jeudi 12 mars 2009

l'ex-premier ministre Moussavi, un modéré candidat à la présidentielle

L’élection présidentielle iranienne n'a lieu que le 12 juin et la campagne n'est pas officiellement commencée, mais le camp réformateur compte, depuis mardi 10 mars, un troisième candidat, l'ex-premier ministre Mir Hossein Moussavi, 68 ans.

A la tête du gouvernement au temps de la guerre Iran-Irak (1980-1988), M. Moussavi, un modéré, retiré jusque-là de la vie publique et respecté par les vieilles générations d'Iraniens, rejoint les deux candidats réformateurs déclarés, l'ancien président de la République islamique, Mohammad Khatami, et l'ex-président du Parlement, Mehdi Karroubi. Parmi les conservateurs, aucun candidat de premier plan ne s'est inscrit, même si l'actuel président, le fondamentaliste Mahmoud Ahmadinejad, élu en 2005, laisse entendre qu'il briguera un second mandat. Le "fractionnement" apparent du vote réformateur est aussi, nous a confié un analyste proche de M. Khatami, "une façon concertée d'occuper le terrain, en étant certain qu'un réformateur arrivera au second tour. Et surtout un moyen de contrecarrer l'inévitable "sélection" des candidats qui sera opérée en avril par le Conseil des gardiens (rouage essentiel du régime contrôlé par les conservateurs qui aux législatives du printemps avait invalidé une majorité de candidats réformateurs)." "Cette fois, nous alignons trois candidats de poids, un ex-premier ministre, un ex-président, un ex-président du Parlement, les éliminer tous des listes serait une provocation", estime cet analyste, pour qui "le favori est M. Khatami qui, selon des sondages internes, devrait gagner, si aucune fraude ne se produit".
Marie-Claude Decamps

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