mardi 7 octobre 2008

Ehud Olmert à Moscou pour dissuader de vendre des armes à l'Iran

Le Premier ministre israélien par intérim Ehud Olmert est arrivé en fin de journée à Moscou pour une visite de deux jours destinée à dissuader les responsables russes de vendre des armes et des missiles à l'Iran et à la Syrie.

Olmert s'est entretenu à son arrivée avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

De source israélienne, on affirme que les deux hommes ont trouvé un terrain d'entente sur la question du programme nucléaire iranien mais les discussions ont été peu concluantes sur les autres dossiers.

"Jérusalem et Moscou sont convenus de poursuivre le dialogue et la coopération avec pour objectif de stopper (le programme) nucléaire d'enrichissement (d'uranium)", a déclaré un responsable israélien.

Olmert a par ailleurs assuré à Lavrov qu'il était déterminé à poursuivre les discussions indirectes avec la Syrie, menées sous l'égide de la Turquie.

Le Premier ministre israélien a exhorté la Russie "à faire tout ce qui était en son pouvoir pour soutenir l'atmosphère positive et empêcher les armes syriennes de tomber aux mains d'éléments extrémistes au Liban, comme le Hezbollah", a ajouté le responsable israélien.

Olmert avait déclaré avant son arrivée à Moscou qu'il ferait part à la Russie des sujets d'"inquiétude immédiate" d'Israël concernant la vente d'armes à des "éléments irresponsables".

Le Premier ministre par intérim israélien, qui reste en charge des affaires jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement après avoir démissionné, doit rencontrer mardi le président russe Dmitri Medvedev.

Interrogé sur ses chances de convaincre Medvedev de renoncer à un projet de vente d'armes à la Syrie et l'Iran, Olmert a refusé de s'engager. "Je préfère laisser la réalité s'exprimer plutôt que de faire des déclarations sur ces questions", a-t-il dit.

"BONNE COOPÉRATION"

Des sources militaires israéliennes ont fait savoir dimanche que l'Iran n'avait pas encore reçu de batteries anti-aériennes russes S-300 même si des discussions continuent à ce sujet entre Moscou et Téhéran, ce que démentent les autorités russes.

Les S-300 permettraient à l'Iran de mieux résister à d'éventuelles frappes israéliennes ou américaines contre ses installations nucléaires.

La version la plus moderne du S-300, connu en Occident sous le sigle SA-20, peut suivre une centaine de cibles et atteindre des avions se trouvant dans un rayon de 120 km.

Les analystes estiment que l'achat de la version de pointe du S-300 par Téhéran serait susceptible d'accélérer le compte à rebours d'une intervention militaire destinée à priver les Iraniens de l'arme atomique.

Quelques heures avant l'arrivée d'Olmert, un porte-parole de l'agence russe en charge des exportations d'armes, Rosoboronexport, a déclaré ne disposer d'aucune information sur des projets de vente de tels missiles à l'Iran ou à la Syrie.

De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères, cité par la chaîne iranienne en langue anglaise Press TV, a confirmé que Téhéran coopérait avec Moscou en matière de défense.

"Nous avons une bonne coopération avec les Russes et nous continuons à coopérer avec eux", a déclaré Hassan Qashqavi, citant l'exemple des "systèmes anti-aériens".

En juillet, des sources militaires israéliennes avaient déclaré que l'Iran était sur le point de prendre livraison, d'ici la fin de l'année, peut-être dès septembre, d'un système S-300.

Interrogé avant son arrivée à Moscou sur les perspectives de paix au Proche-Orient, Olmert a déclaré qu'il était toujours possible de parvenir à un accord avec les Palestiniens avant que le président américain George Bush ne quitte ses fonctions en janvier.

"A mon avis, c'est possible. Je dirais que cela dépend principalement des Palestiniens", a-t-il dit.

Le président palestinien Mahmoud Abbas refuse tout accord qui ne prenne pas en compte la question du partage de Jérusalem et celle des réfugiés palestiniens.

Version française Clément Dossin


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