vendredi 4 juillet 2008

Nucléaire : "Toutes les options sont possibles" pour Bush

Alors que le président des Etats-Unis réaffirme que "toutes les options étaient sur la table" pour résoudre la crise nucléaire iranienne, privilégiant toutefois "la diplomatie comme première option", le ministre iranien du Pétrole prévient que "l'Iran ne restera pas impassible et réagira férocement" à toute action hostile contre son programme nucléaire.

Toutes les options, y compris militaire, restaient sur la table pour résoudre la crise nucléaire iranienne, a réaffirmé mercredi 2 juillet le président américain George W. Bush. Il a cependant ajouté que la première d'entre elles était la diplomatie.
"J'ai toujours dit que toutes les options étaient sur la table. Mais la première option des Etats-Unis, c'est de résoudre ce problème par la diplomatie", a-t-il dit à la presse.

"Messages brouillés"

Plus tôt dans la journée, la Maison Blanche, réagissant à différentes déclarations de responsables iraniens, s'était montrée "sceptique" quant à une nouvelle volonté d'ouverture de la part de l'Iran pour résoudre la crise nucléaire.
"Comme nous recevons très souvent des messages brouillés de leur part, je pense que nous avons toutes les raisons d'être sceptiques", a dit Dana Perino, la porte-parole de la Maison Blanche.
"La meilleure manière d'y répondre, c'est de dire : attendons de voir. S'ils étaient sérieux et prêts à accepter cette offre, ce serait bienvenu".

Troisième front américain en Iran


De son côté, sur fond de rumeurs selon lesquelles Israël envisage d'attaquer l'Iran, le chef d'état-major interarmées américain, l'amiral Michael Mullen, a estimé qu'"ouvrir un troisième front" en Iran "serait extrêmement stressant du point de vue militaire américain".
Les Etats-Unis se sont également employés à rassurer les monarchies pétrolières arabes sur la sécurité dans le Golfe, qui fournit environ 40% du brut mondial transitant par le détroit d'Ormuz que contrôle l'Iran. "Nous sommes déterminés à contribuer à la sécurité maritime" dans le Golfe, a annoncé le commandant de la Ve Flotte américaine, le vice-amiral Kevin Cosgriff, à l'adresse des chefs des marines des six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), réunis à Abou Dhabi pour un débat sur la sécurité maritime régionale.

Rassurer les pays du Golfe

Les Etats-Unis et leurs alliés au sein d'une coalition d'une vingtaine de pays opérant dans les eaux du Golfe "ne permettront pas à l'Iran de fermer" le détroit d'Ormuz, vital pour l'économie mondiale, a répété le responsable militaire américain.
"Ils (les Iraniens) ne le fermeront pas (...) Ils ne seront pas autorisés à le fermer", avait-il déclaré lundi à la presse à Manama, en réaction à de récentes déclarations du chef des Gardiens de la révolution iraniens, le général Mohammad Ali Jafari, laissant entendre que la République islamique pourrait fermer le détroit d'Ormuz en représailles à une attaque contre ses installations nucléaires.
"La sécurité maritime au Moyen-Orient est une condition sine qua non de la stabilité économique mondiale et de la prospérité régionale", a-t-il affirmé, rappelant que la région détient environ 60% des réserves pétrolières prouvées dans le monde ainsi que plus de 40% des réserves prouvées en gaz.

Riposte "féroce"

A ces rumeurs d'attaque, Téhéran oppose une volonté de riposte "féroce". Le ministre iranien du Pétrole Gholam Hossein Nozari a prévenu mercredi à Madrid que toute attaque contre l'Iran entraînerait une riposte "féroce" de Téhéran et pèserait sur le prix déjà très élevé du pétrole.
"L'Iran ne resterait pas impassible et réagirait férocement" à toute action hostile extérieure contre son programme nucléaire, a-t-il indiqué à la presse lors du XIXe congrès du pétrole qui se tient à Madrid.
"Alors que la seule mention (d'une possible attaque) rend le marché très volatile, pouvez-vous imaginer ce qui se passerait en cas d'une quelconque action... quel serait le résultat sur le marché du pétrole?", a demandé le ministre iranien.


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