samedi 20 juin 2009

après le prêche de Khamenei, l’inquiétude des Occidentaux

L’Occident a appelé Téhéran à faire preuve de retenue après les déclarations du guide suprême iranien, Ali Khamenei, qui avait mis en garde contre la poursuite des manifestations et apporté son soutien à la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad.

A Washington, Barack Obama a averti l'Iran que «le monde observe» son comportement dans la crise consécutive à ce scrutin contesté. La façon dont les dirigeants iraniens «traiteront des gens qui tentent d'être entendus par des moyens pacifiques donnera, je pense, à la communauté internationale une bonne idée de ce qu'est ou n'est pas l'Iran», a ajouté le Président américain.
«Ni repoussoir ni punching ball»

Auparavant, le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, répondant aux critiques sur le ton jugée, par certains, trop mou d’Obama, avait souligné que les Etats-Unis n'entendaient «pas servir de repoussoir ni de punching ball dans un débat qui se déroule en Iran entre les Iraniens».

Gibbs a aussi fait remarquer qu'on assistait «à quelque chose d'extraordinaire» à travers les événements actuels en Iran, «quelque chose que peu de gens auraient imaginé il y a encore quelques semaines ou quelques jours».

Réunis en sommet à Bruxelles, les 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne ont appelé les autorités iraniennes à garantir «le droit de tous les Iraniens à se rassembler et à s'exprimer pacifiquement» et «à s'abstenir de recourir à la force contre les manifestations pacifiques».

«L'Union européenne observe avec une grande inquiétude les réponses aux manifestations à travers l'Iran. Elle condamne fermement le recours à la violence contre les manifestants qui a conduit à la mort de plusieurs personnes», ont-ils affirmé, dans un texte adopté vendredi.

Les vingt-sept ont mis en doute les propos d'Ali Khamenei qui a exclu la fraude, réclamant à nouveau une enquête et estimant que les résultats de la présidentielle «devraient refléter les aspirations et les choix du peuple d'Iran».
«Les occidentaux ont montré leur vrai visage»

Particulièrement visé dans le prêche d'Ali Khamenei, Londres a, pour sa part, convoqué le chargé d'affaires iranien: «Nous avons clairement dit au chargé d'affaires iranien que les propos du guide suprême étaient inacceptables et non fondés sur des faits», a déclaré un porte-parole du Foreign Office.

Les pays occidentaux «ont montré leur vrai visage, en premier lieu le gouvernement britannique», avait lancé dans son prêche Ali Khamenei alors que la foule criait «A bas la Grande-Bretagne!»

Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a tenu à faire savoir que Londres n'était pas isolée dans ses critiques: «Le monde entier regarde l'Iran» et «le monde entier s'exprime.»

Evoquant des «résultats incohérents», Nicolas Sarkozy a appelé Téhéran à «ne pas commettre l'irréparable» tandis que le Bernard Kouchner déclarait appuyer «le droit et le souhait des Iraniens à une transparence et à la vérité».

Les partisans de Mir Hossein Moussavi, principal rival d'Ahmadinejad, qui réclament l'annulation de la présidentielle du 12 juin, ont prévu de manifester une nouvelle fois à Téhéran samedi. Leur manifestation a été interdite.

Selon Amnesty International, dont le siège est à Londres, dix personnes ont été tuées au cours des manifestations de l'opposition à Téhéran.

L'avocate iranienne Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix, a appelé «la communauté internationale à empêcher (le gouvernement iranien) de tirer sur le peuple» : «J'attends de la communauté internationale qu'elle empêche la poursuite de la violence de la part du gouvernement. J'attends qu'elle empêche de tirer sur le peuple».

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