mardi 12 mai 2009

Les médias iraniens partagés sur la libération de Roxana Saberi

TEHERAN (AFP) — Les journaux iraniens sont restés discrets mardi sur la libération de la journaliste irano-américaine Roxana Saberi, à l'exception de deux titres se demandant si elle signalait une possible ouverture vers les Etats-Unis.
Mlle Saberi a été libérée lundi après que la cour d'appel du tribunal révolutionnaire de Téhéran a réduit sa peine de huit ans de prison ferme pour espionnage à deux ans de prison avec sursis.

Le quotidien conservateur Jomhouri Eslami, qui a qualifié la journaliste "d'espionne américaine", a affirmé que sa libération avait "provoqué de nombreuses protestations, et les lecteurs se demandent s'il ne s'agit pas d'un feu vert aux Etats-Unis?"

"Inchallah, c'est une bénédiction", a ajouté le journal sur un ton sarcastique et clairement désapprobateur de cette libération.

Pour sa part, le quotidien réformateur Sarmayeh a estimé que la nationalité américaine de Mlle Saberi, qui est aussi iranienne par son père, a joué un rôle dans sa libération.

"Par le passé, plusieurs journalistes iraniens (...) et étudiants ont été arrêtés et détenus pour des raisons différentes, mais ce qui change dans le cas de Mlle Saberi est que sa mère est Japonaise et qu'elle-même possède la nationalité américaine", a écrit Sarmayeh.

L'Iran et les Etats-Unis ont rompu leurs relations diplomatiques il y a 30 ans, mais ces dernières semaines la nouvelle administration américaine du président Barack Obama a fait une série d'ouvertures en direction de l'Iran.

La condamnation de Roxana Saberi avait provoqué la consternation des responsables américains et M. Obama avait lui-même exprimé sa préoccupation.

Il s'est dit "soulagé" par le geste "humanitaire" de l'Iran après sa libération. Mais un responsable du département d'Etat a souligné que Washington ne voit pas pour autant cette libération comme un signe de réchauffement des relations avec Téhéran.


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