mardi 28 octobre 2008

Ce que pourrait être l'Amérique d'Obama

À huit jours des élections présidentielles américaines, Armand Laferrère, auteur de «L'Amérique est-elle une menace pour le monde ?» (1), et Pascal Boniface, directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), coauteur de «50 idées reçues sur les États-Unis» (2), débattent de la nouvelle donne que pourrait représenter une victoire d'Obama à la fonction suprême.

LE FIGARO. La victoire d'Obama est-elle acquise ?
Armand LAFERRÈRE. Je ne vois pas comment autant d'écart de popularité pourrait être inversé. Mais je pense qu'Obama gagnera avec moins d'avance que prévu. Ce que l'on appelle l'effet Bradley certains électeurs n'osent pas dire qu'ils ne veulent pas voter pour le candidat noir pourrait réduire son avance, mais, même dans ce cas, je crois qu'Obama est à peu près sûr d'être élu.

Pascal BONIFACE. Avec un écart compris entre 7 et 13 points dans les sondages et même en tenant compte du facteur Bradley, la messe est dite, même si on ne peut pas exclure de surprise. La crise financière est venue au secours d'Obama, car elle jette un opprobre supplémentaire sur la présidence Bush, à laquelle McCain est lié, à son corps défendant. Sauf un coup de Trafalgar, je ne vois pas comment il pourrait être vaincu. Et si le score devait être inversé, cela créerait un choc violent ; on se poserait des questions sur la validité des sondages. La défaite d'Obama aurait des conséquences négatives sur la perception des États-Unis, notamment à l'étranger.

L'effet Sarah Palin a-t-il été moins décisif que prévu ?

A. L.
Cela n'a pas suffi, même si elle a consolidé l'électorat conservateur que McCain n'a jamais réussi à rassembler, s'étant positionné en personnage atypique. À certains égards, cela l'a rendu populaire. Mais son attitude n'a guère donné envie de se déplacer à d'autres. Il a choisi une colistière en phase avec cet électorat traditionnel, notamment sur la référence à Dieu ou le droit de porter des armes. Ce n'est pas elle qui perd l'élection, c'est McCain, qui est loin d'avoir le talent politique de Bush…

P. B. Sarah Palin est une erreur de casting. Ses gaffes à répétition et son inexpérience ont fini par se retourner contre elle. Pour l'électorat féminin et urbain, c'est un vrai repoussoir. Le calcul qui consistait à dire que les déçus de ne pas voir Hillary Clinton désignée par les démocrates allaient se reporter sur elle était erroné. En outre, en cas de défection de McCain, qui est très âgé, la perspective de voir Sarah Palin à la tête de l'arsenal nucléaire a quelque chose d'effrayant.

A. L. Je ne partage pas votre analyse. Sarah Palin n'a pas suffi, mais elle n'a pas démérité. Quand elle a été désignée, les sondages sont montés. C'est McCain qui a perdu les trois débats, il n'a pas trouvé de thème mobilisateur. McCain est un personnage très admirable, mais qui s'est positionné comme le Maverick, un peu à l'écart. Quand on a un électorat qu'on doit essayer de rassembler, ce n'est pas commode. Il a peut-être cru que sa personnalité suffirait, d'autant que les côtés négatifs d'Obama sont aujourd'hui patents.

C'est-à-dire ?

A. L.
Il est le plus inexpérimenté de tous les candidats à la présidence depuis cent ans. Mais il est aussi très intelligent, et de nombreux électeurs font le pari qu'il apprendra vite.

P. B. De nombreux présidents américains inexpérimentés ont fait des mandats honorables. Aux États-Unis, l'argument de l'expérience compte moins. Dès le départ, la mission de McCain était très difficile, parce qu'il ne pouvait pas « taper » sur Bush, alors même que Bush est rejeté. Comment faire quand on appartient au parti d'un président sortant dont le bilan est jugé négativement par la majorité des Américains ? N'être ni traître ni suiveur ? Les sondages sont devenus définitifs en faveur d'Obama, au moment où la crise financière a accentué le rejet des solutions fiscales que McCain proposait.

Une éventuelle victoire d'Obama signifierait-elle une mutation des États-Unis ?

P. B. Oui, même s'il y a longtemps que des Noirs sont élus à de hautes fonctions, ou nommés à des postes importants, comme c'est le cas avec Colin Powell ou Condoleezza Rice. Quels que soient les problèmes interraciaux qui subsistent, cette extraordinaire capacité d'intégration des États-Unis est une leçon pour tous les Occidentaux.

A. L. C'est le résultat d'un long processus et l'effet d'un travail que les États-Unis ont fait sur eux-mêmes depuis quarante ans. Il y a eu un rejet du racisme et de la ségrégation qui s'est focalisé en 1964, après une longue crise. Il a fallu quarante ans pour qu'un pays dont la moitié des États étaient ségrégationnistes élise un noir. Quarante ans seulement ! Ce n'est pas mal, peu de sociétés pourraient en dire autant…

P. B. Cette évolution est patente pour les Noirs. Mais ce n'est pas vrai pour toutes les minorités. Je reste frappé par le fait que lorsqu'on accuse Obama d'être arabe et musulman, il nie sans dire «et alors» ?

A. L. L'arabophobie des Américains n'anime pas leur politique étrangère. Mais il y a dans la société américaine une incompréhension des sociétés musulmanes et vice versa. L'hostilité est partagée et je n'aime pas que l'on reproche aux Américains de ne pas aimer les musulmans, tout en suggérant qu'il est bien normal que ceux-ci n'aiment pas les Américains. Les deux sont regrettables.

Comment situez-vous Obama sur un plan idéologique ?

A. L.
Il appartient clairement à la gauche du Parti démocrate, tout en étant un chrétien pratiquant, ce qui n'a rien d'exceptionnel aux États-Unis. Même si on ne peut trouver de correspondance avec la France, c'est indubitablement un homme de gauche, notamment par ses ambitions redistributrices sur le plan social.

P. B. Obama appartient à l'aile gauche du Parti démocrate, mais on sait bien que les clivages droite-gauche n'ont pas le même sens chez eux que chez nous. Pour l'échiquier politique américain, il est relativement à gauche, en tout cas plus que Clinton.

A. L. Cela dit, il a fait une campagne prudente idéologiquement. Il a très bien compris qu'une présidentielle se gagne au centre et même à la droite du centre. C'est ce qu'il a fait. Il a moins insisté sur ses projets redistributeurs que sur la diminution des impôts ou la fermeté en Afghanistan.

Quels sont ses points forts et ses points faibles ?

A. L. Il est vraiment très brillant. Capable d'une souplesse très supérieure à ce que pourrait indiquer son curriculum idéologique. Il est jeune et dynamique, et les Américains imaginent qu'il va donner une bonne image de leur pays. On peut dire qu'il est une espèce de Kennedy, l'héritage grand-bourgeois et collaborationniste en moins. On lui donne la stature présidentielle sans hésiter. Ses points faibles sont ses liens avec la machine politique de Chicago, qui n'est pas ce qu'il y a de mieux ; car c'est la machine la plus corrompue des États-Unis, ce qui n'est pas peu dire. Et puis son inexpérience. Il n'a jamais rien dirigé et on va lui donner le poste de pouvoir le plus puissant de toute la planète.

P. B. Son point fort, c'est qu'il incarne l'Amérique qu'on aime, Américains et étrangers confondus. Par son charisme, il est l'anti-Bush. Il est aussi une machine intellectuelle et politique. On l'a comparé à Kennedy, mais il est aussi comparable, par certains traits, à Bill Clinton. Son inexpérience est évidemment une faiblesse, mais ce qu'on demande au président ce n'est pas de connaître par cœur les dossiers, c'est d'avoir du discernement. En s'opposant dès 2002 à la guerre d'Irak, il a aussi fait preuve de courage, car les démocrates en vue comme John Kerry ou Hillary Clinton ont voté en faveur de la guerre. Il a été capable d'aller contre un vent dominant. C'est rassurant, à une époque où l'on reproche aux politiques de suivre le courant.Si 93 % des Français souhaitent sa victoire, c'est satisfaisant sur le niveau intellectuel de la France… Mais je ne crois pas que l'hostilité de certains pays à l'égard des États-Unis soit dans leurs gènes. La nouvelle hostilité russe s'explique par le désir d'affirmation de ce pays. Le fait de dénoncer l'Iran comme faisant partie de l'« axe du Mal » est venu casser un mouvement de rapprochement irano-américain qui s'était amorcé sous le deuxième mandat de Clinton. La stratégie d'Obama pourrait avoir pour effet d'affaiblir les durs du régime en Iran et de permettre un dialogue. À part peut-être la Corée du Nord, je ne vois pas de pays qui soit, par nature, hostile aux États-Unis.

Qu'est-ce qui pourrait changer dans la politique étrangère ?

A. L. Pas grand-chose. En Irak, il est trop tard pour perdre une guerre que Bush a gagnée à force d'obstination. Obama retirera l'armée, comme l'aurait fait McCain, une fois l'Irak apaisé. L'Iran va continuer à crier « Mort à l'Amérique », et en Afghanistan Obama devrait renforcer l'effort de guerre. Quant à l'Alliance atlantique, elle restera ce qu'elle est. Au Proche-Orient, les États-Unis continueront d'inciter Israël au compromis. Et cela ne deviendra pas plus facile avec Obama. Ce qui peut changer, c'est que la crise ait comme effet une réduction du budget de l'armée. Cela n'empêchera pas ce pays de rester la principale puissance mondiale.

P. B. Ceux qui pensent que la politique américaine va changer du tout au tout se trompent. Les vraies révolutions en politique étrangère sont rares. Il y aura une continuité sur l'Irak et l'Afghanistan. Mais Obama peut faire la différence sur l'Iran et au Proche-Orient, en s'impliquant personnellement dans le dossier palestinien. Réintégrer l'Iran dans la communauté internationale représenterait une grande réussite. Obama était au départ le candidat que les Israéliens craignaient dans le camp démocrate. Mais il a créé la surprise le jour de son investiture devant l'Aipac (American Israel Political Action Committee) et a fait une déclaration de soutien total à Israël. Il est allé au-delà de ses convictions pour des raisons électorales.

Et en politique intérieure ?

A. L. Il a beaucoup promis en matière de réforme du système de santé. Hillary Clinton a essayé de le réformer au début des années 1990 et elle n'a pas réussi. Le système de santé américain est très cher pour des résultats assez moyens, et il y a beaucoup à faire. Je ne suis pas antibushiste, mais du point de vue de la politique financière, les dix dernières années ont aggravé la situation, et Obama va, contrairement à ce qu'il dit, devoir augmenter les impôts.

P. B. C'est une tâche de Titan qui attend le nouveau président, et ce d'autant plus que les déficits sociaux et budgétaires énormes mettent en cause le modèle social américain. Ce qui se traduit par l'affaiblissement de la classe moyenne, comme l'a montré l'économiste Paul Krugman. Pour tenter d'influer sur cette situation, Obama va avoir un immense capital de sympathie, il va bénéficier d'un état de grâce qui va conforter l'image des États-Unis. Ce que je crains, c'est une déception liée à une attente trop forte. On va attendre de lui qu'il ait une baguette magique. Il pourra modifier les choses dans la durée mais n'aura pas le pouvoir de tout changer.

1) Jean-Claude Lattès

2) Hachette Littératures



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dimanche 26 octobre 2008

La chute du pétrole fragilise plusieurs pays producteurs

Avec un baril de pétrole qui se rapproche de 60 dollars, la période des vaches grasses s'achève pour les pays producteurs d'or noir. Surtout pour les Etats les plus peuplés, qui ont abondamment puisé dans les revenus pétroliers pour financer leur politique publique - parfois populiste - tout en équilibrant leur budget. Particulièrement sensibles à la baisse, l'Irak, l'Iran, le Nigeria, le Mexique ou le Venezuela vont connaître des lendemains qui déchantent si les cours se maintiennent à ce niveau.

Ces pays sont lourdement dépendants des hydrocarbures, qui peuvent assurer jusqu'à 90 % des recettes budgétaires ou d'exportation. Les Etats pétroliers ont engrangé près de 1 000 milliards de dollars en 2007 et les prix très élevés du brut au premier semestre leur assureront encore de confortables revenus en 2008. L'année 2009 s'annonce plus tendue si le monde plonge dans la récession et entraîne un repli de la consommation et des prix de l'or noir.

Les pays producteurs ne sont pas tous logés à la même enseigne, car ils n'ont pas tous les mêmes coûts de production pétrolière, la même "addiction" à l'or noir ou la même discipline budgétaire. Selon le Fonds monétaire international (FMI), l'Irak reste le plus exposé. Son programme de reconstruction de l'industrie pétrolière nécessite un baril à 110 dollars. Bagdad, qui possède les troisièmes réserves mondiales, souhaite plus que doubler sa production pour la porter de 2,5 à 6 millions de barils par jour dans dix ans avec le concours des compagnies occidentales.

L'Iran, détenteur des deuxièmes réserves, vient juste après : il lui faut un baril à 90 dollars pour équilibrer son budget, suivi par le Venezuela (environ 80 dollars). En Algérie, le vaste programme d'investissements publics dans les infrastructures de base requiert au minimum un baril à 56 dollars. Moins peuplés et bénéficiant d'un pétrole plus facile à extraire, le Qatar, le Koweït, la Libye et l'Arabie saoudite pourraient se contenter respectivement de 24, 33, 47 et 49 dollars.

Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a affirmé que son pays "ne sombrera pas" avec un baril à 60 dollars, mais la situation risque de se tendre. Il a bien des pétrodollars en réserve, mais pour combien de temps ? Les importations de matières premières et de produits alimentaires pèsent lourdement, sans oublier de généreux programmes sociaux et l'aide versée aux pays qui le suivent dans sa "révolution bolivarienne". "Avec un baril au-dessous des 70 dollars, les comptes de la balance des paiements ne s'équilibrent pas", confiait récemment à l'AFP l'ancien directeur de la banque centrale, Domingo Maza Zavala.


EN IRAN, "DES DÉGÂTS IMPORTANTS"


Le ministre des finances du Nigeria, Shamsudeen Usman, a déjà annoncé une "révision à la baisse" du budget 2009, établi sur un prix du baril trop élevé. Au moins le Nigeria, le Venezuela et l'Iran disposent-ils encore d'importantes réserves d'hydrocarbures. Le cas du Mexique est plus alarmant : au recul des prix s'ajoutent en effet la déplétion de son champ pétrolifère géant de Cantarell et la faiblesse des investissements de la compagnie nationale Pemex dans l'exploration, la production et le raffinage. Autant de facteurs qui ont amputé les recettes de l'Etat et fragilisé le président conservateur, Felipe Calderon.

Pour les dirigeants de certaines nations pétrolières, la facture politique risque d'être lourde si la baisse (- 55 % en trois mois) s'amplifie. Au Venezuela, un premier test aura lieu lors des élections locales et nationales du 23 novembre. En Iran, l'effondrement des cours a exacerbé les dissensions internes, renforçant le camp des adversaires du président Mahmoud Ahmadinejad, élu en 2005 sur un programme populiste de redistribution de la rente pétrolière, qui l'accusent d'avoir accru la dépendance de l'économie au pétrole.

Son prédécesseur, Akbar Hachemi Rafsandjani, a mis en garde ceux qui voient dans la déroute financière une punition pour l'Occident. Vendredi, dans un sermon radiodiffusé, le rival malheureux de M. Ahmadinejad en 2005 a reconnu que "la baisse du pétrole provoque des dégâts importants chez nous", accusant son successeur d'avoir dilapidé les revenus pétroliers.

Il n'est pas étonnant que l'Iran et le Venezuela aient réclamé une forte baisse de la production, vendredi, à la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Ils ont obtenu en partie gain de cause, sans que le cartel puisse faire remonter les prix vers les 90-100 dollars, un prix plancher pour Caracas et Téhéran. Il est plus cocasse qu'ils aient demandé à l'Arabie saoudite, le premier producteur mondial, de porter seule le fardeau pour qu'eux-mêmes bénéficient du maintien de leur production et d'une hausse des prix !

Dans l'immédiat, ce début de contre-choc pétrolier va émousser l'"arme énergétique" qui permettait à la Russie d'intimider ses voisins, ou au Venezuela d'acheter des amitiés en Amérique latine.

Il n'est peut-être que l'affaire de mois. De nombreux experts jugent que les prix ne peuvent que remonter en raison d'un effet de ciseaux entre les difficultés d'accès aux ressources pétrolières pour des raisons politiques ou techniques, qui limitent l'offre, et le regain de la demande en fin de récession.

Jean-Michel Bezat


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samedi 25 octobre 2008

L'Europe refuse une "OPEP du gaz", par Jean-Michel Bezat

Est-ce un simple forum de discussion entre pays producteurs ou le prélude à la création d'une véritable "OPEP du gaz" ? En annonçant à Téhéran, le 21 octobre, la création prochaine d'une "grande troïka gazière" - expression retenue par le patron de Gazprom, Alexeï Miller -, la Russie, l'Iran et le Qatar ont aussitôt réveillé chez les Européens la crainte d'une nouvelle cartellisation dans le secteur de l'énergie. Ces trois pays, qui détiennent 56 % des réserves mondiales d'or bleu, pèseraient sur les prix et menaceraient les approvisionnements du Vieux Continent.

C'est déjà dans la capitale de la République islamique qu'avait été créé en 2001 un forum regroupant les grands pays exportateurs de gaz. Téhéran, Moscou et Doha veulent aller plus loin. "Nous sommes arrivés à un consensus pour créer une organisation commune gazière, accélérer sa mise en place et préparer ses statuts", a ainsi indiqué Gholam Hossein Nozari, le ministre iranien du pétrole.

Ses partenaires russe et qatari ont été plus prudents, mais ils veulent franchir une étape supplémentaire. La troïka devra être une "locomotive" qui tire les autres producteurs de gaz, a souligné M. Miller, en rappelant que l'époque de l'énergie bon marché était révolue, malgré la baisse récente du pétrole. Les trois pays ont aussi décidé de "coopérer sur des projets tripartites", a ajouté le patron de Gazprom.

Ils forment pourtant un attelage politiquement disparate, réuni par leurs seuls intérêts gaziers. Numéro un mondial avec 26 % des réserves, la Russie vend l'essentiel de son gaz à travers des contrats à long terme passés avec des groupes européens et l'écoule par pipelines. L'Iran est incapable d'exploiter ses énormes gisements (16 % des réserves) et doit importer du gaz par grand froid ! Ouvert aux majors étrangères, le Qatar, lui, a su valoriser les troisièmes réserves de la planète (14 %) en devenant le premier exportateur de GNL (gaz naturel liquéfié).

Quant à leurs intérêts industriels, ils ne sont pas toujours convergents : ainsi, Gazprom n'a pas pu s'entendre avec l'algérien Sonatrach. Une "OPEP du gaz" est d'ailleurs d'autant plus difficile à mettre en place qu'il n'existe encore que des marchés régionaux (Amérique, Asie, Europe), où les prix diffèrent. Il faudrait que la part du GNL, transporté par méthaniers et échangé comme du pétrole, devienne prépondérante pour que le marché se mondialise.

La Commission européenne a vite vu dans la "troïka" une menace. Car elle devra importer les trois quarts de son gaz en 2020 (54 % aujourd'hui). "L'énergie doit être vendue sur un marché libre. Si un tel cartel était créé, Bruxelles pourrait revoir sa politique énergétique", a prévenu son porte-parole.

Pour la Commission, la création d'un cartel pesant sur les prix est inacceptable alors que sa politique consiste, depuis le milieu des années 1990, à ouvrir le marché de l'énergie et à favoriser la multiplication des fournisseurs pour, dit-elle, faire baisser les prix. Sans oublier le programme nucléaire iranien et les démêlés de la Russie avec ses voisins géorgiens, ukrainiens et biélorusses, qui poussent l'Europe à s'opposer à cette alliance.

Jean-Michel Bezat



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jeudi 23 octobre 2008

L'Iran ressurgit dans la campagne électorale américaine

Brusquement, alors que l'économie occupait le débat électoral américain, la tension avec l'Iran a resurgi, mercredi 22 octobre. Le Pentagone a accusé Téhéran de "tenter de saper, miner et faire dérailler" le Status of Forces Agreement (SOFA), un projet d'accord longuement négocié entre Washington et le gouvernement irakien pour permettre un maintien des troupes américaines en Irak au-delà du 31 décembre, date butoir du mandat accordé par les Nations unies. Bagdad souhaite renégocier certains points, pour obtenir par exemple le jugement par ses tribunaux des crimes à l'encontre de civils irakiens commis par les contractuels employés par l'armée américaine.

Cette accusation américaine intervient après une vive polémique. La veille, l'amiral Michael Mullen, chef d'état-major interarmées américain, avait expliqué que, si l'Irak ne signait pas le SOFA dans sa version actuelle, il s'exposait à des "pertes significatives". Secrétaire à la défense, Robert Gates avait évoqué des "conséquences dramatiques". Anonymement, un officiel américain s'était montré plus menaçant : sans accord, "la protection que nous apportons à de très hauts responsables irakiens" pourrait en pâtir, avait-il déclaré. Mercredi, le gouvernement irakien récusait une volonté de Washington de lui "forcer la main". Réaction de la Maison Blanche : la porte d'une renégociation est "plus ou moins close".

En évoquant des "pressions iraniennes", les Etats-Unis replacent Téhéran – dont l'hostilité à tout accord sur la prolongation de la présence américaine en Irak est publique – au centre du jeu dans le dossier irakien. Et ce, à un moment où le débat sur la "sécurité nationale" a repris dans la campagne.

PRÉFÉRENCE IRANIENNE


Ce débat avait été relancé, dimanche, par des propos de Joseph Biden, colistier du candidat démocrate, Barack Obama, selon lequel "il ne faudra pas six mois pour que le monde teste Obama, comme l'avait été John Kennedy" (par l'Union soviétique, en 1962, lors de la crise des missiles à Cuba).

Réaction d'un porte-parole du candidat républicain John McCain : "Joe Biden nous garantit une crise internationale si Barack Obama est élu." Presque méprisant, M. McCain avait indiqué : "Moi, je n'ai pas besoin d'être testé", expliquant que l'ennemi connaissait sa fermeté.

Depuis, son entourage souligne les propos du président du Parlement iranien, Ali Larijani, qui a déclaré que le régime iranien "penche en faveur de Barack Obama, plus souple et plus rationnel". Le Hamas palestinien a aussi indiqué sa préférence pour le sénateur démocrate. "Qui les terroristes souhaitent-ils voir à la Maison Blanche en 2009?" : ainsi était intitulée une conférence téléphonique républicaine organisée mercredi.

Mais la question est risquée : peu après, le Washington Post citait le site internet Al-Hesbah, proche d'Oussama Ben Laden : "Al-Qaida appelle délibérément les Américains à voter pour McCain, [qui] poursuivra la politique en faillite de son prédécesseur." M. Obama, lui, a rencontré, mercredi, un forum de spécialistes sur les questions de sécurité à Richmond, en Virginie. Il s'est, avec humour, distancé de son colistier – "Joe [Biden] a parfois des fioritures rhétoriques" – et a surtout répété que "les menaces et les défis" auxquels sera confronté le futur locataire de la Maison Blanche seront le résultat de "huit ans" d'erreurs. "La question est : un nouveau président fera-t-il bouger l'Amérique dans une nouvelle direction [en tournant le dos à] l'unilatéralisme et l'idéologie [afin de] résoudre les problèmes pratiquement?", s'est-il interrogé.

RISQUE ÉLECTORAL

La tension avec l'Iran peut-elle devenir un enjeu électoral de dernière heure? Expert au Council on Foreign Relations, Vali Nasr estime que Téhéran fait effectivement pression sur le personnel politique irakien. Mais le Pentagone "mésestime le fait que le gouvernement irakien n'en a pas besoin pour hésiter à signer un accord sur lequel il est lui-même réticent pour des raisons de politique intérieure", explique-t-il. Pour lui, le candidat qui agiterait l'épouvantail iranien dans la querelle américano-irakienne "prendrait un risque", y compris sur le plan électoral. Celui de "mettre en valeur" le fait qu'après cinq ans de guerre "Téhéran est plus puissant que jamais en Irak, et qu'il est donc l'interlocuteur prépondérant".

Sylvain Cypel



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L'Iran à la merci des cours de l'or noir

Jusqu'ici épargnée par la crise financière, la République islamique est rattrapée par la baisse des prix du pétrole.

Les leaders iraniens se seraient-ils réjouis trop vite ? Revanche de Dieu, capitulation des valeurs américaines, échec de la démocratie libérale… Voilà maintenant près de deux semaines qu'ils y vont de leurs petites phrases pour se railler de la récession qui affecte l'économie du « Grand Satan » américain - avec qui Téhéran a rompu toute forme de relation diplomatique depuis presque trente ans.

« Ceux qui voulaient nous enfoncer dans une crise à propos du dossier nucléaire sont aujourd'hui punis par Dieu avec une récession ! » s'est même enthousiasmé l'ayatollah Ahmad Khatami lors de la grande prière, vendredi dernier. Ses propos venaient renforcer ceux du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad qui, quelques jours plus tôt, prédisait « la fin du capitalisme ».

Téhéran a de quoi faire la fête. La récession actuelle a soudainement renvoyé aux calendes grecques l'épineux dossier nucléaire qui faisait la une de la presse internationale depuis de longs mois. De plus, l'économie iranienne reste, pour l'heure, largement épargnée par les difficultés que rencontrent les pays occidentaux. À la Bourse de Téhéran, les actions, bien que légèrement en baisse ces derniers jours, ont enregistré une hausse de 20 % sur l'année. Mais certains économistes voient dans la survie des cours de la Bourse iranienne des raisons beaucoup moins « divines » : la quasi-absence d'investisseurs étrangers sur la place iranienne et le degré très élevé d'étatisation de l'économie.

Téhéran puise dans ses réserves

À long terme, les Iraniens pourraient finir par rire jaune. Les effets de la crise financière aux États-Unis, qui provoque la chute des cours du pétrole, risquent d'être fatals à Téhéran. Cinquième exportateur mondial d'or noir, la République islamique - dont 90 % des recettes à l'exportation et 75 % des recettes budgétaires proviennent du pétrole - ne va pas tarder à ressentir les effets de la baisse du prix du baril sur son économie.

Hier, le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, s'est empressé de plaider en faveur d'une baisse de la production de l'Opep d'au moins 2 millions de barils par jour.

Les exportations d'or noir auraient rapporté environ 70 milliards de dollars à l'Iran au cours de l'année dernière. Une manne qui a largement bénéficié aux politiques populistes du gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad. Depuis son élection, en juin 2005, ce dernier n'a pas hésité à dépenser les pétrodollars pour consolider sa base populaire et multiplier les aides aux plus démunis : prêts avantageux, distribution des « actions de justice », augmentation de certains salaires au détriment d'investissements industriels.

D'après ses détracteurs, il aurait même puisé dans les réserves du Fonds de stabilisation, créé à l'époque de son prédécesseur, Mohammad Khatami, et où sont traditionnellement versés les surplus pour s'assurer un stock de sécurité en cas de crise. De quoi inquiéter aujourd'hui les milieux financiers.



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L'Iran apporte son soutien à Barack Obama

"Nous penchons plus en faveur de Barack Obama car il est plus souple et plus rationnel dans ses relations étrangères (...) même si nous savons que la politique américaine ne change pas beaucoup" a affirmé Ali Larijani, président du Parlement iranien.

Le président du Parlement iranien, Ali Larijani, l'un des responsables du camp conservateur, a déclaré mercredi 22 octobre que Téhéran préférait voir le candidat démocrate, Barack Obama, devenir président des Etats-Unis et a écarté le risque d'une attaque américaine contre l'Iran.
"Nous penchons plus en faveur de Barack Obama car il est plus souple et plus rationnel dans ses relations étrangères (...) même si nous savons que la politique américaine ne change pas beaucoup" avec le changement à la Maison blanche, a affirméAli Larijani, dont les propos étaient traduits en arabe, lors d'une conférence de presse à Manama.

"Diplomatie ferme et directe"

Barack Obama, qui affrontera son rival républicain, John McCain lors du scrutin présidentiel du 4 novembre, a affirmé que les Etats-Unis ne peuvent tolérer un Iran doté de l'arme atomique, appelant à des sanctions plus dures pour contraindre Téhéran à abandonner ses activités nucléaires suspectes. Mais il s'est également déclaré partisan d'une "diplomatie ferme et directe", n'excluant pas des contacts diplomatiques.
L'Iran, n'a plus de relations diplomatiques avec les Etats-Unis depuis 1980, s'est engagé, sous la présidence de Mahmoud Ahmadinejad, dans un bras de fer au sujet de son programme nucléaire, soupçonné par l'administration républicaine de George W. Bush de servir à fabriquer la bombe atomique.

"Problèmes internes"

Le président du Parlement iranien a précisé que désormais il ne croyait pas en la possibilité d'une attaque contre l'Iran, évoquée ces derniers mois comme une option possible pour forcer Téhéran à arrêter son programme d'enrichissement d'uranium. "Auparavant, le risque était faible (...). Mais maintenant, je suis sûr à cent pour cent que les Etats-Unis ne vont pas déclencher une guerre contre l'Iran. La crise économique (...) a coûté aux Etats-Unis 1.400 milliards de dollars et, par conséquent, Washington s'emploie à régler ses problèmes internes et non (à préparer) une guerre", a-t-il affirmé.



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Le Qatar, joker diplomatique de Nicolas Sarkozy

Libération des infirmières bulgares détenues en Libye, crise libanaise, relations avec la Syrie : depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007, le Qatar fait figure de joker diplomatique du président français.

La France et le Qatar, dont les armées sont dotées à 80% de matériel français, entretiennent depuis longtemps des relations étroites et sont liés depuis 1994 par un accord de défense.

Un choix stratégique pour cet émirat soucieux de ne pas mettre tous ses oeufs dans le panier américain et coincé entre Irak, Iran (avec lequel il partage un gisement gazier colossal) et Arabie Saoudite (avec laquelle il partage l'islam wahabite).

"Ce qui est nouveau, c'est la volonté du Qatar de jouer un rôle politique et diplomatique en s'appuyant sur sa puissance financière", explique un diplomate français.

Nicolas Sarkozy a trouvé dans les dirigeants qataris, avec lesquels il avait noué des relations dès avant son élection, des partenaires pour sa "diplomatie de la réconciliation", désireux, comme lui, de "parler à tout le monde".

Le Qatar héberge à la fois la principale base américaine de la région, Al-Oudeïd, et la télévision al-Djazira, qui a maintes fois été utilisé comme un relais médiatique par la nébuleuse islamiste Al-Qaïda et son chef Oussama Ben Laden.

Cet Etat de moins de 12.000 km² et d'à peine plus d'un million d'habitants, dont un cinquième de Qataris, est le premier producteur mondial de gaz naturel liquéfié (31 millions de tonnes en 2007) et possède près de 16% des réserves mondiales de gaz naturel, au troisième rang après la Russie et l'Iran.

Il produit aussi plus de 800.000 barils de pétrole par jour, puisés dans des réserves estimées à 15 milliards de barils.

De quoi "fluidifier" les situations diplomatiques les plus rugueuses. Mais réduire la politique étrangère qatarie à une diplomatie du chéquier serait réducteur, fait-on valoir à Paris.

UN RÔLE "PUREMENT HUMANITAIRE" EN LIBYE?


En juillet 2007, un appel téléphonique de l'émir du Qatar, cheikh Hamad bin Khalifa al-Thani, au numéro un libyen Mouammar Kadhafi permet de débloquer les tractations franco-libyennes sur la libération de cinq infirmières bulgares et d'un médecin palestinien, accusés par la Libye d'avoir inoculé le virus du sida à plusieurs centaines d'enfants.

La thèse selon laquelle l'émirat a accepté de prendre en charge les 460 millions de dollars d'indemnités demandées par la Libye pour les familles des enfants contaminés court alors.

Les diplomates familiers de ce dossier estiment aujourd'hui qu'il s'agissait seulement d'aider Mouammar Kadhafi à sauver la face et doutent que ce montant ait jamais été versé. "La Libye n'a pas besoin de 460 millions de dollars", souligne l'un d'eux.

"La Libye a accepté que le Qatar intervienne pour faciliter un accord mais notre rôle a été purement humanitaire", dit pour sa part l'ambassadeur du Qatar à Paris, Mohammed al Kuwari.

L'intervention du Qatar a également été déterminante dans la conclusion d'un accord interlibanais - l'accord de Doha - en mai, pour débloquer l'élection du président Michel Souleïmane.

De même, les dirigeants qataris ont encouragé Nicolas Sarkozy à renouer en 2007 le dialogue avec le président syrien Bachar al Assad, rompu par le président Jacques Chirac.

"La Syrie est un pays important pour la région. On ne peut pas l'isoler", explique Mohammed al Kuwari. "Nous avons dit aux Français: 'c'est le moment de parler aux Syriens'. Au début, ils étaient un peu hésitants."

L'émir du Qatar participe à la conférence de presse Sarkozy-Assad-Souleïmane, le 12 juillet à Paris, puis au lancement de l'Union pour la Méditerranée, le 13 juillet.

Lors de la visite de Nicolas Sarkozy à Damas, en septembre, il participe au sommet à quatre organisé par Bachar al Assad avec le Premier ministre turc, Tayyip Erdogan.

DARFOUR

C'est alors par le truchement du dirigeant du Qatar que Nicolas Sarkozy fait transmettre au mouvement islamiste palestinien Hamas un message du père du soldat franco-israélien Gilad Shalit à son fils, détenu dans la bande de Gaza.

La France compte aussi sur Doha pour convaincre Bachar al Assad d'améliorer la situation des droits de l'homme dans son pays et de libérer des prisonniers politiques. "L'émir du Qatar aura un rôle à jouer", confie l'entourage de Nicolas Sarkozy, en marge de la visite du président français à Damas.

Les messages destinés aux dirigeants politiques arabes ont parfois plus de chances de passer quand ils sont transmis par des pays frères, fait valoir l'Elysée.

Paris compte également sur Doha, parmi d'autres canaux, pour faire passer des messages à l'Iran, en conflit avec les pays occidentaux sur son programme nucléaire.

Cette coopération entre les deux pays dépasse aujourd'hui les frontières du Moyen-Orient.

Le Qatar s'efforce ainsi de promouvoir des négociations de paix entre les rebelles du Darfour et les dirigeants soudanais, dans un conflit qui mobilise également la diplomatie française.

Le président français a dépêché en septembre un de ses conseillers auprès des dirigeants qataris pour s'informer de leurs intentions et apporter un appui à leur démarche.

Selon des diplomates français, le Qatar serait prêt à mettre dans la balance 500 millions de dollars pour la reconstruction et le développement de cette province soudanaise.

Edité par Yves Clarisse


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mardi 21 octobre 2008

Deux « pigeons espions » interceptés en Iran

Selon le quotidien iranien Etemad Melli, deux « pigeons espions » ont été interceptés près de l'usine d'enrichissement d'uranium du pays, entre Kashan et Natanz. L'un des oiseaux, selon une source anonyme citée par le journal, portait un anneau métallique et des fils invisibles; l'autre, un anneau de métal bleuté avec des fils invisibles ». Le quotidien ne donne aucun autre élément permettant d'étayer les accusations d'espionnage...


A ce sujet le blog de journal Le Figaro vient de publier un article que vous pouvez lire ici

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L'Onu préoccupée par la situation des droits de l'homme en Iran

Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a fait part de sa préoccupation lundi concernant la situation des droits de l'homme en Iran et a appelé ce pays à combattre la discrimination qui vise les femmes et les minorités.

Tout en louant la république islamique pour des avancées réalisées dans des domaines tels que l'éducation et la santé, Ban a exposé via un nouveau rapport sur les droits de l'homme en Iran les domaines où des progrès étaient, à ses yeux, nécessaires.

L'une des minorités victimes de discrimination en Iran est la communauté Baha'i, a-t-il noté. Les chiites considèrent la foi des Baha'i comme une variante hérétique de l'islam. Les membres de cette communauté déclarent que des centaines des leurs ont été emprisonnés et exécutés depuis la révolution islamique de 1979. Téhéran nie avoir incarcéré ou exécuté des personnes pour leur religion.

La religion Baha'i, partie d'Iran, revendique cinq millions d'adeptes dans le monde entier, donc 300.000 au moins en Iran.

Dans le rapport, communiqué à l'ensemble des 192 pays membres des Nations unies, Ban indique qu'a été signalée "une augmentation des violations des droits des femmes, des étudiants, des enseignants, des ouvriers, et de certains groupes militants".

Il réitère en outre la préoccupation des Nations unies concernant la peine de mort en Iran, et notamment l'exécution de mineurs. "Il y a eu des cas de lapidation et d'exécution en public, malgré les efforts des autorités pour limiter de telles pratiques", relève Ban.

"Des cas d'amputation, de flagellation, et de morts suspectes et de suicides de prisonniers ont également été signalés", a-t-il continué.

Louis Charbonneau, version française Eric Faye



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Opep : l'Iran favorable à une baisse de 2 à 2,5 millons de barils par jour

A la veille de la réunion d'urgence de l'Opep, le 24 octobre, l'Iran reste sur une ligne dure. A l'inverse, les pays du Golfe et la Lybie militent pour une baisse de la production plus modérée.

Alors que l' Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) doit se réunir vendredi pour décider de la politique à tenir pour contrer le recul des cours du pétrole, l'Iran estime que l'organisation doit réduire sa production de 2 à 2,5 millions de barils par jour afin stabiliser le marché, a déclaré mardi son ministre du Pétrole Gholam Hossein Nozari.

"Compte tenu de la baisse de 8% à 10% de la demande et l'état des stocks de pétrole, je pense qu'une baisse de l'offre de 2 à 2,5 millions de barils par jour peut stabiliser le marché", a-t-il avancé.

Les cours du pétrole ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis leurs sommets de juillet (147 dollars). Malgré un petit rebond ces derniers jours grâce à la perspective d'une réduction de la production du cartel. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre a fini lundi à 74,25 dollars, en hausse de 2,40 dollars par rapport à la clôture de vendredi.

Pour M. Nozari "le prix du pétrole est actuellement très bas, compte tenu de l'inflation et des circonstances du marché, et le prix de 150 USD (par baril) ne devrait pas être hors de portée".

En revanche son homologue qatari Abdallah Ben Hamad al-Attiyah, qui se trouvait à Téhéran pour une réunion sur le gaz, a jugé que "dans la situation actuelle, le meilleur prix est entre 80 et 90 dollars". Et hier, le ministre libyen a estimé qu'une réduction de plus de 1 million de baril jour était suffisante ce qui correspond à une fourchette de 70 à 90 dollars.

En clair, l'opposition entre "durs" et modérés se poursuit au sein de l'Opep. D'un côté, on trouve l'Iran et des pays comme le Vénézuela et l'Algérie, qui prônent généralement de fortes réductions du quota de l'Opep pour soutenir les cours. Et de l'autre, les pays du Golfe _ appuyés hier par la Libye _ plus sensibles aux arguments des pays consommateurs sur le fait qu'un prix trop élevé risque d'handicaper leur croissance et donc de réduire leur consommation de brut.

M. Attiyah a jugé que "dans la situation de trouble du marché, la prochaine réunion de l'Opep examinera certainement la baisse de la production", et que le cartel sera "peut-être même obligé de baisser la production pour équilibrer l'offre et la demande".

Le représentant iranien à l'Opep, Mohammad Ali Khatibi, avait estimé lundi "possible que la baisse de la production ait lieu en plusieurs étapes et il semble que le cartel soit prêt à une baisse d'un million de barils dans un premier temps". L'Opep est censé produire actuellement 28,8 mbj, ce qui représente environ 40% de la consommation mondiale. (Source AFP)



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lundi 20 octobre 2008

Iran : peine de mort toujours possible pour les mineurs en cas de meurtre (justice)

L'adjoint du procureur général iranien, Hossein Zebhi, est revenu sur ses précédentes déclarations sur l'interdiction de la peine de mort pour les mineurs en affirmant qu'elle restait applicable en cas de condamnation pour meurtre, a rapporté lundi la presse.

M. Zebhi a distingué le meurtre des autres crimes punissables de mort selon la loi iranienne, comme les viol, vol à main armée, trafic de drogue ou encore adultère.
La loi prévoit en cas de meurtre que la famille de la victime est seule compétente pour faire appliquer ou non un verdict de peine de mort, car elle peut accorder le pardon au meurtrier dont la peine est alors commuée en prison.
La loi du talion est reconnue par la législation mais son application est de la responsabilité de la victime ou de sa famille.
"La peine peut être réduite dans le seul cas où la famille accorde son pardon", a dit M. Zebhi, selon le quotidien modéré Kargozaran.
Il y a quelques jours, M. Zebhi avait déclaré que "si des accusés de moins de 18 ans commettaient un crime, le maximum de la peine encourue sera la prison à vie".
Lundi il a assuré qu'en cas de meurtre "la politique du pouvoir judiciaire est de retarder au maximum l'application de la peine capitale et, par divers moyens, convaincre la famille d'accorder son pardon".
M. Zebhi a confirmé en revanche que les mineurs coupables de trafic de drogue ne seraient pas condamnés à mort.
En la matière, la politique du pouvoir judiciaire est "de réduire les peines et, dans ces cas, la peine de mort n'est pas appliquée" car seul le pouvoir est compétent pour décider de la nature du châtiment.
Il n'a pas précisé ce qu'il en était des condamnations à mort pour vol à main armée, viol et adultère commises par des mineurs.
La première annonce de M. Zebhi avait été saluée par l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International, qui y avait vu "un pas salutaire".
L'Iran a pendu cette année six jeunes reconnus coupables d'avoir commis des crimes avant leur majorité, mais leur exécution a eu lieu après leurs 18 ans, selon les informations d'Amnesty International.
Par ailleurs, au moins un mineur a été exécuté cette année, selon la presse iranienne.
Amnesty International, comme beaucoup de militants des droits de l'Homme, fait campagne pour la fin de la peine de mort pour les mineurs depuis de nombreuses années.


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L'Iran met son échec à l'Onu sur le compte de l'intolérance

Téhéran a mis l'échec de sa candidature au Conseil de sécurité des Nations unies sur le compte de l'intolérance des puissances occidentales.

L'Assemblée générale, qui devait renouveler la veille le siège réservé à l'Asie, vacant à compter du 1er janvier, a préféré le Japon à l'Iran, sous le coup de sanctions pour la poursuite de son programme d'enrichissement d'uranium. Les 192 Etats membres se sont prononcés par 158 voix contre 32 en faveur de Tokyo.
"Evidemment, la structure du Conseil de sécurité est telle qu'on doit admettre qu'en pratique, quelques pays spéciaux décident et imposent leurs vues.
"Et il est naturel que ces pays se désintéressent des idées indépendantes et de l'intégration d'Etats qui croient à la nécessité de réexaminer sa structure", a déclaré Mohammad Khazaee, représentant permanent de l'Iran aux Nations unies, interrogé par la chaîne de télévision publique.
"Quoi qu'il en soit, certains n'ont pas la tolérance nécessaire pour entendre une voix indépendance dans une structure incompatible avec les besoins d'aujourd'hui", a-t-il insisté.
Hashem Kalantari, version française Jean-Philippe Lefief


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ONU: l'Iran recalé dans sa tentative de rejoindre le Conseil de sécurité

L'Iran a été recalé vendredi dans sa tentative d'obtenir un siège non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, dont il ignore toujours les résolutions l'exhortant à cesser ses activités nucléaires sensibles.

L'Iran n'a obtenu que 32 voix, contre 158 au Japon avec qui il était en concurrence pour l'unique siège asiatique à pourvoir, selon les résultats annoncés par le président de l'Assemblée générale de l'Organisation, Miguel d'Escoto.
Outre le Japon, les quatre autres pays élus sont l'Autriche, le Mexique, l'Ouganda et la Turquie. Ils siègeront au Conseil en 2009 et 2010.
La défaite de l'Iran, dont les dirigeants contestent fréquemment la légitimité du Conseil de sécurité, était attendue, d'autant que son rival était le Japon, gros bailleur de fonds de l'ONU.
Tokyo, qui jouit d'un large soutien à travers le monde, est en outre candidat à un siège permanent dans le cadre d'une éventuelle réforme du Conseil de sécurité.
Dès la fin du vote, l'ambassadeur britannique, John Sawers, s'est réjoui de la défaite de Téhéran.
"L'Iran est un sujet à l'ordre du jour permanent du Conseil de sécurité, il y a des sanctions contre lui en raison de son programme nucléaire et sa défaite très large, cette raclée, constituent un important signal qui reflète la préoccupation des Etats membres", a dit M. Sawers.
"Si l'Iran, par quelque erreur de jugement massive, avait été élu, il aurait constitué une obstruction au travail efficace du Conseil de sécurité", a-t-il estimé.
L'ambassadeur adjoint des Etats-Unis, Alejandro Wolff, s'est lui aussi réjoui. "Il est important que l'Iran comprenne que sa violation continuelle des résolutions contraignantes du Conseil de sécurité est reflétée dans ce piètre résultat", a-t-il dit. "Il n'y a pas de soutien de la communauté internationale pour ce genre de comportement".
L'Iran avait axé sa campagne sur le fait qu'il n'a siégé qu'une seule fois au Conseil de sécurité, en 1955-56, bien qu'ayant été un membre fondateur de l'ONU en 1945.
Par contraste, le Japon, qui n'a rejoint l'Organisation mondiale qu'en 1956, en est déjà à sa 10e élection au Conseil de sécurité.
Arguant que sur les 192 pays de l'ONU, 114 n'ont jamais siégé au Conseil ou n'y ont effectué qu'un seul mandat de deux ans, Téhéran militait pour une meilleure application du "principe de l'égalité souveraine" des Etats membres.
Dans le groupe Europe, l'Autriche et la Turquie ont été élues aux deux sièges européens qui étaient en jeu, remportant respectivement 133 et 151 voix. Le troisième candidat, l'Islande, a échoué, avec seulement 87 voix.
Enfin le Mexique et l'Ouganda, seuls candidats dans les groupes Amérique latine et Afrique, ont été élus, obtenant respectivement 185 et 181 suffrages.
Principal organe de décision de l'ONU, le Conseil de sécurité se compose de quinze membres, dont cinq permanents dotés du droit de veto (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie).
Les dix autres sont élus chaque année par tranches de cinq par l'Assemblée générale, pour des mandats de deux ans non immédiatement renouvelables. Pour être élu, un pays doit recueillir les deux-tiers des voix des Etats présents et votants. Le vote se déroule à bulletin secret.
Les cinq nouveaux élus succéderont le 1er janvier à l'Afrique du Sud, à la Belgique, à l'Indonésie, à l'Italie et au Panama.
Les cinq autres membres non permanents du Conseil, en place jusqu'au 31 décembre 2009, sont le Burkina Faso, le Costa Rica, la Croatie, la Libye et le Vietnam.
Par Hervé COUTURIER


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mercredi 15 octobre 2008

Nette augmentation des cas de sida en Iran

Le nombre des Iraniens contaminés par le virus du sida (VIH) est en nette progression, passant de 14.000 en 2007 à plus de 18.000 fin 2008, a indiqué mardi le ministère de la Santé, selon le site Internet de la télévision d'Etat.

"Quelque 18.320 personnes ont été infectées par le virus du sida, dont 93,7% d'hommes et 6,3% de femmes", selon un communiqué du ministère, qui précise que 1.592 personnes ont développé la maladie et 2.800 autres en sont mortes.

Selon le ministère, 80,8% des personnes contaminées l'ont été par l'utilisation de seringues pour l'injection de drogue alors que 11,9% l'ont été par des rapports sexuels.

Des estimations officieuses ont par le passé évoqué un nombre de contaminations largement supérieur, allant jusqu'à 100.000 personnes infectées par le virus, sur une population totale de 70 millions de personnes



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Iran: le religieux modéré Mehdi Karoubi annonce sa candidature à la présidentielle

Le religieux modéré Mehdi Karoubi a annoncé dimanche qu'il se porterait candidat à la présidentielle iranienne de 2009.

Ce réformateur est connu pour ses critiques de l'actuel président Mahmoud Ahmadinejad, qu'il accuse de mauvaise gestion de l'économie et de provocations inutiles vis-à-vis des pays occidentaux. Mehdi Karoubi est un vétéran de la Révolution islamique de 1979, mais sa candidature paraît essentiellement symbolique.

L'élection présidentielle est fixée au 12 juin.

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L'islam radical se cherche une voie dans la république laïque d'Azerbaïdjan

Des centaines de jeunes Azerbaïdjanais sont partis étudier en Arabie saoudite ou chez le grand voisin iranien. Des dizaines de mosquées se sont construites, financées par l'Iran ou les pays arabes du Golfe.

Gamet Souleymanov souffre encore des éclats de grenade incrustés dans son flanc droit. Il y a deux mois, le jeune imam de la mosquée Abou Bakr conduisait la prière quand une grenade jetée par une fenêtre a atterri au milieu des fidèles. «J'ai voulu la couvrir de mon corps, mais je n'en ai pas eu le temps. Mon heure n'était pas venue. Deux personnes ont été tuées.» Barbe courte, souriant et élégant en polo et pantalon noirs, Gamet Souleymanov est le leader d'un mouvement salafiste sunnite. Parti dès l'indépendance étudier au Soudan puis en Arabie saoudite, il cherche à inculquer aux Azerbaïdjanais la vision intégriste de l'islam saoudien. Selon lui, «la moitié des Azerbaïdjanais sont sunnites», contrairement aux estimations qui donnent habituellement 30 % de sunnites, héritage de l'empire ottoman, et 70 % de chiites, à cause de la proximité de l'Iran.

Gamet Souleymanov se dit apolitique, sauf quand il s'agit de dénoncer «les visées de l'Iran, qui veut faire de l'Azerbaïdjan un État chiite». La plupart des Azerbaïdjanais, citoyens d'une république laïque, réservent la religion aux enterrements. Mais depuis la chute de l'empire soviétique, des mouvements s'intéressent à ce réservoir de croyants et à leur potentiel d'influence. Des centaines de jeunes sont partis étudier en Arabie saoudite ou chez le grand voisin iranien. Des dizaines de mosquées se sont construites, financées par l'Iran ou les pays arabes du Golfe.

Le pouvoir, après avoir laissé faire, a expulsé la plupart des religieux saoudiens ou iraniens, et favorise les imams turcs, proches des Azerbaïdjanais par la langue et la culture et jugés plus modérés. Gamet Souleymanov et sa mosquée, financée, selon lui, par un milliardaire koweïtien, avaient survécu aux purges. Mais voilà : depuis l'attentat, elle reste fermée par les autorités, officiellement pour les besoins de l'enquête. En outre, «plus de deux cents fidèles ont été agressés par les policiers, et leur barbe rasée de force», affirme le religieux.

«Frères de la forêt»

«Je ne comprends pas, ajoute le jeune imam autour d'un thé à la confiture. J'ai fait six demandes de réouverture, j'ai écrit au président, à la première dame…» Pourtant, les coupables présumés ont été montrés il y a quelques jours sur plusieurs chaînes de télévision, avouant appartenir aux «Frères de la forêt», un petit groupe extrémiste religieux qui avait commis des hold-up dans la région de Soumgaït. Ils seraient liés, selon les autorités azerbaïdjanaises, à «l'émirat du Daghestan», un groupe de djihadistes internationaux basés dans cette république de la Fédération de Russie, et qui auraient fait le coup de feu en Tchétchénie. Après l'attaque de la mosquée Abou Bakr, les Russes, parfois soupçonnés de laxisme, ont attaqué les djihadistes et auraient tué leur chef.

Le pouvoir azerbaïdjanais aurait profité de l'affaire de la grenade pour mettre fin aux activités de l'imam salafiste de Bakou. Ilgar Ibrahimoglou, un imam chiite dissident, militant de la «liberté religieuse», a vu lui aussi sa mosquée fermée. Il ne se reconnaît pas non plus dans l'islam politique, mais a participé à des manifestations de l'opposition contre les précédentes élections, dénoncées comme frauduleuses. Pour l'instant, les islamistes azerbaïdjanais restent très minoritaires, qu'ils se revendiquent combattants ou apolitiques. D'aucuns, comme l'opposant Ali Kerimli, redoutent toutefois un engouement, à terme, des jeunes Azerbaïdjanais pour l'islamisme, «si l'opposition démocrate continue à être entravée».



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mardi 7 octobre 2008

Ehud Olmert à Moscou pour dissuader de vendre des armes à l'Iran

Le Premier ministre israélien par intérim Ehud Olmert est arrivé en fin de journée à Moscou pour une visite de deux jours destinée à dissuader les responsables russes de vendre des armes et des missiles à l'Iran et à la Syrie.

Olmert s'est entretenu à son arrivée avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

De source israélienne, on affirme que les deux hommes ont trouvé un terrain d'entente sur la question du programme nucléaire iranien mais les discussions ont été peu concluantes sur les autres dossiers.

"Jérusalem et Moscou sont convenus de poursuivre le dialogue et la coopération avec pour objectif de stopper (le programme) nucléaire d'enrichissement (d'uranium)", a déclaré un responsable israélien.

Olmert a par ailleurs assuré à Lavrov qu'il était déterminé à poursuivre les discussions indirectes avec la Syrie, menées sous l'égide de la Turquie.

Le Premier ministre israélien a exhorté la Russie "à faire tout ce qui était en son pouvoir pour soutenir l'atmosphère positive et empêcher les armes syriennes de tomber aux mains d'éléments extrémistes au Liban, comme le Hezbollah", a ajouté le responsable israélien.

Olmert avait déclaré avant son arrivée à Moscou qu'il ferait part à la Russie des sujets d'"inquiétude immédiate" d'Israël concernant la vente d'armes à des "éléments irresponsables".

Le Premier ministre par intérim israélien, qui reste en charge des affaires jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement après avoir démissionné, doit rencontrer mardi le président russe Dmitri Medvedev.

Interrogé sur ses chances de convaincre Medvedev de renoncer à un projet de vente d'armes à la Syrie et l'Iran, Olmert a refusé de s'engager. "Je préfère laisser la réalité s'exprimer plutôt que de faire des déclarations sur ces questions", a-t-il dit.

"BONNE COOPÉRATION"

Des sources militaires israéliennes ont fait savoir dimanche que l'Iran n'avait pas encore reçu de batteries anti-aériennes russes S-300 même si des discussions continuent à ce sujet entre Moscou et Téhéran, ce que démentent les autorités russes.

Les S-300 permettraient à l'Iran de mieux résister à d'éventuelles frappes israéliennes ou américaines contre ses installations nucléaires.

La version la plus moderne du S-300, connu en Occident sous le sigle SA-20, peut suivre une centaine de cibles et atteindre des avions se trouvant dans un rayon de 120 km.

Les analystes estiment que l'achat de la version de pointe du S-300 par Téhéran serait susceptible d'accélérer le compte à rebours d'une intervention militaire destinée à priver les Iraniens de l'arme atomique.

Quelques heures avant l'arrivée d'Olmert, un porte-parole de l'agence russe en charge des exportations d'armes, Rosoboronexport, a déclaré ne disposer d'aucune information sur des projets de vente de tels missiles à l'Iran ou à la Syrie.

De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères, cité par la chaîne iranienne en langue anglaise Press TV, a confirmé que Téhéran coopérait avec Moscou en matière de défense.

"Nous avons une bonne coopération avec les Russes et nous continuons à coopérer avec eux", a déclaré Hassan Qashqavi, citant l'exemple des "systèmes anti-aériens".

En juillet, des sources militaires israéliennes avaient déclaré que l'Iran était sur le point de prendre livraison, d'ici la fin de l'année, peut-être dès septembre, d'un système S-300.

Interrogé avant son arrivée à Moscou sur les perspectives de paix au Proche-Orient, Olmert a déclaré qu'il était toujours possible de parvenir à un accord avec les Palestiniens avant que le président américain George Bush ne quitte ses fonctions en janvier.

"A mon avis, c'est possible. Je dirais que cela dépend principalement des Palestiniens", a-t-il dit.

Le président palestinien Mahmoud Abbas refuse tout accord qui ne prenne pas en compte la question du partage de Jérusalem et celle des réfugiés palestiniens.

Version française Clément Dossin



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lundi 6 octobre 2008

L'Iran ne croit pas à une attaque américaine ou israélienne

Le ministre iranien des Affaires étrangères s'est également félicité de la décision américaine prise en juillet d'envoyer l'un des plus hauts responsables du département d'Etat, William Burns, pour participer à des négociations avec l'Iran en Europe

Manouchehr Mottaki, le ministre iranien des Affaires étrangères, a affirmé que Téhéran ne croyait pas à une frappe militaire venant des Etats-Unis ou Israël à l'encontre de son pays, accusé de développer un programme nucléaire militaire. Interrogé dans une interview au magazine Newsweek et au Washington Post sur cette question, le ministre a simplement répondu : "Non".
Il a également félicité les Etats-Unis de leur décision prise en juillet, d'envoyer l'un des plus hauts responsables du département d'Etat, William Burns, pour participer à des négociations avec l'Iran en Europe, qualifiant cette décision de "mesure réaliste".



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Bernard Kouchner invite Israël à ne pas attaquer l'Iran

Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a exhorté Israël à ne pas lancer d'attaque contre l'Iran, soupçonné de vouloir se doter de l'arme nucléaire.

"Je sais qu'en Israël, et dans l'armée israélienne, il y a ceux qui se préparent à une solution militaire ou à une attaque" afin de faire cesser le programme nucléaire iranien, dit-il dans une interview au journal israélien Haaretz de dimanche.

"A mon avis, ce n'est pas la solution", ajoute-t-il, tout en jugeant "absolument inacceptable" l'idée de voir Téhéran se doter de l'arme atomique.

Pour lui, l'idée d'une attaque israélienne représente un "danger" et il faut continuer à privilégier "le dialogue, le dialogue et encore le dialogue", car "tout le monde sait, y compris les Iraniens, qu'Israël n'attendra pas que la bombe (iranienne) soit prête" pour agir.

Kouchner, en visite dans la région pour des entretiens avec les dirigeants israéliens et palestiniens, a donc invité l'Etat juif à continuer de soutenir la politique de sanctions internationales afin de faire renoncer l'Iran à ses projets nucléaires, ajoute Haaretz.

Pour le ministre français, l'Iran serait capable de se doter d'une arme nucléaire dans un délai de deux à quatre ans.
Allyn Fisher-Ilan, version française Guy Kerivel



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jeudi 2 octobre 2008

Israël renforce sa protection antimissile avec les Etats-Unis

Les Américains sont en train de mettre en place sur la base aérienne israélienne de Nevatim, dans le désert du Néguev, un puissant radar, connu sous le nom de FBX-T, d'une portée de près de 2000 kilomètres, a révélé, il y a quelques jours, Defense News, une lettre d'information confidentielle. Les autorités israéliennes n'ont pas démenti cette livraison. Ce système de détection de missiles aurait été transporté par douze avions-cargos et serait placé sous le contrôle de 120 militaires américains.

La presse israélienne a fait remarquer que c'est la première fois que des soldats américains opéreront sur le sol d'Israël. Il n'est pas encore acquis que les militaires israéliens pourront également participer au maniement de ce radar directement relié à un système de surveillance par satellites américains. Il sera également connecté au système de défense antimissiles Arrow, d'une portée de près de 1 000 km, installé sur la base de Palmahim, au sud de Tel-Aviv. Ce radar a pour but de réduire le temps de réponse en cas d'attaques balistiques en provenance d'Iran.

La livraison de ce radar avait déjà été évoquée lors de la visite de Georges Bush, en mai, à Jérusalem, à l'occasion du soixantième anniversaire de la création de l'Etat d'Israël. Ce radar sera totalement intégré au bouclier américain. Selon les spécialistes, il permettrait d'intercepter le départ d'un missile iranien Shahab-3 à mi-distance de son vol, soit six fois plus vite que l'ancien système, selon Mark Kirk, membre républicain du Congrès. Cette livraison serait en quelque sorte "le cadeau d'adieu" du président Bush à Israël.

Selon le constructeur Raytheon, ce radar, qui a déjà été installé dans le nord du Japon face à la Corée du Nord, serait capable de détecter une balle de base-ball à 4 700 m. L'annonce de cette installation survient quelques jours après que le général Yossi Baidatz, chef des services des renseignements militaires israéliens, a déclaré, le 21 septembre, que l'Iran avançait "à un rythme accéléré vers la production d'une bombe nucléaire et que le point de non-retour serait bientôt atteint". Ce militaire estime que Téhéran a mis en service 4 000 centrifugeuses et que 480 kg d'uranium faiblement enrichi ont déjà été produits.

BOMBES À PERFORATION

Alors que la question du nucléaire iranien continue d'obséder les dirigeants politiques israéliens, partagés entre le soutien à un quatrième volet de sanctions internationales et une intervention aérienne risquée pour tenter de détruire les installations nucléaires iraniennes, l'administration américaine a également donné son feu vert, après quelques réticences, pour la livraison à Israël de mille GBU-39 (Guided Bomb Unit) capables de perforer 1,8 m de béton armé. La décision avait été annoncée par le Pentagone le 12 septembre. Le Congrès a trente jours pour se prononcer. Le coût total de l'opération est estimé à 77 millions de dollars.

Ces engins de seulement 113 kg ont une capacité de pénétration équivalente à une bombe de 900 kg. Leur poids réduit permet donc à un bombardier d'en emporter beaucoup plus et d'accroître ainsi sa force de frappe ou son rayon d'action en cas de moindre charge. Dotée d'un GPS, cette bombe a une précision d'impact de quelques mètres et ne mesure que 1,75 m.

Enfin, une équipe d'officiers du Pentagone était en Israël la semaine dernière pour mettre au point les derniers détails concernant la vente d'avions militaires F-35 Joint Strike. Le contrat, qui pourrait être signé au début de 2009, concerne la livraison de 25 appareils et d'une option concernant 50 autres pour la somme de 15 milliards de dollars. Le Pentagone a donné son accord, mardi 30 septembre.
Michel Bôle-Richard



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A Nadjaf, la marque de l'Iran sur le Sud irakien

Dans la ville sainte chiite de Nadjaf, à 150 km au sud de Bagdad, les touristes iraniens se pressent dans les rues.
C'est en farsi, la langue perse, qu'ils s'adressent aux commerçants, et ils paient avec de l'argent iranien.

Nadjaf, troisième lieu saint du chiisme derrière La Mecque et Médine en Arabie Saoudite, abrite le mausolée d'Ali, cousin et gendre du prophète Mahomet, quatrième calife de l'islam.
Touristes et pèlerins affluent chaque année dans la ville irakienne. Ils viennent surtout d'Iran, l'un des "Etats voyous" montrés du doigt par les Américains et que craignent aussi les Etats arabes sunnites de la région.
L'Iran, contre lequel les Irakiens ont mené pendant huit ans une guerre dans les années 1980. Un conflit qui a fait un million de morts.
Nadjaf, centre névralgique de la communauté chiite irakienne, majoritaire dans le pays mais opprimée du temps du sunnite Saddam Hussein, ne se plaint pas des revenus apportés par ces visiteurs iraniens. Pas plus que de l'aide officielle venue de Téhéran.
Les éboueurs de la ville arborent de beaux uniformes portant des inscriptions en farsi. Tout comme leurs bennes à ordures flambant neuves. Un présent de la République islamique.
Sur le chantier d'un nouvel hôpital, ce sont des ouvriers iraniens qui s'activent.
Des fonds iraniens financent la restauration des sites religieux et Téhéran a offert son aide pour rétablir et développer le réseau électrique dans tout le sud chiite de l'Irak.

TOURISTES ET PÈLERINS


Chaque année, des centaines de milliers de pèlerins iraniens visitent le sanctuaire de l'imam Ali.
Pourtant, les responsables locaux, soucieux de leur réélection lors du scrutin provincial prévu au début de l'an prochain, tiennent à minimiser cette présence iranienne dans la région.
"Est-ce que vous voyez ici des conseillers iraniens ? Des policiers iraniens ? Il n'y a aucune influence de l'Iran", assure le gouverneur de la province de Nadjaf, Assad Abou Guelal.
De nombreux habitants de Nadjaf, eux, ne nient pas cette influence de l'Iran... mais ne s'en plaignent nullement.
"Oui, il y a la main de l'Iran ici à Nadjaf, mais c'est plutôt bien. Les Iraniens ont contribué à développer la ville, les services hospitaliers, le tourisme", confie Hussein Abbas, qui travaille dans un magasin de jouets.
Pour lui, aide iranienne ou pas, la ville est bien gérée et l'équipe actuelle peut compter sur sa voix aux élections de l'an prochain.
Depuis l'invasion américaine du printemps 2003 qui a chassé Saddam Hussein et installé au pouvoir un gouvernement dominé par les chiites, Téhéran a avancé ses pions, ouvertement et sans complexe, s'appuyant sur les mouvements chiites exilés pendant de longues années en Iran du temps de la dictature du Parti Baas en Irak.
En mars dernier, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a effectué une visite triomphale à Bagdad - le premier dirigeant iranien à visiter l'Irak depuis les années 1980 mais aussi le premier chef d'Etat de la région à s'y rendre depuis l'invasion américaine de 2003.

LA CARTE IRANIENNE

Depuis plusieurs années, l'Iran a une ambassade à Bagdad, tous services représentés. Aucun pays arabe sunnite ne pouvait s'en prévaloir jusqu'à récemment.
Washington, le "grand Satan" dénoncé depuis trente ans par Téhéran, accuse l'Iran de fournir des armes aux miliciens chiites irakiens, et de les former. Accusations que rejettent les Iraniens.
La quasi-totalité des provinces du Sud irakien si riche en pétrole, notamment celle de Nadjaf, sont dominées par le Conseil suprême islamique irakien (CSII), un groupe chiite constitué en exil en Iran pendant le règne de Saddam.
Pour de nombreux Irakiens, même chiites, il est clair que Téhéran ne ménage pas son soutien au CSII, quoi qu'en disent les dirigeants de la coalition chiite.
"Le CSII était en Iran. Et puis ensuite nous sommes allés en Amérique. Et l'Iran n'a pas de liens avec les Etats-Unis, entre eux c'est la guerre, politiquement parlant", déclare Abdoul Hussain Abtan, vice-gouverneur de Nadjaf et membre du CSII.
"Nous sommes pour de bonnes relations avec l'Iran, fondées sur le respect mutuel, mais sans ingérences d'un côté comme de l'autre", ajoute-t-il.
Pas question, donc, d'accepter des ordres de Téhéran.
"Nous aimons recevoir des touristes mais si l'Iran cherche à se mêler de nos affaires, nous ne l'admettrons pas", dit Karar Kadham, assis devant le sanctuaire de l'imam Ali.
Madjid Ali, qui vend des vêtements dans le centre-ville, tient à faire la différence entre l'influence politique et la marque culturelle "séculaire" de l'Iran sur Nadjaf.
Politiquement, il dit qu'il ne votera pas aux prochaines élections car il estime, lui, que les autorités irakiennes sont aujourd'hui trop dépendantes de l'Iran.
"Le but de l'Iran est clair : faire face à l'influence des Etats-Unis. Et ils font face aux Etats-Unis et aux Arabes ici, en Irak", dit-il.

Version française Guy Kerivel



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