vendredi 30 janvier 2009

Ahmadinejad va se présenter pour un deuxième mandat de quatre ans

TEHERAN (AFP) — Le président iranien ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad va se porter candidat à un deuxième mandat de quatre ans, a annoncé mercredi un de ses conseillers, à moins de cinq mois de l'élection prévue le 12 juin.

"Il va naturellement être candidat, car naturellement tous les programmes et toutes les politiques qu'il a engagés ne peuvent être exécutés dans un mandat de quatre ans", a dit à l'AFP son conseiller pour les médias, Ali Akbar Javanfekr.

C'est la première fois qu'un proche du président annonce que M. Ahmadinejad a l'intention de se présenter au scrutin du 12 juin, pour lequel seul le réformateur et ex-président du Parlement Mehdi Karoubi s'est porté candidat à ce jour.

M. Ahmadinejad, 52 ans, qui était auparavant maire de Téhéran, avait remporté l'élection de 2005 en déjouant les pronostics, sur une plate-forme de justice sociale et de retour aux valeurs de la révolution islamique de 1979.

Selon M. Javanfekr, "il ne dépensera pas d'argent pour la campagne à un niveau comparable à" celle de 2005. "Et je ne pense pas qu'il ait besoin de faire campagne."

Le président iranien est élu pour un mandat de quatre ans renouvelable une fois.

M. Ahmadinejad est réputé bénéficier d'un soutien marqué du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui est la plus haute autorité de l'Etat.

Mardi, le chef d'état-major des forces armées iraniennes, le général Hassan Firouzabadi, a apporté son soutien à la réélection du président, alors qu'il est très rare qu'un haut responsable militaire apporte ouvertement son soutien à un responsable politique en Iran.

S'agissant de la campagne électorale à venir, dont la date n'a pas encore été fixée, M. Javanfekr a expliqué: "Nous montrerons ce que le gouvernement a fait et nous montrerons le progrès de la nation et l'étendue de la justice".

M. Javanfekr a dit que M. Ahmadinejad se présenterait à l'élection "pour voir ses programmes porter leurs fruits".

La situation économique s'est déteriorée notablement depuis 2005 selon de nombreux économistes. L'inflation, qui s'établissait un peu au-dessus de 10% à la fin du mandat de M. Khatami, a atteint presque 30% fin 2008.

Les économistes ont mis en cause la politique de dépenses publiques du gouvernement de M. Ahmadinejad, avec des injections massives de liquidités dans un circuit économique contrôlé à 80% par l'Etat.

Cette politique a été rendue possible par le prix élevé sur les marchés mondiaux du pétrole, qui assure environ 80% des recettes en devises du pays et plus de 50% des rentrées du gouvernement.

Mais le prix du brut a chuté brutalement avec la crise financière et économique mondiale, d'un record de 147 dollars le baril à l'été 2008 à un prix oscillant autour de 40 dollars.

L'économie iranienne subit aussi le coût des sanctions des Etats-Unis et du Conseil de sécurité de l'ONU, à cause de son programme nucléaire controversé, qui ont refroidi les investisseurs étrangers.

Le président Ahmadinejad a adopté une ligne de fermeté à l'égard de l'Occident qui est désormais confrontée aux signes d'ouverture esquissés par la nouvelle administration américaine de Barack Obama.

Le successeur de M. Ahmadinejad à la mairie de Téhéran, Mohammad Baqer Qalibaf, est un autre candidat potentiel du courant conservateur à la présidentielle.

L'ancien président réformateur Mohammad Khatami (1997-2005), poussé par ses partisans à se présenter, a déclaré mercredi qu'il préférait ne pas se lancer, tout en disant qu'il prendrait sa décision finale dans les jours à venir.


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