jeudi 20 novembre 2008

Les USA accusent l'Iran de refuser la discussion et la coopération

WASHINGTON (AFP) — La Maison Blanche a accusé mercredi l'Iran de refuser des discussions avec les Etats-Unis et la coopération avec la communauté internationale en poursuivant ses activités nucléaires les plus sensibles, comme l'a constaté l'Agence internationale de l'Energie atomique.

"Le refus du gouvernement iranien de se conformer aux (demandes de) l'AIEA et de l'ONU est malheureux et décevant", a dit un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe, après la publication le même jour d'un rapport de l'Agence.

"La porte est ouverte si l'Iran suspend ses activités d'enrichissement, mais ils ne semblent pas vouloir la franchir", a-t-il dit.

Interrogé par l'AFP sur ce qu'il entendait par "la porte est ouverte", M. Johndroe a répondu qu'il parlait de discussions entre la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice et son homologue iranien, et d'autres propositions internationales soumises à la République islamique pour la convaincre de suspendre l'enrichissement d'uranium.

L'administration Bush dit depuis des mois qu'elle est prête à s'asseoir à la table des négociations avec l'Iran si celui-ci consent au préalable à suspendre l'enrichissement.

M. Johndroe parle cependant d'ouvrir la porte sous condition à un moment où se pose avec une insistance renouvelée la question d'une nouvelle approche diplomatique, à deux mois du remplacement de George W. Bush par Barack Obama.

Malgré la pression de l'administration Bush et des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU, des Etats-Unis ou de l'Union européenne, l'Iran persiste dans son refus. Il dit que son programme nucléaire est purement civil. Une partie de la communauté internationale, Etats-Unis en tête, s'inquiète qu'il ne soit détourné pour fabriquer l'arme atomique.

Un rapport de l'AIEA, qui tente depuis des années de surveiller le nucléaire iranien, a confirmé mercredi la persistance iranienne à ignorer les demandes internationales. Le manque de coopération de l'Iran continue à empêcher l'agence de faire toute la lumière sur le nucléaire iranien, dit le rapport.

Avec l'incapacité à obtenir gain de cause de l'Iran et la perspective d'un changement de président, les remises en cause de la diplomatie américaine se font plus pressantes.

"Les politiques du passé n'ont pas marché", constatent une vingtaine d'experts dans un document publié mardi à Washington. "Il est temps de voir ce qu'une vraie diplomatie peut accomplir".

Ils appellent M. Obama à ouvrir le dialogue sans condition avec les dirigeants iraniens dès son installation à la Maison Blanche le 20 janvier.

Les Etats-Unis et l'Iran ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980. L'Iran fait partie de "l'axe du mal" selon M. Bush.

M. Obama a conforté les partisans du dialogue quand il s'est dit prêt au début de sa campagne à discuter sans conditions avec le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.

Il a durci le ton depuis. Il s'est dit "prêt à une diplomatie dure, et avec des principes, avec les dirigeants iraniens qui conviennent, au moment et à l'endroit de mon choix, si et seulement si cela peut faire avancer les intérêts des Etats-Unis".


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