vendredi 18 juillet 2008

Les Etats-Unis pourraient rétablir une présence diplomatique en Iran

Le quotidien britannique The Guardian rapporte, dans son édition de jeudi 17 juillet, que les Etats-Unis vont annoncer, le mois prochain, leur intention de rétablir une présence diplomatique en Iran en ouvrant une section d'intérêts diplomatiques à Téhéran. Une telle décision constituerait une première depuis la rupture diplomatique avec le régime des mollahs à la suite de la crise des otages en 1980.

"Avec cette décision, des diplomates américains seront en poste dans ce pays", annonce l'article du Guardian, sans citer de source précise. Pour le quotidien, une telle évolution constituerait "un tournant remarquable dans la politique du président George Bush, qui s'en est tenu jusque-là à une approche dure de l'Iran tout au long de sa présidence". Cette annonce serait également l'aboutissement d'un travail de sape mené depuis deux ans par le département d'Etat américain. "[Ils] ont fait pression sur la Maison Blanche depuis deux ans pour qu'elle rétablisse des relations diplomatiques avec l'Iran par le biais d'une section d'intérêts", explique The Guardian.

DISCUSSIONS À GENÈVE SUR LE NUCLÉAIRE

Le retour des diplomates américains reste cependant dépendant de l'accord des autorités iraniennes. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a fait savoir, en juin, qu'il n'était pas opposé à cette éventualité. "Nous n'avons pas reçu de demande officielle mais nous pensons que tout développement de nos relations est correct", avait-il indiqué. Actuellement, les intérêts américains en Iran sont gérés par la diplomatie suisse et Washington s'appuie sur les services britanniques pour se tenir au courant des évolutions politiques intérieures. Téhéran conserve, pour sa part, une section d'intérêts à Washington, hébergée par l'ambassade du Pakistan.

Les révélations du Guardian interviennent alors que Washington a confirmé, mercredi, que le numéro trois du département d'Etat, William Burns, se rendrait à Genève au cours du week-end pour participer à des discussions sur la question du nucléaire avec le négociateur iranien. En soi, la présence d'un haut représentant américain autour d'une table avec un responsable iranien représente déjà une première depuis que les pays occidentaux négocient avec Téhéran sur ce dossier particulièrement sensible.

Les Etats-Unis ont répété qu'ils refuseront de participer à des négociations avec les Iraniens tant que ces derniers n'auraient pas suspendu leurs activités d'enrichissement de l'uranium. Mercredi, la Maison Blanche a néanmoins tenu à préciser que l'émissaire américain sera là "pour écouter, pas pour négocier". M. Burns sera présent au sein d'une délégation incluant des émissaires russe, chinois, français, allemand et britannique, ainsi que le chef de la diplomatie européenne, Javier Solana.



Aucun commentaire: