Bernard Kouchner précise que la France continuera malgré tout à soutenir le mouvement d'opposition pour davantage de démocratie en Iran.
Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner a déclaré, jeudi 16 juillet, que la France reconnaîtra Mahmoud Ahmadinejad comme nouveau président iranien s'il est proclamé comme tel par "tout le monde" en Iran, et continuera à soutenir le mouvement d'opposition pour davantage de démocratie.
Interrogé au Sénat par des parlementaires sur la reconnaissance du deuxième mandat de Mahmoud Ahmadinejad, qui devrait être investi en août, le ministre français a reconnu que la France n'avait guère d'autre choix.
"Je crains que ce ne soit pas le premier qui va devoir être reconnu. Il y a eu une contestation (...) mais si tout le monde en Iran proclame l'élection d'un président, ce serait bien inutile et contre-productif que d'aller tout seul dans le sens contraire", a-t-il regretté.
L'opposition continue
Le ministère français des Affaires étrangères a souligné par la suite que Bernard Kouchner avait parlé "d'une éventuelle reconnaissance", qui ne se produirait qu'"en cas d'accord de tout le monde en Iran, essentiellement les autres candidats à la présidentielle".
Au Sénat, le ministre a aussi plaidé pour que la France continue à "soutenir (le) mouvement" pour davantage de démocratie, né de la contestation des résultats controversés du scrutin de juin. Il faut "multiplier les contacts avec lui, continuer à s'opposer à ce qui se passe en matière d'énergie atomique", a-t-il ajouté.
"Nous sommes témoins d'un mouvement qui nous semble promis à un avenir au sein du peuple iranien", a jugé le ministre.
"Nous constatons que, au sommet, ce qui est le plus important, dans la hiérarchie chiite, il y a des divergences majeures", a-t-il aussi déclaré. "C'est une lutte de pouvoirs, cela se traduit dans tous les pays par des réactions différentes mais là c'est la première fois qu'au niveau du sommet depuis une trentaine d'années il y a cette différence", a-t-il noté.
Pressions accrues
Le chef de la diplomatie française a enfin jugé "très importante" la démission annoncée du chef de l'Organisation iranienne de l'Energie atomique (OIEA), Gholamreza Aghazadeh, après douze ans à ce poste.
"Nous avons vu aujourd'hui le licenciement, le limogeage du patron de l'agence iranienne de l'énergie atomique. C'est très important car (...) il avait simplement fait savoir, non pas au peuple iranien qui reçoit peu de messages, mais une fois publiquement quelles étaient les accusations, les questions que posait l'Agence internationale de l'énergie atomique au gouvernement iranien", a fait valoir Bernard Kouchner.
Selon l'agence Isna, Gholamreza Aghazadeh a présenté sa démission il y a vingt jours au président Mahmoud Ahmadinejad, qui l'a acceptée. La raison de cette démission n'a pas été donnée, mais elle survient dans un contexte de pressions accrues pour que Téhéran renonce à ce que les Occidentaux soupçonnent d'être des ambitions nucléaires militaires.
(Nouvelobs.com)
vendredi 17 juillet 2009
La France reconnaîtra Ahmadinejad s'il est proclamé président par tous
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