mardi 26 mai 2009

L'Iran, l'Afghanistan et le Pakistan veulent coopérer

L'Iran, l'Afghanistan et le Pakistan ont décidé dimanche de renforcer leur coopération lors d'un sommet tripartite à Téhéran, au cours duquel le président iranien a fustigé la présence de forces étrangères dans la région.

Il s'agissait de la première réunion de ce type entre les trois Etats voisins, mais hormis les engagements de coopération, aucune mesure concrète n'a été annoncée.

Les trois pays devaient notamment évoquer "l'élimination de l'extrémisme, du terrorisme et des drogues, contraires aux croyances et idéaux de l'islam", selon un communiqué du ministère afghan des Affaires étrangères.

L'Iran est la plaque tournante du trafic de l'héroïne, dont l'Afghanistan est le principal producteur mondial. Le pays abrite également quelque trois millions de réfugiés afghans.

Ce sommet se tenait alors que les Etats-Unis renforcent leur présence en Afghanistan pour faire face à la recrudescence des combats avec les taliban et que le Pakistan s'est attaqué à sa propre insurrection islamiste armée.

"Si nous pouvons sauver le Pakistan et l'Afghanistan de ces problèmes, de l'extrémisme, alors de tels réunions tripartites sont utiles (...) Ces problèmes viennent de nos pays eux-mêmes", a déclaré Hamid Karzaï, le président afghan, dont les propos étaient retransmis par la chaîne iranienne en langue anglaise Press TV.

VERS DES ACCORDS DE LIBRE-ÉCHANGE ?

Son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad a quant à lui critiqué l'intervention dans la région "de ceux qui sont étrangers à nos pays et à leurs cultures".

Faisant clairement référence aux contingents militaires américains et de l'Otan en Afghanistan et en Irak, il a estimé qu'ils ne poursuivaient que leurs propres intérêts.

L'administration de Barack Obama a annoncé un engagement accru aux côtés du Pakistan pour lutter contre l'islamisme armé et a tendu la main à l'Iran, avec lequel les Etats-Unis n'ont plus de relations depuis la Révolution islamique de 1979.

"Même si la présence de forces étrangères dans la région a été décidée sous le prétexte d'établir la sécurité (...) elle n'a pas été très utile pour cela, ni pour la stabilité politique ou la croissance économique", a déclaré Ahmadinejad.

Le sommet tripartite, auquel assistait, outre Karzaï et Ahmadinejad, leur homologue pakistanais Asif Ali Zardari, a été préparé le mois dernier par une rencontre des ministres des Affaires étrangères des trois pays à Kaboul.

Au terme de la réunion de dimanche, Ahmadinejad a déclaré avoir signé avec ses deux interlocuteurs une déclaration d'une "importance capitale" afin d'accroître la coopération, sans donner plus de détails.

Zardari a de son côté indiqué qu'ils avaient "atteint un consensus général pour mieux définir la coopération tripartite", notamment pour développer le libre-échange.

Karzaï et Zardari ont également été reçus par l'ayatollah Ali Khamenei, Guide suprême iranien, qui a alors mis l'intervention de forces étrangères dans la région au rang de ses principaux problèmes.

"L'Amérique (...) est particulièrement haïe par les peuples de la région", a-t-il dit, dans des propos rapportés par l'agence de presse officielle IRNA.

Lors d'une réunion en mars aux Nations unies, la République islamique s'est déclarée prête à aider l'Afghanistan à lutter contre le trafic de drogue, geste salué par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.

Version française Marc Delteil et Gregory Schwartz

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