jeudi 14 mai 2009

Roxana Saberi aurait eu vent d'un rapport iranien confidentiel

TEHERAN (Reuters) - La journaliste irano-américaine Roxana Saberi, libérée lundi après avoir vu sa peine de huit ans de prison ramenée à deux ans avec sursis, avait mis la main sur un rapport confidentiel de la présidence iranienne sur l'intervention militaire américaine en Irak, a affirmé l'un de ses avocats.

Selon Me Saleh Nikbakht, Roxana Saberi, reconnue coupable d'espionnage au profit des Etats-Unis, s'était procurée un document du Centre de recherche stratégique, rattaché à la présidence iranienne, qui avait été rédigé avant l'invasion de l'Irak en 2003.

Mais, a assuré l'avocat, la jeune pigiste travaillant pour des médias anglo-saxons comme la BBC et la radio publique américaine NPR n'a jamais utilisé cette information.

"Elle avait obtenu un rapport qui avait été compilé à l'époque par le Centre de recherche stratégique sur la future attaque américaine en Irak", a déclaré à Reuters l'avocat sans révéler la façon dont la journaliste s'était procuré le document ou la date précise.

Lors de sa condamnation en première instance, le 18 avril, à huit ans de prison, le tribunal l'avait trouvée coupable de collaboration avec une puissance hostile. En appel, la justice lui avait reproché de s'être procurée un document confidentiel.

"C'est parce qu'elle n'a pas eu d'intentions hostiles et ne s'est pas servi de ces informations que ma cliente a vu sa peine réduite à deux ans de prison avec sursis", a expliqué son conseil.

Auparavant, l'autre avocat de la jeune femme, Me Abdosamad Khorramshashi, a affirmé que lors de l'examen, dimanche, de son pourvoi en appel, Roxana Saberi avait "reconnu avoir commis une erreur et avoir eu accès à des documents qu'elle n'aurait pas dû voir". "Mais, a ajouté cet avocat, il n'y a pas eu de transfert d'informations classées confidentielles".

La réduction de sa peine et sa sortie de prison ont contribué à détendre les relations entre Téhéran et l'administration Obama.

L'Iran ne reconnaît pas la double nationalité.

Les Etats-Unis ont affirmé tout au long de cette affaire que les accusations portées contre la journaliste étaient sans fondement et avaient exigé sa remise en liberté.

Arrêtée fin janvier, elle a passé plus de trois mois dans la prison Evin de Téhéran.

Zahra Hosseinian, version française Jean-Loup Fiévet


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