lundi 9 juin 2008

Le premier ministre irakien promet à Téhéran de ne pas servir de base arrière à Washington

Pour sa troisième visite en Iran depuis sa prise de fonction, en 2006, le premier ministre irakien Nouri Al-Maliki a rassuré Téhéran quant à la présence à long terme des troupes américaines sur le sol irakien, affirmant que son pays n'avait pas vocation à devenir un "base" américaine "pour porter atteinte à la sécurité de l'Iran et de nos autres voisins".

"L'objectif stratégique du gouvernement irakien est de renforcer les relations avec l'Iran et ses voisins", a également confié M. Maliki au chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki. En contrepartie de ces engagements, les autorités iraniennes ont promis de "contribuer à la sécurité en Irak". M. Maliki a estimé que "la sécurité de l'Irak aura un impact positif sur la sécurité du Moyen-Orient", et qu'elle ne pourra être obtenue que "grâce au développement des relations bilatérales".

La visite du dirigeant irakien en Iran intervient après que Téhéran a fait part de son mécontentement quant au futur accord sur la présence des troupes américaines en Irak. Baptisé Status of forces agreement (SOFA), il devrait donner des bases légales à la présence de l'armée américaine sur le sol irakien après la fin de l'année et l'expiration d'une résolution de l'ONU régissant leur présence.

PEU DE CHANCES D'UN ACCORD AVANT LE DÉPART DE M. BUSH


L'accord SOFA est le prétexte pour une nouvelle passe d'arme entre l'Iran et les Etats-Unis. La porte-parole de l'ambassade américaine à Bagdad, Mirembo Nantongo, a affirmé que "les négociations concernent les Américains et les Irakiens. Et nous constatons que la contribution iranienne est négative". Pour contrer l'influence croissance de la République islamique en Irak, Washington s'efforce d'amener les voisins sunnites de l'Irak à accroître leur aide financière et à nouer des liens diplomatiques en bonne et due forme avec Bagdad.

Après s'être avoir donné son accord sur le principe en novembre, le gouvernement irakien explique aujourd'hui qu'il "vision différente" de celle de Washington concernant cet accord. Ce qui peut s'expliquer par le fait qu'au sein même de son gouvernement, M. Maliki est confronté à la pression des partis chiites irakiens, qui dénoncent le document. Selon deux responsables irakiens cités par Associated Press, l'accord a peu de chances d'aboutir avant la fin du mandat de George Bush, en janvier, en raison des demandes américaines concernant la liberté de manoeuvre de leur troupes sur le sol irakien.


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