas intimidée du tout dans la rue après la répression terrible des mois derniers a dû être un choc pour le pouvoir", disait encore Behzad. Et l’analyste Ahmad Salamatian de conclure: "Vendredi, l’angoisse et la crainte ont changé de camp. L’hésitation s’installe au plus haut du pouvoir." De fait, dans la soirée, le vice-président du Parlement, Mohammad Reza Bahonar, dénonçait la répression.

Marie-Claude Decamps



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Des nuances entre Paris et Washington à propos de l'Iran

Que se sont dit Nicolas Sarkozy et Barack Obama, mardi 15 septembre, par téléphone, à propos du nucléaire iranien ? Le laconique communiqué de l'Elysée, suivi d'aucun complément d'information pour les médias, faute d'un porte-parole permanent, n'a guère permis de le clarifier. On ne sut pas, par exemple, si les deux présidents avaient constaté une pleine convergence de vues sur la façon de traiter ce dossier de prolifération, au moment où une rencontre multilatérale est annoncée pour le 1er octobre avec un représentant iranien.

Dans le langage public, en tout cas, depuis l'été, le décalage est manifeste entre le vocabulaire employé par Nicolas Sarkozy à propos de la République islamique, et celui de Barack Obama. Face à la répression politique en Iran, le président français a été, dès le mois de juin, plus rapide et plus loquace dans ses condamnations que l'occupant de la Maison Blanche.

N'hésitant pas à verser dans le thème du "changement de régime", M. Sarkozy a déclaré à plusieurs reprises que le peuple iranien "méritait mieux" que ses dirigeants actuels. M. Obama, tout en condamnant les violences, n'a pas franchi ce pas, comme pour éviter de fermer la porte à un dialogue marqué par un "respect mutuel", l'expression utilisée au début de sa politique de la main tendue.

M. Sarkozy a aussi exprimé tout haut, à différentes occasions, sa conviction que le programme nucléaire iranien est de nature militaire. "C'est une certitude pour tous nos services secrets", a-t-il commenté cette semaine. Barack Obama a, lui, évité d'exprimer publiquement cette idée. C'est au représentant américain auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qu'est revenue la tâche de dire que l'Iran était désormais en mesure de basculer dans une capacité nucléaire militaire s'il le souhaite.

UNE DEMANDE D'ÉCHÉANCIER

A Paris, la politique de Barack Obama sur l'Iran est officiellement applaudie, mais en coulisses elle suscite des interrogations. Cela n'est pas nouveau. En juillet 2008, alors qu'il effectuait une tournée en Europe dans le cadre de sa campagne électorale, Barack Obama avait été incité par Nicolas Sarkozy à préciser que la pression ne se relâcherait pas pour autant sur l'Iran, du fait du changement de président américain. Au printemps 2009, après la série de messages adressés par M. Obama à l'Iran, la diplomatie française, ainsi que l'a fait Israël, a insisté pour qu'un délai plus précis soit fixé à l'Iran.

C'est ainsi qu'au sommet du G8 en Italie, en juillet, l'échéance auparavant donnée à Téhéran pour répondre à l'offre des grandes puissances (jusqu'à la fin de l'année) a été raccourcie, par une déclaration de M. Obama en conférence de presse : pour jauger des intentions iraniennes, il était désormais question de fin septembre, date de l'Assemblée générale de l'ONU.

Depuis que l'Iran a remis, le 9 septembre, sa réponse - un texte d'une grande confusion passant sous silence le programme nucléaire -, la diplomatie française a été aux aguets. Les déclarations du Quai d'Orsay ont aussitôt minimisé les chances de percée lors des discussions prévues le 1er octobre.

Le 2 septembre, au sein du groupe des six pays traitant depuis trois ans le dossier nucléaire iranien (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni, Allemagne), la France avait demandé qu'un échéancier précis soit fixé à l'Iran. Sans rallier ses partenaires. La réunion des Six avec l'Iran le 1er octobre a fait voler en éclat le délai de la fin septembre, au grand regret des Français, mais sans que cela ne chagrine outre mesure les Américains.

La variété des commentaires officiels faits côté américain a aussi semblé déconcerter quelque peu les responsables français. C'était le cas notamment lorsque l'ambassadeur américain auprès de l'ONU, Susan Rice, a déclaré qu'"aucune date-butoir artificielle" ne serait imposée à Téhéran.

Depuis son élection en 2007, Nicolas Sarkozy a durci la position française face au programme nucléaire iranien, et il a cherché à entraîner (avec un certain succès) les autres pays européens vers une politique plus ferme de sanctions. Face aux incertitudes et hésitations qui semblent caractériser la ligne de Barack Obama sur ce dossier nucléaire, la diplomatie française se conçoit comme gardienne des "fondamentaux" du canevas diplomatique tel qu'il a été mis en place par les Européens dès 2003 (avant que les Etats-Unis le rejoignent en 2005-2006). L'essentiel étant l'exigence de la suspension de l'enrichissement d'uranium. Un point sur lequel l'administration Obama entretien le flou.

Natalie Nougayrède




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L'iranien Khamenei dénonce le «cancer sioniste»


Le Guide suprême a estimé que les manifestations de vendredi en soutien aux Palestiniens étaient un «cri clair des musulmans» et le signe que «la politique vicieuse des Occidentaux n'avait aucune influence sur la nation iranienne».

Le guide suprême iranien Ali Khamenei a lâché, ce dimanche, que les manifestations, qui se sont tenues vendredi à l'occasion de la journée de solidarité avec les Palestiniens – journée de Qods -, étaient un cri des musulmans contre le «cancer sioniste» qui «ronge» le monde islamique.

Lors d'un discours à l'occasion de l'Aïd, diffusé par la télévision d'Etat, il a dénoncé ce qu’il nomme «le cancer destructeur sioniste, provoqué par les occupants et les puissances oppressives, qui ronge la nation islamique».

«Au cours des années passées, [les ennemis, ndlr] ont essayé d'affaiblir la journée de Qods (...). Cette année ils ont essayé, encore plus que les autres années, mais la journée glorieuse de Qods en Iran et à Téhéran a montré au monde entier quelle était la volonté du peuple iranien», a ajouté le Guide suprême, voulant y voir la preuve que «les combines, l'argent dépensé, et la politique vicieuse [des Occidentaux] n'avaient aucune influence sur la nation iranienne».

Ali Khamenei s’en est pris à la volonté des «dirigeants occidentaux» d’«influencer le peuple iranien»: un «mirage» selon lui.

Son discours a été ponctué par des cris de «Mort à Israël» et «leader, nous t'offrons le sang qui coule dans nos veines».

La journée de Qods, décrétée par l'ayatollah Rouhollah Khomeiny en 1979, est destinée à marquer la solidarité des musulmans à l'égard des Palestiniens. A cette occasion, des centaines de milliers de personnes ont défilé vendredi à travers le pays, à l'appel du pouvoir, pour exprimer leur solidarité avec les Palestiniens et protester contre Israël.

A Téhéran, le rassemblement a été l'occasion d'une manifestation de l'opposition, après deux mois d’absence, pour dénoncer la réélection du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad. Une initiative que les autorités et les médias officiels ont minimisée, en affirmant qu'elle avait été «noyée dans l'immense rassemblement de soutien aux Palestiniens et contre le régime sioniste».

Vendredi, le président Mahmoud Ahmadinejad avait de nouveau qualifié l'Holocauste de «mythe» et prévenu que «les jours de ce régime [israélien] sont comptés». C’est dans ce contexte que le président iranien doit se rendre, dans les prochains jours, à l'Assemblée générale des Nations unies à New York.

(Source AFP)



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vendredi 18 septembre 2009

L'opposition réprimée à coups de bâton à Téhéran


Plusieurs opposants, dont l'ancien président iranien Mohammad Khatami, ont été agressés et arrêtés par des partisans du régime, en marge d'une manifestation pro-palestinienne rassemblant des dizaines de milliers de personnes.

Plus de trois mois après la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad, l'opposition iranienne ne faiblit pas. Vendredi, les contestataires se sont greffés, avec leurs propres slogans, à un rassemblement officiel, organisé à l'occasion de la journée annuelle de solidarité avec les Palestiniens. Plusieurs centaines de milliers d'entre eux, portant des bracelets verts, ont crié à la gloire de leur chef, l'ancien candidat à la présidentielle, Mir Hossein Moussavi, dans les rues de Téhéran. «Ya Hossein! Mir Hossein!» et «Je mourrai pour l'Iran», ont-ils scandé, en défiant les mises en garde du régime.

Selon des témoins, Mir Hossein Moussavi a été contraint de quitter le rassemblement, après que sa voiture a été attaquée par des membres du régime en colère qui criaient «Mort à Moussavi l'hypocrite». D'autres partisans de l'opposition, dont l'ancien président Mohammad Khatami, ont été frappés à l'aide de bâtons par des partisans du régime ultraconservateur habillés en civil et circulant à moto. Certains d'entre eux ont même été arrêtés. «Un groupe de conservateurs a attaqué Mohammad Khatami (...) lors de l'incident, son turban est tombé, et ils voulaient le battre. Mais des partisans (de M. Khatami) les en ont empêchés et la police anti-émeute est intervenue», a pour sa part précisé le site réformateur, Parlemennews.ir. Selon le frère de l'ancien président, Mohammad Reza Khatami, il n'a toutefois pas été blessé.

Voir la vidéo

Cette répression intervient ironiquement quelques heures après les regrets exprimés par Mahmoud Ahmadinejad, au sujet des opposants tués, lors des graves émeutes post-électorales de juin.

«Le mythe de l'Holocauste»

Le président iranien a d'ailleurs lui-même participé à cette manifestation, organisée par le régime. Lors d'un discours à l'université de Téhéran, il a de nouveau mis en doute la réalité de la Shoah, réitérant des propos qui avaient suscité l'indignation à travers le monde. «L'existence même de ce régime est une insulte à la dignité des peuples», a-t-il affirmé en référence à Israël, l'ennemi juré de l'Iran. «Ils (les Occidentaux) ont lancé le mythe de l'Holocauste. Ils ont menti, ils ont fait leur numéro et puis ils ont soutenu les juifs. Si vous prétendez que l'Holocauste est une réalité, pourquoi ne pas autoriser une étude ?», a-t-il dit devant les fidèles qui scandaient «Mort à Israël».

Selon lui, «les jours de ce régime (israélien) sont comptés et il est sur le point de s'effondrer. Le régime est mourant». Le président iranien a déjà nié à plusieurs reprises l'ampleur et même la réalité de l'extermination des juifs par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.L'Iran ne reconnaît pas l'existence d'Israël et Mahmoud Ahmadinejad a prédit à de nombreuses reprises ces dernières années la disparition de l'Etat hébreu. En 2005, il avait appelé «à rayer (Israël) de la carte».

Le président iranien a tenu ces propos quelques heures après des déclarations d'apaisement sur le dossier du nucléaire, l'autre pomme de discorde, avec Israël, entre la République islamique et les pays occidentaux. Dans une interview diffusée jeudi par la chaîne américaine NBC , il a ainsi déclaré que les armes nucléaires appartenaient au passé, tout en maintenant un flou certain sur la fin de l'enrichissement de l'uranium à des fins civiles.



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L'Iran n'a pas besoin d'armes nucléaires selon son président


Il est trop tôt pour parler de détente, pourtant les lignes bougent entre Téhéran et Washington. Hier, le président américain Barack Obama a justifié sa décision d'abandonner le projet de bouclier antimissile en Europe par une réévaluation de la menace balistique iranienne.

Quelques heures plus tard, dans un entretien diffusé sur la chaîne de télévision américaine NBC News, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad explique que l'Iran n'a pas besoin de l'arme nucléairew… sans toutefois explicitement exclure la possibilité d'en avoir un jour. "Nous pensons que les armes nucléaires appartiennent au passé et à la génération d'avant… Nous ne voyons aucun besoin pour ce type d'armes", assure le président iranien. "Nous avons toujours cru aux négociations et aux discussions. Ceci est notre logique, rien n'a changé", assure M. Ahmadinejad, dont les propos étaient traduits par un interprète.

Interrogé pour savoir s'il pouvait clairement affirmer que l'Iran excluait toute possibilité de se doter un jour d'armes nucléaires, il a simplement répondu : "Si nous parlons d'enrichissement d'uranium à des fins pacifiques, à cela nous ne mettrons jamais fin en Iran."

Une rencontre entre l'Iran et des représentants des six grandes puissances qui négocient depuis des années sur le dossier nucléaire iranien (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) est prévue le 1er octobre, probablement en Turquie. Les Etats-Unis ont clairement signifié à l'Iran qu'il devait aborder "de front" le sujet de son programme nucléaire dans toute négociation, a déclaré mardi la secrétaire d'Etat Hillary Clinton.

Dans une interview au Washington Post, l'ambassadeur d'Iran auprès de l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh, estime que ces entretiens constitueront une véritable occasion de dialogue. "C'est une occasion nouvelle et véritable qui a été proposée par la nation iranienne", dit-il. "Elles [les puissances] devraient immédiatement la saisir", ajoute-t-il.



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jeudi 17 septembre 2009

A Dubaï, la CIA recrute ses espions iraniens Par Delphine Minoui


A moins de deux heures de vol de Téhéran, Dubaï est devenu la base arrière des services de renseignement américains, avides d'en savoir plus sur la République islamique.

Dans un livre paru, lundi, aux Etats-Unis (« City of Gold : Dubaï and the dream of capitalism », St. Martin's press), le journaliste américain Jim Krane révèle que la CIA a plusieurs fois opposé son veto au Département d'Etat américain, qui cherchait à fermer son consulat de Dubaï pour cause de budget limité.

Raison avancée : une telle initiative aurait privé Washington d'une vraie pépinière d'agents iraniens. Des centaines d'Iraniens en demande de visa y sont, en effet, quotidiennement « observé, interrogé et parfois recrutés pour espionner sur leur propre gouvernement », constate Jim Krane.

Parmi les cibles idéales de la CIA : des citoyens ayant travaillé pour l'armée ou le gouvernement iranien. En fonction de leur profil, ils sont à nouveau convoqués, une fois leur demande de visa déposée. Au fil des entretiens, les questions deviennent plus pointues, et peuvent prendre la forme d'un chantage indirect conditionnant l'obtention du visa aux réponses données.

Les liens étroits entre Dubaï et Téhéran ne sont pas nouveaux. Après la prise du pouvoir par les religieux à Téhéran, en 1979, Dubaï a vu débarquer des milliers d'Iraniens qui prospèrent dans l'immobilier, la restauration et l'hôtellerie. Chaque semaine, plus de 300 vols font la navette entre l'Iran et Dubaï. Le petit émirat est également le plus important partenaire commercial de la République islamique.

Soucieux de mieux comprendre l'Iran - où les diplomates américains n'ont plus droit de citée depuis la rupture des relations diplomatiques entre Téhéran et Washington, en 1979 -, les Américains se sont progressivement rapprochés du point d'entrée le plus proche : Dubaï. En 2006, le Département d'Etat a fini par ouvrir un bureau spécial « Iran » au sein du Consulat. Composé d'une demi-douzaine d'experts parlant le persan, il tente discrètement de décrypter la complexité de la République islamique et d'impulser un vent de changement de l'autre côté du Golfe. C'est dans ce même Consulat, précise Jim Krane, que les recrues potentielles sont approchées.

Mais les Américains ne sont pas les seuls à jouer les indics. « L'Iran, aussi, a ses propres agents secrets, parmi lesquels certains représentants locaux de compagnies étatiques, dont certaines appartiennent aux Gardiens de la révolution et aux ministère de la défense et des renseignements », note-t-il.



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Iran : les chefs de l'opposition annoncent leur présence à une manifestation propalestinienne

Le Guide suprême iranien, l'ayatollah Khamenei, a mis en garde ceux qui seraient tentés d'utiliser, vendredi 18 septembre, la traditionnelle journée de Qods, dédiée, en Iran, à une marche en faveur des Palestiniens, pour manifester contre le gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad, dont l'élection, le 12 juin, est contestée par les réformateurs. En dépit d'une nouvelle vague d'arrestations, et d'un renforcement de la sécurité dans les rues en prévision des événements de vendredi, les trois chefs du mouvement de contestation - l'ex-premier ministre et candidat malheureux à l'élection , Mir Hossein Moussavi ; l'ex-président du Parlement et candidat malheureux, lui aussi, à la présidentielle, Mehdi Karoubi (à droite) et l'ex-président de la République, Mohammad Khatami, qui les a soutenus - ont annoncé leur présence à la marche de Qods et convié leurs militants .

Ce sera le premier rassemblement d'importance depuis que des milliers de manifestants sont descendus dans la rue le 9 juillet pour commémorer les émeutes estudiantines de 1999.

Le président Ahmadinejad fera un discours, suivi par un prêche du religieux conservateur Ahmad Khatami à l'occasion de la prière à l'université de Téhéran. L'ex-président Hachémi Rafsandjani , qui délivre ce prêche depuis plus de vingt ans, lors de cette journée, a été écarté au dernier moment sur ordre du bureau du Guide, selon des indiscrétions des organisateurs de la prière. Ce qui est considéré comme une nouvelle mesure de rétorsion à l'encontre de M. Rafsandjani qui a adopté des positions critiques à l'encontre de M. Ahmadinejad. Devant les risques de débordements vendredi, les pressions se sont accentuées sur les chefs réformateurs pour qu'ils renoncent à leur projet.

Marie-Claude Descamps



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mercredi 16 septembre 2009

L'Iran et le G20 au cœur d'un entretien Obama-Sarkozy


Pendant une demi-heure, les deux chefs d'Etat ont discuté des moyens d'amener la République islamique à «se conformer» aux résolutions de l'ONU sur le nucléaire.

Deux semaines après avoir mis en garde Téhéran contre des «sanctions renforcées», Nicolas Sarkozy s'est entretenu pendant une demi-heure, mardi, avec Barack Obama «du niveau des efforts diplomatiques pour amener l'Iran à se conformer à ses obligations internationales sur son programme nucléaire», a fait savoir la Maison-Blanche.

Cet épineux dossier devrait être au cœur de la rencontre qui se tiendra le 1er octobre prochain, probablement en Turquie, entre les représentants des six grandes puissances qui négocient depuis des années sur le nucléaire iranien (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) et la République islamique, soupçonnée de vouloir se doter de l'arme atomique sous le couvert d'un programme nucléaire civil. Cette rencontre marquera «l'accomplissement» de la promesse du président Obama de tendre la main à l'Iran malgré trois décennies d'hostilité entre Washington et Téhéran, a estimé mardi sa secrétaire d'Etat, Hillary Clinton. «Nous avons clairement signifié aux Iraniens que toutes les discussions auxquelles nous participerions devaient aborder de front la question nucléaire. C'est incontournable», a-t-elle ajouté.

Mettre en œuvre les décisions du G20 de Londres

Nicolas Sarkozy et Barack Obama ont par ailleurs discuté des moyens d'insuffler une force nouvelle dans les négociations de paix au Proche-Orient et «ont convenu de continuer à travailler avec les acteurs clés dans la région pour rétablir les conditions nécessaires à une reprise des négociations de paix israélo-arabes», a précisé la Maison-Blanche.

Durant leur conversation téléphonique, organisée avant un dîner de travail à l'Elysée entre Nicolas Sarkozy et le premier ministre britannique Gordon Brown, les deux présidents ont également promis d'œuvrer de concert pour assurer le succès du sommet du G20, qui se tiendra les 24 et 25 septembre à Pittsburgh, aux Etats-Unis. Le président américain est opposé à l'encadrement des bonus versés aux traders et à leur limitation, alors que Nicolas Sarkozy, Gordon Brown et la chancelière Angela Merkel y sont favorables. L'Elysée a indiqué plus tôt dans un communiqué que lors de cet entretien, les deux hommes ont notamment «réaffirmé leur volonté de mettre en œuvre pleinement les décisions prises à Londres» au précédent sommet du G20 en avril, et «sont convenus de travailler en étroite coordination pour que la réunion de Pittsburgh soit un succès».



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Procès de Téhéran : Parodie de justice, Acte V

Le 14 septembre 2009, la cinquième audience du procès chargé de juger les opposants à la réélection de Mahmoud Ahmadinejad s’est ouverte devant la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran. L’accusation a une fois de plus placé les médias au cœur de son réquisitoire. Le procureur a même accusé Facebook et YouTube d’avoir mené une guerre psychologique contre l’Iran.



« Il faut mettre un terme à cette parodie de justice. Les autorités judiciaires iraniennes veulent humilier les journalistes et les blogueurs en mettant en scène leurs aveux forcés et leur demande de pardon. Sur le banc des accusés, des journalistes et de simples internautes sont jugés pour avoir envoyé des mails ou consulté des sites d’informations. Le régime veut réprimer non seulement les professionnels de l’information mais également punir tout accès à l’information », a déclaré l’organisation.

Le journaliste Mohammad Reza Nourbakhash, emprisonné depuis le 4 août 2009, comptait parmi les détenus présents à l’audience. Depuis le début du procès, sa défense est assurée par un avocat commis d’office. Le journaliste a été contraint de lire un texte qui a confirmé sa culpabilité ainsi que celle d’hommes politiques, en accord total avec le réquisitoire du procureur. Les six accusés présents ont avoué avoir été manipulés par la diffusion de “fausses informations sur Internet”.

Le réquisitoire du procureur a, cette fois, directement mis en cause le réseau social Facebook ainsi que des sites de partages de vidéos comme YouTube. Selon le procureur, « en Iran, il existe 25 millions d’internautes qui utilisent le réseau d’Internet. Les Etats-Unis ont soutenu des sites comme Facebook et YouTube dans le but d’influencer les émeutiers et d’affaiblir la place du gouvernement aussi bien au niveau national qu’international. Les sites Facebook et YouTube ont été conçus par les État-Unis pour mener une guerre psychologique contre l’Iran. »

Les proches du journaliste emprisonné Ahmad Zeydabadi ont déclaré que ce dernier refuse toujours de lire le texte dicté par les interrogateurs. Il n’était pas présent à l’audience. Selon l’épouse du journaliste, Mahdieh Mohammadi, dans une interview à la radio Zamaneh, le juge lui a formellement annoncé que son époux avait écrit une lettre dans laquelle il affirme qu’« il n’a pas besoin de l’avocat ». Le magistrat a refusé de lui montrer la lettre.

Depuis le début du procès, les avocats assurant la défense des journalistes n’ont pas pu rencontrer leurs clients, ni consulter leur dossier. Des avocats commis d’office, proches des services des renseignements, ont été nommés par le procureur de Téhéran. Plusieurs journalistes comme Mehdi Hossinzadeh ou encore Shiva Nazar Ahari, blogueuse du site Azadizan (Libération de la femme), sont toujours détenus dans différentes sections de la prison d’Evin et sous un constante pression pour livrer des aveux forcés.

Par ailleurs, depuis le 14 septembre, Persianblog, la plus ancienne plate-forme de blogs en Iran, a été bloquée par les autorités sans aucune explication. Le site a confirmé l’information en précisant qu’ils sont en train de vérifier les raisons de ce filtrage auprès des autorités.

Enfin, Reporters sans frontières a appris la libération de la journaliste et photographe Koroush Javan, arrêtée le 13 juillet 2009, ainsi que celle de Mirhamid Hassanzadeh, arrêté le 4 août, directeur du site Ghalamnews, après le paiement d’une caution.



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jeudi 10 septembre 2009

La répression continue




Mohammad Hassin Falahieh Zadeh, le plus ancien journaliste détenu dans les geôles iraniennes, a été transféré le 8 septembre 2009 à la clinique de la prison d’Evin, en raison de la grève de la faim qu’il a commencée la semaine dernière. Le même jour, le bureau du parti du candidat protestataire Mehdi Karoubi a été fermé et le rédacteur en chef du site Sahamnewes a été arrêté.

"En raison de sa situation unique et critique, nous demandons plus d’informations sur l’état de santé de Mohammad Hassin Falahieh Zadeh. Injustement condamné lors d’un procès à huis clos, sans la présence de son avocat, privé de ses droits, il a été incarcéré avec des prisonniers de droit commun ou dans la cellule d’isolement 209. Ce journaliste estime n’avoir plus aucun recours face à l’injustice qui lui est faite. Sa vie repose entre les mains des autorités iraniennes, et particulièrement des responsables de la prison d’Evin", a déclaré Reporters sans frontières.

Arrêté en novembre 2006, Mohammad Hassin Falahieh Zadeh, journaliste du service en langue arabe de la chaîne Al-Alam (média iranien), et collaborateur de nombreux médias arabes, comme le quotidien libanais Al-Mostaqbal, Abu Dhabi TV ou encore Dubaï Radio, a été condamné, le 29 avril 2007, à trois ans de prison pour "espionnage". La Cour lui a également imposé de verser une amende équivalente au double des revenus qu’il tire de ses activités journalistiques. Le journaliste, qui n’a pas les moyens de payer cette amende, a eu recours plusieurs fois à la grève de la faim, et notamment au mois d’octobre l’année dernière.

Par ailleurs, le rédacteur en chef, Mohammad Davari, du site Internet Etemad-e Melli (http:/www.etemademelli.ir/), a été arrêté, le 8 septembre 2009, lors d’un raid des autorités iraniennes au bureau du chef de l’opposition, Mehdi Karoubi, au nord de Téhéran. Ordinateurs, documents et films ont été saisis sur place.

Le site, bloqué en début de semaine dernière, faisait état de mauvais traitements et de viols dans les prisons de la République islamique.

Le bureau du dirigeant contestataire a été fermé "sur ordre du procureur de Téhéran" (Abbas Jafari Dolatabadi), selon les déclarations du porte-parole de Karoubi, Esmail Gherami Moghaddam.

Enfin, l’Association de défense des prisonniers, dirigée par Emadeddine Baghi et proche des réformateurs, a vu ses bureaux fermés par les autorités iraniennes.

Reporters sans frontières rappelle que l’Iran, qui se targue de bloquer l’accès à des centaines de milliers de sites, est l’un des douze plus grands ennemis de l’Internet. Vingt-six journalistes et six cyberdissidents y sont détenus. L’Iran est situé à la 166e place sur 173, dans le classement mondial de la liberté de la presse établi en 2008 par l’organisation.



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Bravant la consigne, Carrefour s'implante à Téhéran

Bienvenue au Carrefour (Hyper Star) de Téhéran, ouvert sept jours sur sept de 9 heures à minuit, dans le quartier de Ferdows ouest : c’est ainsi que la Chambre Franco-iranienne de commerce et d’industrie annonce par email l’ouverture du grand magasin.

Une ouverture en pleine crise politique entre la France et l’Iran, alors que consigne a pourtant été donnée aux entreprises françaises de ne plus faire d’affaires avec la République islamique. L’Occident accuse Téhéran de dissimuler des activités nucléaires militaires.

Pour contourner la recommandation, Carrefour est passé par un intermédiaire à Dubaï. En début d’année déjà, les caisses enregistreuses de fabrication américaines (IBM) du futur Carrefour avaient été acheminées sur des boutres, qui alimentent le marché iranien en contrebande depuis la crique de Dubaï.

Si Carrefour s’implante en Iran, c’est que le marché intérieur lui semble porteur. Autre exemple, le secteur automobile, en plein boom, plus 12% de ventes en 2008 (1,3 millions de véhicules vendus entre mars 2008 et mars 2009, selon les statistiques officielles). L’Iran est l’un des rares marchés en expansion à travers le monde. « Ce qui veut dire que les Iraniens sont capables de financer et d’importer les pièces nécessaires à la production de voitures, si les sanctions étaient vraiment efficaces, cela voudrait dire qu’ils ne pourraient plus importer de vis ou quoique ce soit, ce n’est visiblement pas le cas », nous explique un spécialiste du secteur.

Signe de l’importance du marché automobile iranien : au siège de Peugeot à Paris, l’Iran est le seul pays à disposer d’un directeur-pays et non pas par région. « C’est le premier marché à l’export, mais on ne le dit pas trop », ajoute l’expert.

A court terme, les sanctions internationales imposées à Téhéran sont inopérantes. Au moment où la communauté internationale envisage d’autres sanctions contre l’Iran, de plus en plus de commentateurs s’interrogent sur l’efficacité de telles mesures de rétorsion, qui ne font que renforcer le pouvoir, au détriment des Iraniens. Les sanctions ? « Inefficaces politiquement, et cruelles humainement » : la formule est d’Hubert Védrine, l’ancien ministre des Affaires étrangères. Elle n’est pas d’hier, elle remonte à la fin des années 90 et s’appliquait à l’Irak….

Par Georges Malbrunot


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En Iran, l'étau se resserre autour des chefs de file de la contestation

L'étau se resserre autour des chefs de l'opposition réformatrice qui contestent la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad en Iran. Mardi 8 septembre, des agents en civil appartenant, selon des témoins, aux services secrets de la milice Bassidji et des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime, sont intervenus au nom du procureur révolutionnaire, dans les bureaux de Mehdi Karoubi, au nord de Téhéran. Candidat réformateur malheureux au scrutin du 12 juin, M. Karoubi fut le premier à dénoncer que des manifestants ont été torturés et violés en prison. Les agents ont emporté ses ordinateurs et tous ses documents, puis ont apposé des scellés à l'entrée.

Ils ont ensuite perquisitionné au domicile de Morteza Alviri, ex-maire de Téhéran et conseiller de M. Karoubi, avant de l'arrêter. Un autre conseiller du dirigeant réformateur, Mohammad Davari, chargé du site Internet de son parti, Ettemad-e-Meli (Confiance nationale) a également été arrêté.

Dans le même temps, d'autres agents fermaient l'Association de défense des prisonniers - à laquelle collaborent plusieurs avocats - dirigée par Emadeddin Baghi, un ex-révolutionnaire devenu journaliste, plusieurs fois emprisonné pour son action.

La veille, c'est le bureau de la commission d'enquête sur les détentions et les abus commis en prison, créée par Mehdi Karoubi et Mir Hossein Moussavi, candidat malheureux lui aussi en juin, devenu le chef de file de l'opposition, qui a été perquisitionné. Tout a été emporté. Enfin, mardi soir, d'autres agents des services secrets ont emmené vers une destination inconnue celui qui animait la commission d'enquête, Alireza Behechti. M. Behechti est un proche de M. Moussavi mais surtout le fils de l'ayatollah Behechti, grande figure de la révolution, mort dans un attentat. Une famille jusque-là "intouchable".

Cette accélération de la répression intervient au moment où M. Ahmadinejad a lancé, lundi, une nouvelle et sévère attaque contre "les chefs et les instigateurs" de la contestation dont il exige la "punition ". Plus que tout, ces épisodes récents, nous a confié par téléphone un avocat iranien des droits de l'homme, montrent que "le régime veut effacer toute trace de ses débordements en prison et retirer tout moyen d'action ou d'expression à la contestation. Ce qui est préoccupant, c'est de voir qu'en dépit du changement de ministres, le pouvoir judiciaire qui, lui, avait reçu M. Karoubi et allait commencer à examiner les preuves de tortures qu'il avait produites, se voit couper l'herbe sous le pied par les services secrets."

Marie-Claude Decamps



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lundi 7 septembre 2009

Pour Ahmadinejad, la question nucléaire est close

Mahmoud Ahmadinejad devant le parlement iranien (Morteza Nikoubazl / Reuters)

Mahmoud Ahmadinejad a déclaré lundi lors d'une conférence de presse que l'Iran n'était pas disposé à négocier ses droits, qualifiés d'«indéniables», à l'énergie nucléaire.

Il n'a en revanche pas fermé la porte à un dialogue avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), dans un cadre «juste et logique». Le leader ultraconservateur a encouragé les grandes puissances occidentales à cesser leur politique d'hostilité, et s'est dit prêt à discuter avec Barack Obama devant les médias internationaux.

Téhéran continue de démentir son intention de fabriquer l'arme atomique, affirmant avoir préparé des propositions visant à «créer des opportunités pour utiliser à des fins pacifiques l'énergie nucléaire et prévenir le développement des armes nucléaires de destruction massive».
L'AIEA sous pression

La déclaration du président réélu intervient alors que le programme nucléaire iranien sera au centre de la réunion d'automne de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui débute à Vienne ce lundi. En six ans d'enquête, l'AIEA n'a pas trouvé de preuves concernant un éventuel programme militaire nucléaire iranien. Mohamed El Baradei, qui en quittera la direction générale le 30 novembre prochain, avait modéré les inquiétudes dans une interview accordée le 1er septembre au Bulletin of the Atomic Scientists, une revue américaine, où il jugeait « exagérée » la menace nucléaire iranienne.

Le prix Nobel de la paix 2005 a souvent été accusé, notamment par les Etats-Unis et Israël, d'avoir sciemment dissimulé des informations sur le dossier iranien, ce qu'il a démenti, dénonçant des «motivations politiques». La semaine dernière, le ministre Français des affaires étrangères Bernard Kouchner avait également demandé à ce que les annexes du dernier rapport de M. El Baradei soit publiées dans leur intégralité.

(avec AFP)



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samedi 5 septembre 2009

Iran : feu vert au gouvernement Ahmadinejad

Marzieh Vahid Dastjerdi est devenue, le 3 septembre 2009, la première femme ministre de l'histoire de la République islamique.


Serrer les rangs à tout prix. La consigne - écrite - distribuée aux principaux députés était venue directement du Guide suprême iranien, Ali Khamenei, qui, jeudi 3 septembre, avant le vote de confiance au Parlement sur les ministres choisis par le président Mahmoud Ahmadinejad, avait plaidé pour "montrer aux ennemis de l'intérieur et de l'extérieur un front uni".

Et ainsi fut fait. Après plus de quatre jours de débats houleux, principalement au sein des rangs conservateurs (la minorité réformatrice avait presque boudé l'exercice), M. Ahmadinejad, accusé d'avoir privilégié la "fidélité" à la "compétence" dans ses choix, obtenait pourtant la confiance pour 18 des 21 ministres présentés. Seuls trois (dont deux femmes et le candidat au ministère de l'énergie) étaient rejetés, soit un de moins que lors de la formation de son cabinet, lors de son premier mandat, en 2005. Un mandat que personne n'avait alors contesté, contrairement au mouvement de protestation qui a suivi l'élection du 12 juin, que les réformateurs accusent d'être entachée de fraude.


Que dire du nouveau gouvernement ? En surface, la seule "innovation" réside dans la nomination d'une femme, Marzieh Vahid Dastjerdi, au ministère de la santé. En profondeur, les postes-clés, à l'exception des affaires étrangères qui restent dans les mains de Manoucherh Mottaki, vont à des fidèles pour la plupart issus des mouvances bassidjis (milices islamistes), des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime et surtout des services secrets, les trois "piliers" qui ont soutenu jusqu'ici M. Ahmadinejad.

De fortes pressions avaient précédé le vote sur les personnalités les plus contestées. C'était le cas de Mostafa Mohammad Najar, un haut gradé des Gardiens de la révolution nommé à l'intérieur ; de Heydar Moslehi, ex-délégué du Guide suprême auprès des milices bassidjis, désigné pour le portefeuille des renseignements, ou encore de Kamran Daneshjou, ce vice-ministre de l'intérieur qui a organisé les élections contestées du 12 juin, nommé, lui, à la recherche et la haute technologie. Plusieurs d'entre eux, lors de leurs auditions, avaient même ostensiblement commencé leur exposé en rapportant ou lisant en public des propos flatteurs du Guide suprême à leur sujet.

Après des mois de manifestations dans les rues et de guérilla interne au plus haut du pouvoir, l'Iran affiche, avec ce nouveau gouvernement, une certaine "normalité". Pourtant, les fractures sont béantes. Et en silence, en dépit de la censure et des arrestations, le "mouvement vert" du candidat réformateur malheureux, Mir Hossein Moussavi, qui n'a cessé de crier à la fraude électorale, progresse et s'organise.

"Le Guide a réussi à sauver la face. Ce gouvernement moins qualifié encore que le précédent mais plus compact idéologiquement est une arme de combat, nous a expliqué par téléphone un analyste iranien proche des réformateurs, mais il ne faut pas s'y tromper, le Guide et son "poulain" Ahmadinejad sont sur la défensive."

Le régime hésite

De fait, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, fin septembre, date butoir pour que le président américain Barrack Obama cesse de "tendre la main" à l'Iran, de nouvelles sanctions seront discutées. Et Téhéran aura besoin d'avoir une paix relative sur le plan intérieur.

Mais comment gérer "aveux" et procès d'opposants ou cette terrible répression qui s'est soldée par 4 000 arrestations, une soixantaine de morts officiels, des dénonciations de torture et des récits accablants ? Le régime hésite, le Guide souffle le chaud et le froid.

Comme pour tenter de retrouver une certaine crédibilité auprès d'une large portion de la société civile iranienne, Ali Khamenei, critiqué pour être sorti définitivement de son rôle traditionnel "d'arbitre" pour soutenir M. Ahmadinejad, a admis "certains abus" en prison. Il a même laissé créer une commission d'enquête, promis justice contre les tortionnaires et fait fermer le centre de détention secret de Kahrizak où des viols et des sévices contre de jeunes manifestants auraient eu lieu, selon les témoignages recueillis par l'opposition.

Mais dans le même temps, le journal Kayhan, "voix" officielle du régime, réclame l'arrestation de ceux qu'il appelle les "cerveaux et les meneurs" de la contestation. Le ferait-il sans l'aval du Guide ? De même, comment penser que le commandant en chef des Gardiens de la révolution, Mohammad Ali Jafari, puisse lui aussi réclamer, comme il vient de le faire, l'arrestation des chefs réformateurs, sans un aval tacite de M. Khamenei ?

"Les prochaines semaines risquent d'être capitales, expliquait encore cet analyste réformateur. Soit, petit à petit, les procès prennent fin, les prisons s'ouvrent et les autorités amorcent une tentative de réconciliation à présent qu'ils ont - au moins en surface - resserré les rangs dans leur propre clan fondamentaliste. Ou alors, c'est la fuite en avant. Ils achèvent le travail."

A moins que le régime ne se contente de continuer, comme il l'a fait jusqu'ici d'"asphyxier" lentement la contestation. En dispersant les états-majors politiques de l'opposition, en coupant les chefs de leurs militants et de leurs journaux. Et ce, dans l'idée que jeter en prison les principaux réformateurs - MM. Khatami (ex-président de la République), Moussavi ou Karoubi - ne ferait que créer des troubles dans les rues, et leur conférerait davantage de poids en en faisant des "martyrs".

Marie-Claude Decamps



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jeudi 3 septembre 2009

Iran: première femme ministre dans la République islamique

Le Parlement iranien a accordé jeudi sa confiance à une seule des trois femmes proposées comme ministre par le président Mahmoud Ahmadinejad, qui devient la première femme occupant un poste de ministre dans la République islamique, a annoncé le chef du Parlement.

Parmi les trois femmes proposées, Marzieh Vahid Dastjerdi, pressentie pour le ministère de la Santé, a obtenu 175 voix des 286 votants. 82 députés ont voté contre elle et 29 ont voté blanc.

En revanche, le Parlement a voté largement contre les deux autres femmes pressenties.

Fatemeh Ajorlou, qui était pressentie pour le portefeuille de la Sécurité sociale, n'a obtenu que 76 voix, 181 députés ont voté contre elle et 29 ont voté blanc.

Soussan Keshavarz, proposée pour le poste de l'Education nationale, a obtenu 49 voix, 209 députés ont voté contre elle et 28 ont voté blanc.



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mercredi 2 septembre 2009

Ahmadinejad en difficulté au Parlement

Mahmoud Ahmadinejad, hier au Parlement iranien, en discussion avec Soussan Keshavarz, pressentie à l'Éducation. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS

Les députés iraniens qui passent au crible depuis dimanche le nouveau gouvernement présenté par Ahmadinejad doivent trancher dès mercredi. Un véritable test pour le président réélu, dont la victoire reste controversée.


C'est une nouvelle épreuve de force pour Mahmoud Ahmadinejad. À peine les consultations sur son nouveau gouvernement ont-elles commencé, dimanche au Parlement iranien, que ses choix suscitent déjà de vives polémiques. Pour être acceptée, la liste de ses 21 ministres doit passer l'épreuve du vote de confiance des députés, prévue dès mercredi. Mais d'influents parlementaires du clan conservateur, dont il fait pourtant partie, butent d'ors et déjà sur sa sélection. En fait, ce sont moins ses orientations politiques qui lui sont reprochées que sa façon de choisir des ministres sur la base de leur fidélité envers sa personne, plutôt que sur leurs véritables compétences.

«Le président veut contrôler les ministères sensibles, comme ceux des Renseignements, de l'Intérieur, de la Culture, du Pétrole et des Affaires étrangères. Il a choisi pour cela des gens dont la principale caractéristique est d'être soumis et cela n'est pas dans l'intérêt du pays», estime sans détour, le député conservateur Ali Motahari. Pour lui, le cabinet présenté est «dans l'ensemble faible».

Dans son discours d'introduction d'une heure, dimanche matin, Ahmadinejad a préféré faire la sourde oreille, en assurant que son nouveau gouvernement défendrait «la grandeur» de la nation iranienne et saurait «faire face aux pays oppresseurs», avant d'encourager les députés à «un vote fort qui transformera en désespoir les espoirs des ennemis». Mais cette rhétorique antioccidentale est avant tout perçue comme une volonté de faire diversion, en pleine crise politique post-électorale. Une tactique bien rodée qu'il a déjà mise en exercice, vendredi dernier, en appelant à «punir les leaders de l'opposition», sous-entendu Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, ses deux principaux adversaires lors du scrutin du 12 juin dernier.

Trois femmes choisies

Parmi les 10 des 21 ministres que le Parlement iranien a entendu, lundi, se trouvaient ceux de l'Éducation, des Renseignements, de l'Économie, des Affaires étrangères et de la Santé. Selon la règle, les consultations se font par ordre alphabétique. Retransmis en direct à la télévision et sur la radio nationale, le débat s'est avéré houleux.

Plusieurs députés ont notamment butté sur la candidature de Soussan Keshavarz, à l'Éducation. Elle fait partie des trois femmes introduites par Ahmadinejad. Cette initiative, inédite en République islamique d'Iran, fait couler beaucoup d'encre. Elle a été vivement critiquée par les ultras. «L'islam respecte la femme. Mais cela ne veut pas dire qu'on doit leur laisser des positions sociales importantes», s'est insurgé l'ayatollah Ahmad Khatami, un religieux conservateur, qui dirige régulièrement la grande prière du vendredi à Téhéran.

Mais de l'avis de nombreux parlementaires, ce sont, avant tout, ses compétences qui posent problème. «Que se passe-t-il pour qu'au lieu de choisir des gens compétents et forts à la tête des ministères, on propose des gens qui n'ont pas le niveau ?», s'est indigné Ali Abbaspour, le président de la commission de l'éducation au Parlement. Avant d'ajouter : «Nous avons besoin de ministres forts. Ce n'est pas une question de sexe. Si le président propose des ministres forts, quand bien même il s'agisse de femmes, les hommes rentreront à la maison. Il n'y a pas de problème.»

Un autre choix, celui de Heydar Moslehi au ministère des Renseignements, continue de faire polémique. Selon le député Jamshid Ansari, cet homme au passé douteux, et qui n'est autre que l'ex-représentant du guide auprès de la milice des bassidjis, manque sérieusement d'«expérience».



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