dimanche 20 juillet 2008

Réunion à Genève sur le dossier du nucléaire iranien

Les puissances mondiales impliquées dans le dossier du nucléaire iranien ont commencé à sonder samedi à Genève la volonté réelle de Téhéran de négocier une issue à la crise ouverte il y a six ans.

La participation sans précédent d'un haut diplomate de l'administration américaine, William Burns, de même que les déclarations récentes de hauts responsables iraniens ont suscité des attentes.

Mais l'optimisme, observé notamment sur les marchés pétroliers, pourrait être de courte durée, un diplomate occidental ayant rappelé avant le début des discussions qu'en dépit d'une "bonne" ambiance, une décision iranienne de cesser toute activité d'enrichissement d'uranium n'était pas à l'ordre du jour.

"Ils cherchent à régler des problèmes plus importants qui pourraient être inclus dans des négociations complètes", a dit ce responsable, qui a requis l'anonymat.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères iranien Manouchehr Mottaki a présenté de Téhéran cette réunion comme quelque chose de "positif et de constructif".

"La rencontre d'aujourd'hui pourrait se poursuivre par d'autres, afin que les points de vue de toutes les parties puissent être mises sur la table et que nous parvenions à un accord", a déclaré le chef de la diplomatie iranienne.

"INTENTIONS POSITIVES"

Les représentants des six puissances impliquées dans le dossier (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu - Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne - plus l'Allemagne) vont discuter avec le négociateur en chef de l'Iran de leurs dernières propositions de coopération, remises le mois dernier à Téhéran, et de la réponse iranienne.

A son arrivée à Genève, le négociateur iranien, Saeed Jalili, s'est dit animé d'"intentions positives".

Selon un haut responsable iranien, Jalili a reçu mandat du Guide suprême de la révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, et du président, Mahmoud Ahmadinejad, de prendre les décisions nécessaires.

La rencontre de Genève, a dit ce responsable à Reuters, "clarifiera le sort des négociations".

L'Iran, quatrième producteur mondial de pétrole, affirme que son programme nucléaire a pour unique visée la production d'électricité; l'Occident le soupçonne de vouloir se doter de l'arme atomique.

L'ensemble de propositions remises en juin aux autorités iraniennes par le porte-parole de la diplomatie européenne, Javier Solana, visent à offrir à Téhéran des incitations économiques et techniques en échange d'une suspension de ses activités d'enrichissement de l'uranium.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté trois trains de sanctions contre l'Iran dans cette crise ouverte à l'été 2002, lorsque le Conseil national de la résistance iranienne, groupe d'opposants en exil, a dénoncé l'existence d'un centre d'enrichissement de l'uranium à Natanz et d'une centrale nucléaire à eau lourde à Arak.

La tension s'est accrue la semaine dernière avec des essais de missiles auxquels l'Iran a procédés.

Version française Henri-Pierre André et Olivier Guillemain



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