vendredi 25 septembre 2009
Nucléaire : l'Iran affirme posséder une deuxième usine
Alors que les principaux dirigeants occidentaux réfléchissent actuellement sur d'éventuelles sanctions contre l'Iran, Téhéran révèle l'existence d'une seconde unité d'enrichissement d'uranium.
L'information risque de refroidir un peu plus les relations entre Téhéran et les six pays occidentaux chargés du dossier nucléaire iranien. Alors que Mahmoud Ahmadinejad avait proposé mercredi une rencontre entre des experts nucléaires occidentaux et iraniens - un geste jugé encourageant mais accueilli avec prudence par les Etats-Unis et l'Union européenne -, l'Iran vient de révéler l'existence d'une seconde unité d'enrichissement d'uranium. Selon des responsables occidentaux, cette annonce figurait dans une lettre envoyée lundi à Mohammed El-Baradei, le directeur général de l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA). Plusieurs responsables occidentaux prétendent que l'usine se trouverait près de la ville de Qum, dans une région montagneuse située au sud-ouest de Téhéran.
Mardi, l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) avait déjà affirmé que ses scientifiques étaient parvenus à fabriquer une nouvelle génération, plus performante, de centrifugeuses. «Des cascades de 10 centrifugeuses chacune sont actuellement à l'essai», avait déclaré son responsable, Ali Akbar Salehi. Selon lui, ces nouvelles centrifugeuses seraient en mesure de multiplier par «plus de cinq» la capacité iranienne à enrichir de l'uranium. Téhéran a pour «objectif de parvenir à décupler» au total cette capacité, avait-il ajouté.
L'enrichissement de l'uranium peut servir aussi bien de combustible nucléaire pour produire de l'énergie que pour fabriquer une arme atomique. Or, l'Iran est soupçonné par les pays occidentaux et Israël de mener en secret un programme nucléaire à des fins militaires, ce que Téhéran nie en insistant sur le fait qu'il a le droit de développer un tel programme pour produire de l'énergie.
Paris prône des «sanctions massives» contre Téhéran
Jeudi, à l'unanimité, les quinze membres du Conseil de sécurité ont adopté la résolution rédigée par les États-Unis, sur la non-prolifération des armes nucléaires. Une résolution qui ne mentionne pas explicitement l'Iran. Barack Obama entend manifestement, à ce stade encore, laisser ouverte la porte du dialogue avec Téhéran et s'en remet aux pourparlers prévus à Genève le 1er octobre.
La France, elle, veut accélérer les choses. «Avant la fin de l'année, si l'Iran n'a pas changé de politique» en matière d'armement nucléaire, il faudra «prendre des sanctions massives, dans les domaines financier et énergétique», prévenait la présidence française. «L'Iran accumule les centrifugeuses et l'uranium enrichi. Il n'en a aucun besoin», insistait le communiqué de l'Elysée, affirmant qu'il fallait «empêcher une catastrophe». Un peu plus tard dans la soirée, à l'ONU, Nicolas Sarkozy était allé encore un peu plus loin : «Je soutiens la main tendue des Américains» à Téhéran, mais «qu'ont amené à la communauté internationale ces propositions de dialogue ? Rien. (…) Il y a un moment où les faits sont têtus et où il faudra prendre des décisions».
Fin août, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait indiqué que l'Iran avait ralenti sa production d'uranium faiblement enrichi et permis aux inspecteurs de l'ONU d'accéder au réacteur de recherche d'Arak, ce qu'ils réclamaient depuis longtemps. L'AIEA avait également souligné que l'Iran continuait d'installer des centrifugeuses sur son site de Natanz, mais que le nombre de machines en activité avait diminué.
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