mercredi 5 août 2009

En Iran, la contestation continue sur le Web


Mahmoud Ahmadinejad a prêté serment, mercredi 5 août au matin, pour un nouveau mandat de quatre ans devant le Parlement, mais la contestation continue de s'étendre sur Internet. Les appels à manifester contre le résultat des élections et les principaux dirigeants du régime se sont multipliés la veille de la cérémonie d'investiture. Comme en juin, c'est la plate-forme de micro-blogging Twitter qui a servi de ralliement aux opposants.

Ils étaient une centaine, réunis devant le Parlement à scander des slogans de soutien à l'opposant Mir Hossein Moussavi. D'après OxfordGirl, plus de 5 000 policiers anti-émeutes avaient pris position autour du bâtiment. Selon des témoins, les forces de l'ordre auraient dispersé les manifestants en lançant des gaz lacrymogènes. L'un d'entre eux fait état d'au moins une arrestation. Le site Red-Eye publie plusieurs vidéos des rassemblements.

Les candidats de l'opposition Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, qui réclament toujours l'annulation du scrutin présidentiel, avaient annoncé la veille qu'ils soutenaient les manifestants. D'après CNN, l'éditeur du site de l'agence de presse des étudiants iraniens et fervent partisan de Moussavi a été arrêté. Selon le site Internet du groupe parlementaire réformateur, seuls 13 députés réformateurs sur 70 ont assisté à la cérémonie.

Pour lutter contre la propagande qui reconnaît à peine une trentaine de morts depuis le début de la crise, plusieurs sites comme Revolution in Iran publient les noms et l'âge des victimes de la répression. Le blog Revolutionary Road, tenu par un étudiant et militant réformateur de Téhéran, dresse une liste très complète de toutes les personnes tuées, arrêtées ou détenues par les force de l'ordre depuis le début des manifestations. Il estime qu'au moins 78 civils auraient payé de leur vie leur prise de position. On peut trouver le portrait de certains d'entre eux sur le site Persia.org.

Dernière initiative originale : celle du site Watch Me Confess qui propose aux internautes d'avouer de faux crimes, en écho aux procès controversés organisés ces derniers jours à Téhéran contre des manifestants et des responsables réformateurs. Un internaute s'y accuse, par exemple, d'être "un agent de la CIA financé par le Royaume-Uni pour fomenter une révolution de velours en Iran en utilisant la BBC et CNN". L'objectif est clair : ridiculiser le gouvernement iranien.


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