jeudi 2 juillet 2009

fermeture d'un quotidien allié à Medhi Karroubi qui juge le gouvernement illégitime

Les autorités iraniennes ont fermé un quotidien allié à Mehdi Karroubi à la suite des propos tenus par le candidat à la présidentielle du 12 juin qui a jugé le gouvernement illégitime en raison des allégations de fraudes électorales, a rapporté mercredi sa formation politique.

La fermeture du journal Etemad-e-Melli, ou Confiance nationale, est un nouveau coup porté aux réformateurs par les autorités qui cherchent à bloquer les médias et les sites web émettant des critiques à l'encontre de Mahmoud Ahmadinejad. La réélection contestée du président sortant a été confirmée cette semaine par le puissant Conseil des gardiens, principale instale électorale iranienne, après recomptage de 10% des bulletins de vote.

Mehdi Karroubi, ancien président du Parlement, s'est joint à Mir Hossein Moussavi, candidat de l'opposition qui a dénoncé des fraudes lors de la présidentielle et revendiqué la victoire, pour réclamer la tenue d'un nouveau scrutin. Récemment, M. Karroubi, considéré comme modéré, a intensifié ses critiques à l'encontre de la présidentielle et pourrait s'imposer comme une voix majeure de la dissidence.

Mardi, il s'en est ainsi vivement pris au gouvernement iranien et s'est engagé à continuer de contester son autorité. Sa formation politique réformatrice, le Parti de la Confiance nationale, a déclaré que le quotidien auquel elle est liée avait été en réaction frappé de fermeture.

"Je ne considère pas ce gouvernement comme légitime", peut-on lire dans le communiqué mis en ligne sur le site web de Mehdi Karroubi. "Je poursuivrai le combat en toute circonstance et en usant de tous les moyens".

Mahmoud Ahmadinejad a réaffirmé mardi que le mouvement de contestation post-électoral était lié à une "révolution douce" bénéficiant du soutien de puissances étrangères. Les "ennemis" n'ont cependant "pas réussi à atteindre leurs objectifs", a-t-il déclaré, selon la télévision d'Etat.

On ignore combien de personnes exactement ont été arrêtées pendant les manifestations de rue violemment réprimées par les forces de l'ordre mais la Fédération des droits de l'Homme a fait état d'au moins 2.000 interpellations. Selon le bilan officiel, 17 protestataires et huit membres des forces de sécurité sont morts lors des incidents, un bilan qui n'a pu être vérifié de source indépendante compte tenu des restrictions imposées aux médias par Téhéran. Les autorités ont déclaré que la cérémonie d'investiture de Mahmoud Ahmadinejad, réélu pour un deuxième mandat de quatre ans, aurait lieu le 26 juillet au plus tôt. AP


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