dimanche 20 juillet 2008

Réunion à Genève sur le dossier du nucléaire iranien

Les puissances mondiales impliquées dans le dossier du nucléaire iranien ont commencé à sonder samedi à Genève la volonté réelle de Téhéran de négocier une issue à la crise ouverte il y a six ans.

La participation sans précédent d'un haut diplomate de l'administration américaine, William Burns, de même que les déclarations récentes de hauts responsables iraniens ont suscité des attentes.

Mais l'optimisme, observé notamment sur les marchés pétroliers, pourrait être de courte durée, un diplomate occidental ayant rappelé avant le début des discussions qu'en dépit d'une "bonne" ambiance, une décision iranienne de cesser toute activité d'enrichissement d'uranium n'était pas à l'ordre du jour.

"Ils cherchent à régler des problèmes plus importants qui pourraient être inclus dans des négociations complètes", a dit ce responsable, qui a requis l'anonymat.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères iranien Manouchehr Mottaki a présenté de Téhéran cette réunion comme quelque chose de "positif et de constructif".

"La rencontre d'aujourd'hui pourrait se poursuivre par d'autres, afin que les points de vue de toutes les parties puissent être mises sur la table et que nous parvenions à un accord", a déclaré le chef de la diplomatie iranienne.

"INTENTIONS POSITIVES"

Les représentants des six puissances impliquées dans le dossier (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu - Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne - plus l'Allemagne) vont discuter avec le négociateur en chef de l'Iran de leurs dernières propositions de coopération, remises le mois dernier à Téhéran, et de la réponse iranienne.

A son arrivée à Genève, le négociateur iranien, Saeed Jalili, s'est dit animé d'"intentions positives".

Selon un haut responsable iranien, Jalili a reçu mandat du Guide suprême de la révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, et du président, Mahmoud Ahmadinejad, de prendre les décisions nécessaires.

La rencontre de Genève, a dit ce responsable à Reuters, "clarifiera le sort des négociations".

L'Iran, quatrième producteur mondial de pétrole, affirme que son programme nucléaire a pour unique visée la production d'électricité; l'Occident le soupçonne de vouloir se doter de l'arme atomique.

L'ensemble de propositions remises en juin aux autorités iraniennes par le porte-parole de la diplomatie européenne, Javier Solana, visent à offrir à Téhéran des incitations économiques et techniques en échange d'une suspension de ses activités d'enrichissement de l'uranium.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté trois trains de sanctions contre l'Iran dans cette crise ouverte à l'été 2002, lorsque le Conseil national de la résistance iranienne, groupe d'opposants en exil, a dénoncé l'existence d'un centre d'enrichissement de l'uranium à Natanz et d'une centrale nucléaire à eau lourde à Arak.

La tension s'est accrue la semaine dernière avec des essais de missiles auxquels l'Iran a procédés.

Version française Henri-Pierre André et Olivier Guillemain




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À Genève, le moment de vérité entre Iraniens et Occidentaux

Pour la première fois, les États-Unis participent à une rencontre sur le nucléaire avec le négociateur de Téhéran, et la présence annoncée du numéro trois de la diplomatie américaine.

PEUT-ÊTRE une lueur au bout du tunnel ! Pendant quatre heures, cet après-midi à l'Hôtel de ville de Genève, le négociateur iranien, Saïd Jalili, et Javier Solana, le diplomate en chef de l'Union européenne, vont tenter d'enclencher un processus concret de discussions en vue de régler le contentieux nucléaire iranien qui menace la stabilité du Moyen-Orient. « Le contexte » de la rencontre est jugé « positif » par les deux camps, même si de récentes manœuvres militaires israéliennes et iraniennes ont relancé les bruits de bottes. « Je n'en attends rien, mais j'en espère beaucoup », a déclaré Bernard Kouchner, le chef de la diplomatie française.

Preuve du « sérieux » des États-Unis à privilégier l'option diplomatique, pour la première fois, un diplomate de haut rang le numéro trois du Département d'État, William Burns sera face aux Iraniens. Un changement d'approche confirmé hier par Condoleezza Rice, la secrétaire d'État. Cette évolution a été saluée par son homologue iranien, Manouchehr Mottaki, qui espère que « cette nouvelle approche positive se reflétera aussi dans le contenu des discussions ».

Les Occidentaux veulent croire que l'assouplissement américain conduira l'Iran à faire un geste. À leurs yeux, ce geste doit être l'acceptation de leur dernière proposition de « gel contre gel » pour amorcer un dialogue. Mi-juin à Téhéran, au nom des 5 + 1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, États-Unis, Grande-Bretagne, France, Chine et Russie, ainsi que l'Allemagne), Javier Solana a présenté des propositions, dont l'élément clé est le gel, pendant six semaines, de nouvelles sanctions contre l'Iran, qui devrait accepter en retour de stopper toute nouvelle activité d'enrichissement d'uranium.

L'impact des sanctions

Jusqu'à maintenant, l'Iran a toujours refusé de suspendre l'enrichissement, un préalable à des négociations pour les Occidentaux, qui soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire à des fins militaires.

Ces dernières semaines, Téhéran a semblé changer de ton. Le 4 juillet, Jalili a téléphoné à Solana pour lui annoncer qu'« il serait bien vu » que les deux hommes se rencontrent prochainement. Un tel empressement est plutôt rare chez les Iraniens. Il s'expliquerait notamment par l'impact des dernières sanctions adoptées par l'Union européenne, en particulier celle frappant la plus puissante institution financière iranienne, la banque Melli, interdite d'opérer sur le Vieux Continent. « Une semaine après votre visite à Téhéran, vous renforcez vos sanctions, ce n'est pas très fair-play », s'est plaint Jalili à Solana.

Sur le fond, la réponse envoyée par Jalili aux dernières propositions de Solana reste « décevante », dans la mesure où Téhéran n'admet pas l'exigence d'arrêter d'installer des centrifugeuses. Mais sur la forme, la missive de quatre pages laisse entrevoir quelques raisons d'espérer. Le dernier paragraphe souligne « les zones communes » entre les propositions des deux camps. Les Iraniens font également référence à l'idée de « gel contre gel » défendue par Solana . Et surtout, la réponse de Téhéran s'adresse autant à Condoleezza Rice qu'aux cinq autres ministres des Affaires étrangères associés aux contacts. « Ce fut l'élément clé pour que les Américains décident d'envoyer Burns à Genève, cela veut dire que le contact peut s'enclencher », se félicite ce diplomate. La signature de Mme Rice au bas de la lettre accompagnant les propositions de Solana a impressionné son homologue iranien.

Attirer les États-Unis


« Mottaki s'est longuement arrêté sur le paraphe, il a été étonné de voir que c'était bel et bien de l'encre et non pas une simple signature électronique », précise un proche du dossier. Les Iraniens ont toujours cherché à attirer les États-Unis dans les négociations. « Aujourd'hui, nous sommes à un moment de vérité », assure-t-on à Bruxelles. Si l'Iran accepte la procédure de dialogue qui lui a été proposée, la rencontre de Genève sera un succès. L'établissement d'un format de discussions pourra être négocié.

En revanche, un refus iranien entraînerait un durcissement américain, George Bush s'estimant mal récompensé de son dernier geste. Quant aux Européens, ils renforceraient les sanctions contre Téhéran, en transposant à l'UE la dernière résolution onusienne contre l'Iran. Personne n'a intérêt à une rupture. Dans ces conditions, un « ni oui ni non » iranien satisferait l'Occident.



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samedi 19 juillet 2008

Washington tend la main à l’Iran

A la télévision iranienne, l’ex-président Ali Akbar Hachémi Rafsandjani se donnait du mal, mercredi soir, pour convaincre que Téhéran avait été bien inspiré d’accepter, en juillet 1988, un cessez-le-feu dans la guerre Irak-Iran. Sans l’arrêt des combats, disait-il, de grandes villes auraient été détruites par Saddam Hussein. Une façon de dire, à l’iranienne, en convoquant le passé, que le pays serait menacé de terribles destructions s’il persistait dans son bras de fer nucléaire. La République islamique triompherait en fin de compte, mais le prix à payer serait trop élevé. Même tonalité sur d’autres programmes de la télévision, comme sur le site de l’agence de presse officielle Irna, où l’on découvre des images d’apocalypse.

Compromis. Désormais, Téhéran reconnaît vivre sous la menace d’une possible intervention militaire américaine ou israélienne. On le confesse même au plus haut niveau. «Certains disent […] que Bush mènera une action [militaire contre l’Iran, ndlr] durant les derniers mois de son mandat […]. Si quelqu’un commet une telle action, le peuple iranien le poursuivra et le punira, même s’il n’est plus au pouvoir», a lancé le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei. Même le président Mahmoud Ahmadinejad, longtemps réticent à admettre l’idée une telle attaque, a fini par s’en convaincre. D’où l’impression donnée à présent par le régime que tout est fait pour prévenir ou parer une telle opération. C’est dans ce contexte que Téhéran a fini par accepter de rencontrer les Six, les cinq pays membres du Conseil de sécurité plus l’Allemagne, conduits par le diplomate en chef de l’Union européenne (UE), Javier Solana, afin d’essayer de trouver un compromis sur la crise nucléaire. Ces discussions se dérouleront demain à Genève.

Une rencontre exceptionnelle puisque participera, pour la première fois depuis 1979, un diplomate américain de premier plan, le sous-secrétaire d’Etat américain pour les Affaires politiques, William J. Burns, numéro 3 du département d’Etat. «Le geste américain est courageux et substantiel. La présence de Burns permettra de renforcer ceux qui, au sein du régime iranien, veulent négocier», commente une source diplomatique européenne. Même si Washington prend soin d’en minimiser la portée, précisant qu’il s’agit d’une mission sans lendemain et que Burns n’aura pas de tête-à-tête privé avec Saïd Jalili, le chef de la délégation iranienne, son déplacement constitue un revirement spectaculaire de l’administration Bush. Celle-ci avait fait jusqu’alors de la suspension de l’enrichissement d’uranium la condition impérative d’une présence américaine à des négociations multilatérales avec l’Iran.

A Téhéran comme à Washington, les lignes ont donc bougé. Mais très peu. Ahmadinejad continue de répéter que l’Iran n’acceptera pas de suspendre son programme d’enrichissement et décrit la nouvelle offre de coopération élargie avec l’Iran - en échange de cette suspension - présentée mi-juin par Solana comme «un nouveau jeu qui n’apportera rien d’autre que l’humiliation» ; le «paquet» offert par l’UE est pourtant substantiel, avec un volet économique et un autre nucléaire. Avant, il y avait eu les déclarations d’Ali Velayati, un conseiller du Guide suprême, pour qui l’Iran a intérêt à trouver un compromis avec les Six. Mais, dans les milieux diplomatiques, on estime que ses pouvoirs sont limités.

Ce qui complique tout, ajoute-t-on, c’est que le Guide «laisse tout le monde parler en son nom». Néanmoins, il semble que les pays européens aient reçu des «signaux significatifs». D’abord, d’Ahmadinejad lui-même qui, le temps d’un discours, vient de briser quelques tabous, empiétant sur les prérogatives du Guide : il s’est déclaré favorable à des négociations avec Washington, et même à l’ouverture d’une section d’intérêts américains à Téhéran ; il a aussi prétendu que l’Iran était en mesure d’arriver à la «connaissance nucléaire», ce qui est différent que d’arriver à l’enrichissement.

Les Iraniens et les Six vont donc discuter à Genève, ce qui n’était pas arrivé depuis plusieurs années. D’où «la mise en scène» orchestrée par Téhéran pour justifier ces pourparlers. Mais sur quoi porteront-ils ?

Pourparlers. Les Six, qui cherchent à provoquer «une dynamique de négociations», ne veulent surtout pas affoler Téhéran. Outre le pactole offert en échange de la suspension définitive de l’enrichissement, ils proposent des prénégociations de six semaines. Au cours de celles-ci, l’Iran renoncerait à poursuivre l’enrichissement et les Six n’adopteraient pas de nouvelles sanctions. C’est la formule «gel contre gel».

L’Iran acceptera-t-il ou cherchera-t-il à gagner du temps ? Personne n’a la réponse. D’autant plus que le régime obéit à une règle qui ne souffre pas d’exception : sauver la face. Ce qui pourrait consister à négocier tout en prétendant ne pas le faire. A dire secrètement oui tout en claironnant non. Il lui resterait à trouver la formule magique d’une telle opération.



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vendredi 18 juillet 2008

Iran: info ou intox?

Déclarations belliqueuses, manoeuvres militaires, tirs de missile: Téhéran multiplie les démonstrations de force. Mais que cherche au juste la République islamique?

A quoi joue donc Téhéran ? Les nouveaux tests, le 9 juillet, de missiles iraniens, - dont l'un, le Shahab 3, serait capable d'atteindre Israël - ont ravivé le spectre d'une guerre régionale. La même semaine, un conseiller du Guide suprême, l'ayatollah Khamenei, lançait un avertissement : l'Iran, en cas d'attaque contre son territoire, viserait « 32 bases américaines et le coeur d'Israël ».
Pendant ce temps-là, les Etats-Unis renforcent toujours leur présence militaire dans le golfe Arabo-Persique et les services de renseignement israéliens s'interrogent sur l'opportunité d'une frappe aérienne contre le programme nucléaire iranien. A première vue, le risque d'un conflit ouvert n'a jamais paru si important.

Oui, mais voilà. Les nombreux experts qui se sont penchés sur les photos des tests iraniens ont décelé une faille de taille : la photo officielle illustrant le lancement de quatre missiles aurait été retouchée, afin de dissimuler l'échec du tir de l'un d'entre eux.

« L'objectif du test était d'envoyer un signal, souligne Mark Fitzpatrick, chercheur à l'Institut international d'études stratégiques (IISS) de Londres. L'Iran a donc maquillé ses images, d'une part, et exagéré les capacités du missile dans ses déclarations, d'autre part. »

Alors, info ou intox, du côté de Téhéran ? Placée sous pression par la communauté internationale en raison de son programme nucléaire, soupçonné d'avoir des objectifs militaires, la République islamique, qui s'apprête à fêter ses 30 ans, ne lésine pas sur les moyens pour tenir à distance ses adversaires. Et s'octroyer, selon les termes de ses dirigeants, « un droit inaliénable à la technologie nucléaire civile ».
Même les manoeuvres militaires des Gardiens de la révolution, le fer de lance du régime, font l'objet d'une publicité inhabituelle. Téhéran, comme Washington et Israël, semble se préparer à toutes les éventualités.

"L'Iran cherche à montrer ses muscles"

Certains analystes, toutefois, voient dans les dernières provocations iraniennes un « coup de bluff » destiné à sortir la tête haute des discussions qui doivent redémarrer, le 19 juillet, entre Saïd Jalili et Javier Solana (voir l'encadré). Objectif : laisser entendre que les adversaires de l'Iran se sentiraient obligés de reprendre le dialogue, par crainte d'une riposte éventuelle de Téhéran. Selon Graham Allison, directeur du Belfer Center pour la science et les affaires internationales, à l'université Harvard, les récents tirs de missiles se résument à une « mise en scène théâtrale », car l'Iran « cherche à montrer ses muscles ». Mais, dit-il, « il n'y a aucun signe selon lequel les missiles iraniens bénéficient d'une avancée technique par rapport à ce que l'on connaissait déjà ».

Une fois la spirale de la provocation enclenchée, le risque d'un dérapage est bien réel. Dans son livre Iran, la prochaine guerre, (Le Cherche Midi), Bruno Tertrais, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique, fait part de son pessimisme pour l'avenir : « Soit l'Iran sera parvenu au seuil de la fabrication de l'arme nucléaire, forçant les Etats-Unis ou Israël à intervenir militairement ; soit il aura effectivement décidé de se doter de la bombe et les règles de la géopolitique mondiale s'en trouveront bouleversées. » Dans les deux cas, l'« Iran serait au centre de la prochaine guerre ». Le premier scénario entraînerait le bombardement massif des sites iraniens. Dans ce cas, précise Bruno Tertrais, Téhéran aurait vite fait de riposter en attaquant le détroit d'Ormuz pour couper la route du pétrole, en tirant des missiles sur Israël et en activant ses leviers régionaux - le Hezbollah au Liban et certaines milices chiites en Irak. Conséquence directe : une nouvelle flambée des cours du pétrole. Mais le deuxième scénario s'annonce encore plus catastrophique. Si l'Iran parvient à fabriquer une ou plusieurs bombes, une course à la prolifération dans le monde arabe semble inévitable. Avec, à la clef, une modification des rapports de force au Moyen-Orient.

Lors de sa visite en Israël, le mois dernier, l'amiral Mike Mullen, chef d'état-major interarmées des Etats-Unis, a qualifié de « très mauvaise idée » une attaque militaire sur les sites nucléaires iraniens. Mullen aurait même prévenu les Israéliens que Washington refuserait de donner son feu vert à une attaque de l'Etat hébreu sur l'Iran, croit savoir Anthony Cordesman, spécialiste des questions militaires iraniennes au Centre des études stratégiques et internationales, à Washington.



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Les Etats-Unis pourraient rétablir une présence diplomatique en Iran

Le quotidien britannique The Guardian rapporte, dans son édition de jeudi 17 juillet, que les Etats-Unis vont annoncer, le mois prochain, leur intention de rétablir une présence diplomatique en Iran en ouvrant une section d'intérêts diplomatiques à Téhéran. Une telle décision constituerait une première depuis la rupture diplomatique avec le régime des mollahs à la suite de la crise des otages en 1980.

"Avec cette décision, des diplomates américains seront en poste dans ce pays", annonce l'article du Guardian, sans citer de source précise. Pour le quotidien, une telle évolution constituerait "un tournant remarquable dans la politique du président George Bush, qui s'en est tenu jusque-là à une approche dure de l'Iran tout au long de sa présidence". Cette annonce serait également l'aboutissement d'un travail de sape mené depuis deux ans par le département d'Etat américain. "[Ils] ont fait pression sur la Maison Blanche depuis deux ans pour qu'elle rétablisse des relations diplomatiques avec l'Iran par le biais d'une section d'intérêts", explique The Guardian.

DISCUSSIONS À GENÈVE SUR LE NUCLÉAIRE

Le retour des diplomates américains reste cependant dépendant de l'accord des autorités iraniennes. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a fait savoir, en juin, qu'il n'était pas opposé à cette éventualité. "Nous n'avons pas reçu de demande officielle mais nous pensons que tout développement de nos relations est correct", avait-il indiqué. Actuellement, les intérêts américains en Iran sont gérés par la diplomatie suisse et Washington s'appuie sur les services britanniques pour se tenir au courant des évolutions politiques intérieures. Téhéran conserve, pour sa part, une section d'intérêts à Washington, hébergée par l'ambassade du Pakistan.

Les révélations du Guardian interviennent alors que Washington a confirmé, mercredi, que le numéro trois du département d'Etat, William Burns, se rendrait à Genève au cours du week-end pour participer à des discussions sur la question du nucléaire avec le négociateur iranien. En soi, la présence d'un haut représentant américain autour d'une table avec un responsable iranien représente déjà une première depuis que les pays occidentaux négocient avec Téhéran sur ce dossier particulièrement sensible.

Les Etats-Unis ont répété qu'ils refuseront de participer à des négociations avec les Iraniens tant que ces derniers n'auraient pas suspendu leurs activités d'enrichissement de l'uranium. Mercredi, la Maison Blanche a néanmoins tenu à préciser que l'émissaire américain sera là "pour écouter, pas pour négocier". M. Burns sera présent au sein d'une délégation incluant des émissaires russe, chinois, français, allemand et britannique, ainsi que le chef de la diplomatie européenne, Javier Solana.




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Sur le nucléaire, l'Iran envoie des signaux contradictoires

L'Iran a envoyé ces dernières semaines des signaux contradictoires à propos de la crise nucléaire avec l'Occident, laissant planer l'incertitude sur sa volonté de compromis pour sortir de cinq années d'impasse. Alors qu'Ali Velayati, le principal conseiller du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a récemment affirmé que l'Iran avait intérêt à trouver un compromis avec les grandes puissances, le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad a insisté sur le refus de Téhéran de suspendre l'enrichissement d'uranium.

Samedi, lors des négociations à Genève entre le négociateur nucléaire iranien Saïd Jalili et le diplomate en chef de l'Union européenne Javier Solana, les choses devront se clarifier. Cette rencontre est d'autant plus importante que, pour la première fois, un responsable politique américain y participera.


Le "paquet" des grandes puissances remis à la mi-juin à Téhéran par M. Solana propose à Téhéran une coopération élargie à condition qu'il suspende son enrichissement d'uranium. Ce que Téhéran refuse. Le jour où Javier Solana a remis l'offre des grandes puissances, le porte-parole du gouvernement a ainsi affirmé que l'Iran n'accepterait aucune proposition ne reconnaissant pas son droit à l'enrichissement. Ensuite, le nouveau président du Parlement, Ali Larijani, ancien négociateur nucléaire, a déclaré que l'Iran allait examiner l'offre "avec vigilance". Mais la déclaration d'Ali Velayati a créé le plus grand trouble.


"Un nouveau jeu (...) qui n'apportera rien d'autre que l'humiliation"


Dans une interview au quotidien iranien Jomhouri Eslami , il a affirmé : "Ceux qui agissent contre nos intérêts veulent que l'on rejette l'offre. C'est dans notre intérêt de l'accepter." Ancien chef de la diplomatie entre 1981 et 1997, il a également affirmé que les responsables devaient "éviter les déclarations et les slogans provocateurs et illogiques", en faisant référence au président Ahmadinejad.


Quelques jours plus tard, le chef de la diplomatie Manouchehr Mottaki évoquait "un nouveau processus" dans un entretien avec des journalistes à New York, en évitant de parler directement de la question de l'enrichissement. Mais dans le même temps, Mahmoud Ahmadinejad a continué à répéter que l'Iran n'accepterait pas de suspendre son programme d'enrichissement, suspension exigée par les grandes puissances, qui soupçonnent l'Iran de vouloir l'utiliser pour fabriquer l'arme atomique. Il a ainsi décrit l'offre comme "un nouveau jeu (...) qui n'apportera rien d'autre que l'humiliation" pour les grandes puissances.

Changement important


L'Iran a également fait monter la tension en testant le 9 juillet plusieurs missiles, dont un Shahab 3 capable d'atteindre le territoire israélien, pour montrer sa capacité militaire. Mahmoud Ahmadinejad a également affirmé que M. Velayati était "libre" d'exprimer son point de vue mais n'était pas "impliqué dans la prise de décision sur le nucléaire". Mercredi, le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lui a apporté un soutien remarqué en affirmant que le président "exprimait" la position consensuelle du pays sur le nucléaire.


Lors d'un entretien télévisé lundi, Mahmoud Ahmadinejad a évoqué, semble-t-il avec enthousiasme, un "calendrier" pour les négociations en discussion entre MM. Solana et Jalili, samedi à Genève. Il faisait référence à une proposition des grandes puissances selon laquelle les deux parties mèneront des pré-négociations pendant six semaines, durant lesquelles l'Iran acceptera de ne pas poursuivre son programme d'enrichissement. En échange, les grandes puissances n'adopteront pas de nouvelles sanctions contre Téhéran.


Surtout, Mahmoud Ahmadinejad a déclaré que des discussions entre l'Iran et les États-Unis seraient "possibles dans un avenir proche" alors que les deux pays ont rompu leurs relations depuis 1980. Le lendemain, les États-Unis ont opéré un changement important en annonçant la participation du sous-secrétaire d'État William Burns aux discussions de Genève.



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jeudi 17 juillet 2008

Nucléaire : les États-Unis et l'Iran vont discuter

Des mots aux actes. Lundi, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad annonçait, non sans surprise, qu'il était " possible d'avoir dans un avenir proche des discussions avec les États-Unis sur différents sujets ". La Maison-Blanche a confirmé, mardi, qu'un de ses diplomates assisterait à la rencontre entre le chef de la diplomatie de l'Union européenne Javier Solana et le négociateur nucléaire iranien Saïd Jalili prévue samedi à Genève. Il s'agit du sous-secrétaire d'État américain aux Affaires politiques, William J. Burns, numéro trois du département d'État.

Sur place, William J. Burns devrait "recevoir la réponse iranienne" à la dernière offre des six puissances impliquées dans les négociations (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne). Mi-juin, les six ont soumis à Téhéran, par l'intermédiaire de Javier Solana, un "paquet" de propositions sur le dossier nucléaire et sur des thèmes allant de la politique à l'économie en passant par la réflexion sur un partenariat énergétique. Seule condition posée par les six : la suspension de l'enrichissement d'uranium par l'Iran, de crainte qu'il ne soit utilisé pour fabriquer l'arme atomique. Un préalable rejeté à plusieurs reprises par l'Iran.

George W. Bush a donné son accord pour cette entrevue

Selon le Washington Post , le président George W. Bush a donné son accord pour cette rencontre à Genève alors que les cinq membres permanents du conseil de sécurité de l'Onu plus l'Allemagne tentent de trouver un accord avec Téhéran sur la question de son programme nucléaire, qui, selon les Occidentaux, pourrait servir à développer des armes nucléaires. Avant cette décision, Washington répétait depuis des mois que les États-Unis ne négocieraient avec l'Iran que si le pays suspendait ses activités d'enrichissement, ce que Téhéran refuse de faire. Un responsable du département d'État a précisé au Washington Post que William J. Burns ne négocierait pas et n'aurait pas d'entretiens bilatéraux avec les Iraniens.

Les États-Unis ont rompu leurs relations diplomatiques avec l'Iran en 1980, après la prise en otage des diplomates de l'ambassade des États-Unis à Téhéran, et les relations entre les deux pays restent très tendues en raison du programme nucléaire iranien.
Lire aussi:
Ahmadinejad : "Il est possible d'avoir des discussions avec les États-Unis"


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mardi 15 juillet 2008

Noirs desseins sur le nucléaire iranien

Sur le dossier nucléaire iranien, qui croire ? Washington ou Tel- Aviv, qui crient sans cesse au loup sans jamais l’avoir vu, affirmant pourtant ne pas douter une seconde de la possibilité d’une déclinaison militaire et clandestine de ce programme. Ou Téhéran, qui jure que ses principes religieux lui interdisent de fabriquer une «arme diabolique» mais a cependant travaillé - on le sait aujourd’hui -, au moins jusqu’en 2003, à son élaboration. Ou encore l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui, à la croisée d’intérêts divergents, ménage les uns et les autres, enrobant d’épais jargon diplomatique ce qu’elle reproche à l’Iran.

Bref, difficile de se faire une opinion tant sur un sujet aussi sensible personne ne peut être présumé de bonne foi. D’autant plus que le régime islamique envoie des messages brouillés, annonçant tantôt qu’il ne cédera jamais sur son «droit légitime» à l’enrichissement, promettant par ailleurs un compromis, comme récemment via les colonnes de Libération (du 2 juillet).

Bouleversement. Le dossier du nucléaire iranien, qui apparaît comme la crise majeure de ce début de XXIe siècle, risque de durer. Aussi les ouvrages sur la question fourmillent-ils. Celui de Bruno Tertrais n’y va pas par quatre chemins. Il esquisse deux scénarios catastrophe auxquels, assure-t-il, on ne peut échapper : «Soit l’Iran sera parvenu au seuil de la fabrication de l’arme nucléaire, forçant les Etats-Unis ou Israël à intervenir militairement ; soit il aura effectivement décidé de se doter de la bombe et les règles de la géopolitique mondiale s’en trouveront bouleversées.» Dans les deux cas, écrit-il dans un livre court et dense, «l’Iran serait au centre de la prochaine guerre». Chercheur, notamment à la Fondation pour la recherche stratégique, il imagine même le déroulement des opérations dans l’un et l’autre cas.

Prolifération. Dans le premier, le bombardement massif des sites iraniens suivi des représailles de Téhéran : attaques sur le détroit d’Ormuz pour couper la route du pétrole - avec le cours du baril qui atteint des sommets -, tirs de missiles Shahab-3 sur Israël, roquettes du Hezbollah, déferlement de violences des milices chiites en Irak… En résumé, un Moyen-Orient où, d’un bout à l’autre, rouleraient les tambours de guerre. Quand ? Demain. Tertrais avance même la date de janvier 2009. Dans le second scénario, le canevas est encore pire : l’Iran est arrivé à la bombe. S’ensuit une prolifération dans le monde arabe, une modification des rapports de force au Moyen-Orient, la chute du régime des Saoud, une guerre entre la Syrie et l’Etat hébreu, et, finalement, l’irréparable, une guerre atomique entre Israël et l’Iran. Bref, l’Apocalypse.

Pour le chercheur, qui ne croit guère à ce que la crise puisse se résoudre par des négociations, il n’y a donc de choix qu’entre un scénario noir - une guerre contre Téhéran - et un scénario très noir - l’Iran doté de la bombe.

Autre expert, François Heisbourg, qui préside l’International Institute for Strategic Studies de Londres, pose les termes de l’équation de façon identique : serait-il plus catastrophique de frapper que ne pas frapper ?La réponse, là aussi, est terrifiante : «Le recours à la force serait marginalement moins calamiteux que l’acceptation du franchissement du seuil nucléaire par l’Iran, suivi par celui d’autres Etats de la région.» «C’est peut-être le visage de notre XXIe siècle, ajoute l’auteur, qui se dessine en ce moment à travers l’avenir nucléaire de l’Iran.» Autrement dit, il n’est pas imaginable, pour ces chercheurs, que ce pays devienne une puissance nucléaire raisonnable.

Hypocrisies. Le journaliste Patrick Anidjar, dans un ouvrage très documenté sur «la menace nucléaire iranienne», ne le pense pas davantage. Seul Yves Bonnet, l’ex-patron de la DST, semble le croire, dans un livre qui pointe les hypocrisies occidentales : «Aussi détestable que soit le régime politique installé à Téhéran, il n’y a pas davantage de raisons de s’opposer à une volonté très largement partagée par le peuple iranien de se donner les moyens de sa défense que naguère à l’encontre de ceux qui sont entrés un par un, subrepticement pour certains, dans le club des huit [puissances nucléaires, ndlr].» Les propos du président iranien contre Israël ? «Ce ne sont pas les menaces verbales d’Ahmadinejad qui menacent la paix au Proche-Orient mais bien davantage les provocations violentes […] ou le sentiment d’impunité de tel ou tel», conclut l’auteur. Sans doute, mais elles n’arrangent rien non plus.



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samedi 12 juillet 2008

Iran : le scénario du pire n'est pas une fatalité

L'analyse de Renaud Girard, grand reporter au service étranger du Figaro.

Mercredi dernier, l'Iran procède à des tirs d'essai de missiles à longue portée, dont les images télévisées font le tour du monde. Jeudi, le secrétaire d'Etat Condoleeza Rice annonce que les Etats-Unis ont renforcé leur présence militaire dans la région. Le monde est-il reparti dans la spirale vicieuse conduisant à une nouvelle guerre sur les rivages du ­golfe Persique, qui serait provoquée par un bombardement israélien ou américain, peu importe des installations nucléaires iraniennes ?

Tout se passe-t-il comme si deux trains fous avaient été lancés sur la même voie en sens contraire, que tout le monde voyait venir la collision mais que personne ne pouvait ou n'osait les arrêter ? Le président iranien Ahmadinejad, un islamiste illuminé, serait le conducteur du premier train fou ; le vice-président néoconservateur américain Dick Cheney, celui du second. Heureusement, ces deux cheminots ne disposent pas, chez eux, de la décision suprême de ­faire la guerre. En Iran, elle appartient au guide suprême de la révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei. À Washington, l'influence des néoconservateurs sur le président George W. Bush a beaucoup diminué, en raison du fiasco irakien. Robert Gates, le respecté secrétaire à la Défense, est opposé à l'ouverture d'un troisième front en Iran, alors que les forces américaines peinent à stabiliser l'Afghanistan et l'Irak.

Aux États-Unis, la Rand Corporation, un institut indépendant, vient de publier une étude montrant que des frappes contre les installations d'enrichissement d'uranium iraniennes seraient contre-productives. Non seulement elles ne modifieraient en rien le programme nucléaire iranien, mais elles rallieraient, dans un réflexe nationaliste, la totalité de la population iranienne au régime, alors que celui-ci est devenu impopulaire à cause de ses échecs économiques. La Rand préconise au contraire la création de conditions permettant le rétablissement d'un dialogue direct et de haut niveau entre Washington et Téhéran.

De surcroît, on ne voit pas le Congrès en majorité démocrate donner l'autorisation au président Bush d'entrer en guerre contre l'Iran, de même qu'on ne voit pas la Maison-Blanche se passer de l'aval du Capitole pour ordonner des frappes aériennes aux conséquences incalculables.

Mais, dans les scénarios du pire, il reste celui de la double détente. Première phase : un raid israélien sur les installations nucléaires de l'Iran. Deuxième phase : des représailles iraniennes visant à fermer le détroit d'Ormuz, dans le Golfe, afin d'assécher l'approvisionnement pétrolier de l'Occident. Troisième phase : les Américains sont obligés d'intervenir militairement pour rétablir la liberté de navigation dans le Golfe. Quatrième phase : les pasdarans iraniens se vengent en bombardant à coups de missiles les bases américaines et les pays arabes les abritant, à commencer par le Qatar.

En Irak, les miliciens chiites de l'Armée du Mahdi de Moqtada al-Sadr lancent une offensive générale contre les soldats américains. Le Golfe s'embrase. Le Proche-Orient aussi, car on ne voit pas le Hezbollah libanais, filleul des pasdarans, rester les bras croisés face à Israël. Le baril de pétrole passe à 500 dollars, la Russie est le seul pays gagnant. À ce scénario du pire s'oppose le cercle vertueux suivant : phase un, les États-Unis ouvrent un dialogue direct avec l'Iran. Phase deux, Téhéran facilite la stabilisation du Sud irakien ; Washington met fin à son embargo technologique frappant l'industrie pétrolière iranienne. Phase trois, l'offre de pétrole augmentant, le prix du baril se stabilise. Phase quatre, on reprend, de manière apaisée, la négociation nucléaire avec l'Iran. Le monde entier est gagnant…

La France s'honorerait à jouer un rôle d'«honest broker» (intermédiaire sincère) entre l'Amérique et l'Iran, afin que prévale le scénario vertueux.



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vendredi 11 juillet 2008

La photo retouchée des missiles iraniens

Sur une photographie diffusée par les Gardiens de la révolution en Iran, quatre missiles s'élèvent d'un endroit non précisé du désert iranien, laissant derrière eux une traînée et des nuages de fumée au sol. Publié par Sepah News, page Web d'info et de relations publiques de l'armée d'élite du régime iranien, ce cliché a un objectif : illustrer le lancement d'un total de neuf missiles, dont un missile Shahab 3 qui serait capable d'atteindre Israël, selon la chaîne de télévision iranienne en arabe Al-Alam.

Mais cette photo aurait été retouchée pour ajouter le deuxième missile à partir de la droite. C'est ce que suppose Mark Fitzpatrick, expert à l'Institut international d'études stratégiques (IISS) et ancien responsable au département d'État américain. Selon lui, l'un des quatre missiles présents sur la photo a, "semble-t-il", été ajouté en copiant des éléments pris des autres engins, à savoir les panaches de fumée et les nuages de poussière.

D'après l'expert, les motivations des Gardiens de la révolution sont simples : "On dirait vraiment que l'Iran a retouché la photo pour dissimuler ce qui était apparemment l'échec d'un tir de missile." Et il poursuit : "L'objectif du test était d'envoyer un signal. L'Iran a donc à la fois exagéré les capacités du missile dans ses déclarations et, semble-t-il, également retouché les photos."

Pour Barah Mikhaïl, chercheur à l'Iris joint par lepoint.fr, l'image retouchée "donne une impression de force, car le cadre de la photo est entièrement rempli". "Il s'agit d'une entreprise d'exposition de muscles de la part de l'Iran. Tout moyen est bon pour montrer le potentiel effectif de l'Iran", poursuit ce dernier.

Un trucage "grossier" et "mal fait"

Des professionnels de l'image doutent aussi de l'intégrité du cliché. "C'est une photo truquée. On voit tout de suite que le missile a été dupliqué", a affirmé Gérard Issert, technicien en traitement d'images aux laboratoires Granon, l'un des grands laboratoires photo parisiens. "Les missiles n'ont pas été tirés sur le même plan. Or, ils font la même taille sur la photo." Sur le missile douteux, "la fumée en haut est dense, puis plus bas, elle se disperse et redevient dense en bas". "C'est fabriqué de toutes pièces et en plus, c'est grossier, mal fait", ajoute-t-il.

Grégoire Korganow, photographe à Libération de 1993 à 2002 pour lequel il a couvert notamment les débuts de la guerre en ex-Yougoslavie, est "sûr que l'image a été retravaillée". Évoquant la traînée de fumée laissée par les deuxième et troisième missiles à partir de la droite, il souligne que "les deux fumées sont les mêmes". "Il y a une zone claire [autour du missile controversé] comme si on était réintervenu sur l'image. Le ciel est impeccable, la fumée veloutée. Quand on tire un missile, ça fait de la poussière !", relève-t-il. "C'est un faux, on voit les mêmes détails. Il y a eu peut-être un tir, peut-être deux, mais pas quatre", renchérit de son côté un autre photographe, toujours interrogé à Arles, Thierry Cohen.

Le quotidien iranien Jamejam a pour sa part publié une photographie identique au cliché controversé... mais à une exception près : on y voit trois - et non quatre - missiles en train de décoller, un quatrième demeurant sur sa rampe de lancement mobile.

L'Iran a procédé jeudi à de nouveaux essais de missiles dans le Golfe . "Les évènements les plus importants ont été les tirs de missiles sol-mer et sol-sol ainsi que des missiles mer-sol", a indiqué jeudi le site de la télévision iranienne. Lors des exercices, les forces armées ont également tiré la torpille Hout ("baleine" en persan), testée en avril 2006, et qui avait alors été décrite comme une arme extrêmement rapide, capable de frapper les sous-marins ennemis. Des navires de guerre des Gardiens de la révolution ont participé aux manoeuvres, a rapporté le site iranien.

Selon Barah Mikhaïl, cette dernière démonstration de force n'a rien d'un hasard. Elle est à prendre comme une réponse aux pays du G8 qui se sont réunis au Japon autour notamment de la question du nucléaire iranien. Le régime islamique entend ainsi "prouver qu'il a un arsenal disponible et qu'une réplique est possible", rapporte le chercheur.



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Après l'Irak, l'Iran ressurgit dans la campagne présidentielle américaine

Les candidats à la présidentielle ont profité des tests de missiles par l'Iran, mercredi 9 juillet, pour débattre sur la meilleure manière de gérer les relations avec le géant perse. La politique internationale est l'un des sujets de campagne favoris de McCain, qui caricature Obama en naïf manquant d'expérience.

Dans un entretien sur CBS News, Barack Obama a estimé que les tests montraient "la nécessité d'une politique claire pour que l'Iran change d'attitude, (...) ce dont nous n'avons pas été capables ces dernières années, en partie parce que nous ne sommes pas engagés dans de la diplomatie directe avec ce pays".

Le New York Times rapporte l'immédiate réaction de John McCain à la proposition de son rival : "Les tests soulignent la nécessité d'un système de missiles de défense maintenant et pour le futur, y compris en Europe comme c'est prévu avec la République tchèque et en Pologne. Travailler avec nos alliés européens et régionaux est le meilleur moyen de répondre à la menace iranienne, et non pas des concessions unilatérales qui sapent la diplomatie multilatérale."

Barack Obama a, dans la même journée, explicité sa position dans un communiqué de presse, dont des extraits ont été mis en ligne par le Washington Post : "Il faut s'occuper de la menace posée par le régime iranien. (...) Il est temps de poursuivre une diplomatie directe et agressive avec le régime iranien, renforcée par des sanctions unilatérales et multilatérales endurcies."

Depuis la Pennsylvanie, où il faisait campagne, M. McCain a ajouté que "des preuves incessantes s'accumulent montrant que l'Iran cherche à acquérir des armes nucléaires", rapporte le Boston Globe. Une affirmation contraire à un rapport des services secrets américains de décembre 2007. Ce rapport conclut que l'Iran a cessé son programme de développement d'armes nucléaires depuis 2003 à cause des pressions internationales, tout en soulignant que le pays serait toujours capable de créer une bombe entre 2010 et 2015 puisqu'il pousuivait son programme d'enrichissement d'uranium.



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vendredi 4 juillet 2008

Nucléaire : "Toutes les options sont possibles" pour Bush

Alors que le président des Etats-Unis réaffirme que "toutes les options étaient sur la table" pour résoudre la crise nucléaire iranienne, privilégiant toutefois "la diplomatie comme première option", le ministre iranien du Pétrole prévient que "l'Iran ne restera pas impassible et réagira férocement" à toute action hostile contre son programme nucléaire.

Toutes les options, y compris militaire, restaient sur la table pour résoudre la crise nucléaire iranienne, a réaffirmé mercredi 2 juillet le président américain George W. Bush. Il a cependant ajouté que la première d'entre elles était la diplomatie.
"J'ai toujours dit que toutes les options étaient sur la table. Mais la première option des Etats-Unis, c'est de résoudre ce problème par la diplomatie", a-t-il dit à la presse.

"Messages brouillés"

Plus tôt dans la journée, la Maison Blanche, réagissant à différentes déclarations de responsables iraniens, s'était montrée "sceptique" quant à une nouvelle volonté d'ouverture de la part de l'Iran pour résoudre la crise nucléaire.
"Comme nous recevons très souvent des messages brouillés de leur part, je pense que nous avons toutes les raisons d'être sceptiques", a dit Dana Perino, la porte-parole de la Maison Blanche.
"La meilleure manière d'y répondre, c'est de dire : attendons de voir. S'ils étaient sérieux et prêts à accepter cette offre, ce serait bienvenu".

Troisième front américain en Iran


De son côté, sur fond de rumeurs selon lesquelles Israël envisage d'attaquer l'Iran, le chef d'état-major interarmées américain, l'amiral Michael Mullen, a estimé qu'"ouvrir un troisième front" en Iran "serait extrêmement stressant du point de vue militaire américain".
Les Etats-Unis se sont également employés à rassurer les monarchies pétrolières arabes sur la sécurité dans le Golfe, qui fournit environ 40% du brut mondial transitant par le détroit d'Ormuz que contrôle l'Iran. "Nous sommes déterminés à contribuer à la sécurité maritime" dans le Golfe, a annoncé le commandant de la Ve Flotte américaine, le vice-amiral Kevin Cosgriff, à l'adresse des chefs des marines des six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), réunis à Abou Dhabi pour un débat sur la sécurité maritime régionale.

Rassurer les pays du Golfe

Les Etats-Unis et leurs alliés au sein d'une coalition d'une vingtaine de pays opérant dans les eaux du Golfe "ne permettront pas à l'Iran de fermer" le détroit d'Ormuz, vital pour l'économie mondiale, a répété le responsable militaire américain.
"Ils (les Iraniens) ne le fermeront pas (...) Ils ne seront pas autorisés à le fermer", avait-il déclaré lundi à la presse à Manama, en réaction à de récentes déclarations du chef des Gardiens de la révolution iraniens, le général Mohammad Ali Jafari, laissant entendre que la République islamique pourrait fermer le détroit d'Ormuz en représailles à une attaque contre ses installations nucléaires.
"La sécurité maritime au Moyen-Orient est une condition sine qua non de la stabilité économique mondiale et de la prospérité régionale", a-t-il affirmé, rappelant que la région détient environ 60% des réserves pétrolières prouvées dans le monde ainsi que plus de 40% des réserves prouvées en gaz.

Riposte "féroce"

A ces rumeurs d'attaque, Téhéran oppose une volonté de riposte "féroce". Le ministre iranien du Pétrole Gholam Hossein Nozari a prévenu mercredi à Madrid que toute attaque contre l'Iran entraînerait une riposte "féroce" de Téhéran et pèserait sur le prix déjà très élevé du pétrole.
"L'Iran ne resterait pas impassible et réagirait férocement" à toute action hostile extérieure contre son programme nucléaire, a-t-il indiqué à la presse lors du XIXe congrès du pétrole qui se tient à Madrid.
"Alors que la seule mention (d'une possible attaque) rend le marché très volatile, pouvez-vous imaginer ce qui se passerait en cas d'une quelconque action... quel serait le résultat sur le marché du pétrole?", a demandé le ministre iranien.



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Iran : Velayati en faveur d’un compromis

La lettre d’Ali Akbar Velayati qui vient d’être publiée dans le quotidien Libération d’aujourd’hui mérite d’être lue avec attention.

D’abord, parce qu’en tant que conseiller du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, ses paroles sont celles qui se rapprochent le plus de la pensée du numéro un du régime iranien.

Ensuite, parce que son texte suit de quelques jours, une interview accordée au quotidien iranien pro-gouvernemental Jomhouri Eslami, - déjà révélatrice d’une volonté de « communiquer ».


Le contenu du texte est fort en sens. Face à l’intransigeance du Mahmoud Ahmadinejad, élu il y a trois ans, on peut y lire une volonté de rappeler qu’en République islamique, ce n’est pas le Président mais le guide suprême qui a le dernier mot. Ce dernier, rappelle Velayati, « n’intervient que dans des cas extrêmement importants », mais « s’il s’agit des questions stratégiques essentielles », c’est à lui que « la Constitution confère la décision de dernier ressort» et « c’est en fonction de ce principe qu’on peut prévoir le cours de la diplomatie» iranienne.

Quand il tient à rappeler que « durant toutes ces années, l’action du Guide suprême a été fondée sur la conviction que le maintien de la paix mondiale passait par la reconnaissance de la souveraineté des Etats et par le respect des frontières internationales », il se pose en rupture totale avec les discours belliqueux du Président Ahmadinejad. Dans cette lettre, il n’est ni question de « rayer Israël de la carte », ni de comparer le programme nucléaire à « une locomotive qui a perdu ses freins ».


« La technologie et la maîtrise du nucléaire civil iranien doivent être préservées dans l’avenir. Ils constituent un acquis pour les objectifs pacifiques de l’Iran et un héritage de la génération de la révolution. Cet impératif s’exprime dans la participation au Traité de non-prolifération nucléaire auquel l’Iran a adhéré et qui lui donne des droits en contrepartie de ses engagements. C’est ainsi qu’un compromis pourra être trouvé entre les préoccupations communes à l’Iran et aux autres Etats », précise Velayati, à propos du nucléaire.


Le moment choisi pour envoyer cette lettre à un grand quotidien français n’est pas anodin. Il suit de près la récente offre incitative des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et de l'Allemagne. Celle-ci s’accompagne d’une suggestion d’une période de pré négociation de six semaines, dite « freeze for freeze », pendant laquelle l’Iran ne serait pas contraint de suspendre l’enrichissement d’uranium.


Cette lettre coïncide également avec un renforcement des sanctions imposées par les Puissances mondiales, et suit de quelques jours la publication d’un nouvel article du journaliste américain d’investigation Seymour Hersh, faisant état de l’aval du Congrès américain aux demandes du gouvernement américain de financer une intensification des opérations secrètes contre l’Iran.


Il est intéressant de replacer, aussi, cette lettre dans le contexte interne de la République islamique à un an des prochaines présidentielles. On y sent une volonté de contourner Ahmadinejad, de le remettre à sa place, tandis que ses deux principaux adversaires, Ali Larijani, le chef du Parlement, et Ghalibaf, le maire de Téhéran ne ménagent pas, non plus, leurs mots à son encontre.

Manouchehr Mottaki, le Ministre iranien des affaires étrangères, vient également de se distinguer de la dialectique va-t-en guerre d’Ahmadinejad, quand il a laissé entendre, lors de sa visite à New York, qu’il était favorable à une reprise des vols Téhéran-New York, et que son pays réfléchissait au projet américain d’ouvrir un avant-poste diplomatique dans la capitale iranienne.


Reste, pourtant, à préciser qu’en dépit de ces différents signaux envoyés par Téhéran, aucune réponse officielle n’a encore été transmise à la dernière offre occidentale. « Nous avons lu les commentaires de Velayati ainsi que les autres interviews faites à la presse, y compris les déclarations de Mottaki à New York. Mais nous n’avons pas encore reçu de réponse officielle », nous confie Cristina Gallach, la porte-parole de Javier Solana, le diplomate en chef de l’Union Européenne. « Tous ces sons qui nous viennent sont des signes positifs, mais nous devons rester prudents, car rien ne s’est encore formellement concrétisé », ajoute-t-elle.


Que cherche l’Iran ? Sauver la face ? Faire preuve de bonne volonté ? Ou tout simplement gagner du temps ? Certains observateurs y voient même une volonté de Téhéran de préparer le terrain pour l’annonce d’une contre-offre faites par les autorités iraniennes, qui leur permettrait de se positionner en « victime » en cas de rejet américain.


Habitués des retournements de situation de dernière minute, de nombreux diplomates occidentaux en poste à Téhéran privilégient pour l’instant la prudence. « Nous ne nous faisons pas d’illusions », confie l’un d’entre eux.



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jeudi 3 juillet 2008

L'Iran, une priorité pour la présidence française de l'UE

L'ancien ministre britannique de l'Intérieur dans le gouvernement de Margaret Thatcher et l'ancien membre du Conseil de sécurité nationale américain, aujourd'hui président du Iran Policy Committee et professeur de sciences politiques à Georgetown University, plaident pour une politique de fermeté vis-à-vis du régime de Téhéran.

Lorsque le président Sarkozy, en août 2007, a prononcé son premier discours de politique étrangère, il a fait allusion au risque sérieux d'avoir à choisir entre une bombe iranienne ou le bombardement de l'Iran.

Peu de gens pensaient alors que dans la recherche d'une solution, le gros du travail devrait être fait par le gouvernement français, mais la France préside maintenant l'Union européenne (UE) et le problème de l'Iran est plus que jamais à l'ordre du jour. La course effrénée de Téhéran pour l'obtention de la bombe atomique, son ingérence en Irak et son soutien à des groupes extrémistes au Liban, en Palestine et en Afghanistan sont source d'une grande préoccupation pour l'Occident en général et l'UE en particulier ; avec les États-Unis occupés par leurs élections présidentielles, les yeux se tournent donc vers Paris et l'Élysée.

Certains préconisent encore la poursuite des « négociations » avec Téhéran, mais cela fait vingt ans qu'elles perdurent et pendant ce temps le régime a fait avancer ses ambitions régionales et poursuit secrètement son programme d'armement nucléaire.

Pour paraphraser Winston Churchill, le résultat de toutes ces négociations a été qu'au lieu de chiper la nourriture de la table, le régime iranien s'est fait servir plat après plat. Et une clique intégriste enhardie a graduellement élargi son influence vers la Méditerranée et se rapproche inexorablement de la bombe atomique. C'est pourquoi ces «négociations» relèvent de la complaisance.

Il y a peu, les grandes puissances ont dépêché une fois de plus le chef de la diplomatie de l'UE, Javier Solana, à Téhéran pour offrir à l'Iran un nouveau paquet de mesures incitatives. Le plan était d'amener le régime à respecter les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et de suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium. Mais la mission était vouée à l'échec. Alors que Nicolas Sarkozy déclarait dans sa conférence de presse commune avec le président Bush qu'il est totalement inacceptable que l'Iran obtienne une bombe atomique, l'Iran annonçait qu'il était hors de question de suspendre l'enrichissement de l'uranium.

Il est certain que des mesures comme le gel des avoirs de la plus grande banque iranienne, la Banque Melli, vont dans la bonne direction, mais c'est trop peu et trop tard. Les dirigeants occidentaux semblent se diriger en somnambules vers une catastrophe.

L'histoire montre que la complaisance est contre-productive, et l'expérience irakienne montre les limites d'une intervention militaire étrangère. Entre la complaisance et la guerre, il existe une troisième voie, formulée par Maryam Radjavi, la dirigeante de la principale force de l'opposition démocratique, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), un choix qui est également celui de l'organisation des Moudjahidins du peuple d'Iran (OMPI).

Alarmée par la popularité et l'influence de l'OMPI, le régime iranien exerce des pressions sur les gouvernements occidentaux pour en faire interdire les activités. En 1997, les États-Unis ont cédé et inscrit l'OMPI sur leur liste des organisations terroristes, et en 2001, le Royaume-Uni suivi de l'Union européenne ont fait de même.

Mais tout le monde n'était pas prêts à accepter cette injustice, en particulier la décision du gouvernement britannique, et après une longue bataille juridique, la cour d'appel britannique a ordonné le 7 mai dernier le retrait immédiat de l'OMPI de la liste britannique des organisations terroristes, déclarant que cette inscription avait été une décision «perverse» et non étayée de preuves.

À présent, l'annulation de la liste britannique rendant caduque celle de l'UE basée sur la décision britannique, l'Union Européenne doit retirer l'OMPI de sa liste.

En conséquence, le régime des mollahs comprendra que le paysage politique a changé, qu'il est différent de celui qui a prévalu ces vingt dernières années. L'OMPI pourra alors user de son énergie pour organiser l'opposition à un régime de plus en plus impopulaire. Elle peut aider à mobiliser les énergies de millions d'Iraniens désabusés qui ne veulent rien entendre des mollahs et ont massivement boycotté les récentes législatives. Dans les grandes villes, pas plus de 25 % des électeurs ont voté et les candidats gagnants, y compris le président du parlement, ont obtenu de 5 à 12 % des suffrages.

En Iran, la population est de plus en plus agitée. En 2007, les villes iraniennes ont été le théâtre de plus de 5 300 manifestations, ce qui n'est guère surprenant lorsque malgré la flambée des prix du pétrole, près de 80 % des Iraniens vivent sous le seuil de la pauvreté. Le peuple iranien veut le changement. Moquant le slogan d'Ahmadinejad «l'énergie nucléaire est notre droit inaliénable», les jeunes Iraniens scandent «la liberté est notre droit inaliénable».

Samedi dernier, avec des centaines d'hommes politiques des cinq continents et des dizaines de milliers de personnes, nous étions à Paris pour demander instamment une autre politique vis-à-vis de l'Iran. Une politique de soutien au peuple iranien et à son aspiration démocratique, une politique qui permettra à l'opposition iranienne d'utiliser ses ressources pour mobiliser la population contre le régime — un régime qui avec l'exportation de l'intégrisme islamiste, son terrorisme et sa quête d'armes nucléaires est une grave menace pour paix. Nous pensons que face à cette menace, la France reconnaîtra que l'inactivité et l'indifférence ne peuvent être acceptables.


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mardi 1 juillet 2008

Nouveau record du pétrole avec les tensions Israël-Iran

Le baril de brut a franchi un nouveau record à plus de 143 dollars lundi, les marchés craignant un conflit entre Israël et l'Iran sur le programme nucléaire de Téhéran.

Les prix se sont ensuite repliés par rapport à leur plus haut du jour.

Vers 15h00 GMT, le contrat août sur le brut léger américain gagnait 1,4 dollar, soit 1% environ, à 141,63 dollars le baril et le Brent prenait 1,54 dollar (0,97%) à 141,85 dollars.

Le contrat août sur le brut léger américain a atteint 143,67 dollars le baril et celui sur le Brent de la mer du Nord a touché 143,91 dollars.

Les précédents records dataient de vendredi, à 142,99 dollars le baril pour le brut texan et à 142,97 dollars pour le Brent.

"De nombreux éléments géopolitiques entrent en ligne de compte, en particulier au Moyen-Orient", note Mark Pervan, analyste en matières premières à l'Australian & New Zealand Bank de Melbourne.

Les Gardiens de la Révolution ont prévenu ce week-end qu'en cas d'attaque, l'Iran imposerait des contrôles du trafic maritime dans le Golfe et le détroit d'Ormuz, par ou transitent environ 40% du pétrole mondial.

Le conflit qui oppose l'Occident à la République islamique au sujet du programme nucléaire iranien n'est toutefois pas le seul facteur haussier qui pèse depuis plusieurs mois sur les cours de l'or noir.

Les investisseurs s'interrogent en particulier sur la capacité de la production mondiale à répondre à la croissance de la demande en provenance de l'Inde et de la Chine.

Nombre d'entre eux considèrent d'ailleurs que les contrats sur les matières premières constituent une valeur refuge dans un contexte de tension sur les prix.

"Les problèmes qui entourent le compartiment financier ont stimulé la demande des investisseurs, de même qu'une recherche de diversification (de leurs placements)", estime Frances Hudson, directeur d'investissement stratège chez Standard Investment. "De plus, les inquiétudes liées à l'inflation incitent à investir dans des actifs tels l'or et le pétrole."

Lundi, Eurostat a annoncé que l'inflation dans la zone euro avait atteint en juin 4,0% en rythme annuel.

Jane Merriman(Reuters), version française Nicolas Delame




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