"Je ne pense pas qu'ils aient la capacité de prendre ce type de décision tout de suite", avait déclaré la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, à la BBC le 23 juillet à propos du régime iranien. Mme Clinton était interrogée sur une éventuelle réponse de Téhéran aux offres d'ouverture faites par l'administration américaine pour tenter de désamorcer le dossier nucléaire. "Les débats internes qui se déroulent leur rendent difficile, si ce n'est impossible, un quelconque dialogue diplomatique", avait ajouté la secrétaire d'Etat.
Après un mois et demi de crise ouverte par la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad, le 12 juin, ces tensions ne cessent toujours pas, à la fois entre le président et ses rivaux malheureux, mais également au coeur du régime.
M. Ahmadinejad a tenté de ramener le calme sur le premier front en demandant, mardi 28 juillet, dans une lettre adressée au chef du pouvoir judiciaire, Mahmoud Hachémi Chahroudi, de libérer d'ici au 7 août les personnes ne faisant pas l'objet de graves accusations parmi les manifestants qui ont été arrêtés alors qu'ils protestaient contre les conditions de sa réélection.
Cette décision de M. Ahmadinejad est intervenue après l'annonce des premières libérations de 140 personnes, le mardi 28 juillet, et, surtout, après l'ordre donné par le Guide suprême, Ali Khamenei, de fermer "un centre de détention qui ne respecte pas les normes nécessaires au respect des droits des accusés".
Samedi 25 juillet, l'un des candidats malheureux à l'élection présidentielle de juin, Mehdi Karoubi, avait violemment mis en cause "le comportement des agents de sécurité", jugé "pire que celui des sionistes en Palestine occupée".
"Le réseau de renseignements est devenu l'outil le plus opaque et terrifiant qui soit pour réprimer la population. Les prisonniers sont gardés dans des centres de détention illégaux, en proie à la torture mentale. Ils sont maltraités physiquement", avait ajouté M. Karoubi dans une lettre au ministre du renseignement.
Dans le même temps, le ministère de l'intérieur a refusé de donner son feu vert pour l'organisation d'une manifestation au cours de laquelle deux candidats malheureux à l'élection du 12 juin, Mir Hossein Moussavi, qui a pris la tête de la contestation, et M. Karoubi, entendaient commémorer le quarantième jour "des événements tristes qui ont vu nombre de nos compatriotes perdre la vie" au cours de manifestations de juin.
SIGNE DE DÉFIANCE
Sur le second front, la volonté de M. Ahmadinejad de conserver dans son entourage un proche, Esfandiar Rahim Mashaie, continue de jeter le trouble. Après avoir cautionné la réélection de M. Ahmadinejad en dépit des interrogations sur le scrutin, le Guide suprême s'était formellement opposé, le 24 juillet, à la nomination de M. Mashaie au poste de premier vice-président. M. Ahmadinejad avait tardé à obtempérer, provoquant selon les médias officiels la démission du ministre du renseignement, Gholamhossein Mohseni-Ejei.
M. Mashaie devrait finalement figurer dans le cabinet de M. Ahmadinejad mais, en signe de défiance, le Parlement a déposé en urgence une proposition de loi transformant les quatre vice-présidences en ministères.
Ce changement contraint désormais les postulants à obtenir le feu vert des députés. Dimanche, 200 députés avaient envoyé une lettre au président pour lui demander "de corriger son comportement de sorte que les points de vue du Guide suprême soient appliqués avec plus de rapidité et de sérieux", selon le député conservateur Mouss-al-Reza Servati, cité par l'agence Ilna. Un message on ne peut plus clair.
Gilles Paris (avec AFP et Reuters)
mercredi 29 juillet 2009
Les tensions restent vives au sein du régime iranien en dépit de premières mesures d'apaisement
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