vendredi 2 janvier 2009

L'Union européenne exprime ses "craintes" pour l'avocate iranienne Shirin Ebadi

Un peu plus d'une semaine après la fermeture à Téhéran, le 21 décembre 2008, des bureaux d'une association de défense des droits de l'homme dirigée par le prix Nobel de la paix 2003 Shirin Ebadi, l'Union européenne (UE) a fait part, mercredi 31 décembre, aux autorités iraniennes, de ses "craintes réelles" sur la sécurité de l'avocate iranienne.

"L'ambassadeur d'Iran en France a été convoqué aujourd'hui par la présidence du Conseil de l'Union européenne qui lui a marqué avec fermeté combien elle jugeait inacceptables les menaces pesant sur Mme Ebadi et ses collègues", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, au dernier jour de la présidence française de l'UE.

"La présidence a rappelé à l'ambassadeur d'Iran que les autorités iraniennes étaient comptables de la sécurité de Mme Ebadi qui suscite des craintes réelles au sein de l'Union européenne", a-t-il ajouté. La France a également demandé à l'Iran de "permettre la réouverture" du Cercle des défenseurs des droits humains et à lui accorder un statut légal "qu'il demande depuis des années".

Créé en 2000 par Shirin Ebadi et par d'autres défenseurs iraniens des droits humains, le Cercle avait prévu de célébrer le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme dans ses bureaux de Téhéran le 21 décembre, selon l'organisation internationale de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW).

"CHARGES DOUTEUSES"


Cette organisation avait exprimé, le 23 décembre, son inquiétude devant les "nouvelles persécutions et éventuelles poursuites judiciaires dont Shirin Ebadi et les membres du Cercle pourraient faire l'objet".

"Il est en effet courant pour les autorités iraniennes, selon Human Rights Watch, de faire suivre ce genre de perquisitions, et autres mesures de harcèlement, d'arrestations arbitraires et de périodes de détention, conduisant souvent à des poursuites judiciaires basées sur des charges douteuses." L'organisation internationale rappelait ainsi que "Mohammad Sadiq Kaboudvand, fondateur de l'Organisation de défense des droits humains du Kurdistan, purge actuellement une peine de dix ans de prison en raison de ses activités de défenseur des droits humains".

L'attention portée par l'Union européenne à Mme Ebadi coïncide avec la reconnaissance par les autorités iraniennes de la détention d'un célèbre blogueur irano-canadien, interpellé pour des écrits présumés sur des figures vénérées du chiisme.

Le cas d'Hossein Derakhshan "fait l'objet d'une enquête préliminaire et il se trouve en détention", a notamment déclaré le porte-parole du ministère de la justice, Ali Reza Jamshidi, mardi. Son blog, hautement politisé, n'a pas été actualisé depuis le 30 octobre et, selon des informations diffusées de l'étranger, il aurait été interpellé le 1er novembre, à son arrivée à Téhéran, pour une visite privée.


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