lundi 2 février 2009

Mohammad Khatami probable candidat à la présidentielle en Iran

L'ancien président réformiste Mohammad Khatami devrait annoncer dans les jours qui viennent sa candidature à l'élection présidentielle du 12 juin en Iran, a déclaré un de ses proches conseillers.

Chef de l'Etat entre 1997 et 2005, Khatami, 65 ans, a contribué au rapprochement entre l'Iran et les Occidentaux pendant sa présidence.

"Je prévois que Khatami annoncera sa candidature dans les jours qui viennent", a déclaré l'un de ses proches, Mohammad Ali Abtahi, ancien vice-président.

Mercredi, l'un des conseillers du président sortant Mahmoud Ahmadinejad avait annoncé que ce dernier serait candidat pour un second mandat de quatre ans.

Les ambitions réformatrices de Khatami s'étaient heurtées sous sa présidence à la très forte résistance des milieux religieux, qui étaient parvenus à bloquer la plupart des projets présidentiels.

Incapable d'imposer ses vues, Khatami avait déçu ses partisans et notamment les étudiants qui lui ont reproché d'avoir manqué d'audace et de fermeté.

L'élection d'Ahmadinejad en 2005 avait pris de court les observateurs occidentaux.

Le courant réformiste reproche à ce dernier d'avoir isolé l'Iran par ses discours incendiaires contre l'Occident, notamment au sujet du différend sur le programme nucléaire iranien et contre Israël, qu'il a souhaité voir "rayé de la carte".

"L'isolement de l'Iran sous la présidence d'Ahmadinejad et la situation économique du pays pourraient contribuer à attirer vers Khatami les voix de ceux qui ont voté Ahmadinejad lors du précédent scrutin", a estimé Abtahi.

Les chances de victoire du président sortant reposent en grande partie sur sa capacité à obtenir l'adoubement du chef suprême de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei.

Ce dernier, dont l'influence auprès de l'opinion publique demeure très grande, a souvent eu des mots élogieux en public pour l'actuel président.

Mahmoud Ahmadinejad avait provoqué la surprise en 2005 en s'imposant aux dépens d'Akbar Hashemi Rafsandjani, un chef religieux qui avait occupé la présidence pendant la majeure partie des années 1990.

Son appel au retour aux valeurs fondatrices de la République islamique, née il y a trente ans, et sa détermination à lutter contre la corruption avaient rencontré un écho certain auprès de l'électorat populaire, négligé par les gouvernements précédents.

Mais le président sortant pourrait pâtir avant tout d'une dégradation de la situation économique du pays.

Version française Pascal Liétout


Aucun commentaire: