lundi 26 octobre 2009

L'Iran souhaite conserver 1.100 kg d'uranium enrichi

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et le directeur de l'AIEA Mohamed El Baradei


Un haut responsable iranien envisage d'envoyer "seulement 350 kilos d'uranium" à l'étranger pour être enrichi. Cette déclaration intervient en pleines négociations à Vienne pour une sortie de crise sur le nucléaire iranien.

L'Iran souhaite conserver dans le pays 1.100 kilos d'uranium enrichi à 3,5%, a déclaré dimanche 25 octobre un haut responsable iranien, commentant le projet d'accord proposé par l'AIEA pour un enrichissement de l'uranium iranien à l'étranger. "Je pense qu'un accord nucléaire n'est pas problématique, mais nous devons toujours garder dans le pays 1.100 kilos d'uranium enrichi à 3,5%", a déclaré Mohsen Rezaï, actuel secrétaire du Conseil de discernement et ancien chef des Gardiens de la révolution .
"Pour le combustible du réacteur de Téhéran, nous avons besoin d'envoyer seulement 350 kilos d'uranium à 3,5% [...] ce qui peut permettre de produire le combustible nécessaire pour 20 à 25 ans", a-t-il ajouté. Il a précisé que le réacteur de recherche de Téhéran avait besoin seulement de 30 kilos de combustible avec un degré d'enrichissement à 20%. C'est la première fois qu'un haut responsable iranien donne ces précisions sur les besoins d'uranium enrichi pour le réacteur de recherche de Téhéran.

Israël "trop faible"

L'Iran est prêt à livrer une partie de son uranium faiblement enrichi pour obtenir du combustible pour son réacteur dans le cadre d'un accord international, a confirmé le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki. "Pour assurer le combustible, nous pouvons comme par le passé l'acheter ou nous pouvons livrer une partie de notre combustible (l'uranium enrichi à 3,5%, ndlr) dont nous n'avons pas besoin", a déclaré M. Mottaki.
"Le choix entre ces deux options est actuellement à l'examen et nous annoncerons le résultat dans quelques jours", a également dit Manouchehr Mottaki. Celui-ci a par ailleurs indiqué qu'Israël était trop "faible" et n'aurait pas l'"audace" d'attaquer les installations nucléaires de l'Iran.

Un accord sur 1.200 kg d'uranium

Ces derniers jours, les hauts responsables iraniens ont multiplié les critiques contre le projet d'accord proposé mercredi à Vienne par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour apaiser la crise sur le nucléaire iranien. Ce projet prévoit que l'Iran fasse enrichir en Russie son uranium déjà faiblement enrichi, qui serait ensuite retraité par la France et rendu à l'Iran sous forme de combustible nucléaire pour son réacteur de recherche de Téhéran.
Selon des diplomates occidentaux, le projet d'accord prévoit que l'Iran livre d'ici la fin 2009 près de 1.200 kg d'uranium enrichi à moins de 5% pour le faire enrichir à 19,75% en Russie avant que la France n'en fasse des "coeurs nucléaires" pour le réacteur de Téhéran.
Téhéran n'a pas encore donné sa réponse officielle au projet d'accord présenté par Mohamed El Baradei, mais l'idée d'envoyer 1.200 kilos d'uranium à l'étranger a été très critiquée ces derniers jours. L'Iran possède actuellement quelque 1.500 kilos d'uranium enrichi à 3,5%. La question de l'enrichissement d'uranium est centrale car, si l'uranium faiblement enrichi est employé dans les centrales nucléaires, le minerai fortement enrichi peut permettre l'élaboration d'armes.

"Tout accord international est bénéfique"

Pour l'heure, l'Iran refuse toujours de geler ses activités d'enrichissement d'uranium malgré cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, dont trois assorties de sanctions, demandant leur suspension.
Mohsen Rezaï s'est déclaré favorable à un accord avec la communauté internationale, mais dans le cadre des besoins et des intérêts du pays.
"Tout accord international dans le domaine nucléaire est bénéfique pour développer le programme nucléaire du pays et l'Iran doit chercher [à entériner, NDLR] des accords bilatéraux ou multilatéraux dans le domaine nucléaire et créer des consortiums régionaux et internationaux", a-t-il ajouté.
Il a ajouté que dans le domaine de l'enrichissement d'uranium, l'Iran avait besoin de coopérer avec les autres pays, notamment pour obtenir les dernières technologies.

(Nouvelobs.com avec AFP)



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L'Iran pourrait livrer une partie de son uranium faiblement enrichi à la Russie

L'Iran est prêt à livrer une partie de son uranium faiblement enrichi afin d'obtenir du combustible pour son réacteur de recherche de Téhéran et donnera prochainement sa réponse à l'accord proposé par l'AIEA, a déclaré lundi 26 octobre le chef de la diplomatie iranienne, Manoucher Mottaki. Il s'agit du premier signe en provenance d'une source officielle indiquant que l'Iran pourrait au moins partiellement approuver l'accord.

"Pour assurer le combustible, nous pouvons comme par le passé l'acheter ou nous pouvons livrer une partie de notre combustible [l'uranium enrichi à 3,5 %] dont nous n'avons pas besoin", a déclaré M. Mottaki. "Le choix entre ces deux options est actuellement à l'examen et nous annoncerons le résultat dans quelques jours", a déclaré M. Mottaki. Dans tous les cas, l'Iran continuerait à enrichir son propre uranium, a-t-il précisé.

RÉSERVES D'ALI LARIJANI

L'AIEA avait présenté mercredi un "projet d'accord" prévoyant que l'Iran livre, d'ici à la fin 2009, 1 200 kilogrammes d'uranium enrichi à moins de 5 %, sur les 1 500 kilos que possède l'Iran, pour le faire enrichir à 19,75 % en Russie avant que la France n'en fasse des "cœurs nucléaires" pour le réacteur de Téhéran. Ali Bagheri, un des négociateurs iraniens, avait déclaré samedi que l'Iran recevrait en retour 110 kg d'uranium enrichi à environ 20 %.

Mais le président du Parlement iranien, Ali Larijani, a toutefois émis de sérieuses réserves, samedi, sur cet accord, jugé illogique et illégal. "Dans l'affaire nucléaire, les Occidentaux ne doivent pas chercher à [nous] tromper, car nous avons un réacteur de recherche et selon les règles de l'AIEA, ils doivent nous fournir le combustible [sans contrepartie]."

Les experts de l'AIEA ont commencé à visiter dimanche le chantier du nouveau site d'enrichissement de Qom, dans le centre de l'Iran, dont l'existence a renforcé les inquiétudes du groupe 5+1.

Ali Khamenei hostile aux pourparlers avec les Etats-Unis

Le "guide suprême" de la Révolution iranienne serait opposé à la tenue de pourparlers directs avec les Etats-Unis, a rapporté lundi matin le vice-président du Parlement. "Notre politique stratégique est fondée sur l'absence de négociations avec les Etats-Unis, a déclaré Mohammad Reza Bahonar dans un entretien au quotidien réformateur Hambastegi. C'est pourquoi nous n'aurons pas de négociations directes avec les Etats-Unis."

Les Etats-Unis ont rompu leurs relations diplomatiques avec Téhéran peu après la Révolution islamique de 1979, mais ont ouvert récemment la porte à un dialogue bilatéral, en marge des efforts occidentaux pour obtenir l'arrêt du programme nucléaire iranien.



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dimanche 25 octobre 2009

L'Iran cherche à modifier les termes de l'offre des grandes puissances sur l'uranium enrichi

L'Iran ne semble guère disposé à évacuer vers l'étranger, avant la fin de l'année, la majeure partie de son stock d'uranium enrichi. Téhéran a laissé passer, vendredi 23 octobre, le délai que lui avait fixé deux jours auparavant l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour fournir une réponse claire.

Le projet porte sur la transformation en Russie, puis en France, de 1 200 kilogrammes d'uranium iranien faiblement enrichi. Mis en avant par l'administration Obama, qui en a fait un test de l'attitude iranienne, il a donné lieu à trois jours de discussioins difficiles à Vienne, du 19 au 21 octobre, sans parvenir à un accord avec les Iraniens.

A quelques heures de l'expiration du délai, la République islamique a réclamé, vendredi, plus de temps pour se prononcer. Jusqu'à "la semaine prochaine", selon son ambassadeur auprès de l'AIEA, Ali Ashgar Soltanieh, cité par la télévision d'Etat. "Jusqu'au milieu de la semaine prochaine ", a précisé de son côté l'AIEA, qui n'a pas publiquement objecté au glissement du calendrier.

L'évacuation de l'uranium priverait l'Iran de la capacité de détourner son stock pour fabriquer la matière fissile utilisable dans la fabrication d'une bombe nucléaire.

Pour Téhéran, le schéma présente l'avantage de légitimer les activités d'enrichissement d'uranium qui lui ont permis de constituer ce stock, en dépit des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.

Toutefois, comme l'a indiqué le positionnement de sa délégation à Vienne, l'Iran semble chercher à modifier les termes de la proposition, dont le texte exact n'a pas été rendu public. Téhéran voudrait voir ses interlocuteurs renoncer à certaines conditions, sur lesquelles la France, en particulier, à insisté.

Téhéran refuse de livrer les 1 200 kg en bloc, et veut obtenir que le processus soit étalé dans le temps. C'est un détail crucial : en effet si la livraison a lieu par petits lots, l'Iran pourrait reconstituer son stock au fil des mois, car il n'a pas l'intention d'interrompre les activités d'enrichissement d'uranium menées dans l'usine de Natanz, au sud de Téhéran.

Du point de vue occidental, si l'uranium devait sortir d'Iran par petites parcelles, les gains de l'opération seraient annulés, puisque les capacités nucléaires iraniennes ne diminueraient en rien. L'Iran produit environ 80 kg d'uranium faiblement enrichi par mois. Les Etats-Unis se sont dit prêts à attendre quelques jours pour la réponse. Le projet "est une vraie opportunité pour l'Iran de lever certaines des vraies préoccupations de la communauté internationale sur son programme nucléaire", a dit le porte-parole du Département d'Etat, Ian Kelly. "Nous espérons que l'Iran apportera la semaine prochaine une réponse positive, a-t-il ajouté. Nous aurions préféré une réponse aujourd'hui."

Un refus iranien constituerait un revers pour l'administration Obama qui mise sur ce projet pour enclencher, ou accompagner, un processus de négociations plus larges. Washington ne veut visiblement pas renoncer. M. Kelly a semblé s'accrocher au moindre espoir en soulignant vendredi que, selon l'AIEA, l'Iran examinait la propostion "en profondeur et dans un esprit positif".

Pourtant les déclarations émanant directement de Téhéran étaient beaucoup plus circonspectes. Ainsi au moment même où l'Iran demandait plus de temps, sa télévision d'Etat citait un officiel anonyme selon lequel le pays n'envisageait qu'une chose : l'achat à l'étranger d'uranium enrichi à près de 20 %, sans aucune livraison préalable d'uranium iranien. Jeudi, au lendemain des discussions de Vienne, le numéro deux du Parlement iranien avait fait des déclarations dans le même sens.

Ce qui ouvre la voie à différentes hypothèses : le régime iranien est-il bloqué par des luttes internes, ou bien ne fait-il que jouer la montre sans jamais avoir véritablement eu l'intention de se déssaisir de son uranium ?

En visite à Beyrouth vendredi, le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, a commenté : "Je ne peux pas dire que la situation concernant l'Iran soit très positive." Une équipe de l'AIEA devait se rendre dimanche sur le site nucléaire de Qom.

Natalie Nougayrède



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samedi 24 octobre 2009

Nucléaire : le régime joue l’opacité

Analyse
Le double discours tenu par Téhéran rend incertaine l’issue des négociations de Vienne.Par JEAN-PIERRE PERRIN

C’est à l’aune de son opacité que l’on peut en général mesurer la faiblesse du régime iranien. Force alors est de constater que, depuis le bras de fer qu’il a engagé avec l’opposition au lendemain de l’élection présidentielle du 12 juin, le pouvoir islamique a rarement été aussi peu transparent. On ne sait même pas qui gouverne à Téhéran : le président Mahmoud Ahmadinejad ou le bureau du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Ou encore, du moins sur les questions stratégiques, l’état-major des Pasdaran (Gardiens de la révolution), qui ne cessent de monter en puissance : ils ont ainsi commencé à mettre en coupe réglée l’économie iranienne et à subordonner à son commandement l’armée régulière du pays.

Uranium. Dans ces conditions, il est difficile d’appréhender la position iranienne dans les négociations de Vienne. Réunis sous l’égide de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), l’Iran et le trio Etats-Unis, Russie, France doivent aujourd’hui donner leur réponse au projet élaboré par l’Agence. Le mécanisme envisagé prévoit que Téhéran livre la plus grande partie de son stock d’uranium faiblement enrichi à la Russie, avec la France dans la position du sous-traitant, pour qu’il y soit réenrichi à 19,75% Derrière cette opération se devine la volonté du trio de tester la sincérité iranienne. D’où la question que se posent les diplomates : affaibli le régime islamique va-t-il être plutôt enclin à une certaine souplesse pour ne pas amplifier encore son isolement et devoir affronter tôt ou tard de nouvelles sanctions ? C’est ce que pense Washington, qui soutient de tout son poids le projet d’accord. Ou, au contraire, Téhéran feint-il de montrer de l’intérêt pour la proposition de l’AIEA afin de gagner du temps et, au bout du compte, la refuser ? Pendant les trois jours de négociations à Vienne, la délégation iranienne a témoigné qu’elle n’était ici que pour de la figuration et que les décisions étaient prises à Téhéran.

«Faiblesse». En fait, le régime joue toujours la carte qu’il maîtrise le mieux : l’ambiguïté. Hier, le chef des négociateurs iraniens a qualifié de «constructives» les discussions, alors que le vice-président, Mohammad Reza Bahonar, s’est prononcé contre le «projet d’accord». «C’est vrai que le régime donne l’impression d’être plus souple, mais est-il sincère ? Si l’on prend en compte leur faiblesse sur le plan intérieur, leur intérêt est de faire se prolonger les négociations, analyse Hassan Makaremi, chercheur à la Sorbonne. Il faut notamment prendre en compte une partie de la population qui ne dit rien mais qui, parce que le régime est engagé dans une phase de discussions dures avec des pays étrangers, se garde de le critiquer. Mais une fois que les négociations s’arrêteront, ces gens-là risquent de rejoindre l’opposition et donc de l’affaiblir encore.»



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Israël ne baisse pas la garde sur le nucléaire iranien

Le ministère israélien des affaires étrangères et la Commission israélienne de l'énergie atomique (IAEC) ont confirmé, jeudi 22 octobre, que des experts israéliens et iraniens ont participé à une conférence internationale sur la non-prolifération nucléaire organisée au Caire, les 29 et 30 septembre. Au cours des discussions, qui ont notamment porté sur l'éventualité de faire du Proche-Orient une zone exempte d'armes nucléaires, un dialogue sans précédent s'est déroulé entre Meirav Zafary-Odiz, directrice israélienne du contrôle des armements à l'IAEC, et Ali Asghar Soltanieh, représentant iranien à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

C'est la première fois depuis la révolution iranienne de 1979, confirme-t-on de source israélienne, que des "échanges aussi directs" sur les questions nucléaires ont eu lieu entre des représentants iraniens et israéliens de haut niveau. Les experts des deux pays ont cependant de nombreuses occasions de se rencontrer, que ce soit à l'AIEA, à Vienne, mais aussi à Genève et New York, sur les questions de désarmement.

L'Iran a dans un premier temps démenti que la rencontre ait eu lieu, puis Ali Shirzadian, porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), a indiqué que la délégation iranienne au Caire avait affirmé que "les armes nucléaires du régime sioniste sont source d'insécurité au Proche-Orient". L'Australie est à l'origine de cette réunion - dont les débats devaient se dérouler à huis clos -, qui s'est tenue sous les auspices de la Commission internationale sur la non-prolifération et le désarmement nucléaire.

Dès lors que les autorités de Canberra ont décidé d'en révéler certains aspects au journal australien The Age, indique-t-on de source israélienne, "nous n'avions pas de raison de ne pas confirmer ; cette rencontre avec des délégués iraniens dans un forum multilatéral n'a rien de gênant pour nous".

En revanche, explique un diplomate, le démenti iranien n'est pas surprenant : "Pour un pays qui veut rayer Israël de la carte, admettre que des délégués iraniens parlent normalement au "petit Satan" israélien, représenterait une grave contradiction !"

D'après le quotidien Haaretz, dont le compte rendu est qualifié de fiable de source officielle israélienne, si aucune rencontre bilatérale n'a eu lieu, des échanges verbaux parfois vifs se sont produits entre délégués iraniens et israéliens. Selon le récit du Haaretz, le délégué iranien aurait notamment apostrophé son homologue israélien en ces termes : "Avez-vous, oui ou non, des armes nucléaires ?" En guise de réponse, Mme Zafary-Odiz s'est contentée de sourire.

Israël cultive depuis des années une politique dite d'"ambiguïté nucléaire", qui consiste à ne pas admettre et à ne pas démentir qu'il maîtrise l'arme atomique. Les experts sont cependant d'accord pour estimer que l'Etat juif dispose d'un arsenal compris entre 100 et 200 têtes nucléaires. Le délégué israélien a assuré qu'Israël n'est pas hostile au principe d'un Moyen-Orient sans armes nucléaires, dès lors que sa sécurité régionale sera assurée.

Pour exceptionnelle qu'elle ait été, la rencontre du Caire ne traduit pas un rapprochement entre l'Iran et Israël. Les autorités israéliennes font preuve à la fois de scepticisme et d'inquiétude à propos du projet d'accord nucléaire avec l'Iran qui a été mis au point dans le cadre de l'AIEA, et que Téhéran devait ou non entériner vendredi. Une réponse positive constituerait une mauvaise nouvelle pour Israël, dans la mesure où un climat international consensuel avec l'Iran rendrait beaucoup plus difficile l'option de frappes militaires contre les installations nucléaires iraniennes, option qu'Israël n'a pas abandonnée.

Le gouvernement de Benyamin Nétanyahou souligne particulièrement l'absence de garanties concernant la supervision des capacités d'enrichissement de l'uranium, dont continuerait de bénéficier l'Iran. "Nous espérons que les dirigeants du monde ne vont pas s'enfoncer la tête dans le sable et ignorer les risques encourus", a souligné le ministre israélien de l'intérieur, Elie Yishai.

"Les Iraniens ont suffisamment trompé les inspecteurs de l'AIEA et la communauté internationale pour que l'on reste sceptique", ajoute un diplomate israélien, qui souligne qu'un tel accord reviendrait à reconnaître à l'Iran le droit d'enrichir de l'uranium, contrairement aux décisions du Conseil de sécurité des Nations unies.

Or Israël n'a aucun doute : l'Iran ne renoncera pas à se doter de l'arme atomique, qui lui conférerait un statut de puissance régionale incontestée au Proche-Orient. On craint aussi, à Jérusalem, que Téhéran monnaye son accord en exigeant que l'arsenal nucléaire israélien soit, lui aussi, supervisé par la communauté internationale...

Laurent Zecchini



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vendredi 23 octobre 2009

Nucléaire : l'Iran rejette implicitement le projet d'accord de l'AIEA


L'Iran a implicitement rejeté, vendredi 23 octobre, l'offre de la communauté internationale d'enrichir son uranium à l'étranger. Il propose d'acheter le combustible nucléaire nécessaire à son réacteur de Téhéran. Mais la réponse officielle de Téhéran sur le projet d'accord proposé par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ne sera donnée que la semaine prochaine, a indiqué vendredi 23 octobre la télévision d'Etat de langue anglaise Press TV.

L'Agence internationale à l'énergie atomique (AIEA) a proposé un projet prévoyant que la République islamique expédie la majeure partie de son stock d'uranium faiblement enrichi en Russie, où il serait enrichi à un niveau supérieur, puis en France, où il serait converti en combustible pour un réacteur de recherches situé à Téhéran et servant à fabriquer des isotopes à usage médical. Washington, Moscou et Paris avaient adhéré à cette idée, mais Téhéran a préféré avancer une autre solution.

TÉHÉRAN GAGNE DU TEMPS

Mais en suggérant d'acheter son combustible nucléaire, Téhéran semble opposer une fin de non recevoir à cette proposition. Le ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner, a d'ailleurs estimé que la réaction de l'Iran n'était "pas très positive". De leur côté, les Etats-Unis ont fait savoir que les dernières déclarations venues de Téhéran ne constituaient pas à leurs yeux une réponse officielle aux propositions de l'AIEA.

Le projet de l'AIEA engage l'Iran à transférer d'ici à la fin de l'année 1 200 de ses 1 500 kg d'uranium faiblement enrichi (LEU). Mais avant même l'annonce iranienne, un diplomate d'un pays en voie de développement ayant des liens étroits avec Téhéran avait annoncé que Téhéran chercherait à gagner du temps pour obtenir des "modifications". "Je crois qu'ils préféreraient étaler les transferts de LEU à l'étranger plutôt que de l'envoyer en une seule fois. Ils ne souhaitent pas perdre ce qui constitue leur principal atout dans les négociations alors que se profilent des pourparlers élargis aux questions stratégiques", a ajouté ce diplomate.

En outre, les dirigeants iraniens ne souhaitent pas fournir une réponse rapide et claire pour ne pas prêter le flanc aux critiques de l'aile dure des religieux, qui refusent tout compromis avec l'Occident sur la souveraineté nucléaire.



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mercredi 21 octobre 2009

La France et l’Iran

Une dépêche de l’AFP du 20 octobre, datée de Vienne, indique que Manouchehr Mottaki. le ministre des affaires étrangères iranien a déclaré que son pays « juge inutile la présence de la France à la réunion de Vienne sur la livraison de combustible nucléaire à Téhéran », à laquelle participent également les Etats-Unis et la Russie. La République islamique a proposé à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de solliciter (en son nom) des pays tiers pour la livraison de combustible destiné à son réacteur de recherche de Téhéran.« “L’Agence a contacté quelques pays, et les Etats-Unis et la Russie ont accepté de participer aux négociations pour fournir le combustible”, a déclaré à la presse le ministre iranien. “Les négociations vont être menées avec ces deux pays en présence de l’Agence. Nous n’avons pas besoin de beaucoup de combustible et nous n’avons pas besoin de la présence de beaucoup de pays. Il n’y a aucune raison pour la France d’être présente”, a-t-il poursuivi. »

Les discussions ont dû être suspendues quelques heures, mais elles ont finalement repris, avec la présence du représentant de la France.

Comment expliquer cette attitude iranienne ? Pourquoi la France qui, à un moment, pouvait jouer les intermédiaires avec les pays du Proche-Orient apparaît-elle, incapable de le faire, notamment sur le dossier du nucléaire iranien ?

Pour le comprendre, il suffit de lire la presse française, largement alimentée par l’Elysée et qui se contente souvent de refléter les positions de la présidence de la République et, en partie, celle du ministère des affaires étrangères. Le lundi 19 octobre, Le Figaro titre en Une, « Nucléaire iranien, le rendez-vous de la dernière chance ». En page 2, un long texte d’Isabelle Lasserre et Delphine Minoui, intitulé, « L’irrésistible marche iranienne vers la bombe » (le titre de l’édition électronique est différent).

Sur la réunion de Vienne, les deux journalistes écrivent : « À Paris, dans les couloirs des cabinets ministériels, on reconnaît pourtant que les jeux sont loin d’être faits. D’abord, parce que “la principale exigence des Six reste le gel du programme nucléaire, et que, sur ce point primordial, Téhéran n’a toujours pas répondu”, précise le même diplomate. Ensuite, parce que les Européens négocient sans relâche avec l’Iran depuis six ans et qu’aucune de leur offre n’a jamais été acceptée par Téhéran. Pourquoi le régime, qui s’est encore durci depuis, dérogerait-il cette fois à la règle ? D’autant plus que la dissimulation de ses installations nucléaires pendant 18 ans - avant la révélation, en 2003, de l’existence du site d’enrichissement de Natanz - a, depuis longtemps, altéré la confiance. »

Ce que les journalistes oublient de dire c’est qu’un accord partiel avait été trouvé en 2004, que l’Iran avait suspendu l’enrichissement d’uranium et accepté des inspections renforcées. L’échec des ces tentatives de règlement doit beaucoup à l’administration Bush (lire « Comptes à rebours en Iran » et le numéro de Manière de Voir, « Tempêtes sur l’Iran »).

Et on a assisté aussi, non seulement à un durcissement de la position iranienne depuis 2005, mais aussi à celle de la France, qui s’est alignée sur les positions néoconservatrices américaines durant les deux dernières années du mandat de Jacques Chirac (Lire « Improbable alliance entre Paris et Washington »). Une orientation accentuée par Nicolas Sarkozy et le groupe de penseurs qui décident de cette politique, notamment Thérèse Delpech que citent Isabelle Lasserre et Delphine Minoui dans leur article du Figaro et qui, comme le président Sarkozy, s’inquiète de la nouvelle politique de Barack Obama : « Ce qui manque à l’Amérique, ce ne sont pas les bonnes intentions, elle en a à revendre, c’est la capacité de résoudre les crises. Elles sont trop nombreuses au Moyen-Orient, en Extrême-Orient, en Asie centrale, pour se contenter de discours. »

On peut remarquer que seule la France (et sa presse) semble indiquer qu’il y a un délai pour les négociations, que celles-ci devraient être terminées avant la fin de l’année. Washington se garde de lancer un tel ultimatum.

Dans un article du Monde, « Grandes manoeuvres autour de l’atome iranien » (17 octobre), Natalie Nougayrède, qui reproduit régulièrement le point de vue officiel français, écrit : « La diplomatie française estime en outre que les discussions sur le scénario d’évacuation d’uranium ne doivent en rien effacer, ni faire passer au second plan, les demandes faites à l’Iran dans le cadre des résolutions successives du Conseil de sécurité de l’ONU. Il s’agit de l’obligation qu’a Téhéran de “rétablir la confiance” sur les intentions prétendument pacifiques de son programme nucléaire, en suspendant les activités d’enrichissement d’uranium et en faisant toute la lumière sur ses travaux scientifiques. Les responsables français ont le sentiment que l’administration Obama s’est aventurée sur un terrain glissant en élaborant un scénario qui valide potentiellement les activités iraniennes d’enrichissement d’uranium et ouvre la voie à de nouvelles manoeuvres dilatoires de Téhéran. Jusqu’où les réticences françaises s’exprimeront-elles ? Officiellement, Paris joue le jeu et se dit prêt à fournir l’Iran en combustible pour le réacteur de Téhéran si un accord solide est trouvé. Mais l’implication des Français dans le circuit technologique leur fournit un verrou, dont ils pourraient faire usage s’ils jugent que les bonnes conditions ne sont pas réunies. »

Manque de chances, l’Iran ne veut pas de la France...

Le radicalisme du président de la République suscite quelques remous, non seulement au sein de la direction Afrique du Nord-Moyen-Orient considérée comme un bastion des « arabistes », mais même chez Bernard Kouchner, peu suspect de sympathies pour le régime iranien.

Comme le rappelle Vincent Jauvert, dans « Feu sur Kouchner !, », Le Nouvel Observateur, 1er octobre : « Il n’y a guère de précédents dans l’histoire de la Ve République. Lundi matin, sur France-Inter, le ministre des Affaires étrangères a confirmé publiquement qu’il n’était pas d’accord avec le président sur le dossier diplomatique jugé essentiel par l’Elysée : l’Iran. Le différend est stratégique. Nicolas Sarkozy a adopté la vision des “faucons” américains et des dirigeants actuels d’Israël. Au cas où Téhéran refuserait de coopérer pleinement avec l’AIEA, il veut des sanctions qui fassent mal aux leaders iraniens mais aussi à leur peuple. Il souhaite donc que la communauté internationale impose un embargo sur le carburant à destination de l’Iran (qui produit beaucoup de pétrole mais en raffine trop peu pour sa consommation intérieure). »

On ne s’étonnera donc pas de voir les faucons américains utiliser l’attitude du président Sarkozy contre Obama. Ainsi, Charles Krauthammer, dans The Washington Post du 2 octobre, « Obama’s French Lesson ». Sarkozy, selon lui, « ne peut cacher son étonnement devant la naïveté d’Obama ».

En revanche, si on en croit Samy Cohen, dans une tribune du Monde (20 octobre 2009), « Le dilemme d’Israël face à l’Iran », un fort débat agite les responsables à Tel-Aviv :

« Depuis longtemps deux écoles s’affrontent. L’une croit en la volonté du régime iranien de détruire Israël. Le cocktail de fondamentalisme religieux, de possession de l’arme atomique et de politique d’hostilité affichée à l’encontre d’Israël rend, aux yeux de cette première école, la “menace iranienne” particulièrement préoccupante.

Mais cette vision est de plus en plus battue en brèche dans les milieux plus “rationnels” de l’expertise stratégique. S’ils sont sensibles au discours hostile et négationniste d’un Mahmoud Ahmadinejad, ils ne croient guère que l’Iran représente une “menace existentielle” pour Israël. Et ils n’hésitent pas à critiquer le discours officiel. Ils y voient une “construction” politique “contre-productive” qui inquiète les Israéliens au lieu de les rassurer. Le ministre de la défense, Ehud Barak, qui représente bien cette évolution de la pensée stratégique, a pris ses distances avec le ton alarmiste du premier ministre : “L’Iran ne constitue pas une menace pour l’existence d’Israël”, a-t-il affirmé à la mi-septembre.

De fait, la plupart des experts en Israël ne croient pas que l’Iran prendra le risque de se faire détruire par une attaque nucléaire israélienne de “seconde frappe”, sachant qu’Israël a les moyens de la déclencher, notamment grâce à ses sous-marins lanceurs de missiles de croisière. L’Iran est pour eux un pays qui “monte en puissance” et voit son influence s’accroître régulièrement au Proche-Orient. Il est peu probable que ses dirigeants veuillent enrayer cette dynamique. Les Iraniens, disent-ils, sont un peuple “intelligent” et “rationnel” qui a avancé ses pions de manière savamment calculée sur la scène internationale. Ce pays s’inquiète moins de l’arme nucléaire israélienne que de son voisinage à l’est, avec des puissances nucléaires telles que le Pakistan, l’Inde et la Chine. Ses dirigeants craignent davantage un Pakistan aux mains des talibans que l’“Etat sioniste” abhorré. »

Bientôt, Nicolas Sarkozy et Thérèse Delpech (auxquels on peut ajouter quelques nostalgiques de l’ère de George W. Bush), seront-ils les derniers adeptes d’une politique agressive à l’égard de l’Iran ?


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L'Iran isole la France et préserve son projet nucléaire


Téhéran a demandé mardi à Paris de quitter les négociations de Vienne. Qui, de ce fait, ont été suspendues.

Les frictions entre Paris et Téhéran ont «plombé» mardi les négociations de Vienne censées organiser l'enrichissement de l'uranium iranien hors des frontières du pays. À la reprise des pourparlers, entamés la veille, l'ambassadeur iranien à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Ali Asghar Soltanieh, a notifié aux représentants des États-Unis et de la Russie son refus de poursuivre les discussions avec la délégation française, dirigée par le gouverneur auprès de l'Agence, Frédéric Mondoloni. Français et Iraniens ont ensuite quitté ensemble la salle de réunion, sans faire le moindre commentaire. Avec toutefois à la main le texte d'une ébauche d'accord que les uns et les autres sont allés peaufiner dans leur quartier général respectif, des pièces contiguës donnant sur un long couloir.

«Y a-t-il un problème français ?» Interpellé sur le seuil de la salle de réunion par une meute de journalistes, l'Iranien Ali Asghar Soltanieh esquisse un léger sourire, mais reste muet. À Téhéran, un peu plus tôt, le chef de la diplomatie iranienne a jeté un froid en officialisant les propos peu amènes visant la France et répercutés la veille par des médias arabes. Il n'y a «aucune raison pour la France d'être présente» à la réunion, a déclaré hier Manouchehr Mottaki. Selon ces critiques, Paris n'aurait pas tenu ses engagements avec l'Iran en matière de collaboration nucléaire, une allusion au vieux différend concernant le consortium Eurodif créé à l'époque du chah dans les années 1970.
Un «droit inaliénable»

Au-delà de ce prétexte, l'Iran fait de toute évidence payer à la France son intransigeance. Les déclarations de Nicolas Sarkozy, en septembre, enjoignant l'Iran à collaborer sur son programme nucléaire avant la fin de l'année, sous peine de nouvelles sanctions, incitent manifestement Téhéran à viser la France pour semer la division parmi les puissances. Selon l'«accord de principe» passé le 1er octobre à Genève entre la communauté internationale et l'Iran, celui-ci était censé exporter une large partie de son stock enrichi à 3,5 %, soit 1 200 kg, en Russie pour y être réenrichi à 20 %, puis en France pour la fabrication de combustible nucléaire destiné au réacteur expérimental de Téhéran à des fins médicales. Mais accord ou pas, ont répété les Iraniens hier pour accentuer la pression, cela ne remettrait pas en question leur «droit inaliénable» à enrichir l'uranium.

«C'est une réunion d'experts, à laquelle nous participons, les discussions se poursuivent», a déclaré hier le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valeron, en se refusant de répondre aux «commentaires» iraniens. Côté français, on s'est efforcé de banaliser les saillies de Téhéran, jugées par un diplomate comme ressortant du «jeu habituel du chat et de la souris» dans lequel les Iraniens sont passés maîtres. À Paris, on indiquait également que Téhéran «a besoin de la France» pour la fabrication du combustible nucléaire destiné à son réacteur de recherche, les Américains étant contraints par les restrictions votées, ces dernières années, par le Congrès pour limiter les échanges avec l'Iran.

Mardi après-midi à Vienne, les négociations à quatre (France, États-Unis, Russie, AIEA) n'avaient pas repris. Vers 17 heures, les diplomates français et américains se sont enfermés dans une pièce. Rien n'a filtré de leurs discussions. Il est toutefois envisageable que l'objectif iranien était, mardi à Vienne, de tenter d'amener vers eux les représentants des États-Unis pour un dialogue privilégié, au détriment de leurs homologues français. Un pas que Washington n'est pas diplomatiquement en mesure de franchir, même si certains, au sein de l'Administration Obama, commencent à s'agacer de voir la France en pointe pour contrer l'Iran.



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Ali Larijani : "Nous n'avons aucune animosité envers les Français"

Président du parlement iranien, Ali Larijani était à Genève dans le cadre de la 121e Assemblée de l'Union interparlementaire.

Vienne, au siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), les discussions sur le programme nucléaire iranien piétinent. Au même moment, 88 % des Américains pensent que l'Iran est en train de fabriquer des armes nucléaires, 78 % sont favorables à des négociations directes entre Washington et Téhéran et 54 % ne seraient pas hostiles à des frappes militaires si nécessaire.

Ali Larijani, qui fut il y a peu le chef négociateur iranien dans le dossier nucléaire, est aujourd'hui le président du parlement iranien, le Majlis. Présent à Genève dans le cadre de la 121e Assemblée de l'Union interparlementaire, ce conservateur proche du Guide suprême, livre au Temps son analyse.

La première journée de négociations à Vienne sur la question d'enrichir de l'uranium hors d'Iran s'est mal passée. Pourquoi une telle hostilité iranienne envers la France ?

Ali Larijani : Ce qui se passe à Vienne, ce sont des discussions d'experts souhaitées par l'Iran pour qu'il puisse utiliser de l'uranium enrichi pour un réacteur de recherche. Et en fonction du Traité de non-prolifération nucléaire, pour qu'un tel combustible nous soit fourni, par la Russie par exemple, il faut que l'AIEA s'empare du dossier. Nous sommes entrés dans ces négociations avec une approche positive. Nous n'avons aucune animosité envers les Français.

Vraiment ?

Il est vrai qu'il y a un certain temps déjà, les Français nous ont confisqué 60 tonnes d'hexafluorure d'uranium. Ils ne nous les ont jamais rendus. Mais pour nous, il n'y a aucune raison que la France soit notre ennemie.

La révélation de l'existence d'un second site d'enrichissement d'uranium, près de Qom, a miné la confiance des Occidentaux. Les Américains et les Français étaient déjà au courant avant que l'Iran l'annonce à l'AIEA…

S'ils connaissaient l'existence de ce site, pourquoi ne nous en ont-ils pas fourni la preuve ? Nous avons agi correctement en informant l'AIEA bien avant le délai de 180 jours prévu par le TNP avant que le matériel fissile arrive sur place.

Il ne faut donc pas s'inquiéter, l'Iran ne construit pas la bombe ?

Il y a deux ans, le rapport de la National Intelligence Estimate, [direction du renseignement américain] a clairement démontré que la République islamique ne cherchait pas à acquérir l'arme nucléaire. Le monde d'aujourd'hui est complexe. Quand on veut nous accuser de créer la bombe, il serait bon d'étayer de telles accusations.

Comment appréciez-vous la politique de Barack Obama ?

Sa politique est encore très ambiguë. Il ne sait pas ce qu'il veut et bon nombre de ses postures sont en conflit. D'un côté, il tend la main à l'Iran, de l'autre, le groupe terroriste Joundallah a tué des responsables iraniens. Nous avons des informations à ce sujet: ce groupe a le soutien des Américains. Obama a tenu un bon discours au Caire en promettant de rétablir les droits de musulmans et de respecter les Palestiniens. Aujourd'hui, qu'a-t-il fait? Le régime sioniste continue de développer les colonies, Gaza et ses 1,5 million d'habitants souffrent toujours d'un terrible blocus. Est-ce qu'Obama a vu cette misère ? Nous, Iraniens, ne sommes pas intéressés par l'étalage de nourriture dans un restaurant. Nous souhaitons voir comment cette nourriture est apprêtée en cuisine…

Quel regard portez-vous sur la "Révolution verte" dont le porte-drapeau fut Mir Hossein Moussavi ?

Je ne comprends pas pourquoi on parle de révolution verte. Toutes les institutions en Iran sont issues de la volonté du peuple. Le Guide suprême est élu par l'Assemblée des experts qui est elle-même élue par le peuple. Le président est élu par le peuple tout comme les membres du parlement. L'Iran n'a pas besoin d'une telle révolution. La révolution de velours, c'est pour les dictatures.

Les Gardiens de la révolution ont été touchés par un attentat dimanche. On dit d'eux toutefois qu'ils prennent le contrôle du pays et qu'ils le militarisent.

C'est inacceptable de prétendre une chose pareille. Les pouvoirs militaires sont bien définis par la Constitution. Et jamais les différentes factions politiques n'autoriseraient une militarisation du système. Cela ne veut pas dire que certains militaires n'entrent pas dans nos institutions. Le parlement par exemple compte désormais sept ou huit ex-militaires.

Stéphane Bussard




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Le journaliste de Newsweek, Maziar Bahari, libéré : le Canada doit continuer de presser Téhéran



Le correspondant irano-canadien de l’hebdomadaire américain Newsweek, Maziar Bahari, a été libéré sous caution, le 17 octobre 2009, alors que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a publié, trois jours auparavant, un rapport accablant sur la situation des droits de l’homme en Iran. Par ailleurs, les autorités iraniennes imposent toujours le silence autour du sort du blogueur irano-canadien Hossein Derakhshan, près d’un an après son arrestation.

"La libération de Maziar Bahari ne doit pas faire oublier que trente et un journalistes et blogueurs, dont un autre citoyen irano-canadien, Hossein Derakhshan, se trouvent toujours derrière les barreaux en Iran. Le Canada et l’ensemble de la communauté internationale doivent redoubler d’efforts pour obtenir des autorités iraniennes la libération de tous les journalistes emprisonnés. Le récent rapport de Ban Ki-moon confirme que la situation des droits de l’homme s’est considérablement dégradée", a déclaré l’organisation.

Le 17 octobre, après 120 jours de détention à la prison d’Evine, à Téhéran, Maziar Bahari a été remis en liberté provisoire contre le versement de 300 millions de toman (environ 250 000 euros). Le journaliste est toujours dans l’attente de son jugement. Une fois la nouvelle de sa libération confirmée, Ottawa a aussitôt exprimé son "grand soulagement".


Le journaliste avait été arrêté, le 21 juin dernier, à son domicile de Téhéran. Il avait comparu devant un tribunal, le 1er août, lors d’une parodie de procès visant les "responsables" et les "participants" aux manifestations qui ont suivi la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad. Ce jour-là, le réquisitoire lu par le vice-procureur, reprochant aux accusés d’avoir "participé aux émeutes, agi contre la sécurité nationale, perturbé l’ordre public et commis des actes de vandalisme", se basait sur les aveux extorqués à Maziar Bahari et sur ceux d’un "espion ayant voyagé en Israël", qui pourrait être Hossein Derakhshan.

Le 1er novembre 2008, ce dernier avait été convoqué au tribunal révolutionnaire de Téhéran, puis placé en détention. Afin d’obtenir plus de détails sur son sort, Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières, avait fait parvenir, en novembre 2008, une lettre à Son Excellence l’ayatollah Mahmoud Hachémi Chahroudi, directeur des autorités judiciaires, dans laquelle il le priait de confirmer l’arrestation du blogueur et d’en fournir les raisons officielles.
Reporters sans frontières a récemment été informée par les amis et la famille d’Hossein Derakhshan que celui-ci est toujours détenu par les gardiens de la Révolution. Le blogueur semble victime d’un scénario monté de toutes pièces. Il est en effet accusé d’"insulte envers des responsables du régime et les textes sacrés de l’islam" alors qu’il avait clairement défendu les principes de la révolution islamique et la politique de Mahmoud Ahmadinejad.

Dans un rapport publié le 15 octobre, le secrétaire général de l’ONU s’est dit profondément consterné par les informations faisant état d’usage de la force, d’arrestations et de détentions arbitraires, et de cas d’opposants qui auraient été torturés ou maltraités. « Comme lors de précédentes déclarations publiques, j’appelle le gouvernement et l’opposition à résoudre leurs différends de manière pacifique, par le biais du dialogue et de moyens légaux », a-t-il écrit.



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mardi 20 octobre 2009

L'Iran réaffirme qu'il ne renoncera jamais au nucléaire


TEHERAN - L'Iran n'abandonnera jamais son droit "légitime et indiscutable" à la technologie nucléaire, a réaffirmé mardi le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki.

"Les réunions avec les puissances mondiales, l'attitude de ces dernières montrent qu'elles ont accepté que l'Iran puisse disposer d'une technologie nucléaire pacifique", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Téhéran, transmise à la télévision.


"L'Iran n'abandonnera jamais son droit légitime et indiscutable (à la technologie nucléaire)", a ajouté le chef de la diplomatie iranienne.

Il a également redit que son pays continuerait à enrichir de l'uranium même s'il est en discussion pour se fournir à l'étranger en combustible nucléaire.

"Les deux choses ne sont pas liées. L'Iran continuera à enrichir de l'uranium. Ce n'est pas lié à l'achat de combustible nucléaire à l'étranger", a-t-il souligné.

De nouvelles discussions se sont ouvertes lundi à Vienne pour répondre aux inquiétudes qu'inspire le programme nucléaire de l'Iran, soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique.

Les entretiens devaient reprendre ce mardi à 8h00 GMT mais ils ont été retardés de deux heures "pour permettre de nouvelles consultations", a dit un responsable occidental. Les diplomates américains, français et russes ont eu des discussions à huis clos en marge de la session.

LA FRANCE TENUE A L'ECART ?

La réunion organisée par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est censée finaliser les propositions découlant de l'accord de principe acquis le 1er octobre à Genève entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu plus l'Allemagne d'une part, l'Iran de l'autre.

Cette réunion de Genève a permis de faire évoluer les choses, a dit Mottaki lors de sa conférence de presse. "La poursuite des discussions peut conduire à un accord sur la fourniture à l'Iran d'uranium enrichi à 20%", a-t-il ajouté.

"Tout ce que nous voulons, c'est qu'on respecte nos droits aux termes du traité de non-prolifération (nucléaire). Celui-ci stipule que les pays signataires peuvent recevoir d'autres pays membres du combustible nucléaire à des fins pacifiques."

Selon l'accord de principe conclu à Genève, les Iraniens achemineraient de l'uranium faiblement enrichi en Russie pour l'enrichir davantage, puis en France pour le transformer en combustible, avant de le réexpédier chez eux pour fabriquer des isotopes à usage médical.

Mais lundi la télévision d'Etat iranienne a affirmé que Téhéran ne traiterait pas directement avec la France, reprochant à Paris de n'avoir pas honoré des engagements antérieurs concernant des livraisons de "matériaux nucléaires".

Mottaki a également estimé mardi que son pays n'avait pas besoin de la France pour obtenir du combustible nucléaire.

"Il y a la Russie, l'Amérique (...) Je pense que cela suffit. Il n'y a pas besoin de tant de pays pour fournir du combustible à l'Iran", a-t-il souligné.

"La France, étant donné son incapacité à remplir ses engagements par le passé, n'est pas un partenaire fiable en vue de fournir du combustible à l'Iran (...) Dans le texte que publiera aujourd'hui (le directeur général de l'AIEA Mohamed) ElBaradeï, il ne sera pas fait référence à la France", a ajouté le ministre iranien des Affaires étrangères.



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Nucléaire iranien : la réunion de la dernière chance

Mahmoud Ahmadinejad, le président iranien, s'exprime sur le site d'enrichissement d'uranium de Natanz, en 2007.

Les négociations sur le nucléaire, qui ont repris lundi à Vienne entre les cinq pays du Conseil de sécurité plus l'Allemagne et l'Iran, ne suscitent guère l'optimisme.

L'Iran a averti lundi matin qu'il procéderait par ses propres moyens à l'enrichissement de l'uranium à 20% en cas d'échec des négociations qui commencent lundi à Vienne .


En cette matinée de juin 2009, l'ambiance est morose à l'université Sharif de Téhéran, l'équivalent de notre École polytechnique. À la télévision d'État, le régime ne cesse de se targuer de ses «avancées technologiques» en citant l'exemple du programme nucléaire, «développé à des fins civiles». Pourtant, dans les laboratoires de recherche universitaire, le doute s'installe. «On n'arrête pas de nous parler de progrès scientifiques, mais comment expliquer qu'à la faculté nous manquons cruellement de moyens pour mener à bien nos propres expériences ? Nos dirigeants ne seraient-ils pas en train d'utiliser notre soi-disant fierté nationale pour fabriquer en douce une bombe atomique ?», s'interroge Mahmoud, étudiant en chimie.

Quatre mois plus tard, c'est animés par ces mêmes doutes que les Six (États-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne), qui veulent «donner sa chance au dialogue», reprennent lundi à Vienne, siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), les discussions avec l'Iran. En jeu, un accord destiné à permettre le retraitement à l'étranger de 1 200 kg d'uranium iranien faiblement enrichi, pour s'assurer qu'il ne sera pas détourné à des fins militaires : la fabrication d'une bombe nécessitant un taux d'enrichissement supérieur à 90 %, contre une capacité actuelle de 5 %. «Ainsi, les Iraniens n'auront plus accès à la matière. Ce qui donnerait davantage de temps pour résoudre la crise», explique un diplomate occidental.

La confiance altérée

À Paris, dans les couloirs des cabinets ministériels, on reconnaît pourtant que les jeux sont loin d'être faits. D'abord, parce que «la principale exigence des Six reste le gel du programme nucléaire, et que, sur ce point primordial, Téhéran n'a toujours pas répondu», précise le même diplomate. Ensuite, parce que les Européens négocient sans relâche avec l'Iran depuis six ans et qu'aucune de leur offre n'a jamais été acceptée par Téhéran. Pourquoi le régime, qui s'est encore durci depuis, dérogerait-il cette fois à la règle ? D'autant plus que la dissimulation de ses installations nucléaires pendant 18 ans - avant la révélation, en 2003, de l'existence du site d'enrichissement de Natanz - a, depuis longtemps, altéré la confiance.

Le seul fait d'enrichir de l'uranium ne constitue pas une violation du traité de non-prolifération (TNP), dont l'Iran est signataire. Cependant, de nombreux indices étayent aujourd'hui les soupçons de la communauté internationale. Téhéran a bénéficié de l'aide du réseau clandestin de prolifération nucléaire du Pakistanais Abdul Qadeer Khan. L'acquisition, par la République islamique, de plusieurs milliers de centrifugeuses et l'accélération des activités d'enrichissement sont incohérentes avec un programme nucléaire civil, la centrale électrique de Boushehr ne pouvant être alimentée que par du combustible russe, selon un accord signé avec Moscou. Des plans représentant des demi-sphères d'uranium destinées à fabriquer une bombe nucléaire ont été communiqués à l'AIEA. Le pays a procédé à des tirs de missiles de longue portée… La liste est loin d'être close, et la récente révélation de l'existence d'un nouveau site nucléaire, clandestin, à Qom, dont la création a été décidée en 2003, à un moment où l'Iran s'était engagé à geler son programme nucléaire, a encore alourdi le dossier. Les inspecteurs de l'AIEA viennent d'obtenir l'autorisation de le visiter, le 25 octobre, mais ils n'ont aucune garantie que leur déplacement leur permettra de connaître dans les détails le plan des installations.

Dans ces conditions, est-il encore temps d'arrêter le programme nucléaire iranien ? Et si oui, comment ? «La communauté internationale est persuadée de la nature militaire du programme nucléaire iranien. Nous sommes passés au stade supérieur : comment faire marche arrière ?», concède un diplomate proche du dossier. Un temps soupçonnée d'avoir voulu imposer une vision politique et pacifiste de la crise iranienne, sous la houlette de l'Égyptien Mohamed el-Baradei, l'AIEA, dans un récent rapport confidentiel cité par le New York Times, estime que l'Iran a désormais acquis «suffisamment de connaissances pour pouvoir élaborer et fabriquer une bombe atomique». Selon les experts, la communauté internationale disposerait encore de quelques mois avant que ne soit franchie la «ligne rouge», le passage de cette «connaissance» à la «réalisation». Mais le temps de la prévention est désormais compté. Car, comme l'écrit Thérèse Delpech, directrice des affaires stratégiques au CEA (Commissariat à l'énergie atomique), dans le dernier numéro de la revue Commentaires, «la dissuasion à l'égard de pays qui cherchent à se doter d'une arme nucléaire commence bien avant l'acquisition de l'arme».

Rallier Moscou et Pékin

En cas d'échec des discussions, les Six envisagent de passer à la phase suivante, celle des sanctions dites lourdes, comme ce projet d'interdire à l'Iran l'importation d'essence : le pays, grand exportateur de pétrole brut, importe 40 % de son essence, faute de capacités de raffinage suffisantes. Jusque-là, les mesures d'embargo ne visaient que les activités économiques liées au programme nucléaire, en raison de l'opposition de la Chine et de la Russie. La stratégie occidentale, qui consiste à essayer de rallier Moscou et Pékin, en s'appuyant notamment sur la décrispation de la politique étrangère permise par l'élection de Barack Obama, permettra-t-elle de contraindre Téhéran ? «Nous pensons que le régime a du mal à prendre une décision stratégique. Et nous espérons que le consensus qui existe au sein de la classe politique iranienne sur le programme nucléaire puisse se fissurer si le prix à payer devient très élevé», confie un proche du dossier. L'adoption de nouvelles sanctions servirait également d'exemple pour les autres pays tentés de développer un programme nucléaire militaire. «Il ne faut pas donner l'impression que le crime est impuni. Il faut à tout prix dissuader les autres pays d'imiter l'Iran», résume un diplomate.

Mais, là encore, les Occidentaux n'ont aucune garantie de succès. Malgré l'annulation du projet de bouclier antimissiles américain en Europe centrale et la main tendue d'Obama, la Russie estime qu'il est encore «trop tôt» pour prendre de nouvelles sanctions contre l'Iran et qu'il convient pour l'heure de «ne pas effrayer» le régime de Téhéran. Désormais placée au cœur de la diplomatie mondiale, la question du nucléaire iranien a peut-être, en outre, acquis un caractère plus inquiétant qu'avant, avec la montée en puissance des Gardiens de la révolution, favorisée par la réélection contestée d'Ahmadinejad, et dont les prises de décision pèsent de tout leur poids dans la balance militaire comme politique. À cette mauvaise nouvelle, s'ajoute la relative faiblesse de l'Administration Obama. En difficulté sur la scène politique intérieure, où il peine à imposer sa réforme phare, celle de la santé, le président américain recherche, souffle-t-on à Paris, un succès diplomatique sur le front iranien. Décidé à faire oublier les mauvais souvenirs laissés par l'Administration Bush et son aventure irakienne, il donne la priorité au dialogue. À Paris, certains redoutent qu'il se résigne à des concessions vis-à-vis de l'Iran, ou laisse filer le temps.

«Une stratégie de fait accompli»

«Ce qui manque à l'Amérique, ce ne sont pas les bonnes intentions, elle en a à revendre, c'est la capacité de résoudre les crises. Elles sont trop nombreuses au Moyen-Orient, en Extrême-Orient, en Asie centrale, pour se contenter de discours», écrit Thérèse Delpech dans Commentaires. Alors qu'en 2003, pendant la crise irakienne, l'administration américaine avait exagéré et gonflé les informations fournies par les services de renseignements, tout se passe aujourd'hui comme si la nouvelle Maison-Blanche, devenue très prudente, sous-estimait les rapports des agences. En face, l'Iran d'Ahmadinejad exploite habilement les hésitations des États-Unis et de la communauté internationale. «Les Iraniens sont dans une stratégie de fait accompli. Ils essaient de gagner du temps et prennent garde à ne jamais rompre eux-mêmes les négociations pour les faire durer le plus longtemps possible», affirme Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique.

Négociation, sanctions. Si rien ne marche, l'option de dernier recours, celle de frappes militaires contre les installations nucléaires iraniennes, est toujours à l'étude au Pentagone et en Israël. Il y a quinze jours, une réunion dont rien n'a filtré, s'est tenue à Paris entre les chefs d'états majors des armées américaine, israélienne et française. Les experts évoquent deux options possibles : une frappe ciblée, à l'instar du bombardement israélien d'Osirak, dans l'Irak de Saddam Hussein, en 1981, qui permettrait de retarder le programme nucléaire ; ou une campagne aérienne plus lourde, comme celle qui a été menée au Kosovo en 1999, qui viserait à faire plier le régime pour le forcer à négocier, mais qui risquerait aussi de le radicaliser et de provoquer une levée de boucliers dans le monde musulman.

Autre solution : que la communauté internationale se résigne à vivre avec un Iran nucléaire. Le danger serait alors de voir d'autres pays, notamment l'Arabie saoudite, la Turquie et l'Égypte, se lancer dans la course à la bombe atomique. «La possession de l'arme nucléaire par l'Iran serait le coup d'envoi de la prolifération nucléaire dans l'ensemble de la région», prévient Frédéric Tellier, spécialiste de l'Iran à l'International Crisis Group.


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