Le correspondant irano-canadien de l’hebdomadaire américain Newsweek, Maziar Bahari, a été libéré sous caution, le 17 octobre 2009, alors que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a publié, trois jours auparavant, un rapport accablant sur la situation des droits de l’homme en Iran. Par ailleurs, les autorités iraniennes imposent toujours le silence autour du sort du blogueur irano-canadien Hossein Derakhshan, près d’un an après son arrestation.
"La libération de Maziar Bahari ne doit pas faire oublier que trente et un journalistes et blogueurs, dont un autre citoyen irano-canadien, Hossein Derakhshan, se trouvent toujours derrière les barreaux en Iran. Le Canada et l’ensemble de la communauté internationale doivent redoubler d’efforts pour obtenir des autorités iraniennes la libération de tous les journalistes emprisonnés. Le récent rapport de Ban Ki-moon confirme que la situation des droits de l’homme s’est considérablement dégradée", a déclaré l’organisation.
Le 17 octobre, après 120 jours de détention à la prison d’Evine, à Téhéran, Maziar Bahari a été remis en liberté provisoire contre le versement de 300 millions de toman (environ 250 000 euros). Le journaliste est toujours dans l’attente de son jugement. Une fois la nouvelle de sa libération confirmée, Ottawa a aussitôt exprimé son "grand soulagement".
Le journaliste avait été arrêté, le 21 juin dernier, à son domicile de Téhéran. Il avait comparu devant un tribunal, le 1er août, lors d’une parodie de procès visant les "responsables" et les "participants" aux manifestations qui ont suivi la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad. Ce jour-là, le réquisitoire lu par le vice-procureur, reprochant aux accusés d’avoir "participé aux émeutes, agi contre la sécurité nationale, perturbé l’ordre public et commis des actes de vandalisme", se basait sur les aveux extorqués à Maziar Bahari et sur ceux d’un "espion ayant voyagé en Israël", qui pourrait être Hossein Derakhshan.
Le 1er novembre 2008, ce dernier avait été convoqué au tribunal révolutionnaire de Téhéran, puis placé en détention. Afin d’obtenir plus de détails sur son sort, Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières, avait fait parvenir, en novembre 2008, une lettre à Son Excellence l’ayatollah Mahmoud Hachémi Chahroudi, directeur des autorités judiciaires, dans laquelle il le priait de confirmer l’arrestation du blogueur et d’en fournir les raisons officielles.
Reporters sans frontières a récemment été informée par les amis et la famille d’Hossein Derakhshan que celui-ci est toujours détenu par les gardiens de la Révolution. Le blogueur semble victime d’un scénario monté de toutes pièces. Il est en effet accusé d’"insulte envers des responsables du régime et les textes sacrés de l’islam" alors qu’il avait clairement défendu les principes de la révolution islamique et la politique de Mahmoud Ahmadinejad.
Dans un rapport publié le 15 octobre, le secrétaire général de l’ONU s’est dit profondément consterné par les informations faisant état d’usage de la force, d’arrestations et de détentions arbitraires, et de cas d’opposants qui auraient été torturés ou maltraités. « Comme lors de précédentes déclarations publiques, j’appelle le gouvernement et l’opposition à résoudre leurs différends de manière pacifique, par le biais du dialogue et de moyens légaux », a-t-il écrit.
mercredi 21 octobre 2009
Le journaliste de Newsweek, Maziar Bahari, libéré : le Canada doit continuer de presser Téhéran
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