dimanche 30 novembre 2008

Ahmadinejad s'en prend encore à Israël

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a renouvelé aujourd'hui ses attaques contre Israël, prédisant la fin du "régime sioniste" lors d'une conférence à Doha.

"Tout en exprimant ma sympathie pour les Palestiniens et en mettant en garde les criminels sionistes professionnels, j'annonce que le régime sioniste touche à sa fin et que davantage de crimes ne pourront le sauver", a lancé le président iranien lors d'une conférence sur le financement du développement, dans un discours retransmis par la télévision iranienne. "Dans un avenir proche, les concepts d'agression et de sionisme seront rayés de la carte", a-t-il ajouté.

Téhéran ne reconnaît pas Israël et les tensions entre les deux pays ont redoublé depuis l'élection de Mahmoud Ahmadinejad en 2005. Il a répété à plusieurs reprises qu'Israël devait être rayé de la carte et a qualifié l'Holocauste de "mythe".

Israël, qui accuse l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire, n'exclut pas l'option militaire pour mettre un coup d'arrêt au programme nucléaire de l'Iran. Téhéran assure que ce programme a des objectifs purement pacifiques.



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mercredi 26 novembre 2008

Dix personnes, dont une femme, pendues à Téhéran pour meurtre

Dix personnes, dont une femme, ont été pendues pour meurtre mercredi matin à la prison d'Evine de Téhéran, a rapporté l'agence semi-officielle Fars.

"Dix personnes ont été pendues ce matin à la prison d'Evine pour meurtre", a déclaré le magistrat chargé de l'application des peines, seulement identifié comme le juge Jaberi, cité par Fars.

Il a ajouté que parmi elles figurait une femme, condamnée à mort pour "avoir tué son mari avant de couper son corps en petits morceaux".

Selon des associations de défense des droits de l'homme, Fatemeh Pajouh, qui avait contracté un mariage provisoire avec cet homme, avait tué son mari parce qu'il avait violé sa fille de 14 ans.

Le mariage provisoire, autorisé par l'islam chiite, est un contrat limité dans le temps entre un homme et une femme dont les conditions sont fixées par les deux parties.



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L'Iran lance avec succès une nouvelle fusée spatiale

L'Iran a procédé avec succès au lancement de sa deuxième fusée spatiale, Kavoshgar-2, annonce mercredi la télévision iranienne. "Après avoir accompli avec succès ses missions, la fusée Kavoshgar-2 est retournée sur terre avec un parachute spécial au bout de 40 minutes", a expliqué le commentateur de la télévision, sans donner plus de détails.

L'Iran avait annoncé le lancement réussi le 4 février dernier de sa première fusée spatiale, Kavoshgar-1, qui aurait atteint une altitude de 200 km. Cette annonce avait été accueillie avec un certain scepticisme dans de nombreux pays occidentaux, la France affirmant par exemple que l'engin, qui semblait dérivé du missile balistique Shahab-3, "ne disposait pas de capacités extra-atmosphériques". La frontière entre l'atmosphère et l'espace se situe à une altitude de 100 km.

Selon le site internet de la télévision d'État, Kavoshgar-2 est composée de trois parties : un lanceur, un laboratoire spatial et une section récupérable. "Le laboratoire spatial a pour objectif de tester le climat spatial et de faire des expériences." La télévision iranienne a évoqué un "succès qui renforce la confiance et la fierté nationale" grâce au "retour sur terre de la partie prévue et son atterrissage sain et sauf, ce qui est une première en Iran."

vous pouvez voir le vidéo ici.


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Que doit faire la nouvelle administration avec l'Iran ? Les experts n'ont pas la réponse

Que faire du dossier iranien ? Dans l'atmosphère de changement qui règne à Washington, les cercles de réflexion tiennent colloque sur colloque. Pendant des années, l'essentiel du débat a tourné autour des frappes militaires, "entre ceux qui pensaient qu'on devrait parler d'abord aux Iraniens et ceux qui pensaient que ce n'était même pas nécessaire", résume James Dobbins, ex-envoyé spécial de l'administration Bush en Afghanistan.

Avec l'élection de Barack Obama, c'est "le candidat du dialogue" qui "a prévalu", note-t-il. "Il y a maintenant une dynamique forte" en faveur de négociations inconditionnelles avec Téhéran, ajoute Goli Fassihian, du Conseil national iranien-américain (NIAC). Même si Hillary Clinton devient secrétaire d'Etat, la question n'est plus de savoir s'il faut parler mais quand, comment et avec qui. Le ton est tout sauf menaçant. "Quand un vice-ministre israélien a parlé d'attaque, il y a quelques mois, le prix du baril a augmenté de 11 dollars, dit Karim Sadjadpour, du Carnegie Endowment for International Peace. Lorsqu'on les menace, on les aide à réduire le coût de leur programme nucléaire. Et c'est 1 million de plus pour le Hezbollah."

Quand Barack Obama prendra ses fonctions le 20 janvier, les Iraniens seront à quelques semaines du 30e anniversaire de leur révolution (le 11 février). Les analystes ont beau relire ses déclarations, ils n'y voient pas d'indication très concrète de ses orientations. Pendant la campagne, il a affirmé aussi bien qu'il n'hésiterait pas à faire usage de "tous les éléments de la puissance américaine" que proposé de rencontrer le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, sans conditions (ce qu'il a affiné ensuite en rencontre avec "le dirigeant iranien approprié, à un endroit et un moment à (sa) convenance, si et seulement si cela peut faire avancer les intérêts des Etats-Unis").

L'Iran doit tenir une élection présidentielle en juin 2009. Faut-il engager le dialogue avant ? "Je ne commencerais pas quelque chose de substantif maintenant, dit Karim Sadjadpour. Tout grand geste avant juin 2009 risque d'aider Ahmadinejad." Joseph Cirincione, l'un des conseillers "informels" de Barack Obama sur les questions de prolifération, recommande lui aussi "d'attendre, de ne pas se précipiter. Il ne faut pas qu'Ahmadinejad tire le bénéfice des négociations".

INTÉRÊTS COMMUNS

Ce n'est pas l'avis de tous. "Barack Obama se trouve devant un dilemme, explique Clifford Kupchan, spécialiste de l'Iran au groupe Eurasia, une firme privée de conseils stratégiques. Comme l'a montré la semaine dernière le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique, l'Iran avance vite. Ce serait une erreur d'attendre que les élections soient passées. A chaque fois qu'on a essayé de parier sur une élection iranienne, rien n'a abouti. Il faut nommer un envoyé spécial pour l'Iran et si une personnalité plus modérée est élue en juin, tant mieux." Le "grand bargain", l'idée d'un grand marchandage qui permettrait de mettre tous les contentieux sur la table, ne paraît pas à l'ordre du jour. "Après trente ans d'absence de relations, je n'y crois pas, dit M. Sadjadpour. Il faut d'abord des mesures pour établir la confiance." Celles-ci porteraient sur les dossiers d'intérêts communs : l'Irak, l'Afghanistan, la lutte contre le trafic de drogue. Le premier pas devrait être l'ouverture d'une section d'intérêts américaine à Téhéran, un geste que l'administration Bush avait étudié cet été. Pour James Dobbins, l'administration Obama devrait aussi lever toutes les restrictions qui empêchent les diplomates américains et iraniens de se parler, que ce soit à Bagdad, Kaboul, Vienne ou New York. "Le dialogue produit des informations, sinon des résultats", explique-t-il.

Joseph Cirincione pense qu'il ne faut pas être obsédé par le dossier nucléaire. "Il faut commencer les rencontres, écouter, établir ensemble l'agenda. Cesser de faire du nucléaire la question centrale parce que c'est la plus antagoniste, avec Israël", déclarait-il le 18 novembre dans un forum. Selon M. Kupchan, les experts constatent qu'il devient difficile "d'empêcher l'Iran de devenir une puissance nucléaire. Ce dont il est question maintenant c'est de roll back, c'est-à-dire comment amener une puissance nucléaire à renoncer à sa capacité". La question fondamentale, dit-il, est de savoir "si Israël et les Etats-Unis peuvent vivre avec un quelconque programme d'enrichissement iranien ou pas. Je ne sais pas si les gens, chez Obama, connaissent la réponse".

Quid des négociations sous l'égide des Européens ? Des sanctions ? Elles sont à peine mentionnées. "Les Iraniens en ont assez de discuter avec un sous-traitant des Etats-Unis", dit M. Kupchan. La négociation est-elle morte ? "Peut-être pas. Mais en survie artificielle", répond M. Cirincione. "Les Européens seront peut-être vexés, dit M. Dobbins. Mais si le problème est résolu, ils seront probablement contents."

Corine Lesnes


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Chavez critique Obama sur l'Iran

Le président vénézuélien Hugo Chavez a qualifié aujourd'hui d'"irrespectueux" et de "très mauvais signaux" des déclarations sur l'Iran du président américain élu Barack Obama, qu'il a par ailleurs invité à retirer les troupes américaines d'Irak et à lever le blocus de Cuba. Peu après sa victoire à la présidentielle du 4 novembre, M. Obama avait estimé "inacceptable" la fabrication d'armes nucléaire par l'Iran.

Cette déclaration "a été irrespectueuse, (Barack) Obama n'a pas été capable de sortir du cliché, il a parlé comme (le président sortant George W.) Bush. Ce sont de très mauvais signaux", a déclaré lors d'une conférence de presse M. Chavez, qui a récemment resserré les liens entre Caracas et Téhéran.

Le président Chavez, bête noire de Washington en Amérique latine, entretient des relations tendues avec l'administration Bush, qui ont tourné à la crise diplomatique en septembre quand il a ordonné l'expulsion de l'ambassadeur américain au Venezuela.

M. Chavez a aussi fait référence à la promesse électorale de M. Obama de retirer les troupes américaines d'Irak, estimant que ce serait un test pour savoir "par où va Obama". Il l'a appelé à "respecter ses bonnes intentions" notamment celle de fermer la prison de Guantanamo, l'invitant en plus à restituer cette emprise américaine à Cuba, où elle est située.



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Peine de mort contre 3 espions

La peine de mort sera requise contre trois Iraniens ayant mené des activités d'espionnage au profit d'Israël, a déclaré le procureur général de Téhéran, Saïd Mortazavi, cité aujourd'hui par l'agence Isna.

Le procureur se référait aux membres d'un "réseau" dont le général Mohammad Ali Jafari, chef des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime islamique, avait annoncé lundi le démantèlement.

"Le parquet va demander la peine de mort pour les trois espions qui sont Iraniens", a affirmé M. Mortazavi.

Selon lui, les trois accusés "avaient reçu à Tel Aviv une formation pour commettre des attentats, des assassinats, conduire des motos, utiliser des caméras spéciales et des ordinateurs".



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dimanche 23 novembre 2008

Un Iranien pendu pour espionnage au profit d'Israël

TEHERAN (Reuters) - Un homme d'affaires iranien a été pendu il y a cinq jours après avoir avoué s'être livré à des activités d'espionnage militaire pour le compte d'Israël, apprend-on samedi de source judiciaire à Téhéran.

Ali Ashtari, qui était âgé de 43 ans, dirigeait une société vendant du matériel de communication et des équipements de sécurité au gouvernement iranien.

Il avait été arrêté fin 2006 après avoir travaillé selon ses accusateurs trois ans durant pour le Mossad et été condamné à mort en juin dernier. Israël, qui accuse l'Iran de vouloir se doter de la bombe atomique, avait à l'époque dit tout ignorer de cet homme.

Selon un communiqué de l'institution judiciaire de la République islamique, Ashtari possédait un "équipement spécial" pour contacter le Mossad, qu'il avait obtenu en se rendant à des salons à l'étranger.

"Cet espion a aussi avoué que des agents du Mossad lui avaient fourni les noms de certains directeurs et experts d'installations militaires sensibles afin de les convaincre de voyager à l'étranger et de rencontrer des Israéliens", ajoute le communiqué.

L'agence iranienne de presse Irna rapporte par ailleurs samedi qu'un groupe de quatre "terroristes" recourant à "des "équipements et des méthodes sionistes" et projetant des assassinats avait été arrêtés dans l'ouest de l'Iran.

Parisa Hafezi, version française Marc Delteil



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Peine de mort requise contre les responsables d'un attentat à Shiraz

La peine de mort a été requise samedi contre trois personnes accusées d'avoir organisé un attentat meurtrier en avril dernier contre une mosquée de Shiraz (sud) qui avait fait 14 morts et plus de 200 blessés, a rapporté le site internet de la télévision d'Etat.

Le représentant du parquet, Ali Akbar Heydari-Far, a demandé la peine de mort contre Mohsen Eslamian, un étudiant de 21 ans, Ali-Asghar Pashtar, étudiant de 20 ans, et Rouzbeh Yahyazadeh, âgé de 32 ans, lors de la première audience de ce procès qui s'est déroulée à Téhéran.

Ils sont notamment accusés d'"appartenance à un groupe terroriste à l'étranger, de collaboration avec des groupes armés hostiles, de tentative de renverser le pouvoir islamique, de participation à l'attentat de la mosquée de Shiraz et de préparation d'autres attentats dans le pays".

"Nous demandons la peine de mort contre les accusés", a déclaré M. Heydari-Far.

Il a affirmé que les accusés appartenaient à l'Association des monarchistes d'Iran, un groupe illégal hostile à la République islamique.

Selon le représentant du parquet, les membres du groupe "recevaient les ordres de Jamshid", un Iranien identifié par son seul prénom et "installé aux Etats-Unis".

"Ils voulaient assassiner des personnalités de premier plan" du régime islamique, a ajouté M. Heydari-Far.

Il a également révélé que le chef du groupe, Majid Rastgou, s'est suicidé après avoir été blessé dans l'explosion de sa propre bombe dans un hôtel de Téhéran, le 14 août dernier.

L'Iran a accusé les Etats-Unis et la Grande-Bretagne d'avoir formé et financé les auteurs de l'attentat de Shiraz.

Les autorités avaient arrêté 15 personnes et le 7 octobre dernier le porte-parole de la justice Alireza Jamshidi avait affirmé que "la peine de mort avait été requise contre sept personnes".

Le représentant du parquet n'a rien dit sur les autres accusés dans ce procès et aucune date n'a été fixée pour l'annonce du verdict.

M. Heydari-Far a précisé que le "dossier restait ouvert contre Foroud Fouladvand (chef de l'association des monarchistes d'Iran, ndlr) et le dénommé Jamshid qui sont à l'étranger et tous les membres et partisans du groupe".

M. Fouladvand est connu pour ses déclarations particulièrement véhémentes contre l'islam et les religieux qui dirigent la République islamique d'Iran, dans ses émissions sur les chaînes de télévision par satellite diffusées depuis l'étranger en direction de l'Iran.

En mai, l'Iran avait officiellement protesté contre les Etats-Unis, en convoquant le chargé d'affaires suisse, qui représente les intérêts américains en Iran.



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samedi 22 novembre 2008

L'AIEA tacle la Syrie et l'Iran

Dans un rapport confidentiel que s'est procuré le Figaro, le «chien de garde» nucléaire de l'Onu reproche à la Syrie de en pas avoir coopéré comme promis dans l'enquête sur le raid israélien du 6 septembre 2007 contre un supposé réacteur nucléaire syrien.

Dans le document de quatre pages que s'est procuré le Figaro, le «chien de garde» nucléaire de l'Onu reproche à Damas de «ne pas avoir fourni la documentation requise» au sujet du site de Dair Alzour, situé aux confins du désert syrien, sur les rives de l'Euphrate. D'après les services de renseignement américains et israéliens, Dair Alzour aurait abrité un réacteur nucléaire inachevé, d'origine nord-coréenne et destiné à produire du plutonium

Après avoir été autorisée à inspecter sommairement le site du 22 au 24 juin dernier, l'AIEA confirme avoir découvert dans les «échantillons environnementaux» prélevés sur place des «particules d'uranium» de type «anthropogénique», confirmant qu'elles sont bien «le résultat d'un processus chimique» et ne proviennent pas directement du sous-sol. La Syrie a avancé que la seule explication possible était la présence d'uranium dans les missiles israéliens tirés contre le site.

«S ‘il ne peut être exclu que le bâtiment en question était destiné à un usage non-nucléaire, conclue l'auteur du rapport, Mohamed ElBaradei, le directeur-général de l'AIEA, les caractéristiques de ce bâtiment […], tout comme le raccordement du site à des capacités appropriées de pompage d'eau de refroidissement, sont similaires à ce qui pourrait être trouvé dans le cas d'un site de réacteur» nucléaire. La Syrie avait précédemment nié la nature nucléaire du site de Dair Alzour, affirmant qu'il n'y avait pas là les capacités électriques et les ressources en eau pour un tel projet.

En l'absence de toute coopération de Damas, qui refuse de nouvelles inspections à l'AIEA, le mystère demeure cependant entier sur la nature du site attaqué par Tsahal le 6 septembre 2007.

Dans un second rapport également adressé aux trente-cinq délégations des Etats membres du conseil des gouverneurs de l'AIEA, Mohamed El Baradei fait le point sur l'enquête en cours autour du programme nucléaire iranien. Là encore, le chef de l'agence atomique regrette «un manque de coopération» persistant de la part de Téhéran. «Contrairement aux décisions du Conseil de sécurité, souligne le document, l'Iran n'a pas suspendu ses activités liées à l'enrichissement et a continué [...] à installer de nouvelles cascades [de centrifugeuses d'enrichissement] et à tester des centrifugeuses de nouvelle génération». En outre, l'Iran refuse de collaborer pour la faire la lumière sur de mystérieuses études de militarisation de son programme nucléaire, portant notamment sur l'adaptation du missile Shahab-3 à l'emport d'une charge nucléaire.

Le conseil des gouverneurs, l'organe exécutif de l'AIEA, doit se réunir les 27 et 28 novembre à Vienne (Autriche), pour débattre des dossiers nucléaires syrien, iranien et nord-coréen.



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Les limites de la diplomatie des "bons offices" pratiquée par Ankara

Depuis deux ou trois ans, il y a peu de conflits au Moyen-Orient et à ses confins qui n'aient fait l'objet de bons offices turcs. Contentieux syro-israélien, interpalestiniens, indo-pakistanais, afghano-pakistanais ou caucasiens, tous ont eu droit à des efforts publics de médiation des dirigeants "post-islamistes" d'Ankara. Ceux-ci, tout en démentant vouloir ainsi compenser leurs déboires avec l'Union européenne, se sont activement tournés vers leurs "profondeurs stratégiques" orientales, oubliées à la chute de l'Empire ottoman. Mais on ne leur a pas - ou pas encore - décerné des lauriers pour autant.

Leur contribution au dégel des relations entre la Syrie et Israël fut certes applaudie, mais leurs invitations lancées à des "parias", comme le chef du Hamas, Khaled Meshaal, ou le président soudanais, Omar Hassan Al-Bachir, ont fait grincer bien des dents. Les espoirs d'Ankara de voir ces deux hommes assouplir en retour leurs positions furent déçus ; il en fut de même pour le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, invité en Turquie en août et qui en a surtout profité pour consolider ses positions chez lui.

Mais les dirigeants turcs persévèrent, non sans admettre que tout succès dépend de Washington. L'arrivée de Barack Obama ouvrant les espoirs, le chef du gouvernement turc, Recep Tayyip Erdogan, a relancé, en marge de son invitation au sommet du G20 le 15 novembre, une offre de médiation turque dans le dossier iranien, à laquelle Téhéran s'est déclaré "non opposé". Mais d'autres déclarations de M. Erdogan lors de cette visite ont brouillé son message. Il a appelé "les pays qui pressent l'Iran d'abandonner son programme nucléaire militaire" à renoncer d'abord à ces armes eux-mêmes. Ce qui n'est pas la position de son pays, membre de l'OTAN.

Gaffe ? Inexpérience ? Ses opposants ont mis cela au compte de ses emportements habituels, pouvant mettre à mal toute bonne initiative de la Turquie.

Car son nouvel activisme diplomatique est vu avec espoir, surtout dans le monde arabe et musulman. Le principal atout de ce pays hybride qu'est la Turquie - sa capacité à traiter avec "tout le monde" - se renforce avec l'éclaircie attendue de l'arrivée de M. Obama.

Signe des temps, alors que Washington s'était fermement opposé au partenariat gazier Turquie-Iran, ces deux pays l'ont encore renforcé par un nouvel accord signé lundi 17 novembre. Ankara faisant maintenant valoir qu'il pourra ainsi réduire non seulement sa propre dépendance au gaz russe, mais aussi à terme celle de l'Europe.

Les handicaps ne manquent pourtant pas aux ambitions de la Turquie. Elle a déployé des efforts coûteux pour devenir, en octobre, membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. Ce qui devrait l'obliger, lors des votes, à indisposer soit les Etats-Unis, soit la Russie, alors qu'elle en dépend et veut les ménager pareillement. La Turquie aurait-elle voulu ce siège par "simple fierté nationale", comme le dit l'expert Gareth Jenkins ? Son déploiement tous azimuts, avec l'ouverture de multiples ambassades en Afrique et en Asie, dépasse ses capacités, ne fut-ce qu'en expertise.

Mais cette recherche d'un poids international découle aussi de deux impératifs : le besoin économique de voir se stabiliser son environnement régional et, plus encore, son désir de s'assurer le maximum d'appuis diplomatiques sur la question kurde, son problème crucial. C'est une complicité tacite contre tous les Kurdes indépendantistes qui cimente son rapprochement avec la Syrie et l'Iran. De même que celui qu'elle vient d'opérer, sous pression des Etats-Unis, avec l'Irak.

Mercredi 19 novembre, a été créé à Bagdad un "comité anti-rebelles kurdes du PKK (Parti des travailleurs kurdes)" entre Américains, Turcs et Irakiens, comprenant pour la première fois un représentant de la région autonome du Kurdistan d'Irak, ostracisée jusque-là par Ankara. Ce qui laisse espérer que les dirigeants turcs sauront un jour traiter leurs propres conflits internes, avec les Kurdes avant tout, en usant de la même sagesse que celle qu'ils apprennent à déployer hors de leurs frontières.
Sophie Shihab


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jeudi 20 novembre 2008

Tsahal reste prête à frapper l'Iran

L'élection de Barack Obama suscite l'inquiétude de ceux qui redoutent de voir les États-Unis laisser Téhéran se doter de la bombe atomique.

«C'est alors que le soleil s'est arrêté.» Exactement comme il s'arrêta pendant vingt-quatre heures dans la Bible, à la demande de Josué, afin de permettre à l'armée d'Israël de vaincre ses ennemis amorites. À l'époque, Leev Raz y avait vu «la main de Dieu». «C'était ma première sortie en avion hors d'Israël : je ne savais pas que lorsque l'on volait longtemps et rapidement vers l'ouest, le soleil ne se couchait pas». Ce dimanche 7 juin 1981, l'ancien commandant des huit bombardiers israéliens chargés de détruire le réacteur nucléaire d'Osirak, au sud-est de Bagdad, venait d'exécuter la mission la plus délicate de sa carrière. Six mois d'entraînement, trois heures de vol, une frappe unique, une «énorme tension» et «beaucoup de chance» de ne pas avoir été intercepté par la chasse irakienne.

À 61 ans, ce héros baraqué et grande gueule, qui a contribué à débarrasser le monde de la menace nucléaire irakienne, caresse, nostalgique, la maquette d'un chasseur F15 offerte par l'état-major de Tsahal, l'armée israélienne. «Quand on a fait ça, confie-t-il, il est presque impossible de retourner à la vie normale. Tout paraît si futile.» Ce regret du temps passé ne l'empêche pas de se poser de manière récurrente la même question que tous les responsables politiques et militaires israéliens : après l'Irak en 1981, faut-il bombarder aujourd'hui les installations nucléaires iraniennes ? Et, si oui, qui le fera ?

«Beaucoup espéraient que George Bush réglerait le problème avant de quitter la Maison-Blanche. Inutile de vous dire qu'ils sont déçus», explique Amos Harel, le correspondant Défense du Haaretz. Vaincue par l'Obamania qui a saisi une grande partie du monde, la langue de bois officielle pourrait se résumer par cette formule d'Eyal Zisser, le directeur de l'Institut Moshe Dayan de Tel-Aviv : «Tout ce qui est bon pour les États-Unis est bon pour Israël.» L'élection de Barack Obama a pourtant été accueillie avec inquiétude dans les milieux politiques et militaires. «Les Israéliens estiment qu'il est naïf de penser pouvoir se débarrasser de la menace iranienne grâce à la diplomatie. Ils craignent qu'après il soit trop tard pour agir», ajoute le spécialiste du quotidien israélien. Selon les rapports des services de renseignements locaux, les Iraniens pourraient avoir la bombe nucléaire entre la fin de l'année 2009 et 2012. Une perspective que tous les responsables refusent. L'arrivée d'un «doux» à la Maison-Blanche, qui a dit son intention d'ouvrir des négociations avec Téhéran, a donc ravivé un débat qui domine depuis plusieurs années la scène politique israélienne.

Livraison de bombes perforantes

8 heures du matin, c'est l'heure de pointe au quartier général de Tsahal, le pilier de la société israélienne, à Tel-Aviv. À l'entrée de ce bâtiment gigantesque, presque arrogant, construit au cœur de la capitale, des filles aux treillis taille basse, très tendance, et des garçons hypermusclés se bousculent par centaines dans les chicanes, sous les yeux suspicieux de la PM, la police militaire, qui veille sur la décence des tenues vestimentaires. Au 8e étage, un officier appartenant à l'aile dure de Tsahal annonce la couleur, anonyme mais glacial : «Quarante-cinq ans après l'Holocauste, il n'est tout simplement pas possible qu'un chef d'État, en l'occurrence Mahmoud Ahmadinejad, annonce chaque semaine son intention de détruire Israël, tout en poursuivant ses efforts pour acquérir la bombe. Nous n'accepterons jamais un Iran nucléaire. Toutes les options sont sur la table.»

Comme pour lui faire écho, le premier ministre Ehoud Olmert a appelé dimanche la communauté internationale et «le monde libre» à renforcer les mesures destinées à arrêter la bombe iranienne. Pour les responsables israéliens, l'avènement d'un Iran nucléaire, en créant un bouleversement stratégique au Moyen-Orient, aurait de graves répercussions sur Israël. Pas seulement à cause du risque de guerre nucléaire. Mais aussi en raison des initiatives que les alliés de Téhéran dans la région, le Hamas et surtout le Hezbollah au Sud-Liban, pourraient prendre à l'encontre de l'État hébreu.

L'officier de Tsahal n'en fait pas mystère. Malgré le sentiment de puissance ressenti en haut de cette immense tour où grouillent les uniformes, il sait que les vitres et les hommes ne résisteront ni aux missiles iraniens ni à la bombe nucléaire : «Alors oui, nous nous préparons aussi à la solution militaire », reconnaît-il. En juin dernier, une centaine de pilotes de chasse ont simulé une attaque contre l'Iran au-dessus de la mer Méditerranée, près de la Grèce. L'armée israélienne a commandé des bombardiers F35 américains. Les États-Unis ont aussi livré cet automne à Tsahal des bombes perforantes de type GBU-39, considérées comme les plus modernes du monde, capables de transpercer du béton armé. «Si vous voulez la paix, préparez la guerre. Les forces aériennes israéliennes s'entraînent à frapper l'Iran depuis deux ans. Aujourd'hui, elles sont prêtes», assure Leev Raz.

Certes, mais prêtes à quoi ? Car l'ancien pilote de Tsahal est le premier à le reconnaître. La tâche sera bien plus difficile et aléatoire en Iran qu'elle ne le fut en Irak en 1981. Ou même en Syrie en septembre 2007, lorsque des avions de chasse israéliens ont tiré des missiles contre une installation nucléaire.

«En Irak, il y avait un seul réacteur. En Iran, il y a une vingtaine de sites à détruire. La plupart sont enterrés sous des montagnes et beaucoup nous sont inconnus. Il y a deux ans, une intervention aurait été possible. Aujourd'hui, il est sans doute trop tard pour anéantir les capacités de production nucléaires de l'Iran. Le programme de Téhéran est trop avancé », explique Leev Raz. Les insuffisances des renseignements concernant la bombe nucléaire iranienne ne sont pas seules en cause. «Israël n'a pas la supériorité militaire nécessaire. Il faudrait, pour venir à bout du programme, une campagne aérienne de plusieurs semaines et des troupes au sol pendant plusieurs mois », précise Martin Van Creveld, historien spécialiste de Tsahal.

Sans compter le prix à payer pour une frappe aérienne : la pluie de missiles et de roquettes que le Hamas et le Hezbollah ne manqueraient pas de faire pleuvoir sur le territoire israélien. Et tout cela pour un résultat très mitigé. «Pour des raisons à la fois politiques et géographiques, Israël ne pourrait se permettre qu'une seule frappe chirurgicale, sous l'effet de la surprise. C'est largement insuffisant pour détruire le programme iranien ou le retarder de manière significative», affirme l'expert militaire Reuven Pedatzur.

Spécialistes et responsables israéliens sont unanimes : seule la puissance militaire américaine peut débarrasser le monde de la menace iranienne. «Les États-Unis sont déjà déployés dans la région, ils contrôlent l'espace aérien irakien. Ils seraient les seuls à pouvoir renouveler les frappes et maintenir la pression militaire aussi longtemps qu'il le faut. Tout le monde ici préférerait qu'ils s'en chargent », analyse le général de réserve Shlomo Brom, patron de l'Institut d'études stratégiques Yaffe.

Ligne rouge : l'enrichissement de l'uranium


Seul problème : les Américains n'ont pas l'air très chauds. Son second mandat plombé par les guerres d'Irak et d'Afghanistan, George Bush semble avoir renoncé à ouvrir un troisième front en Iran. L'Administration américaine a refusé de fournir à Tsahal des avions ravitailleurs destinés à réapprovisionner les chasseurs en vol. Quant aux bombes à pénétration qui pourraient être utilisées contre l'usine nucléaire de Natanz, elles n'ont été livrées qu'au compte-gouttes. Même le radar antimissile fourni cet automne, avec des officiers et des techniciens américains, reste sous le contrôle de Washington. «Il s'agit d'un véritable changement stratégique. Israël ne peut plus agir sans la permission du président américain », regrette Leev Raz.

Le débat fait rage en Israël. Les uns et les autres se sont donné plusieurs mois de réflexion, jusqu'au milieu de l'année 2009, date considérée comme la dernière limite avant la ligne rouge que constitue l'enrichissement de l'uranium. «À ce moment-là, Obama aura probablement compris qu'il est impossible de négocier avec Téhéran. Sa politique sera plus claire. Et si les négociations échouent, la solution militaire paraîtra alors légitime», plaide le spécialiste Amos Harel. En cas de refus persistant des États-Unis, chacun avance sa solution. Les partisans de la diplomatie militent pour une paix avec la Syrie, qui permettrait de couper les bases et l'approvisionnement du Hezbollah et de mieux gérer la menace iranienne. Les défenseurs de la solution militaire, notamment dans l'armée de l'air, proposent qu'Israël frappe l'Iran même sans l'accord des Américains, pour gagner du temps, car la bombe iranienne représente une menace existentielle pour l'État hébreu.

Au milieu, les pragmatiques, comme Leev Raz, rappellent que «Kennedy avait en vain essayé d'empêcher Israël d'acquérir l'arme nucléaire» et qu'il serait «naïf» de «croire qu'on pourra dissuader Téhéran d'accéder au même statut». Certains semblent déjà s'être résolus à cette extrémité. «Le seul moyen d'empêcher les Iraniens d'utiliser la bombe lorsqu'ils l'auront sera alors de changer notre politique d'ambiguïté nucléaire », estime Reuven Pedatzur. Reconnaître officiellement un secret de polichinelle : le statut nucléaire de l'État hébreu. Mais comme le dit Amos Harel, il restera alors une autre question : «La vie sera-t-elle encore supportable en Israël lorsque la bombe nucléaire iranienne aura donné les mains libres au Hamas et au Hezbollah pour nous attaquer?»



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Iran: plus de 5 millions de sites internet interdits d'accès (justice)

TEHERAN (AFP) — Les autorités iraniennes ont interdit d'accès plus de cinq millions de sites internet qualifiés d'"immoraux et anti-sociaux" et accusés de saper "l'identité religieuse" des Iraniens, a annoncé un responsable de la justice, cité mercredi par le quotidien modéré Kargozaran.

"Plus de cinq millions de sites internet sont interdits d'accès (...). La plupart ont des contenus immoraux et anti-sociaux", a déclaré Abdolsamad Khoramabadi, conseiller du procureur général.

"Les ennemis utilisent l'internet pour attaquer notre identité religieuse", a-t-il affirmé.

Les autorités obligent depuis plusieurs années les fournisseurs d'accès à placer des filtres dans leurs systèmes interdisant l'accès aux sites pornographiques étrangers mais aussi à des sites politiques basés en Iran et à l'étranger.

Ces filtres, régulièrement mis à jour et fonctionnant avec des mots clés ou l'adresse des sites interdits, affectent aussi des sites inoffensifs mais contenant des termes prohibés.

Parmi les sites les plus célèbres fermés il y a YouTube et les réseaux sociaux Facebook et Orkut, très utilisés par les jeunes internautes iraniens.

Autre exemple, les sites de la poupée Barbie sont également interdits notamment parce qu'ils contiennent le mot +girl+ (qui signifie fille en anglais) ou +woman+ (femme).

De nombreux sites politiques sont également interdits, notamment les sites des mouvements féministes mais aussi les sites des groupes étudiants modérés ou réformateurs.

Pour contourner ces filtres, les internautes utilisent des programmes permettant d'accéder indirectement aux sites interdits, et les créateurs de ces derniers en modifient fréquemment l'adresse.

Selon le vice-ministre des Télécommunications, Mohammad Khajepour, l'Iran compte 21 millions d'utilisateurs internet sur une population totale de 70 millions.

Pour sa part, Sobhe Sadegh, le magazine des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime islamique, a dénoncé dans son dernier numéro le "cyber-impérialisme" qui vise "les cultures des pays du tiers-monde".

L'hebdomadaire dénonce "le rôle de l'internet, des télévisions par satellite et des SMS dans les révolutions de velours en Serbie, en Ukraine et en Géorgie".

Il met en cause une série de médias étrangers comme les agrégateurs de contenus Yahoo et Google, les télévisions CNN et BBC, ou encore des agences de presse comme "Reuters, Associated Press, UPI, AFP et DPA", comme étant des "outils d'une diplomatie médiatique" .

Le magazine accuse aussi l'Union européenne de mener des efforts "pour développer (les sites) internet anti-iraniens", notamment en soutenant les blogueurs interdits par le régime.

Outre l'internet, dont l'utilisation se développe rapidement, les Iraniens regardent des chaînes satellitaires, en particulier d'information en persan, émettant depuis l'étranger comme la Voix de l'Amérique (VOA), financée par les Etats-Unis.

Les autorités s'inquiètent du prochain lancement d'une chaîne de télévision en persan par la BBC.

Le ministère de la Culture a prévenu début novembre que toute collaboration d'un Iranien avec ce média sera considérée comme une "action contre la sécurité nationale".

Le président du Parlement, Ali Larijani, a demandé quant à lui aux députés de ne pas donner d'interview aux médias en persan émettant depuis l'étranger.

Récemment, le président de la télévision d'Etat avait affirmé que "30% des Iraniens regardaient les chaînes satellitaires". Mais on estime généralement que le chiffre est bien plus élevé.



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Les USA accusent l'Iran de refuser la discussion et la coopération

WASHINGTON (AFP) — La Maison Blanche a accusé mercredi l'Iran de refuser des discussions avec les Etats-Unis et la coopération avec la communauté internationale en poursuivant ses activités nucléaires les plus sensibles, comme l'a constaté l'Agence internationale de l'Energie atomique.

"Le refus du gouvernement iranien de se conformer aux (demandes de) l'AIEA et de l'ONU est malheureux et décevant", a dit un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe, après la publication le même jour d'un rapport de l'Agence.

"La porte est ouverte si l'Iran suspend ses activités d'enrichissement, mais ils ne semblent pas vouloir la franchir", a-t-il dit.

Interrogé par l'AFP sur ce qu'il entendait par "la porte est ouverte", M. Johndroe a répondu qu'il parlait de discussions entre la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice et son homologue iranien, et d'autres propositions internationales soumises à la République islamique pour la convaincre de suspendre l'enrichissement d'uranium.

L'administration Bush dit depuis des mois qu'elle est prête à s'asseoir à la table des négociations avec l'Iran si celui-ci consent au préalable à suspendre l'enrichissement.

M. Johndroe parle cependant d'ouvrir la porte sous condition à un moment où se pose avec une insistance renouvelée la question d'une nouvelle approche diplomatique, à deux mois du remplacement de George W. Bush par Barack Obama.

Malgré la pression de l'administration Bush et des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU, des Etats-Unis ou de l'Union européenne, l'Iran persiste dans son refus. Il dit que son programme nucléaire est purement civil. Une partie de la communauté internationale, Etats-Unis en tête, s'inquiète qu'il ne soit détourné pour fabriquer l'arme atomique.

Un rapport de l'AIEA, qui tente depuis des années de surveiller le nucléaire iranien, a confirmé mercredi la persistance iranienne à ignorer les demandes internationales. Le manque de coopération de l'Iran continue à empêcher l'agence de faire toute la lumière sur le nucléaire iranien, dit le rapport.

Avec l'incapacité à obtenir gain de cause de l'Iran et la perspective d'un changement de président, les remises en cause de la diplomatie américaine se font plus pressantes.

"Les politiques du passé n'ont pas marché", constatent une vingtaine d'experts dans un document publié mardi à Washington. "Il est temps de voir ce qu'une vraie diplomatie peut accomplir".

Ils appellent M. Obama à ouvrir le dialogue sans condition avec les dirigeants iraniens dès son installation à la Maison Blanche le 20 janvier.

Les Etats-Unis et l'Iran ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980. L'Iran fait partie de "l'axe du mal" selon M. Bush.

M. Obama a conforté les partisans du dialogue quand il s'est dit prêt au début de sa campagne à discuter sans conditions avec le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.

Il a durci le ton depuis. Il s'est dit "prêt à une diplomatie dure, et avec des principes, avec les dirigeants iraniens qui conviennent, au moment et à l'endroit de mon choix, si et seulement si cela peut faire avancer les intérêts des Etats-Unis".



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mercredi 19 novembre 2008

Les Européens, Barack Obama et le paradoxe iranien, par Daniel Vernet

Dans leur hâte légitime à ne pas se laisser imposer le cadre des premiers contacts avec la nouvelle administration américaine, les Européens n'en sont pas à un paradoxe près. Bernard Kouchner, le ministre français des affaires étrangères, a exposé, la semaine dernière devant la Brookings Institution à Washington, la "boîte à outils" que les Vingt-Sept proposent à Barack Obama, "ce que l'Union européenne peut offrir, ce qu'elle attend des Etats-Unis et ce que nous pouvons réaliser ensemble". On trouve de tout dans cette boîte à outils, des propositions et, plus étonnant, un avertissement, à propos de l'Iran.

C'est là qu'on voit que les temps ont changé. On n'est plus à l'ère de George W. Bush et des soupçons d'interventionnisme irréfléchi. De la part des Etats-Unis, les Européens ne craignent plus une attitude trop rigide mais trop conciliante. Les idées de M. Obama à propos d'un dialogue "sans conditions" avec Téhéran les inquiètent. Ils y voient un risque pour la stratégie qu'ils ont mise en oeuvre depuis cinq ans, à l'initiative d'une troïka composée des trois ministres des affaires étrangères d'alors, le Français Dominique de Villepin, l'Allemand Joschka Fischer et le Britannique Jack Straw.

En résumé : les Européens - et ils se faisaient fort d'entraîner les Américains - sont prêts à négocier avec les dirigeants iraniens et à les aider à construire une industrie nucléaire civile à condition qu'ils annulent, arrêtent, voire simplement suspendent, les activités d'enrichissement de l'uranium qui nourrissent les soupçons d'ambitions militaires. En cas de refus, le Conseil de sécurité des Nations unies imposerait des sanctions au régime des mollahs. Ce qui fut fait avec l'assentiment réticent des Russes et des Chinois.

Une double crainte était à l'origine de la démarche européenne : la crainte, bien sûr, que l'Iran ne devienne une puissance nucléaire, et la crainte que les Etats-Unis ne répondent à cette menace comme ils l'avaient fait à Bagdad (on était à l'automne 2003, quelques mois seulement après l'invasion de l'Irak). Afin de conjurer cette double "catastrophe", les Européens se sont lancés dans un marathon diplomatique dont personne ne voit l'issue.

M. Kouchner reconnaît que la double approche - négociations, sanctions - "n'a pas, jusqu'à maintenant, été couronnée de succès (...), mais elle n'a certainement pas échoué". Les Européens ont toujours pensé qu'une des conditions essentielles de réussite serait l'implication dans la négociation des Américains, qui n'ont plus de relations diplomatiques avec l'Iran depuis trois décennies. Aux Etats-Unis, d'anciens responsables politiques plaidaient aussi pour que Washington renonce à toute idée de changement de régime par la force en Iran et pour qu'ils reconnaissent le rôle de ce pays au Moyen-Orient, de l'Irak à la Palestine, en passant par le Liban. C'est ce qu'on appelait le "grand marchandage". Mais M. Bush a longtemps refusé de parler avec un des protagonistes de "l'axe du mal". Les Etats-Unis ont fini par s'intéresser à la démarche des Européens, trop peu, trop tard.

Au moment où M. Obama semble disposé à s'engager, les Européens sont en alerte. Négocier, c'est bien, a dit M. Kouchner à la Brookings, "mais tout dépend de comment et quand cette carte est jouée. Washington peut soit aider à sortir de l'impasse actuelle soit ruiner le processus de double approche". "Le dialogue doit avoir un sens", a ajouté M. Kouchner, et les trois Européens sont payés pour savoir que les Iraniens sont maîtres dans l'art de gagner du temps sans rien concéder. Mais rien n'indique que le président élu et son entourage n'en soient pas tout aussi conscients.


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Peres : une "bonne chance" d'obtenir la paix sous la présidence d'Obama

"Je pense qu'il y a une bonne chance d'obtenir une paix d'ensemble au Proche-Orient " estime le président israélien Shimon Peres. Le chef de l'Etat hébreux n'est pas opposé à l’ouverture du dialogue avec l’Iran préconisée par le président américain élu.

Il y a "une bonne chance" d'obtenir un accord de paix au Proche-Orient avec l'installation au pouvoir du président élu américain Barack Obama, a estimé mardi 18 novembre le président israélien Shimon Peres sur la BBC.
"J'ai confiance que nous sommes dans le même camp. Je ne vois aucune contradiction", a déclaré le président, dans une interview à la BBC Radio 4 réalisée au début d'une visite officielle de trois jours au Royaume-Uni.
"Je pense qu'il y a une bonne chance d'obtenir une paix d'ensemble au Proche-Orient une fois conclues nos négociations avec les Palestiniens", a ajouté Shimon Peres, interrogé sur la possibilité d'un accord de paix après la victoire d'Obama, qui prendra ses fonctions le 20 janvier.
"Nous avons progressé. Ce n'est pas encore fait mais il y a une bonne chance que, dans l'année à venir, nous concluions un accord", a-t-il poursuivi.

Dialogue avec l’Iran

"Il n'y a pas besoin de presser Israël à faire la paix. Israël le fait de son propre chef, de sa propre volonté. Nous sommes prêts à fournir la terre mais nous aimerions être certains d'obtenir la paix. Nous ne sommes pas prêts à donner de la terre pour recevoir des roquettes", a dit le président israélien, accusant une nouvelle fois le mouvement palestinien Hamas de "servir une cause anti-palestinienne".
Interrogé sur l'Iran, Shimon Peres s'est dit disposé à parler avec l'Iran, comme le préconise le président élu américain. Mais "les pourparlers doivent avoir un but", a-t-il averti, accusant Téhéran de visées "non seulement nucléaires mais également impériales" au Proche-Orient.
L’ouverture au dialogue avec l’Iran, prônée par Barack Obama , n'est pas une attitude forcément négative, a pour sa part estimé le général israélien Amos Yadlin sur les ondes de Radio Israël. Dialoguer avec l'Iran tout en insistant sur des critères clairs et bien définis en vue de l'arrêt de son programme nucléaire n'est pas forcément négatif", a-t-il déclaré, ajoutant : "Je pense que le succès d'Obama et la crise économique offrent une chance d'accroître la pression politique et économique sur un Iran en cours de nucléarisation".
Shimon Peres a atterri lundi soir à Londres pour une visite de trois jours au terme de laquelle il rencontrera jeudi le Premier ministre Gordon Brown, avec lequel il discutera du programme nucléaire controversé iranien et du processus de paix au Proche-Orient.
Shimon Peres s'exprimera mercredi devant les deux Chambres du Parlement avant de rencontrer des représentants de la communauté juive britannique.
Jeudi, il sera reçu en audience par la reine Elizabeth II au palais de Buckingham, à Londres.



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L'Iran espère mettre en service la centrale de Bouchehr en 2009

L'Iran espère mettre en service en 2009 sa première centrale nucléaire de conception russe après des années de retard, rapporte l'agence de presse officielle Irna.

L'Iran espère mettre en service en 2009 sa première centrale nucléaire de conception russe après des années de retard. La Russie a livré le combustible nucléaire aux termes du contrat d'un milliard de dollars pour construire l'ouvrage à Bouchehr, mais le démarrage de la centrale a subi des retards répétés pour des raisons notamment financières. (Reuters/Raheb Homavandi)
La Russie a d'ores et déjà livré le combustible nucléaire aux termes du contrat d'un milliard de dollars pour construire l'ouvrage à Bouchehr, dans le sud-ouest de la côte du Golfe.

Mais le démarrage de la centrale a subi des retards répétés pour des raisons notamment financières.

Le site choisi en 1995 pour la centrale est le même que celui d'un projet de la firme allemande Siemens abandonné à la suite de la révolution islamique de 1979 et de la guerre Iran-Irak qui avait suivi.

"Le stade de la mise en service a commencé et nous avons espoir que la centrale électrique sera en service en 2009 conformément à notre accord avec la partie russe", a déclaré Mohsen Delaviz, porte-parole de l'organisation iranienne de l'énergie atomique. "Un bon climat prévaut dans nos relations avec les Russes et nous espérons qu'ils honoreront leurs engagements", a-t-il ajouté.

Atomstroyexport, le constructeur russe, avait annoncé en septembre que la centrale était quasiment achevée et qu'il procéderait de décembre 2008 à février 2009 au "travail technologique" qui la lancera de façon "irréversible".

L'Iran affirme que son programme nucléaire est à objectif purement civil alors que l'Occident soupçonne Téhéran de vouloir secrètement se doter de l'arme atomique.

Hossein Jaseb, version française Marc Delteil




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un cargo charge de ble pour l'Iran detourne dans le golfe d'aden

Un cargo hongkongais chargé de 36.000 tonnes de blé à destination de l'Iran a été détourné dans le golfe d'Aden par des pirates et fait actuellement route vers la côte somalienne, annoncent des responsables maritimes.

Le Delight, avec ses 25 hommes d'équipage dont aucun n'est chinois, se dirigeait vers le port iranien de Bandar Abbas lorsqu'il a été abordé vers 06h00 GMT au large des côtes yéménites.

"Nous savons qu'il se rend quelque part en Somalie. Nous sommes en liaison avec l'agent de sécurité de la compagnie qui est en contact avec le navire", a déclaré un responsable maritime souhaitant conserver l'anonymat.

Il a dit ne rien savoir sur les intentions des pirates.

Dans la plupart des cas de piraterie au large de la Corne de l'Afrique, les propriétaires des navires détournés négocient des rançons et obtiennent la libération des équipages.

La multiplication des cas a fait flamber les primes d'assurances des navires et certains de ceux-ci préfèrent désormais emprunter la route longue du cap de Bonne-Espérance plutôt que le raccourci du canal de Suez et de la mer Rouge, contribuant à la hausse des prix des matières premières.

Le Delight est le troisième navire battant pavillon de Hong Kong à être détourné cet automne dans la région après deux chimiquiers dont l'un a été restitué par les pirates et le second est toujours retenu.

Les membres de l'équipage du Delight sont originaires d'Iran, du Pakistan, d'Inde, des Philippines et de Guyana.

Emma Graham-Harrison, version française Marc Delteil



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lundi 17 novembre 2008

Le recul des cours du pétrole se poursuit

LONDRES (Reuters) - Les cours du pétrole poursuivent leur repli, passant sous la barre des 56 dollars le baril, non loin d'un plus bas de deux ans, le sommet du G20 ce week-end à Washington s'étant achevé sans grande avancée sur les moyens de combattre la récession économique mondiale.

Vers 11h05 GMT, le brut léger américain pour livraison décembre reculait de 2,28% ou 1,33 dollar à 55,70 dollars le baril, proche des 54,67 dollars touchés jeudi et qui constituaient un retour à son niveau de janvier 2007.

Le Brent de la mer du Nord abandonnait 1,92% ou 1,04 dollar à 53,20 dollars.

Les informations selon lesquelles l'Organisation des pays exportateurs de pétrole pourrait attendre jusqu'à sa réunion du 17 décembre, au lieu de fin novembre, pour décider ou non d'abaisser sa production, pèsent également sur les cours.

Lundi, le représentant de l'Iran à l'Opep Mohammed Ali Khatibi a indiqué de son côté que Téhéran allait plaider en faveur d'une baisse de la production de l'ordre de 1,5 million de barils par jour et il n'a pas exclu que cette réduction soit décidée dès la réunion du Caire.

Les investisseurs anticipent une baisse de la demande avec le retournement de conjoncture dans plusieurs grands pays consommateurs. Après l'Allemagne jeudi et la zone euro vendredi, le Japon a annoncé lundi son entrée en récession.

Or, si les dirigeants des principales puissances économiques mondiales se sont mis d'accord samedi à Washington sur la nécessité d'une "réponse politique plus large, fondée sur une coopération macro-économique plus étroite", ils en sont restés à des principes généraux et laissé le soin aux différents gouvernements de mettre en place une politique adaptée à leur propre situation.

Fayen Wong, version française Danielle Rouquié



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Obama et l'islam, délicate équation, par Antoine Basbous

L'élection de Barack Obama a soulevé un vent d'espoir aux Etats-Unis, mais aussi dans le monde musulman, où l'Amérique se trouve engagée sur plusieurs fronts depuis les attaques du 11-Septembre

Barack Obama arrive avec quatre atouts : le fait de succéder à un président honni, George Bush, ne peut que le servir ; le fait que son père l'ait appelé Hussein, son second prénom, qui est celui du petit-fils du prophète, ne peut que susciter la curiosité et la sympathie des musulmans, notamment des chiites ; le fait qu'il ait vécu une partie de son enfance dans des pays musulmans. Enfin, le fait qu'il soit métis rompt avec l'identification de l'Amérique à un pays d'impérialistes blancs. En outre, au cours des primaires, il a promis d'organiser un sommet entre les Etats-Unis et les pays musulmans pour traiter de l'incompréhension qui caractérise leurs relations.

Malgré ces atouts, rien n'est gagné, car la politique internationale est une affaire de rapports de forces. Or, il ne suffit pas d'être beau et sympathique, métis et de père musulman pour réussir dans l'aire arabo-islamique. L'héritage désastreux du président Bush prive en effet son successeur tant de moyens de séduction que de répression. L'état des finances - publiques et privées -, du déficit et de la dette, est tel qu'il plonge les Américains dans le doute. L'onde de choc de la crise financière peut anéantir la croissance mondiale. Quant au recours à la force, on perçoit ses limites avec l'enlisement de l'armée américaine en Afghanistan et en Irak, et avec le discrédit de la puissance américaine au Moyen-Orient face à la montée de l'Iran. Dans ces conditions, il est difficile d'imaginer que l'armée américaine s'engage dans un nouveau conflit.

Pour retrouver une marge de manoeuvre et permettre à l'économie de rebondir, la première mission d'Obama sera de rétablir la confiance chez les Américains. Il n'est donc pas dit que ces derniers continuent d'accepter que leur Etat dépense tant de milliards sur la scène internationale et néglige ses secteurs vitaux, comme la sécurité sociale ou l'enseignement.

Avec la perspective d'un repli sur les préoccupations domestiques, de quels moyens les Etats-Unis disposeront-ils pour s'imposer à l'étranger ? Le candidat Obama a annoncé, avec raison, sa volonté de mobiliser les moyens nécessaires pour remporter la guerre en Afghanistan, et conjointement au Pakistan. Cette approche peut difficilement être contestable.

En revanche, le retrait de l'armée américaine d'Irak en seize mois n'est pas seulement une utopie, ce serait une erreur qui ne manquerait pas de se traduire par une défaite stratégique pour les Etats-Unis. Un retrait prématuré d'Irak, avant qu'une armée nationale ne soit constituée et opérationnelle, livrerait le pays à l'influence de l'Iran et permettrait le retour triomphal d'Al-Qaida, alors même que le général Petraeus est parvenu à retourner la population sunnite contre l'organisation d'Oussama Ben Laden. Un retrait précipité affaiblirait aussi les alliés de l'Amérique dans la région et sonnerait le glas de la présence de bases américaines dans les pétromonarchies, indispensables à la stabilité du Golfe et des approvisionnements pétroliers.

Quant aux négociations "inconditionnelles" avec l'Iran, préconisées par le candidat Obama, elles ne peuvent qu'être sanctionnées par un échec, à l'image de celles entreprises par les Européens et qui n'en finissent pas de jouer les prolongations. Or, pendant ce temps, l'Iran poursuit sa politique du fait accompli dans le domaine nucléaire, de même qu'il renforce son influence dans le "croissant chiite", qui s'étend désormais de la Caspienne à la Méditerranée en comprenant l'Irak post-Saddam, la Syrie alaouite, le Liban dominé par le Hezbollah, et même le Hamas palestinien, pourtant sunnite.

Il faut reconnaître que cette domination iranienne est due aux erreurs de George Bush, dont le deuxième mandat a été marqué par l'affaiblissement de sa politique et par l'échec d'Israël face au Hezbollah en 2006. Le seul point positif est le retrait de l'armée syrienne du Liban, en 2005, obtenu il est vrai grâce à une étroite concertation avec le président Jacques Chirac. Mais cela risque de n'être qu'un repli, puisque Damas rêve de retour et engage des manoeuvres à cet effet. Contrairement aux attentes syriennes, Barack Obama et Nicolas Sarkozy ne doivent pas laisser faire.

En outre, la satisfaction des attentes de l'Iran constituerait une victoire sans appel pour la République islamique. Elle renforcerait la poursuite de l'enrichissement ; la sanctuarisation du régime des mollahs ; la constitution d'un condominium régional, identique à celui qui était jadis en vigueur entre le chah et Washington ; et le retrait des bases américaines de la région. Les relations de Washington avec les monarchies sunnites du Golfe s'en trouveraient perturbées, ces bases permettant aussi d'endiguer l'hégémonie iranienne. Un éventuel repli américain d'Irak et de la région précipiterait ces pays dans l'orbite de Téhéran et permettrait à ce dernier de contrôler les deux tiers des réserves mondiales d'hydrocarbures.

Enfin, Barack Obama a soulevé beaucoup d'espoir chez les Palestiniens - espoir qui s'est émoussé au fil de la campagne avec des positions de plus en plus proches d'Israël. La première nomination du président élu donne déjà le ton : c'est un Israélo-Américain qui a été placé à la tête de l'administration de la Maison Blanche. Il a servi dans l'armée de Tsahal et est connu pour son militantisme. Néanmoins, il n'est pas interdit d'espérer que M. Obama aborde la question israélo-palestinienne sur le terrain politique et non plus exclusivement sécuritaire, ce qui permettra aux Palestiniens de faire valoir leur droit à un Etat, aux côtés d'un Israël sécurisé.

L'agenda des prochains mois n'est pas propice à la recherche de solutions puisque les Israéliens et les Palestiniens ont rendez-vous avec les urnes. En outre, le conflit israélo-palestinien ne devrait pas être la priorité de Barack Obama, d'abord préoccupé par le règlement des conflits où l'armée américaine se trouve déjà engagée. La crédibilité du nouveau président dans le monde musulman dépend pourtant du règlement de cette crise. D'autant plus que la réconciliation entre l'Amérique et les musulmans est indispensable pour mieux isoler et combattre l'idéologie islamiste belliqueuse qui considère la civilisation occidentale comme l'incarnation du "mal absolu".

Finalement, ce qui menace le plus le nouveau président américain est une érosion rapide des espoirs qu'il a soulevés, parce que la conjoncture économique et l'image de Washington sont au plus mauvais et que l'homme arrive à la Maison Blanche dépourvu de la "carotte" et du "bâton" qui, par le passé, ont permis aux Etats-Unis d'asseoir leur puissance.

Antoine Basbous est directeur de l'Observatoire des pays arabes.



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Un proche d'Ahmadinejad destabilisé

Le vice-président iranien chargé du Tourisme, Esfandiar Rahim Mashaie, est depuis plusieurs jours la cible de virulentes attaques pour "insulte au Coran", de la part de dignitaires religieux et de conservateurs qui réclament sa démission.
Ce proche du président Mahmoud Ahmadinejad avait déjà été critiqué cet été pour avoir affirmé que l'Iran était "l'ami du peuple israélien". Lors d'une cérémonie le 8 novembre sur les investissements étrangers dans le tourisme, 12 jeunes filles portant des habits traditionnels avaient apporté en dansant un exemplaire du Coran sur un plateau avant de le remettre à un homme chargé de réciter les versets.
En Iran, toute cérémonie officielle commence par une récitation d'extraits du livre saint de l'islam. Le fait que ce dernier ait été apporté par des femmes dansant a choqué des conservateurs.


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Des experts invitent Obama à repenser la politique US sur l'Iran

Le président élu Barack Obama doit repenser la politique de Washington envers l'Iran, en évitant l'affrontement et les tentatives infructueuses pour isoler Téhéran par des sanctions, affirme un groupe d'experts et d'anciens diplomates américains.

Les projets nucléaires de l'Iran sont l'un des principaux défis de politique étrangère qu'aura à relever Obama après son entrée en fonctions le 20 janvier. Il a exprimé l'intention de durcir les sanctions en vigueur, mais sans exclure des pourparlers directs avec Téhéran.

Les vingt experts, parmi lesquels figurent des universitaires et d'anciens ambassadeurs, déconseillent au prochain président une opération militaire contre l'Iran et préconisent des négociations sans conditions préalables, voyant là le seul moyen de briser "un cycle de menaces et de défis".

"Une attaque serait presque certainement contre-productive (...) et une longue expérience montre que les chances de contraindre l'Iran avec succès par des sanctions économiques sont faibles dans le meilleur des cas", écrivent-ils dans une déclaration qui sera présentée la semaine prochaine lors d'une conférence sur l'avenir des relations américano-iraniennes.

Le groupe d'experts comprend James Dobbins, ancien émissaire spécial en Afghanistan, Thomas Pickeriong, ex-ambassadeur auprès de l'Onu, et des spécialistes universitaires du Moyen-Orient.

CHANGEMENT DE STRATÉGIE

Washington a rompu avec Téhéran après la révolution islamique de 1979 et a pris la tête d'une politique concertée visant à isoler l'Iran en raison de ses activités nucléaires.

Le président George Bush a inscrit l'Iran dans un "axe du mal" comprenant aussi la Corée du Nord et la Syrie, mais des responsables américains ont récemment évoqué l'ouverture éventuelle d'une section d'intérêts à Téhéran.

La semaine dernière, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a félicité Obama de sa victoire électorale en appelant de ses voeux des changements "fondamentaux et équitables" dans la politique américaine au Moyen-Orient.

Dans leur texte, qui doit être communiqué au Conseil national iranien-américain (non partisan), les experts estiment que l'administration Obama devra mettre au point une stratégie nouvelle vis-à-vis de l'Iran.

"Ouvrez la porte à des négociations directes, sans conditions et globales au plus haut niveau diplomatique où il est possible de faire évoluer les contacts personnels, de tester les intentions et d'explorer les possibilités des deux côtés", recommandent-ils.

Les experts exhortent Washington à cultiver une stratégie à long terme plutôt que de préconiser un changement de régime, à donner à l'Iran une "place à la table" pour étudier l'avenir de l'Irak et de l'Afghanistan, à fournir des garanties de sécurité dans le cadre des pourparlers sur le nucléaire, ainsi qu'à redynamiser le processus de paix israélo-arabe.

Ross Colvin, version française Philippe Bas-Rabérin





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Nucléaire : Téhéran provoque Washington

Mercredi, la télévision iranienne diffusait les images du lancement réussi d'un nouveau missile sol-sol. Selon Téhéran, ce missile d'une portée de 2 000 kilomètres pourrait atteindre Israël, allié des États-Unis dans la région.

La Maison-Blanche a condamné jeudi le test de missile de «nouvelle génération» effectué la veille par le pouvoir iranien.

Après l'espoir d'une «détente» irano-américaine facilitée par l'élection de Barack Obama aux États-Unis, la rhétorique belliqueuse est en train de reprendre le dessus. Mercredi, la Maison-Blanche a vivement réagi au test d'un missile de «nouvelle génération» annoncé par Téhéran, en estimant qu'il allait à l'encontre de ses obligations internationales. Elle s'est empressée d'appeler la République islamique d'Iran à cesser «immédiatement»de développer des engins balistiques.

La condamnation américaine fait suite à la diffusion, un peu auparavant, d'images du lancement d'un nouveau missile sol-sol par la télévision d'État iranienne. Selon Téhéran, ce missile serait d'une portée de 2 000 kilomètres - et pourrait théoriquement atteindre Israël, allié des États-Unis dans la région. Constitué de deux étages sous la coiffe, il ressemble fortement au Shahab-3, mis à part une séparation visible à mi-corps.

«L'Iran doit s'abstenir de nouveaux tests de missiles s'il veut vraiment gagner la confiance du reste du monde. Le régime iranien doit aussi cesser immédiatement de développer des missiles balistiques, qui pourraient servir de vecteurs à une arme nucléaire potentielle», a prévenu un porte-parole de la Maison-Blanche, Gordon Johndroe. Cette nouvelle démonstration de force de la part de Téhéran est venue renforcer les inquiétudes d'une partie de la communauté internationale, les États-Unis en tête, devant le programme nucléaire iranien. L'Iran, en butte à des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies pour son refus de suspendre ses activités nucléaires les plus sensibles, assure, pour sa part, que son programme nucléaire est purement civil.

«Affaiblir les radicaux»

Mais l'annonce de ce missile iranien d'un nouveau genre mérite, cependant, d'être considérée avec prudence, d'après certains observateurs proches du dossier, qui y voient un possible signe de faiblesse des conservateurs au pouvoir à Téhéran. Depuis l'élection de Mahmoud Ahmadinejad en juin 2005, les annonces d'exercices militaires combinées à de nombreuses déclarations guerrières de hauts gradés de l'armée et des gardiens de la révolution - l'armée d'élite du régime - sont devenues monnaie courante à Téhéran. En juillet dernier, la retouche, par Téhéran, d'une photographie illustrant le tir réussi de missiles sol-sol, avait cependant semé le doute sur la fiabilité des engins présentés par les autorités iraniennes. «Il semblerait que l'Iran ait retouché la photo pour dissimuler ce qui était apparemment l'échec d'un tir de missile», avait alors commenté Mark Fitzpatrick, un expert de l'Institut international d'études stratégiques (IISS), basé à Londres, en y voyant «un signal» provocateur de Téhéran, plus qu'une véritable avancée technologique iranienne.

Au lendemain de la victoire d'Obama, les spéculations se sont multipliées sur la possible reprise d'un dialogue entre les États-Unis et l'Iran, qui ont rompu leurs relations diplomatiques il y a près de trente ans. Or, selon l'analyste iranien Saeed Leylaz, la perspective d'un tel rapprochement a pour effet «d'affaiblir les radicaux du régime», car les «déclarations “va-t-en-guerre” de George W. Bush représentaient un alibi idéal pour justifier les slogans extrémistes et provocateurs de Téhéran».

«Inacceptable»


Pour assurer leur survie, et à l'approche des futures élections présidentielles de juin 2009 - au cours desquelles la faction réformiste espère participer - ces radicaux auraient donc, d'après lui, tout intérêt à entretenir un semblant de climat de guerre.

Lors d'un rassemblement qui s'est tenu, mercredi, dans la ville de Sari, au nord de l'Iran, le président Ahmadinejad n'a pas manqué d'avertir que «toute personne qui parle au grand peuple iranien avec la langue de la force ou sur un ton grossier, égoïste et impoli pourrait recevoir une réponse claire de la nation iranienne». Avant de préciser que «des changements superficiels des gouvernements ou des administrations n'auront aucun effet sur nous».

Côté américain, la porte reste ouverte, mais sous condition. Dans un entretien publié mercredi par le New York Times, le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que son pays était prêt à jouer les médiateurs entre l'Iran et les grandes puissances, dont les États-Unis. Pendant sa campagne électorale, Barack Obama, lui-même, avait laissé entendre qu'il était disposé à dialoguer avec Téhéran. Mais lors de sa première conférence de presse, à l'issue de sa victoire électorale du 4 novembre, il a également tenu à préciser que le développement iranien des armes nucléaires



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mardi 11 novembre 2008

Une étudiante irano-américaine relâchée sous caution

L'étudiante irano-américaine Echa Momeni, détenue à Téhéran depuis la mi-octobre, a été libérée sous caution, a déclaré mardi son père à l'AFP.

"Elle a été relâchée mardi de la prison d'Evine, après le versement de deux millions de rials (196.000 dollars) de caution", a dit Gholamreza Momeni.

"Ils nous ont dit qu'ils préparaient les papiers pour qu'elle puisse quitter l'Iran bientôt", a-t-il ajouté dans des déclarations au téléphone, sans plus de précisions.

Echa Momeni, détenue depuis le 15 octobre, était accusée de "délit contre la sécurité" nationale. Son dossier était début novembre au niveau de l'enquête préliminaire.

Son avocat, Mohammad Ali Dadkhah, avait déclaré fin octobre à l'AFP qu'elle avait été arrêtée à cause de sa participation à une pétition iranienne en faveur des droits des femmes.



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Obama envisagerait une approche plus régionale sur l'Afghanistan

Barack Obama envisage une approche plus régionale, y compris d'éventuelles discussions avec l'Iran, face à la guerre en Afghanistan, rapporte mardi le Washington Post en citant des conseillers à la sécurité nationale du président élu.

Le futur chef de la maison blanche a également l'intention d'envoyer comme il l'avait promis plusieurs milliers d'hommes en renfort sur le front afghan et de concentrer les efforts de son administration sur la traque d'Oussama ben Laden.

Obama compte ainsi souligner que la lutte contre la nébuleuse radicale islamiste constitue la priorité numéro un des Etats-Unis. "C'est notre ennemi", déclare un conseiller au quotidien, par allusion à Ben Laden, "et il doit être notre principale cible".

L'Iran, qui partage sa frontière occidentale avec l'Afghanistan, doit être inclus dans la formulation d'une nouvelle stratégie, déclare encore un haut responsable militaire au journal.

"Il serait utile d'avoir un interlocuteur" pour explorer des objectifs communs. Les Iraniens "ne veulent pas plus que nous voir des extrémistes sunnites à la tête de l'Afghanistan", ajoute-t-il.

Joanne Allen, version française Jean-Stéphane Brosse



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Iran: un religieux sunnite tué par balles dans le sud-est

Un religieux sunnite iranien a été tué par balles devant sa mosquée lundi dans la province agitée de Sistan-Balouchistan (sud-est), a rapporté mardi le quotidien conservateur Jomhouri Eslami.

Molawi Sheikh Ali Dehvari a été abattu par deux hommes à moto, dans la ville de Saravan, en fin de journée, alors qu'il venait de célébrer la prière.

Le religieux dirigeait aussi un séminaire sunnite, Imam Bokhari, à Saravan.

Selon le journal, qui n'a pas révélé ses sources, "la raison et l'identité des responsables de ce meurtre sont inconnues mais des sources informées affirment que cet acte terroriste vient de ceux qui cherchent à dresser les sunnites et chiites les uns contre les autres".

Le Sistan-Balouchistan abrite une forte minorité sunnite, dans un Iran très majoritairement chiite.

La province est le théâtre depuis quelques années d'actes de violence attribués par les autorités à un groupe sunnite, Joundallah (les "soldats de Dieu"), qui revendique une plus grande autonomie pour les sunnites.

A la mi-septembre, 15 députés sunnites du Parlement iranien avaient envoyé une lettre au président Mahmoud Ahmadinejad lui demandant de réagir à la destruction par des personnes non identifiées d'une mosquée sunnite dans la ville de Zabol, au Sistan-Balouchistan.



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4 pendaisons de mineurs dénoncées en Iran

Le cercle iranien des défenseurs des droits de l'homme du prix Nobel de la paix Shirin Ebadi a dénoncé la pendaison de quatre condamnés mineurs au moment des faits, entre le 21 juin et le 21 septembre, dans un rapport envoyé aujourd'hui à l'AFP.

Selon le rapport, "Rahman Shahidi et Hassan Mozafari ont été pendus à Bouchehr pour des crimes commis avant l'âge de 18 ans".

Le rapport cite aussi le cas de Reza Hedjazi pendu à Ispahan et Behnam Zaree pendu à Shiraz.

Les cas de Rahman Shahidi et de Hassan Mozafari n'étaient pas connus jusque-là.
En ce qui concerne Reza Hedjazi et Behnam Zaree, la presse avait rapporté leur exécution, en précisant qu'ils avaient tous les deux commis des crimes à l'âge de 15 ans, mais que les autorités avaient attendu leur majorité pour appliquer la peine.

Ces exécutions sont en contravention avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention relative aux droits de l'enfant dont l'Iran est signataire, s'engageant à ce titre à ne pas appliquer la peine de mort pour des condamnés mineurs au moment des faits.



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L'Iran musical classique par les enfants du post-khomeynisme

Les quatre musiciens classiques persans invités, samedi 8 novembre, au Théâtre des Abbesses à Paris, trois sont trentenaires, et le chanteur, Ashkan Kamangari, né à Gorgaan, est âgé de 24 ans. On en conclura donc que la révolution iranienne a épargné sa musique savante des foudres révolutionnaires. Eux, les enfants du postkhomeynisme, n'ont pas de complexes, même si le sérieux est à la base de l'art complexe de cette musique à facettes.

Kamangari est fort en voix et suit les circonvolutions élégantes du kamanche (vielle jouée par Sina Jahanabadi) avec attention. "Pour son contenu social et ses magnifiques sonorités", le jeune homme avoue sa faiblesse pour la poésie d'Eghbal Lahouri (1877-1938).

A droite, il y a Ali Rahimi, un physique en long et en large, une calvitie précoce et une barbe seigneuriale. A gauche, Pasha Hanjani, tout bouclé, un ange de la Renaissance italienne. Il joue de la flûte nay, et c'est tout le vent des plaines qui souffle dans les roseaux. Mais son jeu est aussi percussif. Il épouse les rythmes imprimés par le zarb d'Ali Rahimi. Quand le géant prend le grand tambour rond dâf, c'est Byzance ! Il est le galop du cheval traversant la Khyber Pass, col mythique entre Afghanistan et Pakistan, Philly Joe Jones avant Coltrane, puis il en arrive aux boucles répétitives de la transe, soufie sans doute, et les têtes balancent.

Véronique Mortaigne



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dimanche 9 novembre 2008

Nucléaire: Barack Obama dans "la mauvaise direction",selon l'Iran

Le président du Parlement iranien, Ali Larijani, a estimé samedi que le président-élu des Etats-Unis Barack Obama s'est engagé dans la "mauvaise direction" en jugeant "inacceptable" la mise au point d'armes nucléaires par Téhéran.

"Le changement (aux Etats-Unis) doit avoir une base stratégique. C'est ce que la communauté internationale attend, et non pas les mêmes mots répétés quotidiennement sur la question nucléaire (iranienne) que nous entendons également de sa part (Obama) ces derniers jours", a commenté M. Larijani, cité par l'agence officielle iranienne IRNA.

"C'est s'engager dans la même mauvaise direction, comme par le passé. S'ils (les Etats-Unis) veulent que leur situation dans la région change, ils doivent envoyer les bons signaux", a-t-il ajouté.

Interrogé sur l'Iran lors de sa conférence de presse vendredi, Barack Obama a réaffirmé, comme lors de sa campagne, que "le developpement par l'Iran d'armes nucléaires est je pense inacceptable. Et nous devons mettre sur pied un effort international pour éviter que cela n'arrive". AP



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vendredi 7 novembre 2008

Un hebdo interdit par les autorités

Les autorités iraniennes ont interdit de parution l'hebdomadaire modéré Shahrvand Emrouz, qui critiquait régulièrement le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, a indiqué son avocat à l'AFP aujourd'hui. "Malheureusement Shahrvand a été interdit, bien que nous n'en ayons pas encore été averti officiellement", a dit Mahmoud Alizadeh Tabatabai, joint par téléphone.

L'interdiction a été ordonnée par l'autorité de contrôle de la presse, dépendant du ministère de la Culture, "au prétexte que le magazine avait une licence de publication culturelle et sociale qui ne peut publier des articles politiques", a dit l'avocat.

Lancé en mars 2007, Shahrvand Emrouz couvrait les questions d'actualité politique et culturelle iranienne et internationale. Il sortait le samedi ou le dimanche. Le magazine donnait régulièrement la voix à des économistes critiquant la politique de M. Ahmadinejad.

L'agence de presse Fars, proche des conservateurs, a dit aujourd'hui que l'interdiction de Shahrvand dont le dernier numéro était sorti ce week-end résultait de sa "description irréaliste de certaines mesures gouvernementales".

L'annonce de cette interdiction intervient au lendemain d'une sévère critique de la presse par le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei. "Cette atmosphère irresponsable consistant à parler contre le gouvernement ne sera pas pardonnée facilement par Dieu", a dit mercredi la plus haute autorité de l'Etat.


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mercredi 5 novembre 2008

Avec Obama, l'espoir d'un tournant dans les relations irano-américaines. (Par Delphine Minoui)

Elle n'en a pas dormi de la nuit. Dans son petit appartement téhéranais, Fariba Pajoo est restée assise dans son fauteuil, les yeux collés au téléviseur et le regard inquiet, jusqu'à deux heures du matin, - heure iranienne des premiers résultats de l'élection américaine. Quand je l'ai contacté aujourd'hui, vers midi, la jeune journaliste iranienne, ancienne collaboratrice de la presse réformiste, et actuellement sous pression des autorités iraniennes, n'avait qu'un mot à la bouche : « Obama a gagné. C'est un vrai changement ! ».

Ces élections américaines, cela faisait des mois qu'elle les suivait attentivement. Pour elle, comme pour beaucoup d'Iraniens dévoués à la cause de la démocratie, la victoire du nouveau Président américain laisse pointer l'espoir d'un changement des relations irano-américaines, gelées depuis près de 30 ans, et d'un possible affaiblissement des radicaux actuellement au pouvoir à Téhéran.

Pendant sa campagne électorale, Barak Obama s'est, en effet, dit « prêt à des pourparlers directs et sans préconditions avec l'Iran ». D'après l'analyste iranien Saeed Leylaz, proche des modérés, et contacté par téléphone, « si Obama amorce un dialogue avec Téhéran, cela affaiblira les radicaux en Iran ». Selon lui, Bush représentait un alibi idéal pour justifier les slogans extrémistes et l'attitude répressive du régime depuis l'arrivée au pouvoir de Mahmoud Ahmadinejad, en 2005. Avec Obama, « le réaliste », qui prend la relève de George Bush, «l'idéologue », ce genre de comportement perd sa raison d'être.


Une lueur au fond du tunnel pour Fariba ? Oui, peut-être. Au cours de ces dernières années, elle s'est retrouvée en première ligne, comme beaucoup d'autres, dans la répression qui sévit à l'encontre des intellectuels et de la société civile, régulièrement pointés du doigt comme étant « des espions à la solde de l'Amérique ». La plupart des journaux réformistes pour lesquels elle a travaillé ont du mettre la clef sous la porte. Accusés de « mettre en péril la sécurité nationale », plusieurs de ses amis se sont retrouvés derrière les barreaux.


Le mois dernier, alors qu'elle s'apprêtait à embarquer pour Dubaï, où elle devait prendre un vol pour les Etats-Unis, sur l'invitation de l'organisation IWPR qui l'avait convié à aller couvrir les élections américaines, elle a personnellement fait les frais du durcissement politique iranien. Bloquée par les services de sécurité de l'aéroport de Téhéran, elle s'est vue confisquer son passeport. Son interdiction de sortir du territoire, suivie par sa convocation aux services de renseignement, en disent long sur la paranoïa du régime actuel. « Espérons qu'avec Obama, la phobie iranienne de la « révolution de velours » et d'un renversement du régime iranien de l'extérieur puisse se calmer », dit-elle.


En cas de nouveau dialogue avec l'Amérique, l'Iran pourrait également revoir à la baisse sa politique de nuisance au Moyen-Orient. Si des discussions reprennent, « l'attitude de Téhéran dans la région pourrait alors changer, notamment avec différents groupes comme le Hezbollah, le Hamas, et certaines milices en Irak, que l'Occident accuse d'être soutenus par l'Iran », ajoute Leylaz. Quant à la crise autour du dossier nucléaire, « on peut espérer qu'elle puisse être résolue dans la mesure où l'ouverture d'un dialogue pourrait permettre de donner certaines garanties sécuritaires à l'Iran ». Car d'après l'analyste, « la ligne rouge pour le pouvoir n'est pas le nucléaire mais la sécurité du pays ».


Ce matin, la République islamique n'avait pas encore réagi officiellement au résultat du scrutin américain. Mais les titres de la presse iranienne ont salué, dans leur grande majorité, la victoire du nouveau Président américain. Côté politique, à droite comme à gauche, on semblait accueillir favorablement l'arrivée de ce « premier chef noir de la Maison Blanche », comme le décrit, en une, le quotidien modéré Sarmayeh (Capital). Interrogé par l'agence de presse officielle Irna, le conservateur Gholam-Ali Hadad-Adel, ancien président du Parlement, souligne que « pour sortir du bourbier dans lequel ils ont été plongés par Bush, les Américains doivent changer de politique ». Or, d'après lui, « M.Obama a compris cette réalité en choisissant le slogan « le changement dont nous avons besoin ».


Reste à voir, cependant, si la République islamique est prête à saisir cette branche d'olivier qui lui est tendue. Car, comme le remarque judicieusement Fariba Pajoo, Téhéran ne donne, pour l'instant, aucun signe de changement de ton à l'égard de l'Amérique. « Ce lundi 3 novembre, jour de la commémoration des 29 ans de la prise d'otage à l'Ambassade américaine, le drapeau des Etats-Unis a été brûlé, comme d'habitude, et les déclarations contre l'Amérique étaient enflammées », dit-elle. Pour l'heure, l'attitude belliqueuse de Téhéran reste donc au rendez-vous.


Ce matin, le quartier général des forces armées iraniennes a d'ailleurs adressé une mise en garde ferme à l'égard de Washington, en accusant l'armée américaine, stationnée en Irak, du risque de violation de l'espace aérien iranien. « Des hélicoptères américains volent à une distance très proches de la frontière irano-irakienne », stipule un communiqué de l'armée, cité par la chaîne iranienne en langue anglaise, Press TV. En ajoutant : « En cas de tentative de violation de l'espace aérien de la République islamique d'Iran, les forces armées iraniennes répondront par la force ».

Des propos qui pourraient compromettre, d'un côté comme de l'autre, les espoirs de dialogue.

« Je suis heureuse de la victoire d'Obama, mais je ne peux m'empêcher d'être inquiète», confie Fariba.



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L'Iran met en garde l'armée US après la victoire d'Obama

TEHERAN (Reuters) - Toute violation de l'espace aérien iranien par les forces américaines déployées en Irak fera l'objet d'une riposte, prévient Téhéran au lendemain de l'élection de Barack Obama à la présidence américaine.

Cette mise en garde de l'armée iranienne intervient moins de dix jours après une incursion de l'armée américaine sur le territoire syrien, qui a été condamnée par Damas et Téhéran.

Un homme politique iranien a toutefois suggéré que le fait qu'elle soit rendue publique au lendemain de la victoire du démocrate tendait à montrer qu'elle était davantage destinée au président élu qu'aux soldats américains en Irak.

"C'est un message clairement adressé au président élu américain parce que les radicaux ne sont pas très heureux qu'Obama ait été élu", a déclaré ce responsable qui a demandé à rester anonyme.

Pendant la campagne électorale, le sénateur de l'Illinois a dit qu'il renforcerait les sanctions contre Téhéran mais il n'a pas exclu d'ouvrir des négociations directes pour résoudre les différents litiges qui opposent les deux pays, notamment sur le programme nucléaire de la République islamique.

"Récemment, des hélicoptères de l'armée américaine ont été repérés volant près de la frontière de l'Irak avec l'Iran, et en raison de la proximité avec la frontière, le danger existe qu'ils enfreignent la frontière iranienne", a rapporté la radio d'Etat iranienne.

"Les forces armées iraniennes riposteront à toute violation", a ajouté la radio, citant un communiqué de l'état major de l'armée.

L'IRAN ESPÈRE UN CHANGEMENT DE POLITIQUE

Washington, qui n'a plus de relations diplomatiques avec l'Iran depuis 1980, accuse Téhéran de financer, d'équiper et de former les insurgés qui opèrent en Irak. L'Iran dément ces accusations et affirme que l'insécurité en Irak est provoquée par la présence des forces américaines.

Un conseiller du président Mahmoud Ahmadinejad, premier responsable iranien à réagir officiellement à la victoire d'Obama, a appelé le sénateur démocrate à tenir ses promesses.

"Il a promis d'amener des changements. Nous pensons également que les changements sont une nécessité inéluctable. L'Amérique devrait changer sa politique", a déclaré Ahmad Javanfekr sur la chaîne de télévision Al Alam.

Obama, comme Bush, n'a pas exclu l'option militaire même s'il a critiqué l'administration du président sortant pour avoir insuffisamment exploité tous les canaux diplomatiques.

"Le changement de personnel politique n'est pas important en soi. Ce qui est plus important, c'est que la politique américaine change", a déclaré à Reuters un proche conseiller de l'ayatollah Ali Khamenei, chef suprême du régime théocratique iranien.

Au sein de la population, l'élection a suscité l'enthousiasme de certains habitants. "J'espère que notre relation avec (l'Amérique) va s'améliorer puisqu'Obama a parlé de négociations directes avec l'Iran", a déclaré Mona Saremi, une étudiante de 23 ans.

Certains analystes se montrent toutefois prudents, soulignant qu'Obama devra faire la preuve qu'il a autre chose à offrir qu'un changement de style par rapport à Bush.

"C'est aux Américains de montrer que quelque chose a changé, pas aux Iraniens", affirme Mohammad Marandi, professeur à l'université de Téhéran.

Avec Zahra Hosseinian et Fredrik Dahl, version française Gregory Schwartz




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Iran: Shirin Ebadi critique durement le nouveau code pénal

L'avocate iranienne et prix Nobel de la paix Shirin Ebadi a durement critiqué mercredi le nouveau code pénal iranien qui ignore selon elle les droits des femmes et se fonde sur une interprétation "incorrecte" de l'islam.

Le Parlement a adopté en septembre les grandes lignes du nouveau code, soumis par le pouvoir judiciaire, qui est une version modifiée de la loi islamique appliquée en Iran depuis 1982.

"Vingt-cinq ans plus tard, nous répétons les mêmes erreurs", a dit Mme Ebadi lors d'une conférence de presse.

"Les lois pénales adoptées après la révolution (de 1979, ndlr) ont malheureusement retiré sa part d'humanité à la femme et en ont fait un être de deuxième classe incapable et mentalement dérangé", a-t-elle dit.

L'avocate, qui avait été la première femme à obtenir un poste de juge après la révolution, a déploré par exemple le fait que le témoignage d'une femme devant un tribunal ne vaille que la moitié de celui d'un homme.

"Pourquoi le tribunal n'accepte-t-il pas mon témoignage? Est-ce parce que les hommes ont quatre yeux et les femmes seulement deux?", a-t-elle demandé.

Elle a qualifié de telles règles d'"interprétations incorrectes de l'islam découlant d'une culture patriarcale".

Le nouveau code pénal, dont les détails restent à débattre au Parlement, est critiqué pour son application élargie des peines de fouet et d'exécution capitale.

Plusieurs critiques se sont élevés aussi contre le fait que le code confirme la disparité de l'âge de responsabilité pénale, qui est de 15 ans pour un garçon contre neuf ans pour une fille.

Le pouvoir judiciaire a défendu son projet de code pénal, affirmant qu'il était fondé sur "la correction du délinquant, les principes humanitaires, la préservation des droits du citoyen et l'application d'une juste punition".

Des experts en droit ont reconnu certains points positifs au projet, comme la possibilité de suspendre ou de commuer des peines et la liberté sous condition pour certaines infractions, comme les délits financiers.

Mais ils ont remarqué que le projet restait inflexible pour les crimes punis par la charia, la loi islamique. Le vol, l'absorption d'alcool, l'adultère et l'apostasie sont punissables respectivement par l'amputation, le fouet, la lapidation et l'exécution.

Le projet recommande que certaines peines dures ne soient pas appliquées si elles sont jugées susceptibles d'"affaiblir l'islam".

"Si une chose ne peut pas être appliquée pourquoi en fait-on alors une loi", a demandé lors de la conférence de presse l'expert en droit et professeur d'université Reza Nour-Bahar.

De nombreux juristes estiment que des peines conçues il y a quatorze siècles ne sont pas applicables à l'époque moderne, et remarquent que la mise en oeuvre de peines dures n'a pas réduit la fréquence des crimes.

"Il n'existe pas de raison religieuse explicite pour appliquer la charia des premiers musulmans à tous les musulmans", a dit lors de la conférence de presse Sedigheh Vasmaghi, professeur de droit et jurisprudence islamique à l'Université de Téhéran.

Certaines de ces lois "ne garantissent pas aujourd'hui l'ordre et la justice car notre situation diffère" de celle des premiers musulmans, a-t-elle ajouté.



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L'espoir d'une nouvelle ère dans les relations internationales

Le monde avait les yeux fixés sur l'élection américaine. Dès la confirmation de la victoire de Barack Obama, les messages de félicitations ont été diffusés sur tous les continents. L'espoir d'une nouvelle ère dans les relations entre les Etats-Unis et le reste de la planète, après huit ans d'administration Bush, domine nettement.

Union européenne. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a appelé de ses vœux un "engagement renouvelé" entre l'Europe et les Etats-Unis. "Nous devons transformer la crise actuelle en opportunité. Nous avons besoin d'un "New Deal" pour un nouveau monde. J'espère sincèrement que sous la direction du président Obama, les Etats-Unis joindront leurs forces à l'Europe pour mener à ce "New Deal", pour le bénéfice de nos sociétés et du monde entier", a-t-il déclaré.

Le premier ministre britannique, Gordon Brown, a félicité M. Obama pour "une campagne inspirée, une politique stimulante avec des valeurs progressistes et sa vision pour l'avenir". Le ministre allemand des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, s'est réjoui du "changement" décidé par le peuple américain. Cité par le magazine Time, l'ancien président tchèque, Vaclav Havel, a estimé qu'"un vent frais va souffler dans l'air de Washington".

Iran. L'élection de Barack Obama est une "occasion et un test pour l'Amérique et le monde", a déclaré le député conservateur iranien Hamid-Reza Haji-Babaie, membre du bureau de la présidence du Parlement. Pour Ali Aghamohammadi, proche conseiller du Guide de la révolution iranienne, l'ayatollah Ali Khamenei, "il y a moyen d'améliorer les liens entre l'Amérique et l'Iran si Obama met en œuvre ses promesses de campagne, y compris le refus d'une confrontation avec des pays tiers, contrairement à ce que Bush a fait en Irak et en Afghanistan". L'analyste politique Saïd Leylaz, proche des modérés, a estimé pour sa part que l'ouverture éventuelle d'un dialogue avec Téhéran par la nouvelle administration américaine pourrait "affaiblir les radicaux en Iran et [que] les slogans durs et extrémistes ne trouveront plus preneurs".

Afghanistan. Dans ce pays considéré par le nouveau président américain comme le front prioritaire de la lutte contre le terrorisme, le président afghan, Hamid Karzaï, a estimé que "l'élection du sénateur Barack Obama à la présidence des Etats-Unis a fait entrer le peuple américain, et avec lui le reste du monde, dans une ère nouvelle". "Une ère où la race, la couleur et l'origine ethnique, je l'espère, vont disparaître (…) de la politique dans le reste du monde", a-t-il ajouté.

Pakistan. Alors que Barack Obama a tenu pendant sa campagne des propos fermes sur le Pakistan et sur la liberté d'initiative que doivent conserver selon lui les Etats-Unis dans leur traque d'Al-Qaida, le premier ministre pakistanais Yousuf Raza Gilani a estimé que son élection va promouvoir "la paix et la stabilité" dans la région. "J'espère que, sous votre direction, les Etats-Unis vont continuer à être une source de paix et d'idées nouvelles pour l'humanité", a déclaré le premier ministre dans un communiqué.

Irak. Hoshyar Zibari, le ministre kurde des affaires étrangères du gouvernement majoritairement chiite de Nouri Al-Maliki, a affirmé que l'Irak n'attendait "pas de changement brusque" de la politique américaine. Barack Obama s'était opposé dès 2003 à l'invasion de l'Irak, mais aujourd'hui 146000 soldats américains stationnent dans ce pays, et Bagdad n'envisage pas de "désengagement militaire rapide".

Le prochain locataire de la Maison Blanche a promis à plusieurs reprises de "mettre un terme au conflit" et de retirer d'Irak "l'essentiel des troupes de combat" en seize mois. Environ un tiers du corps expéditionnaire américain total serait concerné par cette promesse. Mais il a également fait savoir qu'avant tout retrait, il solliciterait l'avis des généraux engagés sur le terrain, à commencer par celui de David Petraeus, dont la stratégie a permis, en un peu plus de dix-huit mois, de diminuer le niveau de violence en Irak.

Afrique. Le Soudan, classé sur la liste américaine des pays soutenant le terrorisme, a souhaité un "changement réel" dans ses relations avec les Etats-Unis. "Nous espérons que le slogan du président Obama – le changement – se traduira dans la politique étrangère des Etats-Unis, surtout à l'égard du Soudan et des pays opprimés, la Palestine, l'Irak et la Somalie", a indiqué le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Ali Al-Sadik.

Amériques.
Le président vénézuélien Hugo Chavez a félicité M. Obama pour son "élection historique". Il a souhaité établir de "nouvelles relations" avec les Etats-Unis et relancer "un agenda bilatéral constructif." Le président mexicain Felipe Calderon a également salué M.Obama pour "son triomphe" et l'a invité à visiter "prochainement" son pays. Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, s'est dit "impatient de (…) poursuivre le renforcement du lien spécial qui existe entre le Canada et les Etats-Unis".

Service International( Le Monde)



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mardi 4 novembre 2008

Iran: nouveau quotidien lancé par un proche du président Ahmadinejad

Un nouveau quotidien, Vatan Emrouz ("Patrie d'aujourd'hui"), a été lancé mardi par un proche de Mahmoud Ahmadinejad un mois après la sortie d'un autre quotidien, Khorshid ("Soleil"), par un autre proche du président iranien.

La publication de Vatan Emrouz intervient à moins de huit mois de la présidentielle de juin 2009, offrant au président Ahmadinejad, qui doit remettre en jeu son mandat, un nouvel instrument pour sa campagne.
Le quotidien appartient à Mehrdad Bazrpash, un proche du président qui est à la tête du constructeur automobile Saïpa, une des plus importantes compagnies d'Etat du pays.
"Vatan Emrouz rejoint les journaux iraniens avec le slogan du journalisme révolutionnaire (...) pour renforcer le front culturel de la révolution islamique", affirme le rédacteur en chef du journal, Reza Shakibaie, dans un éditorial.
Tout comme le patron de Khorshid, Mohammad Paryab, qui fut vice porte-parole du gouvernement et secrétaire du conseil d'information de la présidence, M. Bazrpash fait partie des jeunes de l'équipe du président Ahmadinejad. Il a été son conseiller pour les affaires de la jeunesse.
Le quotidien Vatan Emrouz a publié mardi en une la photo de Barak Obama avec pour titre: "le prochain président américain sera-t-il Obama?"
Un petit jeu de mot car Obama signifie en persan "Il est avec nous".
Plusieurs journaux réformateurs iraniens on été suspendus ces dernières années. La tendance s'est encore accentuée depuis l'arrivée au pouvoir de M. Ahmadinejad en 2005.



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Iran : limogeage du ministre de l'intérieur.

C'est un coup dur pour le Président iranien, Mahmoud Ahmadinejad. Son nouveau ministre de l'intérieur - et un de ses proches alliés - vient d'être limogé. Ce matin, le Parlement a adopté à une large majorité (188 sur 247 députés présents dans l'hémicycle) la motion de censure contre Ali Kordan, accusé d'avoir un faux diplôme de la prestigieuse université britannique d'Oxford.

Ali Kordan avait été nommé ministre de l'intérieur en août dernier, en remplacement de Mostapha Pour Mohammadi, contraint de démissionner suite à certains désaccords avec le Président. Signe du remue ménage politique qui secoue le gouvernement actuel, Kordan est le dixième ministre sur un total de 21 à quitter son poste depuis l'élection d'Ahmadinejad en 2005.
Au cours de ces dernières semaines, l'affaire de son pseudo doctorat de droit s'est retrouvée au cœur d'une vive polémique dans les cercles politiques de Téhéran. Largement diffusée sur Internet - 200 000 sites web en auraient fait référence - la copie du document l'a finalement poussé à reconnaître, le mois dernier, qu'il avait été falsifié.
Dénonçant « la campagne de l'oppression mondiale » contre sa personne, il refusa pourtant de démissionner.
Furieux, de nombreux députés du Parlement - dirigé par Ali Larijani, un adversaire d'Ahmadinejad - décidèrent alors de prendre l'affaire en main. "Une personne qui est en charge de la sécurité du pays a joué avec la confiance du Parlement", s'insurge Ebrahim Nekounam, un député conservateur de province.
"La position sensible du ministère de l'Intérieur exige que M. Kordan quitte ce poste pour servir ailleurs. Ce qui est important aujourd'hui, c'est la réputation du régime de la République islamique", déclare un autre député, Ali Asghar Dastgheib.
Mais le dossier est épineux. Car ce vétéran de la République islamique, ancien vice-président de la télévision d'Etat et ancien fonctionnaire aux ministères du Travail et du Pétrole, bénéficie de la protection du Président iranien. Ce dernier n'a, d'ailleurs, pas hésité à dénoncer la motion de censure. Il avait préalablement annoncé qu'il refuserait d'assister à la séance, comme c'est la règle.
En Iran, le ministère de l'Intérieur est un organe sensible, chargé d'organiser les élections, de nommer les gouverneurs de province, de superviser les conseils locaux et municipaux et d'autoriser les partis politiques et les organisations non gouvernementales. Or, à l'approche des élections présidentielles de juin prochain, son rôle s'avère particulièrement stratégique pour les candidats à venir, parmi lesquels l'actuel président en personne.
Ces derniers jours, l'affaires avait pris une tournure encore plus explosive après la tentative d'un représentant du gouvernement, Mohammad Abassi, de soudoyer certains députés en leur versant des chèques de 50 millions de rials (5.000 dollars) et en leur faisant signer, à leur insu, un papier dans lequel ils renonçaient à la motion de censure.
Mohammad Abassi a finalement été renvoyé par le président iranien et interdit d'aller au Parlement par celui de la chambre.



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