Téhéran, le bras de fer entre le pouvoir et l'opposition se poursuit. Mir Hossein Moussavi, le chef du mouvement de contestation de la réélection du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, a déclaré, jeudi 25 juin, qu'il est "sous pression" pour retirer sa demande d'annulation de la présidentielle du 12 juin, selon son site Internet. "Rien ne pourra m'empêcher d'obtenir des droits pour le peuple iranien, a ajouté M. Moussavi, à cause d'intérêts personnels ou de la peur des menaces. Je suis prêt à faire la démonstration que les délinquants de l'élection se sont tenus aux côtés des instigateurs des récentes émeutes et ont versé le sang".
M. Moussavi s'est retrouvé un peu plus isolé cette semaine car un autre candidat qui contestait jusqu'ici la régularité du scrutin, Mohsen Rezaï, a retiré sa plainte auprès du Conseil des gardiens. A cela s'ajoutent les arrestations de plusieurs de ses proches et de journalistes de son quotidien, Kalemeh Sabz.
Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées en Iran depuis le début des troubles, dont au moins 140 hommes politiques, universitaires, étudiants et journalistes, selon plusieurs sources. Aucun chiffre n'a été rendu public pour rendre compte de l'ampleur des arrestations à travers le pays, alors que des ONG implantées à l'étranger ont fait état de nombreuses interpellations dans des villes comme Tabriz ou Shiraz.
Le grand ayatollah Hossein Ali Montazeri, dont le rang est le plus élevé dans le clergé chiite iranien et l'influence importante, a pour sa part averti que si la répression des manifestations pacifiques se poursuit, elle pourrait faire tomber le gouvernement. "Si le peuple iranien ne peut pas revendiquer ses droits légitimes dans des manifestations pacifiques et est réprimé, la montée de la frustration pourrait éventuellement détruire les fondations de n'importe quel gouvernement, aussi fort soit-il", a-t-il déclaré. L'ayatollah Montazeri a déjà dénoncé la réélection du président Ahmadinejad et manifesté sa défiance envers le régime et le Guide suprême, Ali Khamenei. Il appelle désormais ses compatriotes à poursuivre leur mouvement. M. Ahmadinejad demande, quant à lui, au président américain Barack Obama de cesser de "s'ingérer" dans les affaires de l'Iran, a indiqué l'agence de presse Fars.
AFFRONTEMENTS MERCREDI À TÉHÉRAN
A Téhéran, la journée de mercredi a été marquée par de nouveaux affrontements. La situation reste toutefois assez confuse car l'information ne parvient aux rédactions occidentales que via des témoins. Selon ces derniers, quelques centaines d'Iraniens se sont réunis dans la capitale, près du Parlement. Selon des sources citées par le Guardian, la ville a même été le théâtre de "scènes de guerre" : la police, appuyée par des hélicoptères, a chargé les manifestants et usé de gaz lacrymogènes et de matraques pour les frapper. Des témoins affirment avoir entendu des détonations et indiquent que plusieurs personnes ont été arrêtées. Le New York Times rapporte qu'une jeune fille aurait été tuée lors de cette journée de répression.
vendredi 26 juin 2009
Le régime iranien accentue la pression sur Mir Hossein Moussavi
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