samedi 29 août 2009

Nucléaire : l'AIEA accable l'Iran


L'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a publié vendredi un rapport confidentiel accablant pour l'Iran, soupçonné de vouloir se doter de la bombe sous couvert d'un programme nucléaire civil officiellement destiné à produire de l'électricité. Le document de six pages, qu'a pu se procurer Le Figaro, constitue par ses conclusions un véritable dossier à charge, celui qu'espéraient les grandes puissances, France et États-Unis en tête. Depuis plusieurs semaines, Washington, Paris et les autres capitales occidentales faisaient pression sur le directeur général de l'AIEA, Mohamed ElBaradei, pour qu'il révèle l'étendue des découvertes faites par ses inspecteurs. Selon des rumeurs persistantes, ces données seraient restées consignées depuis près d'un an dans les tiroirs de l'agence, afin de ne pas donner à Israël un prétexte pour lancer des frappes aériennes contre le territoire iranien.

Refus de coopérer

Le rapport n'avance aucune révélation sur de nouvelles trouvailles faites par les inspecteurs onusiens lors de leurs visites sur les principaux sites nucléaires iraniens. Le document résume cependant la frustration de l'AIEA après six ans d'investigations globalement infructueuses, marquées par le refus manifeste du régime islamique de coopérer. Depuis un an, «Téhéran n'a pas daigné répondre aux nombreuses questions en suspens» qui lui avaient été adressées par l'agence, souligne le rapport. Aucune explication n'a été fournie depuis février 2008 sur des renseignements troublants faisant état d'expériences de «militarisation» du programme nucléaire iranien, connues sous le nom de programmes «110» et «111» et dirigées par un scientifique, Mohsen Fakrizadeh. Une personnalité que l'AIEA n'a encore jamais été autorisée à interroger.

Le 2 septembre, les directeurs politiques des Affaires étrangères de France, Russie, Chine, Allemagne, Grande-Bretagne et des États-Unis se retrouveront à Francfort, en Allemagne, pour décider de l'opportunité d'imposer un nouveau volet de sanctions internationales au Conseil de sécurité, le quatrième à l'encontre de l'Iran depuis février 2006. Après toute une série de mesures visant les entreprises et institutions financières impliquées dans le programme nucléaire iranien, il s'agirait cette fois d'imposer un embargo sur les importations de pétrole raffiné. Mais il sera difficile de rallier à une telle décision la Russie et la Chine, principaux partenaires commerciaux de l'Iran.


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