mardi 21 octobre 2008

Opep : l'Iran favorable à une baisse de 2 à 2,5 millons de barils par jour

A la veille de la réunion d'urgence de l'Opep, le 24 octobre, l'Iran reste sur une ligne dure. A l'inverse, les pays du Golfe et la Lybie militent pour une baisse de la production plus modérée.

Alors que l' Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) doit se réunir vendredi pour décider de la politique à tenir pour contrer le recul des cours du pétrole, l'Iran estime que l'organisation doit réduire sa production de 2 à 2,5 millions de barils par jour afin stabiliser le marché, a déclaré mardi son ministre du Pétrole Gholam Hossein Nozari.

"Compte tenu de la baisse de 8% à 10% de la demande et l'état des stocks de pétrole, je pense qu'une baisse de l'offre de 2 à 2,5 millions de barils par jour peut stabiliser le marché", a-t-il avancé.

Les cours du pétrole ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis leurs sommets de juillet (147 dollars). Malgré un petit rebond ces derniers jours grâce à la perspective d'une réduction de la production du cartel. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre a fini lundi à 74,25 dollars, en hausse de 2,40 dollars par rapport à la clôture de vendredi.

Pour M. Nozari "le prix du pétrole est actuellement très bas, compte tenu de l'inflation et des circonstances du marché, et le prix de 150 USD (par baril) ne devrait pas être hors de portée".

En revanche son homologue qatari Abdallah Ben Hamad al-Attiyah, qui se trouvait à Téhéran pour une réunion sur le gaz, a jugé que "dans la situation actuelle, le meilleur prix est entre 80 et 90 dollars". Et hier, le ministre libyen a estimé qu'une réduction de plus de 1 million de baril jour était suffisante ce qui correspond à une fourchette de 70 à 90 dollars.

En clair, l'opposition entre "durs" et modérés se poursuit au sein de l'Opep. D'un côté, on trouve l'Iran et des pays comme le Vénézuela et l'Algérie, qui prônent généralement de fortes réductions du quota de l'Opep pour soutenir les cours. Et de l'autre, les pays du Golfe _ appuyés hier par la Libye _ plus sensibles aux arguments des pays consommateurs sur le fait qu'un prix trop élevé risque d'handicaper leur croissance et donc de réduire leur consommation de brut.

M. Attiyah a jugé que "dans la situation de trouble du marché, la prochaine réunion de l'Opep examinera certainement la baisse de la production", et que le cartel sera "peut-être même obligé de baisser la production pour équilibrer l'offre et la demande".

Le représentant iranien à l'Opep, Mohammad Ali Khatibi, avait estimé lundi "possible que la baisse de la production ait lieu en plusieurs étapes et il semble que le cartel soit prêt à une baisse d'un million de barils dans un premier temps". L'Opep est censé produire actuellement 28,8 mbj, ce qui représente environ 40% de la consommation mondiale. (Source AFP)


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