samedi 11 juillet 2009

L’Iran, casse-tête du G 8

Le climat était au centre de la réunion des huit pays les plus puissants de la planète. Mais ils ont surtout parlé de l’Iran, avec un Sarkozy en première ligne.

Un mois après la sanglante répression des manifestations pacifiques dénonçant la réélection du président Ahmadinejad, l’Iran reste le défi majeur auquel les pays du G 8 restent confrontés. Mais il n’aura pas été facile pour les Huit de se mettre d’accord sur une déclaration commune au sommet de L’Aquila.
L’Iran est devenu un véritable casse-tête : comment condamner avec fermeté les violences en Iran tout en continuant de tendre la main comme le souhaite Barack Obama aux dirigeants iraniens pour tenter de trouver une solution négociée à la question nucléaire ?

« On en parlera en secret »

Très en pointe sur ce dossier sensible qualifié d’« extrêmement préoccupant » et dont il était le rapporteur auprès de ses pairs du G 8, Nicolas Sarkozy n’a pas mâché ses mots pour dénoncer l’« attitude inacceptable » des autorités iraniennes et clairement prévenir Téhéran que l’heure de vérité approchait. « On pense tous que ce serait une catastrophe que l’on ne règle pas la question nucléaire par la négociation (…) Il faut donner toute sa chance à la diplomatie et au dialogue », mais « c’est maintenant aux dirigeants iraniens de choisir la solution qu’ils souhaitent. La diplomatie, le dialogue, il faut qu’ils y répondent, maintenant. On ne peut pas faire attendre le monde entier », a lancé le président français. « C’est aux Iraniens de réfléchir. Cela fait six ans que nous leur tendons la main », a-t-il encore redit hier soir en annonçant très clairement : « S’ils ne souhaitent pas la discussion, il y aura des sanctions. »
Conseiller adjoint à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, l’Américain Mike Froman a confirmé que les discussions des chefs d’Etat et de gouvernement du G 8 avaient traduit « une impatience collective à l’égard de l’Iran » et un « sentiment d’urgence » quant au nucléaire. Le G 8 s’est donc donné encore deux mois pour décider de la conduite à tenir pour faire céder la République islamique et envisager de nouvelles sanctions au Conseil de sécurité au cas où les Iraniens continueraient de défier le monde en poursuivant comme si de rien n’était leur programme nucléaire. Une nouvelle réunion du G 8 en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, en septembre prochain à New York, « sera l’occasion de faire le point » juste avant la réunion du G 20 à Pittsburgh.
Interrogé sur des sanctions et un recours à la force contre Téhéran, le président français s’est refusé à en dire davantage. « Nous avons décidé qu’on en parlerait en secret », a-t-il lâché. Avant d’ajouter hier soir à l’adresse des Israéliens : « Vous n’êtes pas seuls. Une attaque unilatérale serait une catastrophe absolue. » Mais la marge de manœuvre des Occidentaux est encore singulièrement compliquée par la véritable prise d’otage que constitue l’arrestation de la Française Clotilde Reiss (que l’ambassadeur de France a Téhéran a rencontrée hier et qui va bien), accusée d’« espionnage » par l’Iran.

Sarkozy a réclamé à nouveau hier que Florence Cassez, emprisonnée au Mexique, « effectue sa peine de prison en France ». Le chef de l’Etat a indiqué qu’il en avait discuté avec le président du Mexique, Felipe Calderon.


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