jeudi 24 septembre 2009

A l'ONU, Ahmadinejad joue la provocation


Une douzaine de délégations a quitté cette nuit à New York la salle de l'Assemblée générale de l'ONU pour protester contre le discours du président iranien, jugé antisémite.

Un discours «inacceptable», estime un diplomate français. Une douzaine de délégations, dont la française et l'américaine, ont quitté mercredi soir à New York la salle de l'Assemblée générale de l'ONU afin de protester contre le discours du président iranien. «Il est décevant que M. Ahmadinejad ait choisi une nouvelle fois de recourir à une rhétorique haineuse, insultante et antisémite», a déclaré le porte-parole de la mission américaine auprès de l'ONU. Le président iranien a donc terminé son discours devant un parterre à moitié vide.

Le président iranien a livré un long réquisitoire -35 minutes au lieu des 15 réglementaires- contre l'état actuel du monde, dirigeant des attaques à mots plus ou moins voilés contre les Etats-Unis et les juifs. «Il n'est plus acceptable qu'une petite minorité domine la politique, l'économie et la culture dans une large partie du monde grâce à ses réseaux sophistiqués, instaure une nouvelle forme d'esclavage et nuise à la réputation d'autres nations, y compris des nations européennes et des Etats-Unis, afin d'atteindre ses objectifs racistes», a-t-il expliqué à la tribune.

Vive critique contre la politique menée en Palestine

Face aux délégués des Etats-membres de l'ONU, Ahmadinejad a appelé la communauté internationale à se désolidariser d'Israël, dont il a fustigé les actions dans les territoires palestiniens. «Le réveil des nations et l'expansion de la liberté dans le monde ne les autoriseront plus à perpétuer leur comportement hypocrite et cruel», a-t-il ainsi affirmé à propos des dirigeants de l'Etat juif. «Comment peut-on imaginer que leur politique inhumaine en Palestine se poursuivra ?», a poursuivi le dirigeant iranien.

L'Iran «participe» à une paix durable

Il a par ailleurs souligné l'engagement de l'Iran dans la lutte pour «une paix durable» et une sécurité pour tous. Une référence implicite au programme nucléaire de son pays.Il a ainsi appelé à «l'éradication de la course aux armements et l'élimination de toutes les armes nucléaires, chimiques et biologiques, afin que toutes les nations puissent un jour avoir accès à des technologies avancées et pacifiques». «Notre nation est prête à serrer toutes les mains qui se tendront vers nous», a-t-il ajouté.

Un peu plus tôt dans la journée, Nicolas Sarkozy avait affirmé que les Iraniens «commettraient une tragique erreur» en «misant sur la passivité de la communauté internationale pour poursuivre leur programme nucléaire militaire». Jeudi, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit pour adopter une résolution, appelant à une intensification des mesures visant à réduire la prolifération nucléaire à travers le monde. Et le 1er octobre à Genève, de nouveaux pourparlers réuniront l'Iran et six grandes puissances (Etats-Unis, France, Russie, Chine, Allemagne et Grande-Bretagne).

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a également provoqué des remous mercredi à la tribune de l'ONU, en se livrant à une véritable diatribe contre le Conseil de sécurité. Il a notamment critiqué la domination exercée par ses cinq membres permanents (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) et plaidé pour que le siège de l'ONU soit réinstallé hors des Etats-Unis.


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