dimanche 8 juin 2008

Obama plus ferme que Bush sur Jérusalem

Au lendemain de sa victoire dans les primaires démocrates Barack Obama s’est présenté devant l’Aipac, le principal lobby pro-israélien à Washington, auquel il a annoncé une politique radicalement pro-Israël. «Laissez-moi dire les choses clairement, a déclaré Barack Obama mercredi soir en évoquant la délicate question du statut final de Jérusalem. Tout accord avec les Palestiniens doit préserver l’identité d’Israël en tant qu’Etat juif doté de frontières sûres, reconnues et défendables. Jérusalem va demeurer la capitale d’Israël, et doit rester indivisée.» Réagissant immédiatement à ces propos, le président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a «totalement rejeté» cette prise de position en rappelant que Jérusalem-Est est occupé depuis 1967 par Israël.

La position du candidat démocrate, qui a changé, est désormais plus rigide que celle de l’administration de George W. Bush. Officiellement, le département d’Etat estime en effet que la délicate question du statut final de Jérusalem doit être décidée d’un commun accord par Israël et la partie palestinienne. Bill Clinton, dans les dernières semaines de sa présidence, avait également évoqué favorablement la possibilité d’une division de Jérusalem dans le cadre d’un accord de paix.

Ovations. Même s’il s’exprimait devant un public dont il brigue le soutien, la volte-face de Barack Obama est surprenante. Pas plus tard que le mois dernier, Daniel Kurtzer, l’un de ses conseillers sur le Moyen-Orient, déclarait devant un centre d’étude juif, le JPPPI, qu’il «sera impossible de faire des progrès dans les pourparlers de paix [israélo-palestinien, ndlr] si l’avenir de Jérusalem n’est pas mis sur la table». Barack Obama, qui a été ovationné à treize reprises par 7 000 membres de l’Aipac, a aussi considérablement durci ses positions à l’égard de l’Iran. Plus question de rencontrer sans conditions les dirigeants iraniens comme il l’avait jusqu’alors préconisé pour résoudre la question du nucléaire. «Je n’irai pas m’asseoir avec nos adversaires pour le simple plaisir de discuter», a-t-il dit en prônant désormais un long et «prudent» processus diplomatique d’évaluation pouvant éventuellement conduire à une rencontre «avec le leader iranien approprié […] si, et seulement si, cela fait progresser les intérêts des Etats-Unis».

Obama, qui s’est engagé à fournir 30 milliards de dollars (19,12 milliards d’euros) d’assistance militaire à Israël, a approuvé les bombardements du Liban en 2006 par l’Etat hébreu, et a qualifié de «totalement justifié» le raid contre un site soupçonné d’abriter des «armes de destruction massives» en Syrie l’an dernier. «Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir, a-t-il souligné avec emphase, pour empêcher l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire. Tout.» Presque une surenchère comparée au candidat républicain, John McCain, qui, à cet égard, a déclaré que «l’option militaire» est sur la table, «mais seulement en dernier recours».

«Entité terroriste». Dernière volte-face : Barack Obama a déclaré que la Garde révolutionnaire iranienne avait été «désignée à raison comme une entité terroriste». L’an dernier, le sénateur s’était pourtant opposé au vote d’une résolution du Sénat désignant cette unité militaire iranienne comme une «entité terroriste». Il avait affirmé que cette résolution «téméraire» allait servir de «justification» à l’administration Bush pour «attaquer l’Iran».


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