lundi 11 mai 2009

Nétanyahou en Egypte pour tenter de contrer l'Iran

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui rencontre, lundi 11 mai à Charm el-Cheikh, sur son invitation, le président égyptien Hosni Moubarak, va tenter de convaincre l'Egypte de faire front contre l'Iran, en dépit de graves divergences sur un règlement de paix au Proche-Orient. "Nos deux pays sont confrontés à la menace de l'Iran et de ses agents au Proche-Orient. Nos deux pays ont un intérêt commun à renforcer la stabilité dans la région et faire avancer le processus de paix", a déclaré dimanche à l'AFP un haut responsable israélien.

Ce responsable, qui a requis l'anonymat, a insisté sur l'"importance qu'Israël attache à ses liens avec l'Egypte", premier pays étranger où M. Nétanyahou se rend depuis son entrée en fonctions, le 31 mars. Le chef du gouvernement israélien a également l'intention de centrer ses entretiens sur la "menace iranienne" en cas de rencontre cette semaine avec le roi Abdallah II de Jordanie, à propos de laquelle des contacts sont en cours, selon des sources proches de la présidence du conseil.

DES RELATIONS DÉGRADÉES ENTRE L'ÉGYPTE ET L'IRAN


Pour son premier voyage à l'étranger, M. Nétanyahou sera accompagné du ministre travailliste de l'industrie et du commerce, Binyamin Ben Eliézer, mais non du ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman, a indiqué la radio publique israélienne. M. Lieberman, dirigeant du parti d'extrême droite Israël Beiteinou, avait provoqué une polémique avec Le Caire en affirmant en octobre, alors qu'il était dans l'opposition, que le président Moubarak pouvait "aller au diable" en raison de son refus d'effectuer une visite officielle en Israël. Adoptant un langage plus diplomatique après son entrée en fonctions, M. Lieberman a exprimé "sa considération pour le rôle dirigeant de l'Egypte et de son président".

Mais sur la question d'un règlement de paix, l'écart n'a jamais été aussi grand entre l'Egypte et Israël. Le Caire soutient la création d'un Etat palestinien en Cisjordanie et à Gaza après un retrait d'Israël des territoires conquis en 1967, et exige l'arrêt de la colonisation ainsi qu'un retrait d'Israël du plateau syrien du Golan. Le gouvernement Nétanyahou, lui, écarte ces retraits, n'envisage pas la création d'un Etat palestinien souverain et entend poursuivre la colonisation en Cisjordanie.

Les relations entre l'Egypte et l'Iran, déjà tendues, se sont encore dégradées après l'annonce par Le Caire en avril de l'arrestation d'une cinquantaine de personnes accusées d'être affiliées au Hezbollah (soutenu par l'Iran) et d'avoir planifié des attaques sur le sol égyptien.

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