mardi 30 décembre 2008

Ahmadinejad veut abolir les subventions sur l'essence et l'électricité

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a soumis mardi au Parlement un projet de loi qui met fin aux subventions publiques sur l'essence et l'électricité et prévoit des aides directes pour compenser la hausse des prix.

"La chute des prix du pétrole nous encourage à approuver rapidement ce projet de loi. Il est temps de prendre une décision", a affirmé le président en présentant le texte, qui fait partie d'un plus large "schéma d'évolution de l'économie".
Certains députés ont averti que ce projet de loi pourrait encore augmenter l'inflation, actuellement à près de 30%, et nuire aux industries dépendant d'une énergie bon marché.
Le prix des produits énergétiques, de l'électricté, de l'eau et du pain sont fortement subventionnés en Iran. Selon les chiffres officiels, les subventions directes et indirectes à l'économie représentent près de 100 milliards de dollars par an.
Les prix de l'essence (0,36 dollars le gallon, soit 3,785 l) et de l'électricité (0,6 dollars pour 10 kW/h) pourraient quadrupler si ce projet de loi est voté, selon le directeur-adjoint de la Banque centrale iranienne, Ramin Pashaifam, cité par les journaux.
Selon M. Ahmadinejad, pour qui les prix doivent devenir "réels", le gouvernement reverserait "60% des fonds provenant de la hausse des prix" aux catégories pauvres et à bas salaire de la population.
Le président a estimé que les produits subventionnés bénéficiaient surtout aux populations à haut revenus et qu'il voulait "appliquer la justice et abolir les discriminations" ainsi que réduire la dépendance de l'Iran aux revenus du pétrole.
L'Iran, deuxième producteur de pétrole au sein de l'Opep, tire 80% de ses revenus extérieurs du pétrole, ce qui le rend vulnérable aux fluctuations du prix du brut, qui a chuté des deux-tiers depuis le record de 147 dollars le baril atteint en juillet.



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Barack Obama et la tentation proche-orientale, par Daniel Vernet

Barack Obama voulait éviter, dans le conflit israélo-palestinien, les erreurs de ses deux prédécesseurs : attendre, comme Bill Clinton, d'être en fin de mandat pour tenter un coup de poker, et se tenir autant que possible à l'écart, comme George W. Bush. Pendant la campagne électorale, le candidat démocrate avait dit vouloir faire du Proche-Orient une de ses priorités. C'était un exercice obligé. Mais, s'il ne souhaitait pas s'abstenir, il n'avait pas l'intention de se laisser accaparer. Contrairement à M. Bush, il ne niait pas la "centralité" de la question israélo-palestinienne. Toutefois, il pensait la traiter dans une stratégie conçue pour l'ensemble du Moyen-Orient.

L'offensive israélienne à Gaza risque de bouleverser ses plans et de l'obliger à s'impliquer plus directement et plus vite qu'il ne l'avait prévu dans un affrontement où, comme l'écrivait Walter Russel Mead, chercheur au Council on Foreign Relations de New York, dans l'International Herald Tribune du 17 décembre, "le coût de l'engagement est élevé, les chances de solution sont au mieux mitigées et les approches possibles lourdes de gros risques politiques".

Pour autant qu'il soit possible de lire la pensée du président élu sur le Moyen-Orient à travers les déclarations des experts qui lui sont plus ou moins proches, l'idée consisterait à lancer une "nouvelle dynamique". L'expression est moins creuse qu'il n'y paraît, car elle comporte deux implications. D'une part, la volonté de miser d'abord sur la diplomatie, et non sur l'usage de la force. D'autre part, la conviction qu'un cercle vertueux peut être enclenché, un progrès sur un dossier (Irak, Iran, Syrie, Israël-Palestine, etc.) ayant un effet d'entraînement sur les autres.

Il ne s'agit pas non plus de succomber à la naïveté. Comme le dit un expert du Proche-Orient, qui attend un signe de Barack Obama, l'option militaire doit toujours être sur la table, mais à l'inverse du sentiment donné par l'administration Bush, l'option diplomatique ne doit pas être a priori écartée. C'est en particulier vrai pour le différend nucléaire avec Téhéran. Au risque de s'exposer aux critiques de ses adversaires, le futur président américain a répété qu'il était prêt à engager des négociations sans préalable avec l'Iran. Sans illusion sur la nature du régime et sans desserrer l'étau des sanctions. Bien au contraire.

Lancer une nouvelle dynamique, c'est aussi tenter de briser le cercle vicieux typique du Moyen-Orient : si l'on est fort, on n'a pas besoin de faire des compromis. Si l'on est faible, on ne peut pas se permettre d'en faire. En mettant en avant une approche globale, la nouvelle administration américaine cherchera à convaincre ses interlocuteurs que l'échiquier moyen-oriental ne propose pas un jeu à somme nulle. Qu'au contraire, tout le monde peut y gagner.

L'évacuation de l'Irak devrait être le premier signe de cette volonté, car elle suppose que tous les voisins, et en premier lieu les Iraniens, soient disposés à reconnaître leur intérêt commun à un maintien de l'intégrité de ce pays, après le départ des troupes américaines. Ni l'Iran avec la bombe ni l'Iran sous les bombes. Pour échapper à ce dilemme, Barack Obama devrait chercher à replacer la question du nucléaire iranien dans un vaste redécoupage impliquant non seulement les Etats de la région mais la Russie et la Chine. En un mot, définir une nouvelle politique étrangère.

P. S. : Dans la composition qui est sienne semaine après semaine depuis le 25 janvier 2005, cette chronique s'arrête. Elle reprendra ici ou là, sous une plume ou sous une autre. Au théâtre de la vie (internationale), le spectacle continue.


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La sagesse des Anciens

Le livre du jour:
L'Amérique face au monde. Quelle politique étrangère pour les Etats-Unis ?
Zbigniew Brzezinski et Brent Scowcroft. Entretiens dirigés par David Ignatius.
Préface de Pascal Boniface
Pearson Education France, 310 p., 24 €.

Lisez l'article de
Patrice Claude, paru dans l'édition du 30.12.08 de journal Le Monde.





Comprendre le monde et ses périls sans verser dans la paronoïa. Cesser de menacer, d'humilier, tout le monde tous azimuts. Ne pas diviser le genre humain entre ceux qui sont "avec nous" et tous les autres, pas forcément "contre nous". Parler, argumenter avec ceux qui ne comprennent plus l'Amérique. Sans renier ses intérêts. Sans écarter la possibilité de contraindre, y compris ses alliés si besoin. S'efforcer de comprendre les peurs, les motivations de ceux que les va-t-en-guerre professionnels qui se succèdent sur les écrans des médias, rarement sur les champs de bataille, conseillent régulièrement de vitrifier sur place. Au motif qu'on en a les moyens.

Bref, se conduire exactement à l'inverse de ce qu'ont fait les deux administrations Bush qui viennent de se succéder à la tête de la première puissance du monde. En creux, les entretiens entre Zbigniew Brzezinski et Brent Scowcroft, dirigés au printemps 2008 par le grand journaliste-écrivain qu'est David Ignatius, constituent le plus redoutable réquisitoire d'une politique guerrière qui a mené le monde au bord du gouffre ou d'une guerre des civilisations, ce qui revient au même. Le plus redoutable parce qu'il n'émane pas de deux pacifistes bêlant sans perception de la réalité des dangers. A eux deux, Brzezinski et Scowcroft ont un siècle d'expérience.

Unanimement respectés, adeptes de l'école dite des "réalistes" qui réfute toute approche idéologique ou moraliste des relations internationales, ces deux vieux sages savent exactement de quoi ils parlent. Le premier a été Conseiller à la Sécurité nationale (NSA) du démocrate Jimmy Carter et enseigne aujourd'hui à l'Université John Hopkins. Le second a occupé le même poste, central puisque le NSA conseille directement le chef de l'exécutif et préside le Conseil de sécurité nationale où siègent les ministres de la défense et des affaires étrangères, pour les deux présidents républicains que furent Georges Bush l'Ancien et Gerald Ford.

Venus de deux mondes politiques rivaux, ils sont d'accords sur l'essentiel. Hier opposés à l'invasion de l'Irak, ils pensent aujourd'hui qu'au Moyen Orient, "il faut parler avec l'Iran sans préalable, sans retirer l'option militaire de la table mais en prenant en compte le fait que l'Iran vit dans une région instable." Que celui-ci "doit pouvoir jouir de la sécurité sans avoir à acquérir l'arme nucléaire." Il faut cesser les menaces contre lui "parce qu'elles favorisent le régime et ne servent en rien notre position".

Il faut que Barack Obama "fasse du règlement du conflit israélo-palestinien, sa priorité numéro un". Parce que résoudre ce problème "diminuerait la tentation du terrorisme, éliminerait l'une des sources principales du radicalisme anti-américain" et que le statu quo "favorise l'Iran et ouvre des horizons à tous les extrémistes jusqu'à Al-Qaida". Il ne faut pas écarter la possibilité d'imposer une solution. Parce que "c'est l'intérêt d'Israël". Et parce qu'avec une population à peu près équivalente à celle de l'Etat juif, "les Palestiniens n'ont plus que 22 % de l'ancienne Palestine et Israël, déjà 78 %".

Ailleurs, comment mieux intégrer la Chine dans le système international ? Comment favoriser l'intégration de la Russie à l'Europe ? Comment stabiliser l'Afghanistan sans entrer dans une guerre sans fin ? Comment s'assurer la coopération du Pakistan sans déstabiliser son armée ? Le monde change. Grâce à Internet, un éveil politique planétaire qu'il "va falloir respecter", émerge. Ce dialogue, ruisselant d'intelligence et de sagesse, montre déjà qu'une fois débarrassée de son jargon et arrières pensées, la science des relations internationales est accessible à tous.



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samedi 27 décembre 2008

Partie de billard à trois bandes à Téhéran

Les bruits de mobilisation israélienne et l'organisation de représailles à Gaza ne doivent pas nous dissimuler la réalité de l'affrontement décisif qui se joue sous nos yeux, et qui n'est autre que le destin de l'État iranien, clef de voûte véritable de tout l'avenir du Moyen-Orient.

Si on regarde bien ce qui est en train de se passer, on sera en fait frappé de ce que la politique de Téhéran vient d'atteindre, ces dernières semaines, le point culminant de son incohérence.

Parvenus là où nous le sommes, il faut bien que l'Iran évolue dans un sens ou dans l'autre, de la coopération avec les États-Unis en Irak à l'affrontement armé avec Israël. Ce choix semble devoir précéder l'élection générale du printemps 2009. Il semblerait même que le président Ahmadinejad ait décidé de préempter cette échéance intérieure par l'organisation délibérée d'une vaste provocation externe.

Ce qui lui permettrait, par là même, d'isoler ses adversaires libéraux en conservateurs pragmatiques qui, pour l'instant semblent portés par une opinion publique très hostile au pouvoir intégriste et très désireuse de changements.

Or l'Iran ne dispose que de deux leviers, aux mains des intégristes : le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien. Ailleurs, c'est-à-dire en Irak, qui représente un enjeu beaucoup plus important pour l'avenir même du pays et du chiisme, ce sont bien des amis de Téhéran qui sont au pouvoir, mais ce ne sont pas des amis pour Mahmoud Ahmadinejad.

Le gouvernement de Bagdad présidé par Nouri Maliki ne cesse en effet de presser ses amis iraniens de bien vouloir coopérer - fût-ce a minima - avec les Américains qui ont permis, par l'exercice des nouvelles libertés démocratiques en Irak, un triomphe politique des partis chiites, et sont, de surcroît, prêts à isoler puis à éliminer al-Qaida en pays sunnite.

Le même processus peut se représenter en Afghanistan, où Américains et Iraniens ont encore un même ennemi en la personne des talibans, et des alliés communs, en l'occurrence les Tadjiks de l'Alliance du Nord.

Cette entente tacite des deux puissances ennemies a déjà abouti, à travers des négociations secrètes, à la neutralisation des très agressifs partisans du mollah Moqtada al-Sadr en Irak, avec la complicité du pouvoir iranien ; à l'estimation par les services secrets américains, dès 2006, que l'Iran était encore loin de disposer d'une arme nucléaire, qui valait engagement par Washington de ne pas provoquer de frappe préventive à Natanz Ispahan ou ailleurs, pour l'instant.

Et même, on a pu constater une tension nouvelle entre Israël et les États-Unis sur cette question, Washington interdisant pour l'instant tout usage de l'espace aérien irakien pour une attaque surprise de Tsahal.

Si cette désescalade fait en gros l'affaire de la majorité de la mollahcratie iranienne, elle ne convient pas du tout, en revanche, à la fraction extrémiste qui se masse autour du président Ahmadinejad et de son gourou l'ayatollah Yazdi Mezbah.

Or ceux-ci, avec le corps des gardiens de la Palestine - les pasdarans - ont encore entre les mains une carte maîtresse, le Hezbollah libanais, dont l'alliance stratégique étroite avec les Frères musulmans palestiniens du Hamas démentit le spectacle d'un affrontement croissant entre sunnites et chiites que renvoie partout la région, depuis l'Irak jusqu'au Pakistan, en passant par l'Arabie saoudite.

Les services secrets iraniens sont d'ailleurs bien présents à Gaza, où ils instruisent notamment les combattants du Hamas à capter la radio militaire israélienne et à comprendre ses messages en hébreu, outre l'aide technique qu'ils fournissent en matière de missiles et d'explosifs.

En précipitant ainsi la bataille, les intégristes jouent très gros, mais ils espèrent aussi gagner un prix énorme.

Le sacrifice des islamistes de Gaza devrait, dans l'esprit de ses instigateurs, tout à la fois vaincre sur le terrain les capitulards chiites de Téhéran et de Bagdad, qui ne rêvent que de dialogue avec Obama, et à déstabiliser pour de bon une Égypte de plus en plus intégriste.

L'impuissance de Moubarak pourrait fragiliser définitivement l'État et faire basculer toute la région vers une sorte de califat.
La chronique d'Alexandre Adler.


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vendredi 26 décembre 2008

Tony Blair invite Damas et Téhéran à s'impliquer

Tony Blair a déclaré qu'une stratégie "globale" pour le Proche-Orient concernant tous les problèmes de la région était nécessaire pour enrayer la violence en Irak. Il met au défi l'Iran et la Syrie de s'impliquer pour aider à stabiliser la situation

Tony Blair a mis au défi lundi l'Iran et la Syrie de s'impliquer pour aider à stabiliser la situation en Irak, sous peine d'être isolés sur la scène internationale.

Le Premier ministre britannique a déclaré qu'une stratégie "globale" pour le Proche-Orient concernant tous les problèmes de la région était nécessaire pour enrayer la violence en Irak.

Il a aussi laissé entendre qu'un "nouveau partenariat" était possible avec Damas et Téhéran.

Mais le chef du gouvernement, accusé par ses détracteurs d'être trop tolérant à l'égard de la Syrie et de l'Iran, a affirmé que la politique de Londres n'avait pas changé.

Ces deux pays, a-t-il dit, doivent cesser de soutenir le terrorisme et, dans le cas de la République islamique, renoncer à ses ambitions en matière nucléaire.

"Tout comme la situation (en Irak) évolue, de même notre stratégie doit évoluer pour y faire face", a déclaré l'orateur dans son discours annuel en matière de politique étrangère à l'occasion du banquet du lord-maire de Londres.

Pour Blair, une stratégie globale pour la région doit commencer par s'attaquer au conflit israélo-palestinien, puis à l'imbroglio libanais.

Il faut, a-t-il dit, offrir aux Iraniens "un choix stratégique clair": "ils arrêtent de soutenir le terrorisme au Liban ou en Irak; ils respectent, sans les fouler aux pieds, leurs obligations internationales. Dans ce cas, un nouveau partenariat est possible".

Le porte-parole du Premier ministre britannique a mis les points sur les i: "Ou alors ils en subiront les conséquences, à savoir l'isolement". Même chose pour Damas, a précisé le porte-parole.

Le président américain George Bush a, quant à lui, constamment refusé d'engager un dialogue avec Damas et Téhéran. Depuis la défaite électorale des républicains, qui ont perdu les deux chambres du Congrès le 7 novembre, son administration se dit cependant ouverte à toute idée nouvelle pour améliorer la situation en Irak.

Les démocrates proposent l'organisation d'une conférence internationale à laquelle seraient conviés Syriens et Iraniens. Réagissant à cette proposition, le secrétaire général de la Maison blanche, Josh Bolten, a déclaré qu'aucune option n'était écartée par la présidence américaine.

Téhéran prêt à dialoguer avec les Etats-Unis
Bush doit rencontrer ce lundi le groupe d'études sur l'Irak, chargé de formuler des recommandations sur des changements de stratégie en Irak. Certains membres de cette commission sont favorables à une implication de la Syrie et de l'Iran.

Blair, qui s'entretiendra mardi avec les membres de cette commission présidée par James Baker et Lee Hamilton, devait insister lundi sur la nécessité pour les Etats-Unis et la Grande-Bretagne de prendre en compte l'évolution du conflit en Irak dans l'élaboration de leur politique pour ce pays.

"Nous avons constamment soutenu que l'Iran et la Syrie devaient faire face à leurs responsabilités", a déclaré lundi à Bruxelles le ministre britannique de la Défense, Des Browne.

"On ne peut pas appréhender l'Irak en dehors de son cadre régional (...) Nous avons invité l'Iran et la Syrie à s'engager aux côtés du gouvernement irakien et à accepter la responsabilité de la paix et du développement et nous continuerons à le faire", a-t-il ajouté.

Dans une interview à la BBC, Des Browne a démenti que la Grande-Bretagne soit en train de modifier sa stratégie en raison des résultats des élections américaines. "Le gouvernement irakien a lui-même été en contact avec ses voisins et il y a eu des visites ministérielles", a-t-il rappelé.

Comme George Bush, Tony Blair est confronté à une opinion majoritairement hostile à sa politique irakienne. Ces reproches se doublent, pour le Premier ministre britannique, de railleries au sujet de son alignement constant sur les Etats-Unis.

L'alourdissement du bilan humain de cette campagne militaire accroît la pression sur les deux dirigeants pour qu'ils retirent progressivement leurs soldats d'Irak. Quatre soldats britanniques ont été tués dimanche dans le sud de ce pays.

En réaction à ces multiples appels, l'Iran s'est dit prêt lundi à examiner une éventuelle demande officielle de dialogue de la part des Etats-Unis. "S'ils veulent vraiment engager des pourparlers avec l'Iran, ils doivent en proposer de manière officielle et alors l'Iran avisera", a fait savoir le ministère des Affaires étrangères.

Blair a fait de la paix au Proche-Orient l'une des priorités de ses derniers mois au pouvoir. Il devrait quitter ses fonctions dans le courant de l'année 2007.



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mercredi 24 décembre 2008

Bagdad ne veut plus des Moudjahidins du peuple

Ce mouvement d'opposants iraniens, dont le siège est basé à Auvers-sur-Oise en France, recense 3 300 membre dans la capitale irakienne. Bagdad souhaite les voir partir, mais Paris refuse de les accueillir.

Épaulés par un trafiquant, avec 30 000 dollars en poche, des kalachnikovs et deux téléphones satellitaires pour contacter leurs commanditaires restés en Irak, Babak et un autre moudjahidin franchirent la frontière pour s'infiltrer durant la nuit en Iran. Quelques semaines plus tard, le commando a réussi à attaquer à plusieurs reprises à la grenade le ministère de la Défense à Téhéran. Pour bien montrer au monde que la République islamique pouvait être déstabilisée de l'intérieur, avant une échéance aussi importante que l'élection présidentielle de 2001.

«Nous devions ensuite recruter des Iraniens, en attendant des renforts et des munitions en provenance du siège des Moudjahidins, à Ashraf, en Irak» , se souvient ce quadragénaire. Ni les hommes ni les armes ne parviendront finalement à Babak, qui, à la place, reçut l'ordre de rentrer en Irak. Mais, un soir, des policiers l'appréhendèrent dans un centre commercial de Téhéran. Condamné à dix ans de prison, l'opposant sera élargi, à l'issue de la moitié de sa peine. Aujourd'hui, ce repenti cherche à faire rentrer en Iran les derniers soldats perdus d'Ashraf, ce camp de fortune au nord de Bagdad, où quelque 3 300 moudjahidins sont installés depuis près de vingt ans.

Le 1er janvier, l'US Army cédera le contrôle d'Ashraf au gouvernement irakien. Mais en annonçant, avant-hier, son intention de fermer le camp, Bagdad a pris tout le monde de court. Que vont devenir ses occupants ? «Ils n'ont plus de passeports, la plupart veulent aller en Europe et obtenir le statut de réfugié politique» , estime Ashkar, un autre repenti, qui a quitté Ashraf en 2004, et travaille désormais pour une ONG contrôlée par Téhéran.

Sous la pression de ses alliés iraniens, Bagdad pourrait décider d'en renvoyer certains à Téhéran. Même si le communiqué du gouvernement irakien précise que le choix du pays d'accueil ne pourra se faire de «manière coercitive», et que Washington affirme avoir reçu des assurances de Bagdad en ce sens, les craintes demeurent. Pour échapper à un retour non désiré en Iran, certains moudjahidins n'auraient d'autres choix, alors, que de fuir en Europe, notamment en France, où 300 à 400 sont déjà installés, strictement surveillés par la DST, mais aussi infiltrés par les agents iraniens. «Nous n'avons pas envie d'en voir arriver» , prévient un expert français des questions de sécurité. «Certains pourraient se faire récupérer par les Iraniens, d'autres rejoindre Auvers, quant aux égarés qui ont un savoir-faire technique, ils pourraient rallier des réseaux salafistes voire al-Qaida», ajoute-t-ilcorrection.

Patate chaude

Problème : personne ne souhaite récupérer cette patate chaude. Pourtant, ces dernières années, les Américains ont sollicité à plusieurs reprises Français et Jordaniens, notamment. Mais à chaque fois, les uns et les autres ont refusé d'abriter leur chef, Massoud Radjavi, et les guérilleros d'Ashraf.

À leur arrivée en Irak en 2003, les Américains ont désarmé les moudjahidins. «Depuis, ils tuent le temps comme ils peuvent à Ashraf», poursuit Ashkar. «S'ils avaient le choix, beaucoup quitteraient les Moudjahidins» , assure-t-il. Les Américains les considèrent comme une organisation terroriste, ce qui ne les empêche pas d'entretenir une relation ambiguë avec eux. «La CIA ne leur fait pas confiance, en revanche, le Pentagone en utilise certains pour espionner l'Iran» , confesse l'un des repentis.

Profitant de la bienveillance américaine, 600 ont quitté Ashraf pour l'Iran, ces dernières années. «Téhéran gère ce dossier plutôt intelligemment, cherchant à recycler plus qu'à liquider ses anciens opposants» , observe un diplomate européen en Iran. Depuis la présidence réformatrice de Mohammad Khatami, «nous ne les considérons plus comme une organisation politique, mais comme une dangereuse secte dont les membres sont prisonniers de leurs dirigeants, auxquels ils doivent vouer un culte sans limite» , estime un officiel iranien.

Leur capacité d'action en Iran a beau être quasi nulle, le régime voit rouge face à ces opposants. Ces derniers disposent encore de sympathisants à l'intérieur du pays. «Les moudjahidins ont profité de l'ouverture sous la présidence Khatami pour recruter des Iraniens qui voyageaient plus facilement à l'étranger» , explique le diplomate.

Grâce à l'argent que Saddam leur versa et aux fonds qu'ils lèvent auprès de la diaspora iranienne, depuis Auvers, les moudjahidins déploient une intense activité de lobbying auprès des médias et des responsables politiques occidentaux. Avec un certain succès. Récemment, 290 députés français ont demandé qu'ils soient rayés de la liste des organisations terroristes. Et récemment, à Londres et à Luxembourg, plusieurs décisions de justice ont abondé en ce sens.



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lundi 22 décembre 2008

A Téhéran, la police ferme l'ONG animée par Shirin Ebadi

Les explications ne sont venues que beaucoup plus tard. Dimanche après-midi 21 décembre, des dizaines de policiers et d'agents en civil ont fait irruption au Centre des défenseurs des droits de l'homme (CDDH), une ONG créée, en 2002 à Téhéran, par le prix Nobel de la paix Shirin Ebadi et cinq autres avocats iraniens qui défendent depuis des années, gratuitement, les prisonniers politiques.

Près de 300 invités étaient attendus dans les locaux pour la remise d'un prix à un militant des droits de l'homme. La police a fait évacuer, apposant des scellés plombés sur l'entrée. Dans la soirée, les autorités judiciaires ont justifié cette fermeture en accusant le centre de de se livrer à des "activités illégales", ainsi que l'a précisé l'agence de presse Mehr.

Shirin Ebadi, qui n'était pas présente lors de l'intervention policière, a condamné cette action, annonçant que le centre portera plainte. Le prix Nobel de la paix tiendra également une conférence de presse mardi.

PRESSION CONSTANTE


Pourquoi cette brusque fermeture d'un Centre qui publie régulièrement des rapports sur la situation en Iran ? "Parce que dans le contexte actuel de répression, il est devenu la seule voie de recours pour protester contre les arrestations et toutes les exactions", nous a confié, à Paris, Karim Lahidji, avocat proche de Shirin Ebadi et président de la Ligue de défense des droits de l'homme en Iran (LDDHI). "L'Iran, ajoute-t-il, a atteint un record d'exécutions, pratiquement une par jour, y compris des mineurs et des simples d'esprit. Les minorités (notamment les Bahais dont les chefs sont détenus depuis dix mois), les étudiants, les politiciens indépendants : personne n'y échappe. Toute tentative d'ouverture est réprimée : la campagne de récolte de signatures des femmes pour l'égalité a conduit à la condamnation de quarante-deux d'entre elles. Des dizaines de journaux ont été fermés. Et ce pourquoi ? Parce qu'ils dénonçaient une crise économique qui a fait des millions de nécessiteux et la progression de l'usage de la drogue qui frapperait 20 % de la population. Mais la pauvreté et la drogue ce sont aussi des atteintes aux droits de l'homme."

Shirin Ebadi est sous pression constante depuis des mois, selon ses proches. Outre les coups de téléphone anonymes de menaces, à plusieurs reprises le ministère des renseignements lui aurait demandé avec insistance de fermer les bureaux du CDDEH. Ce qui aurait précipité l'intervention policière, estime M. Lahidji, serait la dénonciation en règle de la situation des droits de l'homme en Iran effectuée devant l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 18 décembre. La dénonciation était fondée sur un rapport du secrétaire général, Ban ki-moon, qui lui même reprenait des rapports fournis par le centre de Shirin Ebadi.

Marie-Claude Decamps



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dimanche 21 décembre 2008

Caracas aide au transport du matériel pour des missiles iraniens

Selon un journal italien, l'Iran parvient à contourner les sanctions de l'Onu et à transporter en Syrie du matériel pour fabriquer des missiles grâce à un accord avec le Venezuela.
L'Iran parvient, grâce à un accord avec le Venezuela, à contourner les sanctions de l'Onu et à transporter en Syrie du matériel pour fabriquer des missiles, a affirmé, dimanche 20 décembre, un quotidien italien citant des services de renseignements occidentaux.
Selon La Stampa, qui cite des rapports de la CIA et d'autres services secrets occidentaux, l'Iran utilise des avions de la compagnie nationale vénézuélienne, la Conviasa, pour transporter vers la Syrie du matériel servant à fabriquer des missiles.

Former les services secrets vénézuéliens


Le matériel (ordinateurs, composants de moteurs) transporté proviendrait du groupe industriel iranien Shahid Bagheri (SBIG). Ce groupe est inscrit à l'annexe de la résolution 1737 de l'Onu pour son implication dans le programme de missiles balistiques iranien.
La Syrie a signé en 2006 un accord de coopération militaire avec Téhéran. D'après les informations publiées dans La Stampa, cet accord a aussi pour objectif de faire parvenir en Iran du matériel militaire destiné aux Gardiens de la révolution.
En échange des avions, Téhéran a mis à disposition de Caracas certains de ses Gardiens de la révolution et des membres de leur unité d'élite, l'Al-Quds, pour former et renforcer les services secrets et la police vénézuélienne.

Chavez soutient le programme nucléaire iranien


Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, et son homologue vénézuélien, Hugo Chavez, très hostiles envers les Etats-Unis, en particulier l'administration sortante de George W. Bush, ont conclu plusieurs accords de coopération économique.
Hugo Chavez a notamment apporté son soutien à Mahmoud Ahmadinejad sur le très polémique programme nucléaire iranien.
Les pays occidentaux et Israël craignent que le programme balistique de l'Iran, qui a annoncé mi-novembre avoir testé un missile de "nouvelle génération", puisse lui permettre de disposer de missiles équipés de tête nucléaire.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a d'ores et déjà adopté quatre résolutions, dont trois assorties de sanctions, exigeant de l'Iran qu'il suspend rapidement son programme d'enrichissement d'uranium. L'Iran assure que son programme nucléaire n'a qu'une finalité civile.



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vendredi 19 décembre 2008

Violations répétées des droits de l’Homme en Iran

Lisez la Déclaration de la présidence française au nom de l’Union européenne, datée du 19 Décembre 2008.

L’Union européenne est vivement préoccupée par la situation des droits de l’Homme en République islamique d’Iran. La multiplication des violations en la matière, commises par les autorités iraniennes, témoigne de la dégradation des droits des individus dans ce pays. L’Union européenne rappelle le caractère inacceptable de ces violations. Elle est tout particulièrement préoccupée par :

- les exécutions simultanées de dix Iraniens, intervenues le 26 novembre dernier à la prison d’Evin ;

- les pressions judiciaires exercées par les autorités iraniennes contre les militantes pour les droits des femmes. Parmi les signataires de la campagne « Un million de signatures » qui sont victimes de ce harcèlement, Esha Momeni, irano-américaine, a été arrêtée et son passeport confisqué ;

- la situation de Hussein Derakhshan, blogger iranien arrêté le 1er novembre dernier par les autorités sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui. Sa famille, restée sans nouvelles de lui durant plusieurs semaines, n’a toujours pas été informée du lieu dans lequel M. Derakhshan est détenu ;

- le refus récent des autorités iraniennes de donner à M. Ossanlou, syndicaliste iranien condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à la sécurité de l’Etat » et « propagande contre le régime », un accès aux soins médicaux dont il a besoin.

Ces pratiques constituent des violations caractérisées du « Pacte international relatif aux droits civils et politiques », librement adopté et ratifié par l’Iran, et une atteinte à la « Déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales reconnus », adoptée par tous les membres des Nations Unies en 1998. Résolument engagée en faveur de l’abolition universelle de la peine de mort, l’Union européenne exhorte les autorités iraniennes à mettre un terme aux condamnations à la peine de mort et aux exécutions, à commuer les peines de toutes personnes condamnées à mort et à mettre en place un moratoire dans l’objectif d’abolir la peine de mort, conformément à la résolution adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 21 novembre 2008.

L’Union européenne exhorte les autorités iraniennes à respecter les actions menées pacifiquement et en toute légalité par les femmes défenseurs des droits de l’homme et les syndicalistes et à cesser les pressions exercées à leur encontre. L’Union européenne appelle les autorités iraniennes à respecter les principes pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d’emprisonnement, en garantissant à M. Ossanlou une prise en charge médicale, à M. Derakhshan des conditions de détentions conformes au droit international et à envisager leur libération.



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"Sanctionner l'Iran ne fait qu'aggraver la situation"

Architecte d'une politique étrangère turque devenue très active, faite d'une quête de "profondeur stratégique" basée sur son passé ottoman, et d'une volonté de jouer un rôle de médiation dans de multiples crises allant du Proche-Orient à l'Afghanistan, en passant par le Caucase, l'universitaire Ahmet Davutoglu est l'influent conseiller du premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Par cette "diplomatie de paix passée à l'initiative", et au travers d'une politique de "zéro problème" avec ses voisins (jusqu'aux ouvertures récentes envers l'Arménie), la Turquie entend à la fois assurer sa sécurité et démontrer son apport potentiel au poids de l'Union européenne dans le monde. L'action déployée par la Turquie vers l'Orient, l'Asie, l'Afrique, ne vient pas contredire mais "compléter" l'ancrage occidental et européen du pays, insiste-t-il.

La Turquie a signalé sa volonté de jouer un rôle de médiation vis-à-vis de l'Iran. Quelle politique espérez-vous de l'administration Obama ?

La question nucléaire ne peut être dissociée du contexte régional. L'approche de la Turquie n'est pas nouvelle. Dès 2006, nous avons cherché à appuyer les chances de l'offre de coopération faite à l'Iran (par les grandes puissances). Cela n'a pas abouti, notamment parce que la guerre du Liban a éclaté.

En 2008, l'offre a été améliorée mais cette fois-ci le processus a été entravé par l'irruption de la guerre dans le Caucase. Cela prouve que les questions sont interconnectées. Si l'on cherche à en isoler une - le nucléaire - sans traiter les autres, on ne peut réussir. L'année 2009 sera une année cruciale. Car, de la Palestine jusqu'en Inde, en passant par Israël, le Liban, l'Irak, l'Iran, et l'Afghanistan, sept élections importantes vont avoir lieu. Les attentes sont très fortes envers l'administration Obama.

Le projet du Grand Moyen-Orient s'est effondré. Il faut une nouvelle approche - et Obama l'a promise -, faite de multilatéralisme. Une approche inclusive, où tous les acteurs régionaux devront sentir qu'ils font partie du processus. Au lieu de déclarer un "axe du mal", il faut déclarer un "axe de stabilité" et éviter la rhétorique de la confrontation. Si des acteurs sont isolés ou exclus, à commencer par les Palestiniens, cela signifiera une escalade de la tension.

Cela signifie-t-il parler au Hamas ?
Au Hamas, et à d'autres. En Irak, si on isole les sunnites ou d'autres groupes, au Liban, en Afghanistan, si on exclut tel ou tel groupe ou parti, alors on crée des ruptures internes et des problèmes de sécurité pour la région.

Accroître la pression sur l'Iran avec de nouvelles sanctions - avant de lancer ce grand marchandage régional auquel vous pensez - peut-il avoir un sens ?

Il doit y avoir une approche positive d'abord. Si on commence par des punitions, on crée de nouveaux problèmes. L'Iran est un des plus anciens Etats au monde et son débat interne est intense. De nouvelles sanctions ne feraient qu'aggraver la situation, favoriser les radicaux, à l'approche de ces scrutins. Car dans toutes ces élections, en Irak, au Liban, en Palestine, l'Iran a quelque chose à dire.

La Turquie a accueilli début décembre une rencontre entre les présidents afghan et pakistanais. La solution en Afghanistan passe-t-elle par un dialogue avec les talibans ?

La consolidation nationale, en Afghanistan, nécessite un processus inclusif. C'est comme en Irak : les Américains n'y ont pas vaincu Al-Qaida, les groupes sunnites l'ont fait ! Ils ont rejeté cette forme d'islam qui heurte leurs traditions. Les Américains ont été pragmatiques et ils ont organisé ces groupes. Il ne faut pas croire qu'en Afghanistan, tous les Afghans anti-Karzaï ou anti-Occidentaux sont des membres d'Al-Qaida. Les talibans ne sont pas l'équivalent d'Al-Qaida.

L'approche de Hamid Karzaï et des Saoudiens (qui tentent de favoriser des discussions avec des groupes talibans) est la bonne. La Turquie peut y contribuer, car nous avons d'excellentes relations avec tous les groupes ethniques en Afghanistan. Il faut parallèlement un énorme programme socio-économique pour ce pays. C'est une honte pour l'OTAN, pour nous tous, que sept ans après le début de l'intervention, il n'y ait aucune vraie amélioration des infrastructures, notamment des routes, alors qu'une énorme ambassade américaine a été construite !

L'autre condition est d'aider le Pakistan à se stabiliser. Bombarder des montagnes, frapper le territoire pakistanais ne fait qu'affaiblir l'administration d'Asif Ali Zardari (le président pakistanais).

Avec la guerre dans le Caucase cet été, la Russie est-elle devenue un souci de sécurité ?

La Turquie a de très bonnes relations avec la Russie. Personne ne connaît mieux les Russes - et les Iraniens d'ailleurs - que les Turcs. Cet été, la Russie a été, disons, trop ambitieuse, en poussant ses troupes jusqu'à 40 kilomètres de Tbilissi.

Or la Russie, dont la nouvelle bourgeoisie est intégrée dans l'économie mondiale, ne peut se permettre de maintenir des tensions pendant longtemps. Elle aussi, comme l'Iran, connaît un système interne de répartition du pouvoir entre les élites. Quand elle se sent menacée, et l'élargissement de l'OTAN lui a donné ce sentiment, elle est capable de créer des problèmes pour tout le monde.

La Turquie a proposé une plate-forme pour la stabilité dans le Caucase afin d'empêcher qu'une crise locale devienne une crise d'ordre mondial, entre l'OTAN et la Russie. C'est aussi pour cela que nous avons limité, en vertu du traité de Montreux (1936), l'accès de certains navires militaires américains à la mer Noire.

Propos recueillis par Natalie Nougayrède



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jeudi 18 décembre 2008

L'Iran pourrait avoir l'arme nucléaire d'ici à trois ans, selon un rapport parlementaire

Les visées militaires du programme nucléaire iranien ne "font plus de doute", estime un rapport parlementaire français publié mercredi 17 décembre. "De l'avis des experts, d'ici deux à trois ans, l'Iran pourrait être en possession d'une arme nucléaire", note ce rapport rédigé par une mission parlementaire dirigée par le député socialiste Jean-Louis Bianco.

Le rapport passe en revue les différents indices techniques attestant de cette volonté iranienne de se doter de l'arme atomique : "le développement du seul programme d'enrichissement de l'uranium au détriment de tous les autres éléments du cycle de production d'électricité nucléaire", la mise au jour de documents par l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) ou encore les récents développements du programme balistique iranien.

"DES FRAPPES MILITAIRES NE RÉSOUDRAIENT RIEN"


Les parlementaires estiment que les possibilités de négociations avec le régime de Téhéran n'ont pas été épuisées, et que "des frappes militaires, qui seraient en outre très délicates à réaliser, ne résoudraient rien". "L'Iran ne se priverait pas de répliquer par tous les moyens à sa disposition : en utilisant ses missiles, mais aussi par l'intermédiaire de groupes activistes qu'il soutient", au Liban, à Gaza, en Irak et en Afghanistan.

Sur la question nucléaire, juge le rapport, toutes les solutions techniques doivent être envisagées pour que l'Iran puisse poursuivre son programme d'enrichissement de l'uranium à des fins pacifiques. "La solution la plus sûre résiderait néanmoins dans la mise en place d'une banque du combustible, qui serait gérée par l'AIEA et garantirait la fourniture de combustible nucléaire à tous les Etats dépourvus de capacité nationale d'enrichissement en cas de problèmes avec leurs fournisseurs", indique le rapport.



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lundi 15 décembre 2008

Afghanistan : l'Iran boude une réunion internationale à Paris

La France accueille dimanche une réunion ministérielle informelle avec l'Afghanistan, ses voisins et les grandes puissances, afin d'oeuvrer à une amélioration de la coopération régionale. Cette réunion vise notamment à obtenir des voisins de l'Afghanistan, en particulier l'Iran et le Pakistan, une attitude la plus constructive possible pour stabiliser ce pays.

Mais l'Iran a finalement fait faux bond, refusant à la dernière minute de participer à la réunion. Les relations de Téhéran et Paris se sont crispées durant les derniers jours, après des déclarations du président français Nicolas Sarkozy affirmant qu'il refusait de rencontrer son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad en raison de ses déclarations sur la disparition d'Israël. Le chef de l'Etat français avait déclaré le 8 décembre qu'il lui était "impossible de serrer la main à quelqu'un qui a osé dire qu'Israël devait être rayé de la carte". A la suite de ces propos, l'ambassadeur de France en Iran, Bernard Poletti, avait été convoqué mercredi par le ministère iranien des Affaires étrangères.

Ambitions limitées

La réunion doit regrouper tout au long de la journée au château de La Celle-Saint-Cloud, près de Paris, l'Afghanistan et ses voisins directs (Iran, Tadjikistan, Ouzbékistan, Turkménistan, Chine), sous la direction du chef de la diplomatie française Bernard Kouchner. Les autres membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne) sont aussi autour de la table, de même que l'Inde, représentée par le numéro deux de son ministère des Affaires étrangères, Anand Sharma.

Mais les ambitions de cette réunion sont limitées par les incertitudes qui planent, avant l'arrivée en janvier du président Barack Obama, sur la politique américaine dans cette partie du monde. Partisan d'un effort militaire accru en Afghanistan, Barack Obama n'a pas encore exposé de plan détaillé. Les Etats-Unis ne sont pas représentés à la réunion par leur secrétaire d'Etat sortante Condoleezza Rice, mais par son adjoint chargé de l'Asie du sud-est, Richard Boucher.

Cette réunion ministérielle informelle se veut comme un prolongement de la conférence internationale tenue en juin à Paris, qui avait permis de recueillir quelque 20 milliards de promesses d'aide à ce pays. Cette conférence avait également ébauché une stratégie prônant davantage d'implication des Afghans eux-mêmes dans la stabilisation de leur pays, où quelque 70.000 soldats étrangers sont présents.



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dimanche 14 décembre 2008

L'Iran présent, malgré les propos de M. Sarkozy contre M. Ahmadinejad

Finalement confirmée, la venue à Paris du ministre iranien des affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, pour la réunion sur l'Afghanistan, a failli être annulée. La raison : une montée des tensions avec la France, après les propos tenus, lundi 8 décembre, par Nicolas Sarkozy, lors d'un discours prononcé à l'Elysée à l'occasion du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. "Quel malheur que (l'Iran) soit représenté aujourd'hui par certains de ses dirigeants", avait déclaré le président français, en allusion à son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad. "Cela m'est impossible de serrer la main à quelqu'un qui a osé dire qu'Israël doit être rayé de la carte", avait-il poursuivi. "Je ne peux pas m'asseoir à la table, après ce qu'a été la Shoah, le XXe siècle, avec un homme qui a osé dire" cela. "D'autres discuteront. Peut-être les Etats-Unis, un jour, essaieront-ils de tendre la main, et sans doute que nous aussi, la France, devons participer", avait ajouté M. Sarkozy.

L'Iran avait réagi en convoquant, mercredi, l'ambassadeur français à Téhéran, Bernard Poletti, à son ministère des affaires étrangères. La télévision iranienne rapportait que le diplomate français avait reçu une "mise en garde sur les conséquences" qu'aurait sur les relations bilatérales "la répétition par des responsables français de tels propos irréfléchis". Le voyage de M. Mottaki en France était aussi mis en doute.

Jeudi, à Paris, le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, Frédéric Desagnaux, déclarait que la France restait "ouverte au dialogue avec l'Iran, notamment sur les questions régionales". Le conflit israélo-palestinien "ne peut en aucun cas servir de prétexte pour remettre en cause le droit d'Israël à exister", ajoutait-il. "Les déclarations iraniennes qui remettent en cause ce droit sont inacceptables, et ne peuvent avoir qu'un impact négatif sur la perception de l'Iran par la communauté internationale."

Il rappelait en outre que la France déployait à l'égard de l'Iran une " approche qui combine la fermeté et une ouverture au dialogue". Cette formule fait référence à la stratégie diplomatique suivie depuis plusieurs années par la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne sur le dossier nucléaire iranien. Le regain de tensions entre Téhéran et Paris intervient à un moment où se discute, entre responsables européens, la possibilité de nouvelles sanctions contre l'Iran.

Le 6 octobre, l'ambassadeur iranien à Paris avait été convoqué au Quai d'Orsay, qui lui avait transmis des protestations de l'Union européenne à propos de la répression politique en Iran, notamment contre des étudiants et des militantes féministes.

Natalie Nougayrède


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samedi 13 décembre 2008

Livre: Iran : l'irrésistible ascension, de Robert Baer, JC Lattès,

L'Iran, cet incompris
Les Américains auraient beaucoup à gagner s'ils reconnaissaient la puissance et la modernité de l'Iran, et s'en faisaient un allié. C'est le conseil d'un ex-agent de la CIA. Extraits (p. 15-16 et 218-219).

En 2005, un vendredi soir, j'ai assisté au service religieux de l'université de Téhéran. On nous avait attribué la cabine de presse juste à côté de l'ayatollah Kashani qui s'adressa aux fidèles pendant les deux heures qui suivirent. Le vaste amphithéâtre n'était qu'à demi- rempli, mais le sermon de Kashani fut long et plein de fureur, comme un écho vivace de 1979. Dans la rue, une manifestation s'organisait. On brandissait des effigies du président Bush, aux canines pointues et dégoulinantes de sang. Sur le trottoir d'en face, des banderoles avaient été déroulées : «Marg bar Amerika» - A mort l'Amérique.
Je décidai de déambuler un peu au milieu des manifestants. J'aperçus un vieillard qui agitait le poing en hurlant, visiblement très décidé à mettre à mort l'Amérique. Je me dirigeai vers lui. «Vous voulez dire tous les Américains ?» demandai-je. Il m'adressa un regard curieux. «Vous venez d'où ?» Je lui répondis que j'étais américain. Il me fit un clin d'oeil et se pencha vers moi. «Comment je peux avoir un visa pour les Etats-Unis ?»
L'Iran est une terre toute en nuances. Malheureusement, à l'heure même où ce serait pourtant le plus salutaire, les Etats-Unis ne voient pas ces nuances et ne comprennent pas l'Iran dans toute son ampleur : un pays profondément pieux, et qui pourtant tente désespérément de se moderniser. Les partis religieux iraniens ne récoltent que 10% des suffrages - nettement moins qu'en Turquie, pays membre de l'Otan et allié de l'Amérique.
Les Américains voient le président iranien et les mollahs comme les vestiges d'une période sombre, alors qu'ils sont en réalité la force motrice derrière l'élan de modernisation du pays. Les Iraniens regardent nos films, lisent nos livres, écoutent notre musique. Ils se sont mis à Internet et aux nouvelles technologies avec une ferveur égale à la nôtre. Aujourd'hui, le persan est la troisième langue la plus répandue sur Internet après l'anglais et le mandarin. Le président Ahmadinejad lui-même tient son propre blog. Par certains aspects, l'Iran s'est aligné sur nos indices de modernité. Pour les Irakiens, Téhéran compte. Pas Washington.
L'Iran continuera à se présenter comme puissance incorruptible, contrairement aux Etats-Unis, qui n'ont cessé de se salir les mains dans des scandales de corruption, en Irak. Les Etats-Unis ne sont toujours pas capables de rétablir l'électricité à Bagdad, tandis que l'un des postes d'exportation les plus importants de l'Amérique et de la Grande-Bretagne vers l'Irak et l'Afghanistan est celui de compagnies de sécurité privées, des mercenaires. A l'heure actuelle, à Kaboul, le contraste saute aux yeux. Les ambassades américaine et britannique sont entourées de murs d'enceinte anti-explosion, de barrières en ciment et de barbelés. Par comparaison, l'ambassade iranienne n'est délimitée que par un simple mur, et des familles pique-niquent sur la pelouse devant le bâtiment. S'il y a des gardiens iraniens, ils sont invisibles.
Les Américains ont beau se glorifier d'être les défenseurs de la démocratie, le message anticolonialiste de l'Iran est bien celui qu'écoutent les peuples du golfe Persique.

Notre avis.
«We'll attack Iran», avait menacé Hillary Clinton, alors candidate à l'investiture démocrate, au printemps dernier, envisageant l'hypothèse où Téhéran attaquerait Israël. Désormais chargée des Affaires étrangères au sein de l'équipe Obama, l'ex-First Lady gagnerait à lire l'analyse ultradocumentée de Robert Baer avant de déclencher le feu nucléaire. Cet ex-agent de la CIA, responsable du Moyen-Orient, fréquente assidûment le pays des mollahs depuis que le Hezbollah a fait exploser l'ambassade américaine à Beyrouth, en 1983. Un travail de terrain de près de trois décennies au cours desquelles l'Iran a beaucoup changé : «Ce n'est plus un Etat voyou, mais une puissance régionale ambitieuse, impérialiste même, avec laquelle il faudra compter», explique Baer. Le message ? Impossible de sortir du bourbier irakien sans coopérer avec les Perses.
Barbouze de choc, l'auteur pulvérise... les préjugés.

Robert Baer, ancien agent de la CIA, est consultant international.

«L'Amérique voit le président iranien et les mollahs comme les vestiges d'une période sombre, alors qu'ils sont la force motrice derrière l'élan de modernisation de l'Iran.»



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3 QUESTIONS A... Jean-Louis Bianco (Propos recueillis par Carl Meeus)

En tant que président de la commission parlementaire sur l'Iran, pensez-vous que ce pays veut se doter de l'arme nucléaire ?

Après avoir entendu beaucoup d'experts, nous avons acquis une certitude : l'Iran, en dépit de ses affirmations, poursuit un programme nucléaire à visée militaire. Peut-être pas pour se doter effectivement de l'arme atomique, ni sans doute pour s'en servir, mais pour marquer son influence dans la région. C'est donc une perspective très dangereuse. En même temps, la situation économique du pays est mauvaise, et les Iraniens en souffrent.

Comment la France doit-elle réagir ?

La France devrait utiliser l'arrivée aux responsabilités de Barack Obama pour proposer aux Iraniens, avec l'Europe, une négociation globale : énergie, développement économique, Afghanistan, Irak, Liban... Dans ce contexte, les sanctions pourraient être dosées en fonction des progrès réellement accomplis sur tous ces sujets, comme sur le contrôle de l'enrichissement de l'uranium, de façon à distinguer l'uranium à usage civil de l'uranium à usage militaire.

Comment sortir de la logique d'affrontement au PS entre Martine Aubry et Ségolène Royal ?

Ce n'est pas un problème de personnes. Avec Ségolène Royal, nous sommes disponibles pour travailler tous ensemble, afin d'élaborer un projet qui réponde aux attentes des Français et pour préparer les élections européennes. C'est une faute de la direction actuelle de n'avoir pas voulu rassembler tous les socialistes. Il faut changer profondément le PS, pour en faire un parti ouvert, un parti de masse. Sur ce point, nous jugerons la direction sur ses actes.



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vendredi 12 décembre 2008

Obama, Israël et l’Iran

Va-t-il nous imposer la paix, se demandent Israéliens et Palestiniens ? Va-t-il nous proposer un compromis que nous ne pourrions pas refuser, se demande le régime iranien ? Nulle part ailleurs qu’au Proche-Orient l’attente suscitée par Barack Obama n’est aussi grande mais l’optimisme n’y est pas de rigueur.

Conversation récente avec une figure de la République islamique, conservateur déclaré mais partisan de longue date d’un rapprochement avec les Etats-Unis : «Le problème, dit-il d’emblée, est qu’Ahmadinejad a de grandes chances d’être réélu… - Avec une inflation galopante et les deux tiers du clergé contre lui ? - Il est affaibli, reprend-il, mais ses opposants sont divisés, non seulement entre conservateurs et réformateurs mais au sein même, aussi, des deux camps. Parti comme c’est, répète-il sombrement, il se succédera à lui-même au début de l’été.»

Peut-être a-t-il raison car, si les dirigeants iraniens savent bien que les provocations, l’intransigeance et l’impéritie de Mahmoud Ahmadinejad menacent leur pouvoir, il n’y a pas l’ombre d’un consensus, à Téhéran, sur l’ampleur des changements à opérer. Comme toutes les dictatures à bout de souffle, cette théocratie est tétanisée par la crainte qu’un appel d’air ne l’emporte. Les conservateurs les plus réalistes voudraient échanger avec les Américains la reconnaissance et la consolidation économique de leur régime contre la participation de l’Iran à la stabilisation de la région mais ils se déchirent sur le degré de réformes à introduire à l’intérieur même du pays. Les réformateurs sont partagés entre avocats d’une laïcisation complète - seul moyen, à leurs yeux, de préserver l’autorité des mollahs - et partisans d’évolutions plus graduelles.

Question, donc : «Comment Obama pourrait-il négocier avec vous si Ahmadinejad est réélu ?» Silence. «Obama n’aura plus que le choix des bombes et peu de gens l’en désapprouveront alors»«Oui», fait-il de la tête. «Et que se passerait-il après un bombardement de vos sites nucléaires ?» Nouveau silence. «Une vague d’attentats à travers le monde ?» Ses paupières acquiescent. «Et après ?»«Après, lâche-t-il sur le ton de l’évidence, Khamenei tombera.» «Le Guide tombera ? - Oui, car on lui reprochera d’avoir continué à soutenir Ahmadinejad et sous-estimé les Américains. - Et ensuite ? - Rafsandjani lui succédera et, petit à petit, tout sautera. L’explosion deviendra incontrôlable.» Talleyrand du régime iranien, ancien président de la République et homme de confiance du clergé, Ali Akbar Rafsandjani, est connu pour vouloir lâcher du lest sur les mœurs et trouver un compromis avec Washington. Si un tel scénario s’avérait, même au prix d’un chaos, ce ne serait pas le pire mais…

Conversation, maintenant, avec un haut responsable israélien, une colombe qui, lui aussi, sait tout ce qui se passe dans son pays : «Vous croyez qu’Obama pourrait finir par bombarder l’Iran ? - Non. Les Iraniens ne sont plus loin de leur but. Ils y parviendront et le monde entier s’y est résigné, même nous, parce qu’ils veulent essentiellement s’assurer d’un rapport de forces avec les sunnites et qu’on en est, déjà, à l’étape suivante, lorsque les centrales se seront répandues dans toute la région, dans des pays beaucoup plus instables que l’Iran, et que des mouvements islamistes auront les moyens d’organiser des attentats nucléaires. - Et d’ici là ? - La droite remportera nos prochaines élections. Barack Obama fera ce qu’avait fait Bush père avec la conférence de Madrid. Il contraindra le Likoud à négocier avec les Palestiniens. On arrivera à un accord… - A la paix ? - A un accord de paix, déjà conclu sur le papier, mais qui ne sera pas appliqué. - Pourquoi ? - Parce que le Hamas n’en voudra pas, que les pays arabes dits "modérés" ne sont, en fait, que patients, qu’ils ont besoin de nous contre l’Iran et les islamistes mais ne veulent pas d’un Etat israélien pérenne et que, nous-mêmes, nous n’oserons jamais risquer une guerre civile pour évacuer les colons de Cisjordanie. Tout arrive trop tard. Arafat ne nous a pas aidés mais nous avons laissé passer la chance de la paix. - Vous voulez dire que vous ne croyez plus en la survie d’Israël ? - Je ne sais plus. Pour mes enfants, je ne sais pas.»

Il y avait, bien sûr, du coup du blues chez ces deux interlocuteurs. Lorsqu’on a le nez dans le guidon, israélien ou iranien, il y a de quoi. On n’en oublie la force du désir de changement de la jeunesse iranienne, la profondeur de l’aspiration au compromis chez les Israéliens et les Palestiniens, le bouleversement de la donne, surtout, qu’introduira le tournant américain. Vivement le 20 janvier mais, pour Barack Obama, les difficultés commencent.

Par Bernard Guetta; membre du conseil de surveillance de Libération.



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Paris condamne les propos anti-Israël

La France maintient sa condamnation des propos de Mahmoud Ahmadinejad, après que l'ambassadeur français a été mis en garde par la diplomatie iranienne jeudi matin.

Le ministère des Affaires Etrangères français, Bernard Kouchner, maintient, jeudi 11 décembre, la position de la France sur la condamnation des propos anti-israéliens de Téhéran, mais il affirme cependant que la France reste ouverte au dialogue.
Frédéric Desagneaux, porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, a argué que le conflit israélo-palestinien "ne peut en aucun cas servir de prétexte pour remettre en cause le droit d'Israël à exister". Selon lui, "les déclarations des autorités iraniennes qui remettent en cause ce droit sont inacceptables et ne peuvent avoir qu'un impact négatif sur la perception de l'Iran par la communauté internationale".
Il a néanmoins assuré que l'"attitude (de la France) demeure fondée sur une approche qui combine la fermeté et une ouverture au dialogue", rappelant que la France avait convié l'Iran à la réunion informelle des pays voisins de l'Afghanistan prévue à Paris dimanche, ce qui montrait la disposition de Paris a maintenir le dialogue "notamment sur les questions régionales".

Israël, "tumeur cancéreuse"

Le 8 décembre dernier, alors qu'il assistait à la célébration du 60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des droits de l'Homme, Nicolas Sarkozy avait jugé "impossible de serrer la main à quelqu'un qui a osé dire qu'Israël devait être rayé de la carte".
Le président iranien avait en effet provoqué un scandale en déclarant en octobre 2005 que "le régime occupant Jérusalem doit être oblitéré de la page du temps".
Le président français, lors de son discours, a aussi minimisé le rôle de son homologue iranien, affirmant qu'il "ne représente pas tout le pouvoir en Iran, et encore moins la population iranienne".
La plus haute autorité de l'Etat iranien est effectivement le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.
Mahmoud Ahmadinejad est boycotté par un grand nombre de dirigeants étrangers, notamment à cause de ses déclarations sur l'holocauste, qu'il a qualifié de "mythe", et sur Israël, qualifié de "tumeur cancéreuse" et de "sale microbe", et appelé selon lui à "disparaître".

La France "mise en garde"

L'ambassadeur de France en Iran, Bernard Poletti, avait été convoqué par les Affaires étrangères de ce pays. Le ministère iranien lui avait adressé mercredi une "mise en garde" après les propos polémiques de Nicolas Sarkozy qui, lors du 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, avait estimé "impossible de serrer la main" à Mahmoud Ahmadinejad.
L'ambassadeur avait reçu de la part du vice-ministre iranien des Affaires étrangères Mehdi Safari une "mise en garde sur les conséquences dans les relations entre les deux pays de la répétition de tels propos irréfléchis par des responsables français"selon un communiqué du ministère iranien. Ce dernier avait exprimé "sa forte objection aux récentes ingérences exprimées par le président français", estimant que "l'attitude extrémiste, maladroite de la France aura des conséquences indésirables sur les relations entre les deux pays", selon l'agence de presse Mehr.



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mercredi 10 décembre 2008

Le pouvoir iranien divisé par l'ouverture américaine

Un mois après l'élection de Barack Obama, l'espoir d'une normalisation des relations entre l'Iran et les États-Unis semble retombé. «Traditionnellement, il y a une grande différence entre les promesses électorales et la politique de celui qui occupe la Maison-Blanche», déclare au Figaro Manouchehr Mottaki, le ministre des Affaires étrangères iranien.

Pendant la campagne présidentielle, le candidat démocrate s'était dit prêt à ouvrir un dialogue «sans préconditions» avec l'Iran, pays avec lequel Washington n'a plus de relations diplomatiques depuis l'avènement de la République islamique en 1979. Mais sitôt élu, Obama a douché ces espoirs, en affirmant que l'enrichissement d'uranium par l'Iran était «inacceptable». Téhéran est soupçonné par les États-Unis et l'Union européenne de poursuivre des activités nucléaires à des fins militaires et, à ce titre, est frappé par un régime de sanctions internationales.

Les relations avec le «Grand Satan» constituent l'un des sujets de contentieux les plus profonds entre les multiples centres du pouvoir. Comment répondre au geste que les États-Unis devraient faire après le 20 janvier, date de l'investiture du président Obama ?

Optimistes, ultras et réalistes

Autour de ce dilemme, trois écoles de pensée s'affrontent, selon un expert du système iranien. «Les optimistes estiment qu'il faut saisir cette occasion en or, maintenant que Bush est parti. Les ultraradicaux, au contraire, pensent que, quel que soit leur président, les États-Unis ne reconnaîtront jamais la République islamique. Le président Ahmadinejad n'est pas loin de cette thèse, même si, pour des raisons électorales, il aimerait que Washington fasse des gestes envers l'Iran avant la présidentielle de juin 2009. Ainsi pourrait-il dire à son peuple : regardez, ma fermeté a payé. Et enfin, il y a les réalistes pour qui tout dépendra de l'offre américaine.» Le guide de la révolution et réel détenteur du pouvoir, Ali Khamenei, partagerait cette dernière position.

«Si les Américains reconnaissent le rôle stabilisateur de l'Iran en Irak et en Afghanistan, et se déclarent prêts à réduire les sanctions américaines contre nous, alors le Guide pourrait donner son feu vert au processus de normalisation», ajoute un de ses récents visiteurs. Mais ce dont Ali Khamenei ne veut pas, selon cette source, c'est d'«une approche sélective» des différends qui opposent Téhéran aux Américains. «Les Iraniens veulent tout mettre sur la table», estime Saddegh Kharrazi.

Or, à court terme, un premier geste pourrait être l'ouverture à Téhéran d'une section d'intérêts américains. L'Iran redoute le piège. «Voir des centaines d'Iraniens faire la queue pour obtenir un visa américain, en termes d'image, c'est une catastrophe que le régime ne peut accepter», reconnaît un officiel sous le couvert de l'anonymat. Dans ces conditions, à court terme, de réelles avancées sont peu probables. D'autant que Washington pourrait être tenté d'attendre l'élection du prochain président iranien, en prenant le risque de voir Ahmadinejad réélu…

Entre Américains et Iraniens, les contentieux sont lourds. L'Iran réclame, entre autres, le dégel de ses avoirs aux États-Unis, un compromis sur l'Irak, tout en s'opposant à un dialogue entre Washington et les talibans en Afghanistan. Et puis il y a le nucléaire, priorité de la communauté internationale. Grâce à la bombe, Téhéran veut sanctuariser son régime. La première de ses exigences sera que les États-Unis s'engagent à ne pas renverser la République islamique. Washington est-il prêt à lâcher cet atout d'entrée de jeu ?

«Messages positifs»

L'histoire récente a montré qu'Américains et Iraniens savaient coopérer lorsque leurs intérêts convergeaient, comme en Afghanistan, après la chute des talibans en 2001.

Les contacts officiels n'ont jamais été totalement rompus. Un proche du Guide révèle au Figaro avoir été «approché» par plusieurs responsables américains «avant et après» l'élection d'Obama. Parmi ceux-ci, le vice-président, Joe Biden, John Kerry et Anthony Lakes, l'ancien patron du Conseil national de sécurité. «Ces messages positifs ont été transmis au Guide», assure ce proche d'Ali Khamenei. Mais au final, le régime des mollahs peut-il survivre à une normalisation avec son ennemi ? «Si la société en rêve, le régime, lui, redoute d'être emporté avec cette ouverture», conclut un diplomate.


Lisez ici l'article de Delphine Minoui sur le blog du Figaro


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une militante des droits de l'Homme interdite de quitter le territoire

Une militante iranienne des droits de l'Homme, Nasrine Sotoudeh, a été empêchée mercredi par les autorités de se rendre en Italie pour y recevoir le prix d'une ONG italienne, a-t-elle dit à l'AFP.

"Après avoir reçu un tampon de sortie sur mon passeport à l'aéroport, j'ai été appelée et deux personnes travaillant pour le gouvernement m'ont confisqué mon passeport", a dit par téléphone Mme Sotoudeh.

L'activiste a précisé que son mari et ses enfants, qui l'accompagnaient, avaient été autorisés à quitter l'Iran pour recevoir à sa place le prix que lui a décerné l'ONG Human Rights International.

Mme Sotoudeh a dénoncé un acte "illégal", en expliquant ne pas avoir été prévenue par une décision de justice qu'elle était "interdite de voyage à l'étranger".

Le président de l'Association Human Rights International, Adolf Pfitscher, basée à Bolzano dans le Haut Adige, a indiqué que le prix serait remis à l'époux de l'avocate.

"Le fait qu'elle n'ait pas pu quitter Téhéran confirme l'importance de son engagement", a-t-il déclaré à l'agence italienne Ansa.

L'activiste est, en tant qu'avocate, un membre réputé du Centre des défenseurs des droits de l'Homme, présidé par l'avocate et lauréate du prix Nobel de la paix Shirin Ebadi.

Mme Sotoudeh est aussi impliquée dans la pétition "Un million de signatures", qui a pour objectif d'obtenir l'égalité des droits pour les femmes en Iran.

Elle a aussi défendu des membres de minorités ethniques poursuivis en justice, comme l'activiste et journaliste kurde Mohammad Sadigh Kaboudvand, qui a fondé l'Organisation des droits de l'Homme du Kurdistan.

Des ONG internationales et de nombreux pays occidentaux accusent régulièrement la République islamique de violations des droits de l'Homme.

La commission des droits de l'Homme de l'Assemblée générale de l'ONU a adopté en novembre une résolution dans laquelle elle a exprimé sa préoccupation devant les "violations graves" des droits de l'Homme en Iran.



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lundi 8 décembre 2008

En Iran, l'engouement perdure pour la culture de l'«ennemi»

Loin des clichés officiels hostiles au «Grand Satan», à Téhéran, la population rêve d'un rapprochement avec les États-Unis, rendu désormais possible par l'élection de Barack Obama.

À deux pas de la mythique place de la Révolution, qui fit tomber le régime proaméricain du chah il y a trente ans, se niche un sacré pied de nez à l'histoire. Les derniers films du «Grand Satan», l'ennemi juré de Téhéran, sont vendus sous le manteau en DVD pirates dans des échoppes, comme celle de Reza, qui se frotte les mains.

«J'attends avec impatience le dernier W., d'Oliver Stone, sur Bush, je suis sûr que ça va faire un tabac», lâche ce jeune homme, les cheveux gominés, à mille lieues de l'image de l'hezbollahi révolutionnaire. Ses meilleures ventes : My Mom's New Boyfriend (Mon espion préféré), avec Antonio Banderas, et Mensonges d'État, avec Leonardo DiCaprio, sur les coups tordus de la CIA au Proche-Orient. «J'en vends une vingtaine chaque jour, les Iraniens adorent les films américains», dit-il, en jetant un œil dehors. Pour échapper à la police, il doit en effet cacher ses «DVD impies» dans l'arrière-boutique.

Dans la République des ­mollahs, ces petits trafics sont devenus un secret de Polichinelle. Mais il faut bien sauver les apparences. Officiellement, la culture américaine «pollue l'esprit révolutionnaire». Elle est, pourtant, presque partout présente à Téhéran.

«La société iranienne est la plus proaméricaine du Moyen-Orient», assure Mourad Saqafi, rédacteur en chef du trimestriel Goftegou («Dialogue»). Dans quel pays de la région peut-on acheter des uniformes de l'armée américaine tout à fait librement ? Place Gamrok, dans le sud de Téhéran, où des magasins offrent des parkas venus de l'Afghanistan voisin, mais aussi des blousons et des bottes à l'effigie de cette US Army qui menace Téhéran pour son programme nucléaire militaire. «Même les mollahs en réclament, car ce sont de solides vêtements», reconnaît un vendeur, en pull-over kaki.

Placardés sur les murs de Téhéran, les posters «À bas l'Amérique» sonnent creux, aux yeux d'une population toujours séduite par l'American way of life.

«Visa américain à l'intérieur»

Récemment, près de deux mille Iraniens ont gagné à la loterie, organisée comme chaque année à travers le monde, pour émigrer Outre-Atlantique. À Téhéran, des cafés Internet n'hésitent pas à afficher en vitrine «inscription pour le visa américain à l'intérieur», et des agences de voyages incluent même dans leur séjour à Dubaï un rendez-vous avec l'ambassade, sous-entendu américaine.

Seule journaliste américaine invitée au Salon des médias, qui vient de se tenir à Téhéran, Farah Stockman, du Boston Globe, n'est pas encore revenue de l'accueil qui lui a été réservé. «Sur la centaine d'Iraniens qui se sont arrêtés à mon stand, quatre ou cinq seulement ont eu une réaction négative, tous les autres m'ont dit : “On aime l'Amérique, on fait la différence entre votre gouvernement et le peuple”, “on veut avoir plus de relations avec les États-Unis”. Certains m'ont même offert des fleurs. Je repars avec l'impression qu'Iraniens et Américains sont liés par une étrange relation d'amour et de haine.» Un peu comme un couple divorcé qui rêverait de renouer.

Les liens plongent dans une histoire déjà ancienne. Sous le chah, les Iraniens formaient le premier contingent d'étudiants étrangers aux États-Unis, alors le principal allié de la monarchie. «La moitié des ministres du dernier gouvernement réformateur de Mohammad Khatami en 2005 avaient été formés aux États-Unis», se souvient un homme d'affaires iranien. Les bisbilles de ces trente dernières années ne sont, en fait, qu'une parenthèse.

Voice of America en farsi

Plus de deux millions d'Iraniens vivent aux États-Unis, tout en gardant de solides liens avec leur pays d'origine. À Téhéran, de nombreux Iraniens regardent la chaîne de télévision Voice of America en farsi, qui émet de Washington, tout en sirotant un Coca-Cola, boisson préférée au Zam Zam, sa copie locale fabriquée par la «Fondation des déshérités». Lorsque les restaurants n'offrent pas le traditionnel chello kebab, ce sont des fast-foods qui fleurissent aux quatre coins de la capitale. Ils ne s'appellent bien sûr pas McDo, mais Boof, cette chaîne qui appartient à la famille de Hashemi Rafsandjani, un pilier du régime islamiste, qui reçut en cadeau une bible d'un émissaire américain pour avoir refermé le douloureux dossier des otages au Liban en 1990. Au diable toutes ces contradictions ! «Les Américains et les Iraniens ne sont que des ennemis virtuels», sourit Sadegh Kharrazi, ancien ambassadeur d'Iran à Paris.

«Dans leur vision du monde encore marquée par l'empire, les Iraniens recherchent à tout prix le tête-à-tête avec la superpuissance américaine», souligne un ancien industriel français, qui se souvient de la remarque aigre-douce d'un de ses partenaires iraniens, à la signature d'un contrat. «On vous félicite, mais sachez bien que si une entreprise américaine avait pu soumissionner à l'appel d'offres, vous n'auriez pas gagné !» Conséquences de cette américanophilie aiguë : le responsable politique iranien qui normalisera les relations avec les États-Unis sera très populaire. «À ce moment-là, les autres nations, et notamment nous autres Français, risquons d'être totalement marginalisés», prévient l'homme d'affaires.
Georges Malbrunot




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Iran: Obama mise sur l'après-Ahmadinejad

Hier, sur NBC, Obama a livré les contours de sa politique vis à vis de l'Iran.

On s'attendait à une approche radicalement nouvelle.
Or, pour l'instant, elle ressemble à s'y méprendre à celle de George Bush, quand celui-ci a, en mai 2006, accepté de soutenir les efforts diplomatiques des Européens.
Les conditions d'un compromis restent identiques.
Obama accordera des avantages économiques à l'Iran si et seulement si Téhéran renonce à son programme nucléaire et au financement du Hamas et du Hezbollah.
Il ne dit rien de ce qui semble être les revendications principales des Iraniens: la reconnaissance du rôle de l'Iran comme puissance régionale et abandon par les Etats-Unis de la politique de changement régime.
Et il brandit la menace de sanctions aggravées (avec l'aide dit-il de la Chine et de la Russie) si Téhéran ne cède pas.
La stratégie d'Obama diffère de celle de Bush sur un point majeur.
L'Amérique ne passera plus par les intermédiaires européens pour proposer ses "carottes" et ses "bâtons" à Téhéran.
Elle le fera elle-même.
Sera-ce suffisant?
Le porte parole du ministère iranien des Affaires étrangères a dit ce matin que ces propositions étaient "inacceptables".
Déjà une occasion manquée?
En fait, Obama a sans doute décidé de ne faire aucune proposition novatrice tout de suite.
Pas avant l'élection présidentielle iranienne qui se déroulera ce printemps.
Car toute ouverture pourrait faciliter la réélection d'Ahmadinejad.
Et c'est évidemment avec quelqu'un d'autre qu'il entend mener ces discussions directes.


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samedi 6 décembre 2008

Seize policiers iraniens enlevés par des rebelles ont été tués

TEHERAN - Des rebelles sunnites ont tué les 16 policiers qu'ils avaient enlevés en juin dans le sud-est de l'Iran, rapporte l'agence de presse iranienne Irna.

Les Jundollah ("Soldats de Dieu") qui, selon l'Iran à dominante chiite sont liés à al Qaïda, ont enlevé les 16 policiers à un barrage routier à Saravan, dans la province du Sistan-Balouchistan, et ils réclamaient la libération de 200 de leurs camarades emprisonnés.

Le groupe, qui aurait transféré les otages au Pakistan, a annoncé le mois dernier qu'il avait tué quatre d'entre eux.

Le numéro deux de la police iranienne, Ahmadreza Radan, a déclaré qu'ils avaient tous été tués.

"Les enquêtes menées par le gouvernement iranien et (...) par la police ont montré que tous nos êtres chers avaient été martyrisés par les terroristes du Jundollah", a dit Radan, cité par Irna. "Nous étudions les moyens de rapatrier les corps (du Pakistan)."

Les rebelles opèrent principalement au Sistan-Baluchistan, région instable proche de la frontière avec le Pakistan. Cette région dont la population est à dominante sunnite est le théâtre de heurts entre forces de sécurité et narcotrafiquants.

En août 2007, l'Iran a accusé le Jundollah d'avoir enlevé 30 personnes dans cette province. Les otages, qui avaient été emmenés au Pakistan, ont été par la suite libérés par les forces pakistanaises.

Pariza Hafezi, version française Nicole Dupont




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La Cour de Luxembourg ménage les Moudjahidines iraniens

Le tribunal de première instance de la Cour européenne de justice a annulé, jeudi 4 décembre, le gel des fonds des Moudjahidines du peuple d'Iran (OMPI), inscrite sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne depuis 2002.

Rendue, une fois n'est pas coutume, dans la foulée des plaidoiries faites, la veille, à Luxembourg, cette décision constitue un revers pour l'Union européenne et, en particulier, pour la France qui en assume la présidence et qui avait invoqué, en juillet, de nouvelles raisons de maintenir l'OMPI sur la liste noire du terrorisme. Or la Cour européenne a estimé que les droits de la défense des Moudjahidines avaient été "violés" car aucune de ces raisons ne lui avait été communiquée. Présidente du Conseil national de la résistance iranienne, la vitrine politique des Moudjahidines, Maryam Radjavi s'est aussitôt félicitée de cette "victoire de la justice". Elle fait suite à une autre décision rendue en mai par la cour d'appel de Londres, qui a obligé le gouvernement britannique à retirer l'OMPI de sa propre liste du terrorisme.

REDOUTABLES LOBBYISTES

Selon un représentant du Conseil de l'UE, qui dispose de deux mois pour faire appel, le jugement de Luxembourg n'entraîne cependant pas la remise en cause de l'inscription de l'OMPI sur la liste européenne. Sa révision revient à échéance régulière, notamment à chaque fin de présidence, et la France ne paraît pas disposée à changer d'avis sur la question. Interrogé par le Monde, un responsable du renseignement français rappelle les actions violentes commises par le passé par l'OMPI, la pratique du suicide par immolation comme cela a été le cas en juin 2003 à Paris, et il met en avant le comportement de "secte" de l'organisation "qui n'hésite pas à séparer les familles". En 2003, une spectaculaire opération de police avait été conduite au siège de l'OMPI à Auvers-sur-Oise (Val-d'Oise) par le juge Jean-Louis Bruguière et 17 personnes, dont Mme Radjavi, ont été mises en examen. Mais cinq ans plus tard, le dossier est toujours en jachère. "On est dans l'enlisement", dénonce Behzad Naziri, membre de la résistance iranienne qui se veut la seule opposition crédible au régime de Téhéran.

Depuis, les sympathisants de l'OMPI mènent un combat sans relâche pour sortir de la liste noire. Redoutables lobbyistes, ils ont obtenu récemment le soutien de 150 députés allemands.

Isabelle Mandraud







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jeudi 4 décembre 2008

L'homme qui croit au dialogue entre Etats-Unis et Iran

RENCONTRE. Les Etats-Unis doivent négocier une trêve au Moyen-Orient avec l'Iran... Alors que résonne encore la rhétorique guerrière de George W. Bush, l'idée peut surprendre, surtout venant d'un Américain. Mais Robert Baer, 55 ans, n'a rien d'un analyste en chambre farfelu. Cadre de la CIA pendant vingt et un ans, spécialiste des mouvements islamistes, c'est un «homme de terrain» qui a mené des opérations clandestines et connaît personnellement les leaders politiques de cette partie du monde, alliés ou adversaires de l'Amérique. Etre incarné par George Clooney dans le film «Syriana», que Steven Soderbergh a tiré de ses mémoires d'espion, n'a fait qu'ajouter un peu de glamour à sa légende. Aujourd'hui sorti de l'ombre, après une parenthèse comme consultant privé, c'est comme écrivain et journaliste qu'il exploite ses contacts et publie ses analyses. Et s'il se dit toujours rejeté de Washington, les conclusions de son dernier livre, «Iran. L'irrésistible ascension», ont de meilleures chances de trouver un écho sous Barack Obama que sous ses deux prédécesseurs. De passage à Paris pour défendre son ouvrage, il a répondu aux questions du parisien.fr.

En démontrant dans votre livre pourquoi les Etats-Unis doivent négocier avec l'Iran, qui cherchez-vous à convaincre ?
Robert Baer. Je sais que mon public est limité. A Seattle, dans le Middle West ou même sur la côte ouest, on me regarde comme un Alien. Mes lecteurs sont à Washington, au Pentagone, à la CIA, aux Affaires étrangères, un peu en Israël et en Arabie Saoudite. Le genre de lecteurs qui lisent même les notes en bas de page... Ce livre-ci est le fruit de trente ans de travail, de recherches très, très poussées. Et plus vous creusez profond, moins vous avez de lecteurs. C'est un livre iconoclaste, je ne suis payé par aucun institut, aucun journal. Et il est «impressionniste» parce que je ne peux citer aucune de mes sources, sous peine de violer les lois fédérales. Si je révèle d'où viennent mes informations, je vais direct en prison. Il n'est donc d'aucune utilité aux universitaires ou aux journalistes. Mais si mes lecteurs s'adressaient aux mêmes sources que moi, ils parviendraient aux mêmes conclusions, et tous les gens qui connaissent de près l'Iran me rejoindront.
Il y a deux ans, dans votre roman «Et la maison s'envolera», vous laissiez entendre que les Iraniens étaient derrière le 11 Septembre. Et maintenant, vous dites qu'il faut négocier avec eux...
Dans le roman, je pars de faits réels reposant sur des renseignements fiables, mais dont je n'ai pas les preuves matérielles. Si je les avais, je me tournerais vers la commission d'enquête sur le 11 Septembre. Il y a une partie du gouvernement iranien, des services de renseignement iraniens, qui agit de manière indépendante et pourrait être impliquée dans ces attentats. Ca n'est pas suffisant pour que je condamne tout un pays.
Ce week-end encore, le président iranien Ahmadinejad a prononcé un discours virulent contre Israël...
C'est un comique. Il n'a aucun pouvoir. C'est le symétrique de George W. Bush lorsqu'il parle de l'Iran ou de la Corée du Nord. De la pure propagande. Les Iraniens eux-mêmes ne le prennent pas au sérieux. Ils ont ce genre de blague sur lui : Ahmadinejad se tient devant son miroir et dit : «Bon, les poux mâles à droite, les poux femelles à gauche !»... La seule préoccupation des Iraniens, c'est d'avoir un boulot. Les religieux ont très peu d'influence sur leur vie quotidienne. Il y a une ligne rouge à ne pas franchir, mais ils s'en moquent.
Et les Gardiens de la Révolution, les Pasdarans qui sont au coeur du régime, ils prennent leur président au sérieux ?
Pas tous. La majorité soutient Khatami, un modéré. Mais ceux qui ont le pouvoir sont machiavéliques, ils veulent la victoire en Irak. Dans trois ans, les Américains partiront, les chiites irakiens auront besoin d'armes, d'organisation, de discipline, ils auront besoin d'un allié. Les Iraniens veilleront à ne pas imposer leur culture perse à des chiites arabes, ils sont assez intelligents pour cela. L'Irak sera un satellite de l'Iran, un peu comme la Yougoslavie l'était de l'URSS. Les Américains partis, nous retomberons dans l'oubli. Pour moi, le fait d'avoir sacrifié des soldats et dépensé des milliards de dollars pour envahir un pays et éliminer un dictateur ne se justifiait pas. Qu'est-ce qu'on en retire si l'Iran étend son influence sur l'irak ?
Votre livre traduit une réelle fascination pour ce pays...
Par expérience, je sais que les Iraniens sont un peuple sophistiqué, cultivé, qui a le sens de l'histoire, de la philosophie, un peuple patient aussi. Les Etats-Unis ont la mentalité MTV, on pense à court terme, on zappe sans cesse. Le problème, c'est que si quelqu'un à Tel Aviv affirme que l'Iran menace l'existence d'Israël, personne à Washington n'ose le contredire.
Les attaques suicides contre Israël semblent avoir diminué. L'Iran y est-il pour quelque chose ?
Pour les Palestiniens, s'en prendre à des cibles civiles appartient au passé. Le culte des kamikazes est en train de s'éteindre. Est-ce parce que les Iraniens ont fait du Hamas une organisation plus structurée, avec des buts à long terme ? Je me le demande. Les attentats n'ont servi qu'à irriter les Israéliens qui ont accentué la répression en Cisjordanie. Les Iraniens avaient utilisé les attentats suicides au Liban, mais ils sont passés à autre chose : ils sont plus puissants, ils n'ont plus besoin de ça. Ce qu'ils prêchent aux Palestiniens, c'est qu'ils ont la démographie pour eux. Tout en les équipant de roquettes à Gaza.
Comment vous considère-t-on à Washington ?
Comme un iconoclaste. Mes idées les intéressent pourtant. J'ai reçu des invitations du ministère de la justice, du département d'état, que j'ai déclinées. Je ne veux pas avoir de liens avec eux, ils ont une mentalité grégaire, surtout en matière de terrorisme. Ils sentent le vent pour savoir dans quelle direction aller, et ils supportent la guerre en Irak. Quant aux journalistes américains, ils n'ont pas besoin de voir juste, mais d'aller dans le sens du courant. C'est la même mentalité qu'à Hollywood, il faut s'allier l'opinion publique à tout prix, même en ayant tout faux. Si Obama veut survivre à Washington, c'est cette culture qu'il va devoir surmonter, y compris chez les Démocrates...
Vous n'êtes pas plus proche des Démocrates que des Républicains ?
Si, je suis démocrate, je soutiens à fond Obama. Notamment parce qu'il a une politique très avancée, très solide, sur l'environnement.

Si on vous proposait une mission ou un poste de conseiller ?
Ca n'arrivera jamais car ils savent que je ne sais pas la boucler. Je suis le dernier qu'ils viendraient chercher, car je dis toujours ce que je pense. Or, un président a besoin de discipline autour de lui. Il ne peut tolérer aucun renégat. Et si Obama échoue dans les quatre ans à venir, les USA échoueront dans les 50 ans à venir. Mais il sait ce qu'il fait et conserver Bob Gates à la Défense est une décision intelligente. Si on se retire d'Irak ou d'Afghanistan, après tout, c'est aux chefs militaires de le faire. Ils ont tous déjà déclaré qu'il fallait se retirer et Obama va se ranger à leur politique.

Vous avez intégré la CIA en 1976 et y êtes resté vingt et un ans. Dans quelles conditions en êtes-vous parti ?
J'étais devenu un paria. J'ai essayé d'éliminer Saddam Hussein. Je pensais que c'était la solution. Mais quand vous programmez une opération pareille, assassiner Saddam sans l'accord du président, vous vous attirez de gros ennuis. Et lorsque le président des Etats-Unis (Bill Clinton, NDLR) est furieux contre vous, croyez-moi, votre carrière est terminée. Bien sûr, après cela, j'aurais pu rester jusqu'à la retraite, toucher mon salaire, mais sans jamais grimper dans la hiérarchie

Vous pensiez pouvoir émininer Saddam sans déclencher le chaos ?
Saddam était aussi stupide que ses fils étaient brutaux. On pouvait très bien se débarrasser d'eux et laisser le système en place. J'avais cinq généraux irakiens prêts à prendre la suite, à diriger le pays. On m'a stoppé.

Quand vous retournez au Moyen-Orient, c'est à quel titre ?
Comme journaliste. J'ai réalisé plusieurs documentaires pour Channel 4, en Angleterre, sur les attentats suicides ou sur les attentats à la voiture piégée. Deux phénomènes décisifs sur la politique dans la région. J'ai des visas sans problème. J'en ai même eu un pour l'Iran, ce qui m'a surpris. J'imagine qu'ils savent pourtant qui je suis. Ils ont pris mes empreintes à l'aéroport. On a même été chaperonnés par un officier du président. L'Iran est un pays étrange. Recevoir un ancien de la CIA qui les a mis en cause dans ses livres... J'ai même reçu un e-mail de Khatami, qui avait lu mon livre et compris le message.

Vous voyagez partout ?
Sauf en Arabie Saoudite. Ils m'ont invité, une fois, mais c'était peut-être pour un aller simple. J'ai un dégoût très personnel pour eux, qui se ressent dans mes livres. Ils sont arrogants, stupides, paresseux et gras. Ils n'ont rien fait pour les Palestiniens, juste dépensé de l'argent. Au fond, les princes saoudiens sont faits pour s'entendre avec Washington !

Votre premier poste à la CIA a été l'Inde. Que pensez-vous des récentes attaques à Bombay ?
Elles traduisent l'effondrement du Pakistan. Le pays s'est désintégré et ses services de renseignement, les fameux ISI, font un peu ce qu'ils veulent. Mais je ne crois pas Zadari ou les généraux assez fous pour attaquer l'Inde. Les militaires pakistanais ont pris goût à l'argent américain, les 10 milliards de dollars d'aide sont allés tout droit dans leurs somptueuses propriétés à Karachi. C'est le déclin de l'empire romain. Je me sens pourtant proche de ce pays, je viens d'adopter une petite Pakistanaise. Elle a seize mois, on l'a appelée Khyber, comme le passage de Khyber, dans les montagnes.

Etre incarné à l'écran par George Clooney dans «Syriana» vous a-t-il aidé ou desservi ?
C'était sympa de découvrir Hollywood. Les jets, les tapis rouges, tous ces gens aux petits soins... jusqu'à tenir mon portable et répondre à mes appels à ma place ! C'est comme découvrir une autre culture. Beaucoup de gens à Hollywood sont incapables de se concentrer, ils se réveillent juste le matin en se disant : et si on faisait un film à succès ? Mais certains aussi ont du talent. J'y ai quelques amis. Sinon, je mène une vie paisible à Berkeley, en Californie. J'ai aussi une maison de campagne en France, en Bourgogne, mais elle est vide. Comme je me suis offert un nouveau vélo, je vais peut-être y revenir, pour faire la route entre Beaune et Cosne-sur Loire.


Son livre : une enquête dense et foisonnante


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mercredi 3 décembre 2008

Larijani pour des négociations Iran/USA

Le président du parlement iranien, le conservateur Ali Larijani, s'est déclaré favorable à des négociations interparlementaires entre l'Iran et les Etats-Unis, ont rapporté les journaux iraniens.

"Nous avions reçu des lettres des membres du congrès et du sénat (américains), récemment nous avons aussi reçu une lettre. Nous sentons que le moment est venu pour qu'il y ait des négociations bilatérales" entre membres du parlement, a déclaré M. Larijani, cité par le quotidien modéré Kargozaran. "Nous n'avons pas donné de réponse négative (à la dernière lettre, ndlr), nous sommes en train de l'examiner", a-t-il ajouté.
M. Larijani n'a pas précisé qui était le ou les auteurs de ces missives et quand elles avaient été reçues.



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lundi 1 décembre 2008

L'Iran compte 18.320 séropositifs

Un haut responsable du ministère iranien de la Santé a annoncé lundi à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le SIDA que le pays comptait 18.320 personnes infectées par le VIH.

Abbas Sedaqat a précisé que 69% des séropositifs sont des toxicomanes qui ont utilisé des aiguilles contaminées. Il a ajouté qu'environ 30% ont contracté le virus par des "relations sexuelles illégales", ce qui en Iran signifie des relations avec des prostituées.

Les déclarations de Sedaqat constituent une rare reconnaissance par le pouvoir iranien que les relations avec des prostituées sont partiellement responsables de la propagation du SIDA en Iran.

Le pouvoir chiite conservateur ne diffuse que très rarement des chiffres sur le SIDA. Et le président Mahmoud Ahmadinejad, lui-même, a nié l'existence de l'homosexualité en Iran.

L'Iran a plus de 70 millions d'habitants. AP



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Echange de corps de soldats tués durant la guerre Iran/Irak

L'Iran et l'Irak ont échangé dimanche les dépouilles de dizaines de soldats tués durant la guerre qui les a opposés de 1980 à 1988. C'est le premier échange de ce type depuis que Téhéran et Bagdad sont tombés d'accord en octobre pour retrouver les corps des milliers de personnes encore portées disparues.

Lors d'une cérémonie à un point de contrôle près de Bassorah (sud de l'Irak), les cadavres de 200 Irakiens et de 41 Iraniens ont regagné leurs pays respectifs. Le Comité international de la Croix-Rouge, qui supervisait le transfert, a précisé que seulement 23 Irakiens et 10 Iraniens avaient pu être identifiés.

Plus d'un million de personnes sont mortes ou ont été portées disparues dans la guerre Iran/Irak.

Les deux pays voisins avaient auparavant échangé des prisonniers de guerre et des dépouilles, mais l'opération de dimanche était la première depuis l'accord direct signé à la mi-octobre. Auparavant, Téhéran et Bagdad traitaient chacun de son côté avec la Croix-Rouge. AP



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Echange de corps de soldats tués durant la guerre Iran/Irak

L'Iran et l'Irak ont échangé dimanche les dépouilles de dizaines de soldats tués durant la guerre qui les a opposés de 1980 à 1988. C'est le premier échange de ce type depuis que Téhéran et Bagdad sont tombés d'accord en octobre pour retrouver les corps des milliers de personnes encore portées disparues.

Lors d'une cérémonie à un point de contrôle près de Bassorah (sud de l'Irak), les cadavres de 200 Irakiens et de 41 Iraniens ont regagné leurs pays respectifs. Le Comité international de la Croix-Rouge, qui supervisait le transfert, a précisé que seulement 23 Irakiens et 10 Iraniens avaient pu être identifiés.

Plus d'un million de personnes sont mortes ou ont été portées disparues dans la guerre Iran/Irak.

Les deux pays voisins avaient auparavant échangé des prisonniers de guerre et des dépouilles, mais l'opération de dimanche était la première depuis l'accord direct signé à la mi-octobre. Auparavant, Téhéran et Bagdad traitaient chacun de son côté avec la Croix-Rouge. AP



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4 ans de prison pour le proche d'un haut religieux critiquant le gouvernement

L'assistant du grand ayatollah iranien Hossein-Ali Montazeri a été condamné à quatre ans de prison pour avoir diffusé des critiques de ce dernier contre les atteintes à la liberté, a rapporté dimanche un journal iranien.

L'hojatolesam Mojtaba Lotfi, un religieux de rang intermédiaire, avait été arrêté dans la ville religieuses de Qom au début octobre.

"Lotfi a été jugé pour avoir diffusé des idées et de la propagande de l'ayatollah Montazeri contre le régime", selon le quotidien modéré Etemad Melli.

"Il a été condamné à quatre ans de prison et au bannissement de la ville de Qom pendant cinq ans après avoir purgé sa peine", a précisé le quotidien.

M. Lotfi avait été arrêté après la publication sur le site internet du grand ayatollah d'un sermon dans lequel ce dernier accusait le gouvernement de "retirer des libertés légitimes et justes à l'intérieur du pays".

L'ayatollah Montazeri avait été pressenti comme successeur au fondateur de la République islamique, l'ayatollah Rouhollah Khomeiny, avant de tomber en disgrâce à la fin des années 1980 à cause de ses critiques croissantes contre les restrictions du pouvoir en matières politique et culturelle.

Il avait ensuite été assigné à résidence de 1997 à 2003.

"Quand on me traite de cette façon (...), que peut-il arriver aux gens ordinaires?", déclarait encore le religieux dans son sermon.

Le grand ayatollah a critiqué à plusieurs reprises la politique du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad.



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