lundi 26 octobre 2009

L'Iran souhaite conserver 1.100 kg d'uranium enrichi

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et le directeur de l'AIEA Mohamed El Baradei


Un haut responsable iranien envisage d'envoyer "seulement 350 kilos d'uranium" à l'étranger pour être enrichi. Cette déclaration intervient en pleines négociations à Vienne pour une sortie de crise sur le nucléaire iranien.

L'Iran souhaite conserver dans le pays 1.100 kilos d'uranium enrichi à 3,5%, a déclaré dimanche 25 octobre un haut responsable iranien, commentant le projet d'accord proposé par l'AIEA pour un enrichissement de l'uranium iranien à l'étranger. "Je pense qu'un accord nucléaire n'est pas problématique, mais nous devons toujours garder dans le pays 1.100 kilos d'uranium enrichi à 3,5%", a déclaré Mohsen Rezaï, actuel secrétaire du Conseil de discernement et ancien chef des Gardiens de la révolution .
"Pour le combustible du réacteur de Téhéran, nous avons besoin d'envoyer seulement 350 kilos d'uranium à 3,5% [...] ce qui peut permettre de produire le combustible nécessaire pour 20 à 25 ans", a-t-il ajouté. Il a précisé que le réacteur de recherche de Téhéran avait besoin seulement de 30 kilos de combustible avec un degré d'enrichissement à 20%. C'est la première fois qu'un haut responsable iranien donne ces précisions sur les besoins d'uranium enrichi pour le réacteur de recherche de Téhéran.

Israël "trop faible"

L'Iran est prêt à livrer une partie de son uranium faiblement enrichi pour obtenir du combustible pour son réacteur dans le cadre d'un accord international, a confirmé le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki. "Pour assurer le combustible, nous pouvons comme par le passé l'acheter ou nous pouvons livrer une partie de notre combustible (l'uranium enrichi à 3,5%, ndlr) dont nous n'avons pas besoin", a déclaré M. Mottaki.
"Le choix entre ces deux options est actuellement à l'examen et nous annoncerons le résultat dans quelques jours", a également dit Manouchehr Mottaki. Celui-ci a par ailleurs indiqué qu'Israël était trop "faible" et n'aurait pas l'"audace" d'attaquer les installations nucléaires de l'Iran.

Un accord sur 1.200 kg d'uranium

Ces derniers jours, les hauts responsables iraniens ont multiplié les critiques contre le projet d'accord proposé mercredi à Vienne par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour apaiser la crise sur le nucléaire iranien. Ce projet prévoit que l'Iran fasse enrichir en Russie son uranium déjà faiblement enrichi, qui serait ensuite retraité par la France et rendu à l'Iran sous forme de combustible nucléaire pour son réacteur de recherche de Téhéran.
Selon des diplomates occidentaux, le projet d'accord prévoit que l'Iran livre d'ici la fin 2009 près de 1.200 kg d'uranium enrichi à moins de 5% pour le faire enrichir à 19,75% en Russie avant que la France n'en fasse des "coeurs nucléaires" pour le réacteur de Téhéran.
Téhéran n'a pas encore donné sa réponse officielle au projet d'accord présenté par Mohamed El Baradei, mais l'idée d'envoyer 1.200 kilos d'uranium à l'étranger a été très critiquée ces derniers jours. L'Iran possède actuellement quelque 1.500 kilos d'uranium enrichi à 3,5%. La question de l'enrichissement d'uranium est centrale car, si l'uranium faiblement enrichi est employé dans les centrales nucléaires, le minerai fortement enrichi peut permettre l'élaboration d'armes.

"Tout accord international est bénéfique"

Pour l'heure, l'Iran refuse toujours de geler ses activités d'enrichissement d'uranium malgré cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, dont trois assorties de sanctions, demandant leur suspension.
Mohsen Rezaï s'est déclaré favorable à un accord avec la communauté internationale, mais dans le cadre des besoins et des intérêts du pays.
"Tout accord international dans le domaine nucléaire est bénéfique pour développer le programme nucléaire du pays et l'Iran doit chercher [à entériner, NDLR] des accords bilatéraux ou multilatéraux dans le domaine nucléaire et créer des consortiums régionaux et internationaux", a-t-il ajouté.
Il a ajouté que dans le domaine de l'enrichissement d'uranium, l'Iran avait besoin de coopérer avec les autres pays, notamment pour obtenir les dernières technologies.

(Nouvelobs.com avec AFP)


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