lundi 15 décembre 2008

Afghanistan : l'Iran boude une réunion internationale à Paris

La France accueille dimanche une réunion ministérielle informelle avec l'Afghanistan, ses voisins et les grandes puissances, afin d'oeuvrer à une amélioration de la coopération régionale. Cette réunion vise notamment à obtenir des voisins de l'Afghanistan, en particulier l'Iran et le Pakistan, une attitude la plus constructive possible pour stabiliser ce pays.

Mais l'Iran a finalement fait faux bond, refusant à la dernière minute de participer à la réunion. Les relations de Téhéran et Paris se sont crispées durant les derniers jours, après des déclarations du président français Nicolas Sarkozy affirmant qu'il refusait de rencontrer son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad en raison de ses déclarations sur la disparition d'Israël. Le chef de l'Etat français avait déclaré le 8 décembre qu'il lui était "impossible de serrer la main à quelqu'un qui a osé dire qu'Israël devait être rayé de la carte". A la suite de ces propos, l'ambassadeur de France en Iran, Bernard Poletti, avait été convoqué mercredi par le ministère iranien des Affaires étrangères.

Ambitions limitées

La réunion doit regrouper tout au long de la journée au château de La Celle-Saint-Cloud, près de Paris, l'Afghanistan et ses voisins directs (Iran, Tadjikistan, Ouzbékistan, Turkménistan, Chine), sous la direction du chef de la diplomatie française Bernard Kouchner. Les autres membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne) sont aussi autour de la table, de même que l'Inde, représentée par le numéro deux de son ministère des Affaires étrangères, Anand Sharma.

Mais les ambitions de cette réunion sont limitées par les incertitudes qui planent, avant l'arrivée en janvier du président Barack Obama, sur la politique américaine dans cette partie du monde. Partisan d'un effort militaire accru en Afghanistan, Barack Obama n'a pas encore exposé de plan détaillé. Les Etats-Unis ne sont pas représentés à la réunion par leur secrétaire d'Etat sortante Condoleezza Rice, mais par son adjoint chargé de l'Asie du sud-est, Richard Boucher.

Cette réunion ministérielle informelle se veut comme un prolongement de la conférence internationale tenue en juin à Paris, qui avait permis de recueillir quelque 20 milliards de promesses d'aide à ce pays. Cette conférence avait également ébauché une stratégie prônant davantage d'implication des Afghans eux-mêmes dans la stabilisation de leur pays, où quelque 70.000 soldats étrangers sont présents.


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