jeudi 12 juin 2008

Nucléaire iranien: "toutes les options sont sur la table", réaffirme George W. Bush

Comme la veille en Slovénie, la question du nucléaire iranien a été au centre mercredi des entretiens entre le président américain George W. Bush et la chancelière allemande Angela Merkel, à Meseberg près de Berlin. "Toutes les options", y compris militaires, "sont sur la table" face à Téhéran, a réaffirmé M. Bush qui veut cependant régler cette question par la "diplomatie".

Mardi lors de leur sommet en Slovénie, les Etats-Unis et l'Union européenne ont menacé l'Iran de nouvelles sanctions si Téhéran ne gèle pas ses activités d'enrichissement d'uranium, de façon vérifiable par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). George W. Bush a fait valoir mercredi lors d'une conférence de presse qu'un Iran nucléarisé menacerait la paix mondiale.
"J'ai dit à la chancelière que mon premier choix, évidemment, est de régler cela diplomatiquement". Mais "toutes les options restent sur la table", a-t-il rapidement ajouté. Angela Merkel a de son côté souligné la nécessité d'une nouvelle série de sanctions si l'Iran ne suspend pas son programme d'enrichissement.
"Encore une fois (...) nous voulons donner une chance à la diplomatie, mais nous devons rester" fermes "sur cette question en particulier", a ajouté la chancelière. "Pensons au peuple iranien. Voila ce qui est essentiel. Ce peuple mérite de meilleures perspectives et nous espérons que les dirigeants d'Iran entendront finalement raison", a-t-elle déclaré.
Le groupe des Six -les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne- travaille actuellement à une nouvelle série de sanctions mais aussi d'incitations pour obliger Téhéran à revoir ses ambitions nucléaires. Le Haut représentant de la politique étrangère de l'UE, Javier Solana, compte se rendre bientôt à Téhéran pour convaincre les dirigeants iraniens d'accepter des négociations de sortie de crise.
George W. Bush et les Vingt-Sept assurent croire qu'"une solution négociée, mutuellement satisfaisante, reste ouverte à l'Iran". Ils se disent déterminés à poursuivre l'application des trois séries de sanctions votées par le Conseil de sécurité mais aussi prendre de "nouvelles mesures" si cela ne suffit pas.
Les Etats-Unis et l'Union européenne veilleront par exemple à ce que "les banques iraniennes ne puissent pas abuser le système bancaire international pour soutenir la prolifération (nucléaire) et le terrorisme".
L'ayatollah Ali Khamenei, chef suprême de l'Iran, a déclaré le 3 juin que son pays poursuivrait son programme nucléaire controversé, en écartant toute visée militaire. L'Iran, a-t-il ajouté, ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire et veut faire de l'atome un "usage pacifique".
Le pays poursuivra donc dans cette voie "en dépit de la convoitise de nos ennemis", a averti le guide suprême iranien lors d'une cérémonie en l'honneur de feu l'ayatollah Ruhollah Khomeini, fondateur de la République islamique. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a quant à lui répété mercredi que pressions et sanctions ne feront pas plier Téhéran, en ajoutant que l'ère Bush "est arrivée à son terme".
Devant la presse, George W. Bush, en réponse à une question sur l'Irak, a de nouveau estimé avoir pris la bonne décision en ordonnant l'invasion du pays en mars 2003. "Je ne regrette rien", a-t-il dit, en expliquant ne pas chercher à établir des bases américaines permanentes dans le pays.
Le président américain et la chancelière allemande ont également parlé de l'Afghanistan, du changement climatique, des biocarburants et de leurs répercussions sur l'augmentation des prix alimentaires. George W. Bush poursuit jeudi en Italie sa tournée européenne, avant de faire étape en France et en Grande-Bretagne.

Aucun commentaire: