mardi 18 août 2009

Iran : le journal du réformateur Karoubi interdit de publication

La justice iranienne a suspendu, lundi 17 août, la publication du quotidien du candidat réformateur à la présidentielle Mehdi Karoubi, Etemad Melli, selon le site de M. Karoubi. Ce dernier avait affirmé samedi dans les colonnes de son journal que certains manifestants incarcérés après la réélection de Mahmoud Ahmadinejed étaient morts en prison après avoir été "battus et torturés".

Le procureur de Téhéran, Saïd Mortazavi, qui a fait fermer la publication, a démenti que la non-parution eut été due à une interdiction, laissant entendre ainsi que le journal pourrait reparaître très prochainement. Selon lui, "la raison de la non-parution vient de problèmes à l'imprimerie, le journal n'a pas été interdit". Un religieux ultraconservateur, Ahmad Khatami, a néanmoins demandé lundi que Mehdi Karoubi se voie infliger une peine de quatre-vingts coups de fouet au motif qu'il aurait menti au sujet des tortures qu'il dénonce.

La police a par ailleurs procédé à plusieurs arrestations lundi et empêché la tenue de tout rassemblement devant le siège du journal, ont rapporté des témoins. "Les gens se déplaçaient par groupe de vingt ou trente et scandaient des slogans et j'ai vu plusieurs arrestations", a déclaré l'un d'entre eux. Cette source a évoqué un important dispositif de police à proximité du quotidien alors que plusieurs dizaines de personnes protestaient contre la fermeture du titre.
De nombreux responsables conservateurs ont accusé M. Karoubi de mentir et de fournir des arguments aux gouvernements étrangers qui ont critiqué l'Iran à cause de son traitement des manifestants. Le candidat malheureux à la présidentielle du 12 juin a répété dimanche soir que ces accusations ne le feraient pas taire et a exigé à nouveau que les autorités enquêtent sur les incidents qu'il a rapportés.

Au moins 4 000 personnes ont été arrêtées lors des manifestations qui ont suivi l'annonce de la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad et 300 sont toujours derrière les barreaux, selon des sources officielles. L'opposition a indiqué dans un rapport au Parlement que 69 personnes avaient péri dans les violences. Le bilan officiel est d'une trentaine de morts.


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