samedi 22 mars 2008

Etre juif en Iran


Etre juif en Iran
LE MONDE 2 | 21.03.08

© Le Monde.fr


De notre envoyée spéciale en Iran

Dans la République islamique du très antisioniste président Mahmoud Ahmadinejad vivent toujours quelque 30 000 juifs. La communauté, qui jouit de la liberté de culte, est même représentée au Parlement – par un seul député. Plongée dans le quotidien discret d'une des plus anciennes diasporas du monde.[...]


[...]Lectures et chants s'enchaînent dans une légère cacophonie. La porte de la synagogue claque au gré des entrées et sorties des enfants. Côté femmes, à gauche, on chuchote allègrement entre deux récitations murmurantes. Côté hommes, à droite, sourires et saluts de la main s'échangent à la moindre occasion. Puis arrive le moment où l'on pose deux fauteuils l'un en face de l'autre devant l'estrade centrale. Toute l'assemblée devient silencieuse. On fait asseoir le bébé sur les genoux de son père. En face, le mohel (circonciseur) prépare son nécessaire : couteau, flacon et morceaux de coton. La foule se resserre autour d'eux. Armé d'un petit couteau à double tranchant, le mohel se penche sur le sexe du nourrisson pendant qu'un homme, debout, éponge le front en sueur du jeune père, occupé à retenir les gesticulations de son enfant. Caméscopes et téléphones portables sont tendus vers la scène. Quelques minutes plus tard, sous les youyous stridents des femmes, le bébé apparaît au-dessus de l'assistance, porté à bout de bras par son père. Les chants en hébreu résonnent sous le plafond de la synagogue. Dans une salle attenante, un buffet est garni de ragoûts, de salades et de poissons grillés. Et le père, au milieu de ses convives, verse à qui veut des rasades de whisky et de vodka!

DISCOURS ANTI-ISRAÉLIEN


Cette cérémonie de circoncision se tient à la grande synagogue Yusef-Abad, en plein centre de Téhéran, capitale de la très antisioniste République islamique d'Iran. Difficile d'imaginer que cet endroit aux allures de bâtiment administratif, situé en plein quartier résidentiel, accueille chaque semaine des centaines de juifs de Téhéran. A quelques encablures de là, sur les murs de la capitale, ne lit-on pas de ravageurs "Down with Israël" (A bas Israël)? Répandu en Iran depuis la révolution islamique de 1979, le discours anti-israélien est encore plus présent maintenant que Mahmoud Ahmadinejad a accédé à la présidence du pays. En octobre 2005, quelques mois après son élection, reprenant les propos de l'imam Khomeiny, Ahmadinejad appelait à "rayer de la carte l'Etat d'Israël", qu'il comparait à une "tumeur".

Quelques semaines plus tard, il affirmait que les Occidentaux "ont inventé le mythe du massacre des juifs". Puis le régime des mollahs organisa un concours "international" de caricatures sur la Shoah. Et les 11 et 12 décembre 2006, le monde entier assistait, incrédule, à une énième provocation de la présidence iranienne : la tenue à Téhéran d'une conférence sur l'Holocauste à laquelle était invitée la quasi-totalité des négationnistes de la planète. Ils s'étaient employés pendant deux jours à nier les preuves du génocide des juifs par l'Allemagne nazie et à faire du sionisme le produit d'une gigantesque imposture. Depuis, pas un mois ne s'écoule sans que des déclarations d'un goût douteux ne viennent illustrer la nouvelle stratégie iranienne de diabolisation des juifs et d'Israël.

Pourtant, forte de quelque 30 000 membres, la communauté juive iranienne est la plus importante du Moyen-Orient – en dehors de l'Etat hébreu. Vieille de deux mille sept cents ans, c'est aussi la plus ancienne diaspora juive vivante du monde. Comme dans la plupart des pays musulmans, elle partage avec la communauté chrétienne le statut de minorité protégée (dhimmi-s) réservé aux gens du Livre. Reconnus en tant que minorité religieuse, les juifs sont libres de pratiquer leur culte dans leurs synagogues, de célébrer leurs mariages… mais ne jouissent pas des mêmes droits que les musulmans (notamment concernant les droits d'héritage) et ne peuvent accéder à des emplois dans la haute administration ou dans l'armée.

BOUCHERIES CASHER

"Nous pratiquons notre religion dans la sérénité et ne manquons de rien, avance Farhad Aframian, jeune rédacteur en chef de la revue juive Ofogh-Bina. Nous avons une vingtaine de synagogues à Téhéran, des écoles juives, des crèches pour nos enfants en bas âge, quelques boucheries casher, notre propre hôpital, etc. A l'intérieur de nos synagogues, on fait ce qu'on veut. Le gouvernement ne nous embête pas. On a même le droit de consommer de l'alcool pour les besoins de nos cérémonies!"

Dans les rues de Téhéran, vous ne verrez que rarement des juifs coiffés d'une kippa. La plupart la mettent juste avant d'entrer dans la synagogue. Et les femmes juives, même si elles se distinguent souvent par des vêtements soyeux et colorés, respectent strictement le code vestimentaire qu'impose la loi islamique : foulard et "mantô" qui cache les formes féminines. Signe de méfiance? "Nous ne voulons pas attirer l'attention sur nous. Nous savons que notre discrétion est une condition à notre relative liberté", répond Arash Abaie, 36 ans, professeur de religion juive, éditeur de livres en hébreu et lecteur à la synagogue Yusef-Abad. Pour lui, aucune contradiction majeure à être juif en terre d'islam. "Il n'y a pas de ghettos ou de quartiers exclusivement juifs en Iran. Nous sommes bien intégrés et ne sentons aucune hostilité de la part de nos compatriotes, poursuit-il. Il faut savoir aussi que nous, juifs d'Iran, nous nous définissons d'abord et avant tout comme iraniens."

On conçoit mal, pourtant, que les déclarations négationnistes et les multiples provocations du président Ahmadinejad aient pu les laisser indifférents. Par la voix de Moris Motamed, son unique représentant au Parlement, la communauté juive a officiellement condamné ces propos. Quand Mahmoud Ahmadinejad a remis en cause l'Holocauste il y a deux ans, le député a organisé une conférence de presse pour protester publiquement contre ces déclarations. Il y affirmait que lest un fait historique avéré et que remettre en question cette tragédie humaine est une insulte pour tous les juifs du monde. Pour Moris Motamed, toutefois, ces provocations ne constituent pas une menace directe à l'égard de la communauté. "Ahmadinejad ne fait que reprendre le discours de ses prédécesseurs. Dès le lendemain de la révolution, Khomeiny a explicitement fait la distinction entre les sionistes et les juifs en disant : Nous respectons le judaïsme mais nous méprisons le sionisme. Les slogans que nous entendons encore aujourd'hui visent Israël en tant que puissance occupante. Ils ne sont pas antisémites et ne nous visent pas. Cette différenciation est fondamentale pour nous", clame Moris Motamed. Il ne cache pas qu'il lui arrive de soutenir publiquement le peuple palestinien quand il estime cela nécessaire. Et l'Association juive de Téhéran, comme elle le rappelle dans son livret de présentation, a elle-même régulièrement protesté contre "les crimes du régime israélien et les violations des droits de l'homme à l'égard des Palestiniens".

DÉTACHEMENT

Reste qu'il y avait à l'évidence une arrière-pensée antisémite dans l'organisation du concours de caricatures sur la Shoah ou dans la négation de l'Holocauste. "Nous ne sommes pas dupes. Les provocations d'Ahmadinejad visent à justifier la désignation d'Israël comme ennemi extérieur. Ça lui permet de détourner l'attention des gens quant aux problèmes intérieurs", analyse le député, impassible. Pierre angulaire de la politique étrangère du pays, cette lutte contre le "régime sioniste usurpateur" est aussi une manière de s'attirer les sympathies des pays arabes de la région dans le but de faire de l'Iran la plus grande puissance du Moyen-Orient.

Les déclarations présidentielles n'émeuvent pas non plus outre mesure la population. Moses, 51 ans, qui tient une boutique de textile, préfère s'en amuser. "Que voulez-vous? Laissons-le parler! C'est un dictateur. Il est fou. Tout le monde le sait. Pour nous, ça ne change rien." " Ça fait des années qu'on entend les mêmes discours, on n'y prête plus attention. Ça fait partie du décor", soupire Robin, étudiant en anglais. Un détachement qui s'explique, selon Arash, par le peu d'intérêt que suscitent ces questions-là. "Les juifs d'Iran ne se mêlent pas beaucoup de politique. Ici, il est très difficile de trouver des livres sur l'histoire de l'Holocauste. Si bien que même les juifs iraniens n'ont pas une grande conscience de la Shoah. Cette tragédie ne les touche pas personnellement." Yom HaShoah, qui commémore l'Holocauste, est l'une des seules fêtes du calendrier hébraïque à ne pas être célébrées en Iran.

La nécessité (ou l'obligation) de s'intégrer semble être une caractéristique de cette communauté. C'est en tout cas l'un des buts revendiqués par l'Organisation des femmes juives qui, créée voici soixante ans, est la plus ancienne association juive d'Iran. "Nous organisons régulièrement des concerts ou des conférences ouvertes à toutes les confessions afin de favoriser les échanges avec la majorité , souligne Marjan Yashayayi, membre active de l'organisation et directrice de la bibliothèque de l'Association juive de Téhéran. Et nous sommes très fiers de constater que les universitaires musulmans sont plus nombreux que les juifs à venir emprunter nos livres sur la religion et la culture hébraïques." De même, malgré l'existence d'écoles juives, beaucoup de familles préfèrent inscrire leurs enfants dans les écoles musulmanes pour qu'ils s'intègrent mieux et apprennent les bases de l'islam. D'autant qu'au concours d'entrée à l'université, chaque élève, quelle que soit sa confession, doit passer une épreuve de "sciences islamiques". Pour ne pas sécher sur la date de décès du septième imam, mieux vaut donc avoir fréquenté un lycée musulman.

Mais lorsque la conversation se prolonge, les juifs iraniens rencontrés osent se plaindre. "Ce n'est pas si facile d'être juif en Iran, raconte Esther. Ma sœur était chef d'équipe dans une entreprise pharmaceutique de plus de 200 employés. Elle devait devenir manager – tous les employés y étaient favorables. Au dernier moment, la direction lui a fait savoir que si elle voulait le poste, elle devait se convertir à la religion musulmane. Comme elle a refusé, on lui a demandé de partir."

LIENS ÉCONOMIQUES


Daniela, 13 ans fréquente un collège musulman. Elle explique, quant à elle, que d'autres élèves la traitent parfois d'"ennemi" "C'est vrai que dans certains cas, notre religion est un handicap. Mais notre sort est beaucoup plus enviable que celui des bahaïs, par exemple", concède Marjan, faisant référence aux 350 000 fidèles de la foi bahaï, dissidence de l'islam née au XIXe siècle. "La situation des juifs d'Iran n'est pas pire que celle d'autres minorités, confirme Parvaneh Vahidmanesh, qui prépare un doctorat et un livre sur l'histoire des juifs en Iran. Minorité persécutée, les bahaïs sont empêchés de célébrer leur culte. Les juifs, souvent commerçants, ingénieurs ou médecins, ont plus de pouvoirs et de richesses que les chrétiens ou les zoroastriens. Ils ont cette chance d'avoir tissé des liens économiques avec les musulmans et de jouir d'aides de la diaspora américaine ou israélienne."

"INTERDICTION FORMELLE D'ALLER EN ISRAËL"


Malgré la rupture des liens diplomatiques entre l'Iran et Israël, les juifs iraniens maintiennent quelques relations avec l'Etat hébreu. Surtout à travers la famille. Beaucoup ont un cousin, un oncle, un frère, des grands-parents vivant à Tel-Aviv ou Jérusalem puisqu'à la création de l'Etat d'Israël en 1948, puis à la révolution de 1979, une part très importante de la communauté juive d'Iran a émigré. Kamran, père de trois enfants, est commerçant à Ispahan. Trois de ses sœurs habitent à Jérusalem. Il leur rend visite chaque année. "C'est écrit noir sur blanc sur notre passeport : interdiction formelle d'aller en Israël. Pour voir notre famille, on doit donc passer par Chypre ou la Turquie et, à Jérusalem, on nous délivre un visa sur feuille volante, raconte-t-il. Mes sœurs m'appellent régulièrement et on communique beaucoup par mail. Elles s'inquiètent de savoir comment ça se passe pour nous ici, surtout depuis qu'Ahmadinejad est au pouvoir. C'est vrai que sous Khatami [le précédent président, réformiste, de 1997 à 2005], on se sentait plus à l'aise, plus libres de s'exprimer. Mais je les rassure : pour l'instant, on n'a pas trop à se plaindre."

Ce vendredi soir-là, veille de sabbat, toute la petite famille est réunie. Dans le salon, le poste est branché sur le programme en persan de Radio-Israël, animée par des Iraniens de Jérusalem. Le fils aîné, Jonathan, 23 ans, est aussi un lecteur assidu du Jerusalem Post et de Haaretz, qu'il consulte en ligne pour, dit-il, s'informer de ce qui se passe en Israël. Comme beaucoup de jeunes de son âge, il ne veut pas se contenter des journaux iraniens, pour la plupart soumis à la censure. Etudiant en informatique, Jonathan se sent bien intégré. Plus tard dans la soirée, il émettra tout de même quelques réserves : "En tant que juif, on sait que, professionnellement, on rencontrera des obstacles. On ne peut pas espérer faire carrière dans l'armée ou devenir haut fonctionnaire. Ni prétendre à une poste d'avocat ou de magistrat. Et comme les médias, l'édition ou l'éducation sont complètement islamisés, la plupart d'entre nous préfèrent s'orienter vers des voies plus neutres : ingénierie, médecine, pharmacie." Pour rien au monde, pourtant, Jonathan n'irait vivre en Israël ("J'aime mon pays et j'aurais trop peur des attentats"), mais il comprend que certains Iraniens en aient envie. Fin décembre, un groupe d'une quarantaine d'immigrants juifs, aidés financièrement par l'Agence juive, est arrivé à Tel-Aviv sous les caméras et les appareils photo de dizaines de journalistes. L'Agence juive a alors déclaré que ces hommes et femmes avaient quitté leur pays à cause d'un antisémitisme croissant. Difficile de savoir où s'arrête la vérité et où commence la manipulation politique, note Arash, qui remarque néanmoins que ce genre d'événement, largement médiatisé dans les médias iraniens, ne fait qu'aggraver l'image des juifs en Iran.

En novembre 2007, le Guardian avait fait état "d'un nombre croissant d'émigrations de juifs d'Iran vers Israël à cause des tensions grandissantes entre les deux pays", et citait l'exemple de Benyamin, un jeune enseignant d'hébreu qui aurait été menacé de mort parce que soupçonné d'espionnage pour le compte d'Israël.

ENTRE PROVOCATION ET TOLÉRANCE

Moris Motamed le reconnaît, les tensions internationales provoquent parfois des remous jusque dans la vie quotidienne des juifs iraniens. A Shiraz, dans le sud du pays, au cours de l'été 2006, en pleine guerre entre Israël et le Hezbollah soutenue par Téhéran, une boutique juive par exemple a été plastiquée par un groupe de musulmans extrémistes. Dans cette ville connue pour son conservatisme, la méfiance à l'égard des journalistes se fait nettement plus sentir qu'à Téhéran. Ce n'était d'ailleurs pas la première fois que Shiraz était le théâtre d'incidents graves. Aujourd'hui encore, le souvenir de "l'affaire des treize juifs" y est vivace. En 2000, treize étudiants et professeurs de religion juifs avaient été arrêtés et emprisonnés pour "espionnage au profit de l'entité sioniste". Ils ne furent relâchés que quelques années plus tard au prix d'une importante mobilisation inter nationale. Rencontré à Ispahan, Benyamin, l'un de ces treize prisonniers, aujourd'hui rabbin, indique d'emblée qu'il ne veut pas reparler de cet événement, se contentant de faire visiter le bain des ablutions de la principale synagogue d'Ispahan… C'est là toute l'ambiguïté de la situation de la communauté juive d'Iran, entre provocations, humiliations et tolérance. "Cela fait des siècles et des siècles qu'en Iran, juifs et musulmans vivent ensemble en se respectant. Au regard de l'histoire mondiale, on peut dire qu'on s'en sort pas mal, résume Marjan. Au fond d'eux-mêmes, beaucoup de juifs iraniens espèrent représenter un modèle pour les Palestiniens et les Israéliens. On est la preuve qu'on peut vivre en paix malgré les différences. Ce serait bien, ça, de le mettre dans votre article", avait insisté Marjan. C'est chose faite.

A leur demande ou à notre propre initiative, nous avons changé les prénoms de certaines des personnes interviewées.
Lucie Geffroy



FEUILLETON A SUCCES SUR LE SCHINDLER IRANIEN

Pendant six mois, ce fut l'une des séries-phares du petit écran iranien. Diffusé à partir de septembre 2007 tous les lundis soir sur la première chaîne de la télévision d'Etat, " Virage à degré zéro " (" Madar-é sefr daradjé "), qui évoque le génocide juif pendant la seconde guerre mondiale, a passionné des milliers de téléspectateurs iraniens. Le feuilleton raconte l'histoire d'amour à Paris, dans les années 1940, entre Habib, jeune étudiant iranien, et Sara, une Française de confession juive. Grâce à la complicité d'un diplomate de l'ambassade d'Iran, sorte de Schindler à l'iranienne, Habib réussit à sauver sa belle des camps de concentration nazis.

Le scénario rappelle un événement historique peu connu : sur ordre du chah, Abdol Hussein Sardari, ambassadeur iranien en poste à Paris, a sauvé des camps près d'un millier de juifs en leur délivrant de faux passeports iraniens. Les producteurs l'ont clamé haut et fort : le but de cette série était de montrer que si l'Iran est antisioniste, il n'est pas antisémite et qu'au-delà des provocations au plus haut sommet de l'Etat, les Iraniens n'ont jamais tué de juifs. L'Association juive d'Iran se félicite encore de la diffusion de " Virage à degré zéro ", qui tranche avec ces feuilletons bas de gamme où le méchant a toujours un nom à consonance juive.


UNE COMMUNAUTE MILLENAIRE QUI S'AMENUISE


La communauté juive d'Iran est vieille de deux mille sept cents ans. Ses membres descendent des juifs qui ont préféré rester dans la région après l'exil de Babylone, quand le roi de Perse CyrusII le Grand permit aux juifs de retourner à Jérusalem pour y reconstruire le temple détruit par Nabuchodonosor. A cette époque, la Perse faisait figure de terre de liberté et non d'exil. De nos jours, de nombreux lieux saints, tels que le tombeau d'Esther à Hamadan, font toujours l'objet de pèlerinages.

Depuis le milieu du XXe siècle, la communauté juive d'Iran n'a cessé de se réduire. La création de l'Etat d'Israël a provoqué une première vague d'émigration. D'après David Menashri, directeur du centre d'études iraniennes de l'université de Tel-Aviv, entre 1951 et 1978, 40 800 Iraniens juifs ont migré vers Israël. Parmi eux, Moshe Katsav, président de l'Etat hébreu de 2 000 à 2007. Mais c'est la révolution islamique qui a suscité le plus de départs. Avant 1979, on comptait environ 100 000 juifs en Iran. Ils ne sont plus que 30 000. La majorité a émigré vers les Etats-Unis, principalement en Californie. D'autres ont fui en Europe. En 2007, on dénombrait environ 15 000 juifs à Téhéran, 6 000 à 7 000 à Shiraz, 3 000 à Ispahan et le reste réparti entre les cités de Kerman, Kashan, Yazd et Hamadan.

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