samedi 5 décembre 2009

« La bombe atomique est contraire à nos convictions religieuses »

L’ambassadeur d’Iran à Paris, Mahdi Miraboutalebi, assure que le programme nucléaire de son pays est civil et non militaire. Et il met en garde la France contre toute ingérence.

Au lendemain du nouveau défi lancé à la communauté internationale par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui veut poursuivre son programme nucléaire controversé, l’ambassadeur d’Iran en France dénonce la « stratégie d’iranophobie » de ceux qui veulent la guerre avec son pays.

Comment relancer le dialogue avec l’Iran après l’annonce par le président Ahmadinejad de la construction de dix nouvelles usines d’enrichissement d’uranium ?
Mahdi Miraboutalebi. Quel dialogue ? Les discussions que nous avons eues le 1 e r octobre à Genève n’avaient rien à voir avec le nucléaire car, pour nous, la question nucléaire est finie.
Même si nous avons rappelé à cette occasion la nécessité pour tous les pays de bénéficier de la technologie nucléaire et la nécessité d’éliminer les armes nucléaires dans le monde.

Mais les Occidentaux sont inquiets devant le programme nucléaire iranien...
Les pays qui se disent inquiets et veulent mettre l’Iran au banc des accusés se trouvent être ceux qui n’ont jamais respecté depuis quarante ans le TNP (traité de non-prolifération) et les règlements internationaux, et ont été au contraire les premiers à violer leurs engagements. Loin de détruire leurs arsenaux nucléaires, ils sont en train de les moderniser. Les Etats-Unis et la France ont été les premiers à ne pas respecter le TNP et à aider le régime sioniste à se doter de la bombe. Tous ces pays doivent aujourd’hui se rendre compte que l’époque du colonialisme est révolue.

Enrichir l’uranium à 20 %, comme menace de le faire l’Iran, n’est-ce pas passer au nucléaire militaire ?
Nous avons écrit il y a quatre mois à l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) car nous avons besoin de combustible pour notre réacteur nucléaire de recherche médicale et nous sommes prêts à l’acheter à qui nous le vendra. Mais si personne n’accepte de nous en vendre, alors nous le produirons certainement nous-mêmes, puisque nous avons déjà le savoir-faire. En attendant, nous poursuivons sous la surveillance de l’AIEA nos activités nucléaires civiles, qui sont totalement pacifiques. Sous le contrôle de l’agence, il est impossible d’avoir d’autres activités nucléaires.

L’Iran peut-il rompre demain avec l’AIEA et fermer ses sites aux inspecteurs ?
Nous ne le voulons pas. Tant que l’agence existe, nous continuerons de collaborer avec elle. Mais il faut que tous les pays respectent sa réglementation et que les Occidentaux ne transforment pas l’agence en un instrument de leur objectif politique. Or, l’agence est devenue l’otage d’un petit nombre de pays qui estiment représenter la communauté internationale.

Pourquoi l’Iran n’a-t-il pas saisi la main tendue du président Barack Obama ?
Si ce geste était vraiment sincère, nous aurions déjà serré cette main à de multiples reprises... Mais il ne faut pas créditer le président Obama de ce qu’il n’a jamais fait. Quel acte concret a-t-il fait pour mériter le Nobel de la paix ? Avoir soutenu de manière inconditionnelle Israël et l’agression de la bande de Gaza ? Avoir décidé de nouvelles sanctions économiques contre l’Iran ? Envoyer de nouveaux soldats en Afghanistan et bombarder les populations civiles ?

« Il n’est pas tolérable que les Iraniens se dotent de la bombe atomique », répètent Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner en dénonçant l’entêtement des autorités de Téhéran...
Cela fait dix ans que certains prétendent que l’Iran cherche à se doter de la bombe atomique, mais c’est un mensonge énorme que les faits ont prouvé. L’arme nucléaire est contraire à toutes nos convictions religieuses et n’a aucune place dans notre stratégie de défense. C’est pourquoi je dénonce la stratégie d’iranophobie de tous ceux qui avec l’aide du sionisme veulent la guerre.

Craignez-vous un raid américain ou israélien contre les installations nucléaires iraniennes ?
Les menaces de guerre et de bombardement, cela ne marche plus !

Clotilde Reiss est toujours retenue en Iran... Comment résoudre ce problème ?
Posez la question au juge d’instruction en charge du dossier. En parler sans arrêt, à quoi cela va-t-il servir ? Peut-être vaudrait-il mieux laisser le cours judiciaire suivre son chemin...



lire la suite (...)

Accident pour Damas, attentat selon Téhéran

moyen-orient . Une explosion a détruit un bus iranien, hier, en Syrie. Pour le régime, le coupable est un pneu.

Par JEAN-PIERRE PERRIN



Qui faut-il croire ? La version officielle syrienne qui affirme que la mystérieuse explosion d’un autobus iranien survenue hier à Damas est due à l’éclatement… d’un pneu ? Ou Téhéran, dont la télévision d’Etat, via son correspondant, a jugé qu’elle avait été «probablement causée par une bombe posée sous le véhicule» ? Accident ou attentat, l’explosion a fait au moins trois morts, dont un enfant, selon la Syrie. Mais le bilan pourrait être plus élevé : celui donné hier soir par Debka, site proche des services de sécurité israéliens faisait état - ce qui est sans doute très exagéré - de dizaines de morts. Coïncidence ou non, cette explosion est intervenue alors que le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, qui est aussi le principal négociateur du régime de Téhéran sur le nucléaire, Saïd Jalili, se trouvait à Damas pour une visite officielle à l’allié stratégique syrien, lors de laquelle il a rencontré le président Bachar al-Assad.

Pour le ministre syrien de l’Intérieur, Saïd Sammour, il ne s’agit que d’un accident. «Le pneu a explosé car il y avait trop de pression», a-t-il dit. Reste à expliquer l’extrême violence de l’explosion qui, selon les images, a déchiqueté le véhicule. Le souffle a projeté des débris à une dizaine de mètres alentour. Cité par l’AFP, Mohammad Issa, directeur de l’hôpital Khomeiny situé dans ce même quartier, a indiqué que les cadavres étaient «en lambeaux».

Le bus, qui avait acheminé des pèlerins iraniens dans la capitale syrienne, aurait été vide au moment de l’explosion. Celle-ci n’est pas sans rappeler l’attentat à la voiture piégée qui, le 27 septembre 2008, avait fait 17 morts près de ce quartier qui abrite le principal mausolée chiite de la capitale. Le siège des services de sécurité syriens est situé à proximité. Le précédent attentat avait visé un officier supérieur.

S’il s’agit d’un nouvel attentat, ce qui apparaît une évidence, qui l’a organisé ? Le précédent avait été imputé par Damas à un groupe lié à Al-Qaeda. Est-ce encore le cas ? Après l’assassinat - par les Israéliens - d’Imad Moughnieh, le chef militaire du Hezbollah, tué dans l’explosion de sa voiture l’an dernier, puis celui du général Mohammed Souleimane, l’homme chargé du dossier nucléaire syrien, cette nouvelle attaque ébranle l’image de stabilité que voudrait donner le régime de Damas.



lire la suite (...)

jeudi 3 décembre 2009

La surenchère iranienne dans le dossier nucléaire aggrave les risques de crise


L'Iran a franchi une nouvelle étape dans la provocation envers la communauté internationale en annonçant, dimanche 29 novembre, qu'il se doterait de dix nouveaux sites d'enrichissement d'uranium. Soulevant une large indignation dans les pays occidentaux, cette décision de démultiplier son programme nucléaire prend de front la diplomatie de M. Obama et va à l'encontre des demandes du Conseil de sécurité de l'ONU, qui exige depuis 2006 la suspension de cette activité.

L'Iran a, en outre, fait dimanche une deuxième annonce, susceptible d'aggraver considérablement la crise diplomatique autour de ses activités sensibles. Il envisage de produire de l'uranium enrichi à 20 %, ce qui constituerait une fuite en avant technologique. Jusqu'ici, officiellement, l'Iran n'a jamais dépassé le niveau de 4,8 %. Le seuil de 20 % représente, selon les normes internationales, la limite entre le nucléaire civil et le nucléaire à caractère militaire.

RÉPLIQUES À L'AIEA

Ces deux annonces ont été faites à l'issue d'une réunion du gouvernement iranien à laquelle participait le président Mahmoud Ahmadinejad. Elles ont été présentées comme des répliques à un vote intervenu deux jours plus tôt, à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), condamnant l'Iran pour ses actes de dissimulation après la révélation en septembre d'un site secret d'enrichissement, près de Qom.

Selon M. Ahmadinejad, l'objectif est de parvenir à une capacité permettant de "produire 20 000 mégawatts". Les Etats-Unis ont réagi en déclarant que l'Iran risquait un plus grand isolement.

Ouvrant la voie à une expansion considérable du programme atomique, le gouvernement iranien a ordonné dimanche la construction de cinq nouvelles usines d'enrichissement d'uranium à des emplacements déjà mis à l'étude. Il a aussi demandé que, dans un délai de deux mois, cinq autres sites soient identifiés.

L'Iran ayant aujourd'hui deux sites d'enrichissement déclarés (Natanz et Qom), cela multiplierait par six le nombre d'installations. Il a été annoncé que les futurs sites devraient tous avoir les mêmes dimensions que l'usine de Natanz, qui est destinée à recevoir 50 000 centrifugeuses.

C'est à Natanz, site longtemps resté clandestin avant d'être révélé en 2002 par un groupe d'opposants iraniens exilés, qu'ont été accumulés depuis 2006 les quelque 1 500 kilos d'uranium faiblement enrichi dont l'administration Obama a essayé en vain d'obtenir l'évacuation (à hauteur de 1 200 kilos) vers la Russie et la France, pour tenter de désamorcer les tensions autour du nucléaire iranien.

Ce schéma de circuit d'uranium, conçu durant l'été par les Etats-Unis puis endossé par l'AIEA, visait au départ à répondre à une demande iranienne transmise en juin à l'Agence de Vienne. L'Iran demandait en effet d'être fourni en uranium enrichi à 20 % pour un réacteur de recherches à Téhéran, utilisé à des fins médicales.

Les diplomates occidentaux anticipaient qu'en cas de refus de l'AIEA, l'Iran prétendrait avoir en conséquence le droit de pousser lui-même son niveau d'enrichissement à 20 %. C'est ce qui s'est produit dimanche. "Nous allons étudier la possibilité de produire de l'uranium enrichi à 20 % lors de la réunion du gouvernement mercredi", a annoncé M. Ahmadinejad.

Aucune précision n'a été fournie quant à l'emplacement des dix nouveaux sites envisagés. Selon le président iranien, l'Iran a "besoin de 500 000 centrifugeuses" (appareils permettant l'enrichissement) semblables à celles de Natanz, mais M. Ahmadinejad a aussi évoqué une possible utilisation d'appareils plus sophistiqués, qui permettrait d'enrichir l'uranium à plus grande vitesse.

L'échec de l'offre d'enrichissement d'uranium iranien à l'étranger, faite par les grandes puissances en octobre, a coïncidé avec la poursuite de tensions politiques internes en Iran, où la surenchère entre les factions semble avoir réduit à néant l'espoir d'un compromis diplomatique, caressé depuis le début de l'année par l'administration Obama.

FRONT DIPLOMATIQUE COMMUN

Celle-ci n'a pas remis en cause, dimanche, son intention de se donner jusqu'à la fin de l'année pour mesurer les résultats de sa politique de la main tendue, mais elle ne cache plus son agacement. Si l'Iran met ses nouveaux plans à exécution, cela constituera "un exemple supplémentaire de la façon dont [ce pays] choisit de s'isoler", ont réagi dimanche les Etats-Unis, ajoutant que "le temps commence à manquer" pour que Téhéran fasse un geste constructif. Washington a intensifié ses efforts auprès de la Russie et de la Chine pour former un front diplomatique commun contre Téhéran.

Le récent vote d'une résolution du Conseil des gouverneurs de l'AIEA, une première depuis 2006, a été facilité par cet effort américain de multilatéralisme. L'Iran semble avoir été pris de court par ce texte, qui l'appelle notamment à cesser immédiatement les travaux sur le site de Qom. Il envisage désormais, comme il l'avait déjà fait en 2006, de limiter sa coopération avec l'AIEA. Mais celle-ci est déjà réduite à la portion congrue, ainsi que l'a reconnu le directeur de l'Agence, Mohamed ElBaradei.

'Iran ira-t-il jusqu'à la rupture totale avec l'Agence, suivant ainsi l'exemple de la Corée du Nord qui avait expulsé les inspecteurs internationaux et annoncé, en 2003, son retrait du traité de non prolifération (TNP) ? Cette question est désormais posée.

Pour l'heure, le Parlement iranien, ainsi que l'a annoncé dimanche son président Ali Larijani, "est prêt à reconsidérer le niveau de coopération avec l'AIEA, si l'Occident continue d'exercer des pressions sur nous". Samedi, 226 députés iraniens sur 290 ont signé une trêve allant dans ce sens.

Natalie Nougayrède




lire la suite (...)

Retour des tensions avec l’Iran

Téhéran annonce la construction d’usines d’enrichissement d’uranium mais n’écarte pas l’option diplomatique. La communauté internationale, inquiète, s’impatiente.

En annonçant, dimanche, qu’il projetait de construire dix nouvelles usines d’enrichissement d’uranium et de produire de l’uranium enrichi à 20 %, l’Iran a bien évidemment suscité de nouvelles inquiétudes au sein de la communauté internationale. D’autant que la nouvelle survient après une résolution adoptée vendredi par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) condamnant Téhéran sur son programme nucléaire controversé. Le chef de l’Agence iranienne de l’énergie atomique, Ali Akbar Salehi, a d’ailleurs indiqué sans ambages que cette décision était « une réponse ferme à la mesure scandaleuse du groupe 5 + 1 » (les membres du Conseil de sécurité plus l’Allemagne – NDLR). Il y a quelques semaines, pourtant, la proposition de l’AIEA et les réactions mesurées de l’Iran avaient soulevé quelques espoirs. L’offre visait à échanger son uranium faiblement enrichi (3,5 %) contre du combustible nucléaire (uranium enrichi à 20 %). Mais l’Iran veut plus de garanties et a demandé un échange simultané sur son territoire, ce que l’AIEA a refusé. Les communications sont donc de plus en plus brouillées. Si, pour l’heure, personne ne semble rechercher la rupture, le regain de tensions pourrait être exploité par certains pays qui, en jetant de l’huile sur le feu, détournent l’attention internationale de leur propre dossier.

Reste à savoir ce que cherche l’Iran, qui souffle le chaud et le froid, semble s’ouvrir avant de se refermer, et multiplie les déclarations contradictoires. Ainsi, malgré l’annonce de la construction de nouvelles usines, le président du Parlement iranien, Ali Larijani, explique  : « Je pense qu’il existe encore une opportunité diplomatique et il est dans leur intérêt (aux Occidentaux – NDLR) de l’utiliser. » Il est vrai que la situation politique et économique de l’Iran est loin d’être stable. Au Parlement, 226 députés sur 290 ont cosigné une lettre réclamant au gouvernement « un plan rapide visant à réduire le niveau de coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique ».

D’autre part, l’opposition entend faire, du 7 décembre, une grande journée de manifestation. Enfin, on vient d’apprendre que l’État contrôle désormais moins de 50 % de l’économie iranienne. La Maison-Blanche a prévenu que « le temps presse pour que l’Iran réponde aux inquiétudes grandissantes (…) sur son programme nucléaire ». Paris juge « très dangereux » que l’Iran « s’entête à ignorer les demandes » de l’AIEA.

Pierre Barbancey



lire la suite (...)

lundi 26 octobre 2009

L'Iran souhaite conserver 1.100 kg d'uranium enrichi

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et le directeur de l'AIEA Mohamed El Baradei


Un haut responsable iranien envisage d'envoyer "seulement 350 kilos d'uranium" à l'étranger pour être enrichi. Cette déclaration intervient en pleines négociations à Vienne pour une sortie de crise sur le nucléaire iranien.

L'Iran souhaite conserver dans le pays 1.100 kilos d'uranium enrichi à 3,5%, a déclaré dimanche 25 octobre un haut responsable iranien, commentant le projet d'accord proposé par l'AIEA pour un enrichissement de l'uranium iranien à l'étranger. "Je pense qu'un accord nucléaire n'est pas problématique, mais nous devons toujours garder dans le pays 1.100 kilos d'uranium enrichi à 3,5%", a déclaré Mohsen Rezaï, actuel secrétaire du Conseil de discernement et ancien chef des Gardiens de la révolution .
"Pour le combustible du réacteur de Téhéran, nous avons besoin d'envoyer seulement 350 kilos d'uranium à 3,5% [...] ce qui peut permettre de produire le combustible nécessaire pour 20 à 25 ans", a-t-il ajouté. Il a précisé que le réacteur de recherche de Téhéran avait besoin seulement de 30 kilos de combustible avec un degré d'enrichissement à 20%. C'est la première fois qu'un haut responsable iranien donne ces précisions sur les besoins d'uranium enrichi pour le réacteur de recherche de Téhéran.

Israël "trop faible"

L'Iran est prêt à livrer une partie de son uranium faiblement enrichi pour obtenir du combustible pour son réacteur dans le cadre d'un accord international, a confirmé le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki. "Pour assurer le combustible, nous pouvons comme par le passé l'acheter ou nous pouvons livrer une partie de notre combustible (l'uranium enrichi à 3,5%, ndlr) dont nous n'avons pas besoin", a déclaré M. Mottaki.
"Le choix entre ces deux options est actuellement à l'examen et nous annoncerons le résultat dans quelques jours", a également dit Manouchehr Mottaki. Celui-ci a par ailleurs indiqué qu'Israël était trop "faible" et n'aurait pas l'"audace" d'attaquer les installations nucléaires de l'Iran.

Un accord sur 1.200 kg d'uranium

Ces derniers jours, les hauts responsables iraniens ont multiplié les critiques contre le projet d'accord proposé mercredi à Vienne par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour apaiser la crise sur le nucléaire iranien. Ce projet prévoit que l'Iran fasse enrichir en Russie son uranium déjà faiblement enrichi, qui serait ensuite retraité par la France et rendu à l'Iran sous forme de combustible nucléaire pour son réacteur de recherche de Téhéran.
Selon des diplomates occidentaux, le projet d'accord prévoit que l'Iran livre d'ici la fin 2009 près de 1.200 kg d'uranium enrichi à moins de 5% pour le faire enrichir à 19,75% en Russie avant que la France n'en fasse des "coeurs nucléaires" pour le réacteur de Téhéran.
Téhéran n'a pas encore donné sa réponse officielle au projet d'accord présenté par Mohamed El Baradei, mais l'idée d'envoyer 1.200 kilos d'uranium à l'étranger a été très critiquée ces derniers jours. L'Iran possède actuellement quelque 1.500 kilos d'uranium enrichi à 3,5%. La question de l'enrichissement d'uranium est centrale car, si l'uranium faiblement enrichi est employé dans les centrales nucléaires, le minerai fortement enrichi peut permettre l'élaboration d'armes.

"Tout accord international est bénéfique"

Pour l'heure, l'Iran refuse toujours de geler ses activités d'enrichissement d'uranium malgré cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, dont trois assorties de sanctions, demandant leur suspension.
Mohsen Rezaï s'est déclaré favorable à un accord avec la communauté internationale, mais dans le cadre des besoins et des intérêts du pays.
"Tout accord international dans le domaine nucléaire est bénéfique pour développer le programme nucléaire du pays et l'Iran doit chercher [à entériner, NDLR] des accords bilatéraux ou multilatéraux dans le domaine nucléaire et créer des consortiums régionaux et internationaux", a-t-il ajouté.
Il a ajouté que dans le domaine de l'enrichissement d'uranium, l'Iran avait besoin de coopérer avec les autres pays, notamment pour obtenir les dernières technologies.

(Nouvelobs.com avec AFP)



lire la suite (...)

L'Iran pourrait livrer une partie de son uranium faiblement enrichi à la Russie

L'Iran est prêt à livrer une partie de son uranium faiblement enrichi afin d'obtenir du combustible pour son réacteur de recherche de Téhéran et donnera prochainement sa réponse à l'accord proposé par l'AIEA, a déclaré lundi 26 octobre le chef de la diplomatie iranienne, Manoucher Mottaki. Il s'agit du premier signe en provenance d'une source officielle indiquant que l'Iran pourrait au moins partiellement approuver l'accord.

"Pour assurer le combustible, nous pouvons comme par le passé l'acheter ou nous pouvons livrer une partie de notre combustible [l'uranium enrichi à 3,5 %] dont nous n'avons pas besoin", a déclaré M. Mottaki. "Le choix entre ces deux options est actuellement à l'examen et nous annoncerons le résultat dans quelques jours", a déclaré M. Mottaki. Dans tous les cas, l'Iran continuerait à enrichir son propre uranium, a-t-il précisé.

RÉSERVES D'ALI LARIJANI

L'AIEA avait présenté mercredi un "projet d'accord" prévoyant que l'Iran livre, d'ici à la fin 2009, 1 200 kilogrammes d'uranium enrichi à moins de 5 %, sur les 1 500 kilos que possède l'Iran, pour le faire enrichir à 19,75 % en Russie avant que la France n'en fasse des "cœurs nucléaires" pour le réacteur de Téhéran. Ali Bagheri, un des négociateurs iraniens, avait déclaré samedi que l'Iran recevrait en retour 110 kg d'uranium enrichi à environ 20 %.

Mais le président du Parlement iranien, Ali Larijani, a toutefois émis de sérieuses réserves, samedi, sur cet accord, jugé illogique et illégal. "Dans l'affaire nucléaire, les Occidentaux ne doivent pas chercher à [nous] tromper, car nous avons un réacteur de recherche et selon les règles de l'AIEA, ils doivent nous fournir le combustible [sans contrepartie]."

Les experts de l'AIEA ont commencé à visiter dimanche le chantier du nouveau site d'enrichissement de Qom, dans le centre de l'Iran, dont l'existence a renforcé les inquiétudes du groupe 5+1.

Ali Khamenei hostile aux pourparlers avec les Etats-Unis

Le "guide suprême" de la Révolution iranienne serait opposé à la tenue de pourparlers directs avec les Etats-Unis, a rapporté lundi matin le vice-président du Parlement. "Notre politique stratégique est fondée sur l'absence de négociations avec les Etats-Unis, a déclaré Mohammad Reza Bahonar dans un entretien au quotidien réformateur Hambastegi. C'est pourquoi nous n'aurons pas de négociations directes avec les Etats-Unis."

Les Etats-Unis ont rompu leurs relations diplomatiques avec Téhéran peu après la Révolution islamique de 1979, mais ont ouvert récemment la porte à un dialogue bilatéral, en marge des efforts occidentaux pour obtenir l'arrêt du programme nucléaire iranien.



lire la suite (...)

dimanche 25 octobre 2009

L'Iran cherche à modifier les termes de l'offre des grandes puissances sur l'uranium enrichi

L'Iran ne semble guère disposé à évacuer vers l'étranger, avant la fin de l'année, la majeure partie de son stock d'uranium enrichi. Téhéran a laissé passer, vendredi 23 octobre, le délai que lui avait fixé deux jours auparavant l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour fournir une réponse claire.

Le projet porte sur la transformation en Russie, puis en France, de 1 200 kilogrammes d'uranium iranien faiblement enrichi. Mis en avant par l'administration Obama, qui en a fait un test de l'attitude iranienne, il a donné lieu à trois jours de discussioins difficiles à Vienne, du 19 au 21 octobre, sans parvenir à un accord avec les Iraniens.

A quelques heures de l'expiration du délai, la République islamique a réclamé, vendredi, plus de temps pour se prononcer. Jusqu'à "la semaine prochaine", selon son ambassadeur auprès de l'AIEA, Ali Ashgar Soltanieh, cité par la télévision d'Etat. "Jusqu'au milieu de la semaine prochaine ", a précisé de son côté l'AIEA, qui n'a pas publiquement objecté au glissement du calendrier.

L'évacuation de l'uranium priverait l'Iran de la capacité de détourner son stock pour fabriquer la matière fissile utilisable dans la fabrication d'une bombe nucléaire.

Pour Téhéran, le schéma présente l'avantage de légitimer les activités d'enrichissement d'uranium qui lui ont permis de constituer ce stock, en dépit des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.

Toutefois, comme l'a indiqué le positionnement de sa délégation à Vienne, l'Iran semble chercher à modifier les termes de la proposition, dont le texte exact n'a pas été rendu public. Téhéran voudrait voir ses interlocuteurs renoncer à certaines conditions, sur lesquelles la France, en particulier, à insisté.

Téhéran refuse de livrer les 1 200 kg en bloc, et veut obtenir que le processus soit étalé dans le temps. C'est un détail crucial : en effet si la livraison a lieu par petits lots, l'Iran pourrait reconstituer son stock au fil des mois, car il n'a pas l'intention d'interrompre les activités d'enrichissement d'uranium menées dans l'usine de Natanz, au sud de Téhéran.

Du point de vue occidental, si l'uranium devait sortir d'Iran par petites parcelles, les gains de l'opération seraient annulés, puisque les capacités nucléaires iraniennes ne diminueraient en rien. L'Iran produit environ 80 kg d'uranium faiblement enrichi par mois. Les Etats-Unis se sont dit prêts à attendre quelques jours pour la réponse. Le projet "est une vraie opportunité pour l'Iran de lever certaines des vraies préoccupations de la communauté internationale sur son programme nucléaire", a dit le porte-parole du Département d'Etat, Ian Kelly. "Nous espérons que l'Iran apportera la semaine prochaine une réponse positive, a-t-il ajouté. Nous aurions préféré une réponse aujourd'hui."

Un refus iranien constituerait un revers pour l'administration Obama qui mise sur ce projet pour enclencher, ou accompagner, un processus de négociations plus larges. Washington ne veut visiblement pas renoncer. M. Kelly a semblé s'accrocher au moindre espoir en soulignant vendredi que, selon l'AIEA, l'Iran examinait la propostion "en profondeur et dans un esprit positif".

Pourtant les déclarations émanant directement de Téhéran étaient beaucoup plus circonspectes. Ainsi au moment même où l'Iran demandait plus de temps, sa télévision d'Etat citait un officiel anonyme selon lequel le pays n'envisageait qu'une chose : l'achat à l'étranger d'uranium enrichi à près de 20 %, sans aucune livraison préalable d'uranium iranien. Jeudi, au lendemain des discussions de Vienne, le numéro deux du Parlement iranien avait fait des déclarations dans le même sens.

Ce qui ouvre la voie à différentes hypothèses : le régime iranien est-il bloqué par des luttes internes, ou bien ne fait-il que jouer la montre sans jamais avoir véritablement eu l'intention de se déssaisir de son uranium ?

En visite à Beyrouth vendredi, le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, a commenté : "Je ne peux pas dire que la situation concernant l'Iran soit très positive." Une équipe de l'AIEA devait se rendre dimanche sur le site nucléaire de Qom.

Natalie Nougayrède



lire la suite (...)