vendredi 17 juillet 2009

Nouvelle manifestation à Téhéran après le prêche de Rafsandjani

Hachémi Rafsandjani, lors de la prière du vendredi à Téhéran, le 17 juillet 2009. (REUTERS/Stringer Iran)

Hachémi Rafsandjani, un pilier du régime, a appelé à la libération des centaines d'Iraniens arrêtés depuis le 12 juin. La police a dispersé les manifestants assistant à sa prière.

C'était la première intervention publique de l'ex-président Hachémi Rafsandjani depuis la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad. L'ancien président iranien, farouche opposant d'Ahmadinejad, avait été battu par l'ex-maire de Téhéran lors du scrutin de 2005. C'est dans le cadre de la prière du vendredi, une institution de la République islamique, que Rafsandjani a livré son analyse sur la situation politique en Iran.

Le discours, très attendu, a eu lieu à l'université de Téhéran, en présence de milliers de partisans du candidat battu Mir Hossein Moussavi. Ce dernier, ainsi que l'opposant Mehdi Karoubi, avaient annoncé leur participation. On ne sait pas encore s'ils étaient effectivement présents. Rafsandjani, pilier du régime (il est notamment président de l'Assemblée des experts), a appelé le pouvoir à libérer les Iraniens arrêtés par centaines depuis le scrutin du 12 juin.

Double message

«Notre principale mission est de retrouver la confiance que le peuple accordait et qui, dans une certaine mesure, est perdue», a-t-il poursuivi. Dans cette situation, «il n'est pas nécessaire que des gens soient emprisonnés. (...) Nous devrions nous tolérer mutuellement», a-t-il proclamé. «Que devrions-nous faire dans cette situation?», s'est-il interrogé, affirmant disposer d'une solution débattue au sein de l'Assemblée des experts et du Conseil de discernement, les deux institutions qu'il dirige.

Rafsandjani, un pilier du régime, semble se trouver en porte-à-faux, tiraillé par sa volonté de maintenir la République islamique debout, mais également de ne pas entériner la réélection d'Ahmadinejad. Ne pouvant guère se mettre en danger, Rafsandjani a livré à la fois un message d'unité, mais également des critiques assez fortes à l'égard du régime.

Dispersion des manifestants

«Nous avons tous perdu. Nous avons plus que jamais besoin d'unité (...). Ceux qui ont été touchés dans les incidents ont besoin de compassion. Nous devrions consoler les (personnes) endeuillées et rapprocher leurs coeurs du» régime, a-t-il ainsi avancé, admettant qu'il s'agissait d'une «crise» politique. «Un grand nombre de gens sensés du pays ont dit qu'ils avaient des doutes» quant au résultat du scrutin. «Nous devrions oeuvrer à répondre à ses doutes».

Par ailleurs, des milliers de partisans de Mir Hossein Moussavi, qui continue de dénoncer l'illégalité du scrutiin du 12 juin, étaient présents sur le site universitaire, arborant pour certains des brassards verts, couleur adoptée par le candidat pendant la campagne, selon des témoins. A l'issue de la prière, ils ont scandé des slogans à la gloire de Moussavi et lancé des «Allah Akhbar» («Dieu est grand»). La police, déployée en nombre avec des bassidjis (milices islamiques), tentait de les disperser et aurait procédé à plusieurs arrestations, selon des témoins. Le site des Observateurs publie une vidéo des évènements.


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