mardi 27 janvier 2009

Les Moudjahidine du peuple iranien retirés de la liste européenne des organisations terroristes

Les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé lundi de retirer les Moudjahidine du peuple iranien (OMPI) de la liste européenne des organisations terroristes. C'est la première fois qu'une organisation considérée comme terroriste est retirée de la liste européenne.

Selon des diplomates, cette décision qui prend effet mardi et permet d'assurer que les fonds de l'OMPI seront débloqués. Cette décision va également à coup sûr provoquer une aggravation de la détérioration des relations entre l'UE et l'Iran, Téhéran souhaitant le maintien de l'OMPI sur la liste européenne.

Le 4 décembre dernier et pour la troisième fois, la justice européenne avait annulé la décision de l'Union européenne de geler les fonds des Moudjahidine du peuple iranien. Dans un communiqué, Maryam Radjavi, présidente du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI, l'aile politique de l'OMPI, basée à Paris) et co-fondatrice avec son époux Massoud Radjavi des Moudjahidine du peuple, avait qualifié cette décision du tribunal de première instance des communautés européennes de "victoire de la justice". Elle avait alors jugé que l'OMPI de fait n'était plus sur la liste noire de l'UE, où elle est inscrite depuis 2002.

Il s'agissait du dernier épisode en date dans la bataille judiciaire que mènent depuis six ans les Moudjahidine du peuple, qui se revendiquent comme les représentants légitimes de l'opposition au régime de Téhéran et cherchent à se défaire de leur étiquette de mouvement terroriste. L'OMPI est également considérée comme une organisation terroriste par les Etats-Unis.

Dans sa décision, la cour basée à Luxembourg a estimé que les Vingt-Sept avaient "violé les droits de la défense" de l'OMPI, et que les Européens n'avaient pas fourni d'éléments suffisants pour inscrire l'organisation sur la liste noire terroriste.

La cour a jugé que l'UE ne pouvait pas baser ses décisions en matière de gels des avoirs et de liste terroriste sur les éléments apportés par un pays-membre -en l'occurrence la France- si ce dernier n'acceptait pas de partager ses informations avec la justice européenne.

La justice française enquête depuis 2001 sur les Moudjahidine du peuple: 17 personnes sont mises en examen depuis juin 2003, dont Mme Radjavi, pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

Les Moudjahidine du peuple ont participé à la révolution islamique de 1979 avant de s'opposer au régime des mollahs s'installant à Téhéran, lançant une campagne d'assassinats et attentats visant à le renverser. On leur attribue des centaines de ces actions, ainsi que des opérations visant des cibles occidentales, depuis les années 70.

Le groupe, qui selon le Département d'Etat américain a un fonctionnement de type sectaire, s'est installé en Irak au début des années 80. Lors de l'invasion américaine de 2003, des milliers de Moudjahidine du peuple ont été désarmés et enfermés dans un camp près de Bagdad. AP

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