Bienvenue au Carrefour (Hyper Star) de Téhéran, ouvert sept jours sur sept de 9 heures à minuit, dans le quartier de Ferdows ouest : c’est ainsi que la Chambre Franco-iranienne de commerce et d’industrie annonce par email l’ouverture du grand magasin.
Une ouverture en pleine crise politique entre la France et l’Iran, alors que consigne a pourtant été donnée aux entreprises françaises de ne plus faire d’affaires avec la République islamique. L’Occident accuse Téhéran de dissimuler des activités nucléaires militaires.
Pour contourner la recommandation, Carrefour est passé par un intermédiaire à Dubaï. En début d’année déjà, les caisses enregistreuses de fabrication américaines (IBM) du futur Carrefour avaient été acheminées sur des boutres, qui alimentent le marché iranien en contrebande depuis la crique de Dubaï.
Si Carrefour s’implante en Iran, c’est que le marché intérieur lui semble porteur. Autre exemple, le secteur automobile, en plein boom, plus 12% de ventes en 2008 (1,3 millions de véhicules vendus entre mars 2008 et mars 2009, selon les statistiques officielles). L’Iran est l’un des rares marchés en expansion à travers le monde. « Ce qui veut dire que les Iraniens sont capables de financer et d’importer les pièces nécessaires à la production de voitures, si les sanctions étaient vraiment efficaces, cela voudrait dire qu’ils ne pourraient plus importer de vis ou quoique ce soit, ce n’est visiblement pas le cas », nous explique un spécialiste du secteur.
Signe de l’importance du marché automobile iranien : au siège de Peugeot à Paris, l’Iran est le seul pays à disposer d’un directeur-pays et non pas par région. « C’est le premier marché à l’export, mais on ne le dit pas trop », ajoute l’expert.
A court terme, les sanctions internationales imposées à Téhéran sont inopérantes. Au moment où la communauté internationale envisage d’autres sanctions contre l’Iran, de plus en plus de commentateurs s’interrogent sur l’efficacité de telles mesures de rétorsion, qui ne font que renforcer le pouvoir, au détriment des Iraniens. Les sanctions ? « Inefficaces politiquement, et cruelles humainement » : la formule est d’Hubert Védrine, l’ancien ministre des Affaires étrangères. Elle n’est pas d’hier, elle remonte à la fin des années 90 et s’appliquait à l’Irak….
Par Georges Malbrunot
jeudi 10 septembre 2009
Bravant la consigne, Carrefour s'implante à Téhéran
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